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Mécanique de la rupture fragile

FERDJANI Hicheme, Blida, h_ferdjani@yahoo.fr

July 21, 2022

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Introduction : Généralités sur les diérents types de rupture
Jusque dans un passé récent, les ingénieurs mécaniciens se
préoccupaient uniquement de prévenir l'apparition des ssures, et
n'en étudiaient donc pas la propagation. Cependant, la
multiplication des procédures détection des ssures a entraîné la
détection de ces défauts dans un très grand nombre de structures
industrielles. Comme il est matériellement impossible de réparer
toutes ces ssures, on cherche maintenant à les justier,
c'est-à-dire à montrer qu'elles ne présentent pas de danger; d'où le
développement de la Mécanique de la Rupture, nouvelle discipline
dont l'objet est d'étudier et de prévoir les conditions de propagation
des ssures dans les matériaux solides.
On schématise une ssure par une surface de discontinuité pour les
déplacements. On suppose que les faces de la ssure sont libres de
contraintes :
~ = σ~n = 0
T

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La ssure est limitée par une ligne appelée front de ssure . En
situation bidimensionnelle, ce front devient un point, appelé pointe
de ssure (Figure 1).

T~ = 0 T~ = 0

0 pointe
1

front
Situation bidimensionnelle

Situation tridimensionnelle

Figure 1:

On distingue essentiellement 3 types de rupture : la rupture fragile,


la rupture ductile et la rupture par fatigue.

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La rupture fragile
Du point de vue microscopique, la rupture fragile se caractérise par
un processus de rupture localisé essentiellement à l'intérieur des
grains (rupture transgranulaire), le long de plans atomiques bien
dénis (Figure 2).

Figure 2: [1]

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Il en résulte, à l'examen micrographique, un faciès de rupture
brillant : la surface de rupture est constituée de petits fragments de
surfaces planes rééchissant la lumière, ou marches d'escalier
(Figure 3).

Figure 3: [2]

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Du point de vue macroscopique, la rupture fragile se caractérise par
une plasticité dite connée, c'est-à-dire très peu étendue et limitée
au voisinage immédiat de la pointe ou du front de ssure. Cette
caractéristique a permis le développement d'une théorie élaborée
dans le cadre de l'élasticité pure.
Si l'on enregistre la courbe eort-déplacement d'une structure
ssurée, on obtient une gure présentant l'aspect typique suivant
(Figure 4):

P
debut de la propagation
P

debut de la decharge
δ

P δ

Figure 4:

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Après une phase où la ssure ne se propage pas et où P et δ sont
proportionnels (le facteur de proportionnalité étant la rigidité de
l'éprouvette), P se met à décroître tandis que δ continue à croître :
cette phase correspond à la propagation de la ssure. Si l'on
procède à une décharge, l'absence de plasticité entraîne que
l'éprouvette se retrouve dans le même état qu'au départ : P = 0,
δ=0 (à ceci près que la ssure est plus longue). On voit que ceci
entraîne que la rigidité de l'éprouvette a diminué (la pente de la
droite élastique est plus faible).
Les matériaux se rompant par ce type de rupture sont dits fragiles ;
l'exemple-type d'un tel matériau est le verre. Les métaux ne sont
fragiles qu'à basse température, en général inférieure à la
température ordinaire.

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La rupture ductile
Le mécanisme microscopique de la rupture ductile consiste en trois
étapes (Figure 5):

1 décohésion de la matrice métallique autour d'inclusions, de


taille typique de quelques µm , et donc création d'une cavité.

2 grossissement de cavités par plasticité.

3 coalescence des cavités et formation d'un défaut


macroscopique.

A l'examen micrographique, les cavités apparaissent sous la forme


de petits cratères qui donnent à la surface un aspect lunaire
(Figure 6). Du point de vue macroscopique, la rupture ductile se
caractérise par une plasticité étendue, non limitée au voisinage de la
pointe de la ssure.

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Figure 5: [1]

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Figure 6: [2]

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La courbe eort-déplacement d'une éprouvette ssurée présente,
dans le cas d'une rupture ductile, l'aspect typique suivant (Figure 7:

P debut de la propagation

debut de la decharge
debut de la
plasticite

Figure 7:

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Par rapport au cas fragile, on observe deux diérences essentielles :

1 la courbe commence à s'incurver avant le début de la


propagation, à cause de la plasticité.

2 la décharge ne conduit pas à un état nal identique à l'état


initial (existence d'une déformation résiduelle), malgré la
baisse de la rigidité de l'éprouvette.

Les matériaux subissant ce type de rupture sont dits ductiles (ils se


déforment beaucoup avant de se rompre). L'exemple typique en est
les métaux à haute température.

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La rupture par fatigue
La rupture par fatigue se présente dans les structures soumises à
des chargements cycliques (pièces tournantes). On constate qu'à
chaque cycle de chargement, la ssure avance d'une petite
longueur, ceci même pour des chargements largement inférieurs au
seuil de rupture brutal. Il en résulte un aspect strié de la surface de
rupture (chaque strie correspond à un cycle) (Figure 8). La
plasticité est généralement peu importante en fatigue.

Figure 8: [2]

Dans la suite du cours, seuls la rupture fragile et par fatigue seront


considérés.
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Chapitre I: Singularité du champ de contraintes en pointe de
ssure. Critère d'Irwin

Les problèmes de la Mécanique de la Rupture sont toujours


tridimensionnels. Cependant la théorie tridimensionnelle complète
est dicile, et on étudie la plupart du temps deux situations
particulières plus simples : l'élasticité plane et l'élasticité antiplane.

Élasticité plane:
Il existe deux cas : contraintes planes et déformations planes.
Généralement, les pièces de faible épaisseur sont en état de
contraintes planes, alors que les pièces de grande épaisseur sont en
état de déformation plane.

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Pour les deux cas, et en l'absence de forces de volume, il existe une
fonction φ(x1 , x2 ), appelée fonction d'Airy, telle que :

σ11 = φ,22 , σ22 = φ,11 , σ12 = −φ,12

Les équations de Beltrami se réduisent à l'équation unique :

∆∆φ = 0

qui exprime que la fonction d'Airy est biharmonique. En


coordonnées polaires, on a les relations suivantes :

 
1 1 1
σrr = φ,θθ + φ,r , σθθ = φ,rr , σr θ = − φ,θ (1)
r2 r r ,r

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Élasticité antiplane
On est en situation antiplane si :

u1 = u2 = 0 et u3 = u3 (x1 , x2 )

Toutes les composantes du tenseur de déformation sont nulles, sauf:

1 1
ε13 = u3,1 et ε23 = u3,2
2 2

La loi de Hooke implique que toutes les composantes du tenseur de


contrainte sont nulles, sauf:

σ13 = µu3,1 et σ23 = µu3,2

Les équations d'équilibre se réduisent à:

σ31,1 + σ32,2 = 0 ⇔ ∆u3 = 0

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Ainsi u3 doit être une fonction harmonique. On peut donc écrire:
µu3 = <f (z ) où f(z) est une fonction holomorphe de z = x1 + ix2 .
On peut montrer que :

σ31 − i σ32 = f 0 (z )
Singularité des contraintes en front de ssure

Nous allons montrer dans cette partie que lorsque


r −→ 0 σij −→ ∞.
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Singularité des contraintes en mode I et II
x2
x2

x1 x1

Mode I Mode II

Figure 9: Ouverture de la ssure en modes I et II

On observe sur la Figure 9 que les eorts et les déplacement sont


dans un même plan, on est donc en élasticité plane.
Considérons une structure quelconque avec une ssure droite.
Isolons une partie entourant la pointe an d'y déterminer la forme
générale des contraintes.

