UEF MATi

Plasticité

Jérôme Isselin
Arts et Métiers

Septembre 2021

Jérôme Isselin Arts et Métiers PGE UEF MATi

Sommaire

1 - Déformation plastique
2 - Mécanismes de glissement
3 - Dislocations
4 - Méthodes de durcissement
5 - Bibliographie

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1. Déformation plastique
Solidification d’une métal polycristallin monophasé
Fer α :
(a) Début de solidification : germes de cristaux (un carré = une maille
élémentaire),
(b) et (c) croissance des cristaux,
(d) fin de solidification.

Remarques :
Diamètre moyen des grains : quelques dizaines de µm (10−6 m)
Paramètre de maille : quelques Å (10−10 m) 3

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1. Déformation plastique
Les mécanismes
Déformation plastique intragranulaire par maclage

(a) déformation élastique,

(b) déformation plastique par ma-

clage.

Le maclage est le basculement d’une partie du réseau cristallin dans une

position de symétrie.
Une partie du réseau cristallin bascule dans une position symétrique sans
changer le réseau, créant une interface (plan de macle) entre la partie
maclée et la partie non déformée. 4

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1. Déformation plastique
Les mécanismes
Déformation plastique intragranulaire par maclage

Remarque : Le maclage est observé au microscope optique après polissage

et attaque métallographique. A l’intérieur de chaque grain, la partie maclée
a une couleur différente de la partie non maclée. 5

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1. Déformation plastique

Les mécanismes

Déformation plastique intragranulaire par glissement

(a) déformation élastique,

(b) déformation plastique par glissement.

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1. Déformation plastique
Les mécanismes
Déformation plastique intragranulaire par glissement

Remarque : A la surface de chaque grain, la déformation plastique par glisse-

ment va produire des micro-marches visibles au microscope optique sous formes
de lignes parallèles. Si plusieurs systèmes de glissement se déclenchent, il peut
apparaît plusieurs familles de lignes parallèles. 7

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2. Mécanismes de glissement

Contrainte critique de glissement

Avec a la distance réticulaire et b la distance interatomique.

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2. Mécanismes de glissement

Contrainte critique de glissement

La contrainte théorique pour

rompre une liaison est donnée
par (méthode énergétique) :

G.b
σth =
2π.a
Cette contrainte est mini-
male dans les plans où ba est
minimum.

b/a minimum si :
- b (distance interatomique) est minimum → direction dense
- a (distance interéticulaire) est maximum → plan dense
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2. Mécanismes de glissement
Contrainte critique de glissement

La contrainte théorique pour

rompre une liaison est donnée
par (méthode énergétique) :

G.b
σth =
2π.a
cette contrainte est minimale
dans les plans où ba est mini-
mum.

Conclusion : Le glissement cristallographique se produit dans les plans

denses ( = plans de glissement) selon les directions denses ( = directions
de glissement). Ce sont les systèmes de glissement.
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2. Mécanismes de glissement
Les systèmes de glissement

Structure Métaux PG DG PG DG SG
CFC Al, Ag, Cu, Ni, Au {111} < 110 > 4 3 12
CC Feα , Mo {011} < 111 > 4 3 12
HC Ti, Zn, Mg {0001} < 112̄0 > 1 3 3
Remarque : les matériaux HC se déforme principalement par maclage.
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2. Mécanismes de glissement
Comparaisons contraintes théoriques et expérimentales

Métal Module de cisaillement (MPa) τtheo τexpé

Al 24400 4800 0,79
Ag 25000 5000 0,37
Cu 40700 8000 0,49
Feα 59000 11500 26,60
Mg 16500 3200 0,39

La contrainte théorique est en moyenne 6 fois plus petite que le module

de cisaillement.
La contrainte expérimentale est 103 à 105 fois plus petite.
Des défauts existent dans le réseau cristallin capables de créer le glissement
pour des valeurs de contrainte beaucoup plus faibles que le τthéo .
Ces défauts s’appellent les dislocations.
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2. Mécanismes de glissement

Comparaisons contraintes théoriques et expérimentales

La mise en mouvement des dislocations permet de déformer de façon

permanente le matériau.
Exemple : modèle du tapie de Mott (dislocation coin)

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3. Dislocations

Représentation
Vue en perspective de la structure d’une dislocation coin dans un cristal
à réseau cubique

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2. Mécanismes de glissement

Représentation d’une dislocation coin

(a) du point de vue des milieux continus (en faisant abstraction des
atomes)
(b) en représentant les atomes au voisinage de la dislocation.

Remarque : Pour les dislocations "coin" ⃗b ⊥ ⃗L

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3. Dislocations

Glissement d’une dislocation coin

- Les liaisons atomiques du coeur de la dislocation se brisent et se re-

forment pour permettre le mouvement de la dislocation.
- C’est une séquence complète du glissement de la partie inférieure du
cristal par rapport à la partie supérieure.

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3. Dislocations

Glissement d’une dislocation coin

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3. Dislocations

Glissement d’une dislocation vis

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3. Dislocations

Glissement d’une dislocation vis

(a) du point de vue des milieux continus,
(b) en représentant les atomes au voisinage de la dislocation.

