Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Zircone Yttriée
Qi Liu
THESE
Présentée pour obtenir le grade de
Qi LIU
Rapporteurs
Monsieur Pascal MOGNOL, Professeur, Antenne de Bretagne de l'École normale
supérieure de Cachan
Monsieur Eric BOILLAT, Adjoint scientifique, École Polytechnique Fédérale de
Lausanne
Examinateurs
Monsieur Laurent GREMILLARD, Chargé de Recherche, Institut National des Sciences
Appliquées de Lyon
Monsieur Christian CODDET, Professeur, Université de Technologie de
Belfort-Montbéliard
Monsieur Hanlin LIAO, Professeur, Université de Technologie de Belfort-Montbéliard
Remerciement
Ce travail de thèse a été réalisé au sein de l’institut de Recherche sur les Transports,
l’Energie et la Société-Laboratoire d’Etudes et de Recherche sur les Matériaux, les
Procédés et les Surfaces (IRTES-LERMPS) de l’Université de Technologie de
Belfort-Montbéliard (UTBM). J’exprime mes très sincères remerciements à Monsieur
Christian CODDET, professeur à l’UTBM, de m’avoir accueilli dans le laboratoire.
Particulièrement Monsieur Hanlin LIAO, mon directeur de thèse, pour m’avoir suivi
et considérablement aidé tout au long de cette étude. Sa compétence scientifique et ses
précieux conseils ont permis de conduire cette étude avec succès.
Je remercie chaleureusement Monsieur Pascal MOGNOL, Professeur à l’Antenne de
Bretagne de l'École normale supérieure de Cachan et Monsieur Eric BOILLAT,
Adjoint scientifique de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, pour l’intérêt
qu’ils ont manifesté à cette thèse en acceptant d’être les rapporteurs de mon travail. Je
souhaite remercier Monsieur Laurent GREMILLARD, Chargé de Recherche de
l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, d’avoir accepté d’être président
du jury.
Je souhaite exprimer ma gratitude envers Messieurs Lucas DEMBINSKI, Charles
BERNAGE, Yoann DANLOS, Joël CHAUVELOT, David JOGUET, Baicheng
ZHANG, Bo SONG et Xinkun SUO pour leur aide au long de ma thèse et surtout
Monsieur Christian ADAM, lors de la mise en place de préchauffage à haute
température avec le laser Cheval.
Je remercie l’ensemble de mes collègues ainsi que tous les membres de l’équipe du
laboratoire LERMPS, qui ont rendu ces années de recherche particulièrement animé et
agréable. Et je remercie le CSC (China Scholarship Council) qui m’a soutenu
financièrement pendent cette thèse.
Enfin, je tiens tout particulièrement à remercier ma famille, mes amis et tous ceux qui
voudront bien se reconnaît ici, pour leurs constants encouragement, leurs conseils
pratique, les discussions fructueuses et pour tout ce qui a permis de mener à mener à
terme cette étude.
Résumé
La fusion sélective par laser est un procédé de la technologie de fabrication rapide de
plus en plus utilisé dans l’industrie automobile, aéronautique, médicale, etc. Selon le
principe de la fabrication rapide, la pièce est fabriquée couche par couche en
fusionnant et soudant les particules fines par laser. Actuellement, les principaux
matériaux utilisés sont les métaux métalliques ou les polymères. Le faible ou modeste
point de fusion de ces matériaux conduit à une mise en œuvre par laser relativement
facile. Cependant, en raison de leur point de fusion élevé, de la forte résistance à haute
température et de la faible conductivité thermique, l’utilisation de matériaux
céramiques est limitée dans la technologie de fusion laser sélective.
Cette étude explore la fusion laser sélective de zircone stabilisée par yttrine avec un
laser à fibre de longueur d’onde d’environ 1 µm. L’influence de différentes puissances
de laser et de différentes vitesses de balayage sur la microstructure et la déformation
de l’échantillon a été étudiée, et la densité relative et la microdureté ont été mesurées.
Notamment, l’effet de différentes températures de préchauffage sur la microstructure
sera étudié. En même temps, la structure cristalline céramique et la transformation des
phases pendant le procédé de prototypage rapide ont été analysées.
Les résultats expérimentaux montrent qu’il est possible de fondre complètement de la
poudre YSZ avec un laser à fibre NIR, et avec l’optimisation des paramètres de
fabrication, la densité relative de l’échantillon peut atteindre 91 %. La formation des
fissures et des pores dans les pièces est peu évitée, en raison de l’hétérogénéité de la
distribution de l’énergie du laser. Cette distribution de l’énergie peut être améliorée
grâce à l’optimisation des paramètres ; les longueurs de fissure peuvent être
contrôlées et maîtrisées par un préchauffage du lit de poudre. Notamment, à haute
température (1500°C, 2000°C et 2500°C) de préchauffage, la fissure verticale
continue devient désordonnée et courte. Une transformation de la structure
monoclinique et cubique en structure tétragonale s’est produite pendant le processus
de fabrication.
Mots-clés : fusion sélective par laser, zircone stabilisée par yttrine, NIR laser à fibre
Abstract
Selective laser melting is a rapid manufacturing process coming from the rapid
prototyping technology, which is widely used in the automotive, aeronautical, medical
industry etc. According to the principle of rapid manufacturing, the piece is
manufactured layer by layer through the laser sintering or melting the fine powder.
Currently, the main powder materials used are metal or polymer materials. The low
melting point of these materials facilitates the melting process. However, duo to the
high melting point, strong strength at high temperature and low thermal conductivity
the application of ceramic materials is limited in the technology of selective laser
melting.
In this study, selective laser melting of the ceramic yttria stabilized zirconia by a 1μm
wavelength fiber laser was explored. The influence of different laser powers and
different scanning velocities on the microstructure and the deformation were analyzed,
then the micro-hardness and relative density were measured. In particular, the effect
of different preheat temperatures on microstructure was investigated. At the same time,
the crystal structure and phase transformation during the fabrication were analyzed.
Experimental results show that YSZ powder can be completely melted by the near IR
fiber laser. With the optimization of the manufacturing parameters, the relative density
of sample could reach 91 %. The forming of cracks and pores in the manufactured
parts is rarely avoided due to the heterogeneity of distribution of energy. The energy
distribution could be improved by optimizing the parameters and the crack lengths
can be controlled by preheating the powder bed. In particular, the high temperature
(1500 ℃, 2000 ℃ and 2500 ℃) lead the continuous vertical crack becomes messy
and short. The transformation of monoclinic and cubic crystal to tetragonal crystal can
be observed during the fabrication.
Keyword: selective laser melting, yttria stabilized zirconia, NIR fiber laser
SOMMAIRE
SOMMAIRE
Introduction....................................................................................................................................... 3
Chapitre I Etude bibliographique ...................................................................................................... 7
I.1 L’histoire et le développement de la technologie de fabrication rapide............................... 7
I.2 Principes et applications de différents types de méthodes de la technologie de fabrication
rapide ...................................................................................................................................... 13
I.2.1 Introduction de la technologie de fabrication rapide .............................................. 13
I.2.2 Procédure principales de la technologie de fabrication rapide ............................... 17
I.3 Différents types de méthodes de la technologie de fabrication rapide............................... 19
I.3.1 Projection de liant (Three Dimensional Printing, 3DP) .......................................... 20
I.3.2 Dépôt de filament extrudé (Fused Deposition Modeling, FDM) ............................ 21
I.3.3 Fabrication d’objet par laminage (Laminated Object Manufacturing, LOM) ........ 22
I.3.4 Solid Ground Curing (SGC) ................................................................................... 23
I.3.5 Laser engineered net shaping (LENS) .................................................................... 25
I.3.6 Stéréolithographie (Stereolithography, SLA) ......................................................... 26
I.4 Technologie de fusion sélective par laser (Selective Laser Melting, SLM) ...................... 27
I.4.1 Introduction à la technologie de fusion sélective par laser (Selective Laser Melting,
SLM) ............................................................................................................................... 27
I.4.2 SLM Equipement MCP ReaLizer SLM 250 ........................................................... 28
I.4.3 Avantages de la technologie de fusion sélective par laser ...................................... 29
I.4.4 L’état de l’art de la fusion sélective par laser de matériaux céramiques ................. 31
I.5 Objectifs de la thèse........................................................................................................... 33
Références bibliographiques du chapitre I : ............................................................................ 35
CHAPITRE II Matériaux et équipements expérimentaux .............................................................. 45
II.1 Propriétés et applications de la céramique YSZ ............................................................... 45
II.2 Présentation de la propriété de laser à fibre dans la machine MCP Realizer SLM 250 ... 47
II.2.1 Principe de Nd : YAG laser dans la machine MCP Realizer SLM 250 ................. 47
II.2.2 Interaction entre les matériaux et le laser .............................................................. 50
II.3 Caractérisation des pièces fabriquées ............................................................................... 51
II.3.1 Observation microstructurale ................................................................................ 51
II.3.2 Analyse granulométrique....................................................................................... 53
II.3.3 Estimation de porosité et densité ........................................................................... 53
II.3.4 Rugosité et profil de surface .................................................................................. 54
II.3.5 Microdureté Vickers .............................................................................................. 55
IRTES-LERMPS-UTBM I Q. LIU
SOMMAIRE
IRTES-LERMPS-UTBM II Q. LIU
SOMMAIRE
IRTES-LERMPS-UTBM IV Q. LIU
Liste des figures
Figure I.1. Durée du projet et complexité du projet au cours des quatre dernières décennies
[20] .................................................................................................................................. 10
Figure I.2. Application de la fabrication rapide [27, 28] ......................................................... 12
Figure I.3. Répartition des vendeurs de machines de fabrication rapide dans le monde en
2007 [27] ......................................................................................................................... 12
Figure I.4. Illustration du principe de la fabrication additive [21] .......................................... 14
Figure I.5. Résultat de l’intégration de la technologie à fabrication rapide [20]..................... 15
Figure I.6. Les quatre principaux domaines de la technologie de fabrication rapide [20] ...... 16
Figure I.7. Schéma du triangle plan en format STL et programme [33]. ................................ 18
Figure I.8. Procédé par projection de liant .............................................................................. 21
Figure I.9. Procédé de dépôt de filament extrudé ................................................................... 22
Figure I.10. Principe du procédé de fabrication d’objet par laminage .................................... 23
Figure I.11. Principe du procédé Solid Ground Curing .......................................................... 24
Figure I.12. Schéma illustrant la technologie Laser Engineered Net Shaping [49] ................ 26
Figure I.13. Principe du procédé de stéréolithographie .......................................................... 27
Figure I.14. Illustration schématique du procédé de fusion sélective par laser....................... 28
Figure I.15. La première génération de machines MCP ReaLizer SLM 250 .......................... 29
Figure II.1. (a) Image MEB de la poudre YSZ 9-22,5 μm ; (b) Distribution granulométrique
de cette même poudre ..................................................................................................... 46
Figure II.2. (a) Image MEB de la poudre YSZ 22,5-45 μm ; (b) Distribution granulométrique
de cette même poudre ..................................................................................................... 46
Figure II.3. (a) Image MEB de la poudre YSZ 55-110 μm ; (b) Distribution granulométrique
de cette même poudre ..................................................................................................... 46
Figure II.4. (a) Equipement de Nd : YAG laser ; (b) cellule de fabrication dans la machine
SLM 250 ......................................................................................................................... 49
Figure II.5. Photo des microscopes optiques Nikon (a), Leica (b) et du stéréomicroscope (c)
........................................................................................................................................ 52
Figure II.6. Photo de granulométrie laser MASTERSIZER 2000, Malvern Instruments Ltd.,
UK................................................................................................................................... 53
Figure II.7. Profilomètre 3D ALTIMENT X AltiSurf 500 ...................................................... 54
Figure II.8. Photo du duromètre Vickers Leitz, Allemagne .................................................... 55
Figure II. 9. Principe de la dureté Vickers .............................................................................. 56
Figure III.1. (a) principe de la machine de fusion sélective par laser MCP REALIZER SLM
IRTES-LERMPS-UTBM V Q. LIU
Liste des figures
IRTES-LERMPS-UTBM VI Q. LIU
Liste des figures
Figure III.22. Longueur du côté d’échantillon fabriqué par la poudre fine 22,4-45 μm avec
laser puissance 35 W ....................................................................................................... 95
Figure III.23. (a) et (b) Quatre cubes 5 mm × 5 mm × 5 mm avec différentes vitesses de
balayage, (c) et (d) la turbine, échantillon de diamètre 30 mm ....................................... 96
Figure III.24. Surface et face latérale de l’échantillon cubique fabriqué par des puissances
différentes de laser avec préchauffage 250 °C, (a), (b) 30 W-0,020 m/s, (c), (d) 60
W-0,036 m/s, (e), (f) 90 W- 0,090 m/s ............................................................................ 99
Figure III.25. Microstructures sectionnelles des échantillons cubiques fabriqués avec des
puissances différentes de laser et préchauffage 250 °C, (a), (b) 30 W-0,020 m/s, (c), (d)
60 W-0,036 m/s, (e), (f) 90 W- 0,090 m/s ..................................................................... 100
Figure III.26. Microstructure de la frontière d’une couche solidifiée ................................... 102
Figure III.27. La surface et le côté de l’échantillon original fabriqué avec la température de
préchauffage 250 °C ..................................................................................................... 103
Figure III.28. Morphologie de la surface de fracture des échantillons faits avec différentes
puissances : 30 W, 60 W, et 90 W ................................................................................. 104
Figure III.29. Distribution de l’angle d’inclinaison des fissures avec les paramètres optimisés,
(a) 30 W-0,020 m/s, (b) 60 W-0,036 m/s et (c) 90 W- 0,090 m/s et le préchauffage à
250 °C ........................................................................................................................... 105
Figure III.30. Comparaison de la densité des fissures des échantillons fabriqués avec les
différents paramètres (poudre 55-110 μm, 22,5-45 μm, sans préchauffage, et avec
préchauffage à 250 °C) ................................................................................................. 106
Figure III.31. Influence du temps d’exposition sur la densité relative et la longueur du côté
avec préchauffage 250 °C et différentes puissances : (a) 30 W, (b) 60 W, (c) 90 W..... 107
Figure III.32. Comparaison de la densité relative de l’échantillon fabriqué avec des
paramètres différents (poudre 55-110 μm, 22,5-45 μm, sans préchauffage et avec