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y

σrθ σrr
σθθ
σrr P
σrθ σθθ
r
θ
x

Le problème élastique se réduit à trouver φ(r , θ) vériant les


équations suivantes:



 ∆∆φ = 0 équation de Beltrami

 Conditions aux limites sur la ssure:
(2)


 σθθ (r , ±π) = 0
 σ (r , ±π) = 0

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Cherchons φ(r , θ) sous la forme :

φ(r , θ) = r α+2 ψ(θ), (3)

où α et ψ(θ) sont respectivement un réel et une fonction à


déterminer.
Calculons d'abord le bilaplacien de φ(r , θ):
1 1
∆φ = φ,rr + φ,r + φ,θθ = r α [(α + 2)2 ψ(θ) + ψ 00 (θ)]
r r2
∆∆φ = r α−2 [α2 (α + 2)2 ψ(θ) + (α2 + (α + 2)2 )ψ 00 (θ) + ψ IV (θ)]
L'équation de Beltrami donne:

α2 (α + 2)2 ψ(θ) + (α2 + (α + 2)2 )ψ 00 (θ) + ψ IV (θ) = 0 (4)

(4) est une équation diérentielle linéaire du quatrième ordre. En


recherchant la solution ψ(θ) sous la forme d'une exponentielle e ik θ ,
nous obtenons l'équation:

k 4 − [α2 + (α + 2)2 ]k 2 + α2 (α + 2) = 0,
dont les racines sont k = ±α, k = ±(α + 2).
ψ(θ) est donc somme de e i αθ , e −i αθ , e i (α+2)θ , e −i (α+2)θ , ce qui donne
(en prenant la partie réelle):
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ψ(θ) = Aα sin(αθ)+Bα cos(αθ)+Cα sin((α+2)θ)+Dα cos((α+2)θ), (5)

où Aα , Bα , Cα , Dα sont quatre constantes réelles.


Les conditions aux limites donnent:
σθθ (r , ±π) = φ,rr (r , ±π) = 0 ⇔ (α + 1)(α + 2)r α ψ(±π) = 0 ⇔ ψ(±π) = 0

1 (6)
σr θ (r , ±π) = −( φ,θ ),r (r , ±π) = 0 ⇔ (α + 1)r α ψ 0 (±π) = 0 ⇔ ψ 0 (±π) = 0
r
Dans les équations (6), nous avons supposé que α 6= −1 et α 6= −2.
Nous verrons par la suite que ces hypothèses sont vériées.
En eectuant les calculs, nous obtenons:
(Aα + Cα ) sin(±απ) + (Bα + Dα ) cos(±απ) = 0
(

(Aα α + Cα (α + 2)) cos(±απ) − (Bα α + Dα (α + 2)) sin(±απ) = 0

Les quatre équations précédentes peuvent s'écrire de la manière suivante:

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(Aα + Cα ) sin(απ) = 0


 (B + D ) cos(απ) = 0


α α
(7)
 (Aα α + Cα (α + 2)) cos(απ) = 0

(Bα α + Dα (α + 2)) sin(απ) = 0

Si α n'est ni entier ni demi-entier, nous avons sin(απ) 6= 0 et


cos(απ) 6= 0, et la solution de (7) est Aα = Bα = Cα = Dα = 0. Cette
solution est triviale, et elle est sans intérêt. Les cas intéressants sont
donc α entier et α demi-entier.
Si α est entier sin(απ) = 0, les équations (7) se réduisent à:

Bα + Dα = 0 Cα = −Aα α+α 2
( (
⇔ (8)
Aα α + Cα (α + 2) = 0 Dα = −Bα
Si α est demi-entier cos(απ) = 0 les équations (7) se réduisent à:

Aα + Cα = 0 Cα = −Aα
( (
⇔ (9)
Bα (α) + Dα (α + 2) = 0 Dα = −Bα α+α 2

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A partir de l'hypothèse que l'énergie élastique est nie, il vient:

1
α > −1 ⇔ α ≥ −
2

Puisque que toutes les valeurs de α ≥ −1/2 entières ou


demi-entières sont admissibles, les contraintes s'écrivent comme
une somme de termes proportionnels à r
α à partir de α ≥ −1/2.
En utilisant (3),(5) et (1), on obtient:

rα −α2 + α + 2 Aα sin(αθ) + Bα cos(αθ) −(α + 2)(α + 1) Cα sin (α + 2)θ +


 
σrr =
P+∞    
α=− 1


2



Dα cos (α + 2)θ

 

 

(α + 2)(α + 1)r α Aα sin(αθ) + Bα cos(αθ) + Cα sin (α + 2)θ + Dα cos (α + 2)θ


 
P+∞  
σθθ =
α=− 1



2



1 −(α + 1)r α Aα cos(αθ) − Bα sin(αθ) + (α + 2) Cα cos (α + 2)θ − Dα sin (α + 2)θ
  
 σr θ =


 P+∞ α     
α=−
2
(10)

avec α soit entier soit demi-entier et Aα ,Bα ,Cα et Dα des


constantes liées par les relations (8) et (9).

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A partir des relations (10), on peut montrer que :

lim σrr = ∞, lim σθθ = ∞, lim σr θ = ∞.


r →0 r →0 r →0
Conclusion : Les contraintes sont singulières en pointe de ssure.

Expression asymptotique des contraintes en pointe de ssure:


Lorsque r −→ 0, le terme proportionnel à r −1/2 devient dominant
par rapport aux autres. Donc l'expression asymptotique des
contraintes consiste à ne prendre en compte que le terme
proportionnel à r −1/2 (les autres termes sont négligés).

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En prenant le terme α = − 12 et en posant KI = B −1 2π et
√ 2

KII = A −1 2π , on obtient sans diculté:


2

√KI 3θ KII 3θ

θ θ
 σrr = 4 2πr (5 cos 2 − cos 2 ) + 4 2πr (−5 sin 2 + 3 sin 2 )

 √

σθθ = 4√K2Iπr (3 cos 2θ + cos 32θ ) + 4√K2IIπr (−3 sin 2θ − 3 sin 32θ )
 σ = √KI (sin θ + sin 3θ ) + √KII (cos θ + 3 cos 3θ )


rθ 4 2π r 2 2 4 2π r 2 2
(11)

Expression asymtotique des contraintes en élasticité plane



Les coecients KI et KII (MPa m) sont appelés Facteurs
d'Intensité de Contrainte (FIC) en mode I et II respectivement.

