Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Faculté de Physique
Département de Technologie des Matériaux
MEMOIRE
Présenté par
Mme : HOURI Nadia
La cellule solaire de type Grätzel ou cellule solaire sensibilisée par colorant est une
nouvelle technologie photovoltaïque, dont la fabrication est beaucoup moins couteuse et plus
propre pour l’environnement. Des rendements de conversion de plus de 11% ont été mesurés
et certifiés suite à d’intenses recherches ces quinze dernières années. Ce type de cellules
repose sur un oxyde semi-conducteur à large bande interdite sensibilisée par un colorant.
Dans ce contexte, des couches minces actives ont été élaborées à partir de trois types
d’oxyde semi-conducteur :TiO2, SnO2 et ZnO synthétisés par la technique de « Docteur
Blade » sur des électrodes TCO. Plusieurs paramètres d’élaboration de ces couches ont été
optimisés et après une série de caractérisation morphologique et structurale par (MEB, DRX)
de ces couches ayant permis de sélectionner celles les plus appropriées pour la conversion
photovoltaïque. Ces dernières ont ensuite été sensibilisées par deux types de colorants (jus de
framboise(Anthocyanine) et coumarin 343). L’étude des propriétés optiques de ces deux
colorants montre que le coumarin est le plus absorbant. Des cellules solaires à colorant ont
donc été réalisées à partir de ces oxydes, à l’aide d’un électrolyte quasi solide à base d’iodure
et des cathodes carbonées, puis différents paramètres de sensibilisation ont été optimisés afin
d’améliorer l’efficacité de la conversion photovoltaïque. Les mesures I-V sur les cellules
réalisées dans les conditions optimales montre que la cellule la plus performante de cette
étude est à base de ZnO sensibilisée par le coumarin 343 car le courant est passé de qqµA à
qqmA.
Mots clés : cellule solaire de type Grätzel, Docteur Blade, oxydes semi-conducteurs,
Colorant, sensibilisation.
Remerciements
à tous mes collègues du laboratoire « L.M.E.S.M » avec qui j’ai partagé ces années de post
graduation en particulier Y.LARBAH.
Dédicace
Figure III.2: Image MEB d’une couche de TiO2 avant recuit. ................................................. 47
Figure III.3: Le cycle de chauffage du four. ............................................................................ 48
Figure III.4: Images MEB d’une couche poreuse de TiO2 après recuit à 400°C. .................... 49
Figure III.5: Micrographie des résultats en % atomiques des spectres apparents dessus. ....... 50
Figure III.6: Diffractogramme de la poudre de TiO2. ............................................................. 51
Figure III.7: Le pourcentage de la phase rutile et l’anatase dans la poudre de TiO2. .............. 52
Figure III.8: Image MEB d’une couche poreuse de ZnO après recuit à 400°C. ...................... 52
Figure III.9: Image MEB de la poudre de ZnO. ....................................................................... 53
Figure III.10: Image MEB d’une couche poreuse de SnO2après recuit à 400°C. .................... 53
Figure III.11: Image MEB de la poudre de SnO2. .................................................................... 54
Figure III.12: Image MEB d’une couche de TiO2 sensibilisée par le jus de framboise. .......... 55
Figure III.13: Spectre d’absorption UV- visible du colorant: jus de framboise. ...................... 55
Figure III.14: Spectre d’absorption UV-visible du colorant: coumarin 343. ........................... 56
Figure III.15: Diagramme d’énergie à l’interface semi-conducteur / colorant (C343). ........... 57
Figure III.16: Variation du courant de court circuitet la tension de circuit ouvert en fonction
du temps d’immersion dans une cellule à base de ZnO/C343. ............................................... 58
Figure III.17: Image d’une couche de ZnO sensibilisée par le coumarin 343à....................... 59
Figure III.18: Variation du courant de court circuitet la tension de circuit ouvert en fonctiondu
temps d’immersion dans une cellule à base deTiO2/jus de framboise. ................................... 60
Figure III.19: Image d’une couche de TiO2 sensibilisée par le jus de framboise à ................. 61
Figure III.20: Spectre d’absorption UV- visible de l’électrolyte. ............................................ 62
Figure III.21: caractéristique I(V) de la cellule TiO2/C343 sous éclairement. ........................ 64
Figure III.22: caractéristique I(V) de la cellule TiO2/Framboisesous éclairement. ................. 64
FigureIII.23: caractéristique I(V) de la cellule ZnO/C343 sous éclairement. .......................... 66
Figure III.24: caractéristique I(V) de la cellule ZnO /Framboise sous éclairement. ................ 66
Figure III.25 :caractéristique I(V) de la cellule SnO2 /C343 sous éclairement. ....................... 67
Figure III.26: caractéristique I(V) de la cellule SnO2 /Framboise sous éclairement. ............... 68
Table des tableaux
Introduction générale
L’épuisement progressif des réserves naturelles en énergies fossiles (pétrole, charbon
et gaz naturel) associé aux besoins énergétiques croissants des populations humaines,
notamment dans les pays émergents, conduit à une augmentation des tarifs et des coûts
d'exploitation de ces énergies. En outre, leur utilisation massive et quasi-exclusive à l’échelle
planétaire engendre des problèmes environnementaux aigus et toujours plus nombreux
(pollution de l’air, des océans, des nappes phréatiques, effet de serre etc.…) affectant les
conditions de vie et la santé des populations. La recherche de source d’énergies renouvelables
et non polluantes constitue donc un des enjeux technologiques majeurs du XXIème siècle.
La conversion efficace de l'énergie solaire, dont la puissance reçue par la terre représente
environ 10 000 fois la puissance consommée dans le monde, en électricité est une solution
attrayante qui permettrait de résoudre une grande partie des problèmes énergétiques de la
planète . Actuellement, les cellules solaires les plus efficaces sont à base de silicium (99% du
marché) avec des rendements atteignant 25% en laboratoire [1]. Cependant, l’énergie
photovoltaïque est à ce jour la plus coûteuse et une des moins utilisées, d’où la nécessité de
développer de nouveaux matériaux moins coûteux et mettant en œuvre des techniques elles-
mêmes peu onéreuses. Parmi les voies possibles, l’utilisation de matériaux organiques semi-
conducteurs est une des plus prometteuses.
Dans ce contexte, la photosensibilisation d’oxydes semi-conducteurs par des
molécules organiques ou métallo-organiques a initialement démontré son fort potentiel. Ainsi,
Grätzel et al. ont montré, en 1991, qu’une cellule photoélectrochimique à base de dioxyde de
titane (TiO2) nanocristallin et nanoporeux photosensibilisé par un complexe polypyridyle de
ruthénium permettait de convertir l’énergie solaire en électricité avec un rendement de l’ordre
de 8% [2]. Ces cellules ont ensuite été améliorées et les rendements atteignent désormais plus
de 11% en laboratoire [3]. Cependant ces systèmes présentent encore certaines limitations
en particulier du fait de nombreux phénomènes de recombinaison et de problèmes de stabilité
sous lumière UV liés aux propriétés du TiO2 ; ainsi que des problèmes de fuites et de
corrosions liées à l’électrolyte liquide utilisé. Bien qu’à ce jour, le TiO2 est l’oxyde semi-
conducteur conduisant aux meilleures performances [4] ; cependant des approches
alternatives ont été développées concernant les électrodes poreuses, en utilisant d'autres
oxydes métalliques tels que SnO2 et ZnO [5].
2
Introduction générale
Certaines de ces limites ont été surmontées par le remplacement de l'électrolyte liquide par
des liquides ioniques, ou quasi-solide et solide [6].
Le but de ce travail, a été le développement de cellules solaires à colorant (DSSC : Dye
sensitized Solar Cells), à base d’électrodes nanocristallines et poreuses d’oxydes
métalliques tels que TiO2- SnO2- ZnO. Leur sensibilisation a été effectuée par des
colorants organiques (le comarin 343, jus de framboise). L’électrolyte liquide couramment
appliqué dans ce type des cellules, est remplacé par l’électrolyte quasi-solide.
L’obtention de rendements de conversion énergétique significatifs nécessite l’optimisation
de la morphologie des électrodes réalisées, le colorant et l’électrolyte.
Ce mémoire est organisé en trois chapitres :
Le dernier chapitre présente l’ensemble des résultats expérimentaux de cette étude. Les
propriétés des couches minces et les colorant sont discutées en fonction des paramètres
expérimentaux .Les performances photovoltaïques des cellules sont ainsi discutées en
fonction de la nature de semi conducteur (TiO2-SnO2- ZnO) et de la nature du colorant utilisé.
Finalement nous proposerons quelques perspectives de travail pour une meilleure efficacité.
