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CHAPITRE I :

GENERALITES SUR LES NANOMATERIAUX.

I-1-Les nanomatériaux
Les «nanomatériaux» sont des matériaux dont les constituants principaux ont des
dimensions comprises entre 1 et 100 nanométrique, c’est- à-dire inférieure à 100 nanomètres.
En comparaison, un nanomètre correspond à 1/50000ème de l’épaisseur d’un cheveu. Les plus
petites choses qui peuvent être vus à l’œil ont des largeurs d’environ 10.000nm, la longueur de
dix atomes d’hydrogènes alignés est de un nanomètre. Toutes les grandes familles de matériaux
sont concernées : métaux, céramiques, carbones, polymères, etc.

Pour mieux se rendre compte, il existe le même rapport de taille entre une orange et la
Terre qu'entre une nanoparticule et une orange.
Figure I- 1: Comparaison entre des nanoparticules et la dimension de la terre

Figure I-2 : Nanoparticules d’argent grossis au microscope électronique à balayage

Les nanomatériaux possèdent des propriétés inédites par rapport au matériau massif.

Lorsque la taille diminue, le rapport surface/volume augmente et la réactivité augmente (


augmentation du nombre d’atomes présentant des coordinations incomplètes)

Les nanoparticules peuvent être d’origine naturel ou résulter de processus comme le


soudage, le fumage ou le polissage.

Il existe quatre grandes classes des nanomatériaux selon leur forme d’utilisation :

• les nanoparticules qui désignent des nano-objets dont les trois dimensions externes se situent
à l’échelle nanométrique : nanoparticules de latex, d’oxyde de zinc, de fer et de cérium,
d’alumine, de dioxyde de titane, de carbonate de calcium, etc ;
• les nanofibres, nanotubes, nanofilaments ou nanobâtonnets qui se rapportent à des nano-
objets dont deux dimensions externes sont à l’échelle nanométrique et la troisième dimension
significativement supérieure (nanotubes de carbone, nanofibres de polyester, nanotubes de
bore, etc.). Ces termes désignent des nano-objets longilignes de section comprise entre 1 et
quelques dizaines de nm et de longueur comprise entre 500 et 10 000 nm ;
• les nano-feuillets, nano-plats ou nano-plaquettes qui définissent des nano-objets dont une
dimension externe se situe à l’échelle nanométrique et les deux autres dimensions sont
significativement supérieures (nano-feuillets d’argile, nano-plaquettes de séléniure de
cadmium, etc.).

I-2-Le nanomonde
L’unité de référence du nanomonde est le nanomètre (noté en abrégé nm). Le préfixe
nano vient du grec nanos qui signifie nain. Un nanomètre équivaut à un milliardième de mètre
(1 nm = 10-9 m = 0,000000001 m) soit approximativement 1/50 000 de l'épaisseur d'un
cheveu humain

I-3- Les nanotechnologies

Les nanotechnologies constituent un champ de recherche et de développement


multidisciplinaire qui reposent sur la connaissance et la maîtrise de l’infiniment petit. Elles
regroupent, plus précisément, l’ensemble des techniques qui permettent de fabriquer, de
manipuler et de caractériser la matière à l’échelle nanométrique.

I-4-Méthodes de synthèse des nanomatériaux

Les nanomatériaux manufacturés peuvent être synthétisés selon deux approches


différentes. L’approche « ascendante » (en anglais bottom-up) et l’approche
« descendante » (top-down).
• L’approche « ascendante » : Elle consiste à construire les nanomatériaux atome par atome,
molécule par molécule ou agrégat par agrégat. L’assemblage ou le positionnement des
atomes, des molécules ou des agrégats s’effectue de façon précise, contrôlée et exponentielle,
permettant ainsi l’élaboration de matériaux fonctionnels dont la structure est complètement
maîtrisée.
• L’approche « descendante » :.Elle consiste à réduire et plus précisément à miniaturiser les
systèmes actuels en optimisant les technologies industrielles existantes. Les dispositifs ou les
structures sont ainsi graduellement sous-dimensionnés ou fractionnés jusqu’à atteindre des
dimensions nanométriques. Le broyage à haute énergie est l’une des principales techniques
utilisées dans cette approche actuellement.
Le procédé de fabrication de nanotubes de carbone utilisant du graphite dans un four à arc
est un autre exemple d'approche top-down des nanotechnologies.

