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COURS : ELEMENTS DE CONSTRUCTION

MECANIQUE

Premier semestre (tronc commun GM)

Filières :
• Construction Mécanique et Production Intégrée (CMPI),
• Génie des Systèmes Mécaniques (GSM),
• Qualité Maintenance Sécurité Industrielle (QMSI).
• Procédées Industriels et Plasturgie (PIP)

Par H.BAKHTARI

2020-2021
___________________________________________________________________________
Route d’El Jadida, Km8, B.P. 8118, Oasis-Casablanca. Tél.: 23-07-89, Fax : 23-12-99

1
Table des matières

PARTIE I

CHAPITRE 1 : Modélisation des liaisons mécaniques ……………………………..3


CHAPITRE 2 : Cotation des dessins …………………………………………………9
CHAPITRE 3 : Cotation tolérancée – Ajustements ………………………………….12
CHAPITRE 4 : Cotation fonctionnelle ……………………………………………....19

PARTIE II

CHAPITRE 5 : Eléments d’assemblage et de fixation ……………………………….25


Assemblages permanents - Le rivetage ……………………………26
Assemblages permanents - Le soudage …………………………....29
Assemblages permanents - Le frettage ………………………….....36
CHAPITRE 6 : Assemblages non permanents - Les goupilles…………………….......40
Assemblages non permanents - Les clavettes…………… …...........45
Assemblages non permanents - Les cannelures…………………….49
Assemblages non permanents - Filetage et éléments de fixation …...51
Assemblages non permanents - Anneaux élastiques …….................62

PARTIE III

CHAPITRE 7 : Guidage en rotation ………………………………………………….

ANNEXES

ANNEXE D1et D2 : Types de rivetages : chevalier/Guide du dessinateur industriel /Page 180


ANNEXE D3 : Longueur « l » des rivets : chevalier/Guide du dessinateur industriel /Page 180
ANNEXE D4 : rivets à expansion : chevalier/Guide du dessinateur industriel /Page 182
ANNEXE E1 - Conception des assemblages soudés : chevalier/Guide du dessinateur industriel /Page 178
ANNEXE F1 – principaux adhésifs : chevalier/Guide du dessinateur industriel / Page 185
ANNEXE G1–Tolérances pour clavetages : chevalier/Guide du dessinateur industriel / Page 230
ANNEXE G2 –Cannelures à flancs parallèles : chevalier/Guide du dessinateur industriel /Page232
ANNEXE G 2 – Cannelures en développante de cercle: chevalier/Guide du dessinateur industriel/Page 233
ANNEXE H1 : Filet métrique ISO – dimensions normalisées:chevalier/Guide du Dessinateur industriel
Page 190
ANNEXE H2 : Représentation des éléments filetés: chevalier/Guide du Dessinateur industriel /Page 193
ANNEXE H3 : Vis d’assemblage: chevalier/Guide du Dessinateur industriel /Page 196
ANNEXE H3 : Vis d’assemblage: chevalier/Guide du Dessinateur industriel /Page 196

2
Chapitre 1 : MODÉLISATION DES LIAISONS MECANIQUES

1. Généralités :
❑ Une liaison mécanique est, dans un mécanisme, la mise en relation de deux pièces par contact physique
permettant de les rendre partiellement ou totalement solidaires. On parle alors de pièces liées. Ce
contact contribue à la transmission éventuelle d'un effort entre les deux pièces.
❑ Une liaison mécanique est dite parfaite entre deux solides si on peut négliger les phénomènes de
frottement, d’adhérence et de résistance au roulement entre ces solides (liaison théorique).
2. Modélisation des liaisons mécaniques élémentaires
Les liaisons sont ici supposées parfaites, sans jeu, rigides et permanentes.
Un solide libre dans l'espace peut se déplacer, par rapport à un référentiel, suivant des mouvements
élémentaires (ou mobilités) qu'on distingue de la façon suivante:
3 translations Tx, Ty et Tz, dans les directions principales du repère ; 3 rotations Rx, Ry et Rz, autour
d'axes parallèles aux axes du repère (fig.1). Ces six mouvements générateurs sont appelés degrés de
liberté.

On appelle liaison mécanique tout obstacle avec un autre solide, qui


supprime alors au moins un degré de liberté. De ce fait la nature des
liaisons mécaniques dépend de la forme des surfaces en contact.
On peut caractériser cette liaison soit :
➢ à partir du type de contact, (surface de contact)
➢ à partir des mouvements relatifs des pièces. (degré de liberté)

fig.1.1
2.1. Nature géométrique des contacts :
On distingue 3 familles de contacts, à savoir :
➢ Ponctuel : contact en un point (où surface de contact assimilable à un point).
➢ Linéique : contact suivant une ligne droite ou courbe (ou surface de contact assimilable à une ligne)
➢ Surfacique : contact suivant une surface quelconque.
❖ Les liaisons élémentaires – simples
1. Liaison ponctuelle: Il y a liaison ponctuelle entre deux solides lorsque le seul contact entre ceux-ci est
réduit à un point.
Dans ce cas, un seul degré de liberté est supprimé : il s’agit de la translation perpendiculaire au plan tangent
du contact. C’est donc la direction principale de cette liaison.