Remarque1

A partir du développement des contraintes en somme de termes


proportionnels à r α , on peut montrer qu'on a les relations suivantes:
√ √
KI = lim 2πr σrr (r , θ = 0) = rlim
r →0 →0
2π r σθθ (r , θ = 0)

KII = lim 2πr σr θ (r , θ = 0)
r →0
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Remarque2

Les expressions asymptotiques (en mode I, II et III) sont


universelles, c'est dire valables en pointe de ssure dans toute
structure ssurée. Ce qui change d'une structure à l'autre sont les
FIC.

A partir des contraintes, on peut calculer les déformations puis les


déplacements. Le résultat est donné par:

u1 = 21E 2rπ (1 + ν) KI (2κ − 1) cos θ2 − cos 32θ + KII (2κ + 3) sin θ2 + sin 32θ
 q  h i h i



i ,
u2 = 21E 2rπ (1 + ν) KI (2κ + 1) sin θ2 − sin 32θ − KII (2κ − 3) cos θ2 + cos 32θ
q  h i h


où :
3−ν
(
κ= 1+ν , contraintes planes

3 − 4ν, déformations planes

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Calcul de l'ouverture de la ssure
2(1 + ν)(1 + κ) r
r
[[u1 ]] = u1 (r , +π) − u1 (r , −π) = KII
E 2π
2(1 + ν)(1 + κ) r
r
[[u2 ]] = u2 (r , +π) − u2 (r , −π) = KI
E

KI et KII sont de même signe que, et proportionnels à, [[u2 ]] et [[u1 ]]
respectivement. En mode I:

[[u1 ]] = 0 ⇔ KII = 0
[[u2 ]] 6= 0 ⇔ KI 6= 0
En mode II:

[[u1 ]] 6= 0 ⇔ KII 6= 0
[[u2 ]] = 0 ⇔ KI = 0

Remarque
KI toujours ≥ 0, jamais négatif !
KII de signe quelconque
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Singularité des contraintes en mode III

x1

x3

x2

Figure 10: Ouverture de la ssure en mode III

On observe d'apès Figure 10 que u1 = u2 = 0 et que


u3 = u3 (x1 , x2 ), on est donc en élasticité antiplane.

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Considérons une structure ssurée quelconque et isolons une partie
entourant la pointe an d'y déterminer la forme générale des
contraintes.

σ23
σ13 σ13
r σ23
θ 1

On choisit f (z ) = Cα z α+1 où Cα = Aα + iBα .


f 0 (z ) = (α + 1)Cα z α = (α + 1)(Aα + iBα )r α e i αθ
d'où :

σ31 = <f 0 (z ) = (α + 1)(Aα cos(αθ) − Bα sin(αθ))r α


σ32 = −=f 0 (z ) = −(α + 1)(Aα sin(αθ) + Bα cos(αθ))r α
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Les conditions aux limites sur les lèvres de la ssure s'écrivent:

Aα sin(απ) = 0
(
σ32 (±π) = 0 ⇔ Aα sin(±απ) + Bα cos(±απ) = 0 (α 6= −1) ⇔
Bα cos(απ) = 0

Si α n'est ni entier ni demi-entier, sin(απ) 6= 0 et cos(απ) 6= 0


d'où Aα = Bα = 0, solution triviale sans intérêt.

Si α = n ∈ Z, sin(απ) = 0 donc B α = 0 , Aα quelconque.


(12)

1
Si α = n+ , n ∈ Z, cos(απ) = 0 donc Aα = 0, Bα quelconque.
2
(13)

A partir de l'hypothèse que l'énergie élastique du corps est nie, on


peut montrer que α > −1 ⇔ α ≥ − 21 .
Sachant que toutes les valeurs de α ≥ −1/2 entières ou
demi-entières sont admissibles. Les contraintes peuvent s'écrire
comme une somme de termes proportionnels à rα :
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σ31 = +∞ 1 (α + 1)(Aα cos(αθ) − Bα sin(αθ))r α
P
α=− 2
(14)
σ32 = +∞ 1 −(α + 1)(Aα sin(αθ) + Bα cos(αθ))r α
P
α=− 2

A partir des expressions (14), on peut montrer que :

lim σ13 = lim σ23 = ∞


r →0 r →0

Cela veut dire que les contraintes sont singulières en pointe de


ssure.
Expression asymptotique des contraintes
Lorsque r −→ 0, le terme proportionnel à r −1/2 devient dominant
par rapport aux autres. Donc l'expression des contraintes (14) peut
se réduire au terme proportionnel à r −1/2 (les autres termes sont
négligés). L'expression obtenue est appelée expression
asymptotique des contraintes.
On prend α = − 12 et en posant B−0.5 = − 2√K2IIIπ , on obtient:

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σ31 = − √K2IIIπr sin 2θ
(
(15)
σ32 = √K2IIIπr cos 2θ

Expressions asymptotiques des contraintes en mode III



KIII (MPa m) est appelé Facteur d'Intensité de Contrainte (FIC)
en mode III

On a KIII = lim 2π r σ23 (r , θ = 0)
r →0
D'autre part, on peut montrer que le déplacement u3 est donné par
:
KIII r
r
2 θ
u3 = sin
µ 2π 2

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Ouverture de la ssure en mode III
KIII r
r
4
[[u3 ]] = u3 (+π) − u3 (−π) =
µ 2π

On observe que le KIII est proportionnel à (et de même signe que)


l'ouverture de la ssure en mode III. On observe également que KIII
est de signe quelconque.

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Critère de propagation d'IRWIN en mode I
Irwin postule l'existence d'une grandeur appelée ténacité et notée
KIc , caractéristique du matériau, telle que :

(
KI < KIc ⇒ pas de propagation

KI ≥ KIc ⇒ propagation

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Détermination expérimentale de KIc
P

B
P

Figure 11: Éprouvette CT pour la détermination expérimentale de KIc .

On a constaté expérimentalement que la ténacité KIc varie avec


l'épaisseur B.

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KIc

B0 Epaisseur

Figure 12: Variation de KIc avec l'épaisseur.

On constate que lorsque l'épaisseur dépasse un certain seuil B0 , KIc


tend vers une valeur limite KIc appelée ténacité en déformation
plane. Pour modéliser la variation de KIc avec l'épaisseur, Irwin a
proposé l'équation suivante :
s 4
KIc

1.4
KIc = KIc 1 + ,
B2 σY
où σY est la limite élastique.
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Exemple d'application
Considérons un récipient cylindrique fermé de rayon R = 2m devant
supporter une pression interne maximale de 50 MPa.