3
Introduction générale
Références bibliographiques
[1] M .Boucharef , « Réalisations et caractérisations optoélectronique de cellules solaires
Hybrides à colorants à base de ZnO »,Thèse doctorat ,Univ. Mentouri-Constantine, 2010.
[3] M. Gratzel, « Conversion of sun light to electric power by nanocristalline dye sensitised
solar cells», J. Photochem. Photobiol. A: Chem., vol. 164, n° 1-3, p.3-14, 2004.
[6] Ferrere.S, Zaban.A and Gregg. B A, « Dye sensitization of nanocrystalline tin oxide by
perylene derivatives», J. Phys. Chem. B 101 4490 , 1997.
4
Chapitre I
Cellules solaires sensibilisées par
Colorant (Cellules de Grätzel)
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
I.1.1. Historique
Le soleil reste la plus grande source d’énergie pour notre planète même si elle est
intermittente. Aujourd’hui, les populations ont saisi l’intérêt du soleil et de la capture de son
énergie afin de la transformer en énergie électrique. Le besoin croissant d’énergie dans le
monde conduit à un épuisement progressif des réserves d’énergie fossiles et à une
augmentation de la pollution liée à leur utilisation. Il s’avère donc nécessaire de rechercher
de nouvelles sources renouvelables d’énergie.
Parmi celles-ci, l’énergie solaire représente une alternative intéressante à condition de savoir
la capturer, la transformer et la stocker. Les dispositifs photovoltaïques sont utilisés pour
transformer l’énergie solaire en électricité.
En 1839, le physicien français Alexandre Edmond Becquerel a découvert «L’effet
photovoltaïque » par l’observation de la différence de potentiel apparaissant entre deux
électrodes de platine immergées dans un liquide contenant un sel d’halogénure de métal
lorsque le dispositif était éclairé. [1]
La première cellule solaire à base de sélénium fut fabriquée par Charles Fritts en 1883.
Mais jusqu’à la secondaire guerre mondiale, cette découverte reste une curiosité de
laboratoire, et ce, jusqu’en 1954 lorsque trois chercheurs des laboratoires Bell Labs aux
Etats-Unis développent une cellule solaire à base de silicium présentant un rendement de
conversion de 6%. [2]
En 1958, les premiers satellites alimentés par des cellules solaires sont envoyés dans
l’espace. Ce développement notable est stimulé par le financement des gouvernements
pour améliorer les cellules solaires et pour encourager l’utilisation d’énergies
renouvelables suite aux chocs pétroliers de 1973 et 1980. Depuis cette crise, le marché
photovoltaïque (PV) est en permanent essor du fait des rendements croissants et de la
diminution régulière des coûts de production (Figure I-1).
6
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
8
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Aujourd’hui, le spectre AM1.5G définit la norme choisie pour déterminer les performances
des cellules solaires de façon universelle. Il est donc nécessaire de reproduire en laboratoire
ce spectre AM1.5G du mieux possible en utilisant un simulateur solaire calibré pour
compenser les différences spectrales entre le spectre solaire réel et celui de la lampe utilisée
pour le reproduire .
9
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
La tension de circuit ouvert Vco : Il s’agit du potentiel maximum que la cellule peut fournir,
lorsque le courant est nul.
Dans le cas des cellules de Grätzel, le Vco correspond à la différence entre le potentiel
d'oxydo-réduction du médiateur oxydé et le niveau de Fermi du semi-conducteur.
Le facteur de forme FF: Il s’agit d’un rapport qui rend compte de la qualité de la forme de la
caractéristique courant-tension. Il est défini par la relation suivante :
Ou 𝐼𝑚𝑎𝑥 et 𝑉𝑚𝑎𝑥 représente le couple intensité-tension pour lequel la puissance délivrée par
la cellule est maximale. Le facteur de forme théorique est compris entre 0,25 et 1. Le facteur
de forme peut aussi donner des informations sur la qualité des interfaces matériau-électrode.
Lorsque sa valeur descend en dessous de 25%, cela traduit généralement la présence d’un
contact non-ohmique ou d’une couche oxydée et/ou isolante à l’interface matériau-électrode.
10
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
L’efficacité maximale de conversion d’une cellule n’a de signification que pour une
distribution spectrale et une intensité donnée. L’illumination standard la plus communément
utilisée, et celle qui sera systématiquement utilisée dans ce travail, correspond au standard
AM1.5.
11
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
I.1.4.1. Le silicium
a. Le silicium monocristallin
12
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
b. Le silicium poly-cristallin
Cette méthode est moins couteuse d’un point de vue énergétique mais aussi financier.
Les cellules poly-cristallines supportent mieux la présence d’impuretés que les cellules
monocristallines. On utilise donc généralement du silicium de moindre pureté, moins onéreux
mais aussi nécessitant moins d’étapes de fonte/purification et donc moins d’énergie.
Le silicium poly-cristallin est souvent produit en jetant du silicium fondu dans un creuset. En
contrôlant la vitesse de refroidissement on peut facilement contrôler la taille des cristaux
formés lors de la solidification.
La société japonaise Mitsubishi a établi en février 2010 un nouveau record pour ce matériau
(cellule 15*15cm) avec un rendement de 19,6% obtenu en laboratoire.
Ces cellules sont généralement utilisées pour les applications de type toiture car elles sont
moins onéreuses que les cellules monocristallines et possèdent un meilleur retour sur
investissement.
13
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Les rendements maxima atteints sont de l’ordre de 10% au niveau industriel. Son principal
inconvénient provient de la dégradation de ses performances avec le temps passé sous
éclairement. Des solutions technologiques permettent cependant de s’affranchir de cette
dégradation et de marier les avantages de cette technologie avec d’autres (exemple de la
structure HIT de Sanyo). [9]
14
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Les cellules à base de matériau chalcopyrite quaternaire comme les CIGS (pour
Cu (Ga, In) (Se, S) possède également des performances extrêmement intéressantes : le
Zentrum fur Sonnenenergie und Wasserstoff-Forschung (ZSW) a annoncé à la presse en
mai 2009 une efficacité record certifiée par le Fraunhofer Institut de 19,6%. Il s’agit d’un
record pour des cellules de cette taille et produites sur un pilote de semi industrialisation.
Ces deux voies en ont ouvert une troisième.
L’impact environnemental d’une cellule doit être pris en compte lors de sa fabrication.
Tenter de régler le problème de l’approvisionnement en électricité propre (du point de
Vue émission de gaz a effet de serre) en utilisant des matériaux toxiques ou non recyclables
n’est pas une option: c’est ce qui limite les cellules CdTe dans leur développement, par
exemple.
Un autre facteur limitant peut être la disponibilité des matériaux. Ainsi un des inconvénients
majeurs des cellules CIGS provient du fait que le sélénium, l’indium et le gallium sont des
matériaux dont les ressources sont limitées. Cela entraine évidemment des couts de
fabrication plus importants car ces matériaux étant rares, ils sont chers.
C’est pour répondre a ces deux problématiques qu’une équipe de recherche de l’université de
Chicago en collaboration avec IBM travaille sur des cellules a la fois dépourvues d’éléments
dangereux pour la sante ou l’environnement et dont les ressources sont relativement
importantes. Ces cellules dites CZTS (pour cuivre, zinc, étain et soufre) permettent d’atteindre
des rendements de prés de 10% en laboratoire. [7]
15
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
16
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
On définit ici des cellules hybrides, alliant des matériaux organiques ou métallo-
organiques qui sont greffés sur des matériaux inorganiques et un électrolyte, ceci permettant
de générer et de conduire des charges vers un circuit extérieur sous illumination. Ces cellules
sont nommées les "cellules de Grätzel "porte le nom de son créateur, le chimiste suisse
Michael Grätzel, professeur à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne ou Les cellules
nanocristallines à colorant ou DSSC (dye-sensitized solar cells). C’est ce concept qui nous
intéresse particulièrement dans cette thèse et qui sera développé dans la seconde partie de ce
Chapitre.
I.2.1. Historique
17
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Pour cette invention, Michael Grätzel a déjà remporté de nombreux prix, notamment le
Millenium Technologie Prise en 2010 ou le prix Balzan en 2009. Cette nouvelle
technologie s’appuie sur la combinaison de deux matériaux : un colorant ou Dye et un semi-
conducteur. La cellule présentée dans ce travail permettait d’obtenir un rendement de
conversion de l’ordre de 11% [12] pour un spectre solaire AM1.5G. Cette découverte de
principe a permis à la technologie des cellules solaires à colorant de se développer de manière
incroyable. Le nombre de publications parues par an sur ces cellules a subi une croissance
exponentielle depuis 1991comme en atteste la Figure.