Tableau 1 (liaison ponctuelle ou sphère – plan)


mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D
Liaison ponct. de normal (A,Y)
Tx 1 Rx 1

Ty 0 Ry 1
5
A
Tz 1 Rz 1

3
Exemple :

fig.1.2

2. Liaison linéaire rectiligne : Cette liaison est obtenue si entre 2 solides on observe au moins 2 points de
contact alignés.
Tableau 2 (Liaison linéaire rectiligne de ligne (A, X) et de normal (A, Y)
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 1
A A
Ty 0 Ry 1 4
Tz 1 Rz 0
Exemple : Contact galet / plan

fig.1.3
3. Liaison linéaire annulaire: Deux solides sont en liaison linéaire annulaire si leur contact est un arc de
cercle avec des normales de contact coplanaires. C’est le cas d’une sphère se promenant dans un cylindre de
même diamètre.
Tableau 3 (Liaison linéaire annulaire d’axe (A, X))
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 1 Y

Z
Ty 0 Ry 1
4 A A

Tz 0 Rz 1
Exemple : Chape articulée de vérin

4
Y

X
Z

fig.1.4
4. Liaison pivot – glissant: c‘est la liaison de deux solides 1 et 2 permettant la rotation et la translation selon
le même axe, de l’un des solides par rapport à l’autre.
La surface de liaison est obligatoirement cylindrique de révolution.
Tableau 4. Liaison pivot – glissant d’axe (A, X)

mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 1
A

Ty 0 Ry 0
2
A

Tz 0 Rz 0

Exemple : Vérin (tige 1 / corps 2)

fig.1.5
5. Liaison rotule ou sphérique: c‘est la liaison de deux solides 1 et 2 permettant la rotation autour des trois
axes, de l’un des solides par rapport à l’autre.
Tableau 5 (Liaison rotule de centre A)
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 0 Rx 1

Ty 0 Ry 1 3 A

Tz 0 Rz 1

5
Exemples :

Tête d'attelage Patin rotule


fig.1.6
6. Liaison appui plan: elle est obtenue des que le contact entre solides comporte au moins 3 points
coplanaires non alignés avec des normales au contact parallèles. Elle permet la translation selon deux axes et
une rotation autour du troisième.
Tableau 6 (Liaison appui plan de normale (A, y))
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 0 3
Ty 0 Ry 1
A

Tz 1 Rz 0

Exemples :

fig.1.7 Butée en rotation


❖ Les liaisons élémentaires – composées:
Ces liaisons ne peuvent être obtenues qu’à partir d’association de surfaces multiples. De ce fait, il est possible de
les modéliser par assemblage de liaisons simples.
7. Liaison pivot: liaison permettant un mouvement de rotation d’un solide par rapport à un autre.
Tableau 7. Liaison pivot d’axe (A, X)
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 0 Rx 1
A

Ty 0 Ry 0
1
A
Tz 0 Rz 0

6
Exemples :

Guidage d’un arbre par deux coussinets


fig.1.8
8. Liaison glissière: Deux solides sont en liaison glissière lorsqu’ils ont au moins deux droites strictement
parallèles en commun, dont la direction est la même que celle de la seule translation alors autorisée.
C‘est la liaison qui permet un mouvement de translation d’un solide par rapport à un autre.
Tableau 8. Liaison glissière d’axe (A, X)
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 0

Ty 0 Ry 0 1
Tz 0 Rz 0
➢Surfaces de liaison: formes variées (souvent prismatiques) conduisant en général à des liaisons
hyperstatiques nécessitant des réglages.
Exemples :

Guidage en Té Guidage par queue d’aronde à 60° fig.1.9

9. Liaison hélicoïdale: Ce qui caractérise cette liaison, c’est l’existence de deux degrés de liberté combinés :
La rotation autorisée est simultanée à la translation dans un rapport qu’on appelle le pas de vis, d’hélice ou
de filet. De ce fait, il faut considérer qu’il s’agit d’un seul et même degré de liberté.
Tableau 9. Liaison hélicoïdale d’axe (A, X)
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 1 Rx 1

Ty 0 Ry 0
1
Tz 0 Rz 0 Autre symbole

7
Exemples :

Vis – écrou à billes


fig.1.10
10. Liaison sphérique à doigt: Il s'agit d'une liaison assez complexe qui n'autorise que 2 rotations. Comme son
nom l'indique, il s'agit d'une rotule annexée d'un doigt faisant obstacle à une rotation.
Tableau 10. Liaison rotule à doigt de centre (A), Rx bloquée.
mouvements d.d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 0 Rx 0

Ty 0 Ry 1
2 A

Tz 0 Rz 1
Cette liaison est communément adoptée pour le guidage des leviers de commande de boite de vitesses ou de
manette de jeu vidéo. La rotation autour de l'axe du manche est souvent interdite.
Exemples :

Accouplement à ergot
fig.1.11
11. Liaison encastrement (complète):C'est le cas de deux pièces complètement solidaires. Puisqu’elle permet
la définition des classes d'équivalence (ensemble de pièces solidaires pendant le fonctionnement du
mécanisme).
Tableau 11. Liaison encastrement

mouvements d. d.l. schéma 2D schéma 3D

Tx 0 Rx 0
Ty 0 Ry 0 0
Tz 0 Rz 0
Exemples :

fig.1.12 Assemblage par goupille

8
❑ Technologiquement, une liaison peut être DIRECTE ou INDIRECTE :
❑ Liaison DIRECTE : liaison entre deux solides sans pièce intermédiaire.
Exemple : la pièce 2 est directement en contact avec la pièce 1 (fig.13a)
❑ Liaison INDIRECTE (ou composée) : liaison entre deux solides par l’intermédiaire d’autres
pièces
Exemple : la pièce intermédiaire est la vis de guidage 3 (fig.13b)

Fig.1.13a. Patin de serre- joint fig.1.13b. Guidage en translation

CHAPITRE 2 : Cotation des dessins


La cotation est l’un des éléments les plus importants des dessins techniques. Cependant, c’est aussi l’opération la
plus difficile à réaliser car les cotes sur un dessin sont en relation non seulement avec la géométrie de la pièce,
mais aussi avec sa fonctionnalité et sa fabrication.