Figure I-3- : les deux approches de synthèse des nanomatériaux

Les procédés actuels permettant la fabrication de nanomatériaux sont classés en trois


grandes catégories :

I-4-1-Elaboration par voie physique

L'élaboration des nano-particules (amas) peut être réalisée à partir d’une phase vapeur.
Cette phase est extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset ou sans creuset),
par bombardement (faisceau d’électrons, pyrolise laser). Dans la plupart des cas, la vapeur du
solide que l’on souhaite former est refroidie par collisions avec un gaz neutre et devient donc
fortement sursaturante.
Le matériau est collecté le plus rapidement possible sur une paroi froide, de façon à
éviter la croissance ou la coalescence des amas. Souvent, l’appareil d’élaboration dispose d’un
sas réunissant la chambre de collecte des poudres et le dispositif de compaction afin d’éviter
toute pollution atmosphérique. Les poudres nanométriques sont en effet très réactives ; elles
peuvent même dans certains cas être pyrophoriques.

Une autre voie d'obtention de nano-poudres consiste à utiliser l'action de micro-ondes


sur des poudres de taille millimétrique. Cette technique a comme avantages d'être non polluante
et adaptée à une production en continu de poudres de toute nature.

Les nanotubes de carbone peuvent être obtenus par ablation laser, décharge plasma ou
décomposition catalytique. Enfin, des couches minces d’épaisseur nanométrique peuvent être
réalisées par la voie PVD (Physical Vapor Deposition) ou par croissance épitaxique.

I-4-1-1-Ablation par arc électrique


C'est la méthode historique utilisée par Sumio Iijima. On établit en fait un arc électrique
entre deux électrodes de graphite. Une électrode, l'anode, se consume pour former un
plasma dont la température peut atteindre 6 000 °C. Ce plasma se condense sur l'autre électrode,
la cathode, en un dépôt caoutchouteux et filamenteux évoquant une toile d'araignée très dense
et contenant les nanotubes. C'est un procédé peu coûteux et assez fiable. Cependant le processus
est tellement complexe qu'au final on n'a que peu de contrôle sur le résultat. De plus, la
haute température nécessaire au procédé ne permettait pas d'obtenir en grande quantité un
matériau exploitable (les nanotubes ont tendance à fondre partiellement et à s'agglutiner).
Figure I-4 : Principe de l’ablation par arc électrique

I-4-1-2-Ablation par laser


Ce second procédé de vaporisation, mis au point à partir de 1992, consiste à ablater une
cible de graphite avec un rayonnement laser de forte énergie pulsé ou continu. Le graphite est
soit vaporisé soit expulsé en petits fragments de quelques atomes. C'est un
procédé coûteux mais plus facile de contrôle, ce qui permet d'étudier la synthèse et de n'obtenir
que les produits désirés.

Ce procédé permit de faire baisser la température de la réaction à 1 200 °C.

Figure I-5 : Ablation Laser d’un échantillon

I-4-2-Elaboration par voie chimique

Sont listées ci-dessous quelques techniques de fabrication par voie chimique


couramment utilisées.

I-4-2-1-Les réactions en phase vapeur

Les matériaux précurseurs vaporisés sont introduits dans un réacteur CVD (Chemical
Vapor Deposition) dans lequel les molécules de précurseurs sont adsorbées à la surface d’un
substrat maintenu à une température adaptée. Les molécules adsorbées sont soit décomposées
thermiquement, soit elles réagissent avec d’autres gaz ou vapeurs pour former un film solide
sur le substrat.

Cette technique est utilisée pour l’élaboration de certains nanomatériaux tels que les
céramiques, les nanotubes de carbone, le diamant.

I-4-2-2-Les réactions en milieu liquide

Sont le plus souvent effectuées à partir d’une solution aqueuse ou organique contenant
les réactants.

La précipitation des nanoparticules est obtenue par une modification des conditions de
l’équilibre physico-chimique. la co-précipitation chimique, technique facile à mettre en œuvre
et la plus utilisée pour des productions industrielles à fort volume de matériaux de base bon
marché, · l’hydrolyse permettant de produire des particules fines, sphériques avec une pureté
chimique améliorée, une meilleure homogénéité chimique et un contrôle de la taille des
particules.

I-4-2-3-Les techniques sol-gel :

Elles permettent de produire des nanomatériaux à partir de solutions d’alkoxydes ou de


solutions colloïdales. Elles sont basées sur des réactions de polymérisation inorganiques.
L’intérêt du procédé sol-gel réside dans la possibilité de contrôler l’homogénéité et la
nanostructure au cours des premières étapes de fabrication. Cette technique permet la
production de pièces massives mais aussi de dépôts superficiels sur des plaques ou des fibres.
Elle est également utilisée pour la production de composites fibreux.

Cette technique permet de contrôler efficacement la taille des particules et


l’homogénéité de la distribution des particules.