D=4m
50
MPa

Il s'agit de déterminer l'épaisseur e qu'il convient d'attribuer au


récipient pour qu'il supporte cette pression. Le récipient peut se
rompre suivant deux mécanismes :

En l'absence de ssure lorsque la contrainte équivalente de


Von Mises atteint la limite élastique du matériau σe (ruine par
plasticité).

Par propagation d'une ssure lorsque KI atteint KIc

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Les procédures de détection de ssures ne permettent de repérer
que des ssures de longueur ≥ 5mm. En supposant qu'aucune
ssure ne soit détectée, le matériau ne peut donc contenir que des
ssures de longueur ≤ 5mm. Il faut garantir l'impossibilité de la
propagation de ces ssures.
Le constructeur a le choix entre 3 aciers A,B,C dont les
caractéristiques sont les suivantes:


Acier Limite élastique (MPa) Tenacité (MPa m)
A 1250 90
B 900 120
C 650 190

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Estimation des contraintes σrr , σθθ , σzz

1
0
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
p 0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
R 0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1 e
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
σzz σzz
pR
p π R 2 = σzz 2π Re ⇒ σzz =
2e

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σθθ

σθθ

pR
p 2R = σθθ 2e ⇒ σθθ =
e
σrr est négligeable devant σzz et σθθ (épaisseur faible). On a donc:
 
0 0 0
pR 
[σ] = 0 1 0
e

0 0 1/2
 
−1/2 0 0
pR 
⇒ [s ] = 0 1/2 0
e
0 0 0

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Ruine par plasticité

pR
r
3 3
σeq = tr s 2 =
2 2e

3 pR
σeq ≤ σe donne emin =
2σe

On obtient respectivement pour les trois aciers A,B et C : 6,9cm;


9,6cm; 13,3cm.

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Ruine par propagation de ssure
La plus grande contrainte étant σθθ , les ssures les plus
dangereuses sont celles perpendiculaires à eθ . On suppose qu'on a
une ssure débouchante de 5 mm perpendiculaire à eθ .

KI = 1.12σθθ π a a=5mm

√ √
pR π a pR π a
KIc = 1, 12 0 ⇒ emin
0
= 1, 12
emin KIc
On obtient pour les aciers A,B,C : 15,6 cm; 11,7 cm; 7,4 cm.
Finalement, l'épaisseur minimale (compte tenu des deux
mécanismes de ruine) imposée par les aciers A,B et C est : 15,6
cm; 11,7 cm; 13,3 cm. Il convient donc de choisir l'acier B avec
l'épaisseur 11,7 cm.

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Détermination du Facteur d'Intensité de Contrainte
D'une manière générale le FIC dépend de la contrainte appliquée,
de la taille de la ssure, et de la géométrie:


K = Y σ π a, Y est un facteur adimensionnel, appelé facteur de forme

Pour une ssure centrale dans une plaque innie, Y=1.

x2
σ∞

−a x1
a

σ∞


KI = σ∞ π a

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Pour une ssure au bord d'un demi-plan, Y=1.12.
σ∞

σ∞


KI = 1, 12σ∞ π a

Remarque

Pour une ssure centrale,a représente la demi-longueur de


ssure. Pour une ssure de bord (ou débouchante), a représente la
longueur de ssure.
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Pour une géométrie donnée, la détermination de Y est un problème
de calcul des structures. Cette détermination se fait avec des
méthodes numériques (méthode des éléments nis, méthode de
collocation de frontière,...etc). Pour les géométries courantes les
facteurs de forme ont été calculés. On en donne ci-après quelques
exemples :

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Méthode de superposition
La linéraité des lois d'élasticité implique que le FIC pour une
combinaison de chargements A, B, C peut être obtenu par simple
superposition:

K = KA + KB + KC
Exemple
Poutre ssurée de section rectangulaire d'épaisseur B (a/w=0.2).

a
P W P

M M

KI = KIexion + KItraction
Pour la traction :
0.857+ 0.265a/w
Y (a/w ) = 0.265(1 − a/w )4 +
(1 − a/w )3/2
P √
KItraction = 1, 38 πa
BW
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d'après Tableau :

M √
6
KIexion = 1.055 πa
BW 2

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Chapitre II : Théorie énergétique de la rupture
Bilan d'énergie durant la propagation d'une ssure

Forces imposees

da
a

Deplacements imposes

On envisage un accroissement da de la ssure à chargement


constant. On écrit le bilan énergétique :

dW = dUE + d Γ + dK , conservation de l'énergie

dW : Travail des forces extérieures imposées




dU

: Variation de l'énergie de déformation

E

 dΓ : Variation de l'énergie de surface
dK : Variation de l'énergie cinétique


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On réecrit le bilan énergétique sous la forme :

dW − dUE − d Γ = −d (UE − W ) − d Γ = dK (16)

On dénit l'énergie potentielle élastique : Π = UE − W


Remarque

Dans le cas, où il n'y a que des déplacements imposés : Π = UE .

La relation (16) devient :

− d Π − d Γ = dK (17)

Remarques

Puisque dK ≥ 0 et d Γ > 0, la relation (17) implique d Π ≤ 0.


Cela veut dire que la fonction Π(a) est décroissante.

La relation (17) veut dire que lors de la propagation, une


partie de l'énergie potentielle est restituée sous forme d'énergie
de surface.

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Nous introduisons la densité d'énergie de surface γs (constante
matérielle) dénie par :
Γ = γs A, (18)

avec :
A : surface de la ssure

En reportant (18) dans (17), on obtient :

−d Π − γs dA = dK

Sachant que dA = 2Bda, l'équation précédente devient :

 
1 ∂Π
− d Π − 2γs Bda = Bda − − 2γs = dK (19)
B ∂a
On pose :

1 ∂Π
G =− , : taux de restitution de l'énergie potentielle J/ m2
B ∂a

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Remarque

Puisque Π(a) est une fonction décroissante, G est toujours positif.

En reportant dans (19) et en posant Gc = 2γs ), on obtient :

(G − Gc ) Bda = dK , (20)

où Gc est la densité d'énergie de ssuration.


La relation (19) montre que la propagation n'est possible que si :

G ≥ Gc , Critère de Grith

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Stabilité de la propagation à chargement constant
Au début de la propagation on a G = Gc . Juste après, la longueur
de la ssure augmente. Deux cas sont possibles :

G est une fonction croissante de a. G devient plus grand que


Gc et la propagation est donc instable.

G est une fonction décroissante de a. G devient plus petit que


Gc et la propagation s'arrête. Pour réenclencher la
propagation, il faut augmenter la charge. La propagation est
donc stable.

