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Chapitre 3

PROPRIÉTÉS ET CARACTÉRISATION
DES MATÉRIAUX

1
Plan

1. Principales propriétés des métaux

2. Méthodes d’identification des métaux

3. Essais mécaniques de caractérisation

4. Autres propriétés

2
Principales propriétés des métaux

Elasticité ductilité
Limite d’élasticité Allongement à rupture
(Re) (A%)

Dureté Fragilité
HB, HV, HR (C,B,..) Résilience
(KCU)
3
Principales propriétés des métaux
L'élasticité d'un métal désigne sa
capacité à reprendre sa forme, tel
un ressort que vous étirez et
relâchez. La limite d'élasticité
représente le point à partir duquel
la pièce est déformée de manière
permanente.

La ductilité : Un matériau est dit


ductile lorsqu'il peut être étiré,
allongé ou déformé sans se rompre.
Des métaux comme l'or, le cuivre
et l'acier doux sont ductiles.

4
Principales propriétés des métaux
La dureté d'un matériau est définie
comme la résistance qu'il oppose à la
pénétration d'un corps plus dur que
lui. En d'autres termes, la dureté
dépend de la facilité avec laquelle un
corps peut déformer ou détruire la
surface d'un matériau en y pénétrant.
La fragilité : Un métal fragile est un
métal qui se rompt au lieu de se
déformer. Le verre, la fonte, le béton
et les céramiques sont d'excellents
exemples de matériaux fragiles. Ils
ne supportent pas les efforts de
pliage et se brisent lors d'un choc ou
impact. 5
Méthodes d’identification des métaux

1. Apparence : couleur, forme, état de surface…

2. Masse : masse volumique (densité)

3. Propriétés magnétiques : aimant

4. Étincelles : couleur, forme, longueur des jets...

6
Essais mécaniques de caractérisation

1. Essai de résilience : Résilience (KCU)


2. Essai de traction :
* Limite d’élasticité (Re),

* Résistance mécanique (Rm),


* Allongement à rupture (A%),
* Module d’Young (E)

3. Essai de dureté : Dureté (HB, HV, HRC)


7
1. ESSAI DE RESILIENCE

8
Essai de Résilience
1. Définition de la résilience

La résilience, qui a pour symbole K , est l'énergie exprimée en Joules par


cm² nécessaire pour produire la rupture d’une éprouvette entaillée.

Energie absorbée par la rupture W (joules)


Résilience = -------------------------------------------------------
Section au droit de l’entaille (cm²)

2. But de l’essai de résilience


Il s ’agit pour le métallurgiste de déterminer la résistance aux chocs de
certains matériaux.

9
10
Essai de Résilience
3. Présentation de l’essai CHARPY

h0

h1

Énergie potentielle du pendule Énergie absorbée par la rupture


Au départ : W0 =P.h0 W=P.(h0-h1)
11
A l’arrivée : W1=P.h1 =W0-W1
Essai de Résilience
4. Présentation de l’éprouvette en V
Résilience KCV

10

Norme : (NF A 03-161)


* Longueur de l’éprouvette : 55 mm + 0.6
* Hauteur de l’éprouvette : 10 mm + 0.06
* Largeur de l’éprouvette : 10 mm + 0.11
* Angle de l’entaille : 45° + 2°
* Rayon à fond d’entaille : 0.25 mm + 0.025
* Profondeur de l’entaille : 2 mm 12
Essai de Résilience
5. Présentation de l’éprouvette en U
R=1

Résilience KCU

Norme : (NF A 03-156)

* Longueur de l’éprouvette : 55 mm + 0.6


* Hauteur de l’éprouvette : 10 mm + 0.11
* Largeur de l’éprouvette : 10 mm + 0.09
* Rayon à fond d’entaille : 1 mm + 0.07
* Profondeur de l’entaille : 5 mm
13
Essai de Résilience
6. Conditions de l’essai
1. L’essai doit se faire à une température ambiante, sauf
spécification contraire.

2. L’éprouvette doit être disposée sur les appuis du mouton de


Charpy de manière à ce que l’arrête du couteau du mouton
vienne la frapper dans le plan de symétrie de l’entaille et sur
la face opposée à celle-ci.

3. Pour l’essai normal, l’énergie nominale du mouton doit être


de 300 joules.