La cotation :
La cotation est l’opération par laquelle on indique sur un dessin les dimensions réelles de l’objet représenté sur
un dessin, ce qu’on appelle les cotes, et le résultat de cette opération, soit l’ensemble des cotes du dessin.

Remarque: L’opération qui consiste à déterminer quelles dimensions doit avoir une pièce s’appelle:
dimensionnement. Le dimensionnement se fait en fonction de l’utilisation de la pièce. (Résistance, position des
surfaces fonctionnelles, etc.)

La dimension indiquée sur le dessin est la dimension réelle de la pièce, et non sa dimension dessinée.
Le rapport entre la dimension dessinée et la dimension réelle de la pièce est l’échelle.
Principes de cotation :
Sur un dessin, chaque détail doit être côté une et une seule fois, que ce soit directement ou indirectement (éviter
les cotes surabondantes fig.2.1).
On dit qu’une cote est surabondante lorsqu’elle peut être déduite par addition ou par soustraction d’autres
dimensions données.

Fig.2.1
Eléments d’une cote:

9
Une cote se compose des quatre éléments principaux suivants :
❖ Une ligne de cote, en trait fin ;
❖ Deux lignes de rappel, d’attache ou d’extension, en trait continu fin. Un trait d’axe, ou mixte fin,
peut aussi être utilisé ;
❖ Deux flèches précisant les limites de la ligne de cote ;
❖ Un texte (dimension chiffrée de la cote plus tolérance éventuelle) au milieu et au dessus de la ligne
de cote pour les cotes horizontales. Au milieu, sur le coté gauche et de bas en haut pour les cotes
verticales.
fig.2.1

Eventuellement, si la place manque pour inscrire le texte, on utilise une ligne de repère
Lignes d’attache et ligne de cote
Les lignes d’attache doivent dépasser légèrement la ligne de cote ; éventuellement, un faible espace peut séparer
une ligne d’attache du contour de la figure (fig.2.2);

fig.2.2
Les lignes d’attache doivent être tracées perpendiculairement à l’élément à coter ; toutefois, en cas de nécessité,
elles peuvent être tracées obliquement, mais parallèles entre elles fig.2.3;

fig.2.3
Les lignes d’attache passant par l’intersection de lignes d’épures (ou de construction) doivent être prolongées
légèrement au-delà du point de concours (fig.2.4).

(fig.2.4)

Si un élément est représenté en vue interrompue, les lignes de cotes le concernant ne sont pas interrompues
(fig.2.5).

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fig.2.5
Extrémité d’une ligne de cote
Chaque extrémité d’une ligne de cote est normalement terminée par une flèche (largeur du trait 0.25 mm
environ)
L’angle d’ouverture préconisé pour la flèche est de 30° (fig.2.6).

fig.2.6
Remarque
▪ Pour un même dessin, utiliser un même type d’extrémité.
▪ Si l’on manque de place, on peut reporter les flèches à l’extérieur des lignes d’attache.
▪ On peut également remplacer deux flèches opposées par un point très net.

Méthode générale de cotation : (source : Guide du dessinateur industriel - Chevalier)


Modes de cotation : (source : Guide du dessinateur industriel - Chevalier)
Fautes à éviter : (source : Guide du dessinateur industriel - Chevalier)

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CHAPITRE 3 : Cotation tolérancée – Ajustements

La cotation tolérancée est à la base de l’interchangeabilité des objets et des composants


fabriqués en série. Autrement dit, n'importe quel composant interchangeable d'un mécanisme
peut être démonté et remonté sur n'importe quel autre mécanisme du même type.
Pour réaliser ces propriétés, il suffit que chacune des dimensions des parties à assembler se
situe à l’intérieur de deux limites définissant une variation dimensionnelle admissible en
fabrication, autrement dit ce qu’on appelle la "tolérance".
1. Nécessité des tolérances :
L’imprécision inévitable des procédés de fabrication et des machines utilisées fait
qu’une pièce fabriquée ne peut avoir des cotes rigoureusement exactes. S’il faut fabriquer une
série de pièces identiques, il est impossible à une même forme d’avoir toujours exactement les
mêmes dimensions (ou cotes) d’une pièce à l’autre.
Il faut donc tolérer que la cote effectivement réalisée soit comprise entre deux valeurs
limites, compatibles avec le fonctionnement correct de la pièce : Une cote Maximale et une
cote minimale.
La différence entre les deux cotes s’appelle tolérance ou Intervalle de Tolérance (IT)
2. Rappel – Arbre et Alésage :
Notion d'arbre : Désigne une pièce contenue (minuscule)
Notion d'alésage : Désigne une pièce contenante (majuscule)