∂G
(
∂a > 0, propagation instable
∂G
∂a < 0, propagation stable

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Validation expérimentale du critère de Grith
T

Plaque de verre
2a

T 2 aπ
Plaque mince innie ⇒ G= , E: module de Young.
E
Gc E
r
Rupture ⇒ G = Gc ⇒ σr =
πa

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Points experimentaux

(MPa)
5
4
σr
3

2
10 15 20 ( √1m )
√1
a

D'après la courbe Gc du verre = 3,2 J /m2

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Exemple de calcul de G
Force contrôlée

v h
a x

Figure 13: Essai DCB.

La poutre est d'épaisseur B. L'énergie de déformation est donnée


par:
Z a 2
Mf (x ) F 2 a3
UE = 2 dx , Mf (x ) = Fx , ⇒ UE = ,
0 2 EI 3EI

Bh3
I= moment d'inertie de la section.
12
D'aprés le théorème de Clapeyron : = W Fv = 2UE
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F 2 a3 1 ∂Π F 2 a2
Π = UE − W = −UE = − ⇒G =− =
3EI B ∂a BEI
On constate que G(a) est une fonction croissante. La propagation
de la ssure est donc instable.
Déplacement contrôlé

coin rigide

111111
000000
000000
111111
000000
111111
000000
111111
000000
111111 v a h x
000000
111111
000000
111111
000000
111111
000000
111111
000000
111111

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Lors de l'accroissement de la ssure à chargement constant, les
points d'application des forces ne se déplacent pas et le travail des
extérieurs est nul. On exprime l'énergie potentielle en fonction de v:

3EIv 2 ∂Π 9EIv
2
Π = UE = G =− =
4a 3 B ∂a B 4a4
On constate que G(a) est une fonction décroissante, la propagation
est donc stable.

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Diverses expressions de G
P
u(a)

0000000000000000000000
1111111111111111111111
1111111111111111111111
0000000000000000000000
0000000000000000000000
1111111111111111111111
0000000000000000000000
1111111111111111111111

Relation linéaire entre u(a) et P:

C (a) = u (a)/P : complaisance de la structure, C(a) fonction croissante

Q (a) = P /u (a) = 1/C (a) : rigidité de la structure, fonction décroissante

1
Théorème de Clapeyron : UE = Pu (a)
2
1
W = Pu (a), Π = − Pu (a)
2
∂Π P du
1
G =− =
B ∂a 2B da
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Sachant que u (a) = C (a)P , on obtient :

P 2 dC
G= formule de la complaisance
2B da

P du P dQ
u (a ) = ⇒ =− 2
Q (a ) da Q da
P 2 dQ1 u 2 dQ
G =− = − formule de la raideur
2B Q 2 da 2B da

Détermination expérimentale de Gc
Les formules de la raideur et de la complaisance possèdent une
interprétation graphique trés simple sur la courbe
eort-déplacement, d'où découle une méthode de mesure de G
(donc de Gc , puisque G = Gc lorsqu'il y a propagation):

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P

B
a

a+ ∆a
H

u
O
K

Aire OAB w Aire OAH (on néglige ABH car ∆a est trés petit)

Aire OAB w Aire OAK - Aire OHK

1 1 1 dQ
Aire OAB w u 2 Q (a) − u 2 Q (a + ∆a) = − u 2 ∆a = Gc ∆aB
2 2 2 da
Realtion entre G et K (Formule d'IRWIN)
On va montrer que les FIC (notion locale) et le taux de restitution
d'énergie potentielle G (notion globale) sont reliés par la formule
suivante :
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K
 2
1−ν 2
G =
E (KI2 + KII2 ) + 2III
µ en déformation plane
1 2 KIII
2
G =
E (KI + KII2 ) + 2µ en contrainte plane

Démonstration-Intégrale de fermeture
G ∆a représente l'énergie potentielle élastique restituée par la
structure lors d'un accroissement de ssure de ∆a. Il est aussi égal
au travail eectué pour refermer la ssure de ∆a .
Soit une ssure d'une certaine longueur (Etat I). Supposons que la
ssure se referme d'une petite longueur ∆a (Etat II). Calculons le
travail eectué lors de cette fermeture. Nous supposons que la
ssure est en mode I et en déformation plane :

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x2 x2
Etat I Etat II

∆a
x1 x1

Z ∆a
1 II [[u ]]I dx
W = G ∆a = σ22 2 1
2 0
Puisque ∆a est petit, on prend les expressions asymptotiques pour
les contraintes et les déplacements :

KI ∆a − x1
r
4(1 − ν)
σ II
22 =√ , [[u2 ]]I = KI
2π 1 x µ 2π

R ∆ a q ∆ a − x1 ∆a π
sachant que :
0 x1 dx1 = 2 , on obtient :

KI2 (1 − ν 2 )
G=
E
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Intégrale de RICE
Considérons un contour quelconque entourant la pointe de la
ssure.
x2

x1
Γ

L'intégrale de RICE, notée J, est dénie par :


Z
J= (wn1 − σij ui ,1 nj )ds (1)
Γ
avec :

w = 12 σij εij
(
w : densité d'énergie de déformation

n : normale unitaire extérieure au domaine entouré par le contour

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Remarques

Dans l'expression (1), le contour doit être parcourue dans le


sens trigonométrique.

L'integrale de RICE est indépendante du contour.

On peut montrer que J=G.

Pour calculer J (et donc G) numériquement, l'indépendance de


J par rapport au contour permet de choisir des contours
éloignés de la pointe an d'éviter la singularité des contraintes.

Démonstration de J=G
On se met en mode III (élasticité anti-plane):

u1 = u2 = 0 u3 = u (x1 , x2 )
On peut montrer que :
µ
w= 5 u · 5u 5u : gradient de u
2
∂u
σij ui ,1 nj = µ u ,1
∂n
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Donc, l'intégrale de Rice en élasticité anti-plane devient :

∂u
Z
µ
J= ( 5 u · 5un1 − µ u,1 )ds
Γ 2 ∂n
On choisit comme contour Γ un cercle de rayon r trés petit autour
de la pointe:

x2
eθ n=er

r
e2
θ
x1
e1

Gradient en coordonnées polaires :

∂u 1 ∂u
5u = e~r + e~
∂r r ∂θ θ
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Puisque r est petit, on prend le premier terme (asymptotique) de u:

KIII r
r
2 θ
u= sin
µ 2π 2

K θ
u,1 = 5u · e~1 = − √III sin
µ 2π r 2

∂u ∂u KIII θ
= = √ sin
∂n ∂r µ 2π r 2

2
KIII
5u · 5u =
µ2 2 π r
En remplaçant dans J, obtient après simplication :

2
KIII
Z π
1 θ
J= ( cos θ + sin2 )d θ
µ2π −π 2 2

2
KIII
J= =G

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Exemple d'application
x2

δ : deplacement

h
x1

h Γ

Sur les bords x2 = ±h sont imposés des déplacements u1 = 0 et


u2 = ±δ . On est en déformation plane. Calculons G en utilisant J
avec le contour Γ (les portions verticales sont très éloignées à doite
et à gauche)