préchauffage 250 °C) .................................................................................................... 109
Figure III.33. Diagramme de diffraction de rayons X de la poudre YSZ et de l’échantillon
cubique .......................................................................................................................... 111
Figure III.34. Photos d’échantillons grandes tailles, (a), (b) modèle d’échantillon 10 mm× 10
mm× 5 mm, (c), (d) modèles d’échantillons 1 mm × 20 mm × 5mm, 2mm × 20 mm × 5
mm, 3 mm × 20 mm× 5 mm, 4 mm × 20 mm × 5mm, 5 mm × 20mm × 5 mm ........... 114
Figure III.35. Photos des échantillons spéciaux : (a) modèle de cône et modèle de colonne, (b)
modèles à angles différents 70°, 50°, 60°, 10°, (c) modèle d’échantillon 5 mm × 70 mm
× 1 mm .......................................................................................................................... 115
Figure III.36. Cordons fabriqués avec le préchauffage des différentes températures (25 ,
250 et 500 ) et vitesses de balayage (0,022 m/s, 0,067m/s et 0,400 m/s) ............. 117
Figure III.37. Photos agrandies des cordons fabriqués avec le préchauffage des différentes
températures (25 , 250 et 500 ) et vitesses de balayage (0,022 m/s, 0,067 m/s et
0,400 m/s) ..................................................................................................................... 118
Figure III.38. Cordon fabriqué avec différents points distances et temps d’exposition (même
vitesse de balayage) avec le préchauffage 250 ......................................................... 119
Figure III.39. Microstructure du cordon fabriqué avec des points distances et des temps
d’exposition différents (même vitesse de balayage) avec le préchauffage 250 ........ 120
Figure III.40. Section du cordon fait à 60 W avec différentes vitesses de balayage ............. 121
Figure III.41. Microstructure de la section d’un cordon fait à 60 W avec différentes vitesses
de balayage ................................................................................................................... 121
Figure III.42. Schéma de la génération de fissure pendant le refroidissement ..................... 122
Figure III.43. Schéma de la génération de fissure traversante .............................................. 123
Figure IV. 1. Schéma du préchauffage par laser CHEVAL ................................................... 132
Figure IV.2. Processus de préchauffage par laser Nd-YAG CHEVAL de grande puissance, (a)
l’unité de commande, (b) et (d) l’atelier de fabrication, (c) laser Nd-YAG CHEVAL . 132
Figure IV.3. Température de la surface de l’échantillon en fonction de temps pendant le
processus de numérisation sans préchauffage ............................................................... 134
Figure IV.4. Relation entre la température de l’échantillon sans préchauffage et la densité
d’énergie, (a) puissances (30 W, 60 W et 90 W), (b) points distance et écarts de
numérisation (20 μm-20 μm, 40 μm-40 μm) différents ................................................ 135
Figure IV.5. Température de surface de l’échantillon en fonction du temps avec différentes
températures de préchauffage (a) 1500 °C (b) 2000 °C et (c) 2500 °C ........................ 137
Figure IV.6. Photos des échantillons faits à 60 W avec les différentes températures de
préchauffage : (a) (b) 1500 °C, (c) (d) 2000 °C et (e) (f) 2500 °C ................................ 140
Figure IV.7. Echantillon cubique avec différentes températures de préchauffage (1500 °C,
2000 °C et 2500 °C) et puissance de laser (30 W, 60 W et 90 W) ................................ 141
Figure IV.8. Microstructure d’échantillon fait à 60 W avec le préchauffage des différentes
températures, (a) (b) 1500 °C, (c) (d) 2000 °C, (e) (f) 2500 °C .................................... 143
Figure IV.9. (a) (b) microstructure de la poudre préchauffée à 2000 °C, (e) (f) frontière de
l’échantillon .................................................................................................................. 144
Figure IV.10. (a) (b) (c) (d) : microstructures sectionnelles d’échantillon fabriqué par laser de
densité d’énergie faible (puissance 30 W et vitesse de balayage 4 m/s) avec préchauffage
à 2500 °C, (e) (f) : photo de la surface et du côté de l’échantillon fait à 30 W et la vitesse
de balayage 4 m/s, avec préchauffage à 2500 °C .......................................................... 145
Figure IV.11. Microstructure d’échantillon fabriqué par la nouvelle méthode de double
balayage dans chaque couche avec préchauffage à 2500 °C ........................................ 147
Figure IV.12. Distribution des fissures dans la section verticale d’échantillon avec
préchauffage à différentes températures: (a) 1500 °C, (b) 2000 °C et (c) 2500 °C ...... 148
Figure IV.13. Comparaison de la densité surfacique de la fissure en fonction des paramètres
de fabrication ................................................................................................................ 148
Figure IV.14. Schéma expliquant la cause de la disparition de la fissure ............................. 149
Figure IV.15. Relation entre la densité relative, la puissance du laser et la température de
préchauffage. ................................................................................................................. 150
Figure IV.16. Longueur moyenne de côté de l’échantillon le plus dense. ............................ 150
Figure IV.17 Comparaison de densité relative en fonction des paramètres de fabrication ... 151
Figure IV.18. Diagramme de diffraction de rayons X de la poudre YSZ et des échantillons
faits à différentes température de préchauffage : 250 °C, 1500 °C, 2000 °C et 2500 °C
...................................................................................................................................... 153
IRTES-LERMPS-UTBM IX Q. LIU
Liste des tableaux
IRTES-LERMPS-UTBM X Q. LIU
Introduction
Introduction
IRTES-LERMPS-UTBM 1 Q. LIU
Introduction
IRTES-LERMPS-UTBM 2 Q. LIU
Introduction
Introduction
La fusion sélective par laser est l’une des méthodes de la technologie de fabrication
rapide, qui est largement utilisée dans l’industrie automobile, aérospatiale, et médicale.
Selon le principe de la fabrication rapide, la pièce est produite couche par couche. Le
procédé commence par un fichier 3D de CAO qui est découpé en sections 2D, et le
prototype est fabriqué à partir d’une poudre qui est sélectivement fusionnée par un
laser selon la forme de la section transversale ; ensuite, une nouvelle couche de
poudre est étalée sur le lit de poudre, et le processus se répète jusqu’à ce que la pièce
soit terminée. La chambre de construction doit être maintenue à une température
constante pour éviter les déformations, et à une atmosphère inerte pour éviter la
dégénérescence de la poudre.
Le chapitre I présente principalement le contexte de la technologie de fabrication
rapide et une introduction de la fusion sélective par laser ; les matériaux et
équipements expérimentaux sont présentés dans le chapitre II. Actuellement, les
principaux matériaux utilisés sont les métaux ou les polymères ; leur point de fusion
basse conduit à une formation relativement plus facile. A contrario, en raison de leur
point de fusion élevé, de leur résistance à haute température et de leur faible
conductivité thermique, l’utilisation de matériaux céramiques est limitée dans la
technologie de fusion sélective par laser. Cette étude explore la fusion sélective par
laser de zircone stabilisée par yttrine avec un laser à fibre de longueur d’onde 1 µm.
Les objectifs principaux sont d’étudier la faisabilité de la fabrication rapide avec des
matériaux céramiques YSZ en utilisant la méthode de fusion sélective par laser,
d’optimiser les paramètres du laser, les propriétés de la poudre et l’environnement de
fabrication.
Pour l’optimisation des paramètres de fabrication, l’influence de différentes
puissances de laser et de différentes vitesses de balayage sur la microstructure et la
déformation de l’échantillon sera étudiée dans le chapitre III. Ensuite, la densité, la
IRTES-LERMPS-UTBM 3 Q. LIU
Introduction
IRTES-LERMPS-UTBM 4 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
CHAPITRE I
Etude bibliographique
IRTES-LERMPS-UTBM 5 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
IRTES-LERMPS-UTBM 6 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Les premières techniques de fabrication rapide sont disponibles dans les années
quatre-vingt, et sont utilisés plus tard pour la production de pièces prototypes et
modèles. L’histoire de la fabrication rapide peut être retracée dès la fin des années
soixante, quand un professeur de génie, Herbert Voelcker, a testé les possibilités de
combiner outils informatiques et machines automatiques. Il a cherché un moyen par
lequel les machines-outils automatiques pourraient être programmées en utilisant la
sortie d’un programme de conception d’un ordinateur. Il a développé les outils
mathématiques fondamentaux qui expliquent clairement les trois aspects
dimensionnels et qui ont abouti à de premières théories algorithmiques et
mathématiques pour la modélisation solide. Ces outils ont formé la base des
programmes informatiques modernes et sont utilisés pour la conception de presque
tous les objets mécaniques [1-5].
En 1986, Carl Deckard, de l’Université du Texas, a eu une idée novatrice. Il est
devenu le pionnier de la fabrication par couche, en construisant un modèle « couche
par couche ». Il a ensuite imprimé des modèles 3D en utilisant un laser pour la fusion
d’une poudre métallique, une seule couche à la fois. Deckard fait de cette idée une
IRTES-LERMPS-UTBM 7 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
la pièce elle-même. La société Objet a aussi utilisé cette technique pour imprimer des
résines photoréticulables en gouttelettes [18].
La fabrication rapide a un fort impact sur la productivité, permettant l’obtention
rapide et peu coûteuse d’un produit, de la conception au prototype. En effet, le
prototypage conventionnel peut prendre beaucoup de temps : de quelques semaines à
plusieurs mois, en fonction de la complexité de la conception et de la méthode utilisée.
La fabrication rapide peut aider à réduire radicalement le cycle de vie et les coûts
connexes de prototypage. En outre, la fabrication rapide informatise la fabrication de
prototypes à partir de modèles de CAO 3D. Un prototype physique fournit plus
d’informations sur un produit par rapport à l’information qui peut être obtenue à partir
du dessin de conception. Parmi les avantages généraux de l’utilisation de la
technologie de fabrication rapide dans les industries, on peut citer : le test rapide de
nouveaux concepts, la résolution de problèmes liés à des modèles existants ou
nouveaux, l’obtention de nouvelles idées pour les futures modifications de conception,
et la meilleure communication entre les équipes d’ingénierie.
En 40 ans, la complexité de la forme et de la structure des produits sur le marché a
augmenté [19]. La figure I.1 montre la relation entre le temps de formation et la
complexité de production, selon le développement de la technologie et de la
complexité (l’échelle de complexité relative est grossièrement divisée en trois étapes).
Il est à noter que, depuis 1970, l’indice de complexité relative a augmenté d’un
facteur d’environ 2 en 1980 et de près de 3 dans les années 1990. Les temps relatifs de
réalisation d’une pièce n’ont pas été considérablement augmentés. Par contre, de 4
semaines d’achèvement du projet en 1970, on est passé à 16 semaines en 1980.
Pendant cette période, les technologies de formation traditionnelles sont les
principales méthodes de préparation. Ensuite, avec l’utilisation de la conception
assistée par ordinateur (CAO) et de la machine-outil à commande numérique (CNC),
le temps de réalisation d’un projet se réduit à huit semaines. L’invention d’une
nouvelle technologie peut permettre une réduction significative du temps de
fabrication, mais comme le temps passe, celle-ci est de moins en moins capable de
répondre aux exigences de forme, de sorte que le temps de moulage recommence à
IRTES-LERMPS-UTBM 9 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Figure I.1. Durée du projet et complexité du projet au cours des quatre dernières
décennies [20]
l’espace ECMs avec une distribution spécifique et une orientation. Par conséquent, si
les cellules et ECMs peuvent être manipulés directement, des alternatives avec des
fonctions physiologiques pourraient être apportées [21]. Selon les niveaux
d’application de la fabrication rapide, il y a trois étapes dans la technologie de
bio-manufacturing. La première étape est la fabrication d’organes de prothèse [23], la
deuxième étape est l’assemblage indirect de cellules, qui se réfère à une méthode en
deux étapes pour fabriquer des tissus/organes. Tout d’abord, le biomatériau
d’échafaudage est constitué par une technique de fabrication rapide améliorée, puis
les cellules avec des facteurs de croissance sont ensemencées sur l’échafaud et
cultivées pour proliférer et migrer jusqu’à ce que les tissus/organes fonctionnels
soient régénérés [24-26]. La troisième étape est le montage direct de la cellule, qui se
réfère à l’exploitation directe des cellules, avec les biomatériaux et les facteurs de
croissance, et leur dépôt sur le site selon le modèle numérique conçu dérivé du
modèle anatomique d’un organe ou d’un tissu. Plus tard, les produits seront
cultivés/formés pour aider les cellules à proliférer, migrer, s’orienter dans certains
modèles, et la construction peut enfin se développer dans certains tissus [21].
La fabrication rapide peut être utilisée pour une variété d’applications : les produits de
consommation, l’automobile, l’aérospatiale, le domaine médical, et l’industrie des
jouets [27]. La figure I.2 illustre l’utilisation de la technologie de la fabrication rapide
dans différents domaines. Ces applications ont été classées en quatre fonctions
principales : modélisation et présentation des pièces, prototypes fonctionnels, pièces
d’outillage, et production des pièces. Dans le processus d’application réelle, plusieurs
facteurs affectent le choix du processus de fabrication rapide. Ces facteurs sont : la
résolution, les opérations de post-traitement, les caractéristiques des matériaux de
prototypes, le temps disponible, les systèmes de fabrication rapide disponibles auprès
du concepteur.
IRTES-LERMPS-UTBM 11 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Par ailleurs, utilisateurs et fabricants de machines à fabrication rapide sont loin d’être
homogènes. La figure I.3 montre la répartition des utilisateurs au cours de l’année
2007. Plus de 40 % de ces machines ont été installées aux Etats-Unis, plus de 25 % en
Asie, et plus de 20 % en Europe [27]. Les principaux fabricants de machines, telles
que 3D Systems ou Stratasys-Objet, sont situés aux États-Unis, et la société EOS est
en Allemagne. Bien que la Chine compte beaucoup de fabricants, la plupart des
entreprises en sont au stade de la recherche et du développement [28].
Figure I.3. Répartition des vendeurs de machines de fabrication rapide dans le monde
en 2007 [27]
IRTES-LERMPS-UTBM 12 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
À l’heure actuelle, la fabrication rapide repose sur des principes différents pour
atteindre les objectifs prévus : il est considéré comme la prochaine génération de la
technologie de fabrication dans les principaux pays du monde, et la technologie de
fabrication rapide, une fois mature, commencera probablement la prochaine
révolution industrielle. Les systèmes de fabrication rapide, tant dans le type de
matériau, la taille des modèles, la résistance mécanique et la précision, ont fait de
grands progrès dans les dernières décennies.
La fabrication rapide est une technique permettant la fabrication directe, via une
conception CAO 3D, d’un prototype physique en utilisant un certain nombre de
techniques, principalement sur la base du tranchage d’un objet à trois dimensions en
plusieurs couches bidimensionnelles, lignes ou points.
IRTES-LERMPS-UTBM 13 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
(2) Mise en forme avec un moule, une ancienne méthode pour former une pièce en
imposant des contraintes externes, telles que le forgeage, le moulage, et la métallurgie
des poudres. Il est principalement utilisé pour la préparation d’un échantillon brut ou
de certaines pièces de forme nette [30].
(3) La fabrication additive, comme illustré dans la figure I.4, est une nouvelle
méthode pour former une pièce en dispersant les matières (liquide, solide ou poudre)
en des points ou des lignes d’abord, puis en les empilant couche après couche.
(4) La croissance est le processus de mise en forme de tous les organes du corps, avec
un processus de prolifération et d’auto-assemblage de matériaux comme les cellules.
C’est le niveau le plus compliqué et le plus élevé de mise en forme [21].