La cellule utilisée par Grätzel est représentée schématiquement sur la Figure I.14.
18
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
I.2.2.1. Le verre-TCO
Dans la grande majorité des travaux réalisés sur les DSSC, le semi-conducteur est
déposé sur un verre à la surface duquel une couche d’un oxyde métallique conducteur et
transparent a été déposée (TCO, « thin conductive oxide »). Dans le domaine des DSSC, il
s’agit généralement d’une couche d’oxyde d’étain dopé au fluor (SnO2:F, FTO) mais quelques
études ont aussi été réalisées avec l’oxyde d’indium dopé à l’étain (In2O3:Sn, ITO) [14]. Ce
verre-TCO doit être à la fois très transparent afin de laisser entrer plus de lumière possible
dans la cellule et très conducteur pour pouvoir transporter le courant électrique lors du
fonctionnement de la cellule. Il faut donc trouver un compromis sur l’épaisseur de la couche
d’oxyde conducteur car plus elle est épaisse plus elle sera bonne conductrice mais moins elle
sera transparente.
Le dioxyde de titane existe sous plusieurs formes dont les trois principales sont
l’anatase, le rutile et la brookite. Seuls l’anatase et le rutile présentent un intérêt
technologique. Le tableau (I.1) résume les données de ces deux phases. Le dioxyde de titane
(TiO2) est un semi-conducteur de large bande avec un gap d’environ 3,2 eV et dont le bas de
la bande de conduction se situe à environ -0,5 V par rapport à l’électrode normale à
hydrogène (ENH).
19
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Le SnO2 est également un semi-conducteur de large bande, pouvant être utilisé dans ce
type de dispositif. C est en effet un meilleur accepteur d’électrons que TiO2 (BC plus basse
d’environ 0,5 eV), un oxyde plus stable chimiquement et photo chimiquement (du fait de sa
plus large bande interdite de ~3,7 eV), et sa conductivité peut être augmentée par dopage.
Cependant, en dépit de ces avantages, les performances des cellules à base de SnO2 sont à ce
jour bien inférieur à celles obtenues avec le TiO2, la majeure partie des travaux rapportant
des rendements de l’ordre du pourcent, avec cependant une équipe ayant récemment décrit
une performance de 4,4% .Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer ce
comportement : i) la masse effective des électrons dans SnO2 est plus faible et permet aux
électrons piégés dans des états intermédiaires de se recombiner avec le médiateur oxydé ; ii)
le caractère s de la BC de SnO2 rend moins efficace l’injection depuis un niveau de type π*
des colorants couramment utilisés, iii) la BC est environ 0,5 eV plus basse que celle du
TiO2, induisant des potentiels de circuit ouvert beaucoup plus faibles. [16]
Le ZnO est l'oxyde le plus employé après TiO2 pour les applications photovoltaïques
grâce à une plus grande mobilité des électrons (200-300 cm ² V-1 s-1 contre 0,1 cm ² V-1 s-1
pour le TiO2) et à une large bande avec un gap d’environ 3,2 eV dont le bas de la bande de
conduction se situe à environ -0,5 V/ENH, comme pour le dioxyde de titane.
La masse effective des électrons est de 0,3 me [17], indiquant une densité d’état plus faible
que dans le cas du TiO2, la densité d’état de ce dernier étant 190 fois supérieure.
20
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Structure
cristallographique
Ti O O Sn
Ti O O Zn
Hexagonal
Structure Quadratique Quadratique Quadratique
würtzite
a=3,2499
paramètres de a = b = 3,784 a = b = 4,549 a =b= 4,737
c=5,2060
maille (Å) c = 9,514 c = 2,959 c = 3,186
Densité 3,89 4,27 6,92 5 ,6
Ions en surface Ti4+ Ti4+ Sn4+ Zn2+
Indice de
2,57 2,75 2,093 2,008
réfraction
Masse effective
10 me 10 me 0 ,3 me 0 ,3 me
des électrons
Gap(eV) 3,2 3,0 3,7 3,2
I.2.2.3. Le colorant
I.2.2.3.1. Généralités
Le colorant est l’élément photo-actif qui absorbe la lumière incidente et génère par
suite la paire électron-trou de charges libres. Le colorant idéal doit absorber la plus grande
partie du spectre solaire et permettre une injection efficace de l’électron dans la bande de
conduction du semi-conducteur (pour cela, l’état excité de la molécule de colorant absorbante
devrait être positionné au-dessus du bord de la bande de conduction du semi-conducteur) tout
en présentant une grande stabilité photochimique. En outre, il doit aussi porter des groupes
carboxylate ou phosphonate pour pouvoir se greffer de façon efficace à la surface de la
21
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
couche poreuse de semi-conducteur. Dans l’idéal, un colorant efficace doit présenter une
densité électronique dans l’état excité localisée vers le groupement d’ancrage, de sorte à
orienter favorablement l’injection électronique vers l’oxyde métallique. Ces configurations
permettent de déterminer, à partir de la structure d’un colorant donné, sa configuration
énergétique et les densités électroniques des états HOMO (Highest Occupied Molecular
Orbital ou plus haute orbitale moléculaire occupée) et LUMO (Lowest Unoccupied Molecular
Orbital ou plus basse orbitale moléculaire vide). [18]
Selon M. Grätzel, les colorants qui se rapprochent le plus de ces conditions sont à base
de ruthénium et d’osmium. Historiquement, ce sont donc les complexes métallo-organiques
de ruthénium qui ont les premiers montré leur fort potentiel pour cette application. [21] En
jouant sur le nombre de groupement matériaux (groupements bi-pyridine, thiocyanates) et sur
le nombre de fonctions d’ancrage (fonctions acides carboxyliques), ces colorants ont montré
des rendements supérieurs à 10% et restent des colorants de référence dans le domaine. On
peut ainsi citer les colorants historiques N3 et N719 « cis-bis (isothiocyanato) (2,2'-bipyridyl-
4,4'-dicarboxylato) (2,2’-bipyridyl4,4’-di-nonyl) ruthenium(II) » (voir Figure I-16),
conduisant à des rendements de près de 11% [12]. Néanmoins, l’utilisation de métaux lourds
et onéreux comme le ruthénium a conduit depuis une dizaine d’année au développement de
colorants tous organiques.
22
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Figure I.16 : Structures chimiques des colorants à base de Ruthénium (N3 et N719). [12]
Les colorants organiques possèdent l’avantage de ne pas contenir de métal. Ils sont
donc apriori moins chers et plus facilement recyclables. Un autre avantage des colorants
organiques correspond à leur très fort coefficient d’absorption comparé aux complexes
métallo-organiques. Certains colorants conduisent à des rendements de conversion atteignant
6,8% (à comparer à 7,5-7,7% pour le N3 dans les mêmes conditions) [22]. Plusieurs grandes
familles de colorants organiques ont été développées à ce jour comme :
1. Coumarine et dérivés
23
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
2. Les Anthocyanines
Sont des pigments naturels des feuilles, des pétales et des fruits, situés dans les
vacuoles des cellules, solubles dans l'eau, allant du rouge orangé au bleu pourpre dans le
spectre visible.
Les anthocyanines sont présents dans un certain nombre de végétaux tels que framboise noir
et rouge, myrtille, mûre, cerise, raisin noir, prune, etc. La molécule d’anthocyanine possède
un groupement d’ancrage permettant une forte adsorption sur la surface.
Leur solubilité en milieu aqueux et leur absence de toxicité font des anthocyanines des
colorants naturels susceptibles de remplacer les colorants métallo-organiques. [25]
3. Autres colorants
D’autres colorants organiques ont été étudiés, tels que :
- La famille des indolines ont montré des rendements très élevés de plus de 9% en cellule
liquide conventionnelle. [26]
-La famille du pérylène a été intensément étudiée dans différents domaines de recherche, du
fait de la stabilité chimique, thermique et photochimique de ces composés. De plus, ils
absorbent fortement dans le visible. [18]
-Les caroténoïdes : Ces molécules sont responsables des pigments jaunes, oranges ou rouges
de légumes et de fruits.
a) b)
24
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
I.2.2.4. L’électrolyte
La contre électrode va fermer la DSSC. Son rôle est de récupérer l’électron qui a été
injecté par le colorant et de régénérer la forme réduite de la paire redox à partir de la forme
oxydée fermant, ainsi, le circuit électrique de la DSSC. C’est le platine qui est principalement
utilisé comme contre électrode car ce métal offre une surtension très faible (quasi nulle) à la
réduction de I3- en I-. Il limite ainsi la perte de tension aux bornes de la cellule. La contre
électrode est fabriquée en grillant à 385°C un sel de platine (H2PtCl6) sur du verre-FTO. Cette
méthode permet de minimiser la quantité de platine utilisée (environ 5 nmol/cm²) car ce métal
est onéreux [27].
