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INSTITUT 

NATIONAL  DES  SCIENCES  A PPLIQUEES  DE  TOULOUSE 


Département de Sciences et Technologies Pour l'Ingénieur 

3 ème  année ­ Ingénierie de la Construction 

GÉOTECHNIQUE  1 
Cours ­ Chapitres 4 

Jacques Lérau 
Maître de Conférences  Année universitaire 2005 ­ 2006
GÉOTECHNIQUE  1 

SOMMAIRE 

Chapitre IV  LA  RÉSISTANCE  AU  CISAILLEMENT – ÉTUDE  EN  LABORATOIRE 
1 ­ NOTIONS  ÉLÉMENTAIRES  SUR  LA  RUPTURE  DES  SOLS 
2 ­ RAPPELS  SUR  LES  CONTRAINTES ­ CONVENTIONS 
3 ­ CRITÈRE  DE  MOHR­COULOMB 
4 ­ MESURE  AU  LABORATOIRE  DES  CARACTÉRISTIQUES  DE  RUPTURE 
5 ­ REMARQUES  QUALITATIVES 
Annexe  : Ordres de grandeur de la cohésion et de l'angle de frottement interne 

BIBLIOGRAPHIE

Géotechnique 1 ­ J. Lérau 
ChapitrelV

LA RÉSISTANCE - ÉTuoe EN LABoRAToIRE


AU CISAILLEMENT

Dansla pratiquela résolution d'unproblème de Mécanique desSolsconsistesuccessivement à:


. vérifierquela stabilitévis-à-visde la ruptureestassuréeavecun coefficient
de sécurité
satisfaisant.
. s'assurerque le dimensionnement de I'ouvrageest compatible
avec les tassements
admissibles,

La seconde vérificationest l'objet du chapitreprécédent,


la premièreest l'objetdu présent
chapitre.

1 - NOTIONSÉIÉUEruTAIRES SUR LA RUPTUREDES SOLS


Lorsquele cheminexpérimental suivipermetde grandesdéformations, on obtientune
courbecontrainte- déformation
(loide comportement)
quia I'allurede la figure1.

palier

le picpzutnepasexister
le palierexistetoujours

Courbecontrainte - déformation
- Figure1 -
On fait lesapproximations
suivantes :
- dansle domainedes petitesdéformations : on considèreque le comportement est li-
néaireet on applique
la théoriede l'élasticitélinéaire.
- dansle domainedesgrandesdéformations : le comportement
est irréversible,
on con-
sidèrequeI'on peututiliserla théoriede la plasticitépar{aite.

Considérons un massifde sol chargéet les contraintesqui résultentde ces chargesen


un pointM du massif.En augmentant les charges,on augmenteles contraintes.Cesdernières
ne peuventaugmenterindéfiniment : en effet,les contraintesde cisaillementatteindront
sur
certainesfaces dites surfacesde glissementou surfacede ruptureune limiteau-delàde
lesparticules
.. laquelle de solglisserontlesunessurlesautres(fig.2).
ll La rupturedu sol se produitpar glissementrelatifdes grainsles uns par rapportaux
ll autreset nonparrupturedesgrainseux-mêmes.

Géotechnique1 -J. Lérau


-c.tv-2-

Lignesde glissement'

Couped'unmassifde sol et lignesde glissement


- Figure2 -

2 - RAPPELSSUR LES CONTRAINTES - CONVENTIONS


Les méthodesde calculutiliséeshabituellement en Mécanique des Solssupposent que
le sol est un matériaucontinuc'està dire un milieuphysiquecontinudontles transformations
sont continues.L'hypothèse est d'autantmeilleureque les particulessont petites.C'estune
bonneapproximation dansle casdessolscohérentssaturés.Parcontre,il y a désaccord
- dansle casde milieuxgranulaires, parceque le mouvement relatifdesgrainsconduità
desdiscontinuités de déplacements,
- au momentde la rupture,lorsqu'il
y a apparition
de surfacesde glissement (surfaces
de
discontinuité),
Le présentparagraphe fait référenceà des notionsde mécanique des milieuxcontinus
qui serontseulementrappelées, leurdémonstration n'entrantpas dansle cadrede cet ensei-
gnement

2 . 1 . DISTRIBUTION DESCONTRAINTES
AUTOURD'UNPOINT
2 - 1 - 1 - Tenseurdescontraintes
Le vecteurcontrainteÎ1tvt,n)s'exerçant
en M sur unefacettedS se décompose
suivant
la normdeMÏ à la facetteet suivantle plande la facetteen unecontraintenormaleÇ et une
contrainte tangentielle(fig.3-a).
ll . En Mééaniqueàeé Sols, par convention,on compte positivementles contraintes
ll normalesde compression. On associedonc à toute facette une normalerentrante;une
ll contrainte normalepositivecorrespondainsià unecompression.
On appelletenseurdescontraintes en un pointM I'ensembledescontraintesen ce point,
obtenuen donnantà la facette(c'està direà sa normatetVii) touteslesorientations
possibles
(fig.3- b).

(o. ry* "r*


ll est noté : (E)iu;,y21= t*t oy ,rv |
l ry. o=)
I
It"t

'
On appellelignede glissementla trace,dans le pland'étude,des surfacesde glissements.