ALESAGE (Contenant)

ARBRE (Contenu)

COTE NOMINALE : Cote théorique

fig.3.1
3. Eléments du tolérancement (fig.3.2)
Définitions :
• Cote Nominale (CN) : Cote théorique définie par le concepteur. Dimension ou cote
qui sert de référence pour l’indication et l’inscription sur le dessin.
• Ecart Supérieur : Valeur supérieure de l’écart par rapport à la cote nominale (ligne
zéro). Nous le noterons : « es » pour les arbres et « ES » pour les alésages
• Ecart Inférieur : Valeur inférieure de l’écart par rapport à la cote nominale (ligne
zéro). Nous le noterons : « ei » pour les arbres et « EI » pour les alésages
• Cote Maximale : Valeur de la cote nominale plus l’écart supérieur

• Cote minimale : Valeur de la cote nominale plus l’écart inférieur

• Cote Moyenne : Valeur moyenne entre la cote maximale et la cote minimale


• Cote Effective : Cote réalisée. Elle doit être comprise entre la cote maximale et la
cote minimale.

12
• Intervalle de Tolérance (IT) : C’est la variation permise (tolérée, admissible) de la
cote effective de la pièce. Elle est égale à la différence entre l’écart supérieur et l’écart
inférieur.

fig.3.2
Remarque
1. Les écarts sont positifs au-dessus de la ligne zéro et sont négatifs au-dessous
2. Pour un arbre : Les écarts positifs augmentent le volume de matière, les écarts négatifs
le diminuent.
3. Pour un alésage : Les écarts positifs diminuent le volume de matière, les écarts
négatifs l’augmentent.
4. Notation des cotes tolérancées :
1. Tolérances chiffrées :

Exemple :

Inscrire après la cote nominale la valeur des écarts en plaçant toujours l’écart supérieur au-
dessus.
Les écarts sont inscrits dans la même unité que la cote nominale : Le mm.
Ne pas mettre de signe lorsque l’écart est nul

Lorsque la tolérance est répartie symétriquement par rapport à la cote nominale, ne donner
qu’un écart précédé du signe ±

2. Tolérances données par système ISO :


La cote nominale est suivie d’une lettre et d’un chiffre ; il faut consulter un tableau pour
connaître les écarts. (Annexe C1)
La norme ISO (NF EN 20286-1) définit un ensemble de tolérances à appliquer aux
dimensions des pièces lisses.
2.1. Désignation normalisée : Exemple : fig.3.3

13
fig.3.3

Cote nominale : elle sert de référence (ou de ligne zéro) pour positionner les intervalles de
tolérance (IT) et les écarts. Pour chaque cote nominale, il est prévu toute une gamme
d’intervalles de tolérances
Qualité : elle indique la taille de l'intervalle de tolérance choisi. Plus ce chiffre est important,
plus l'intervalle de tolérance est grand. Il existe 18 qualités : 01 – 0 –1 … – 16
correspondante chacune à des intervalles de tolérances fondamentales : IT 01 – IT 0 –…– IT
16, fonction de la cote nominale. Ces intervalles de tolérances fondamentales sont donnés
dans un tableau (Annexe C2).
Ecart : il définit l'écart entre la cote nominale et l'intervalle de tolérance choisi. Plus la lettre
est loin dans l'alphabet et plus on a de matière. On utilise des majuscules pour les alésages et
des minuscules pour les arbres.
La figure fig.3.4 schématise les différentes positions possibles des intervalles de tolérances.

Fig.3.4

14
Remarque:
❖ La cote minimale d’un alésage H correspond à la cote nominale (écart inférieur nul).
❖ La cote maximale d’un arbre h correspond à la cote nominale (écart supérieur nul).
❖ Les tolérances Js et js donnent des écarts égaux en valeur absolue :

Autres Exemples :

3. AJUSTEMENTS NORMALISES ISO :


– On parle d'ajustement lorsque l'on assemble un arbre et un alésage de même côte
nominale.
– L’ajustement est un terme général utilisé pour désigner la gamme de jeux « ou
serrage » pouvant résulter de l’application des tolérances sur les pièces de
l’assemblage.
– On utilise le système ISO pour quantifier un ajustement. Un ajustement est composé
de la cote nominale commune suivie des symboles correspondants à la tolérance de
chaque pièce en commençant toujours par l’ ALESAGE.
– Les ajustements sont inscrits sur les dessins d’ensembles.
3.1. Désignation et inscriptions normalisées :

Fig.3.5

15
3.2. Nature d’un ajustement
On trouve :
3.2.1. des ajustements avec jeu
Exemple : Ø 80 H8/ f7 (Jeu mini = 0.030 mm ; Jeu Maxi = 0.106 mm)
La cote réalisée (cote effective) de l’Alésage est toujours SUPERIEURE à la cote de
l’arbre. Les IT ne se chevauchent pas. (Fig.3.6-1)
Jeu Maxi = Alésage Maxi – arbre mini
Jeu min = Alésage min – arbre Maxi
IT jeu = Jeu Maxi – Jeu mini
Pour vérification : IT jeu = IT Alésage + IT arbre