25
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Le principe de fonctionnement des cellules sensibilisées basées sur l’oxyde de titane TiO2
comme semi-conducteur est inspiré du phénomène de photosynthèse (illustré sur la Figure
(I.18)).
La conversion photovoltaïque dans ce type de cellules, est initiée par l’absorption des photons
incidents par le colorant (1), qui les font passer de leur état d’énergie fondamental S à un état
électroniquement excité S*(2). A l'excitation, un électron est levé à partir du niveau HOMO au
niveau LUMO ce qui permet d’injecter les électrons dans la bande de conduction de l’oxyde
de titane (TiO2) pourvu que la LUMO du sensibilisateur se situe à une énergie supérieure au
bas de la BC du semi-conducteur.
26
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Les électrons après l’injection circulent dans les couches poreuses TiO2 vers l’électrode
transparente conductrice TCO (3) (électrode négative ou anode). Ensuite traversent le circuit
extérieur (CE) et sont transférés à la contre électrode (électrode positive ou cathode) (4).
L’électrolyte contenant un couple redox iodure/tri iodure (I3-/3I-) reçoit les électrons, le tri
iodure est réduit à son tour à la contre électrode (5). Le cycle est fermé par une réduction du
colorant oxydé par l'iode I- dans l'électrolyte (6). La tension maximale débitée correspond à la
différence entre le potentiel d'oxydoréduction du médiateur oxydé et le niveau de Fermi du
semi-conducteur.
Le cycle de fonctionnement peut être résumé dans la terminologie de réactions chimiques
suivantes:[28]
Parmi tous les mécanismes de transfert de charge, il y’a ceux qui sont
nécessaires pour le fonctionnement de la cellule et ceux qui sont au contraire néfaste.
La figure I-19 résume les différents processus de transfert électronique dans une cellule de
DSSC.
27
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
Figure I.19: Diagramme schématique des différents processus de transfert de charge dans
une cellule de DSSC. [3]
L’injection des électrons dans la bande de conduction du semi-conducteur est l’un des
processus les plus importants pour le bon fonctionnement de la DSSC. Pour que ce transfert
se réalise il faut d’abord que le niveau énergétique de l’état excité du colorant soit plus élevé
que le niveau supérieur de la bande de conduction du semi-conducteur.
Le taux d’injection des électrons dépend de paramètres tels que la longueur de séparation
entre le donneur et l’accepteur d’électrons, la densité de l’accepteur, et le couplage
électronique entre le colorant et le semi-conducteur. Pour le colorant N3 adsorbé sur le TiO2,
le temps d’injection est de l’ordre de femto second (10-13-10-12 s). [29]
La régénération du colorant oxydé se fait par I-en 10-8 s, ce qui est plus rapide que la
recapture de l’électron par le colorant (10-4 s environ). De ce fait, une régénération rapide du
colorant oxydé contribue à une séparation de charge efficace.
Les électrons dans le semi-conducteur ne sont pas mis en mouvement par un champ
électrique comme dans les cellules solaires à base de silicium. En effet, les dimensions du
semi-conducteur sont trop faibles (des particules d’environ 15 nm) pour qu’un champ
28
Chapitre I : Cellules solaires sensibilisées par colorant (Cellules de Grätzel)
électrique puisse exister [30]. Ainsi le transport des électrons dans le semi-conducteur se fait
par diffusion sous l’effet du gradient de densité électronique, le temps de diffusion
caractéristique étant de l’ordre de la milliseconde.
I.2.4.5. Recombinaison entre les électrons injectés et les ions I-3(courant d’obscurité)
La recombinaison des électrons injectés avec les ions tri-iodure (I3-) sur le semi-conducteur
(figure I.19), encore appelée courant d’obscurité, est un processus néfaste pour la DSSC.
I3- + 2e- (S-C) 3I- (I.8)
Cette réaction peut aussi se passer sur le substrat conducteur puisque le semi-conducteur ne
recouvre pas complètement sa surface.
Le courant d’obscurité contribue à la dégradation des performances photovoltaïque desDSSC.
La Vco est obtenue ont utilisant le courant d’injection Iinj comme représenté par l’équation
suivante, par analogie à la jonction p-n :
𝐾𝑇 Iinj
Vco= ln[ +1] (I.9)
𝑞 𝐼0
I0 est le courant d’obscurité.
Le courant d’obscurité est supposé prendre place à l’interface SC/électrolyte où le colorant
n’est pas adsorbé. Différents moyens peuvent être employés pour supprimer ce courant, à
commencer par travailler avec une concentration en I3-très faible (10 fois plus faible que celle
en iodure). Il est aussi possible de bloquer l’accès d’I3- à la surface en co-adsorbant des
molécules sur la surface avec le colorant. Il peut s’agir soit de molécules, telles que les
dérivés de l’acide cholique, adsorbées en même temps que le colorant, soit des
molécules ajoutées à l’électrolyte qui vont s’insérer dans les sites de surface laissés vacants
par le colorant dont la tert-butylpyridine est un exemple. [31]
29
Chapitre II
Démarche expérimentale
Chapitre II : Démarche expérimentale
Ce chapitre est divisé en deux grandes parties. La première est consacrée aux
différentes étapes de réalisation des électrodes poreuses de (TiO2, SnO2 et ZnO), puis des
cellules solaires sensibilisées par deux types de colorants organiques (jus de framboise et le
coumarin 343) utilisant un électrolyte sous forme d’un gel et à base d’iodure. La deuxième
partie présente les moyens de caractérisation utilisés pour déterminer les propriétés des
matériaux et les performances des cellules solaires élaborées.
La solution est constituée en général par un précurseur, un solvant (en général un alcool),
parfois un catalyseur (acide ou basique) et de l’eau. Chaque composé est dosé de façon très
précise, car les propriétés du gel en dépendent. La nature du matériau souhaité impose le
précurseur. Le choix du solvant et du catalyseur est alors dicté par les propriétés chimiques du
précurseur. Ce dernier étant le composé central de la solution [2].
31
Chapitre II : Démarche expérimentale
La solution colloïdale de TiO2 est préparée avec une poudre de TiO2commerciale fournis
par la société Panreac Quimica (Barcelona-Espagne) avec une pureté 99%, cette poudre est bien
broyé avec un mortier afin d’obtenir la taille nanométrique, puis en ajoutant progressivement le
solvant qui est l’acide acétique (C2H4O2) diluée (PH = 3-4) avec des proportions contrôlées [3].
L’équation chimique de la réaction :
Acétate de titane
L’utilisation d’un additif polymérique le poly-éthylène glycol (PEG) est nécessaire afin de générer
la porosité du film déposé, et pour augmenter sensiblement la viscosité de la solution et permettre
le dépôt de film poreux épais qui entraine une fixation supérieure de molécules de colorant.
Le PEG 2000 sa formule: C2nH4n+2On+1, dissout dans le solvant (acide acétique) est ajouté à la
solution avec un rapport massique TiO2 : PEG de (8 :1) [4].
La solution colloïdale réalisée à la température ambiante et sous agitation magnétique avec
une vitesse modérée. Le temps d’agitation est jusqu’on atteint un seuil de gélification.
(Figure II .1).
a b
à
)
Figure
) II.1: a)mortier pour le broyage .b) agitation magnétique de la solution.
°
)
II.1.1.2.2. Préparation de la solution de ZnO
32
Chapitre II : Démarche expérimentale
Les précurseurs : ZnO en poudre bien broyé (taille nanométrique), et du PEG dissolvent dans
l’acide acétique (C2H4O2) diluée avec des proportions contrôlées. La poudre de ZnO utilisée,
fournis par la société Biochem chemopharma (Georgia-USA) avec une pureté de 99%.
L’équation chimique de la réaction :
Acétate de Zinc
Acétate d’étain
On a utilisé de l’acide acétique diluée comme solvant, pour rendre la solution acide et ainsi
avoir un oxyde semi-conducteur chargé positivement pour qu’il puisse se lier au colorant,
qui est lui négatif.
Des nombreuses méthodes de dépôt ont été explorées. On peut citer la technique
d’étalement« Doctor Blade » ou «roll-coating» [4], par sérigraphie « screen printing », par
pulvérisation « spray » ou à la tournette « spin coating ». On a réalisé le dépôt par la méthode
de « Doctor Blade » parce qu’elle est simple, ne demande pas des appareils et les pertes en
matériaux sont minimales contrairement au spin coating. De plus, Ding et al. ont démontré
que l’utilisation de cette méthode peut permettre d’améliorer le facteur de remplissage de
couches épaisses (5 µm) par rapport à un dépôt à la tournette [5]. C’est un procédé qui a
également fait preuve dans la littérature de sa capacité à produire des cellules performantes.