4. Si pendant l’essai, l’éprouvette ne se rompt pas


complètement, la valeur obtenue pour la résilience est
incertaine, dans ce cas il faudra mentionner : « Eprouvette
non rompue par X joules »
14
Essai de Résilience
7. Résultats de l’essai

* Une fois l’éprouvette rompue, on freine le couteau à l ’aide du


frein.
* Le résultat est directement indiqué par le cadran
correspondant à l’énergie initiale.

Par exemple, si on lit après rupture d’une éprouvette en U,


une énergie de 45 Joules, cela veut dire que :
KU = 45 J et que KcU = 90 J/cm² (S = 50 mm²)

15
Essai de Résilience
8. Transition ductile fragile
KcV(J/cm2)
* A basse température, certains
(1)
(2)
alliages sont fragiles, donc leurs
(3) résiliences sont faibles.
(4)
(5)
* A haute température, ces mêmes
T °(C)
alliages deviennent ductiles, donc
TTDF
leurs résiliences augmentent.
(1) (2) (3) * Ce changement de comportement
se produit à partir d’une
température notée T.T.D.F
(4) (5)
(Température de transition ductile
fragile)
16
Essai de Résilience
9. Fractographies

Rupture fragile (KCU=0,4daJ/cm²) Rupture ductile (KCU=2,4


(Pineau & al. 91) daJ/cm²) (Pineau & al. 91) 17
2. ESSAI DE TRACTION

18
Essai de Traction : Définitions
La contrainte (MPa) : R = F/S0
1MPa = 1N/mm²
L0
F F
S0

S
L0 L

La déformation (mm/mm) : e = L/L0


19
Essai de Traction : Essai

20
Essai de Traction : Eprouvette
Eprouvette de traction

Eprouvette
Eprouvette normalisée
rompue

Eprouvette déformée
avec striction
21
Essai de Traction : Résultats
La résistance mécanique
Rm = Fm/S0
Force (N)
Fm

Fe Courbe de traction d’un


acier ordinaire

La limite d’élasticité Raideur K

Re = Fe/S0 K= E x S0/L0

Lu-L0 Allongement (mm)

L ’allongement à rupture
A% = (Lu – L0)/L0 * 100
22
Essai de Traction : Domaine Elastique
Dans la zone de déformation élastique F/S0R
(déformation non permanente), les
allongements sont proportionnels à la
charge. En exprimant la charge unitaire (R) Loi de HOOKE
en fonction de l ’allongement relatif (e), le R = E.e
coefficient directeur de la droite correspond
L/L0=e
au module d ’élasticité longitudinal « E ».

Lorsque la limite élastique n ’est pas


apparente, on la détermine de manière Rp0.2%
conventionnelle en traçant une parallèle
à la déformation élastique à une
distance de 0,2% de L0. Le point
d ’intersection avec la courbe détermine 0.2%
Re0.2%
23
Sur un diagramme effort-déformation, on observe les phases successives
suivantes :

Zone AB : la
Zone OA : domaine déformation n'est plus
des déformations complètement
élastiques ou réversible. La
réversibles (zone déformation est
parfois linéaire) si plastique (ou
l'on cesse la charge, permanente)
l'éprouvette homogène. Les
retrouve ses allongements croissent
dimensions initiales plus vite que les
charges. L'allongement
a lieu avec une
B : point de charge diminution régulière
maximale ou début de la section tout au
de la striction. La long de l'éprouvette.
contrainte en ce
point s’appelle BC : domaine de
résistance striction ou de C : point de
mécanique ou déformation rupture de
charge à rupture Rm plastique localisée. l’éprouvette 24
(MPa).
c. Diagramme rationnel
* Déformation rationnelle ε :
Le diagramme rationnel est une L’allongement instantané est égale
représentation de la courbe de à ∆L / L. considérant des
traction avec en ordonnée la allongements infiniment petits
contrainte réelle et en abscisse la dL :
déformation réelle.
* Contrainte réelle σ : la contrainte
vraie tient compte de la variation de
section au cours de l’essai et égale à
la charge rapportée à la section
instantanée.
σ = F/S
En admettant que le volume de la
partie calibrée de l’éprouvette reste La différence entre e et ε
constant, on aura : devient significative au-delà
S L = SL = S(L + ∆L)
0 0 0

de 20% de déformation (cas


des aciers).