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Sur les portions horizontales, n1 = 0 et ui ,1 = 0 donc l'intégrand
est nul.
Sur la portion verticale de gauche les contraintes sont nulles donc
l'intégrand est nul
Sur la portion verticale de droite, on a ε22 = hδ , autres εij = 0; de
plus ui ,1 = 0 et n1 = 1.
L'intégrand se réduit à:

λ −ν1 δ2
w= (tr ε)2 + µtr (ε2 ) = E
2 2(1 + ν)(1 − 2ν) h 2

d'où :
E (1 − ν)δ 2
J=G =
(1 + ν)(1 − 2ν)h
EG Eδ
r
KI = =
1 − ν2 (1 + ν) (1 − 2ν)h
p

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Formules et résultats essentiels
Energie potentielle : Π = UE − w
Taux de restitution de l'énergie potentielle : G = − B1 ∂Π
∂a ≥ 0
(
G < Gc pas de propagation
Critère de Grith :
G ≥ Gc propagation
Formule de la complaisance : G= P 2 dC
2B da
G = − 2uB dQ
2
Formule de la raideur :
da
Formule d'Irwin :

K
 2
1−ν 2
G =
E (KI2 + KII2 ) + 2III
µ en déformation plane
1 2 KIII
2
G =
E (KI + KII2 ) + 2µ en contrainte plane

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Chapitre III : Propagation des ssures en mode mixte

Trajet de la ssure en mode mixte


On a observé qu'une ssure en mode mixte ne se propage pas en
ligne droite mais bifurque d'un certain angle θ.

Pour trouver l'angle θ, il faut utiliser un critère de bifurcation.

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Critère de la contrainte d'ouverture maximale

KI KII
σθθ (r , θ) = √ cos3 (θ/2) + √ [−3 sin(θ/2) cos2 (θ/2)] (21)
2π r 2π r

Pour l'angle de bifurcation θ̂, on doit avoir :



∂σθθ
=0 (22)
∂θ θ=θ̂

La condition (22) donne :

K 3 KII 3
! " # !
√ I
θ̂ θ̂ θ̂ θ̂θ̂ θ̂
− cos2 sin +√ 3 sin cos sin − cos3 =0
2π r 2 2 2 2π r 2 2 2 2 2
" #
3 θ̂ θ̂ θ̂ θ̂ 1 θ̂
⇒ KI cos2 sin = 3KII cos sin2 − cos2
2 2 2 2 2 2 2

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On peut montrer que :

θ̂ 1 θ̂ 1
sin2 − cos2 = (1 − 3 cos θ̂)
2 2 2 4

et la relation ci-dessus devient :

θ̂ θ̂ 1
KI cos sin = KII (1 − 3 cos θ̂)
2 2 2

Finalement la condition (22) est équivalente à l'équation :

KI sin θ̂ = KII (1 − 3 cos θ̂)

Pour KII = 0 (Mode I) , θ̂ = 0


Pour KI = 0 (Mode II) , 1 − 3 cos θ̂ = 0 ⇒ θ̂ = ±70.5◦
Si KII > 0, la solution qui donne σθθ > 0 est θ = −70.5◦
Si KII < 0, la solution qui donne σθθ > 0 est θ = +70.5◦
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Solution générale pour KII 6= 0
KI
KI sin θ̂ = KII (1 − 3 cos θ̂) ⇒ 1 − 3 cos θ̂ − sin θ̂ =0
KII
En utilisant les relations suivantes :
2 tan α
(
sin 2α = 1+tan 2α
1−tan2 α
cos 2α = 1+tan2 α
la dernière équation devient (en posant t = tan(θ̂/2)):
KI
2 t2 − t −1=0
KII
Si KII > 0, la solution qui donne σθθ > 0 est:
 s 
1 KI KI
 2
tan(θ̂/2) =  − + 8
4 KII KII
Si KII < 0, la solution qui donne σθθ > 0 est:
 s 
1 KI KI
 2
tan(θ̂/2) =  + + 8
4 KII KII
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Critère de propagation en mode mixte
Le critére de bifurcation permet de déterminer l'angle θ̂, mais ne
permet pas de déterminer la contrainte maximale. C'est le but du
critére de propagation.
On suppose que la propagation a lieu quand σθθ atteint une valeur
critique σc à une distance rc de la pointe. Cette distance est
déterminée en comparant avec le mode I ( KI = KIc ), où :

KIc
σc = σθθ (rc , 0) = √ (23)
2π rc

En utilisant (21) et (23), on a :

KI KII KIc
σθθ (rc , θ̂) = √ cos3 (θ̂/2) + √ [−3 sin(θ̂/2) cos2 (θ̂/2)] = √
2π rc 2 π rc 2π rc
(24)
Léquation (24) donne le critère de propagation en mode mixte:

KI cos3 (θ̂/2) − 3KII sin(θ̂/2) cos2 (θ̂/2) = KIc

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Formules et résultats essentiels
Critère de bifurcation :

 " #
r 2
1 KI KI
KII > 0

− +8

4 KII KII


θ̂ 
tan = " r 2
#
2
1 KI KI
KII < 0

+ +8

4 KII KII


Critère de propagation :

KI cos3 (θ̂/2) − 3KII sin(θ̂/2) cos2 (θ̂/2) = KIc

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Exemple
σ

Y y
X

2σ 2a φ x


On donne : KIc = 45MPa m, 2a=0.02 m, φ = 30◦ . On demande :

1 Angle de bifurcation

2 contrainte critique σc

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Solution
On doit calculer KI et KII , on doit d'abord calculer les contraintes
dans la base (X,Y).
Matrice de passage :
 
cos φ sin φ
[P ] =
− sin φ cos φ
2σ cos2 φ + σ sin2 φ
 
−σ sin φ cos φ
[σ](X ,Y ) = [P ][σ](x ,y ) [P ]t =
−σ sin φ cos φ 2σ sin2 φ + σ cos2 φ
√ √
KI = (2σ sin2 φ + σ cos2 φ) π a, KII = −σ sin φ cos φ π a
 s 
2
KI 1 KI
tan(θ̂/2) =  + + 8 = 0.289 ⇒ θ̂ = 35.05◦
4 KII KII

Remarque

La ssure tend à se mettre perpendiculairement à la direction de la


plus grande traction.