3.2.2. des ajustements avec serrage ou interférence


Exemple : Ø 80 H7/ p6 (Serrage mini = 0.002 mm; Serrage Maxi = 0.051 mm)
La cote réalisée (cote effective) de l’Alésage est toujours INFERIEURE à la cote de
l’arbre. Les IT ne se chevauchent pas. (Fig.3.6-3)

Serrage Maxi=Alésage mini – arbre Maxi (jeu mini)


Serrage mini =Alésage Maxi – arbre mini (jeu Maxi)
IT jeu = Serrage mini – Serrage Maxi
Pour vérification : IT jeu = IT Alésage + IT arbre

Fig.3.6
3.2.3. des ajustements incertains (avec jeu ou serrage):
Exemple : Ø 80 H7/ k6 (jeu Maxi = 0.009 mm ; Serrage Maxi = 0.002 mm)

16
L’ajustement obtenu sera soit un jeu soit un serrage. Les intervalles de tolérance se
chevauchent. (Fig.3.6-2)

3.3. Ajustements couramment utilisés


A fin de réduire le nombre d’ajustement possible, on applique soit le système de l’alésage
normal ou le système de l’arbre normal.
3.3.1. Système de l’alésage normal : (Fig.3.7)
On utilise un alésage H ; les variations de jeu ou de serrage nécessaires pour réaliser
des assemblages différents sont obtenues par le choix de l’arbre.
• La cote min de l’alésage = cote nominale
• C’est le système le plus utilisé car l’usinage des alésages se fait à l’aide
d’outils ayant déjà le bon diamètre (alésoir).
Les Ajustements Usuels de ce système sont donnés dans : (ANNEXE C3)

Fig.3.7 Fig.3.8
3.3.2. Système de l’arbre normal : (Fig.3.8)
On utilise un arbre h ; les variations de jeu ou de serrage sont obtenues par le choix de
l’alésage.
• La cote Maxi de l’arbre = cote nominale
• Ce système est utilisé lorsque plusieurs ajustements différents sont requis sur
une surface d’arbre continue (surface d’arbre sans épaulement)
Exemple :

Fig.3.9

17
3.4. Choix des ajustements :
Le choix dépend de la liaison à réaliser et de la précision exigée pour le guidage. Les
spécifications doivent être suffisantes mais non surabondantes. Une trop grande précision
est inutile et chère.
Y a t il jeu ou serrage ? Les pièces seront-elles mobiles ou immobiles ? S'agit-il d'un
positionnement ou d'un centrage ? La liaison doit-elle transmettre des efforts ? …
Les coûts augmentent avec le degré de précision exigé (fig.3.10). Pour un ajustement,
on associe le plus souvent un alésage de qualité donnée avec un arbre de qualité voisine
immédiatement inférieure (sensiblement mêmes difficultés d'obtention et mêmes
coûts).

Fig.3.10

18
CHAPITRE 4 : Cotation fonctionnelle
1. Présentation générale :
Un système mécanique est réalisé par un ensemble de pièces mises en relation (en contact) les
unes avec les autres. Or, pour que ce système remplisse les fonctions pour lesquelles il a été
créé, il faut que certaines conditions fonctionnelles soient assurées (par exemple : jeu,
serrage, réserve de filetage, dépassement ...). La cotation fonctionnelle permet la recherche
des différentes cotes à respecter pour le bon fonctionnement d’un mécanisme. Les cotes
obtenues par la cotation fonctionnelle sont appelés cotes fonctionnelles. Ce sont celles qui
doivent être portées sur les dessins de définition.

Exemples :

Fig. 4.1

19
2. Chaîne de cotes :
2.1 La cote condition :
La cote condition est un vecteur qui exprime une exigence fonctionnelle. Cette cote
fonctionnelle doit être respectée pour obtenir le fonctionnement recherché du système. Par
convention, cette cote est représentée par un vecteur à double trait.
Le sens positif est donné par le sens du vecteur .
Remarques : Dans le cas d’une cote condition positive, on parle de jeu, dans le cas contraire
(cote condition négative), on parle de serrage.
Par convention, une cote condition horizontale sera dirigée de gauche à droite, et une cote
condition verticale sera dirigée de bas en haut.
2.2 Surfaces terminales (S.T) (Fig.4.2)
Surfaces qui sont perpendiculaires à la cote condition et qui limite celle-ci.
2.3 Surfaces de liaison : (S.L) (Fig.4.2)
Les surfaces de liaison sont les surfaces de contact entre les pièces perpendiculaires à la
direction de la cote condition.

Fig. 4.2

2.4 Etablissement d’une chaîne de cotes


Pour déterminer une chaîne de cotes on part d’une surface terminale pour rejoindre
l’autre surface terminale par l’intermédiaire des surfaces de contact (d’appui)
2.4.1 Règles pour la construction des chaînes de cotes.
Pour la bonne réalisation d’une chaîne de cotes, plusieurs règles sont à respecter:
4..1.1.la chaîne de cotes débute à l’origine du vecteur cote condition et se
termine à son extrémité,
4..1.2.Chaque cote de la chaîne, commence et se termine sur la même pièce.
Le problème initial est de coter les différentes pièces du mécanisme,
4..1.3.Il ne peut y avoir qu'une seule cote par pièce dans une même chaîne de
cotes. La chaîne de cotes doit être la plus courte possible, afin de faire
intervenir le moins de cotes possible. Si deux cotes de la chaîne
appartiennent à la même pièce, c'est qu'il existe une chaîne de cotes encore
plus courte réalisant le même vecteur condition,
4..1.4.Le passage d'une cote de la chaîne à la suivante se fait par la surface
d'appui entre les deux pièces cotées.
En effet, la fermeture vectorielle exprimée plus haut n'a de sens que si les
origines des différents vecteurs ai correspondent aux extrémités des
vecteurs aj précédents,