Ce procédé est réalisé à des températures plus basses que pour les autres procédés.
Inconvénients : · coût élevé des matériaux de base, · faible rendement et produits de faible
densité, · résidus de carbone et autres composés, certains composés organiques étant dangereux
pour la santé.

I-4-3-Elaboration par méthode mécanique


La technique dite de mécano synthèse consiste généralement à broyer des poudres
micrométriques (1 à 30 µm) de plusieurs alliages pour les incorporer. La caractéristique
essentielle de cette technique est de permettre l’obtention de nano précipités ou nano-objets
dispersés de façon homogène au sein de la matrice. Elle est par ailleurs adaptée à la production
de matériaux en quantité qui s’expriment en kilogrammes, voire en tonnes, contrairement aux
autres techniques.

Lors d’un travail mécanique intense (métaux et intermétalliques uniquement), le


processus qui permet de convertir un matériau pulvérulent en une pièce massive comporte deux
étapes : une opération de compactage mécanique et une opération de frittage, libre ou sous
charge. ·

Compactage à froid : Opération qui peut s’effectuer soit par pressage à sec, soit, dans
les cas difficiles, par addition d’un lubrifiant ou par pressage humide.

Le compactage humide est bien adapté aux céramiques et surtout aux oxydes. Avantage
du compactage humide : gain considérable sur la température ou le temps de frittage.

Frittage : opération qui permet, par diffusion atomique à chaud, d’établir des ponts de
matière entre les grains et ensuite de réduire la porosité. ·par Compression Isostatique à
Chaud (CIC): on réalise ainsi les deux opérations ci-dessus en une seule étape. L’enjeu le plus
important pour les procédés de frittage des nanomatériaux est d’éviter la croissance des grains
pendant la densification.

I-5-Caractérisation des nanomatériaux


La caractérisation des nanomatériaux implique la détermination de plusieurs paramètres
physico-chimiques :
• la taille et/ou la masse et la forme. La distribution en taille et/ou en masse peut également
être essentielle, du fait de la polydispersité des échantillons et/ou du besoin d’évaluer le
degré de cette dernière ;
• le taux d’agrégation/agglomération ;
• les propriétés de solubilité ;
• les propriétés de surface (charge, surface spécifique...) ;
• la structure (cristalline, amorphe...) ;
• la composition chimique (éléments, groupements fonctionnels) ;
• la concentration (en milieu dispersé).
La plupart des techniques utilisées pour déterminer ces paramètres requièrent une mise en
suspension des particules dans un solvant. Dans les études environnementales, le solvant est
généralement de l’eau.
Pour la caractérisation de nanomatériaux manufacturés, le solvant, le plus souvent aqueux,
peut aussi être organique.
La morphologie du produit peut être évaluée en utilisant des techniques de caractérisation,
tels que: l’analyse et la microscopie électronique à transmission (SEM et TEM), X-Ray
Diffraction (XRD), X-Ray spectroscopie électronique (XPS) et la spectroscopie Raman. La
pureté du produit peut être évalué à l’aide Analyse thermogravimétrique (TGA), la
spectroscopie Raman et la spectroscopie FT-IR.

D’autres propriétés telles que la surface apparente ou de la chimie de surface ne peuvent


être déterminées en utilisant des techniques telles que : BET pour les mesures de surface
spécifique.

La méthode BET permet d’expliquer l’adsorption physique des molécules de gaz sur
une surface solide et permet la mesure de la surface spécifique

I-6-Quelques propriétés des nanomatériaux

I-6-1-Propriétés mécaniques

L’effet de la nanostructure se traduit par un phénomène de superplasticité.


L’exemple ci-dessous présente un allongement extrêmement important
(de plus de 5.000 %) pour un matériau de cuivre nanocristallin obtenu par laminage à froid.
Figure I-6 : Déformation superplastique d’un nanomatériau massif à base de cuivre

I-6-2-Propriétés catalytiques
Les nanoparticules métalliques émergent actuellement comme une nouvelle classe de
catalyseurs du fait de leurs propriétés différentes des complexes mono- ou polynucléaires
typiquement rencontrés dans la catalyse homogène, mais également différentes des surfaces
métalliques.
Le terme de nanocatalyse a été introduit récemment pour désigner l’utilisation de ces
nanoparticules métalliques comme catalyseurs, principalement appliqués jusqu’ici à la
catalyse d’oxydation par activation de l’oxygène moléculaire O2, mais également la catalyse
de réduction en présence d’hydrures d’hétéroéléments comme le bore, la catalyse
environnementale (transformation de CO et NO x dans les gaz d’échappement), ou encore les
piles à combustible et le stockage d’énergie .
Par exemple, l'or est totalement inactif à l'échelle micrométrique alors qu'il devient un
excellent catalyseur lorsqu'il prend des dimensions nanométriques.

