Cours mécanique de la rupture Master 2 MAINTENANCE

Chapitre 3

Mécanique linéaire élastique de la rupture

La mécanique de rupture, se propose de défini l’influence des défauts sur le comportement

mécanique des solides.

Appelée à l’origine, mécanique linéaire élastique de la rupture quand elle est appliquée aux
corps parfaitement élastique et isotropes, la mécanique de la rupture est un outil de description
quantitatif des phénomènes de ruine.

1. Contrainte théorique de rupture :

Pour ouvrir une fissure dans un solide, il faut rompre les liaisons atomiques. A partir d’une
estimation de l’énergie de cohésion, il est possible d’évaluer la contrainte nécessaire pour
cette opération.

A partir du calcule réguere on peut estimer la valeur de la contrainte théorique de la rupture

elle est donné par

E : module de Yong

γs : énergie de surface
a0 : distance interatomique

Si nous remplaçons γseta0 par des valeurs usuelles nous trouvons que σcest de l’ordre de
E/10

C’est une contrainte bien supérieure aux contraintes de rupture habituellement mesurées.

Cette divergence s’explique par l’existence de défauts dans le solide en particulier de fissure.

Exemple :

matériaux E (MPa) Contrainte théorique Contrainte mesurées

Acier 210 000 E/10 = 21.103 Pour acier Fe24 = 240
Béton 25000 E/10 = 2500 1.7 – 2
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2. Mode de rupture :
IRWIN aborde les problèmes de fissuration par 3 modes de déplacement des bords d’une
fissure.

1- Mode I ou mode par ouverture :

Les surfaces de fissures se déplacent perpendiculairement l’une par rapport à l’autre

(mécanisme de clivage).

2- Mode II: glissement droit :

Les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une direction
perpendiculaire au fond de la fissure (glissement dans le plan).

3- Mode III: glissement vis :

Les surfaces de la fissure se déplacent dans le même plan et dans une direction parallèle au
fond de fissure.
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Remarque : L’état le plus général de propagation des fissures peut se résumer à la

superposition de ces trois modes simples.

Dans la suite de ce cours, seuls les résultats du mode I d’ouverture seront abordés.

3. Critères de ruine
La mécanique de la rupture développe des critères de ruptures prenant en considération, les
fissures existences au sein d’un matériau à partir de 3 paramètres :

La géométrie du défaut, la taille du défaut et la contrainte appliquée.

La mécanique de rupture développe critères de rupture :

 Critère mécanique ou critère de contrainte d’IRWIN.

 Critère énergétique ou critère de GRIFITH.

1- Critère mécanique de rupture d’IRWIN :

Lorsqu’un corps fissuré est soumis à un chargement, il se produit au voisinage de la fissure

une très forte concentration de contrainte.

Les théories de l’élasticité permettent d’écrire que en un point de coordonnées polaires (r,θ)
proche en un point de fissure, avec les contraintes s’expriment par une série de Taylor, dont
les termes autres que le premier sont bornés au voisinage de la fissure (il sont négligeables).

K1 : représente le facteur d’intensité de contraintes en mode I, définit par IRWIN. Il ne

dépend que de la géométrie de la fissure et des sollicitations extérieurs
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Détermination des coordonnées(r, θ) au voisinage de l'extrémité d'une fissure

La rupture se produit lorsque KI atteint une valeur critique « KIc » appelée ténacité du
matériau. Cette valeur KIc est un paramètre intrinsèque du matériau et défini quantitativement
la résistance du matériau à la propagation brutale d’une fissure en mode I.

KI KIc critère d’IRWIN

KIcest indépendante de la géométrie de l’entaille et de l’éprouvette.

Dans le cas d’une éprouvette de dimension fini et de longueur de fissure a on a :

KI = σ*Y*√ a (MPa.√ m )
KIC : représente le facteur d'intensité de contraintes en mode I définis par IRWIN ou Ténacité.

σc : la contrainte appliquée.

a : longueur de la fissure.

Y : facteur ou coefficient de forme est tabulé pour les principales forme de pièces.

A la rupture :
KIC = σc * Y * √a

σc : la contrainte à la rupture.

a : longueur de fissure.
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Y : facteur ou coefficient de forme

En traction :
Pc
σ= B :épaisseur de l’éprouvette
B.W
W : largeur de l’éprouvette
Y : coefficient de forme est tabulé par la norme [ASTM-410]. Calculé par
la formule suivante :
a a 2 a 3 a 4
Y = 1,99 – 0,41
w( )
+18,7
w( )−¿38,48( ) w ( )
+ 53,80
w
(pour les métaux)

En flexion 3 points :
3. Pc . L
σ=
2. B . W 2

a a 2 a 3 a
Y= 1.93-3.07 ( )
w
+14.53 ( )
w
−¿25.11
w( )+25.80( )
w
4

En flexion 4 points :
3. Pc . L
σ=
4.B.W2

a a 2 a 3 a
Y= 1.99 – 2,47 ( )
w
+12,97( )
w
−¿23,17( )
w
+24,8
w( )4
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Les longueurs d’entailles utilisées sont toutes comprises dans le rapport 0,2≤ (a/w) ≤ 0,6
(ASTM-STP410).

Mesure de KIc pratiquement:
Pratiquement la mesure de KIc (la ténacité ou la résistance à la fissure) se fait en cassant en
sollicitation de traction ou de flexion une série d’éprouvette comprenant des fissures de
langueurs différentes et note la force à la rupture, la mesure de l’entaille se fait de façon
précise.