1 -J. Lérau
Géotechnique
-c.tv-3-

rnt

a - Vecteurcontrainte b - Composantes du tenseurdescontraintes


en un oointM
- Figure3 -
Sur deuxfacettesperpendiculaires les composantes des contraintes
tangentielles
nor-
malesà I'arêtecommunesont dirigéestoutesdeux soit vers l'arêtecommunesoit en sens
inverseet ellesont mêmeintensité
(fig.4). Le tenseurdescontraintes
estdoncsymétrique.
<- €
Ty3.1= Tyx
4
,yz -
- ;
uzy
Tzx = Tv

Contraintesde cisaillement
surdeuxfacettesperpendiculaires
- Figure4 -
ll existeen tout pointM du milieutroisplansprivilégiés
pourlesquelsla contrainte
se ré-
duità unecontrainte normaleo (t - 0). Cesplanssontappelésplansprincipaux, leursnorma-
les directionsprincipales et les contraintes
correspondantes principales
contraintes (majeure,
intermédiaire, mineure)(fig.5).On lesnote:
o1 , 02 , cr3 (parconventionon poseor ) oz > og)

à\-t-\

a - Axesquelconques b- Axesprincipaux

Contraintes sur un orismeélémentaire


- FigureS -
Les directionsprincipales formentun trièdretrirectangle.
Sur celui-cion peutdéfinirun
repèredirectappelérepèreprincipal,noté {M,XYZ}.Dansle repèreprincipal,le tenseurdes
(o, 0 0)
contraintes
estdiagonal,il s'écrit: (E )tru,xyz\= O 62 0
| I
0 ot)
[0

1 -J. Lérau
Géotechnique
-c.tv-4-

Les axes étantquelconques, repère{M, xyz\, sur une facettedont le vecteurnormal


unitaireô a pourcomposantes (a, F,y) s'exerceunecontrainte
qui a pourcomposantes dansle
repère{O, xyz} (relations
de CAUCHY)
f = c t . o x* p . t " V * ^ {. T x z
Î(trr,n)9 = c t . t x y * F . o V+ \ . r y z
h=cr.trxz*9.ry=*\.oz
ou encore,sousformematricielle
I ( M , R ) =( E ) . f r

2 - 1 -2 - Représentationplane: cerclede Mohr


La représentation
de Mohrest une représentation planedu tenseurdescontraintesdans
desar<esliésà la facette:
- al(edesabscissestG I confonduavecla normaleà la facette,
- axedesordonnées tG I se déduisant de tG I parunerotationde +n/2,il estconfondu
avecle supportde la composante tangentielle
de la contrainte.
Lorsquela facettetourneautourde M, l'extrémitédu vecteurcontrainterestesituée,
dansle plande Mohr,à l'intérieur de deuxtriangles curvilignes partroiscercles(f1),
délimités
(fz), Og) centréssur (Ol) et appeléscerclesde Mohr(fig.6).
Cescerclesont pourdiamètre
(or - od, (oz - os), (or - og).

Cerclesde Mohr
- Figure6 -
-
2 1 -3 - Problèmes à deuxdimensions
. La plupartdesproblèmes de Mécanique desSolssonttraitésà deuxdimensions
- soit parceque les ouvragesconsidérés ont une géométrieconstantedans les plans
perpendiculaires à la contrainte intermédiaire o2et qu'ilssontsuffisamment longs(talus,rem-
blais,semelles filantes, murs,...),
- soitqu'il existeunesymétriede révolution (fondations pieux,...).
circulaires,
On se place dans un plan privilégié perpendiculaire
à la contrainteprincipaleintermé-
diaire.Ce pland'étude(n) contientdoncà la foislescontraintes principales
majeureet mineure
o1 êt o3, la normale(Mrfi)considérée et le vecteurcontrainte
Î1tU,n;.
Lorsquela facettetourneautourdu pointM, I'extrémitédu vecteurcontrainte décritle
cerclede Mohrde diamètre(ot - og).

2 - 1 - 4 - Composantesd'unecontrainte
s'exerçant sur unefacettedonnée(casbidimensionnel)2
2-1-4-1- Prenonspourrepère éd
f éer e n c M
e {, x y }( f i g . 7 ) .
, \
La matrice,supposée
connue,du tenseurdescontraintes s'écrit' ttl = [ ]t ]o, I
|..tt )
=::te
à la facetteconsidérée
La normatetr4fr fait un angle0 avecl'axe tvti = nI:
l[t=sin0

2 voir
sur l'intranetpédagogiquede I'INSA: Géotechnique1 - Cerclede Mohr(J. Lérau)présenteune animationrelative
à ce paragraphe

Géotechnique1 -J. Lérau


-c.tv-5-

O na :
de Î1tU,n;dans{M, xy} :
Composantes

=f tl =(o* ".lf':':)
l1na,n; "u sine
[s, [t*r JI J
*Î*Ysinel
= f t) =(o*coso
T1tu,n;
\9, cos0 + or sineJ
[ct

Composantes
de T(M,n)dans{M, nt} :
-(o") =f to:1 sinelrf)
T1tu,n; - Figure7 -
[rn,J [- sine cos0J Igj
d'où:

on = ox.cos20 + or. sin20 + 2rn.sin 0.cos 0


T(M,R)
rnt = (ov - o"). sin 0.cos 0 + t*,.(cos2 e - sin2e;

1+ cos20 1- cos20
cos20= sin20= cos20- sin20= cos20
d'où:

on=19 -+cos (-20)+rxycos(-zo


T(M,R) Ê)
'nt -
+.pprin (-2e)+rrsin 1-ze
+fi)

la projectionsur lesaxes OJ et G Oela relationvectorielle:


Lesdeuxéquationsreprésentent
ô F = ô*i i ô * o É
Elles.constituent
l'équationd'uncercleen coordonnées paramétriques.
o-+o,,
Ce cercle,centréen I (j: , 0) sur Mn, a pourrayonl'hypoténuse
du trianglerectanglelQp;

iF=
Lorsquedansle planphysiquela normatetvii à la facettetourned'unangle0, le rayoniF O,
cerclede Mohrtournede -20.
Détermination principales
descontraintes principales
et desdirections
On peutdéterminer principales
lesdirections
2'*v
1o En exprimant que?nt= 0 + tanl| =
ox-oy

On obtientdesvaleursde 0 définiesà k * près.En reportant


deuxvaleursde 0 définies
'expression
à I prèsdansI'expression
de op, on obtientt"l
les.ontraintes principales
principales
contraintes or et oq.
01 o3,
2,
2 On peutégalement diagonaliser
la matrice(I).
Lesvaleurspropresdonnentlescontraintes : detl(>)- À (l)l = 0
principales
Lesvecteurspropresdonnentlesdirections principales
: T1M,R;= (>)fr= on . fr
(onexprimequele vecteurcontrainte cherchéestportéparla normalefr)
2'1 '4'2 - Prenons pourrepèrede référence
maintenant le repèreprincipal
{ M, Xy } (fig.8).