I-6-3-Propriétés électriques
L'alumine est un très bon isolant électrique, avec une rigidité diélectrique de 35
kV·mm-1 et une résistivité de 1012 Ω·m à 20 °C (tombant à 107 Ω·m à 1 000 °C
La conductivité électrique atteint 3345 S/m pour un ajout de 15 % vol. de nanotubes
de carbone de type monofeuillet dans une matrice d’alumine.
Figure I-7 : Modification de la conductivité électrique de Al2O3 suite à des ajouts de carbone

I-6-4-Propriétés optiques
Les nanoparticules ont des dimensions inférieures aux longueurs d’onde de la lumière
visible (380 – 780 nm), ce qui permet d’améliorer les propriétés optiques du matériau.
En général, la couleur d’un objet est la même, qu’il soit gros ou petit, ce n’est plus le
cas à l’échelle nanométrique.
Certaines nanoparticules, éclairées de façon adéquate (lumière ultraviolette)
apparaissent sous des couleurs différentes, selon leur taille. C’est un effet quantique
observable uniquement pour les tailles nanométriques.

Le séléniure de cadmium (CdSe) est un matériau fluorescent. Lorsqu'il est préparé


sous la forme de grains nanométriques (nanocristaux), des effets quantiques apparaissent en
raison des faibles dimensions des grains. Eclairés en ultraviolets, les nanocristaux émettent
une lumière dont la couleur change en fonction de leur dimension (cette couleur est, par
exemple, respectivement bleue et rouge pour des tailles de grains de 2 nm et 5 nm).
Figure I-8 : Nanocristaux de séléniure de cadmium (CdSe, Eclairés en ultraviolets

Chapitre II :

Les nanomatériaux de carbone

II-1-Les nanomatériaux de carbone

Au cours des deux dernières décennies, de nouvelles familles de matériaux à base de


carbone ont été découvertes. : Les fullerènes, les nanotubes de carbones et le graphène.

II-1-1- Les fullerènes

Les fullerènes représentent une nouvelle famille de molécules constituées par un


assemblage d'atomes de carbone. Le premier fullerène, comportant 60 atomes de carbone (C60),
a été mis en évidence en 1985 par Harold Kroto, Robert Curl et Richard Smalley, qui, pour
cette découverte, ont reçu le prix Nobel de chimie en 1996. Ainsi s'est ouvert un nouveau champ
de recherche, de la chimie du carbone.
Les fullerènes sont des cages sphériques contenant de 28 à plus de 100 atomes de
carbone. La forme la plus étudiée, synthétisée pour la première fois en 1985 (Kroto et al.),
contient 60 atomes de carbone,
Les fullerènes constituent une classe de matériaux démontrant des propriétés physiques
uniques. Ils peuvent être soumis à des pressions extrêmes et retrouver leur forme originale
lorsque la pression est relâchée.
Ces molécules ne se combinent pas entre elles, leur donnant ainsi un potentiel important
d’application comme lubrifiant.
Lors de la fabrication de fullerènes, certains atomes de carbone peuvent être remplacés
par des atomes d’azote et former des molécules qui peuvent se lier, produisant ainsi un matériau
dur mais élastique.
Les fullerènes, modifiés ou non, ont également démontré un potentiel important comme
catalyseur (Holister et al. 2003).
Les fullerènes possèdent des propriétés électriques intéressantes et il a été suggéré de les
utiliser dans le domaine électronique allant de l’entreposage des données à la production de
cellules solaires (Holister et al. 2003). En les incorporant à des nanotubes de carbone, le
comportement électrique des fullerènes est modifié, créant des régions dont les propriétés semi-
conductrices varient, offrant ainsi des applications potentielles en nanoélectronique.
Leurs propriétés optiques varient avec les longueurs d’onde trouvant ainsi des applications
en télécommunications.
Les fullerènes étant des structures vides aux dimensions semblables à plusieurs molécules
biologiquement actives, ils peuvent être remplis de différentes substances et trouver des
applications médicales (Holister et al., 2003).
Figure II-1 : Exemples des fullerènes

II-1-2-Le carbone C60

Le premier fullerène observé, la molécule C60, a une forme sphérique, sa structure


ressemblant à celle d'un ballon de football comportant vingt hexagones et douze pentagones (il
a d'ailleurs aussi été appelé footballène).