25
3. ESSAI DE DURETE

26
Essai de Dureté : Essai

27
Essai de Dureté

28
Autres Propriétés
La résistance à la corrosion désigne la
capacité d'un matériau de ne pas se
dégrader sous l'effet de la combinaison
chimique de l'oxygène de l'air et du
métal. Les alliages d'acier au nickel-
chrome (aciers inox), d'aluminium-
silicium-magnésium et d'aluminium-
zinc résistent tous bien à la corrosion.
La résistance à l'abrasion désigne la
résistance d'un corps dur à l'usure
par frottement. Plus un matériau est
dur, plus il résiste à l'abrasion. Les
aciers à outils (à haute teneur en
carbone), les aciers rapides (aciers
alliés très durs) présentent une
bonne résistance à l'abrasion. 29
Autres Propriétés
Dilatation thermique : Les matériaux
subissent un allongement sous l'effet de
la chaleur ; c'est la dilatation. Ils ne
réagissent pas tous de la même façon,
car ils ont des coefficients thermiques
différents. Par exemple, Al peut se
dilater 2 fois plus que l'acier sous une
même variation de température.
La fatigue est la détérioration d'un
matériau soumis à des charges
répétées. Ces sollicitations répétées se
terminent souvent par une rupture.
Par exemple, aux ailes d'avions, aux
pièces de transmission, aux
vilebrequins, etc.
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Série d’exercices

Exercice 1 : Traction d’un alliage de nickel

Un échantillon cylindrique en alliage de nickel présente un module


d’élasticité de 207 GPa et un diamètre initial de 10.2 mm. Sous un effort
de traction de 8900 N, sa déformation élastique est maximale. Calculer la
longueur maximale de l’échantillon si l’allongement maximum permis
pour rester dans le domaine élastique est de 0.25 mm.

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Exercice 2 : Traction d’un laiton (alliage cuivre-zinc)

Un laiton présente un seuil d’écoulement plastique (Re) de 240 MPa,


une résistance maximale de 310 MPa et un module d’élasticité de 110
GPa. Un échantillon cylindrique de cet alliage subit un essai de
traction et s’allonge de 1.9 mm ;

La géométrie initiale de l’échantillon est donnée ci-dessous :


Diamètre = 15.2 mm Longueur = 380 mm

Sur la base de ces informations, est-il possible de calculer la valeur de


la charge qui est nécessaire pour produire cet allongement de 1.9 mm ?
Si oui, calculer la charge ; si non, expliquer pourquoi.

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Exercice n°3 : Elasticité et plasticité
On donne les valeurs du module de Young et de l’allongement à la
rupture pour les matériaux suivants :
Métal E Ar (%)
(GPa)
1- Classer ces différents matériaux suivant leurs
Nickel 215 65
rigidités et leurs ductilités, qu'est ce qu'elles Cuivre 125 55
traduisent ces propriétés. Acier doux X 210 30
Aluminium 70 50

2- On peut modéliser la loi de comportement de l'acier doux X par :

Dans le domaine élastique par la loi de Hooke :


0    270 MPa  = E. avec E = 210 GPa

Dans le domaine plastique par la loi :


270 MPa    495 MPa  = 0. n

Avec 0 = 631.7 MPa et n = 0.13 (Les contraintes et les déformations sont vraies)
Compléter le tableau suivant :

 0 105 270 343 396 424 452 477 487 495

 0

e 0
2.1 Tracer la courbe conventionnelle R = f(e).
2.2 Donner les caractéristiques classiques de
R 0 cet acier.
33
Dans le domaine élastique par la loi de Hooke :
0    270 MPa  = E. avec E = 210 GPa

Dans le domaine plastique par la loi :


270 MPa    495 MPa  = 0. n

Avec 0 = 631.7 MPa et n = 0.13 (Les contraintes et les déformations sont vraies)
 0 105 270 343 396 424 452 477 487 495

 0

e 0

R 0

2.1 Tracer la courbe conventionnelle R = f(e).


2.2 Donner les caractéristiques classiques de cet acier.

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  e R
0 0 0 0
105 0,0005 0,00050013 104,947513
270 0,00128571 0,00128654 269,65308
343 0,0091174 0,00915909 339,886944
396 0,02753463 0,02791721 385,245032
424 0,04657096 0,04767242 404,706653
452 0,07616412 0,07913967 418,852176
477 0,11523812 0,12214061 425,080418
487 0,13517872 0,14474136 425,423609
495 0,15322899 0,16559186 424,676954

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Exercice 4 : Traction uniaxiale d’un alliage d’aluminium