Géotechnique1 -J. Lérau


-c.tv-6-

La matrice,supposée connue,du tenseurdescontraintes


. (ot
s'écrit: (X) = |
ol
[ 0 og)
La contrainte{ est portéepar W et d p"r lViV.
La normatetvti à la facetteconsidérée
fait un angle0 avecl'axe iliÏ.
O na :
de Î1tU,n;dans{ M, X Y } :
Composantes

1 1 u ,=nf1* ) = ( o ' ' o I | . ' : " ] =


- [1
o ,. lsqi nqe' gj ' )
[ " J - [ o % JI s i n e . J
de î(tvt,fr)dans{ M, nt } :
Composantes
on ( cos0 sin0 x'l
Tnt [-sine cos0 Y)

on = 61.cos20 + o3.sin2e
T(M,R)
rnt = (os - o1).sin0.cos0

1+cos20 - Figure8 -

l- _ o1+og , o1-o3,
l O"^= -
d'où T(M,fr)I T*_-cos(-2o)
Irn,= ry sin(-20)
Lesdeuxéquations la projection
représentent surlesaxesOo et G Oela relationvectorielle
:
c F = ô *i i F
Ellesconstituent l'équation d'uncercleen coordonnées paramétriques.
ot ot -o3.
C e c e r c t ec ,e n t r é e ln(' l o t , 0 ) s u2r i l i i , a p o u r r' a y oinF = 2
Lorsquedansle planphysiquela normaleM:iià la facettetourned'unangle0, le rayoniF ou
cerclede Mohrtournede -20.

n
- a - Plan physique(æ) - b - Plande Mohr
Vecteurscontraintes
s'exerçant
surdeuxfacettesfaisantentr'elles
un anglecr
- Figure9 -

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-7-

z - z - ÉounroNsoe r'ÉeutLtBRE
LocAL
L'équilibre d'un parallélépipède
statique élémentaireau seind'un milieucontinu,
s'écrit:
ôo, , ôtru hrr-X=o
a " - a y ' àz
ùTKy, âou , h r r _ y = o
a- -;t' àz

+.t*-*a="=--z=o
dx dy dz

où X, Y etZdésignentlescomposantes
desforcesde volur" Ê.
ou encore,sousformematricielle
:
. + +
div(:)-F=0
Dansle casd'un problème bidimensionnel,
il vient:

f+ . 9d-yX = o
lo*
l k . 9d-yY = o
Ldx
La plupartdu tempslesforcesde volumese réduisent
auxforcesde pesanteur.Si l'axe
Oy estprisvertical
ascendant,X= 0 etY= -y (ydésignantle poidsvolumique
du sol).

2 - 3. CONDITIONS AUXLIMITES
L'équilibre d'un élémentde volumedébouchant
à la surfacedu solidefournitles condi-
tionsauxlimites(fig.10).
=
On écritl'identité: (l). h= F
r
--
I o.o* + Ê.rry+ y.ru X
t _
.l o.r", + Ê.oy+ y.rr=--y
t ^
Lo.rr, +
p.ryz* !.o, = Z

en appelantX, Y et Z les composantes


de la'forceextérieur"Ëappliquée à l'unité - surrace
u' soliô,ez'
de surfacedu corpset en'désignant pard,
F et y les cosinusdirecteurs
de la normale z
à la facettede l'élémentappartenant à la
surfacedu solide.

Vecteurcontrainte
à la surfacedu solide
- Figure10-

3 . CRITÈREDE MOHR-COULOMB
3. 1 . NOTIONDE COURBEINTRINSÈOUE
En Mécanique desSolson utilisela notionde courbeintrinsèque
dueà Caquot.La théo-
rie est applicableà un matériauhomogèneet isotrope.Dansle plande Mohr(o, r) la limite
d'écoulement par unecourbe,appeléecourbeintrinsèque,
est représentée qui séparela zone
des étatsde contraintepossiblesde la zonedes étatsde contrainte impossibles
à développer
dansle matériau, se produisant
l'écoulement avant(fig.11).

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-8-

ærcles de Mohr
de rupture
o

Courbeintrinsèque
- Figure11-
La courbeintrinsèqueest I'enveloppe descerclesde Mohrpourlesquelsdébutel'écou-
lementdu matériau(cerclesde Mohrde rupture).Lorsqu'uncercleest tangentà la courbe
intrinsèque,l'écoulementse produitpar glissementsuivantla directionde la facettequi
correspond au pointde contactentrele cercleet la courbe.
Pourlessolssa détermination expérimentale de la courbeintrinsèque
est relativement
aisée.

3.2. CRITÈRE DE COULOMB


L'expérience montreque la courbeintrinsèque par deux demi-
d'un sol est constituée
droitessymétriques parrapportà l'axe (G') appelées droitesde Coulomb.
Solspulvérulents: lesdemi-droites passentparI'originedesal(es.
Solscohérents:les demi-droites ne passentpar I'originedesaxes+ il existeunerésis-
tanceau cisaillement souscontrainte normalenulle: la cohésion, notéec' .
" L'angledesdemi-droites avec(oo_'),notég', estappeléanglede frottement interne.
Equationdesdroites:
pourlessolspulvérulents : lc'r| = o' . tang' (fig.12-a)
pourlessolscohérents : lt't | = c'+ o' . tang' (fig.12-b)
. r'1| coîtraintetangentielle
de rupture.
Les deux demi-droites constituant la courbeintrinsèque sont appeléesaussidroitede
Coulomb.ll s'agitd'uneloi de plasticité parfaitenomméecritèrede Coulomb.