La molécule C60 présente donc 32 facettes, 60 sommets et 90 arêtes d'une longueur de


0,14 nm (longueur de la liaison carbone-carbone), formant ainsi une sphère d'un diamètre de
0,7 nm. Tous les sommets sont communs à deux hexagones et à un pentagone et donc
équivalents.
Figure II-2: La structure cubique a faces centrées des C60

II-1-3-Endofullerène

Un endofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats


atomiques supplémentaires enfermés à l'intérieur de sa structure. Les premiers endofullerènes
ont été synthétisés en 1985Les endofullerènes métalliques peuvent être synthétisés par ablation
laser d'une cible de graphite et d'oxyde métallique. Cependant, cette voie reste chère et peu
productive. Ainsi, la synthèse reposant sur un arc électrique continu entre deux électrodes dont
une composite de graphite mélangé avec du métal ou de l'oxyde métallique au sein d'un gaz
inerte est plus adaptée à grande échelle.

Des endofullerènes non métalliques ou métalliques peuvent être produits par


bombardement ionique de fullerènes vides

Les endofullerènes de gaz noble peuvent être produits par réaction à haute pression entre
des fullerènes (vides) et un gaz noble
Figure II-3 : Exemples des endofullerènes

II-1-4-Exofullerène

Un exofullerèneest un fullerène possédant des atomes, des ions ou des agrégats


atomiques supplémentaires attachés à l'extérieur de sa structure, tels C50Cl10 et C60H8 au
contraire des endofullerènes
2

fulleride métallique Cs3C60.

Figure II-4 : Exemples des endofullerènes


II-1-5-Le graphène

Le graphène est une forme allotropique cristalline du carbone et constitue l'élément


structurel de base d’autres formes allotropiques, comme le graphite, les nanotubes de
carbone (forme cylindrique) et les fullerènes (forme sphérique).

Ce matériau possède le record de conductivité thermique : jusqu'à 5 300 W m−1 K−1 ; il


est plus conducteur que le silicium. Le graphéne est200 fois plus solide que l'acier tout en restant
flexible,

Ses perspectives applicatives sont excellentes et vont des écrans tactiles, au papier
graphène plus dur que le diamant ,…

Figure II-5 : Schéma montrant l’enchainement des carbones dans le


graphène

II-1-6-Les nanotubes de carbone

Les nanotubes de carbone constituent une nouvelle forme de molécules de carbone.


Enroulés dans un réseau hexagonal d’atomes de carbone, ces cylindres creux peuvent avoir des
diamètres aussi petits que 0,7 nm et atteindre plusieurs millimètres de longueur (Hett, 2004).
Chaque bout peut être ouvert ou fermé par une demi-molécule de fullerène.

Le tube peut être fermé ou non à ses extrémités par une demi-sphère. On distingue :
• les nanotubes de carbone simple-feuillet (SWNT ou SWCNT, pour Single-
Walled (Carbon) Nanotubes)
• multi-feuillets (MWNT ou MWCNT, pour Multi-Walled (Carbon)
Nanotubes).

Figure II-6 : Des nanotubes de carbone

Les nanotubes de carbones ont également des formes très variées suivant leurs enroulements
(helices, zig-zag, chaises).

Le nanotube mono feuillet peut être modélisé par l'enroulement d'une feuille de
graphène sur elle-même. Cette feuille de graphène présente une structure de type nid d'abeille,
dont on peut donner 2 vecteurs directeurs, a1 et a2. On définit ensuite le vecteur de chiralité, Ch,
axe selon lequel le graphène s'enroule pour former le nanotube. Ce vecteur peut donc être
décomposé en deux composantes, selon les vecteurs a1 et a2. Soient m et n les scalaires tels que
Ch = n a1 + m a2. Selon la valeur de ces 2 scalaires, 3 types d'enroulements, donc trois types de
nanotubes peuvent être décrits :

• Si m = 0, on dira que le nanotube a une structure de type « zig-zag »


• Si m = n, on dira que le nanotube a une structure de type « chaise »
• Dans tous les autres cas, on dira que le nanotube est « chiral ».
Ces différences de chiralité donneront aux nanotubes de carbone des propriétés différentes.
Notamment, en ce qui concerne les propriétés électriques. Un nanotube de carbone de type
"chaise" possède un comportement électrique métallique. Toutes les autres chiralités ont des
comportements semi-conducteu

Figure II-7 : Schéma montrant le


vecteur de chiralité Ch

Figure II-8: Différentes helicitées des nanotubes du carbone

II-2-Quelques propriétés des nanotubes de carbone


Les nanotubes de carbone suscitent un énorme intérêt dans le monde de la recherche
autant fondamentale qu'appliquée car leurs propriétés sont exceptionnelles à bien des égards.
D'un point de vue mécanique, les nanotubes de carbone présentent à la fois une
excellente rigidité (mesurée par le module de Young), comparable à celle de l'acier, tout en
étant extrêmement légers. Des points de vue électrique et optique, les nanotubes monofeuillets
ont la particularité tout à fait exceptionnelle de pouvoir être soit métalliques soit semi-
conducteurs en fonction de leur géométrie (diamètre du tube et angle d'enroulement de la feuille
de graphène).