Le nombre d’éprouvette doit être suffisamment significatif.

………..

a1< a2< ……<a3

On note à chaque force de rupture la contrainte de rupture

a1------- P1--------σ1
a2------- P2--------σ2
a3------- P3--------σ3

On calcule pour chaque eprouvette la ténacité

Eprouv 1 ---------------- calcule KIc
Eprouv 1 ---------------- calcule KIc
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Eprouv 1 ---------------- calcule KIc

Quelquevaleur de KI pour les cas simples :

Fissure centrée de la KIC = σc * Y * √a

longueur 2a dans une plaque Dans ce cas particulier pour
infinie soumise à une simplifier les calculs y= √ π
contrainte homogène σ
Fissure de longueur 2a dans KIC = σc * Y * √a*sin2B
une plaque infinieet faisant
angle B avec contrainte y= √π
homogène appliquée

Fissure latérale de longueur a KIC = 1,122*σc* √πa

dans une plaque semi infini
soumise à une contrainte
homogène σ
Plaque de largeur w et P
KIC = * Y * √a
d’épaisseur B, doublement Bw
entaillée soumise à une
contrainte

Coefficient de concentration de contraintes

Il y a concentration des contraintes à cause des défauts.
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Inglis a traité le problème suivant : plaque infini avec un trou ellipsoïdale

La contrainte est maximale au point A.

σmax
σmax = Kt *σ ∞Kt= σ∞

a
Kt : est appelé coefficient de concentration des contraintes Kt= 1+ 2√ ρ
Avec ρ: rayon de courbure du petit axe de l’ellipse

a: grand axe de l’ellipse

a
Si a >>ρ on néglige 1 devant √
ρ
et Kt= 2√ aρ
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Zone plastique en tête de fissure

En tête de fissure les contraintes très fortes dépassent la limite d’élasticité IRWIN fait
l’hypothèse de la formation d’une zone plastique en tête de fissure cette zone plastique limite
les contraintes en tête de fissure à la limite élastique, et les augmente un peu plus loin pour
maintenir l’équilibre.

Pour respecter l’équilibre des contraintes IRWIN déplace la courbe a partir de σ élastique et la
partie (A) supprimé et remplacé par la partie (B) pour respecter la distribution élastique.

Pour IRWIN le profil de la zone plastique est circulaire et donné par la formule suivante :

KI
Rp = α ( σ él ) 2
Avec : Rp taille de la zone plastique

KI facteur d’intencité de contrainte mode I

α = 1/2π en état de contraine plane, structure mince

α = 1/6π en état de déformation plane, strutureepaisse

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En fait la forme circulaire n’est qu’une approximation, en réalité la forme de la zone plastique
est une forme de papillon qui varie dans l’épaisseur de la pièce, puisque sur la surface règne
un état de σ planes alors qu’au cœur l’ou se rapproche davantage d’un état de ɛ planes.

2- Taux de restitution d’énergie (ténacité)

Pour augmente la surface d’une fissure dans un matériau il faut fournir un certain travail, le
bilan énergétique du système composé des forces extérieur et du corps fissurer permet de
calculer le taux de restitution d’énergie

Le taux de restitution d’énergie par unité de surface est donné par

dU
G= dA

Avec G : taux de restitution d’énergie

U : énergie du système
A : surface de la fissure (A = B*a avec B : épaisseur de la fissure
a : longueur de la fissure
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1 dU
G=
B da

G : s’appelle aussi force extension de fissure

Toute fissure dans une pièce chargé est soumise à une force qui tant à augmenter sa
surface.Ainsi l’amorçage de la fissure se caractérise par une valeur critique de taux restitution
d’énergie GIc ou énergie de rupture du matériau

La fissure se propage lorsque G atteint une valeur critique GIc.

En mode I le critère de rupture d’énergieou critère de GRIFITH s’écrit G≥ GIc

GIc : taux de restitution d’énergie critique

GIc : est une constante du matériau

GIc : s’exprime en joule/m2

KIc et GIc : exprime la résistance à la propagation de la fissuration.

Lorsqu’uncorps fissuré est soumis à un chargement extérieur le taux de restitution de l’énergie

G s’exprime par la relation suivante

1 1 1 P 2 dC
P= C Δ;U = 2 PΔ ;G= 2 B da

Cette formule suggère une méthodeexpérimentale de détermination de Gc appelée la méthode

de la compliance

Soient une série d’éprouvettes identiques avec des tailles de fissures croissantes
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…………

a1< a2< ……<a3

0,2≤ (a/w) ≤ 0,6

On mesure les courbes P-Δ jusqu’à rupture pur chaque éprouvette

On mesure pour chaque éprouvette la complianceCon obtient : C1, C2, C3,…. Ci

Ensuite on trace la variation de C en fonction de a

On détermine par interpolation ou graphiquement la relation C=f(a) , la pente de la courbe

dC
C=f(a) pour un a donné donne
da
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1 P 2 dC
Avec la mesure de la charge Pc à la rupture on calcule pour chaque fissure G=
2 B da

a
La variation de Gc en fonction de donne la valeur moyenne de Gc
w

3-Relation entre G et K

On dispose de deux critères de rupture qui ne sont pas indépendants G est une fonction de
l’énergie élastique emmagasinée qui dépend évidemment de la répartition des contraintes et
des déformations cette répartition est une fonction de K.

Il existe donc une relation entre G et K

2

G = KE ¿)
ϑ : Coefficient de poisson du matériau

E : module de Young du matériau