20
4..1.5.La somme des intervalles de tolérance des cotes intervenant dans une
chaîne de cotes est égale à l'intervalle de tolérance de la cote condition.
Cette propriété impose de choisir pour les cotes conditions des IT les plus
larges possibles, afin de réduire le coût des pièces entrant dans la constitution
de la chaîne.
2.4.2 Méthode :

2.5 Méthode du graphe des contacts


Ce graphe fait apparaître les surfaces de contact qui assurent le positionnement relatif
des éléments du mécanisme dans la direction de la condition fonctionnelle, ainsi que
les conditions de fonctionnement.
Exemple :

Fig. 4.3

21
Graphe des contacts :

Fig. 4.4

• Dans ce graphe, les éléments du mécanisme sont représentés par des bulles, les
surfaces de contact par des lignes, et les conditions fonctionnelles par des flèches à
double trait.
• Parcourir ce graphe en respectant la règle suivante:
Partir de l’origine du vecteur condition et rejoindre son extrémité sans passer plus
d’une fois par le même contact pour une même condition, et sans passer par un autre
vecteur condition.
• Les vecteurs qui, à l’intérieur d’une bulle, permettent de passer d’une surface de
contact à une autre sont appelés: vecteurs maillons. Ils peuvent être notés sous la
forme: Lettre de la condition (indice) n° de pièce, comme par exemple b2.
• Équations vectorielles déduites du graphe :

• Tracer sur le dessin d’ensemble les vecteurs maillons déduits du graphe des contacts.
Le tracé obtenu constitue la chaîne de cotes relative à la condition traitée (Fig.4.5)
• Équations de projection déduites des chaînes de cote:

22
Fig. 4.5
2.6 Calcul des cotes fonctionnelles:
Pour déterminer la valeur d’une cote fonctionnelle il faut définir les équations aux
valeurs limites des différentes cotes appartenant à la chaîne ainsi que celle se
rapportant à leurs intervalles de tolérances.
2.6.1 Équation aux valeurs nominales
La condition « J » est égale à la somme des cotes de la chaîne parcourues dans le
même sens que «J » moins la somme des cotes parcourues dans le sens contraire que
«J ».
-Toutes les cotes de la chaîne orientées dans le même sens que la cote condition sont
des cotes positives.
-Toutes les cotes de la chaîne orientées dans le sens contraire que la cote condition
sont des cotes négatives.

23
2.6.2 Équation aux valeurs limites

A partir de l’équation (1) et (2), on peut déduire une équation aux intervalles de
tolérances (IT).
La différence entre le jeu maximal et le jeu minimal conduit à la relation sur les
intervalles de tolérance :
ITj = Jmaxi − Jmini
= ITa1 + ITa2 + . . . + ITai + . . . + ITan
L’intervalle de tolérance de la cote condition est égal à la somme des intervalles de
tolérance de chaque maillon de la chaîne de cotes associée à cette cote condition.
Cette propriété impose de choisir pour les cotes conditions des intervalles de tolérances les
plus larges possibles afin de réduire le coût des pièces entrant dans la constitution de la
chaîne.

Tolérances géométriques :
Tolérance géométrique: Ecart maximal admissible de forme et de position par rapport à la
géométrie parfaite indiquée sur le dessin.
Les tolérances dimensionnelles limitent uniquement les dimensions locales réelles (mesure
entre 2 points opposés), mais pas les défauts de forme (Fig.4.6).

Fig.4.6
Indication sur le dessin : Annexe C4

24
CHAPITRE 5 : Eléments d’assemblage et de fixation

Un assemblage mécanique est la liaison de différentes pièces d'un ensemble ou produit, il est
caractérisé par la mobilité d’une pièce par rapport à l’autre (degrés de liberté). C’est aussi un
ensemble de procédés et solutions techniques permettant d’obtenir ces liaisons.
On distingue ensuite différents types de liaisons:

Fig.5.1
1. Assemblage permanent :
Un assemblage entre deux pièces d’un sous ensemble mécanique est qualifié de permanent, si
la séparation des pièces ne peut se faire sans destruction de l’une d’elles.

Fig.5.2
Exemples :

Fig.5.3
2. Assemblage non permanent (démontable) :

25
C’est un assemblage entre deux pièces d’un sous ensemble mécanique qui assure une liaison
encastrement démontable par éléments divers.

Fig.5.4
Exemples :

Assemblage par bague


de centrage et boulon Assemblage par goupille
Fig.5.5
A) Assemblages permanents - Le rivetage
Par rivetage, on entend déformation d'un rivet de façon à créer une tête pour maintenir
plusieurs pièces assemblées.