Les industries modernes utilisent de plus en plus les techniques de fabrication rapide
pour réduire leur cycle de développement et de produit. Un grand nombre de procédés
ont été développés, permettant l’utilisation de divers matériaux (des plastiques aux
métaux) pour le développement de prototypes. La figure I.5 montre compare la
méthode traditionnelle et la technologie de fabrication rapide : en fonction de la taille
et de la complexité de la production, les économies de temps et de coût peuvent se
situer entre 50 et 90 % [20].
IRTES-LERMPS-UTBM 14 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Le fichier de stéréolithographie (STL) est généré à partir des données CAO solides du
IRTES-LERMPS-UTBM 16 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Stéréolithographie (STL)
Fabrication à partir d’un matériau liquide Solidification d’un monomère liquide
Solid ground curing (SGC) etc.
Fabrication à partir d’un matériau en feuilles Collage de feuillets à l’aide d’un adhésif Fabrication d’objet par laminage (LOM) etc.
Bien que plusieurs techniques de fabrication rapide existent, toutes utilisent le même
principe en cinq étapes. Les étapes principales sont décrites en détail dans les
paragraphes suivants :
1. Créer un modèle 3D
Tout d’abord, l’objet à construire est modélisé à l’aide d’une conception assistée par
ordinateur (CAO). Le modèle est créé avec un modeleur solide, tel que CATIA, ou le
modèle de surface est généré par une caméra à balayage 3D. Ce processus est
identique pour toutes les techniques de construction à fabrication rapide.
2. Convertir le modèle CAO au format STL
IRTES-LERMPS-UTBM 17 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Différents formats de CAO utilisent différents algorithmes pour représenter des objets
solides. Pour assurer la cohérence, le format STL (technologie stéréolithographie) a
été adopté comme standard de l’industrie de la fabrication rapide. La deuxième étape
consiste donc à convertir le fichier CAO au format STL. Ce format représente une
surface en trois dimensions d’un ensemble de triangles plans ; le fichier contient les
coordonnées des sommets et la direction de la normale vers l’extérieur de chaque
triangle [32-34]. La figure I.7 est un diagramme schématique d’un triangle plan au
format STL. Dans le fichier en format STL, le code du programme pour une face
triangulaire est le suivant :
Parce que les fichiers STL utilisent des éléments plans, ils ne peuvent pas représenter
exactement les surfaces courbes. L’augmentation du nombre de triangles améliore la
précision, mais au prix d’une plus grande taille de fichier. Les dossiers complexes
nécessitent plus de temps pour prétraiter et construire, de sorte que le concepteur doit
équilibrer précision et temps de transformation lors de la création du fichier STL.
Comme le format STL est universel, ce processus est identique pour toutes les
techniques de construction à fabrication rapide.
3. Trancher le fichier STL en fines couches sectionnelles
Dans la troisième étape, un programme de prétraitement prépare le fichier STL à la
construction. Cela permet à l’utilisateur d’ajuster la taille, l’emplacement et
l’orientation du modèle. L’orientation de la fabrication est importante pour plusieurs
IRTES-LERMPS-UTBM 18 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
raisons. Tout d’abord, les propriétés des prototypes rapides varient d’une direction de
coordonnées à l’autre. Par exemple, les propriétés mécaniques des prototypes sont
relativement plus faibles et moins précises en dimension dans la direction Z (verticale)
que dans le plan XY. En outre, l’orientation de la pièce détermine partiellement la
quantité de temps nécessaire pour construire le modèle. Par exemple, le nombre de
couches du même modèle dépend de la direction de la fabrication. Le logiciel de
prétraitement tranche le modèle STL en un certain nombre de couches de 0,01 à 0,7
mm d’épaisseur, en fonction de la technique de construction. Le programme peut
également générer une structure auxiliaire pour soutenir le modèle pendant la
construction. Les supports sont utilisés pour des modèles creux tels que des cavités
internes, parois minces et de surplomb ; chaque fabricant de machines fournit son
propre logiciel de prétraitement avec différentes propriétés.
4. Fabriquer le modèle couche par couche
La quatrième étape est la construction de la pièce. En utilisant l’une des techniques, la
machine à fabrication rapide construit la pièce, une couche à la fois, à partir de
polymères, de papier ou de métal en poudre. La plupart des machines sont assez
autonomes, ne nécessitant que peu d’intervention humaine.
5. Nettoyer et terminer le modèle.
La dernière étape est le post-traitement. Il s’agit d’enlever le prototype de la machine
et de le détacher des supports. Certains matériaux photosensibles doivent être
parfaitement secs avant utilisation. Les prototypes peuvent également nécessiter un
nettoyage mineur et un traitement de surface. Ponçage et peinture du modèle
permettront d’améliorer l’apparence et la durabilité [20, 35, 36].
Selon les types de matériau et les méthodes de préparation, les principaux systèmes
rapides sont divisés dans les catégories suivantes : 1. Projection de liant (3DP) ; 2.
IRTES-LERMPS-UTBM 19 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
IRTES-LERMPS-UTBM 20 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
céramiques ou les métaux, qui sont des matériaux difficilement fusibles, il est possible
d’extruder un mélange de liant polymère fondu et de poudres céramiques ou
métalliques [38, 42, 43].
Cette technique a été développée par la société américaine Helisys à Torrance. Des
couches de matériau en feuille revêtue d’adhésif sont collées ensemble pour former
une pièce. Le matériau d’origine est constitué de papier stratifié avec de la colle
activable par la chaleur et enroulée sur des bobines. Comme le montre la figure I.10
ci-dessous, un mécanisme d’alimentation fait avancer de la feuille sur la plate-forme
de construction, un rouleau chauffé exerce une pression sur le papier lié à la base. Un
laser focalisé coupe le contour de la première couche sur le papier, puis balaye la
surface « non utile » afin d’endommager le papier de cette surface, ce qui facilitera
son retrait pendant le post-traitement.
Lors de la fabrication, l’excès de matériau fournit un excellent support pour les
IRTES-LERMPS-UTBM 22 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Développé par Cubital, la technique du Solid ground curing (SGC) utilise la lumière
ultraviolette pour durcir sélectivement des polymères photosensibles. Contrairement à
IRTES-LERMPS-UTBM 23 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
la SLA, il durcit une couche entière à la fois. La figure I.11 représente cette
technologie. Dans la première étape, de la résine photosensible est pulvérisée sur la
plate-forme. Ensuite, la machine SGC développe un masque photographique de la
couche à fabriquer. Ce masque photographique est imprimé sur une plaque de verre
au-dessus de la plate-forme, utilisant un procédé électrostatique. Le masque est
ensuite exposé à la lumière UV, qui passe uniquement à travers la partie transparente
du masque pour sélectivement durcir la forme de la couche en cours.
Après la couche est durcie, la machine aspire l’excès de résine et pulvérise de la cire
vers la plate-forme pour soutenir le modèle lors de la construction. La surface
supérieure est usinée à plat, puis le processus se répète pour la couche suivante.
Lorsque la fabrication de pièce est terminée, cette dernière doit être dé-cirée en
l’immergeant dans un bain de solvant [20].
Le temps de production de chaque couche est d’environ deux minutes, mais il faut
seulement trois secondes de temps d’exposition à la lumière UV. La précision de
forme dans toutes les directions est d’environ 100 µm. Ce procédé est plus complexe
et coûteux que d’autres technologies de fabrication rapide [47].
IRTES-LERMPS-UTBM 24 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Cette technologie a été inventée par la société Optomec Design, aux Etats-Unis, elle
produit des pièces métalliques à l’aide d’un procédé de projection par laser. La figure
I.12 suivant illustre le principe de cette technologie [48, 49]. Un laser est dirigé sur un
substrat servant de support de l’objet, et il est focalisé sur un substrat métallique
formant un bain de fusion. La poudre métallique est simultanément injectée dans le
bain de fusion par le biais d’une buse pour y être fondue. La couche est fabriquée par
le déplacement du substrat dans le plan x-y. Le laser et l’alimentation de poudre sont
ensuite balayés sur la surface du substrat, produisant une couche de dépôt. Le
processus est répété avec chaque nouvelle couche de refusion et de liaison à la couche
antérieure. La poudre est solidifiée à la couche inférieure lorsque celle-ci quitte la
zone de point focal. Après qu’une couche est formée, le laser et la buse s’élèvent
d’une épaisseur de couche dans la direction z, et le processus est répété jusqu’à la fin.
La maîtrise des paramètres opératoires est essentielle lorsque l’on fait appel à cette
technique car les contraintes thermiques produites par les couches dues aux passages
successifs sous le laser peuvent conduire à un objet possédant de faibles propriétés
mécaniques. De plus, cette technologie utilise un matériau en poudre et le chauffage
laser, la vitesse de balayage de la plaque-support par rapport au laser, la puissance et
le diamètre du spot laser, les propriétés mécaniques et physico-chimiques de la poudre
utilisée, et le débit d’alimentation de la poudre sont autant de paramètres à contrôler
pour optimiser les performances de l’échantillon [50-52].
IRTES-LERMPS-UTBM 25 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Figure I.12. Schéma illustrant la technologie Laser Engineered Net Shaping [49]
IRTES-LERMPS-UTBM 26 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
procédé est de l’ordre de 100 μm, et les matériaux utilisés dans le procédé SLA sont
essentiellement des polymères. Il est toutefois possible de fabriquer des pièces en
céramique en incorporant des poudres céramiques au polymère photosensible liquide.
On obtient d’abord une pièce composite céramique et polymère qu’il s’agit ensuite de
fritter pour obtenir la pièce finale [31, 54].
Parmi les nombreux fabricants d’équipements SLM, la société ReaLizer SLM utilise
des poudres en tant que matériaux et un laser comme méthode de mise en forme. En
1990, des physiciens, les Drs. Matthias Fockele et Dieter Schwarze a fondé la société
F&S. En 1995, la société a commencé à développer la technologie SLM (Selective
Laser Melting) pour la production de composants en matériaux métalliques. Dès 1997,
IRTES-LERMPS-UTBM 28 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
les premiers brevets ont été demandés. En 1999, la société a livré la première machine
au monde de SLM pour matériaux métalliques au centre de recherche de Karlsruhe.
En 2004, le Dr Matthias Fockele a fondé la société REALIZER GmbH, une autre
entreprise qui se concentre sur le développement et la production de machines SLM
pour la fabrication de pièces métalliques.
L’image I.15 présente les principaux éléments du dispositif, qui comprend une
plate-forme de fabrication, un système de contrôle et un système laser. Grâce au
logiciel d’équipement, on peut trancher des modèles 3D et créer des trajectoires de
balayage ; ensuite, les échantillons sont fabriqués couche par couche.
Parmi toutes les technologies de fabrication rapide, les avantages et les inconvénients
respectifs sont évidents : par exemple, la différence de précision des pièces formées,
de résistance mécanique, et choix des matériaux est relativement importante. Voici les
avantages de la technologie de fusion sélective par laser : 1. Grande variété de
matériaux de fabrication : une très grande variété de matériaux peut être mise en
forme dans le procédé SLM. Par exemple, des matériaux à faible point de fusion tels
IRTES-LERMPS-UTBM 29 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
que les polymères [55, 56], ou des matériaux à haut point de fusion tels que les
métaux céramiques [57, 58]. La plupart des matériaux peuvent être préparés en
poudre, et on peut utiliser les bonnes matières : les pièces fabriquées peuvent être
utilisées directement, donc l’application de cette technologie est très vaste. 2.
Fonctionnement sans surveillance : le processus SLM peut fonctionner du début à la
fin sans la supervision d’un opérateur. 3. Aucun matériel d’appui requis : après le
balayage par laser, la poudre non frittée fonctionne comme un support naturel. Bien
sûr, un soutien supplémentaire peut être plus propice à la précision de pièces
élaborées. 4. Post-traitement : aucune post-cuisson n’est nécessaire. Une post-cuisson
de pièces n’est pas nécessaire dans le processus de SLM. 5. Fabrication de séries de
pièces : de nombreuses pièces peuvent être fabriquées et empilées dans une
plate-forme SLM. 6. Résistance et durabilité : Comparativement à d’autres
technologies, sa résistance et sa durabilité sont excellentes, parce que le frittage et la
fusion de matériaux améliorent la résistance de l’échantillon, qui est plus élevée que
lors de l’utilisation d’un liant ou d’une réaction chimique. 7. Moins de déchets : les
poudres qui ne sont pas fusionnées dans le processus SLM peuvent être recyclées et
réutilisées, car leurs propriétés physiques et chimiques ne sont pas significativement
modifiées. 8. Précision et finition de surface : la précision, la finition de surface, et la
forme des pièces produites par le processus SLM sont excellentes. La précision
dépend de la taille des particules de poudre, de l’épaisseur de la couche et du diamètre
du spot laser ; ces paramètres peuvent être inférieurs à 50 μm [59, 60]. Des parois très
minces peuvent être réalisées. Pour un matériau métallique, l’épaisseur peut atteindre
1 mm. 9. Nettoyage facile des pièces : la poudre non frittée peut être enlevée
facilement par sablage.
Généralement, la fusion du matériau en poudre par laser a besoin d’une énergie plus
élevée, c’est la raison pour laquelle cette technologie n’est pas adaptée à tous les
matériaux. Il existe donc de nombreuses limitations à l’utilisation de la procédure
SLM, dont : 1. Sensibilité à la température : théoriquement, pour une fabrication
optimale, la température de préchauffage du matériau doit être maintenue juste en
dessous de son point de fusion. Ainsi, le préchauffage peut réduire la puissance du
IRTES-LERMPS-UTBM 30 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
Certains matériaux céramiques ont été utilisés dans l’étude de la technologie fusion
sélective par laser. En raison de ses bonnes propriétés mécaniques, la zircone pure est
décrite comme céramique acier [64]. Actuellement, la zircone stabilisée par l’oxyde
d’yttrium est largement utilisée, ce qui est connu comme mélange de zircones
polymorphes : cristal cubique, monoclinique et tétragonale métastable. Cependant, la
fabrication rapide avec le matériau céramique YSZ est encore plus difficile à réaliser
que celui des autres matériaux à bas point de fusion [65, 66].
Par comparaison avec les méthodes classiques de mise en forme, par exemple la
compression isostatique à chaud/à froid ou la technologie de broyage CNC, la fusion
sélective par laser est la prochaine génération de technologie de fabrication, qui a
commencé à se développer il y a trois décennies. Grâce à cette technologie, un modèle
physique 3D peut permettre de fabriquer la pièce finale directement, couche par
couche [67-69].
Dans le domaine biomédical, la géométrie spécifique de la production d’implants
médicaux YSZ nécessite une grande précision géométrique [70]. La technologie de
fabrication rapide peut ainsi être adaptée à la fabrication d’implants médicaux.