a -Sol-pulvérulenl b - Sol cohérent


Plande Mohr- Droites
de Coulomb
- Figure12-

Anglede frottement internedu sable:


L'anglede frottementinternea la mêmevaleurque le sablesoitsec,humideou saturé.
La raisonen est que le frottemententreles grainsn'est pasaltéréou modifiépar la présence
d'eau et que la perméabilitédes sablesest suffisamment grandepourqu'aucunesurpression

Géotechnique1 -J. Lérau


- c .l v - 9 -

ne puisses'y développer
interstitielle (saufcasparticulier
desséismeset deschargements
très
rapides).
Pourlessables,Kérisela donnéla formule: e.tang'=K avec K = 0,SS.
Pour0,45< e < 1 on obtient29"< (p'<50o

Anglede talusnaturel(sable):
Considéronsun talus de sable sec
d'angleP. A la profondeur h, sur un plan
parallèleà la pentela contrainte est verticale
et a pourcomposantes (fig.13):
(
=
.Jo'n y.h . cos2p
L d n =, y . h . s i n p . c o s p
Soitg' I'anglede frottement internedu Contraintes'excerçant
sable,pourque le sableresteen équilibreil sur unefacetteparallèle
à la pente
fautque : - Figure13-
î'nt S T'l= o '. tang' :+
y . h . s i np . c o s p < y . h . c o s 2 p . t agn'
d ' o ù : t a n p< t a n g ' = + p < g '
g'correspond à I'anglede talusnaturel: c'est
la pentelimiteque prendraun talusen sable
sec avec le temps. Cette pente correspond
généralement à une valeur minimalede
t'angle de frottementinternedu matériaug
(fig.14).

ffi
3 - 3 - LIGNESDE GLISSEMENT
On appellelignede glissement la trace,dansle pland'étude,des plansde glissements
(plansde rupture).
Soit un massifde sol homogènede caractéristiques mécaniques c' et g' en état'de
rupture.Supposonsconnues,en un point M, les contraintesprincipaleset les directions
principales. Traçonsun cerclede Mohr de rupturecorrespondant (fig. 15-a).Les propriétés
géométriques du cerclede Mohrpermettent de déterminerl'orientation
desnormales aux lignes
de glissement puisles lignesde glissement elles-mêmes.
que glissement formenttoujoursavec la contrainte principale
majeureunanglerF=t 15-b).p, appeléanglede glissement
est uniquement

3 g'
dépendde l'étatde compacitédu sable

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-10-

ligne églissement p

a - Plan de Mohr b - Planphysique(n)


- Figure
15-

ll s - 4 - RELATIoNSENTREcoNTRATNTES pRrNcrpALES AU MoMENTDE LA RUpruRE


que
Exprimons lecercledeMohresttangent
à la courbe (fig.16):
intrinsèque
lT=lR+RT =+
o'1- o'3 o'"
= 1{* sing'+c'.cosg'
Z f
o'1 (1 - sin9') = o'3 (1 + sing') + 2c'.cosrp'
1 + sin rP' cos I'
o,.' = o,o + 2c,
1-sing' e 1-sincp'

En ,oosanttan 9'
2 =t on a :

2t 1-f
s i n g ' =- e t c o s g ' =- i lv i e n t : - Figure16-
1+t' 1+t'
2t
1r *, 1 + t2 z (tanl+tan9)' , r\
1 +s i n g '=3= 1 + t 2+ 2 t ( t + t ) 4 2,1 =tan2" *[ q 1
- t - l =l
1-sing' '-1+t2 1 + t 2- 2 t [ 1 - t , I t - t " n I . t " n 9l [4 2)
\r 4 2)
et
1-f
-t)
cosg' = - =1 + t 2 1-t2 _ ( 1+ t X 1 = [:r) !* g')
= tan(
1 - s i n g ' ,' - 12 + 1t 2 1 + t 2- z t (1- t)2 [1-tJ [4 2)

fr , g') n,9'
d'où: o'1 = tan2 o'g * 2 c'tan
o -, ) 4 2
1 - s i n g ' o , . _ 2 ccos
, rp'
Defaçonanalogue: o'a= I
1+ sing' 1 +s i n g '
1- sing' = cos<o' = , ( -n
on montreque' tan2|.l _ g) .
EI ïâIll -: o')
I
1 +s i n g ' [ 4 2) 1 +s i n g ' [4 2)

o's= t^n(i -
d'où :
Ï] o'.,z"'r^^(!r-$
avec:

Géotechnique1 - J. Lérau
- c .l v - 1 1 -

- tln t:
1 +s i n g '_
t^nr(!. g) = cot2p et 1 = u , . n! "_(g ) - tan2p
1- sing' [4 2) 1 +s i n g ' [4 2)
s - s - THÉoRÈuE DES Érnrs coRRESpoNDANTS
La figure17- a représente la courbeintrinsèqued'unsol cohérentet frottant(c' * 0; g' *
0) avec deux cerclesde Mohr, C1 (correspondant à un point en équilibrelimite)et C2
(correspondant à un pointen équilibresurabondant).
La figure17-b représente la courbeintrinsèque d'unsol pulvérulent(c = 0) de même
anglede frottement internequele sol précédent. L'axeG " subiunetranslation égaleà OO .
L'étatdu sol vis-à-visde la ruptureest identiquedansles deuxcas.Opérerunetranslation de
l'axe G, de modulec'ltanrp',revientà appliquerune contraintenormalesupplémentaire
d'intensité égaleà c'ltang'sur chaquefacettede chaquepoint,quelleque soit sa direction.ll
s'agitd'unecontrainte isotrope,
d'oùle théorèmedesétatcorrespondants, dû à Caquot:
Un milieu cohérentet frottantest équivalentà (peut être transforméen) un milieu
pulvérulent de mêmeanglede frottement interneà conditiond'appliquer
sur la surfacelimitedu
massifd'unepressionhydrostatique d'intensité
égaleà c'ltang'.