Avantage :
• Sécurité de fixation
• Économique Fig.5.6
• Cadences de production élevée
• Assemblage de matière différentes et d’épaisseurs différentes
• Assemblage résistant au phénomène de fatigue contrairement au soudage
• Présente une bonne résistance mécanique au cisaillement (la sollicitation
prépondérante sur les rivets doit être le cisaillement).
Inconvénients:
• Non démontable

26
• La traction perpendiculaire au plan de joint est à éviter.
On distingue essentiellement le rivetage avec ou sans rivet rapporté, le sertissage et le
clinchage. (Voir Annexe D1)
1. Différents types de rivets
1.1. Rivets usuels (Annexe D2): leur pose exige que l’on puisse intervenir des deux côtés
de l’assemblage (côté tête et côté rivure). Les têtes peuvent être :
• Rondes (symbole R et Rb)
• Cylindriques plates (symbole C et Cf.)
• Fraisée (90°, 60°ou 120°) si l’on veut noyer les têtes.
1.1.1. Techniques de pose et désignation :
Utilisation de bouterolles pour mater l’extrémité sans tête du rivet (fig.5.7).
Désignation :

fig.5.7
1.1.2. Dispositions usuelles des rivets :

Fig. 5.8a

27
Fig. 5.8b
1.1.3. Longueur « l » des rivets : (ANNEXE D3)
1.2. Rivets aveugles (ou à expansion): (ANNEXE D4)
S’utilisent lorsque le côté de l’assemblage opposé à la tête n’est pas accessible.
Le montage nécessite une pince adaptée (fig.5.9).

Exemple de désignation : Rivet aveugle 3,2 x 8


(Rivet aveugle de diamètre d = 3,2 et de longueur l1 = 8)

fig.5.9
2. Calcul des assemblages par rivetage
Dans la plus part des applications, les rivets sont calculés comme s’ils n’étaient sollicités
qu’au cisaillement avec des corrections résultant d’essais. Ces corrections sont réglementées
suivant le genre de construction.
2.1. Choix du diamètre d’un rivet :
Les conditions de fabrication du trou de passage d’un rivet (poinçonnage) imposent pour le
rivet un diamètre minimal respectant les relations suivantes:
2.1.1. Cas courant :

e - épaisseur de la tôle la plus épaisse à assembler


2.1.2. Pour rivure résistante et étanche :

Diamètre du trou de passage des rivets posés à froid: d1 = 1,05 d


Diamètre du trou de passage des rivets posés à chaud: d1 = 1,1 d

28
2.2. Critère de résistance au cisaillement
Dans la plus part des applications, les rivets sont calculés comme s’ils n’étaient sollicités
qu’au cisaillement. Le critère de résistance au cisaillement s’exprime par : la contrainte au
cisaillement appliquée doit être inférieure au égale à la contrainte limite de cisaillement du
matériau.
Condition de résistance:

fig.5.10
Rpg – résistance pratique au cisaillement du rivet (N/mm2)
A partir de cette condition nous pouvons déduire la relation suivante :
Pour n rivets on a :


On prend :

2. Assemblage permanent - Le soudage


Le soudage est l’assemblage permanent de deux ou plusieurs pièces, tous en assurant entre
elles la continuité de matière.
Deux grandes familles de soudage peuvent être distinguées:
2.1. Le soudage autogène ou soudage: (fig.5.11)
Le soudage autogène permet d’assembler des pièces à l’aide d’un joint (cordon de
soudure) obtenu par fusion localisée et progressive des pièces à réunir.
Un métal d’apport est généralement nécessaire à la liaison des deux éléments. Sa
composition est très voisine de celle du métal de base.
Le soudage autogène offre la même résistance que celle des pièces assemblées.

fig.5.11
2.2. Le brasage (technique d’assemblage hétérogène) : (fig.5.12)
Le brasage est l'assemblage de deux matériaux à l'aide d'un métal d'apport ayant une
température de fusion inférieure à celle des métaux à assembler. Les surfaces ne
participent pas par leur fusion à la constitution du joint brasé (Les pièces à assembler
conservent leurs contours primitifs). C'est un assemblage dit « hétérogène ».

29
fig.5.12
On distingue :
❖ Le brasage fort (T > 450°C) ;
❖ Le soudo-brasage (T > 450°C technique analogue à celle du soudage autogène
par fusion) ;
❖ Le brasage tendre (T < 450°C) ;
Le brasage ne donne pas, en général, les mêmes qualités de résistance mécanique et de
résistance à la corrosion que le soudage.
Le chauffage de la zone à braser peut se faire par un fer à souder, une flamme
(chalumeau), un arc électrique.
Ce procédé est, par exemple, utilisé :
- En électronique pour assembler les composants sur les circuits imprimés, ou divers
éléments entre eux, tout en assurant la continuité électrique.
- En plomberie pour assembler des tubes de façon étanche.
Principaux procédés de soudage :
Les procédés de soudage sont nombreux et le plus souvent complémentaires les uns des
autres. On peut classer les divers procédés en deux catégories principales :
- les procédés réalisant les jonctions en phase solide tel que le soudage par pression ou par
friction.
- les procédés utilisant la phase liquide pour réaliser un cordon de soudure tel que l’arc
électrique, le soudage par résistance...
1. Soudage à l’arc électrique
Ce soudage est le plus utilisé industriellement en soudage autogène. La fusion du
métal d’apport et des pièces à assembler est obtenue par un arc électrique jaillissant
entre une électrode et les pièces à souder. Son inconvénient, est la génération par un
refroidissement rapide, des contraintes internes et des déformations parfois difficiles à
corriger.
1.1. Le soudage à l'arc à l'électrode enrobée : fig.5.13
Il est réalisé à partir d'un arc électrique créé et entretenu entre l'âme métallique de
l'électrode et la pièce à souder.
L'énergie calorifique de l'arc (3982° à 5537° Celsius) fait fondre simultanément et très
localement la pièce à assembler, l'âme métallique de l'électrode et l'enrobage pour
constituer le bain de fusion.
Après refroidissement le cordon de soudure est recouvert d'un laitier protecteur qui se
détache plus ou moins facilement
Le champ électromagnétique transporte le métal fondu de l’électrode vers le métal de
base.
Un générateur électrique fournit le courant continu ou alternatif avec une intensité variant
de 30 à 400 ampères en fonction de différents paramètres comme le diamètre de
l'électrode, la nature de l'enrobage, la position de soudage, le type d'assemblage, la
dimension et la nuance des pièces à assembler.