Comme mentionné ci-dessus, un modèle d’implant médical 3D est découpé avec une
certaine épaisseur par le logiciel, puis le produit YSZ final peut être fabriqué couche
par couche avec un processus spécifique. Actuellement, certaines entreprises de
technologies de fusion sélective par laser ont émergé dans le commerce, tels que les
IRTES-LERMPS-UTBM 31 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
permet d’obtenir des couches densifiées par formation d’une phase liquide visqueuse
[79]. Actuellement, la méthode habituelle est l’utilisation du matériau polymère
comme liant pendant le frittage sélectif de la poudre de céramique alumina ou SiC,
puis un échantillon céramique dense peut être obtenu après le post-traitement [80-82].
Par contre, l’étude de la fusion complète de matériau céramique est relativement rare,
donc je choisis l’étude de la fusion directe du matériau céramique sans additif comme
titre de ma thèse.
L’objectif principal est l’étude de la faisabilité de la fusion sélective par laser des
matériaux céramique YSZ. Pendant la fabrication, le laser proche de l’infrarouge est
utilisé pour fondre complètement le matériau céramique ; ensuite, la densité, la
microstructure, la distribution des fissures, la micro-dureté et la précision de forme
des échantillons seront étudiées. L’influence des différentes puissances de laser et de
la vitesse de numérisation sur les performances sera analysée. Notamment, l’effet de
différentes températures de préchauffage sur la microstructure sera étudié. En même
temps, la structure cristalline céramique et la transformation des phases pendant le
procédé de fusion sélective par laser seront analysées.
Afin de trouver une poudre appropriée pour cette étude, on a essayé des particules
YSZ de différentes tailles (9 μm-22.5 μm ; 22.5 μm-45 μm ; 55 μm-110 μm), parce
que la taille de la poudre a un effet sur le raclage de la poudre dû à la différente
coulabilité. En outre, l’état de fusion de la poudre par fibre laser est différent lorsque
sa taille est différente. L’optimisation de la taille de la poudre est très importante pour
la méthode de fusion sélective par laser.
Selon des études antérieures, les principaux problèmes sont les microfissures et la
déformation macroscopique de l’échantillon céramique fabriqué par le laser à fusion
sélective. La résistance mécanique de l’échantillon en céramique fabriqué est
généralement assez faible en raison de la présence des fissures. La génération et la
IRTES-LERMPS-UTBM 33 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
distribution des fissures en fonction des paramètres du laser seront étudiées, et des
solutions seront proposées. En outre, l’optimisation de la puissance du laser et de la
vitesse a un rôle important pour l’amélioration de la morphologie et de la précision de
forme. En même temps, l’augmentation de la température de préchauffage influera sur
la génération des fissures. Une haute température de préchauffage (1500°C, 2000°C et
2500 °C) va donc être mise en œuvre pour réduire les micro-fissures à l’intérieur de
l’échantillon et amoindrir la déformation.
IRTES-LERMPS-UTBM 34 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
13. Feygin, M., et al., Laminated object manufacturing system. 1998, U.S. Patent,
N°. 5730817.
14. Cohen, N., et al., Three dimensional modeling. 1994, U.S. Patent, N°.
5287435.
15. Cohen, N., et al., Three dimensional modeling. 1992, EP Patent 0470705.
16. Beaman, J.J., J.C. McGrath, and F.R.R. Prioleau, Thermal control of selective
laser sintering via control of the laser scan. 1994, U.S. Patent, N°. 5352405.
17. Crump, S.S., Apparatus and method for creating three-dimensional objects.
1992, U.S. Patent, N°. 5121329.
18. Gibson, I., D.W. Rosen, and B. Stucker, Additive manufacturing technologies:
rapid prototyping to direct digital manufacturing. 2009: Springer.
19. Metelnick, J., How today's model/prototype shop helps designers use rapid
prototyping to full advantage. 1991: Society of Manufacturing Engineers.
20. Chua, C.K., K.F. Leong, and C.S. Lim, Rapid prototyping: principles and
applications. 2010: World Scientific Publishing Company Incorporated.
21. Yan, Y., et al., Rapid Prototyping and Manufacturing Technology: Principle,
Representative Technics, Applications, and Development Trends. Tsinghua
Science & Technology, 2009. 14, Supplement 1(0): p. 1-12.
22. Langer R, V.J.P., Tissue engineering. Science, 1993. 260(5110): p. 920-926.
23. Shi, T., Studies on the rapid forming of auricle scaffold for microtia. 2003.
24. Sherwood, J.K., et al., A three-dimensional osteochondral composite scaffold
for articular cartilage repair. Biomaterials, 2002. 23(24): p. 4739-4751.
25. Xiong, Z., et al., Fabrication of porous scaffolds for bone tissue engineering
via low-temperature deposition. Scripta Materialia, 2002. 46(11): p. 771-776.
26. Liu, L., Y. Yan, and Z. Xiong, A novel poly (lactic-co-glycolic acid)-collagen
hybrid scaffold fabricated via multi-nozzle low-temperature deposition. 2008:
London: Taylor & Francis Ltd.
27. Wohlers, T., State of the Industry Annual Worldwide Progress Report. 2007:
Wohlers Associates, Inc.
28. Bartolo, P.J., Virtual and Rapid Manufacturing: Advanced Research in Virtual
IRTES-LERMPS-UTBM 36 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
IRTES-LERMPS-UTBM 41 Q. LIU
Chapitre I Etude bibliographique
IRTES-LERMPS-UTBM 42 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
CHAPITRE II
Matériaux et équipements
expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 43 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 44 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Ce chapitre II est divisé en trois parties. Tout d’abord, les propriétés des poudres
utilisées sont présentées. Deuxièmement, les équipements MCP Realizer SLM 250
sont détaillés. Enfin, la troisième partie présente les techniques de caractérisation des
propriétés.
La Zircone (ZrO2) pure est décrite comme de l’« acier céramique » depuis 1975, grâce
à ses bonnes propriétés mécaniques [1]. Le cristal de zircone contient trois principales
structures cristallines : monoclinique, tétragonale et cubique. Pendant le processus de
chauffage, l’oxyde de zirconium cristallin monoclinique se transforme en phase
tétragonale à 1170 °C, et cette transformation est accompagnée par 3-4 % de
changement de volume et une formation de fissures, ce qui restreint l’application de la
zircone pure. Lors de la température 2370 °C, le cristal tétragonal se transforme en
phase cubique. Par l’addition d’un stabilisant (MgO, CaO ou Y2O3) à la zircone pure,
la phase tétragonale est stabilisée à la température ambiante. L’addition de 8% en
mole d’Y2O3 permet de former la phase cubique complètement stabilisée, qui n’a pas
de transition de cristaux au cours du processus de chauffage [1-4]. Lorsque le
stabilisateur d’oxyde d’yttrium est insuffisant, le cristal tétragonal métastable est le
cristal principal. Comme la transformation de la structure cristalline pourrait absorber
la contrainte, YSZ est l’une des céramiques tenaces, ce qui est bénéfique pour le
processus de fabrication. Mais actuellement, la fusion sélective par laser de matériaux
céramiques comme YSZ est encore beaucoup plus difficile que celle d’autres
matériaux à point de fusion bas [1, 5, 6].
IRTES-LERMPS-UTBM 45 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Figure II.1. (a) Image MEB de la poudre YSZ 9-22,5 μm ; (b) Distribution
granulométrique de cette même poudre
Figure II.2. (a) Image MEB de la poudre YSZ 22,5-45 μm ; (b) Distribution
granulométrique de cette même poudre
Figure II.3. (a) Image MEB de la poudre YSZ 55-110 μm ; (b) Distribution
granulométrique de cette même poudre
comme matériaux bruts pour cette recherche sur la fusion sélective par laser : la
zircone stabilisée à l’yttrine (ZrO2-7%Y2O3 AMPERIT 825.000, 825001 et 825.090),
cette poudre est visiblement élaborée par la méthode de fusion-broyage et elle est
commercialisée par la société Starck Gmbh. Les figures II.1 (a), 2 (a) et 3 (a) sont des
photos MEB qui présentent la morphologie des particules. En raison du broyage, la
forme des particules est anguleuse. La distribution granulométrique est mesurée par
granulométrie laser (MASTERSIZER 2000, Malvern Instruments Ltd., UK) ; les
résultats sont présentés dans la figure II.1 (b), 2(b), 3(b). La distribution du diamètre
des particules est la suivante : 9-22,5 μm ; 22,5-45 μm ; 55-110 μm. Le diamètre
médian d(0,5) des particules est d’environ 31,29 μm pour une distribution typique
entre 22,5 et 45 μm. Pour faciliter l’adhérence entre la zone fusionnée et le support,
des substrats en acier revêtu de céramique YSZ et plaque en céramique ont été utilisés.
Ils ont été découpés de sorte à obtenir de petites plaques rectangulaires. Pour la plaque
en acier revêtu, les substrats ont été dégraissés et sablés au corindon avant la
projection plasma, de sorte à obtenir une surface propre et rugueuse permettant
d’augmenter l’adhérence du dépôt YSZ sur le substrat.
Les lasers sont des dispositifs qui produisent des faisceaux intenses de lumière
monochromatique, cohérente et fortement collimatée. Le terme laser est un acronyme
pour amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnement. Le processus
comprend les aspects suivants : l’absorption, l’émission stimulée, l’émission
spontanée. Les lasers peuvent être divisés en types cristallin, gaz et diode laser. Un
laser est fondamentalement un amplificateur de lumière dont la sortie est réinjectée à
IRTES-LERMPS-UTBM 47 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 48 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Figure II.4. (a) Equipement de Nd : YAG laser ; (b) cellule de fabrication dans la
machine SLM 250
IRTES-LERMPS-UTBM 49 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Selon l’étude précédente, l’échauffement d’un matériau par laser est constitué de deux
étapes. Premièrement, l’énergie des photons est absorbée par le matériau, et est
transformée en énergie thermique. Deuxièmement, la chaleur se conduit à l’intérieur
du matériau à partir de sa surface. Le faisceau laser irradie la surface du matériau,
l’énergie laser est absorbée par la surface et cela génère l’élévation de la température ;
la fusion, la vaporisation et les éventuelles éclaboussures dépendent des paramètres du
laser (puissance, durée d’impulsion, longueur d’onde, diamètre du point focal), des
caractéristiques des matériaux et des conditions environnementales. Généralement, les
phénomènes physiques se produisant à la surface des matériaux dépendent des
densités d’énergie du laser (liste dans le tableau II.1).
Tableau II. 1. Relation entre la densité d’énergie laser et certains phénomènes pendant
le processus de chauffage par laser
Dans le processus d’interaction entre laser et matériaux, l’énergie laser comprend trois
parties et peut être exprimée par la formule de conservation de l’énergie :
E = Er + Ea + Et (Eq. II.1)
IRTES-LERMPS-UTBM 50 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
I = I 0 e− Ax (Eq. II.2)
IRTES-LERMPS-UTBM 51 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Figure II.5. Photo des microscopes optiques Nikon (a), Leica (b) et du
stéréomicroscope (c)
IRTES-LERMPS-UTBM 52 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
Les distributions granulométriques des poudres YSZ ont été mesurées par
granulométrie laser (MASTERSIZER 2000, Malvern Instruments Ltd., UK). La
figure II.6 montre la photo du granulomètre. Ce dispositif peut mesurer des diamètres
de particules allant de 0,04 à 500 μm. Les mesures sont effectuées en milieu de l’eau
distillée comme dispersant, après une désagglomération des poudres par ultrasons
pendant 30 secondes. La granulométrie des poudres peut également être estimée par
image MEB. Dans ce cas, les poudres doivent être traitées par métallisation à l’or ou
au carbone afin de les rendre conductrices électroniquement. Cependant, en raison du
nombre limité de particules de poudre, le diamètre moyen des particules est estimé
grossièrement par cette approche ; en outre, la distribution du diamètre des particules
ne peut pas être mesurée.
La méthode d’analyse d’image a été utilisée pour estimer le taux de porosité des
échantillons YSZ à l’aide du logiciel Scion Image (NIH, Bethesda, MD), ce qui a été
IRTES-LERMPS-UTBM 53 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
utilisé et décrit en détail dans l’expérience précédente [14, 15]. La signification des
photos en noir et blanc de la structure microscopique de l’échantillon est traitée par
une gradation logicielle. Pendant l’estimation, une valeur critique est utilisée pour
distinguer les pores/fissures et la zone dense. La valeur critique supérieure à la valeur
du point de pixel représente la zone de pore ou de fissure. Le logiciel calcule ensuite
automatiquement le pourcentage total de la superficie de la région de pores et de
fissures.
Dans cette étude, le profilomètre 3D ALTIMENT X AltiSurf 500 a été utilisé pour la
mesure de rugosité et de topographie à balayage, et la surface d’échantillon a été
caractérisée par la rugosité de surface moyenne (Ra). Pendant la mesure, un capteur
mesure l’altitude d’un point de l’échantillon à un instant donné et la platine sur
laquelle il est positionné permet de déplacer l’objet à étudier pour palper
complètement la zone de mesure.
Généralement, un capteur optique est utilisé comme une sonde utilisant le principe
IRTES-LERMPS-UTBM 54 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 55 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
caractérisée par l’empreinte faite par un indenter sous une charge donnée durant 15 s,
et il est calculé selon la formule II.3. L’indenteur est formé d’une pyramide en
diamant de base carrée dont les faces opposées forment un angle de 136°, comme
indiqué sur la Figure II.9.
136°
2 F × Sin
HV = 2 (Eq. II.3)
g ×d2
Selon cette formule II.3, F est la charge appliquée (N), g représente l’accélération de
gravité, et d est la moyenne des diagonales de l’empreinte (mm). En raison de la taille
de la surface de notre échantillon, inférieure à 10 mm, la dureté est mesurée par des
méthodes de dureté Vickers. Cette méthode peut être utilisée principalement pour les
matériaux métalliques et céramiques.
IRTES-LERMPS-UTBM 56 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 57 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 58 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
1. Garvie, R.C., R.H. Hannink, and R.T. Pascoe, Ceramic steel? Nature, 1975.
258(5537): p. 703-704.
2. Kosmač, T., et al., The effect of surface grinding and sandblasting on flexural
strength and reliability of Y-TZP zirconia ceramic. Dental Materials, 1999.
15(6): p. 426-433.
3. Kitazaki, H., et al., Effect of amount of grinding on flexural strength of dental
ceramics. Journal of medical and dental sciences, 2001. 48(1): p. 7-13.
4. Piconi, C. and G. Maccauro, Zirconia as a ceramic biomaterial. Biomaterials,
1999. 20(1): p. 1-25.
5. Chevalier, J. and L. Gremillard, Zirconia as a Biomaterial, in Comprehensive
Biomaterials, P. Ducheyne, Editor. 2011, Elsevier: Oxford. p. 95-108.
6. Manicone, P.F., P. Rossi Iommetti, and L. Raffaelli, An overview of zirconia
ceramics: Basic properties and clinical applications. Journal of Dentistry, 2007.
35(11): p. 819-826.
7. Zhu, L., et al., Very low pressure plasma sprayed alumina and yttria-stabilized
zirconia thin dense coatings using a modified transferred arc plasma torch.