II-2-1-Propriétés mécaniques

La résistance des nanotubes de carbone est d’environ 100 fois supérieure à l'acier pour
un poids 6 fois moindre (à section équivalente).Ces propriétés varient aussi selon la nature du
nanotube. Les nanotubes multi-feuillets sont beaucoup plus résistants que les nanotubes mono-
feuillets.

Les performances mécaniques des matériaux composites à base de nanotubes


intéressent les spécialistes de l’aéronautique. L’idée est de fabriquer des matériaux les plus
légers et les plus résistants possible. Les avions d’aujourd’hui sont encore constitués de plus de
80 pour cent en masse d’alliages métalliques (surtout à base d’aluminium), mais ces derniers
sont progressivement remplacés par des composites à base de carbone.

II-2-2-Propriétes physiques

II-2-2-1-Propriétés optiques

Le matériau le plus noir jamais conçu par l'Homme est un tapis de nanotubes disposés
verticalement ; avec un indice de réflexion de 0,045 %, il est 30 fois plus sombre que le carbone,
ce qui lui permet d’absorber 99,955 % de la lumière qu’il reçoit. C’est 3 fois supérieur à ce que
permettait l'alliage de nickel-phosphore qui était le matériau réputé le plus sombre.

II-2-2-2-Conductivité thermique

Les nanotubes de carbone ont une conductivité thermique très élevée, de 6 à 20 W.cm-
1.K-1, qui peut dans certains cas s'approcher de celle du diamant (20 W.cm-1.K-1).

II-2-2-3-Propriétés électrique
Les nanotubes ont une conductivité supérieure à celle du cuivre (et 70 fois supérieure à
celle du silicium).

-Les nanotubes de carbone deviennent supraconducteurs à basse température.

-Les nanotubes font preuve de propriétés intéressantes dans la conversion directe de


l’énergie électrique en énergie mécanique.

Les propriétés électriques des nanotubes dépendent de la nature du nanotube : les


nanotubes monofeuillets ont de meilleures propriétés que les multifeuillets (ces derniers ont de
moins bonnes propriétés en partie à cause des interactions électriques, de type van der Waals,
entre les différentes couches de graphène).

II-2-3-Propriétés chimiques

Les nanotubes sont des structures creuses, que l'on peut remplir avec d'autres composés
chimiques, ce qui en fait des récipients clos à l'échelle nanométrique.

Les nanotubes de carbone sont relativement peu réactifs et une modification chimique
de leur surface fait souvent appel à des espèces fortement réactives (oxydants forts, réducteurs
forts, espèces radicalaires par exemple).

CHAPITRE III :

UTILISATIONS ET RISQUES DES NANOMATERIAUX


Introduction

Le passage de la matière à des dimensions nanométriques fait apparaître des propriétés


inattendues et souvent totalement différentes de celles des mêmes matériaux à l’échelle micro
ou macroscopique, notamment en terme de résistance mécanique, de réactivité chimique, de
conductivité électrique et de fluorescence. Les nanotechnologies conduisent donc à
l’élaboration de matériaux dont les propriétés fondamentales (chimiques, mécaniques, optiques,
biologiques, etc.) peuvent être modifiées. Par exemple, l’or est totalement inactif à l’échelle
micrométrique alors qu’il devient un excellent catalyseur de réactions chimiques lorsqu’il prend
des dimensions nanométriques. Toutes les grandes familles de matériaux sont concernées : les
métaux, les céramiques, les diélectriques, les oxydes magnétiques, les polymères, les carbones,
etc.

Du fait de leurs propriétés variées et souvent inédites, les nanomatériaux recèlent de


potentialités très diverses et leurs utilisations ouvrent de multiples perspectives.
Les nanomatériaux permettent ainsi des innovations incrémentales et de rupture dans de
nombreux secteurs d’activité tels que la santé, l’automobile, la construction, l’agroalimentaire
ou encore l’électronique.

III-1- Applications des nanomatériaux

III-1-1-Environnement

En matière d'environnement, l'utilisation des nanomatériaux est envisagée


pour la réduction des émissions de polluants, le traitement des effluents notamment
par photocatalyse , la purification des gaz, la production d'eau ultrapure à partir
d'eau de mer, etc…

Les nanomatériaux pourront être développés notamment sous la forme de membranes


organiques nano-fonctionnelles, de catalyseurs, de filtres, de céramiques nanoporeuses et
d'aérogels.