- a - Milieuréelcohérent

- b - Milieufictif non cohérent

Théorèmedesétatscorrespondants
Figure17-

Géotechnique1 - J. Lérau
- c .l v - 1 2 -

4 - MESUREAU LABoRAToTRE DES cARAcrÉnrslouEs DE RUpruRE


Les essaissont réaliséssur des éprouvettes prélevéessur des carottesde sondages.
L'échantillon est donc décomprimé puisqu'ilest soumisà une contraintetotalenulle.L'eau
interstitielle
est alorsmiseen tension.Pourun essaidonné,les éprouvettes doiventêtreaussi
semblables quepossible.
On effectueuneremisesouscontrainte qui a pourbut,en revenantauxconditions in-situ
de pressioninterstitielleet de contrainte
effective,de modifierle moinspossiblelesvaleursdes
paramètresqui pourraientinfluer sur la résistanceau cisaillement.Cette remise sous
contraintes est effectuée avanttoutessaide résistance et particulièrement
au cisaillement dans
le casdesessaislents,c'està diredrainés.
Pourdéterminer lesdroitesde Coulomb, deuxtypesd'appareils sontcouramment utilisés:
- l'appareil
de cisaillement directou appareilde Casagrande,
- I'appareil
tria,rial.

4.1 . APPAREILDE CISAILLEMENT DIRECT


L'essaiconsisteà soumettrele sol à
un cisaillement direct,rectiligne,suivantun
planimposé.
L'éprouvettede sol (sectioncirculaire
ou carrée,épaisseur= 4 cm) est placéeà
I'intérieurdeux demi-boîtesqui peuventse
déplacerhorizontalement I'une par rapportà
I'autre.Un pistonpermetd'exercersur le sol
un effortnormalN constantpendanttoute la
duréede I'essai(fig.18).
Boitede cisaillement
- Figure18 -
Unedemi-boiteest entraînéehorizontalement à vitesseconstante.La force de cisaille-
ment T est mesuréeà I'aided'un anneaudynamométrique. Un capteurde déplacements
permetde déterminerle déplacementrelatifdesdeuxdemi-boites,un secondcapteur,vertical,
permetde mesurerlavariationde hauteurde l'échantillon
(tassementou gonflement).
On exercesur le plande séparation AB des deux demi-boitesune contraintedont les
composantes ont pourvaleurmoyenne:
normaleet tangentielle
o = -ll- "1 " = * S" : sectioncorrigéede l'éprouvette
Sc Sc
. L'essaiconsisteà fairecroîtreT jusqu'àla rupture,N étantmaintenuconstantau cours
de l'essai.
L:longueur(oudiamètre) de l'échantillonAL: déplacement relatifhorizontal
T,
(rpicl

(r potier
I

At
- déplacement
Courbescontrainte
- Figure19-
En supposant les contraintes
uniformément répartiessur la surfacede rupture,on déter-
minela contrainte à la ruptureq (ou résistance
de cisaillement pourunecon-
au cisaillement)

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-13-

traintenormaledonnéeo. A chaqueessaicorrespond, dansle plande Mohr{O,or},un pointde


la courbeintrinsèquede coordonnées (o, tt). La courbeintrinsèque estobtenueen portantpour
plusieursessais,effectuésavec des valeursde o différentes, les pointscorrespondant à la
rupturedansle plande Mohr.
Dansl'essaide cisaillement directles conditionsde drainagene sont pas maîtrisées,
ellesdépendent de la perméabilité
du sol et de la vitessed'essai.
Casdessolsgrenus:
La perméabilitéétantélevée,lescontraintes appliquées sontdescontraintes effectives et
les caractéristiques
déterminées c' et e' sont des caractéristiques du comportement à long
terme.
Cas des sols fins saturés: Le cisaillement commenceaprèsque l'échantillon ait été
consolidésousI'effetde la contraintenormale.La vitessede cisaillement trèslente(de I'ordre
du pm/mn).Dansces conditionsles contraintes produitessontdes contraintes effectiveset les
caractéristiques
déterminées sontles caractéristiques c' et g' du comportement à longterme.

4.2 - APPAREIL TRIAXIAL


4-2-1-Description
L'essaiest réalisésur deséprouvettes
cylindriquesde sol saturé.L'éprouvetteest placée
dans une cellulecylindrique remplied'eau(fig.20). La surfacelatéralede l'éprouvette est
entouréed'unemembrane en caoutchoucétanche.Despierresporeuses saturéesplacéesaux
extrémitésde l'éprouvette peuventêtremisesen communication avecl'extérieurde la cellule
afind'assurerle drainageen coursd'essai.Ellespeuventégalement êtrereliéesà un appareil
de mesurede la pressioninterstitielle.
L'essaicomportedeuxphasesau coursdesquelles l'éprouvette
estsoumiseà :
. unepressionhydrostatique oo,appeléepression cellulaire
. à laquellese superpose
unecontrainte
axialed'intensit
é | ,appeléedéviateur
et notée
ù
q, appliquée
parl'intermédiaire F
d'un piston.La contrainte
axialetotaleestalorsI o" = o o +
E
Le systèmeest à symétrieaxiale.Dans
les contraintesprincipalessont
l'échantillon
en toutpointégaleSà (fig.21-a) :
= o"
lot
ceson,o:T#;"is imposées.
on
peut raisonnersur un plan diamétralde
l'éprouvette(veftical,passantpar I'axe de
le problèmeest alorsramenéà
l'éprouvette),
un problème bidimensionnel.
L'essaiconsisteà faire croîtrele dé-
viateur (égal à o1 - oj, en soumettant
l'éprouvetteà une vitesse de déformation
axialeconstante, jusqu'à la rupture;la pres-
sion cellulaireoo étantmaintenueconstante.
La rupturese produitparcisaillement.
Celluletriaxiale
- Figure20 -
On trace,dansle plan de Mohr{O,ot}, les cerclesde Mohrde rupturepour plusieurs
valeursde oo.
La courbeintrinsèque
est la tangentecommuneauxcerclesde rupture.