Applied Surface Science, 2011. 258(4): p. 1422-1428.
8. http://en.wikipedia.org/wiki/Laser.
9. Hitz, C.B., J.J. Ewing, and J. Hecht, Introduction to Laser Technology. 2012:
Wiley.
10. Physics of laser-matter interactions. 1996: china machine press.
11. Geusic, J., H. Marcos, and L. Van Uitert, Laser oscillations in Nd doped
yttrium aluminum, yttrium gallium and gadolinium garnets. Applied Physics
Letters, 1964. 4(10): p. 182-184.
12. Koechner, W., Solid-state laser engineering. Vol. 1. 2006: Springer.
13. Yariv, A., Quantum Electronics, Ch. 14. 1989: Wiley and Sons, New York.
14. http://en.wikipedia.org/wiki/Nd:YAG_laser.
IRTES-LERMPS-UTBM 59 Q. LIU
Chapitre II Matériaux et équipements expérimentaux
IRTES-LERMPS-UTBM 60 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
CHAPITRE III
IRTES-LERMPS-UTBM 61 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
IRTES-LERMPS-UTBM 62 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Dans les procédés de fabrication rapide, les céramiques sont utilisées soit sous forme
de poudre pure, dans le cas de SLM, soit sous forme de poudre mélangée, par
exemple la céramique oxydée ou non oxydée (Al2O3, TiO2, SiO2, ZrO2, SiC). La
géométrie des pièces fabriquée par cette technologie en céramique est souvent assez
IRTES-LERMPS-UTBM 63 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
simple [1-3]. La fusion sélective par laser de la zircone stabilisée à l’oxyde d’yttrium
a été étudiée par Ph. Bertrand à l’aide de système Phenix PM100 avec un laser fibre
50 W ; cette étude montre qu’il est possible de fritter l’oxyde d’yttrium ou de faire
fondre la poudre de zircone stabilisée sans d’autres poudres. Mais la densité et la
propriété mécanique sont insuffisantes [4]. Ensuite, la poudre mélangée (Al2O3-ZrO2
20-80 % en poids) a été essayée pour le frittage ou la fusion par laser dans
l’environnement air ou argon. Particulièrement, la possibilité d’addition de poudre
d’aluminium est aussi recherchée [5]. Des spécimens denses utilisant le mélange
eutectique (Al2O3-ZrO2 58,5-41,5% en poids) ont été fabriqués par fusion complète.
La poudre céramique est préchauffée à haute température (supérieure à 1600 ) [6, 7].
Le laser à CO2 (LC-ALPHAIII) délivrant une puissance de sortie nominale de 2 kW
en mode impulsions est utilisé pour irradier la surface de la pièce en zircone ; la
surface de la zircone pourrait être refondue entièrement par l’énergie du laser [8].
Comme la longueur d’onde infrarouge de fibre laser 1 μm est faiblement absorbée par
la matière céramique, son média de transmission est une fibre optique [9].
Actuellement, il est principalement utilisé pour les matériaux métalliques, et peu de
chercheurs étudient la fusion de la matière céramique par la longueur d’onde de 1 μm
du laser à fibre NIR.
La céramique YSZ peut être utilisée comme un bio-matériau céramique. L’avantage
de la technologie de fabrication rapide est que le modèle peut être de forme complexe
et irrégulière. Ceci est très approprié pour les exigences du modèle biologique. La
personnalisation donne à cette technologie de vastes perspectives d’application [10].
Ce chapitre présente la fusion sélective de la zircone stabilisée à l’oxyde d’yttrium par
laser à fibre avec une longueur d’onde de 1 μm, et étudie l’influence de différentes
températures de préchauffage, de différentes puissances de laser et de différentes
vitesses de balayage sur la microstructure, la densité relative, la microdureté, la
déformation de l’échantillon en céramique, puis discute la transformation de la
structure cristalline au cours de la fabrication.
IRTES-LERMPS-UTBM 64 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Pendant la fabrication, les échantillons de céramique sont fabriqués par une machine
de fabrication rapide (MCP REALIZER SLM 250, Allemagne). Trois poudres
céramiques (Al2O3-Al, TiO2, ZrO2-Y2O3) ont été utilisées pour cette étude. La poudre
est séchée dans une étuve à 80 °C pendant 2 heures avant de commencer le processus
de SLM. Cela permet d’évaporer l’humidité adsorbée à la surface des particules, et
d’augmenter la fluidité de la poudre. La figure III.1 (a) montre le principe de la fusion
sélective par laser de la machine MCP REALIZER SLM 250 et (b) la photo présente
la plate-forme de fabrication.
Figure III.1. (a) principe de la machine de fusion sélective par laser MCP REALIZER
SLM 250, (b) plate-forme de fabrication
Au cours du processus de balayage, le laser balaye selon le mode pas à pas comme
représenté sur la figure III.2 (a). La tache rouge circulaire est le point d’exposition du
laser le long de la trajectoire de balayage. La durée d’arrêt est définie comme le temps
d’exposition, qui peut être modifié. La distance entre deux points rouges représente le
point distance, qui est aussi une variable. Ainsi, le temps d’exposition et la distance
entre les deux points sont importants pour définir la vitesse de balayage laser. La
figure III.2 (b) montre la trajectoire de balayage pendant le procédé SLM. Les
directions des traces de balayage sont vers l’axe X et Y dans les couches adjacentes.
Entre chaque couche, la direction de balayage est perpendiculaire par rapport à celle
IRTES-LERMPS-UTBM 65 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.2. (a) mode de laser balayage, (b) trajectoire de balayage pendant le procédé
SLM
une plaque de céramique mullite ont été utilisés, selon les différentes exigences de
température de préchauffage et d’analyse. L’avantage du revêtement est qu’il peut être
réutilisé. Lorsque le revêtement céramique est endommagé par le laser, il peut être
réparé par la technologie de projection thermique, puis le découpage est facile
pendant le processus d’analyse. Par contre, l’inconvénient du substrat céramique est
d’être non-réutilisable. Mais, il peut résister à des températures supérieures, jusqu’à
1800 .
Paramètre
Laser Proche IR Fibre Laser
Puissance (W) 100 maximum
Longueur d’onde (nm) 1060-1100
Diamètre du spot laser (μm) 34
Point distance (μm) 20, 40
Écart de numérisation (μm) 20, 40, 80
Temps d’exposition (μs) 5-5000
Épaisseur de la couche de poudre (μm) 100-150
Vitesse (m/s) Point distance/temps d’exposition
Environnement Air/argon
Température du substrat ( ) Température ambiante, 250
Substrat Revêtement céramique YSZ, plaque métallique
IRTES-LERMPS-UTBM 67 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Pour bien comprendre le frittage/la fusion sélective par laser d’une grande variété de
matériaux, une étude préliminaire a été engagée pour tester le frittage et la fusion par
laser sur trois matériaux (Alumine 70 %-Aluminium 30 %, TiO2 pur et zirconia
93 %-yttria 7 %). Le tableau III.2 (a) indique le point de fusion et le point d’ébullition
de matériaux utilisés. D’après des études antérieures, la fusion directe du matériau
céramique est très difficile, car le point de fusion est très élevé. On a choisi une
céramique oxydée, car ce type de matériau a un point de fusion faible. Un autre
avantage est que l’on pourra choisir un additif métallique comparable comme liant.
Dans l’atmosphère, l’oxydation du métal ne conduit pas à de nouvelles impuretés ; les
composants peuvent être relativement simples. Par exemple, un mélange de poudre
d’oxyde d’aluminium et aluminium, dioxyde de titane et titane. Ainsi, on a essayé le
frittage de la céramique oxydée en deux groupes, une poudre céramique pure et une
poudre céramique mélangée avec du métal. Mais l’addition du liant métallique
conduira à une réduction de performance mécanique ; le principe de frittage/fusion de
la poudre mélangée est la fusion du métal qui fait coller les poudres céramiques. Ce
n’est pas le but principal de cette étude. Le but de ces essais préliminaire est de
sélectionner des matériaux et d’analyser la densité d’énergie. Pour ces trois matériaux
céramiques, l’étude sur la fusion sélective par laser de l’oxyde de zirconium et de
l’oxyde de titane est relativement peu présentée dans la littérature, mais ces matériaux
ont un large éventail d’applications ; par conséquent, il est très significatif d’étudier
ces matériaux.
IRTES-LERMPS-UTBM 68 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Al 660 2519
Ti 1668 3287
Zr 1855 4409
En essayant de faire fondre les trois types de poudre, on peut obtenir une distribution
de paramètres approximative. En contrôlant la puissance du laser et la vitesse de
balayage, on peut modifier la densité d’énergie. Les croix dans la figure III.3
indiquent que la densité d’énergie est trop faible pour la poudre zircone yttriée et que
la poudre ne peut être frittée en bloc. Le carré noir signifie que la fusion de la poudre
est possible, et que la forme d’échantillon est précise. Pour la poudre d’oxyde de
titane, lorsque la poudre est complètement fondue, il existe un craquage sévère sur les
échantillons élaborés avec tous les paramètres essayés.
La figure III.4 ci-dessous montre le résultat de la poudre mélangée (Al2O3-Al 70-30),
les croix dans la figure III.4 indiquent que la densité d’énergie est inappropriée.
Lorsque l’énergie du laser est trop élevée, la poudre a complètement fondu, mais une
surchauffe cause une déformation importante de la pièce. La grande densité d’énergie
provoque ainsi un grand nombre de fissures. D’autre part, si l’énergie du laser est trop
faible, elle ne permet pas de fritter les poudres pour former un bloc. Dans la figure, les
carrés noirs représentent des densités d’énergie suffisantes pour obtenir les
IRTES-LERMPS-UTBM 69 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.3. Fusion sélective par laser initial d’un matériau céramique YSZ avec des
puissances et des vitesses de balayage différentes
besoin d’un laser haute puissance et d’une faible vitesse de balayage. Le mélange de
poudre métallique et de poudre de céramique peut considérablement réduire la
difficulté de frittage/fusion. On peut fusionner la poudre en bloc avec différentes
puissances, la recherche de la vitesse de balayage appropriée est donc relativement
facile. Comparativement à la matière céramique, le taux d’absorption du métal pour le
laser à courte longueur d’onde est relativement fort. Par rapport à la poudre mélangée,
la poudre métallique peut être utilisée en tant que liant, et les poudres céramiques sont
liées ensemble par la fusion du métal.
La figure III.5 montre l’état de frittage du mélange de poudre Al2O3-Al 70-30 ; les
images (a) et (b) représentent le haut et le bas de l’échantillon ; l’image III.5 (c), (d)
montre un échantillon monocouche et le support métallique. Sur l’image de
l’échantillon, la surface de l’échantillon est très rugueuse, et les poudres non fondues
peuvent être clairement observées ; les poudres céramiques sont liées ensemble par la
poudre métallique fusionnée. La surface rugueuse de l’échantillon monocouche
affecte directement la précision de fabrication. La figure III.5 (b) montre de grands
pores formés dans la partie basse de l’échantillon. La fabrication est effectuée à
température ambiante et la température de la couche initiale n’est pas suffisante pour
fondre complètement la poudre : elles sont juste frittées ensemble ; la figure III.5 (d)
montre que la surface de support n’est-ce pas sérieusement endommagée par le laser
pendant le processus de frittage, c’est-à-dire que la température initiale n’est pas très
élevée au cours de la fabrication.
IRTES-LERMPS-UTBM 71 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.5. Etat de frittage du mélange de poudre Al2O3-Al 70-30, (a) haut
d’échantillon, (b) bas d’échantillon, (c) couche de poudre frittée (d) support
métallique
Figure III.6. Photos d’échantillons de céramiques TiO2, (a) surface d’échantillon (b)
face latérale d’échantillon
La figure III.6 (a), (b) représente les photos d’échantillons de céramiques TiO2
fabriqués par technologie SLM. La surface rugueuse et une grande fissure à
l’intérieur de l’échantillon sont observées. La poudre TiO2 est fondue complètement,
IRTES-LERMPS-UTBM 72 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
mais la ténacité d’échantillon est trop faible pour tolérer la déformation. Une telle
déformation cause une mauvaise précision de la forme et une faible densité. Selon la
morphologie de l’échantillon, la difficulté de fusion sélective par laser de la poudre
céramique TiO2 avec notre équipement est plus élevée que celle des deux autres
poudres.
L’image III.7 (a) et (b) représente deux macrographies de coupe d’une pièce de YSZ
fabriquée avec des paramètres non optimisés. En raison de l’utilisation du gaz de
protection argon dans le processus de fabrication, le couleur de la pièce devient noire;
cela est dû à probablement au manque d’oxygène. De plus, elle prend reflet
métallique sur certaines zones. Les paramètres sont les suivants : puissance de laser
70 W (a) et 90 W (b), hauteur d’échantillon 2 mm et épaisseur de chaque couche 150
μm.
La poudre de céramique YSZ est complètement fondue, ce qui peut être clairement
observé dans l’image III.7. Il existe une déformation, mais elle ne conduit pas à des
fissures visibles dans la surface de l’échantillon, et la surface de l’échantillon est
également rugueuse. Avec ces paramètres d’essais, la surface de l’échantillon présente
une morphologie de l’état de fusion, et des traces de balayage peuvent être clairement
observées. Les morphologies de l’échantillon céramique YSZ et du matériau
métallique ont donc quelques similarités. Ce résultat préliminaire montre aussi que la
céramique YSZ présente une assez grande ténacité. À l’état de fusion complète, la
IRTES-LERMPS-UTBM 73 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
III.3.4 Bilan
1, Pendant les essais de fusion par laser d’un matériau céramique TiO2, la poudre
céramique a pu être fusionnée. Mais la grande déformation conduit à une énorme
fissuration. La faible ténacité limite son application dans cette technologie.
2, L’addition du matériau à faible point de fusion en tant que liant est aussi une
méthode couramment utilisée, mais les pièces ne peuvent qu’être utilisées en tant que
modèles, ce qui limite la valeur d’application pratique.
3, En raison du but principal de cette recherche, la fabrication directe de pièces en
céramique et l’optimisation des paramètres, on a choisi la poudre YSZ comme objet
d’étude.
IRTES-LERMPS-UTBM 74 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
qu’il existe au moins une particule dans chaque couche de poudre. Ceci permet aussi
d’éviter trop de fusions redondantes de la couche précédente pendant la fusion de la
couche suivante. Ensuite, le choix de la vitesse de balayage a été optimisé selon
l’expérience précédente.