III-1-2-Energie
Les enjeux en matière d'énergie portent plutôt sur l'amélioration des performances des

systèmes énergétiques, le développement d'énergies propres et les économies d'énergie.

Des recherches portent sur le développement de matériaux pour le stockage de


l'hydrogène (notamment les nanotubes de carbone), une utilisation en tant que barrière
thermique nanostructurée (comme les aérogels, etc

III-1-3-Textile

L'objectif de l'industrie textile est d'améliorer la qualité et les fonctionnalités des


textiles en développant des propriétés intéressantes :

-Esthétique (p. ex.,luminescence)


-Résistance au rétrécissement
-Antimicrobienne
-Résistance aux taches
-Résistance au feu
-Protection contre les rayons
-Résistance au froissement
-Autonettoyant

III-1-4-Chimie et matériaux

Les enjeux de l'industrie chimique portent essentiellement sur le développement de

nanocomposites à matrice polymère, l'élargissement des domaines d'application des polymères


et l'amélioration de certaines propriétés (allègement et renforcement des structures,
amélioration des propriétés optiques, augmentation de la durabilité, mais également résistance
au feu, aux températures élevées et aux chocs thermiques, etc.

III-1-5-Santé

La santé et la médecine n’échappent pas à cette dynamique : la biologie humaine, régie


par des phénomènes moléculaires, est un des domaines d’application les plus prometteurs des
nanotechnologies. Elles permettent en effet de structurer des assemblages moléculaires destinés
à interagir, traiter ou reconstituer un tissu ou un organe particulier dans le corps humain.

Par exemple on peut utiliser les nanomatériaux comme : Médicaments et agents actifs, surfaces
adhésives médicales anti-allergènes, médicaments sur mesure délivrés uniquement à des
organes précis,…

Les nanomatériaux peuvent notamment permettre d'améliorer les médicaments actuels,


,d'obtenir des surfaces biocompatibles pour implants et des vaccins oraux à partir de
nanoparticules, de produire des nanoparticules magnétiques à partir de supports biologiques
ainsi que des matériaux biocompatibles, etc

III-1-6-Automobile

On cherche à utiliser les nanomatériaux dans l'industrie automobile en vue de réduire


le poids des véhicules, d'augmenter la résistance des pièces automobiles, notamment aux
rayures, de diminuer la consommation d'énergie, de limiter les émissions de gaz à effet de
serre et d'augmenter la sécurité et le confort des passagers, etc…

III-1-7-Aéronautique et spatial

Les nanomatériaux font aussi l'objet de nombreuses recherches dans le secteur


aéronautique et spatial afin, notamment, d'améliorer la performance et de diminuer le poids
des matériaux, d'augmenter la durée de vie, de diminuer la consommation et d'améliorer la
performance des moteurs, etc…

III-1-8-Electronique et communications

Dans l'industrie de l'électronique et des communications, les nanomatériaux permettent


de nombreuses applications telles que : des mémoires à haute densité et des processeurs
miniaturisés, de nouvelles cellules solaires, batteries et cellules à combustion, des
composantes digitales logiques, des écrans plats à éclairement brillant,. Ils permettent des
vitesses de traitement plus rapides et une plus grande capacité d'enregistrement, etc…

III-1-9-Verre et articles en verre


L'industrie du verre souhaite développer des vitrages en verre renforcé en utilisant des
composites à matrice verre visant à protéger la surface des verres grâce à des revêtements
comportant notamment une fonction anti-pluie, une fonction auto-nettoyante et des propriétés
optiques particulières (fonction réfléchissante, coloration, anti-reflet, absorption des UV).

III-1-10- Applications dans les cosmétiques

Certains cosmétiques, notamment des crèmes solaires, contiennent des nanoparticules


de dioxyde de titane (Ti02) : ces particules ultra-fines leurs confèrent une texture plus "fluide"
et agréable. Ces crèmes solaire présentant un indice de protection élevé.

Plusieurs types d'applications sont développés par l'industrie cosmétique, notamment :

- filtration des rayonnements ultraviolets ;

- tenue des crèmes solaires à l'eau ;

- anti-vieillissement de la peau.