33
Chapitre II : Démarche expérimentale
Figure II.3: Les étapes de dépôt de nos couches par la méthode de « Doctor Blade».
Les films préparés doivent ensuite subir un traitement thermique pour assurer une bonne
adhésion du film au substrat, établir de nombreuses connections entre les nanoparticules et, enfin,
cristalliser les particules de l’oxyde semi-conducteur [7]. Les études effectuées par ATG-SM sur
les solutions de dépôt montrent que l’ensemble des résidus organiques ont été éliminés après
traitement à 350°C sous air.
34
Chapitre II : Démarche expérimentale
Après séchage à température ambiante pendant 10 à 15 minutes et retrait des bandes de ruban
adhésif permettant de délimiter la zone de dépôt, les films ont été calcinés sous air.
Différents paramètres de recuit ont été testés, température de recuit, temps de maintien, temps
de montée en température et la durée de refroidissement, afin d’optimiser les propriétés
physiques des couches poreuses obtenues.
Dans le but de mieux contrôler le refroidissement, paramètre très important, nous avons
échangé le four (PROTHERME) par un four programmable.
Les équations chimiques des réactions qui se passent dans le four pour les trois types des
couches (TiO2, SnO2 et ZnO).
a b
Nos couches de (TiO2, SnO2 et ZnO) ont été calcinés dans les mêmes conditions optimales
Suivantes :
35
Chapitre II : Démarche expérimentale
a b
Figure II.5: Trempage de l’anode dans le colorant .a) jus de framboise. b) le coumarin343.
Les électrodes poreuses sont immergées dans la solution de colorant. Les paramètres des
sensibilisations étudies sont : la température du colorant et le temps d’immersion.
Les électrodes sont ensuite rincées délicatement à l’éthanol afin d’éliminer l’excès de colorant
non adsorbé.
36
Chapitre II : Démarche expérimentale
D’âpres la bibliographie [9], et les nombreux problèmes dues aux électrolytes de type
liquide (séchage, faible tension et limite à la durée de vie) nous avons décidé de réaliser un
électrolyte de type gel (quasi-solides) à base d’iode. La gélification peut être obtenue en
ajoutant du PEG (Polyéthylène glycol) sans variation de la composition de l’électrolyte
liquide.
La composition optimale de cet électrolyte est la suivante [1].
- 0,5 M de I– sous forme d’iodure de potassium(KI).
- 0,05 M de I2.
-Solvant : éthanol.
-Polyéthylène glycol (PEG 2000) +Polyvinyle pyrrolidone (PVPK-10).
En mélangeant le tout dans un bécher et porté à 65°C durant 5h sous agitation magnétique.
II.1.4. La contre-électrode
La recombinaison de l’électrolyte par la contre électrode (la cathode) doit être plus
rapide que la recombinaison du colorant par les électrons injectés. C’est pour cette raison que
l’on dépose un catalyseur en surface de la lame conductrice. Le catalyseur qu’on a utilisé est
un simple dépôt d’un fin film de carbone sur la face conductrice de la lame TCO. [3]
37
Chapitre II : Démarche expérimentale
38
Chapitre II : Démarche expérimentale
L’analyse par diffraction des rayons X est une méthode de caractérisation non
destructive qui permet de déterminer la nature et l’organisation des phases cristallines
présentes au sein d’un matériau. Elle a été utilisée dans notre étude pour la caractérisation
structurale de la poudre de TiO2.
La technique de diffraction de rayon X consiste à mesurer l’intensité d’un faisceau de rayon X
diffracté par un échantillon cristallin. Dans le cas où les dépôts sont cristallises, des maxima
d’intensités diffractées sont visibles en fonction de l’angle d’incidence du faisceau,
caractéristiques des familles de plans réticulaires des cristaux analysés.
39
Chapitre II : Démarche expérimentale
Ces familles de plans sont repérées par les indices de Miller (h k l). Il correspond à chaque
famille de plans une distance inter réticulaire dhkl qui est déduite de la loi de Bragg.
𝟎,𝟗𝛌
𝑫 (𝒏𝒎) = (II.11)
𝛃𝐜𝐨𝐬𝛉
Avec D la taille des cristallites (nm), 𝞴 la longueur d’onde incidente (nm), B la largeur
angulaire à mi-hauteur du pic (rad), θ l’abscisse du pic (rad) et 0,9 est une constante
𝒍𝒏𝟐 𝟏/𝟐
numérique obtenue par la relation 2( ) [10]. Les analyses ont effectuées sur un
𝝅
diffractomètre disponible au Laboratoire d’Equipe Nano Form, Institut Carnot de Bourgogne,
Université de Bourgogne Dijon France, en utilisant la géométrie Bragg Brentano (θ-2θ). La
radiation X utilisée est la raie Kα d’une anticathode en cuivre (λCu Kα1 = 1,54056 Å).
40
Chapitre II : Démarche expérimentale
Une source poly-chromatique (émettant dans l’UV ou le visible) est placée devant un prisme.
Ce système dispersif va décomposer et focaliser le rayonnement sur une fente d’entrée du
Mono-chromateur. Les λ sont sélectionnées par rotation de l’unité de dispersion.
Un directeur de faisceau est placé sur le trajet optique, près de la source lumineuse
monochromatique. Il fait alterner le trajet de la lumière entre un trajet optique de référence et
un trajet optique d’échantillon.
Le détecteur est relié à un enregistreur qui permet de tracer un spectre d’absorption de
l’échantillon analysé.
La soustraction du blanc est faite automatiquement par le logiciel de traitement. Les spectres
d’absorption optique des colorants et d’électrolyte sont réalises au moyen d’un
spectrophotomètre à double faisceau OPTIZEN-VIEW.
L’épaisseur des dépôts est mesurée à l’aide d’un profilomètre mécanique de type
(DEKTAK 6M). Le principe de la mesure repose sur un palpeur à pointe en diamant se
déplace à vitesse constante linéairement sur la surface de la couche mince.
Ce palpeur, tout en restant en contact permanent avec l’échantillon, subit un mouvement
vertical dont l’amplitude est enregistré électroniquement. L’épaisseur des couches est
déterminée lorsque le palpeur effectue un saut causé par une marche créée pendant le dépôt.
41
Chapitre II : Démarche expérimentale
42
Chapitre II : Démarche expérimentale
V : Voltmètre.
43
Chapitre III
Résultats et discussions
Chapitre III : Résultats et discussions
Dans ce chapitre, nous présentons tout d’abord l’optimisation des couches minces de
TiO2, SnO2 et ZnO en montrant l’influence de l’additif polymérique sur la porosité et les
paramètres optimaux de recuit, puis leurs caractéristiques morphologiques et la propriété
structurale de la poudre de TiO2. Ensuite nous présentons les propriétés optiques du colorants
et de l’électrolyte, puis nous étudierons les paramètres de sensibilisation afin d’optimiser le
colorant.
Enfin, les caractéristiques I-V des différentes cellules solaires réalisées à partir de différentes
couches poreuses (TiO2, SnO2 et ZnO) et différents colorants. Les performances
photovoltaïques de ces cellules seront discutées et comparées.
Les couches poreuses de semi-conducteur (TiO2, SnO2 et ZnO) sont déposées par la
méthode de «Doctor Blade» à partir de formulations des précurseurs contenant les nanocristaux de
semi-conducteur dispersés dans un solvant, ainsi un additif polymérique (dans notre cas le
polyéthylène glycol (PEG)).
Dans cette étude, nous avons choisi l’acide acétique (C2H4O2) diluée: PH = 3-4, avec des
proportions contrôlées. Ce solvant rendre la solution acide et ainsi avoir un semi- conducteur
chargé positivement pour qu’il puisse se lier au colorant, qui est lui négatif. Les
concentrations sont choisies après plusieurs modification de la quantité de la poudre de semi
conducteur, la quantité d’acide acétique, le temps d’agitation jusqu’on on obtient un gel.
45
Chapitre III : Résultats et discussions
La porosité de la couche de TiO2 (Figure III.1.a) due à l’élimination des espèces organiques
du solvant lors de recuit. Alors que La porosité de la couche de TiO2 (Figure III.1.b) due à
l’élimination des espèces organiques du solvant et du PEG.
a b
) )
Figure III.1: Image MEB d’une couche deTiO2.a) sans PEG .b) avecPEG.