Géotechnique1 -J. Lérau


-c.tv-14-

Orientationdes plansde rupture


La théoriedu cerclede Mohrpermetde
prévoirl'inclinaison
desplansde rupture(fig.
21-b et c).
Ces derniersfont avec la contrainte
principalemajeure (l'axe de l'éprouvette)

' = r t'+- gl tls corres-


d u^ angler F
[4 2)
pondentaux deuxpointsde contactT et T'.

En raisonde la symétriede révolution l =oo *5r


de nombreuxplans de rupturepeuventse 1o"
développer "en
et conduireà unedéformation = oo
Lor
tonneau"de l'éprouvette.

a - Etat de contrainte

b - Plan de Mohr c - Orientation


desplansde rupture
- Figure21 -
Pourque le plande rupturepuissese développer sansêtre limitépar les extrémités
de
f 'écfiantillon, quel'on ait' I t ,^n(I-El
il estnécessaire
D [4 2)
H et D étantrespectivement
la hauteuiet le diamètrede l'échantillon
Le rapponI est appeléélancement.
ll est en généralpriségalà 2, cequicorrespond
à
D
un angleg'r", de 37".

4 - 2- 2 - Variablesde Lambe- Cheminde contraintes


Dansle plande Mohrl'étatde contrainte
est représentéparun cercle.Ce cerctepeutêtre
ot ot :og
définipar les coordonnées s et t de son sommet(s ' = lo. 2 et t = 2 ) appelées
variablesde Lambe.
L'histoire pendanttoutela duréede l'essai,jusqu'àla rupture,est
de l'étatde contrainte
représentéedansle plande Mohr(repère{O,or})par unefamillede cercleset dansle plande
Lambe(repère{ O,st}) parunecourbeappeléecheminde contrainte (tig.22).

Géotechnique1 - J. Lérau
- c .l v - 1 5 -

contrafn t es

Plande MohrLO.or)et olande Lambe{O.st}


- Figure22 -
En contraintestotales,le cheminde contrainted'unessaitriaxialest unedroitede pente
+Â = 1 (Âs = et At = + puisque03 = oo - Ct"). Ellefaitun anglede 45. avecl,axeOl
s + 2 2
et passeparle pointA(o.,0).
En contraintes
effectives:
o ' 1- o ' 3 _ o f - u - ( o g - U ) _ ,
et 1,_
2 2
En contraintes pourun essainondrainé,I'alluredu cheminde contraintes
effectives, est
suivantl'étatdu matériau(normalement
différente consolidéou surconsolidé)(fig.23).
r. 9!4!

- conlrrlnt.r lotatar
conlrllnlrr rffrcllvrr

a - sol surconsolidé b - sol normalementconsolidé


Représentation descheminsde contraintes
dansun essainondrainé
- Figure23 -

4.3 - CONDITIONS D'ESSAIS . PRINCIPALES CARACTÉNISTIOUES


Suivantlesconditions de drainagelorsde l'application
de la pression oo puisdu
cellulaire
déviateur q troistypesd'essaispeuventenvisagés :
- I'essaiconsolidé - drainé,notéC.D.
- l'essainonconsolidé - nondrainé,notéU.U.
- l'essaiconsolidé - nondrainé,notéC.U.
L'essaiU.D. n'est pas envisageable : il conduiraità une consolidationpendantle
cisaillement !
4 - 3 - 1 - E s s aCi . D .
L'essaiconsolidédrainépermetdéterminer la courbeintrinsèque du squelettedu sol et
lescaractéristiques c' et g'; on étudiealorsle comportementdu sol à longterme.
L'essaiest réaliséen deuxtemps:

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-16-

1o On consolide l'échantillonsousunecontrainte isotropeo'"= oo (fig.24-a).Pourcelaon


maintientconstantela pressionhydrostatique, orificede drainageouvert,jusqu'à ce que la
surpression se soitannulée(Au= 0). Le processus
interstitielle prendunejournéeenviron.Une
burettegraduéeconnectée à I'orificede drainagepermetd'apprécierla fin de la consolidation
(arrêtdu déplacement du ménisque).
2 latéraled'intensité
La contrainte os (= o'j restantconstante et I'orificede drainageétant
laisséouverton cisaille(on écrase)l'éprouvetteen augmentant très lentementla contrainte
axiale01,dê façonà ce qu'à toutinstantla surpression restenulle(Âu- 0) (fig.24-
interstitielle
b). L'essaiestpoursuivijusqu'à la rupture.
L'essaidrainé est long et n'est valableque s'il est effectuéà très faible vitesse
(raccourcissement de l'éprouvette de quelques pm parminuteau ma(imum).

cn=%'
I I
I
<É-- C3 = 6l = Co

erif;re' À<-
ori{icc. J3 drainele-
L.aL = otrvcrf
arL;naX<- ouverF
€n ft" d a conâoh dq l-ion V t
a - Consolidation
isotrope b - Cisaillement
drainé(trèslent)
Procédure de I'essaiC.D.
Figure24 -
La courbeintrinsèqueobtenueà partir de plusieursessaisest une droite dont les
caractéristiquessontles suivantes:
g' : anglede frottementeffectif,anglequefait la droiteintrinsèque avec l'axe des con-
traintesnormalestGl.
c' : cohésioneffectiveou cohésiondrainée,ordonnée à l'originede la droiteintrinsèque.
La droiteintrinsèquea pouréquation, dansle casd'unsolfin saturé:

T = c'+ o'.tang'

Lessolsnormalement consolidésne présententpasde cohésioneffective(fig.25-a).