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On utilise le critère de propagation :

KI cos3 (θ̂/2) − 3KII sin(θ̂/2) cos2 (θ̂/2) = KIc ,


qui donne :

KIc
σc = √
π a (2 sin 2
 
φ + cos2 φ) cos3 (θ̂/2) + 3 sin φ cos φ sin(θ̂/2) cos2 (θ̂/2)
=298.64 MPa

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Chapitre IV : Propagation des ssures par fatigue

Toute structure soumise à des chargements variables de faible


amplitude nit par se ssurer et la ssure une fois créée continue à
se propager jusqu'à la rupture compléte. Les critères d'Irwin et de
Grith ne permettent pas de rendre compte de ce phénomène. Il
faut donc une nouvelle loi de propagation. C'est Paris, un ingénieur
américain travaillant dans l'aéronautique, qui le premier a proposé
une loi empirique sur la base de résultats expérimentaux. Les essais
consistent à mesurer sur des eprouvettes normalisées l'avancée
d'une ssure à chaque cycle en fonction de l'amplitude du
chargement, la structure étant sollicitée en mode I. Les résultats
sont représentés dans un diagramme (da/dN,∆ KI ), a représentant
la longueur de la ssure, N le nombre de cycles et
∆KI = KImax − KImin est l'amplitude du chargement. Dans un
diagramme log-log, on obtient des courbes dont l'allure est la
suivante :

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da
log dN

III

II
I

KImax = KIc

log∆KI
log∆K0

Sur la courbe, on distingue plusieurs régions :

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1 En dessous d'une certaine valeur ∆K0 de ∆KI , il n'y a pas
d'evolution de la ssure. C'est le domaine d'endurance

2 Pour des valeurs de ∆KI légèrement supérieures à ∆K0 , la


courbe est convexe, avec des variations rapides de la pente,
mais l'avancée de la ssure à chaque cycle reste faible. C'est le
domaine à très grand nombre de cycles (stade I).

3 Pour des valeurs de ∆KI plus importantes, la courbe est


pratiquement rectiligne. La loi d'évolution est donnée par (loi
de Paris):

da
= C (∆KI )m
dN
avec C et m des constantes matérielles. C'est le domaine de la
fatigue à grand nombre de cycles (stade II).

4 Quand KImax devient proche de KIc , la courbe devient concave


avec une variation très rapide de la pente, jusqu'à la rupture
totale. C'est le domaine à petit nombre de cycles

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Exemple
Une grande plaque contenant une ssure centrale de longueur
a = 10mm
2 0 est soumise à une traction cyclique (σmax = 200MPa
et σmin = 100MPa). En supposant que la croissance de la ssure
suit la loi suivante :

da
= C (∆KI )3 C = 0.42 × 10−11 (cycle .MPa3 .m1/2 )−1
dN

1 Calculer le taux de croissance de la ssure quand la longueur


de la ssure a les valeurs suivantes : 2a = 10 mm, 30 mm, 50
mm.

2 En supposant KIc = 60MPa m, estimer le nombre de cycles à
la rupture.

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Solution
1 2a = 10 mm,
√ √
∆KI = ∆σ π a = 12.53MPa m
da
= 0.42 × 10−11 (12.53)3 = 8.26 × 10−9 (m/cycle )
dN
2a = 30 mm,
√ √
∆KI = ∆σ π a = 21.7MPa m
da
= 0.42 × 10−11 (21.7)3 = 4.29 × 10−8 (m/cycle )
dN
2a = 50 mm,
√ √
∆KI = ∆σ π a = 28MPa m
da
= 0.42 × 10−11 (28)3 = 9.24 × 10−8 (m/cycle )
dN
2 longueur critique de la ssure ac :

KImax = σmax π ac = KIc ⇒ ac = 28.7 × 10−3 m
NR ac da Z 28.7×10−3
da 5 cycles
NR dN
Z Z
= = = = 6.76 × 10
0 a0 C (∆KI )3 5×10−3 a
7.39 × 10−10 3/2

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Chapitre V : Quelques solutions élémentaires
Exemple de problème antiplan
Etudions une ssure rectiligne de longueur 2a placée dans un milieu
inni soumis à un cisaillement uniforme τ à l'inni. On veut
calculer le FIC.
τ
x2
a a
x1
x3

Conditions aux limites :

lim σ23 (z ) = τ, σ23 (z ) = 0 z ∈] − a, a[


z →∞
Mode III ⇒ élasticité antiplane ⇒ σ31 − i σ32 = f 0 (z ) avec f(z)
fonction holomorphe. On prend :
p iτz
f (z ) = −i τ z 2 − a2 ⇒ σ31 − i σ32 = f 0 (z ) = − √ 2 2
FERDJANI Hicheme, Blida, h_ferdjani@yahoo.fr Mécanique de la rupture fragilez − a
τx
z = x1 x1 > a ⇒ σ32 = q 1
x12 − a2
On se rapproche de la pointe de ssure : x1 = r + a avec r << a
On obtient : √
τ a
σ32 w √
2 r
En comparant avec la forme asymptotique de

KIII √
σ23 (θ = 0) = √ ⇒ KIII = τ π a
2π r

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Méthode de la variable complexe en élasticité plane
Rappel sur la fonction d'Airy Φ(x1 , x2 )
Les équations d'équilibre (en négligeant les forces de volume) se
réduisent à: (
σ11,1 + σ11,2 = 0
σ21,1 + σ22,2 = 0
Il existe une fonction Φ(x1 , x2 ), appelée fonction d'Airy, telle que :

 σ11 = Φ,22

σ22 = Φ,11

σ12 = −Φ,12

En remplaçant les équations précédentes dans les équations de


Beltrami, il vient:
∆∆Φ = 0,
∂2 ∂2
avec ∆= + appelé laplacien. Nous disons que la fonction
∂ x12 ∂ x22
d'Airy est biharmonique.
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On peut montrer que la fonction d'Airy Φ(x1 , x2 ) peut s'exprimer à
l'aide de deux fonctions holomorphes φ(z ) et ψ(z ) tels que :

2Φ = Re [z̄ φ(z ) + ψ(z )]

Les contraintes sont données par:

1 1 00
 σ11 = Re [φ − 2 z̄ φ − 2 ψ ]

 0 00

σ22 = Re [φ0 + 12 z̄ φ00 + 12 ψ 00 ]


σ12 = 12 Im[z̄ φ00 + ψ 00 ]

Approche de Westergaard en mode I


En mode I, on a σ12 = 0 pour x2 = 0. Ceci peut être obtenu en
posant ψ” = −z φ”. Dans ce cas ψ 0 = −z φ0 + φ + C , et les
contraintes s'écrivent:

 σ11 = Re φ − x2 Imφ

 0 00

σ22 = Re φ0 + x2 Imφ00
σ12 = −x2 Re φ00

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Approche de Westergaard en mode II
En mode II, on a σ22 = 0 pour x2 = 0. Ceci peut être obtenu en
posant ψ” = −2φ0 − z φ00 . Dans ce cas ψ 0 = φ0 − z φ0 + C , et les
contraintes s'écrivent:

 σ11 = 2Re φ − x2 Imφ



 0 00

σ22 = x2 Imφ00
σ12 = −Imφ0 − x2 Re φ00

Solution générale pour une ssure interne chargée


Soit une ssure droite chargée sur sa surface et située dans un
milieu inni.