D’après le chapitre II, le recuit permet de cristalliser les particules de l’oxyde semi-
conducteur. L’image du film avant le recuit (Figure III.2) avec un agrandissement de X50000
montre une surface compacte ne se composant aucun de grain, ce qui confirme l’influence du
traitement thermique sur l’état de surface de nos couches.
46
Chapitre III : Résultats et discussions
Après plusieurs changements sur les paramètres de recuit comme l’indique le tableau,
les différentes couches préparées ont été séchées à température ambiante pendant environ 15
minutes puis ont été recuites sous air à 400°C en utilisant le cycle de chauffage comme le
montre la figure III .3.
Couche N° 1 2 3 4
Type de four Non Non Non
Programmable
programmable programmable programmable
Temps de montée
en température 30min 1h 2h 2h
Temps de
maintien 1h 30min 30min 30min
Temps de
descente en
3h 6h 10h 18h
température
Température de
maintient 400°C 400°C 400°C 400°C
Observation Moins
Couche détruite Couche détruite Non détruite
craquelée
Temps de Refroidissement
Idées maintien doit Refroidissement doit être plus Paramètres
être diminué doit être lent lent et bien optimaux
contrôlé
Tableau III.1: Les paramètres de recuit des couches de (TiO2, SnO2 et ZnO).
47
Chapitre III : Résultats et discussions
Couche n° 1 2 3 4 5
Epaisseur
100 60 40 20 4.5
(µm)
Couche
Observation épaisse épaisse _ fine
détruite
Tableau III.2: Epaisseurs des couches de TiO2 élaborées par la technique de Doctor Blade.
48
Chapitre III : Résultats et discussions
Cette épaisseur correspond au diamètre de la tige 5mm, l’utilisation du scotch le plus fin et la
solution colloïdale reste pâteuse dans toutes les couches. Sachant que l’épaisseur diminue par
le recuit.
L’épaisseur des couches élaborées par la technique de « Doctor Blade » reste difficile à
contrôler et à estimer.Toutes les épaisseurs des électrodes de nos cellules sont entre 20-40 µm.
Les images MEB obtenues pour la couche mince de TiO2 après recuit présentent une
surface homogène sans craquelure ni défaut.
Figure III.4: Images MEB d’une couche poreuse de TiO2 après recuit à 400°C.
L’image à fort grossissement X 50000, montre des nano-cristaux sous forme sphérique de
tailles comprises entre 100 et 150 nm ce qui confirme la structure nanométrique de notre
couche.
L’image à un grossissement X10000 montre une porosité homogène sur toute la surface de la
couche. Le diamètre moyen des pores semble aussi nanométrique.
49
Chapitre III : Résultats et discussions
La porosité totale de l’électrode reste cependant difficile à estimer sur ces images MEB, et
une analyse plus fine par un porosimètre serait nécessaire. La morphologie générale de cette
couche ressemble à celle trouvée par le Pr: Grätzel.
La composition de nos couches minces à base de TiO2 a été analysée à l’aide d’un
microscope électronique à balayage équipé d’un système d’analyse EDX. Les résultats pris au
niveau des spectres (1, 2, 3 et 4) ont été reporté sur le (tableau III.3) expliquant que la couche
mince se compose que d’oxygène et de titane ce qui confirme l’élimination totale des résidus
organiques après le traitement thermique à 400°C.
Figure III.5: Micrographie des résultats en % atomiques des spectres apparents dessus.
En stats O Ti
Spectre
Spectre 1 Oui 66 ,44 33,56
Spectre 2 Oui 66 ,23 33,77
Spectre 3 Oui 64,09 35,91
Spectre 4 Oui 65,53 34,47
Moyenne 65,57 34,43
Ecart-type 1,06 1,06
Max 66,44 35,91
Min 64,09 33,56
50
Chapitre III : Résultats et discussions
[O]/ [Ti] X
65,57/34,43 2
On constate sur ce spectre que la structure cristalline de la poudre est un mélange de la phase
anatase et la phase rutile, ce qui indique la structure poly cristalline de la poudre.
Avec logiciel High Score Plus, nous avons calculé le pourcentage des deux phases (Figure
III.7), la phase rutile représente 52% et la phase anatase de 48%.
51
Chapitre III : Résultats et discussions
À partir de l’ajustement des spectres DRX par Logiciel High Score Plus, nous avons calculé
la taille moyenne des grains D (nm) à l’aide de la relation de Scherrer incluse dans ce
Logiciel, pour la phase rutile D ⋍46nm et pour la phase anatase D⋍60nm.
La figure III.8 représente l’image MEB obtenue pour la couche mince de ZnO après
recuit.
Figure III.8: Image MEB d’une couche poreuse de ZnO après recuit à 400°C.
L’image montre des nano-cristaux de tailles comprises entre 280 et400 nm et sous forme
hexagonal, ce qui confirme la structure nanométrique de notre couche. Ces cristallites sont
plus grandes que les cristallites de la poudre qui est estimée entre 85 et 143 nm (Figure III.9),
cette augmentation est due au recuit.
52
Chapitre III : Résultats et discussions
L’image montre aussi une grande porosité sur toute la surface et de grande taille par rapport
aux pores de la couche de TiO2.
La figure III.10 représente l’image MEB obtenue pour la couche mince deSnO2 après
recuit.
Figure III.10: Image MEB d’une couche poreuse de SnO2 après recuit à 400°C.
L’image révèle une couche dense sous forme de chou-fleur avec une porosité apparente plus
faible (en comparaison avec TiO2 et ZnO). La taille moyenne des cristallites est de l’ordre de
280 nm, plus grande que la taille moyenne des cristallites de la poudre qui est de l’ordre de
130 nm comme la montre la figure III.11.
53
Chapitre III : Résultats et discussions
Comme l’on a présenté dans le chapitre II. Les colorants utilisés pour la réalisation de
nos cellules sont les deux colorants organiques, jus de framboise et le coumarin 343. L’image
MEB Figure III.12 révèle le greffage du colorant à la surface de la couche poreuse de semi-
conducteur.
Figure III.12: Image MEB d’une couche de TiO2 sensibilisée par le jus de framboise.
Le colorant idéal doit absorber la plus grande partie du spectre solaire. C’est pour cette raison
qu’on a mesuré l’absorbance de chaque colorant comme le montre les deux spectres suivants
(Fig III.13 et Fig III.14).
54
Chapitre III : Résultats et discussions
D’après ce spectre d’absorption UV-visible nous pouvons constater que le colorant jus de
framboise a une très faible absorption dans le domaine du visible.
D’après ce spectre d’absorption UV-visible nous pouvons constater que le colorant C343
montre une bande d’absorption forte dans le domaine du visible avec un maximum
d’absorption à 435nm (λmax=435nm), correspondant à la transition HOMO - LUMO ou π -
π*et au transfert de charge.
55
Chapitre III : Résultats et discussions
ΔE = ELUMO–EHOMO = hν = hc /λ (III.1)
ΔE = 4,5.10-19J
56
Chapitre III : Résultats et discussions
0,40
600
0,38
500 0,36
JCC ( A/cm )
0,34
2
400
V CO ( V )
0,32
300
0,30
200
Jcc 0,28
Vco
100 0,26
0 2 4 6 8 10
Temps d'immersion ( h )
Figure III.16: Variation du courant de court circuit et la tension de circuit ouvert en fonction
du temps d’immersion dans une cellule à base de ZnO/C343.
57
Chapitre III : Résultats et discussions
Ces études montrent que le Vco et Jcc augmentent avec la durée d’immersion jusqu'à
une durée où les performances restent quasiment stables. La sensibilisation durant 7h donne
les meilleures caractéristiques Vco et Jcc. La durée d’immersion est donc un paramètre
important pour optimiser la quantité de charges pouvant être générées dans la cellule sous
éclairement.
-Effet de la température: la durée d’immersion est fixée à 7h pour une température
variable de sensibilisation.
Pour cette étude, nous avons réalisé des cellules sensibilisées par le coumarin 343 dans les
conditions ci-dessus .Les caractéristiques Vco et Jcc de ces études sont données dans le
tableau suivant.
Températures
Cellule n° Vco(V) Jcc(µA.cm-2)
(°C)
5 40 0.39 700
6 60 0.40 1027
Cependant les performances restent faibles, néanmoins on est arrivé à optimiser les
paramètres de sensibilisation par le coumarin 343 et c’est le couple (T=60°C, t=7h) qui a
permis d’obtenir les meilleurs résultats.
Figure III.17: Image d’une couche de ZnO sensibilisée par le coumarin 343à
(T=60°C, t=7h)
Des cellules à base de TiO2 sensibilisées par le jus de framboise réalisées en faisant
varier la durée d’immersion (1h, 4h, 7h) et en fixant la température à 25°C pour que le PH =3
58
Chapitre III : Résultats et discussions
ne change pas. Les caractéristiques Vco et Jcc de ces études sont données dans le tableau
suivant et la figure III.18.