On considère une plaque en alliage d'aluminium (figure 1) sur laquelle


on effectue un essai de traction monotone suivant la direction x2. Pour
cela, on dispose d'une machine de traction qui permet la mesure de la
charge F ainsi que de l'allongement Δl.
1. Quelle est la définition de la courbe de traction illustrée sur la figure
2
2. Décrire ce qui se passe aux points A, B et C.
3. Définir et calculer la valeur de l'allongement à rupture AR ? De même,
définir Rm et Re et calculer leurs valeurs expérimentales

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Exercice 5. Propriétés mécaniques des laitons
On représente ci-dessous quelques caractéristiques mécaniques du cuivre et de
quelques laitons.

1. Donner les définitions des propriétés représentées par : le module d’Young, la


limite élastique, l’allongement à rupture et la dureté.
2. Calculer, pour chaque matériau, la déformation due à une contrainte de 80
MPa.
3. On propose de relier la dureté Vickers d’un laiton à sa limite élastique et à sa
résistance mécanique par un modèle linéaire. Calculer les constantes du modèle.
4. Est ce que le modèle établi à la question 3 reste valable pour le cuivre pur.
Conclure

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Exercice 5. Propriétés mécaniques des laitons
Correction
On représente dans le tableau ci-dessous quelques caractéristiques mécaniques du
cuivre et de quelques laitons.

1. Donner les définitions des propriétés représentées par : le module d’Young, la limite
élastique, l’allongement à rupture et la dureté.
Module d’Young donc Rigidité = Résistance à la déformation élastique
Limité élastique alors Elasticité = Retour à la forme initiale après relâchement.
Allongement à rupture alors Ductilité = Aptitude à la déformation plastique
Dureté alors Dureté = Résistance à la pénétration d’un corps plus dur
2. Calculer, pour chaque matériau, la déformation due à une contrainte de 80 MPa.
Cu : 80 ≥60, la déformation sera élastoplastique. On ne peut pas la calculer.
CuZn10 : e = R/E = 80/125000 alors e = 6.4 10-4
CuZn33 : e = R/E = 80/112000 alors e = 7.14 10-4
CuZn40 : e = R/E = 80/102000 alors e = 7.84 10-4
40
3. On propose de relier la dureté Vickers d’un laiton à sa limite élastique et à sa
résistance mécanique par un modèle linéaire. Calculer les constantes du modèle.
La dureté Vickers d’un laiton est reliée à la limite élastique et à la résistance
mécanique par un modèle linéaire, donc HV =  Re +  Rm
D’où : 65 = 100+ 275
 + 340
90 = 160 + 370
En combinant (1) et (2), on trouve que :  = 0.1 (0.5 pt) et  = 0.2
En vérifiant sur (3), on a bien 90 = 160*0.1 + 370*0.2
4. Est ce que le modèle établi à la question 3.3 reste valable pour le cuivre pur.
Conclure
Pour le cuivre pur, on  Re +  Rm = 60*0.1+ 230*0.2 = 52 =≠ 50 = HV. On peut
conclure alors que le modèle établi sur les laitons reste valable pour le cuivre pur.

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Exercice 6. Propriétés mécaniques des alliages ferreux
On représente ci-dessous quelques valeurs de gradeurs mécaniques pour trois
alliages ferreux.

1. Définir les grandeurs A% et KCU. Quelles propriétés représentent-elles ?


2. Pour des raisons de sécurité, les trois alliages doivent travailler dans leurs
domaines élastiques, Calculer leurs déformations maximales.
3. En utilisant les valeurs du tableau ci-dessus, tracer pour les alliages A2 et A3, des
courbes de traction schématiques (R, e). (Échelle : 1cm = 1% et 1cm → 100MPa)

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Exercice 7. Propriétés mécaniques des bronzes

On représente ci-dessous quelques valeurs de gradeurs mécaniques pour trois


bronzes.

1. Calculer les déformations élastiques maximales des trois bronzes.


2. Calculer la contrainte à appliquer sur une éprouvette de traction en alliage
CuSn4 pour qu’elle s’allonge de 0,08% de sa taille initiale.
3. A rupture, la déformation totale de l’alliage CuSn6 est égale à 0,502. Calculer
la contrainte à rupture de cet alliage.
4. Au début de la striction de l’alliage CuSn9, sa déformation totale atteint la
moitié de son allongement à rupture. Calculer la partie permanente de cette
déformation.

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