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I-1-Les nanomatériaux
Les «nanomatériaux» sont des matériaux dont les constituants principaux ont des
dimensions comprises entre 1 et 100 nanométrique, c’est- à-dire inférieure à 100 nanomètres.
En comparaison, un nanomètre correspond à 1/50000ème de l’épaisseur d’un cheveu. Les plus
petites choses qui peuvent être vus à l’œil ont des largeurs d’environ 10.000nm, la longueur de
dix atomes d’hydrogènes alignés est de un nanomètre. Toutes les grandes familles de matériaux
sont concernées : métaux, céramiques, carbones, polymères, etc.
Pour mieux se rendre compte, il existe le même rapport de taille entre une orange et la
Terre qu'entre une nanoparticule et une orange.
Figure I- 1: Comparaison entre des nanoparticules et la dimension de la terre
Les nanomatériaux possèdent des propriétés inédites par rapport au matériau massif.
Il existe quatre grandes classes des nanomatériaux selon leur forme d’utilisation :
• les nanoparticules qui désignent des nano-objets dont les trois dimensions externes se situent
à l’échelle nanométrique : nanoparticules de latex, d’oxyde de zinc, de fer et de cérium,
d’alumine, de dioxyde de titane, de carbonate de calcium, etc ;
• les nanofibres, nanotubes, nanofilaments ou nanobâtonnets qui se rapportent à des nano-
objets dont deux dimensions externes sont à l’échelle nanométrique et la troisième dimension
significativement supérieure (nanotubes de carbone, nanofibres de polyester, nanotubes de
bore, etc.). Ces termes désignent des nano-objets longilignes de section comprise entre 1 et
quelques dizaines de nm et de longueur comprise entre 500 et 10 000 nm ;
• les nano-feuillets, nano-plats ou nano-plaquettes qui définissent des nano-objets dont une
dimension externe se situe à l’échelle nanométrique et les deux autres dimensions sont
significativement supérieures (nano-feuillets d’argile, nano-plaquettes de séléniure de
cadmium, etc.).
I-2-Le nanomonde
L’unité de référence du nanomonde est le nanomètre (noté en abrégé nm). Le préfixe
nano vient du grec nanos qui signifie nain. Un nanomètre équivaut à un milliardième de mètre
(1 nm = 10-9 m = 0,000000001 m) soit approximativement 1/50 000 de l'épaisseur d'un
cheveu humain
L'élaboration des nano-particules (amas) peut être réalisée à partir d’une phase vapeur.
Cette phase est extraite d’un matériau source par chauffage (fusion en creuset ou sans creuset),
par bombardement (faisceau d’électrons, pyrolise laser). Dans la plupart des cas, la vapeur du
solide que l’on souhaite former est refroidie par collisions avec un gaz neutre et devient donc
fortement sursaturante.
Le matériau est collecté le plus rapidement possible sur une paroi froide, de façon à
éviter la croissance ou la coalescence des amas. Souvent, l’appareil d’élaboration dispose d’un
sas réunissant la chambre de collecte des poudres et le dispositif de compaction afin d’éviter
toute pollution atmosphérique. Les poudres nanométriques sont en effet très réactives ; elles
peuvent même dans certains cas être pyrophoriques.
Les nanotubes de carbone peuvent être obtenus par ablation laser, décharge plasma ou
décomposition catalytique. Enfin, des couches minces d’épaisseur nanométrique peuvent être
réalisées par la voie PVD (Physical Vapor Deposition) ou par croissance épitaxique.
Les matériaux précurseurs vaporisés sont introduits dans un réacteur CVD (Chemical
Vapor Deposition) dans lequel les molécules de précurseurs sont adsorbées à la surface d’un
substrat maintenu à une température adaptée. Les molécules adsorbées sont soit décomposées
thermiquement, soit elles réagissent avec d’autres gaz ou vapeurs pour former un film solide
sur le substrat.