Tableau III.7: paramètres photovoltaïques des premières cellules à base TiO2 testées
en fonction du temps d’immersion dans le jus de framboise à T= 25°C
100
0,38
90
0,37
80
0,36
JCC ( A/cm )
2
V CO ( V )
70 0,35
0,34
60
0,33
50 Jcc
Vco
0,32
40
0 2 4 6 8
Temps d'immersion ( h )
Figure III.18: Variation du courant de court circuit et la tension de circuit ouvert en fonction
du temps d’immersion dans une cellule à base deTiO2/jus de framboise.
C’est Le couple(T=25°C, t=4h) pour le jus de framboise qui a permis d’obtenir les meilleurs
résultats.
Figure III.19: Image d’une couche de TiO2 sensibilisée par le jus de framboise à
(T=25°C, t=4h).
59
Chapitre III : Résultats et discussions
D’après le chapitre II, nous avons fabriqué l’électrolyte avec la concentration optimale
(0,05M KI, 0,5M I2, l’éthanol et PEG 2000+PVPK-10). Avec un conductimètre, nous avons
mesuré la conductivité de l’électrolyte soit σ =7.34mS.cm-1, alors la résistivité ρ=0.13KΩ. cm.
Nous estimons l’épaisseur de l’électrolyte entre les deux électrodes à environ 0.5 mm et on a
calculé la résistance de l’électrolyte dans des cellules à différentes surfaces.
𝐿 (III.2)
R=ρ
𝑆
Surface (cm2) 1 1 ,5 2
Ces résistances sont convenables pour nos cellules dans la mesure où l’électrolyte doit
conduire facilement le courant et donc avoir une petite résistance interne.
60
Chapitre III : Résultats et discussions
Les substrats transparents conducteurs utilisés pour les photo-anodes et les cathodes
des cellules sont des verres transparents sur lesquels il y a une fine couche d’un oxyde
conducteur transparent (TCO). On a utilisé deux types de TCO, l’oxyde d’étain dopé au fluor
(FTO) et l’oxyde d’indium dopé à l’étain (ITO), moins coûteux que (FTO). Un traitement
thermique (400°C) de la photo-anode ayant une couche de l’oxyde semi-conducteur augmente
la résistance électrique des substrats de verres conducteurs à base d’ITO, ce qui pose
problème pour les performances. De ce fait, nous utilisons des substrats de verres conducteurs
à base de FTO pour les photo-anodes et le TCO d’ITO ou de FTO pour les cathodes.
61
Chapitre III : Résultats et discussions
Composition de la
Oxyde semi-conducteur (poudre) +acide acétique diluée+PEG.
solution colloïdale
Tableau III.10: Paramètres principaux d'élaboration des couches minces (TiO2, SnO2
et ZnO) et des cellules solaires de type Grätzel.
Dans cette partie, nous présentons les résultats de caractérisation I-V des cellules
réalisées avec les paramètres optimaux (Tableau III.10), en déduisant leurs performances,
cette dernière est obtenue en effectuant un balayage en tension de la cellule, sous un
éclairement d’une lampe de puissance 100W et en mesure I. Lorsque la cellule est en mode
production de courant, I et V sont de signes opposés (car la puissance fournie doit être
négative). Néanmoins, par convention, on trace après la mesure, la caractéristique I-V dans le
premier quadrant du plan (I et V positifs).
62
Chapitre III : Résultats et discussions
Les résultats des mesures I-V pour deux cellules à base de TiO2 réalisées par les
paramètres optimaux et à différents colorants sont donnés à la figure III-21 et la figure III.22.
Les performances des cellules sont regroupées dans le tableau III .11.
100
Cellule1:TiO2
80
Intensité(µA)
60
40
20
0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50
Tension(V)
160
140 Cellule2:TiO2
120
100
Intensité(µA)
80
60
40
20
0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40
Tension(V)
63
Chapitre III : Résultats et discussions
Les caractéristiques courant-tension des cellules à base de TiO2 montrent que les
performances de la cellule sensibilisée par le jus de framboise (Anthocyanine) sont meilleures
que celle sensibilisée par le C343. Cela est dû à la faible adsorption du C343sur la surface
deTiO2, comme nous l’observons sur la faible coloration de la couche (Jaune claire). Par
contre pour la couche sensibilisée par le jus de framboise paraître bien colorer (mauve foncé),
ce qui signifie une adsorption efficace.
Les résultats des mesures I-V pour deux cellules à base de ZnO sous éclairement
réalisées avec les paramètres optimaux et à différents colorants sont donnés à la figure III .23
et la figure III .24. Les performances des cellules sont regroupées dans le tableau III .12.
2,0
Cellule1: ZnO
1,5
Intensité(mA)
1,0
0,5
0,0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45
Tension(V)
64
Chapitre III : Résultats et discussions
25
Cellule 2:ZnO
20
Intensité(µA)
15
10
0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20
Tension(V)
Pmax
Type de Surface Icc Jcc Vco η%
Cellule N° (µW) FF
colorant (cm2) (mA) (µA/cm2) (V)
Coumarin 0,4
Cellule1 :ZnO 2 2 ,054 1027 304,80 0 ,37 0,2000
C343
Les caractéristiques I-V des cellules à base de ZnO montrent que les performances de la
cellule sensibilisée par le coumarin 343 sont meilleures que celle sensibilisée par le jus de
framboise. Ce phénomène pouvant être lié à la plus forte adsorption du colorant de coumarin
C343avec ZnO que le jus de framboise ce qui favoriserait la collecte de l’énergie solaire.
Les résultats des mesures I-V pour deux cellules à base de SnO2 sous éclairement réalisées
avec les paramètres optimaux et à différents colorants sont donnés dans la figure III .25 et la
figure III .26. Les performances des cellules sont regroupées dans le tableau III .13 .
65
Chapitre III : Résultats et discussions
160
100
Intensité(µA)
80
60
40
20
0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50
Tension(V)
60
Cellule2:SnO2
40
Intensité(µA)
20
0
0,00 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
Tension(V)
Pmax
Type de Surface Icc Jcc Vco η%
(µW) FF
Cellule N° colorant (cm2) (µA) (µA/cm2) (V)
Coumarin 0,45
Cellule1:SnO2 1,5 146 97,33 26,92 0 ,41 0,022
C343
66
Chapitre III : Résultats et discussions
Les caractéristiques I-V des cellules à base de SnO2 montrent que les performances de la
cellule sensibilisée par le coumarin 343 sont meilleures que celle sensibilisée par le jus de
framboise, tout comme les cellules à base de ZnO, mais le photo-courant de court-circuit
Icc=146µA pour la cellule SnO2/C343, par contre le photo-courant de court-circuit généré par
la cellule ZnO /C343 Icc=2.054mA.
-Discussion
Toutes les cellules testées au cours de cette étude génèrent des photocourants significatifs
sous illumination indiquant qu'ils réalisent la conversion photovoltaïque. leurs performances
dépendent fortement du semi conducteur utilisé, la morphologie de la couche et la nature du
colorant.
La cellule à base de ZnO/C343 donne le meilleur rendement 0,20 %, avec un photocourant de
court-circuit de 1,027 mA.cm-2, une tension en circuit ouvert de 0,40 V et un facteur de forme
de 0,37 (Tableau III .12). Ce photocourant est donc bien plus élevé que ceux atteint avec les
cellules à base de TiO2 et SnO2 mais le facteur de forme est nettement moins bon.
Pour expliquer ces variations des résultats, des comparaisons sont étudiées entre les deux
colorants et entre les trois types des couches TiO2, SnO2 et ZnO.
La tension de circuit-ouvert (Vco) obtenue pour les cellules sensibilisées avec le coumarin
C343 est plus importante en comparaison à ceux sensibilisées avec la framboise. Ce
phénomène était probablement lié à la diminution des recombinaisons des électrons injectés
avec l’électrolyte, ainsi qu’à une injection plus facile des électrons du colorant vers l’oxyde
semi-conducteur.
La meilleure densité de courant obtenue par la cellule à base de ZnO/C343.On peut lier ce
phénomène à :
-une adsorption du colorant en grande quantité pourrait venir d’une meilleure configuration
orbitalaire entre le colorant et le semi-conducteur ZnO et à la grande porosité.
-Le ZnO permet des transferts de charges très rapides du fait de sa mobilité électronique bien
supérieure (200-300 cm ² V-1 s-1 contre 0,1 cm ² V-1 s-1 pour leTiO2 et 125cm ² V-1 s-1pour le
SnO2).