Paramètre
Laser proche IR Fibre Laser
Puissance (W) 10-100
Longueur d’onde (nm) 1060-1100
Composition zircone 93% + yttrine 7% en masse
Diamètre du spot laser (μm) 34
Point distance (μm) 40
Écart de numérisation (μm) 80
Vitesse (m/s) 0,525-0,013
Modèle 5 mm × 5 mm × 5 mm
Épaisseur de la couche de poudre (μm) 150
Diamètre des particules (μm) 55-110
Environnement air
Température du substrat ( ) 25
Substrat Revêtement céramique YSZ
IRTES-LERMPS-UTBM 75 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Puissance (W) / Vitesse (m/s) 0,525 0,275 0,200 0,125 0,100 0,075 0,050 0,025 0,013
10 × × × × × × × × ×
30 × × × × × × ■ ■ ■
50 × × × × × × ■ ■ ■
70 × × × ■ ■ ■ ■ ■ ■
80 × × × ■ ■ ■ ■ ■ ■
90 × × × ■ ■ ■ ■ ■ ■
100 × × × ■ ■ ■ ■ ■ ■
IRTES-LERMPS-UTBM 76 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Puissance Point distance (μm) Exposition (μs) Vitesse (m/s) Épaisseur (μm) Résultat
Puissance (W) Point distance (μm) Exposition (μs) Vitesse (m/s) Épaisseur (μm) Résultat
Avec l’optimisation de la vitesse de balayage, les tableaux III.5 et III.6 montrent les
résultats expérimentaux faits à la puissance 35 W et 70 W. Par l’observation
préliminaire des résultats, l’état d’échantillon comprend le frittage, la fusion partielle
IRTES-LERMPS-UTBM 77 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
IRTES-LERMPS-UTBM 78 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.8. Photos des échantillons fabriqués par laser puissance 35 W avec
différentes vitesses de balayage: (a) 0,050 m/s, (b) 0,040 m/s, (c) 0,033 m/s, (d) 0,029
m/s, (e) 0,025 m/s, (f) 0,022 m/s
IRTES-LERMPS-UTBM 79 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
IRTES-LERMPS-UTBM 80 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Dans les figures III.10 (a), (b), (c) et (d), on observe qu’il y a un grand nombre de
trous irréguliers et fissures. Ce sont les pores entre les particules frittées.
L’augmentation de la densité d’énergie peut réduire le nombre de pores et affaiblir
l’effet de la sphéroïdisation. Des fissures verticales ordonnées apparaissent avec
l’augmentation d’énergie, comme le montrent les figures III.10 (b), (c) et (d). Ces
fissures ordonnées ne réduisent pas la précision de forme. De grandes fissures
IRTES-LERMPS-UTBM 81 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
horizontales apparaissent dans les figures III.10 (e) et (f). Cela est principalement dû à
la déformation de la surface fusionnée. La taille des fissures à la jonction entre deux
couches (les fissures horizontales dans la figure III.10 d et e) dépend de l’importance
de la déformation de chaque couche. Pendant et après le processus de balayage, la
fusion et solidification de la surface traitée n’a pas lieu en même temps. Cela produit
une différence de déformation du volume entre les différentes zones et le
gauchissement de chaque couche. D’autre part, les fissures verticales sont conduites
par la trajectoire du balayage laser. Ainsi, on peut conclure qu’il existe trois
principaux défauts à l’intérieur de l’échantillon : pores irréguliers, fissures verticales
ordonnées et fissures horizontales. Ces trois défauts causent des microstructures
différentes.
Figure III.11. Déformation du fond d’échantillon YSZ 55-110 μm, (a), (b) 35 W-0,033
m/s, (c), (d) 35 W-0,025 m/s
La figure III.11 représente respectivement les fonds des échantillons faits à différentes
IRTES-LERMPS-UTBM 82 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
vitesses de balayage : 0,033 m/s (figure III.11 (a) et (b)) et 0,025 m/s (figure III.11 (c)
et (d)). Lorsque la densité d’énergie est relativement faible, la couleur du fond
d’échantillon devient noire. Parce que le substrat n’est pas préchauffé, la température
du fond d’échantillon est plus basse que celle du sommet. Si la densité d’énergie du
laser augmente, la couleur devient blanche, comme montré dans la figure III.11 (c) et
(d). Mais dans ce cas, la déformation du fond redevient assez importante. Le long de
la direction de la fabrication, la température augmente graduellement pendant le
processus de numérisation. Ceci conduit à une différence de température entre le
début et la fin du balayage, et l’état de fusion et de retrait volumique sont différents.
IRTES-LERMPS-UTBM 83 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.12. Distribution des fissures dans la section verticale d’échantillons faits à
une puissance de 35 W avec différentes vitesses de balayage : (a) 0,050 m/s, (b) 0,040
m/s, (c) 0,033 m/s, (d) 0,029 m/s, (e) 0,025 m/s, (f) 0,022 m/s
La figure III.13 montre la relation entre la densité surfacique des fissures et la vitesse
de balayage. La densité surfacique des fissures augmente lentement pendant la
réduction de la vitesse de balayage. La réduction de la vitesse de balayage cause des
fissures le long de la direction verticale et de la direction horizontale principalement.
IRTES-LERMPS-UTBM 84 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.13. Relation entre la densité surfacique des fissures et la vitesse de balayage
IRTES-LERMPS-UTBM 85 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.14. Relation entre vitesse et densité relative avec les lasers de puissance (a)
35 W et (b) 70 W
Figure III.15. Relation entre la densité d’énergie et la densité relative aux différentes
puissances de laser ; barres noires 70 W et rouges 35 W
La figure III.15 montre la relation entre la densité relative des pièces et la densité
d’énergie du laser. La formule de la densité d’énergie est la suivante :
(Eq. III.1)
IRTES-LERMPS-UTBM 86 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
III.4.6 Bilan
Pour l’étude de la fusion sélective par laser de la poudre céramique 55-110 μm, cinq
points importants peuvent être relevés :
1, La poudre de céramique peut être frittée ou fondue complètement par laser ; le taux
d’absorption de laser peut répondre à l’exigence de la fabrication.
2, La puissance du laser ne doit pas être inférieure à 30 W. Le laser est incapable de
fritter ou fondre la poudre céramique, la vitesse de diffusion thermique est beaucoup
plus grande que la vitesse d’absorption d’énergie par la poudre dans ce cas.
3, La densité de l’échantillon peut atteindre 70-80 %. Les défauts principaux sont des
pores irréguliers, des fissures horizontales et verticales.
4, La densité de l’échantillon est plus sensible à la puissance du laser. Par conséquent,
l’optimisation de la vitesse de balayage est plus facile si la puissance du laser est
relativement faible.
5, Lorsque la poudre est complètement fondue, la surface a une déformation
importante, parce qu’il y a une grande différence de température entre la zone de fond
et la région haute : le processus de refroidissement n’est donc pas synchronisé.
IRTES-LERMPS-UTBM 88 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Lorsque les particules de poudre sont relativement grandes, la fusion des particules
par laser a besoin d’une énergie plus élevée. En outre, selon des recherches
antérieures, un grand nombre de pores existent dans les échantillons fabriqués par des
particules de grand diamètre, et la surface des pièces est très rugueuse. Pour cette
raison, on a choisi une poudre plus fine (22,5-45 μm) pour l’objet d’étude suivant.
Paramètre
Laser proche IR Fibre Laser
Puissance (W) 35
Longueur d’onde (nm) 1060-1100
Composition zircone 93% + yttrine 7%
Diamètre du spot laser (μm) 34
Point distance (μm) 40
Écart de numérisation (μm) 80
Vitesse (m/s) 0,050-0,011
Modèle 5 mm × 5 mm × 5 mm
Épaisseur de la couche de poudre (μm) 150
Diamètre des particules (μm) 22,5-45
Environnement air
Température du substrat ( ) Température ambiante
Substrat Revêtement céramique YSZ
IRTES-LERMPS-UTBM 89 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
IRTES-LERMPS-UTBM 90 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.18. Microstructure d’échantillon fabriqué par de la poudre fine 22,5-45 μm,
(a) 35 W-0,029 m/s, (b) 35 W-0,025 m/s, (c) 35 W-0,022 m/s, (d) 35 W-0,020 m/s, (e)
35 W-0,018 m/s, (f) 35 W-0,015 m/s
IRTES-LERMPS-UTBM 91 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.19. Distribution des fissures dans la section verticale des échantillons
fabriqués avec de la poudre fine 22,5-45 μm, (a) 35 W-0,040 m/s (b) 35 W-0,029 m/s,
(c) 35 W-0,025 m/s, (d) 35 W-0,022 m/s, (e) 35 W-0,020 m/s, (f) 35 W-0,018 m/s
Comme le résultat pour les échantillons fabriqués par de la grosse poudre, lorsque la
vitesse est 0,040 m/s dans la figure III.19 (a), la distribution des fissures est
désordonnée. Lors de la diminution de la vitesse de balayage, les fissures à angle
d’inclinaison 80°-100° deviennent plus évidentes, par exemple la figure III.19 (c), (d)
IRTES-LERMPS-UTBM 92 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.20. Relation entre la densité surfacique des fissures et la vitesse de balayage
La figure III.20 montre la relation entre la densité surfacique des fissures et la vitesse
de balayage. Comme pour le résultat avec la grosse poudre, la densité surfacique des
fissures augmente lentement pendant la réduction de la vitesse de balayage. La
solidification se passe d’abord au bord, accompagnée par une contraction de volume ;
la zone centrale est donc soumise à une force de traction. Avec la réduction de vitesse,
la contrainte de traction sera plus grande. Par conséquent, la densité surfacique des
fissures augmente lentement.
Les courbes dans la figure III.21 et III.22 représentent les résultats de la densité
relative d’échantillon et de la longueur du côté en fonction de la vitesse de balayage
IRTES-LERMPS-UTBM 93 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
du laser. La densité relative se situe entre 80-85 %. Par comparaison des résultats
précédents, la réduction de la taille des particules est favorable au processus de la
fusion par laser. En conséquence, les particules plus fines peuvent améliorer
efficacement la densité. Toutefois, la longueur du côté augmente rapidement avec une
énergie de balayage inférieure à 0,014 m/s, ce qui réduit la précision de forme
rapidement. Dans ce cas, la déformation deviendra très apparente. Ensuite, la
longueur moyenne du côté est de plus de 5,3 mm, ce qui est principalement dû aux
poudres collées à la frontière de l’échantillon, et la largeur de cette zone est d’environ
150-200 μm, que ce soit à environ deux ou trois particules. Dans la région de la
frontière, en raison de la vitesse de refroidissement relativement rapide, la poudre
fondue incomplètement adhère à la limite de l’échantillon, la longueur moyenne du
côté passe à 5,3 mm, sachant que la taille du modèle est de 5 mm. Il y a donc 6 %
d’augmentation de volume dans le processus SLM. Toutefois, cela n’affecte pas la
densité relative de l’échantillon évidemment.
Figure III.21. Influence de la vitesse sur la densité relative de la pièce avec la poudre
fine 22,4-45 μm et laser puissance 35 W
IRTES-LERMPS-UTBM 94 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
Figure III.22. Longueur du côté d’échantillon fabriqué par la poudre fine 22,4-45 μm
avec laser puissance 35 W
IRTES-LERMPS-UTBM 95 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
III.5.6 Bilan
horizontale.
4, Une puissance laser faible de 35 W permet de réduire les fissures horizontales entre
les couches, ce qui réduit efficacement la déformation de la surface fabriquée.
Tableau III.8. Paramètres principaux pour la fabrication avec une poudre fine à une
température de 250-300
Paramètre
Laser proche IR Fibre Laser
Puissance (W) 30, 60, 90
Longueur d’onde (nm) 1060-1100
Composition zircone 93% + yttrine 7%
Diamètre du spot laser (μm) 34
Point distance (μm) 40
Écart de numérisation (μm) 40
Épaisseur de la couche de poudre (μm) 150
Diamètre des particules (μm) 22,5-45
Environnement air
Température du substrat ( ) 250-500
Substrat Revêtement céramique YSZ
IRTES-LERMPS-UTBM 97 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
La figure III.24 montre les surfaces et les côtés des échantillons cubiques de
céramique YSZ. L’image III.24 (a), (b) montre un échantillon fait à la puissance 30 W
et vitesse de balayage 0,02 m/s. La surface d’échantillon est rugueuse, des particules
sphériques peuvent être observées. On peut observer que les poudres de céramique
(60 W- 0,036 m/s) ont été complètement fondues par le laser, dans la figure III.24 (c)
et (d). Mais au cours du processus de chauffage et de refroidissement, des fissures
apparaissent à l’intérieur de l’échantillon, parce que la température de la surface
supérieure peut atteindre le point de fusion de la matière, tandis que dans le même
temps, la zone inférieure est toujours maintenue à une température relativement faible.
La conductivité thermique du matériau YSZ est très pauvre, la ténacité du matériau ne
peut résister à une si grande différence de température. On peut observer également
IRTES-LERMPS-UTBM 98 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
que les petites particules non fondues sont frittées aux frontières de l’échantillon,
parce que la température dans la région frontalière n’est pas assez élevée pour faire
fondre la poudre complètement. On observe également de petites taches noires, cela
est dû à probablement la perte d’oxygène dans la molécule YSZ pendant le processus
rapide de fusion et de refroidissement.
Figure III.24. Surface et face latérale de l’échantillon cubique fabriqué par des
puissances différentes de laser avec préchauffage 250 °C, (a), (b) 30 W-0,020 m/s, (c),
(d) 60 W-0,036 m/s, (e), (f) 90 W- 0,090 m/s
IRTES-LERMPS-UTBM 99 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
La figure III.24 (e), (f) montre un échantillon fait à la puissance 90 W et avec une
vitesse de balayage de 0,09 m/s. En comparaison avec l’échantillon précédent
fabriqué sans préchauffage sur la figure III.23, la morphologie de l’état de fusion est
plus apparente.
Grâce à l’observation de la figure III.25, on peut constater que deux facteurs influent
IRTES-LERMPS-UTBM 100 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
sur la densité de l’échantillon : les pores et les fissures. Quand les particules ne sont
pas complètement fondues, des pores apparaissent entre les particules frittées, et la
réduction de la porosité peut être résolue en augmentant la densité d’énergie. Les
fissures entre deux couches adjacentes ne sont pas très évidentes. Cependant, il existe
un grand nombre de fissures ordonnées entre la trace de balayage, ce qui est généré
lors de la fabrication en raison de la répartition non uniforme de l’énergie. En effet, la
distribution d’énergie gaussienne de la tache laser influence la répartition de la
contrainte thermique entre deux lignes de balayage adjacentes. L’optimisation de
l’écart de numérisation et du point distance peut rendre la distribution de l’énergie
plus homogène.
Les fissures ordonnées se trouvent sur la ligne centrale de la trace de balayage. La
température dans la zone centrale de la tache laser est beaucoup plus élevée qu’à la
frontière, ce qui conduit à une répartition non uniforme de la température ; le retrait
volumique est différent entre la bordure et le centre de la trajectoire de balayage, donc
la contrainte de traction à partir du centre vers la bordure provoque des fissures
ordonnées. Dans le même temps, des pores irréguliers peuvent être observés dans la
région fondue. Comme le temps de refroidissement est très court, l’air dans les
interstices de poudre céramique ne peut pas être complètement évacué, ce qui conduit
à de petits pores dans le centre de l’échantillon.