Cette technique est utilisée pour l’élaboration de certains nanomatériaux tels que les
céramiques, les nanotubes de carbone, le diamant.
Sont le plus souvent effectuées à partir d’une solution aqueuse ou organique contenant
les réactants.
La précipitation des nanoparticules est obtenue par une modification des conditions de
l’équilibre physico-chimique. la co-précipitation chimique, technique facile à mettre en œuvre
et la plus utilisée pour des productions industrielles à fort volume de matériaux de base bon
marché, · l’hydrolyse permettant de produire des particules fines, sphériques avec une pureté
chimique améliorée, une meilleure homogénéité chimique et un contrôle de la taille des
particules.
Ce procédé est réalisé à des températures plus basses que pour les autres procédés.
Inconvénients : · coût élevé des matériaux de base, · faible rendement et produits de faible
densité, · résidus de carbone et autres composés, certains composés organiques étant dangereux
pour la santé.
Compactage à froid : Opération qui peut s’effectuer soit par pressage à sec, soit, dans
les cas difficiles, par addition d’un lubrifiant ou par pressage humide.
Le compactage humide est bien adapté aux céramiques et surtout aux oxydes. Avantage
du compactage humide : gain considérable sur la température ou le temps de frittage.
Frittage : opération qui permet, par diffusion atomique à chaud, d’établir des ponts de
matière entre les grains et ensuite de réduire la porosité. ·par Compression Isostatique à
Chaud (CIC): on réalise ainsi les deux opérations ci-dessus en une seule étape. L’enjeu le plus
important pour les procédés de frittage des nanomatériaux est d’éviter la croissance des grains
pendant la densification.
La méthode BET permet d’expliquer l’adsorption physique des molécules de gaz sur
une surface solide et permet la mesure de la surface spécifique
I-6-1-Propriétés mécaniques
I-6-2-Propriétés catalytiques
Les nanoparticules métalliques émergent actuellement comme une nouvelle classe de
catalyseurs du fait de leurs propriétés différentes des complexes mono- ou polynucléaires
typiquement rencontrés dans la catalyse homogène, mais également différentes des surfaces
métalliques.
Le terme de nanocatalyse a été introduit récemment pour désigner l’utilisation de ces
nanoparticules métalliques comme catalyseurs, principalement appliqués jusqu’ici à la
catalyse d’oxydation par activation de l’oxygène moléculaire O2, mais également la catalyse
de réduction en présence d’hydrures d’hétéroéléments comme le bore, la catalyse
environnementale (transformation de CO et NO x dans les gaz d’échappement), ou encore les
piles à combustible et le stockage d’énergie .
Par exemple, l'or est totalement inactif à l'échelle micrométrique alors qu'il devient un
excellent catalyseur lorsqu'il prend des dimensions nanométriques.
I-6-3-Propriétés électriques
L'alumine est un très bon isolant électrique, avec une rigidité diélectrique de 35
kV·mm-1 et une résistivité de 1012 Ω·m à 20 °C (tombant à 107 Ω·m à 1 000 °C
La conductivité électrique atteint 3345 S/m pour un ajout de 15 % vol. de nanotubes
de carbone de type monofeuillet dans une matrice d’alumine.
Figure I-7 : Modification de la conductivité électrique de Al2O3 suite à des ajouts de carbone
I-6-4-Propriétés optiques
Les nanoparticules ont des dimensions inférieures aux longueurs d’onde de la lumière
visible (380 – 780 nm), ce qui permet d’améliorer les propriétés optiques du matériau.
En général, la couleur d’un objet est la même, qu’il soit gros ou petit, ce n’est plus le
cas à l’échelle nanométrique.
Certaines nanoparticules, éclairées de façon adéquate (lumière ultraviolette)
apparaissent sous des couleurs différentes, selon leur taille. C’est un effet quantique
observable uniquement pour les tailles nanométriques.