III-1-11- Applications dans le secteur alimentaire

Les nanomatériaux sont utilisés dans l’alimentation soit comme additifs, soit dans les
emballages et les revêtements des réfrigérateurs et congélateurs.
– La silice amorphe SiO2 (E551) est un agent antimottant (antiagglomérant) pour les
préparations en poudres (sel, sucre, soupes…), et un modificateur de viscosité pour la sauce
tomate, les vinaigrettes, etc.
– Le titane TiO2 (E171) est un agent blanchissant pour les confiseries et gâteaux. Il est utilisé
aussi dans les dentifrices (CI77891 de la nomenclature INCI (1)), une exposition orale qui
s’ajoute à celle de l’alimentation
– L’argent se rencontre rarement dans les aliments mais plutôt dans les barquettes et les sachets
fraîcheur. Il est utilisé comme agent antimicrobien en surface des parois de
réfrigérateurs/congélateurs, et dans des ustensiles de cuisine.
– Les nanocapsules et micelles de phospholipides, commercialisées notamment sous le nom
NovaSOL, servent au transport de compléments alimentaires, de colorants biocompatibles
(E171, E172…), de coenzyme Q10, d’acides gras oméga-3, de conservateurs…
III-1-12- Autres applications

*Les nanoparticules d’argent anti bactériennes, on les utilise dans les fibres de chaussettes pour
se débarrasser des mauvaises odeurs.

*Les nanobilles de la silice mélangée aux fibres textiles rendent le tissu imperméable (repousse
l’eau).

*Certains constructeurs automobiles rajoutent des nanoparticules de céramique à la peinture


pour qu’elle soit plus résistante à l’abrasion.

*On utilise des verres autonettoyants couverts TiO2.

*Les nanoparticules de silice dans certains pneus, ils servent à rigidifier la partie en caoutchouc
qui est en contact avec la route, pour qu’elle s’use moins vite.

* Les nanoparticules de silice, on peut les trouver dans certaines sauces, pour les rendre plus
fluides.

* Les nanoparticules d’argile dans les films alimentaires, ils ralentissent la traversée des
molécules d’oxygènes donc le repas s’oxyde moins et se décompose moins vite.

III-2-Risques

III-2-1-Les effets potentiels des nanomatériaux sur la santé

L’appareil respiratoire constitue la voie principale de pénétration des nano-objets dans


l’organisme humain. Ils peuvent également se retrouver dans le système gastro-intestinal après
avoir été ingérés ou après déglutition lorsqu’ils ont été inhalés. La pénétration à travers la peau
des nano-objets est une hypothèse encore à l’étude.

Une fois inhalés, les nanomatériaux peuvent soit être exhalés, soit se déposer dans les
différentes régions de l’arbre respiratoire que sont les voies aériennes supérieures (les fosses
nasales, la bouche, le pharynx et le larynx), ou les voies inferieures (poumon)
Ce dépôt n’est généralement pas uniforme dans l’ensemble des voies respiratoires : il
varie considérablement en fonction du diamètre, des degrés d’agrégation et d’agglomération
ainsi que du comportement dans l’air des nanomatériaux.
Les particules de diamètre compris entre 10 et 100 nm se déposent ainsi
majoritairement dans le poumon profond (au niveau des alvéoles pulmonaires)
. Les particules plus petites, quant à elles, se déposent principalement dans les voies aériennes
supérieures

Les connaissances sur la toxicité des nano-objets demeurent lacunaires. La plupart des
données toxicologiques proviennent d’études réalisées sur des cellules ou chez l’animal
difficilement extrapolables à l’homme. Néanmoins, elles indiquent que :

• À masse équivalente, les objets nanométriques présentent une toxicité plus grande et
sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que les objets micro et
macroscopiques et de même nature chimique.
• Chaque nano-objet possède un potentiel de toxicité qui lui est propre.

III-2-2- Les effets sur l’environnement

Des scientifiques et des associations ont évoqué les risques que pourraient causer les
nanomatériaux si ces derniers se répandaient dans l'environnement.

Les recherches ont montré par ailleurs que certaines nanoparticules solubles libèrent
des ions dans l'environnement. Ainsi, la dissolution des particules d'oxyde de zinc (ZnO)
libère des ions Zn2+, nuisibles pour certaines algues

Les nanoparticules carbonées sont également très étudiées. L'action des fullerènes C60,
des nanosphères dont la molécule, en forme de ballon de football, est formée de 60 atomes de
carbone, a été testée sur divers organismes aquatiques. Les dernières études ont montré que leur
mise en suspension dans l'eau à des doses supérieures à 0,1 milligramme par litre est toxique
pour les daphnies (de petits crustacés d'eau douce) et certains poissons, tel le poisson zèbre.
Cette toxicité est à nouveau due à la libération de radicaux libres
, Figure III-1 : Effets potentiels des nano-objets inhalés

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