- une conductivité élevée.
Des mesures par spectroscopie d’impédance sont nécessaires pour une meilleure
compréhension des phénomènes de transport des électrons dans les couches minces de TiO2,
SnO2 et ZnO. La détermination de temps de vie, le temps de transfert, le coefficient de
67
Chapitre III : Résultats et discussions
diffusion des électrons et la conductivité des couches permettent aussi de bien comprendre la
différence entre les cellules à base de TiO2, SnO2 et ZnO.
68
Conclusion générale
Conclusion générale
Conclusion générale
L’objectif principal de ce travail était l’élaboration et l’optimisation des cellules
photovoltaïques à base d’oxydes semi-conducteurs (TiO2, ZnO et SnO2) sensibilisées par
deux colorants organiques à bas coût (jus de framboise, le coumarin C343) et l’électrolyte à
base d’iodure sous forme de gel.
Tout d’abord, trois types de couches minces nanocristallines et poreuses ont été
élaborées sur des substrats en verre conducteur (FTO et ITO) à partir des solutions colloïdales
de nanoparticules de (TiO2, ZnO et SnO2) de taille entre 100 et 380nm déposées par la
méthode de « Doctor Blade » ou « roll-coating ». Plusieurs paramètres d’élaboration de ces
couches ont été optimisés afin de produire d’électrodes poreuses de morphologie adaptée.
Nous avons commencé par l’optimisation de la solution colloïdale par le broyage de la
poudre de semi-conducteur afin d’obtenir la taille nanométrique, l’ajout du PEG pour
augmenter la porosité, le choix du solvant et par plusieurs testes sur les quantités de ces
compositions pour aboutir à une solution colloïdale adaptée au dépôt des couches minces.
Ensuite nous avons optimisé l’épaisseur des couches et les conditions de recuit par
l’optimisation de temps de maintien, temps de montée en température, la durée de
refroidissement et le type du four, afin d’obtenir des couches nanocristallines, poreuses et non
détruites. Les propriétés morphologiques de ces trois types des couches montrent une
morphologie et une porosité adaptée pour être utilisées en tant qu’une photo anode dans les
cellules photovoltaïques sensibilisées à colorant.
Ces dernières ont ensuite été sensibilisées par deux types de colorants (jus de
framboise et coumarin 343). L’étude des propriétés optiques de ces deux colorants montre
que le coumarin est le plus absorbant. Des cellules solaires à colorant ont donc été réalisées à
partir de ces oxydes à l’aide d’un électrolyte et des cathodes carbonées.
Puis, nous avons cherché à optimiser les conditions de sensibilisation de ces
différentes couches par les colorants en variant la température du colorant et la durée de
l’immersion afin d’aboutir aux meilleures adsorptions et aux meilleures performances
photovoltaïques des cellules correspondantes.
D’après la littérature, nous avons fabriqué l’électrolyte avec le couple (I3- /I-) et la
concentration optimale. A l’aide d’un conductimètre nous avons trouvé une bonne
conductivité de l’électrolyte : σ =7.34mS.cm-1.
Après une phase d’optimisation, des cellules photovoltaïques sensibilisées à colorant
ont été fabriqué dans les conditions optimales.
70
Conclusion générale
Les résultats de caractérisation I-V des cellules montrent que la cellule la plus
performante de cette étude est à base de ZnO sensibilisée par le coumarin C343, qui présente
un photo-courant de court-circuit Jcc = 1,027 mA.cm-2, une photo- tension en circuit ouvert
Vco = 0,40V et un facteur de forme de 0,37 ce qui conduit à un rendement de conversion η =
0,20 %. Les cellules sensibilisées avec le coumarin C343 donnent les plus importantes Vco en
comparaison à ceux sensibilisées avec la framboise.
Pour le jus de framboise (Anthocyanine) donne les meilleures performances avec la
cellule à base de TiO2. Le Jcc =94,89 µA.cm-2, Vco = 0,38V, FF= 0.47 ce qui conduit à un
rendement de conversion η = 0,021%.
Pour la cellule à base de SnO2 sensibilisée par le coumarin C343 donne les meilleures
performances avec un rendement de conversion η = 0,022% en comparaison avec la cellule
sensibilisée par le jus de framboise.
Ces résultats, en nette progression par rapport au système précédemment étudié au
laboratoire, mais restent faibles par rapport ceux décrits pour des systèmes proches dans la
bibliographie. Les résultats acquis au cours de ce travail ouvrent la voie à plusieurs
perspectives. Toutd’abord,l’optimisation de la technique de « Doctor Blade » afin d’obtenir
une couche homogène avec une épaisseur contrôlée. L’utilisation de colorants organiques à
fortes propriétés d’absorption optiques et adsorption sera une étape cruciale pour obtenir des
rendements de conversion de puissance supérieurs. L’optimisation de l’électrolyte peut aussi
permettre de réduire les fortes recombinaisons de charges.
71
Références Bibliographiques
Références Bibliographiques
Références Bibliographiques
Chapitre I
[1] E. Becquerel, « Recherches sur les effets de la radiation chimique de la lumière solaire, au
moyen des courants électriques »C.R. Acad. Sci., vol. 9, (1839): 145-149.
[2] D. M. Chapin, et al. «A New Silicon p-n Junction Photocell for Converting Solar
Radiation into Electrical Power» J. Appl. Phys., vol. 25 (1954): 676.
[8] J. Zhao, A. Wang, M.A. Green et F. Ferrazza, Applied Physics Letters 1998, 73, 1991.
[10] http://www.off-grid.net/2011/01/29/gratzel-solar-cells.
[12] M. Gratzel, « Conversion of sun light to electric power by nanocristalline dye sensitised
Solar cells», J. Photochem. Photobiol. A: Chem., vol. 164, n° 1-3, p.3-14, 2004.
[13] T.Le Bahers, «Optimisation des cellules solaires à colorants à base de ZnO
par une approche combinée théorie/expérience »,Thése doctorat,Univ .Pierre et Marie
Curie ,(2011).
[15] Xiao Tang, Jueshi Qian, Jiamu Huang, Hua Wang, Xiaohong Zhu. Journal of
Colloid and Interface Science 314 (2007) 584–588.
73
Références Bibliographiques
Hybrides à colorants à base de ZnO », Thèse doctorat, Univ. Mentouri -Constantine, (2010).
[22] S.-L. Li, K.-J.Jiang, K.-F. Shao, et al., « Novel organic dyes for efficient dye
sensitizedsolar cells», Chem. Commun., 2006, n° 26, p. 2792-2794.
[23] Hara, K., Sato, T.,Katoh, K. ,Furube, A. , Ohga, Y. ,Shinpo, A. , Suga, S. , Sayama, K.
,Sugihara, H. ,Arakawa, H. J. Phys. Chem. B 2003, 107, 597.
[24] Hara, K., Wang, Z.-S. , Sato, T. Furube, A.,Katoh, K. , Sugihara, H. , Dan-oh, Y. ;
Kasada, C. , ShinpoA. ,Suga, S. J. Phys. Chem. B 2005, 109, 15476.
[26] S. Ito, et al. «High-conversion-efficiency organic dye-sensitized solar cells with a novel
indoline dye»Chem. Commun., vol.3 (September 2008): 5194-5196.
[28] D.Mathews,P.Infeltat ,M.Gratzel,Solar Energiy Materials and Solar Cells 44(1996) 119-
155.
[29] B. T. Longdon, et all,J. Phy. Chem., vol.103 (December 1999): 11176-11180.
[31] A.Benyoucef, « Développement de surfaces à base de dioxyde de titane par PVD pour
une application aux cellules solaires »Thèse doctorat, Univ de Franche-Comté, (2008).
Chapitre II
74
Références Bibliographiques
[5] I.K. Ding, et al., «Deposition of hole-transport materials in solid-state dye-sensitized solar
cells by doctor-blading», Organic Electronics, vol. 11 (2010): 1217-1222 .
[7] L.C. Klein, Sol-gel Optics: Processing and applications, Kluwer academic publishers,
London (1994).
[8] unju Lee Tae, Seung Hwan Lee, Jae Kwan Lee, Su San Yoo, EunJu Kang, and
Kyung ByungYoon, J. Phys. Chem. B 2005, 109, 22513-22522 .
[9] J.Nei de Freitas ,C.Longo,A.Nogueira ,M.De Paoli, Solar Energiy Materials and Solar
Cells 92(2008) 1110-1114.
[11] http://www.notices-pdf.com/uv-visible-exercices-corriges-pdf.
[12] http://www.profilometrie.fr/dektak/dektak3/mesure/couches.html.
75
Références Bibliographiques
76