Chapitre II :
II-1-3-Endofullerène
Les endofullerènes de gaz noble peuvent être produits par réaction à haute pression entre
des fullerènes (vides) et un gaz noble
Figure II-3 : Exemples des endofullerènes
II-1-4-Exofullerène
Ses perspectives applicatives sont excellentes et vont des écrans tactiles, au papier
graphène plus dur que le diamant ,…
Le tube peut être fermé ou non à ses extrémités par une demi-sphère. On distingue :
• les nanotubes de carbone simple-feuillet (SWNT ou SWCNT, pour Single-
Walled (Carbon) Nanotubes)
• multi-feuillets (MWNT ou MWCNT, pour Multi-Walled (Carbon)
Nanotubes).
Les nanotubes de carbones ont également des formes très variées suivant leurs enroulements
(helices, zig-zag, chaises).
Le nanotube mono feuillet peut être modélisé par l'enroulement d'une feuille de
graphène sur elle-même. Cette feuille de graphène présente une structure de type nid d'abeille,
dont on peut donner 2 vecteurs directeurs, a1 et a2. On définit ensuite le vecteur de chiralité, Ch,
axe selon lequel le graphène s'enroule pour former le nanotube. Ce vecteur peut donc être
décomposé en deux composantes, selon les vecteurs a1 et a2. Soient m et n les scalaires tels que
Ch = n a1 + m a2. Selon la valeur de ces 2 scalaires, 3 types d'enroulements, donc trois types de
nanotubes peuvent être décrits :
II-2-1-Propriétés mécaniques
La résistance des nanotubes de carbone est d’environ 100 fois supérieure à l'acier pour
un poids 6 fois moindre (à section équivalente).Ces propriétés varient aussi selon la nature du
nanotube. Les nanotubes multi-feuillets sont beaucoup plus résistants que les nanotubes mono-
feuillets.
II-2-2-Propriétes physiques
II-2-2-1-Propriétés optiques
Le matériau le plus noir jamais conçu par l'Homme est un tapis de nanotubes disposés
verticalement ; avec un indice de réflexion de 0,045 %, il est 30 fois plus sombre que le carbone,
ce qui lui permet d’absorber 99,955 % de la lumière qu’il reçoit. C’est 3 fois supérieur à ce que
permettait l'alliage de nickel-phosphore qui était le matériau réputé le plus sombre.
II-2-2-2-Conductivité thermique
Les nanotubes de carbone ont une conductivité thermique très élevée, de 6 à 20 W.cm-
1.K-1, qui peut dans certains cas s'approcher de celle du diamant (20 W.cm-1.K-1).
II-2-2-3-Propriétés électrique
Les nanotubes ont une conductivité supérieure à celle du cuivre (et 70 fois supérieure à
celle du silicium).
II-2-3-Propriétés chimiques
Les nanotubes sont des structures creuses, que l'on peut remplir avec d'autres composés
chimiques, ce qui en fait des récipients clos à l'échelle nanométrique.
Les nanotubes de carbone sont relativement peu réactifs et une modification chimique
de leur surface fait souvent appel à des espèces fortement réactives (oxydants forts, réducteurs
forts, espèces radicalaires par exemple).
CHAPITRE III :
III-1-1-Environnement
III-1-2-Energie
Les enjeux en matière d'énergie portent plutôt sur l'amélioration des performances des
III-1-3-Textile
III-1-4-Chimie et matériaux
III-1-5-Santé
Par exemple on peut utiliser les nanomatériaux comme : Médicaments et agents actifs, surfaces
adhésives médicales anti-allergènes, médicaments sur mesure délivrés uniquement à des
organes précis,…
III-1-6-Automobile
III-1-7-Aéronautique et spatial
III-1-8-Electronique et communications
- anti-vieillissement de la peau.
Les nanomatériaux sont utilisés dans l’alimentation soit comme additifs, soit dans les
emballages et les revêtements des réfrigérateurs et congélateurs.