Comme on peut le voir sur l’image III.25 (d), (f), les fissures internes et les pores
deviennent plus nombreux avec l’augmentation de la puissance du laser. Dans le
procédé de fusion par laser, le plasma souffle de la poudre à partir du point focal. Cela
conduit à l’augmentation des pores et réduit la densité de l’échantillon aussi. Lorsque
la puissance du laser est supérieure, il est plus facile de souffler la poudre. Selon la
distribution gaussienne de l’énergie laser, lorsque la puissance du laser est plus élevée,
la différence d’énergie entre la zone centre et la frontière est plus grande également,
ce qui aggrave les fissures verticales.
La figure III.26 présente la frontière d’une couche fusionnée avec un préchauffage de
250 °C. La largeur de la bordure est d’environ 100-150 μm. Dans ce domaine, les
poudres sont frittées ensemble, et les particules de céramique peuvent être observées
IRTES-LERMPS-UTBM 101 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
La figure III.29 montre la distribution de l’angle d’inclinaison des fissures avec les
paramètres optimisés et le préchauffage à 250 °C. L’axe Y est la densité surfacique
des fissures, qui se réfère à la longueur totale des fissures divisée par l’aire de la zone.
L’axe X représente l’angle de la fissure.
Figure III.29. Distribution de l’angle d’inclinaison des fissures avec les paramètres
optimisés, (a) 30 W-0,020 m/s, (b) 60 W-0,036 m/s et (c) 90 W- 0,090 m/s et le
préchauffage à 250 °C
Sur la figure III.29 (a), (b) et (c), la distribution des fissures est ordonnée sur la
direction verticale et horizontale. La densité surfacique des fissures est d’environ 4,8
mm-1. La figure III.30 montre la comparaison d’échantillons fabriqués avec des
paramètres différents (poudre 55-110 μm, 22,5-45 μm, sans préchauffage et avec
préchauffage à 250 °C) ; la taille des particules de poudre et la faible température de
préchauffage n’affectent pas la densité de fissure.
Figure III.30. Comparaison de la densité des fissures des échantillons fabriqués avec
les différents paramètres (poudre 55-110 μm, 22,5-45 μm, sans préchauffage, et avec
préchauffage à 250 °C)
Lorsque l’énergie laser n’est pas assez élevée pour faire fondre complètement les
particules, les particules adjacentes sont frittées ensemble en formant le col de frittage,
et cela provoque beaucoup de pores dans l’échantillon, ce qui réduit fortement la
densité relative et la résistance mécanique. Les augmentations de l’énergie laser
améliorent nettement la fusion de la poudre et la densité de pièces, et la densité
relative maximale peut atteindre environ 88 %. Lorsque la densité d’énergie dépasse
une certaine valeur, les microfissures commencent à augmenter rapidement, ce qui
devient le principal facteur réduisant la densité relative.
La courbe rouge et noire dans la figure III.31 présente la longueur latérale de la partie
inférieure et la partie supérieure. Avec les augmentations du temps d’exposition, la
longueur du côté haut augmente légèrement, mais l’augmentation de la longueur des
côtés bas est plus évidente. Avec les paramètres optimisés, la longueur moyenne du
côté de section horizontale est 5,2-5,3 mm, parce que 3 ou 4 particules non fondues
sont frittées à la frontière des échantillons, comme le montre la figure III.26. Lorsque
la vitesse de balayage continue à augmenter, des particules seront collées à la frontière.
Ces particules sont l’un des principaux facteurs qui affectent la précision de forme. Le
côté inférieur est plus long que la face supérieure. Dans la surface de fabrication 5
mm × 5 mm, la chaleur se transmet plus facilement dans la région frontière que dans
la région centrale ; le procédé de refroidissement n’est donc pas synchronisé. Cela
influe sur la distribution des contraintes thermiques et conduit au changement de
volume non uniforme. Et la surface de fabrication se déforme, ce qui provoque une
longueur plus grande en bas. Notamment, avec la diminution de la vitesse de balayage,
la différence de température entre la zone centrale et la frontière est plus grande, et la
déformation plus importante aussi. Avec l’augmentation de la densité d’énergie, la
déformation de la surface est de plus en plus évidente, s’agrandissant avec
l’augmentation du nombre de couches. Lorsque l’énergie augmente jusqu’à une
certaine valeur, le fond de l’échantillon commence à se fissurer sérieusement. La
valeur de la ligne rouge dans la figure III.31 augmente rapidement.
La figure III.32 présente une comparaison de la densité relative des échantillons
IRTES-LERMPS-UTBM 108 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
fabriqués par différents paramètres (poudre 55-110 μm, 22,5-45 μm, sans
préchauffage et avec préchauffage à 250 °C). La réduction du diamètre des particules
et le préchauffage peuvent augmenter la densité relative d’environ 8 %, car,
théoriquement, les deux méthodes améliorent l’état de la fusion de la poudre et
homogénéisent la température. Cela suggère qu’un préchauffage est favorable pour
améliorer la qualité de la pièce.
que les échantillons fabriqués par la technologie SLM sont de bonne microdureté ; la
microdureté maximale peut atteindre 1209±262HV500. Dans les pièces utilisées pour
mesurer la dureté, la poudre est complètement fondue pendant le processus de
balayage de laser, mais beaucoup de fissures existent dans la section de l’échantillon,
ce qui réduit la dureté. Les résultats de la microdureté montrent que les valeurs
expérimentales sont proches des valeurs théoriques. Toutefois, cela ne signifie pas que
les macro-propriétés mécaniques sont aussi bonnes que la microdureté, parce que la
taille et la répartition de la fissure affectent sérieusement la résistance mécanique, sans
réduire la microdureté.
Le Bruker AXS D8 Focus XRD (Allemagne) est un équipement utilisé pour l’analyse
de la transformation de phase cristalline. La figure III.33 correspond aux diagrammes
de diffraction des rayons X de la poudre YSZ (courbe noire) et de l’échantillon
cubique (courbe rouge) fabriqué par SLM avec la poudre 22,5-45 μm. Les résultats
montrent que la structure cristalline de la poudre contient des cristaux monocliniques,
tétragonaux et cubiques ; après la fusion et le processus de refroidissement rapide, le
pic de diffraction du cristal tétragonal devient plus évident. La transformation de
cristal monoclinique et cubique en cristal tétragonal a eu lieu lors de la fabrication. Le
procédé de refusion influence la diffusion de l’oxyde d’yttrium stabilisant. Il favorise
la diffusion du stabilisant, ce qui est bénéfique pour la formation du cristal tétragonal.
En outre, le refroidissement rapide est aussi propice à la formation d’une phase
métastable tétragonale. Et le cristal tétragonal est propice au post-traitement, il ne
IRTES-LERMPS-UTBM 110 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
La distribution des paramètres est indiquée dans le tableau III.10. La densité d’énergie
est constante dans chaque colonne, le produit de la puissance du laser et le temps
d’exposition est invariant. Sur la base des résultats de la densité relative et de la
longueur des côtés de la section horizontale, les paramètres sont divisés en trois
parties. Dans la zone de gauche, la densité relative de l’échantillon est inférieure à
80 %. Avec les paramètres dans la zone de droite, les particules sont complètement
fondues au cours de la fabrication, mais la déformation de volume devient importante,
ce qui influence la précision de forme. Les fissures commencent à augmenter et à
s’élargir au centre de l’échantillon. La différence de longueur latérale entre le haut et
le bas s’étend sur 0,2 mm, ce qui réduit la densité relative et la précision. Avec les
paramètres dans la zone centrale, les échantillons ont à la fois une meilleure précision
et une plus grande densité relative. Grâce à l’analyse de la distribution des paramètres,
la déformation de l’échantillon est le principal facteur affectant la distribution des
paramètres expérimentaux, et l’influence de la puissance du laser sur la déformation
du volume est plus sensible que le temps d’exposition.
Puissance
Temps d’exposition (μs)
(W)
30W × × × 1400 1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800 3000 3200 3400 ×
existe entre les régions fondues et non fondues, ce qui se traduit par une répartition
non uniforme des contraintes et de la déformation du volume. 3, au cours du
processus répété de chauffage et de refroidissement, un grand nombre de
microfissures ordonnées apparaissent dans la section des échantillons cubiques.
L’optimisation des paramètres de numérisation pourrait améliorer la distribution de la
densité d’énergie, et l’augmentation de la température du lit de poudre pourrait
diminuer le gradient de température, qui sont les deux principales méthodes pour
réduire les fissures ordonnées et les déformations.
Figure III.34. Photos d’échantillons grandes tailles, (a), (b) modèle d’échantillon 10
mm× 10 mm× 5 mm, (c), (d) modèles d’échantillons 1 mm × 20 mm × 5mm, 2mm ×
20 mm × 5 mm, 3 mm × 20 mm× 5 mm, 4 mm × 20 mm × 5mm, 5 mm × 20mm × 5
mm
La figure III.35 (a) montre les échantillons de formes spéciales fabriquées avec les
paramètres optimisés (30 W-0,020 m/s-250 ). La taille maximale de l’échantillon
est de 10 mm, ces petits échantillons peuvent être formés selon les paramètres
optimisés précédents. La précision de forme a atteint l’exigence attendue. Mais la
surface est rugueuse comme les échantillons précédents. L’image III.35 (b) montre les
Figure III.35. Photos des échantillons spéciaux : (a) modèle de cône et modèle de
colonne, (b) modèles à angles différents 70°, 50°, 60°, 10°, (c) modèle d’échantillon 5
mm × 70 mm × 1 mm
La figure III.36 présente les cordons avec le préchauffage des différentes températures
(25 °C, 250 °C et 500 °C) et vitesses de balayage (0,022 m/s, 0,067 m/s et 0,400 m/s).
La puissance du laser est de 60 W, les autres paramètres sont identiques.
Lorsque la température de préchauffage est de 25 °C, et la vitesse de balayage est
0,400 m/s, les particules ont partiellement fondu, beaucoup de particules céramiques
sont collées au cordon, elles peuvent être facilement enlevées, et la ligne est
discontinue. Avec la réduction de la vitesse de balayage à 0,067 m/s, la poudre
commence à fondre complètement, et le cordon devient continu dans la zone centrale.
Par comparaison entre le cordon et l’échantillon cubique fait à 250 °C, lorsque la
vitesse de balayage est supérieure à 0,067 m/s, la densité d’échantillon est très faible,
parce qu’il existe de nombreuses particules non fondues sur deux côtés du cordon.
Cela crée un grand nombre de pores à l’intérieur de l’échantillon, et la surface de
l’échantillon est très rugueuse. Lorsque la vitesse de balayage est inférieure à 0,033
m/s, la largeur du cordon est supérieure à 200 μm. La déformation de l’échantillon
Figure III.37. Photos agrandies des cordons fabriqués avec le préchauffage des
différentes températures (25 , 250 et 500 ) et vitesses de balayage (0,022 m/s,
0,067 m/s et 0,400 m/s)
Figure III.38. Cordon fabriqué avec différents points distances et temps d’exposition
(même vitesse de balayage) avec le préchauffage 250
forme de la trace après solidification. Ensuite, il peut être observé que la largeur de la
trace est identique à la même vitesse de balayage. Tous les paramètres (le temps
d’exposition et le point distance) peuvent affecter la largeur du cordon. Le point
distance le plus petit est donc choisi afin d’obtenir une trace de balayage uniforme
pour une même vitesse de balayage.
Figure III.39. Microstructure du cordon fabriqué avec des points distances et des
temps d’exposition différents (même vitesse de balayage) avec le préchauffage 250
Pour étudier davantage le processus de fusion par laser, la section du cordon a été
observée (à partir de la figure III.40). On peut constater que lorsque la vitesse de
balayage est supérieure à 0,067 m/s, les traces de balayage sont très petites, avec une
largeur de trace inférieure à 100 μm. Et il existe beaucoup de pores irréguliers à
l’intérieur de la trace. Avec l’augmentation de l’énergie, la largeur de la zone de
fusion atteint 100-250 μm. Dans le même temps, l’effet de pénétration du laser
devient également évident. Le laser fond également le revêtement céramique sur le
substrat. Le nombre de pores se réduit, mais une fissure verticale apparaît dans la
IRTES-LERMPS-UTBM 120 Q. LIU
Chapitre III Fusion sélective par laser de céramique YSZ avec un préchauffage de faibles températures et
optimisation des paramètres de fabrication
région centrale.
La figure III.43 montre le schéma de génération de fissure traversant, parce que les
trajectoires de balayage sont dans la même position des différentes couches adjacentes
paires ou impaires. Par conséquent, les fissures courtes ordonnées sont facilement
reliées entre elles, donc une fissure traversante est observée dans la section verticale
de l’échantillon.
III.8 Bilan
Grâce à la recherche sur les différents types de poudre, on a choisi la poudre YSZ
comme objet principal d’étude, et engagé les expériences avec des paramètres
différents. La poudre YSZ peut être frittée ou fondue sélectivement par le laser. Les
principales conclusions sont les suivantes :
1, La poudre de céramique YSZ peut être fusionnée par le laser avec une longueur
d’onde de 1 μm. L’absorption du laser par la poudre est suffisamment élevée pour
réaliser une fusion complète de la poudre de céramique.
2, La poudre plus fine 22,5-45 μm permet d’augmenter la densité et la précision de la
forme. Les particules plus petites sont plus facilement fondues par le laser. Les pores
irréguliers dans l’échantillon seront réduits, et la densité peut effectivement
s’améliorer. Enfin, les particules incomplètement fondues collent à la frontière. Ceci
affecte directement la précision, et il est clair que les petites particules aident à
améliorer la précision.
3, Lorsque la puissance du laser est inférieure à 30 W, il ne peut pas fritter la poudre
en bloc. Comme la vitesse de diffusion de la chaleur est beaucoup plus grande que la
CHAPITRE IV
Paramètre
Laser proche IR Fibre Laser
Puissance (W) 30, 60, 90
Composition zircone 93% +yttrine 7%
Diamètre du spot laser (μm) 34
Point distance (μm) 20
Écart de numérisation (μm) 20
Épaisseur de la couche de poudre (μm) 150
Diamètre des particules (μm) 9-45
Environnement air
Température du substrat (°C) 1500-2500
Substrat Plaque de céramique
Paramètre
Laser Laser Nd-YAG CHEVAL
Puissance moyenne maximale (W) 1100
Longueur d’onde (nm) 1060-1100
Fréquence laser (Hz) < 200
Durée des impulsions (ms) 2 (0,5-10)
Puissance lumineuse d’une impulsion (W) 500-20000
Énergie d’une impulsion (J) 120
Puissance crête maximale (KW) 20
Diamètre du spot laser (mm) 10
Afin d’obtenir une température localement élevée jusqu’à 2500 °C, après raclage
mécanique, le laser Nd-YAG CHEVAL de haute puissance a été utilisé en tant que
procédé de préchauffage. Lors du chauffage, une caméra thermique est utilisée pour
suivre en temps réel la température. Lorsque la température de la poudre atteint
2500 °C, laser SLM balaie et fusionne la poudre. Quand le balayage se termine, les
deux faisceaux laser s’arrêtent au même moment, et une nouvelle couche de poudre
est appliquée sur la couche précédente. La figure IV.1 présente le schéma du
préchauffage à haute température par le laser CHEVAL. Pendant la fabrication, la
température de l’échantillon est surveillée par la caméra thermique ThermaCAM SC
3000. La camera est un système haute vitesse QWIP d’imagerie thermique pour
analyses thermiques de pointe. La figure IV.2 montre tous les équipements du procédé.