Remarque : pour les dislocations "vis", ⃗b et ⃗L sont colinéaires

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3. Dislocations
Synthèse des modes de glissement

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3. Dislocations

Facteur de Schmid
Le glissement des dislocations se
fait sous l’action d’une contrainte
de cisaillement τ .
Pour un monocristal en traction,
il faut considérer la composante
tangentielle au plan de glissement
qui est induite par la contrainte
de fraction :

Fc
τ=
S
Fc dans la DG
S surface du PG

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3. Dislocations
Facteur de Schmid
Si on considère une angle θ entre la direction de glissement d et l’axe de
traction. Et une angle χ entre la normale au plan de glissement n et l’axe
de traction on obtient :

Fc = F .cosθ
S0
S=
cosχ
Avec la contrainte dans l’axe de
traction :

σ = F /s0

on obtient :

τ = σ.cosχ.cosθ
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3. Dislocations

Facteur de Schmid
Cette équation est connue sous
le nom de loi de Schmid.
Loi de Schmid
τ = σ.cosχ.cosθ

Le facteur de Schmid qui permet

de tranformer σ et τ pour un sys-
teme de glissement bien défini.
Facteur de Schmid
cosχ.cosθ

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3. Dislocations

Facteur de Schmid
Dans le cas particulier où la normal au plan
de cisaillement, l’axe de traction et la direc-
tion de glissement sont coplanaires alors :

χ = π/2 − θ

d’où

τ = σ.cosθ.sinθ
Remarque :
Lors de la déformation d’un monocristal, la
limite élastique est minimum lorsque le fac-
teur de Schmid tend vers 0,5 c’est à dire
quand χ et θ tendent vers 45°.
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3. Dislocations

Facteur de Schmid
Pour produire un glissement (une déforma-
tion plastique), il faut augmenter σ pour que
τ atteigne la valeur critique τe pour le glis-
sement dans le cristal. la limite élastique de-
vient alors :
τe
Re =
cosχ.cosθ

La valeur maximale de la contrainte de ci-

saillement est atteinte quand le facteur de
Schmid vaut 0,5 : τ = 0, 5σ
Pour tout autre systeme de glissement on
aura : 0 ≤ τ ≤ 0, 5σ
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3. Dislocations
Observation des dislocations

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3. Dislocations

Observation des dislocations

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3. Dislocations

Observation des dislocation par Microscopie Electronique à

Transmission

1 - corpus
2 - source of electrons (hot tungsten wire)
3 - electrons (wave and particle)
4 - cathode
5 - anode
6 - condenser lens
7 - sample
8 - objective lens
9 - projective lens
10 - detector

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3. Dislocations

Observation des dislocation par Microscopie Electronique à

Transmission
Un faisceau d’électrons est accélérés par un un champ de
haute tension. Il se propage sous vide, traverse un échan-
tillon suffisamment fin (épaisseur de l’ordre de 0, 1 µm) et
est élargi sur un écran fluorescent (10).
Le grossissement jusqu’à 300 000 fois (résolution maxi de
0, 8 Å).
on obtient :
Les plans et rangées atomiques dans les cristaux ou dans
les joints de grains et les phases (cliché de diffraction).
Les fins précipités ou dislocations des matériaux cristallins
(image)
L’étude des faisceaux diffractés permet d’obtenir des infor-
mations sur la structure cristalline et l’orientation de l’objet.
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3. Dislocations

Observation des dislocation par Microscopie Electronique à

Transmission
En contrepartie, la préparation de l’échantillon, les obser-
vations et leur exploitation sont longues et délicates.

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3. Dislocations

Observation des dislocation par Microscopie Electronique à

Transmission

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4. Les méthodes de durcissement

Elles sont au nombre de 4.

Elles visent toutes à « perturber le mouvement des dislocations » en
introduisant des « obstacles » appelés facteurs de durcissement :
- joints de grains → durcissement par affinement de la taille des grains,
- autres dislocations → durcissement par écrouissage,
- atomes étrangers → durcissement par mise en solution solide,
- précipités → durcissement par précipitation.

Un durcissement s’accompagne :
- d’une augmentation de Re, Rm, H,
- d’une diminution de la ductilité,
- d’une augmentation de la fragilité.
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4. Les méthodes de durcissement
Durcissement par affinement du grain
En agissant sur la taille des grains par un traitement thermomécanique, la
limite d’élasticité d’un métal peut varier considérablement. Cette variation
obéit à la loi de Hall Petch :

loi de Hall Petch

K
Re = Reo + √
d̄

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4. Les méthodes de durcissement
Durcissement par écrouissage
Au cours de la déformation plastique, les dislocations se multiplient et les
interactions entre dislocations augmentent → consolidation (ou écrouis-
sage)

Exemple : acier inoxydable austénitique

D (cm.cm−3 ) 106 à107 109 à1010 1011 à1012

∆σe (MPa) 2à6 60 à 200 600 à 2000
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4. Les méthodes de durcissement

Durcissement par mise en solution solide

Consiste à augmenter la résistance par addiction volontaire d’atomes de

soluté afin de former un alliage.
Exemple : le laiton est formé en ajoutant du zinc au cuivre, le cuivre
pouvant dissoudre jusqu’à 30% de zinc. Les atomes de zinc remplacent
alors les atomes de cuivre pour former une solution solide substitutionnelle.

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4. Les méthodes de durcissement

Durcissement par mise en solution solide

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4. Les méthodes de durcissement

Durcissement par précipitation

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3. Bibliographie
Précis de Métallurgie : élaboration, structures-propriétés,
normalisation, J. Barralis, G. Maeder, Nathan
Science des matériaux, M. Dupeux, Dunod
Matériaux : ingénierie, science, procédé et conception, M. Ashby
Matériaux. 1, Propriétés, applications et conception, M. Ashby,
Dunod
Matériaux. 2, Microstructures, mise en œuvre et conception, M.
Ashby, Dunod
Métallurgie Tome 1, Métallurgie physique, J. Barralis, G. Maeder
Métallurgie Tome 2, Alliages ferreux, J. Barralis, G. Maeder,
Collection scientifique Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers)
Métallurgie physique, B. Chalmers
Introduction to dislocation, D. Hull, Butterworth
Physique des Matériaux, Y. Quéré, Ellipses
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