– La silice amorphe SiO2 (E551) est un agent antimottant (antiagglomérant) pour les
préparations en poudres (sel, sucre, soupes…), et un modificateur de viscosité pour la sauce
tomate, les vinaigrettes, etc.
– Le titane TiO2 (E171) est un agent blanchissant pour les confiseries et gâteaux. Il est utilisé
aussi dans les dentifrices (CI77891 de la nomenclature INCI (1)), une exposition orale qui
s’ajoute à celle de l’alimentation
– L’argent se rencontre rarement dans les aliments mais plutôt dans les barquettes et les sachets
fraîcheur. Il est utilisé comme agent antimicrobien en surface des parois de
réfrigérateurs/congélateurs, et dans des ustensiles de cuisine.
– Les nanocapsules et micelles de phospholipides, commercialisées notamment sous le nom
NovaSOL, servent au transport de compléments alimentaires, de colorants biocompatibles
(E171, E172…), de coenzyme Q10, d’acides gras oméga-3, de conservateurs…
III-1-12- Autres applications
*Les nanoparticules d’argent anti bactériennes, on les utilise dans les fibres de chaussettes pour
se débarrasser des mauvaises odeurs.
*Les nanobilles de la silice mélangée aux fibres textiles rendent le tissu imperméable (repousse
l’eau).
*Les nanoparticules de silice dans certains pneus, ils servent à rigidifier la partie en caoutchouc
qui est en contact avec la route, pour qu’elle s’use moins vite.
* Les nanoparticules de silice, on peut les trouver dans certaines sauces, pour les rendre plus
fluides.
* Les nanoparticules d’argile dans les films alimentaires, ils ralentissent la traversée des
molécules d’oxygènes donc le repas s’oxyde moins et se décompose moins vite.
III-2-Risques
Une fois inhalés, les nanomatériaux peuvent soit être exhalés, soit se déposer dans les
différentes régions de l’arbre respiratoire que sont les voies aériennes supérieures (les fosses
nasales, la bouche, le pharynx et le larynx), ou les voies inferieures (poumon)
Ce dépôt n’est généralement pas uniforme dans l’ensemble des voies respiratoires : il
varie considérablement en fonction du diamètre, des degrés d’agrégation et d’agglomération
ainsi que du comportement dans l’air des nanomatériaux.
Les particules de diamètre compris entre 10 et 100 nm se déposent ainsi
majoritairement dans le poumon profond (au niveau des alvéoles pulmonaires)
. Les particules plus petites, quant à elles, se déposent principalement dans les voies aériennes
supérieures
Les connaissances sur la toxicité des nano-objets demeurent lacunaires. La plupart des
données toxicologiques proviennent d’études réalisées sur des cellules ou chez l’animal
difficilement extrapolables à l’homme. Néanmoins, elles indiquent que :
• À masse équivalente, les objets nanométriques présentent une toxicité plus grande et
sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que les objets micro et
macroscopiques et de même nature chimique.
• Chaque nano-objet possède un potentiel de toxicité qui lui est propre.
Des scientifiques et des associations ont évoqué les risques que pourraient causer les
nanomatériaux si ces derniers se répandaient dans l'environnement.
Les recherches ont montré par ailleurs que certaines nanoparticules solubles libèrent
des ions dans l'environnement. Ainsi, la dissolution des particules d'oxyde de zinc (ZnO)
libère des ions Zn2+, nuisibles pour certaines algues
Les nanoparticules carbonées sont également très étudiées. L'action des fullerènes C60,
des nanosphères dont la molécule, en forme de ballon de football, est formée de 60 atomes de
carbone, a été testée sur divers organismes aquatiques. Les dernières études ont montré que leur
mise en suspension dans l'eau à des doses supérieures à 0,1 milligramme par litre est toxique
pour les daphnies (de petits crustacés d'eau douce) et certains poissons, tel le poisson zèbre.
Cette toxicité est à nouveau due à la libération de radicaux libres
, Figure III-1 : Effets potentiels des nano-objets inhalés