La trémie de poudre traverse le faisceau laser de préchauffage pendant le raclage de la
poudre, et afin d’éviter le chauffage de la trémie, il est nécessaire d’arrêter les deux
faisceaux laser. Le processus SLM et préchauffage est commandé manuellement pour
intercaler l’étalement de la poudre et le préchauffage/fusion laser.
La figure IV.2 montre la configuration de préchauffage par le laser Nd-YAG CHEVAL
de grande puissance. Il comprend trois unités de commande : cf. figure IV.2 (a),
contrôleur de laser Nd-YAG CHEVAL, contrôleur de machine SLM et de caméra
thermique. La figure IV.2 (b) montre la camera thermique dans la cabine de
fabrication qui a été utilisée pour la surveillance en temps réel de la température de
surface pendant la fabrication.
La figure IV.4 (a) présente les températures moyennes d’échantillons fabriqués sans
préchauffage avec les différentes puissances du laser SLM (30W, 60W et 90W) en
fonction de la densité d’énergie. Le point distance et l’écart de numérisation sont de
20 μm, et les autres paramètres restent inchangés. La température de l’échantillon
augmente avec la densité d’énergie du laser. Ensuite, par comparaison des résultats
obtenus à différentes puissances de laser, lorsque la puissance du laser est
relativement plus grande dans les mêmes densités d’énergie théorique, la température
de l’échantillon sera plus élevée. Cela montre que la grande puissance du laser est
propice à l’augmentation de la température. La température mesurée par la caméra
thermique est la valeur moyenne de la surface, la grande puissance peut raccourcir le
temps de fabrication et réduire le processus de refroidissement, donc l’influence du
refroidissement sur la température moyenne est faible et la température atteint la
valeur la plus élevée. Par exemple, lorsque la puissance du laser est de 30 W et la
densité d’énergie est de 6,0 × 107 J/m2, le temps de balayage pour chaque couche est
d’environ 50 s, ce qui est plus long que le temps de fabrication de l’échantillon avec
la puissance 60 W et 90 W.
IRTES-LERMPS-UTBM 134 Q. LIU
Chaptire IV Préchauffage à haute température et analyse de fissure
Pendant le processus de balayage par laser indiqué sur la zone rouge de la figure IV.5
(a), la température de l’échantillon augmente rapidement jusqu’à 1800 °C à partir de
la température de préchauffage de 1500 °C indiquée dans la zone jaune. Mais dans ce
cas, la poudre est déjà complètement fondue, parce qu’il s’agit de la température
moyenne de la surface de l’échantillon. Selon l’état de fusion de la poudre, la
température de la poudre a déjà atteint le point de fusion dans la zone de fabrication.
Pour le préchauffage à 2000 °C et 2500 °C, le balayage du laser SLM augmente
seulement la température de l’échantillon d’environ 100 °C, car le préchauffage à
température plus haute réduit considérablement l’apport d’énergie du laser SLM.
Le tableau IV.3 montre la relation entre la température de préchauffage et la puissance
du laser Nd-YAG CHEVAL. Le processus de préchauffage du laser prend 17 à 27 s.
La distribution d’énergie gaussienne de la tache laser conduit au choix d’une
relativement faible puissance du laser, car les poudres dans le centre focal du laser
risquent d’être fusionnées par le laser de préchauffage. Par exemple, après la
procédure de préchauffage de 30 s avec une puissance du laser de 510 W, la poudre
dans la zone centrale de la tache laser a été fondue, mais la température de la poudre à
la frontière n’a pas atteint le point de fusion. Par conséquent, après 30 s de
préchauffage, la température maximale de la poudre ne doit pas dépasser la
température de consigne ou de point de fusion.
La figure IV.6 montre les photos des échantillons faits à 60 W avec les différentes
températures de préchauffage : 1500 °C, 2000 °C et 2500 °C. La figure IV.6 (a) (c) (e)
présente des échantillons en cours de fabrication, le substrat céramique est fixé à la
plateforme. La poudre autour de l’échantillon est faiblement frittée ensemble à la
température de préchauffage 1500 °C. Après la fabrication, la poudre entourant la
zone peut être facilement enlevée. L’échantillon cubique est au centre de la zone de
préchauffage. Sa forme est en très bon état, et la surface est lisse. L’avantage le plus
évident est ce qu’il n’y a plus de petites taches noires par rapport aux échantillons
fabriqués sans préchauffage.
La poudre à la zone de préchauffage de 2500 °C est collée facilement à la frontière de
l’échantillon. La figure IV.6 (e) indique que les particules sont préfrittées ensemble
par le préchauffage à haute température. La figure IV.6 (b) (d) (f) montre que la
poudre est fondue complètement et la surface est lisse, et les particules sphéroïdales
observées en l’absence de préchauffage ne sont pas constatées à la surface ; cela est
propice au raclage de la poudre. La nouvelle couche de poudre peut être distribuée
uniformément dans la zone de travail, ce qui permet d’éviter une hausse trop élevée
de la température localement et de réduire la déformation. Pour le substrat en
céramique, sa surface n’est pas fondue ni endommagée pendant le préchauffage.
Cette méthode de fabrication contient deux étapes : 1, le préchauffage de la poudre
céramique à haute température. Dans cette étape, la poudre est légèrement frittée.
Lors du balayage par laser SLM, l’effet de frittage de la poudre évite le soufflage de la
poudre près de le point focal par le plasma formé, dû au laser SLM. En même temps,
cela permet de réduire efficacement la densité d’énergie apportée par le laser SLM, ce
qui contribue à réduire la possibilité de formation du plasma. 2, le processus de
numérisation par laser SLM à faible densité d’énergie. La poudre est facilement
fondue par le laser SLM, puisqu’elle a été préchauffée à une température proche du
point de fusion.
Figure IV.6. Photos des échantillons faits à 60 W avec les différentes températures de
préchauffage : (a) (b) 1500 °C, (c) (d) 2000 °C et (e) (f) 2500 °C
La figure IV.7 montre des échantillons fabriqués selon les différentes puissances (30
W, 60 W et 90 W) et températures de préchauffage (1500 °C, 2000 °C, 2500 °C). Ils
présentent une bonne précision de forme. L’échantillon (60 W-2500 °C et 90
IRTES-LERMPS-UTBM 140 Q. LIU
Chaptire IV Préchauffage à haute température et analyse de fissure
W-2500 °C) fusionné excessivement est présent dans la figure IV.7 (h) (i), et des
traces de balayage évidentes sont observées sur la surface rugueuse. Le préchauffage à
une température de 2500 °C provoque un collage de la poudre sur le côté vertical,
comme montré sur la figure IV.7 (i), qui a affecté la précision de la forme.
Du fait de la limite de la gamme de températures de la caméra thermique
ThermaCAM SC 3000, une température inférieure à 600 °C ne peut pas être mesurée.
Bien que la température réduite à partir du point de fusion jusque au 600 °C, cela n’a
pas conduit à une grande déformation de l’échantillon, parce que la température de
l’échantillon et celle de la poudre l’entourant sont simultanément diminuées. Donc il
n’y a pas de grande différence de température entre la zone de fusion et la zone de
préchauffage. Ainsi, le préchauffage à haute température peut réduire la déformation
de l’échantillon.
La figure IV.9 montre la poudre préchauffée à 2000 °C. Certaines parties des
particules ont été frittées ensemble faiblement, mais la forme des particules n’a pas
changé. L’échantillon est intégré dans la zone préchauffée. Il existe plusieurs pores
circulaires dans la zone de frontière, le diamètre des pores est de 20-100 μm. La
vitesse de refroidissement rapide dans la frontière empêche l’échappement de l’air
dans le bain de fusion et ceci provoque des pores ronds. La largeur de cette région est
IRTES-LERMPS-UTBM 143 Q. LIU
Chaptire IV Préchauffage à haute température et analyse de fissure
Figure IV.9. (a) (b) microstructure de la poudre préchauffée à 2000 °C, (e) (f) frontière
de l’échantillon
Figure IV.10. (a) (b) (c) (d) : microstructures sectionnelles d’échantillon fabriqué par
laser de densité d’énergie faible (puissance 30 W et vitesse de balayage 4 m/s) avec
préchauffage à 2500 °C, (e) (f) : photo de la surface et du côté de l’échantillon fait à
30 W et la vitesse de balayage 4 m/s, avec préchauffage à 2500 °C
Si la vitesse de balayage du laser SLM est relativement rapide, par exemple avec un
échantillon fait à 30 W et une vitesse de balayage à 4 m/s tel que montré dans la
figure IV.10, l’adhérence entre les couches est faible, il existe de grands pores entre
les couches et la surface d’échantillon est rugueuse. Mais la précision de forme est
relativement bonne. La fissure ordonnée verticale n’existe plus dans ce cas. De
IRTES-LERMPS-UTBM 145 Q. LIU
Chaptire IV Préchauffage à haute température et analyse de fissure
nombreux trous ronds existent dans chaque couche. Cette microstructure indique que
le laser a fusionné une seule couche de poudre, et que les couches adjacentes ne
collent pas ensemble.
Pendant la fusion de la poudre céramique YSZ, premièrement, la plupart de l’énergie
du laser est absorbée par la couche extérieure. Deuxièmement, en raison de la gravité,
la poudre fondue est collée à la couche précédente. Mais si la vitesse est très rapide, la
poudre non fondue sera observée facilement entre les couches adjacentes, et ces zones
sont susceptibles de former des pores et des grandes fissures. La réduction de la durée
d’exposition et la puissance du laser peut donc réduire les fissures verticales à
l’intérieur de l’échantillon. Mais il existera un grand nombre de pores entre les
couches, et la densité relative et la résistance mécanique seront réduites.
Une nouvelle stratégie de balayage pour réduire encore l’apport d’énergie à chaque
balayage a été testée ; le laser SLM de 30 W balaye deux fois dans chaque couche
avec le préchauffage à 2500 °C. La figure IV.11 montre la microstructure de
l’échantillon. On peut constater que de minuscules fissures et des pores ronds sont
présents dans la section, et que le diamètre des pores est inférieur à 40 μm. La densité
relative de l’échantillon atteint 96 %. Cependant, la pièce fabriquée est légèrement
déformée, et l’épaisseur de la pièce est un peu limitée. Néanmoins, cette structure de
l’échantillon peut être utilisable pour certaines applications pratiques. Par conséquent,
la faible énergie du laser SLM et le préchauffage à haute température (2500 °C) sont
propices à la réduction de la fissure. Dans les études futures, l’optimisation du mode
de balayage sera l’objet de la recherche principale. Les pores arrondis indiquent aussi
que la céramique conserve un état liquide longtemps pendant le balayage.
Figure IV.12. Distribution des fissures dans la section verticale d’échantillon avec
préchauffage à différentes températures: (a) 1500 °C, (b) 2000 °C et (c) 2500 °C
refroidissement : la zone pré-fondue est à l’état liquide, donc elle peut être déformée
librement, et affaiblir de génération de fortes contraintes. La figure IV.14 explique la
cause de la disparition de la fissure. La couche de pré-fusion, formée lors de première
balayage de laser SLM, peut maintenir une haute température et affaiblir le gradient
de température lors du second balayage. Par conséquent, elle réduit les contraintes
mécaniques et conduit à la disparition de la fissure.
Tableau IV.4. Distribution des paramètres optimisés avec laser des différentes
puissances et préchauffage des différentes températures
IV.10 Bilan
après le premier balayage, peut maintenir une haute température, ce qui affaiblit le
gradient de température lors du second balayage. La faible contrainte résiduelle
conduit à la disparition de la fissure.
4, L’augmentation de la température du préchauffage à 1500 °C, 2000 °C et 2500 °C
est plus propice à la formation de cristal tétragonal.
5, Dans le cas de la même densité d’énergie théorique, une grande puissance du laser
et un long temps d’exposition peuvent réduire l’effet de refroidissement, et la
température mesurée sera légèrement plus élevée.
1, A travers les travaux de cette thèse, on peut constater qu’il est possible de fusionner
la poudre zircone stabilisée par yttrine avec un laser à fibre de longueur d’onde
d’environ 1 µm. La poudre de céramique peut être fondue complètement par le laser,
et le taux d’absorption est suffisamment élevée pour répondre à l’exigence de la
fabrication rapide.
2, Parmi les trois poudres testées, c’est la poudre la plus fine qui fusionne le plus
facilement et le plus complètement ; les pores irréguliers dans l’échantillon sont
réduits, et la densité relative de l’échantillon augmente. La poudre plus fine permet
d’augmenter la précision de forme également, car en réduisant la taille des particules,
les grosses particules sphéroïdisées n’existent plus à la frontière. En raison de
l’attraction électrostatique, la poudre mélangée de 9-22,5 μm (20% en masse) et de
22,5-45 μm (80% en masse) est très adaptée pour ce procédé.
3, Des fissures peuvent être observées dans la plupart des échantillons en raison de
contraintes mécaniques dues au retrait non homogène, à cause du refroidissement
hétérogène de la zone fusionnée. Les pores irréguliers et les fissures
verticales/horizontales sont les principales raisons de la réduction de la densité de
l’échantillon. Comme le temps de refroidissement est très court, l’air dans les
interstices de la poudre céramique ne peut pas complètement s’échapper, ce qui
conduit à de petits pores dans le centre de l’échantillon. Ensuite, il y a une grande
différence de température entre la zone fusionnée centrale et la frontière, et la vitesse
haute température ne s’arrêtera pas ; un nouveau dispositif sera mise en place afin
d’éviter de chauffer la trémie. Une autre solution parallèle devra être testée : un
plateau chauffant avec la dimension réduite, qui peut chauffer et maintenir la pièce à
une assez haute température. Dans ce cas, le processus de fabrication sera toujours
dans un environnement à haute température, et la formation de fissures sera réduite
pendant le refroidissement.
Deuxièmement, pour la compréhension du chauffage par laser, l’étude du mécanisme
d’interaction entre le laser et la poudre céramique est nécessaire. Nous allons étudier
la relation entre les conditions de fabrication et les performances de l’échantillon.
Pendant le préchauffage à haute température, le taux d’absorption de l’énergie doit
être mesuré et qualifié pour analyser l’efficacité de chauffage par le laser.
Troisièmement, la simulation numérique de la formation des fissures et de la
distribution de la température dans la zone de fabrication doivent être réalisée afin de
mieux comprendre les phénomènes et d’optimiser les conditions de fabrication.