x2
p2(t)

p1 (t) x1
−a p1(t) a
p2 (t)

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En mode I ( 1 p = 0):
Z a √
1 a2 − t 2
0
φ = √ p2 (t ) dt
π z 2 − a2 −a z −t
En mode II ( 2 p = 0):
Z a √
−i a2 − t 2
0
φ = √ p1 (t ) dt
π z 2 − a2 −a z −t
Fissure dans un milieu inni en mode I

x2
σ∞ σ∞
x2 x2
σ∞
=
x1 +
−a a x1
x1 σ∞
σ∞

Probleme 2
Probleme I

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Z a √ 2
σ∞ a − t2
0
φ = √ dt
π z 2 − a 2 −a z − t
p
φ = σ∞ z 2 − a2 − σ∞ z + C
En superposant les solutions des deux problèmes, on a:

σ11 = Re φ0 −x2 Imφ00 , σ22 = Re φ0 +x2 Imφ00 +σ∞ , σ12 = −x2 Re φ00

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z z2
    
1
σ22 = σ∞ Re √ + x2 Im √ − 2
z 2 − a2 z 2 − a2 (z − a2 )3/2
pour z = x1 :  
σ x
∞ 1 
σ22 = Re  q
x12 − a2
pour x1 > a :
σ∞ x1
σ22 = q
x12 − a2
On se rapproche de la pointe de ssure : x1 = r + a avec r << a,
on obtient : √
σ∞ a
σ22 = √
2 r
En comparant avec la forme asymptotique, on a :

KI √
σθθ (θ = 0) = √ ⇒ KI = σ∞ π a
2π r

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FIC pour une ssure chargée dans un milieu inni
Mode I
Z a √
1 a2 − t 2
φ = √ 0
p2 (t ) dt
π z 2 − a 2 −a z −t
Quand z −→ a, z + a ≈ 2a, et z − t ≈ a − t , on obtient :
Z a
a+t
r
1 1 1
0
φ = √ √ p2 (t ) dt
π z − a 2a −a a−t
En utilisant σ22 = Re φ0 + x2 Imφ00 , en prenant z = x1 , x1 ≥ a et en
posant r = x1 − a, la contrainte au voisinage de pointe est donnée
par :
Z a
a+t
r
1 1 1
σ22 (x1 , 0) = √ √ p2 (t ) dt
π r 2a −a a−t
En indentiant avec la forme asymptotique σθθ (r , θ = 0) = √K2πI r ,
on obtient : Z a
a+t
r
1
KI = √ p2 (t ) dt
π a −a a−t
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De la même façon on peut montrer que :

Z a
a+t
r
1
KII = √ p1 (t ) dt .
πa −a a−t

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Chapitre VI : Modèle de Dugdale-Barenblatt

La singularité des contraintes en pointe de ssure est un résultat


qui pose problème. Aucune structure ne peut supporter des
contraintes innies. La cause de ce résultat est un excès de
simplication dans la construction de notre modèle. En eet, nous
avons fait deux hypothèses :

Nous avons supposé que le comportement du matériau est


élastique linéaire. Cette hypothèse est valable loin de la pointe
de la ssure. A proximité de la pointe, le niveau des
contraintes est susemment élevé pour provoquer un
écoulement plastique qui va limiter l'intensité des contraintes.

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Notre modèle de ssure est trop simpliste. En eet, nous
avons modèlisé la ssure par deux lignes se rencontrant en un
point. En réalité, une ssure est beaucoup plus complexe. Loin
de la pointe, les lèvres peuvent être modélisées par des lignes
(en négligeant les aspérités). Par contre, une ssure réelle ne
se termine pas par une pointe. Il existe une zone de
transition (Figure 14) entre la ssure et le matériau sain.
Divers modèles ont été proposés pour décrire cette zone de
transiton. Le plus utilisé est le modèle de la zone cohésive ou
des forces cohésives, connu également sous le nom de modèle
de Barenblatt.

Fissure zone de materiau sain


transition

Figure 14: Zone Mécanique


de transition
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Ce modèle suppose l'existence de forces d'attraction (ou forces
cohésives) sur les faces de la ssure à proximité de la pointe
(Figure 15). L'intensité de ces forces dépend de l'ouverture.

Figure 15: Zone cohésive

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Il existe plusieurs modèles de forces cohésives. Chaque modèle
possède sa propre relation force- ouverture de la ssure. Le modèle
le plus simple a été proposé par Dugdale (1960). Ce modèle décrit
l'évolution des forces de traction σn en fonction du saut de
déplacement normal δn . Il suppose que les forces sont constantes
égales à σc tant que l'ouverture est inférieure à une ouverture
critique δc , et s'annulent dès qu'elle dépasse δc (Figure 16).

Figure 16: Modèle de Dugdale

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zone non
000
111 cohesive
111
000
000
111
000
111
000
111
000
111
000
111
zone cohesive
00
11
1
0 11
00
0
1 00
11
0
1 00
11
00
11
0
1 σc 00
11
δc 0
1a 00
11
0
1
0
1
00
11 c
0
1
00
11
0
1
00
11
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1
0
1

Figure 17: Fissure de Dugdale

La longueur de la zone cohésive ac est telle que les singularités en c


s'annulent, ou KI = 0.

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Longueur de la zone cohésive pour une ssure dans un milieu inni

x2
σ∞ σ∞
0
1 x2
x2 0
1 σ∞
111
000 0
1
0
1
0000
1111 0000 x1
1111 0
1
00000
11111
1111
0000 1111
0000 0
1
0000
1111 0000 000
1111 111 0
1 1111
0000 1111
0000
−c −a a c 0
1
0
1 0000
1111 0000x1
1111

x1 σ∞
σ∞

Probleme 2
Probleme I

KI = KI1 + KI2 = 0 + KI2


Z c
c +t
r
1
KI = √ p2 (t ) dt
π c −c c −t
avec : (
σ∞ | t |< a
p2 (t ) =
σ∞ − σc a <| t |< c
Z −a
c+t Z −a
c+t Z c
c+t
s s s
KI =0⇔ (σ∞ − σc ) dt + σ∞ dt + (σ∞ − σc ) dt = 0 (25)
− c c−t −a c−t a c−t
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Sachant que :

c +t t t 
Z r  
dt = c arcsin − cos arcsin ,
c −t c c
(25) donne :

a a
−2σc arccos + σ∞ π = 0 ⇔ c = .
c cos πσ
2σc

La longueur de la zone cohésive est donc donnée par :

!
1
c −a = −1 a
cos 2πσ ∞
σ+c

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Mécanique de la rupture. https://campus.mines-
douai.fr/pluginle.php/12100/mod_resource/content/0/
Rup-
ture_06062011/Rupture_web_webLatex/co/Page1_1_1.html

Lecture Notes on Fracture Mechanics Department of


Theoretical and Applied Mechanics, Cornell University, Ithaca,
NY 14853

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