Dans les sols surconsolidés,
la cohésioneffectiveest due à une adhésionentre les
grainsprovoquée parla préconsolidation
(fig.25-b).

a - Sol normalementconsolidé b - Solsurconsolidé


Courbes intrinsèques
- Figure25 -

Géotechnique1 - J. Lérau
- c .] v - 1 7 -

4 - 3 - 2 - E s s aU
i .U.
L'essainonconsolidé - nondrainécorrespond au comportement à courttermedu sol en
place.
L'échantillon estsoumis,orificede drainage
fermé,à l'étatde contrainteisotropeoo (fig.
26-a).Puis,toujoursavecI'orificede drainagefermé, on procèdeau cisaillement en augmen-
tantjusqu'àla rupturela contrainteaxialeo, (la contrainte latéraleo. étantmaintenuecons-
tante)(fig.26-b).
| | a^=a^+w
t l
r i

q. €l=Ci3+r=%

at=o
orificc,.dr- ori{ice, }c-
ârai na!e àra\na qu
fe..'rd ô ( , t

lcvrnc'
a - Application
de la contrainte
isotrope b - Cisaillement
nondrainé
Procédurede l'essaiU.U.
- Figure26 -
La résistanceau cisaillementdu sol
ainsidéterminée est indépendante
de la va-
leur de la contrainteisotropeinitiale.Le
diamètredes cerclesde Mohrresteconstant é
quellequesoitla valeurde oo.
L'enveloppedes cerclesde Mohr est
une droite parallèleà l'axe do Oont l'or-
donnéeà I'origine,appeléecohésionnon
drainée,est notée c, (gu est égal à 0) (fig.
27).
tt+Au = t't,+AÇ
Ot -O3 O'1 -O'3
" u_-
,- -_ - Figure27 -
' z 2
Si on mesurela pressioninterstitielle pendantI'essaion peutdéterminer les contraintes
effectives
au momentde la ruptureet tracerle cerclede Mohrcorrespondant. ll esttangentà la
courbeintrinsèque de paramètres c' et g'. A tous les cerctesen contraintes totalesobtenus
avec différentesvaleursde oo (c'est à dire de os) ne correspondqu'un seul cercle en
contrainteseffectives,u augmentant de la mêmequantitéAu que o.. Cecimontrebien que
dansce cas la résistanceau cisaillement ne dépendpasde o..
Casparticulier: Essaide compression simple(fig.28)
La contrainteaxialede rupture,notée R", est appeléerésistanceà la compression
simple.La cohésion nondrainéedesargilessaturées s'en déduitimmédiatement, g, étantnul.

Géotechnique1 -J. Lérau


-c.tv-18-

.f .1.Ç4= F
3
F|l
a, =o

H tr +o

Essaide compression
- Figure28 -
simple

Remarque :
En fait R" est généralement
légèrement supérieurà2cu, car le sol en contactavecI'air
n'est jamaiscomplètement saturéet l'enveloppe
des cerclesde Mohrde rupturen'est pas
parallèleà G.

4 - 3 - 3 - E s s aC
i .U.
L'essaiconsolidé - nondrainéa deuxobjectifs:
. Déterminer les caractéristiques de la résistance
au cisaillement à longterme(c' et g')
en mesurantla pressioninterstitielle
au momentde la rupture.
. Déterminer la variationde la cohésionnon drainéec, en fonctionde la contraintede
consolidation o'".
Lescaractéristiques de la résistanceau cisaillement
à longterme,c' et {p',sontobtenues
en traçantles cerclesde Mohrde ruptureen contraintes effectives(la pressioninterstitielle
au
momentde la ruptureestconnue). oi1= or - u
o'3=og-u
L'essaiC.U. présentel'avantaged'êtreplus rapidedonc plus économique.que I'essai
c.D.
L'essaiest réaliséen deuxtemps:
1o On consolidel'échantillon sous une contrainteisotropeo'" = og, coffirîe dans I'essai
c.D.
2 L'orificede drainageétantferméet la contrainte
latéraleo. étantmaintenue
constante,
on cisaillel'échantillon jusqu'à
en augmentant, la rupture,
la contrainte
acialeor.
Variationde la cohésionnondrainéecu
Le rayondu cerclede Mohrà la ruptured'un premieressai,en contraintes
totales,donne
la cohésionnon drainéecu1correspondant à la valeuro'.. Si on recommenceun autreessai
avec uneautrevaleurde o'", supérieure à la précédente, on obtiendraunevaleurde la cohé-
>
sioncu, cu1. Les pointsde coordonnées o'. et c, sontalignéssur unedroitede penteÀ et
d'ordonnée à l'originecuo(fig.29).Cettedroitequi n'estpas la courbeintrinsèque traduitle
compoftement du mélangesolide-liquide.
Elle montre que la variationde cu est linéaireen
fonctionde o'..

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.tv-19-

cur

cuo

oé oé,ao'
Oé'AO'

Variationde la cohésionnon drainéec,,


- Figure29 -
La variationde c, est de la forme :

c u = c u o* o ' . ' t a n À

Le coefficient
d'accroissementde la cohésionnondrainée,notétan À, permetde calcu-
ler I'accroissementAcude la cohésionnondrainéecorrespondantà uneaugmentation Ao'. de
la pressionde consolidation
.

at'
tan À =
ao'a

On se serviradu paramètre
tanÀ par exempledansle cas d'un remblaifondésur une
couched'argilemolleet montéparétapes.ll permetde calculerl'accroissement
de cohésion
Ac, après une étape donnéede la constructionet d'en Oèduirela chargequi peut être
appliquée
à l'étapesuivante.

5 . REMARQUESQUALITATIVES
5 - 1 - NOTIONDE COURTTERMEET DE LONGTERME
On schématise lesétatsmécaniques en deuxsituations:
- le courtterme: c'est la phaseinitiale,de chantier,pendantlaquellele sol est soumisà
des sollicitations sans drainage,c'est à dire à volumeconstant(en admettantque le sol est
saturé).
Courtterme <+ régimenondrainé.
- le longterme: phasefinaleaprèsétablissement du régimehydrauliquefinal.
Longterme <+ régimehydraulique final.
Le tempsnécessaire pourpasserdu courttermeau longtermedépendessentiellement de la
perméabilité du milieu;
- Casdes solsgrenus: la perméabilité esttellequetoutesurpression interstitielle
locale
se dissipeinstantanément vis-à-visdes cadencesde chantier.On est ainsi immédiatement
dans les conditionsde long terme. Les calculsdes contraintessont faits en contraintes
effectives à I'aidedesparamètres c' et g'.
- Cas des sols fins : le tempsde passagedu court termeau longtermepeut durer
plusieurs mois,voireplusieurs années; on estalorsamenéà considérerdeuxrégimes:
- à court terme,régimenon drainé,les calculsdes contraintes sont faits en
contraintestotales -lesseulesgue I'on puisseappréhender- à l'aidede cu et de

Géotechnique1 - J. Lérau
-c.rv-20-

gu; on utilisela résistanceau cisaillementnon drainéecu, déterminéeau moyen


d'essaissimulantces conditionsde chargement;
- à long terme, les calculs sont faits en contrainteseffectives, on utilise les
paramètresc' êt g', de façonanalogueau cas des sols grenus.

Les calculsde stabilitédes ouvragessont faits oour ces deux situationsen contraintestotales.
Les sollicitations(effortsexercéspar l'extérieur)sont inchangéesc'est la manièredont le sol
résisteau cisaillementqui est différente.Pourl'étudeà courtterme il faut donc ajouterla valeur
de la pressioninterstitielleaux contrainteseffectivesobtenuespar le calcul.

5 - 2 - LES PARAMÈTRES TNTR|NSÈOUES c'ET g'


lls affectentlescontraintes
effectives.
L'annexedonnedesordresde grandeurde c' et g' pourdifférents
typesde sols.
5-2-1-LA COHÉSlOlrtc'
Elleexprimela résistanceau cisaillement du sol souscontraintenormalenulle.C'estla
résistanceproprede la structuredue essentiellement aux liaisonsde type physico-chimique.
Elle n'existepas dans les sols grenusqui ne possèdentpas de telles liaisons.Elle est
relativementélevéepour les sols fins fortementsurconsolidés. Elle disparaîtdès que ces
liaisonssontcasséespar le cisaillement,ce qui correspondapproximativement au maximumde
la courbede rupture.Commeelle entrepour une part non négligeable dans la valeurdes
de sécuritécalculés,il faut faire attentionaux valeursque l'on adoptedans les
coefficients
calculs.

5 - 2 - 2 - L ' A N G L ED E F R O T T E M E N
<p T'
ll traduitle frottement dansle glissement grainsurgrain.
Pourun solgrenu,sa valeurdépendsensiblement de l'étatde compacité du matériauen
place. Comme cet état est difficilementmesurable,donc difficilementreproductibleen
laboratoire, il fautlà encorefaireattentionà la valeurdesrésultatsd'essais.
Dansle cas des solsfins, on a pu mettreen évidenceI'influence de la natureminé-
ralogiquedes composants argileuxsur la valeurde g'. On note ainsique la présencede
montmorillonite, qui donnenaissance à des valeursélevéesde la plasticité, est néfasteà la
résistance au cisaillement.Ce matériau ayant,de plus,la facultéde gonfleren présenced'eau,
estsourcede nombreux ennuis.

5 - 3 - LA RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT NON DRAINÉEC,


La cohésionnon drainéecu î'est pas une caractéristique
intrinsèquedu sol mais un
paramètre de comportementen régimenondrainé.Elletraduitla résistance
au cisaillementde
l'ensemble(grains+ eau) en régimenon drainé.Elledépendde l'état de consolidation du
matériau.De nombreux facteursinterviennent
dansla définition
de cetétat.
L'annexe1 donnedesordresde grandeurde cupourdifférents typesde sols.

Géotechnique1 - J. Lérau
- c. lv -21-

ANNEXE

ORDRESDEGRANDEUR DE LACOHÉSION ET DEL'ANGLE DE FROTTEMENT INTERNE


. Enrochements, graviers.sableset limonsnonolastiques
C o h é s i o n : c ' 0=
Anglede frottement interne:
Enrochements : e' = 40 - 45 '
Graviersableux,sableou gravierà granulométrie étaléeI g' = 30 - 35'voire 40'
Sableà granulométrie limonnonplastique
uniforme, : e' = 20 - 30'

Influence physique
descaractéristiques interned'unmatériaupulvérulent
sur I'anglede frottement

9'= 36o* 9't * Q'2* 9'3 * 9'+


-60 lâche: lo=0,4
Compacité Q,1
00 moyen: le - 0,6
+6o serré: lo = 0,9
+1o aigu
Formeet rugosité 00 moyen
desgrains Q,2 _30 arrondi
-50 sphérique
00 sablefin 0,06mm< Dro< 0,2mm
Grosseurdes
grains Q,3
+1o gravier 0,6mm. Dro< 2 mm
+2 grosgravier Dro> 2 mm
-30 uniforme eu< 2
Répartition
granulaire Q'+ 00 m o y e n n 2e < c r < 5
+3o étalée c, S 5

. Argilesaturée
Le drainages'effectue lentement.
Cohésion r cu= quelques dizaines à quelquescentainesde kPa
c' : négligeable
Anglede frottement interner gu = 0
g' : 10- 20o,quelquefois
plus

. Argilehumidenonsaturée
Lespropriétésmécaniques avantet aprèsdrainagesontdu mêmeordre.
Cohésion: c, et c' : de quelquesdizaineset quelquescentainesde kPa
Anglede frottement interne: gu et g' : de quelques quelquefois
degrésà unevingtaine,
plus
. Argilesèche( Srs_OJ)
ll ne se produitpasde drainageet il n'y a aucunedifférenceentreles propriétés
du sol
mesurées dansun essaidrainéou nondrainé
CohésionI cu = c' : quelques centaines de kPa (susceptible
de beaucoup diminueren
casd'humidification
Anglede frottement interner gu = g' : supérieur
à 10"

Avril2006

Géotechnique1 - J. Lérau
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