30
fig.5.13
L'enrobage : partie extérieure cylindrique de l'électrode. Il participe à la protection du
bain de fusion de l'oxydation par l'air ambiant en générant une atmosphère gazeuse
entourant le métal en fusion. L'enrobage dépose, lors de sa fusion, un laitier protecteur sur
le dessus du cordon de soudure.
Ce laitier, à une densité plus faible que le métal fondu, monte en surface et protège le bain
de fusion de l'oxydation et d'un refroidissement trop rapide.
1.2. Le soudage à l'arc avec électrode consommable sous protection gazeuse:
MIG (Metal Inert Gas) et MAG (Metal Active Gas) fig.5.14
❖ MIG: il utilise une électrode fusible (fil se déroulant automatiquement)
travaillant en atmosphère inerte (Gaz protecteur: argon, argon + hélium) a fin
de protéger le bain de fusion.
❖ MAG: Variante du MIG utilisant un mélange de gaz carbonique et d’argon
adapté au soudage des aciers de construction au carbone.

fig.5.14

31
1.3. Le soudage TIG (Tungsten Inert Gas) fig.5.15
Variante des précédents, plus productive et utilisant une électrode réfractaire ou non fusible
en tungstène. Le métal d’apport est amené manuellement (baguette) ou automatiquement (fil
déroulé). Il convient bien aux faibles épaisseurs (0,2 à 3 mm) et peu aussi s’utiliser sans métal
d’apport et remplacer le soudage par points.

fig.5.15
1.4. Le soudage par résistance
Les pièces à assembler sont maintenues en contact par un effort de compression puis soudées
par recouvrement ou bout à bout sans métal d’apport. La fusion est provoquée par effet joule :
courant de forte intensité sous basse tension. Après coupure du courant, l’effort de
compression, toujours appliqué, ‘’forge’’ la soudure.
a- Soudage par point (fig.5.16 a)
Très utilisé en grande et petite série, rapide, il est réalisé entre deux électrodes. La
fusion se produit à la frontière entre les deux pièces à souder.
b- Soudage à la molette (fig.5.16 b)
Variante du précédent permettant de réaliser des assemblages plans, cylindriques ou
coniques et des soudures continues ou discontinues. Les électrodes sont remplacées
par des molettes tournantes.

fig.5.16 a b

c- Soudage avec bossage (fig.5.17)

32
Le soudage par point avec bossages permet l’exécution simultanée de plusieurs points
de soudure.
Les bossages sont exécutés dans la pièce la plus épaisse. Du fait de la puissance
nécessaire, ce procédé est surtout utilisé pour les petites pièces (écrous rapportés par
exemple).

fig.5.17
Différent type d’ assemblages soudés :
❖ Assemblages bout à bout (fig.5.18)

fig.5.18
❖ Assemblages d’angles (fig.5.19)

- Soudure en T - Soudure en L
fig.5.19

❖ Assemblages à recouvrement

33
- soudage à clin

- soudage en bouchon

fig.5.20

Conception des assemblages soudés :


On cherche à obtenir un assemblage soudé qui a une résistance mécanique équivalente
à celle du constituant le plus faible. Il est nécessaire, en plus du choix des métaux de
base et du procédé de soudage, de respecter quelques règles de bon sens pour la
conception
Représentation des soudures : (Annexe E2)
Calcul des soudures sous sollicitations statiques:
Principe de calcul: On cherche à déterminer les contraintes à l'intérieur du cordon de
soudure. Ces contraintes s'appliquent dans le plan médian longitudinal de la soudure.
(fig.5.21)
- une contrainte normale
- une contrainte tangentielle perpendiculaire au cordon
- une contrainte tangentielle parallèle au cordon
Les contraintes de traction et de cisaillement sont
calculées à partir du rapport de l'effort sur la surface.

fig.5.21
La contrainte équivalente:
Elle permet de comparer les contraintes qui agissent sur un élément par rapport aux
caractéristiques admises du matériau. La comparaison s'effectue généralement par
rapport à Re. En soudure, le critère admis est toujours un critère proche du critère de
Von Mises, et la formule de base pour la contrainte effective dans la soudure est :

Le coefficient K a une valeur qui dépend de la nuance de l’acier de base et varie de


0,7 à 1,0 (tableau n°1). Ce facteur tient compte du fait que la formule est sensée
représenter la valeur de la contrainte de calcul à la rupture dans la soudure tandis que
le critère de résistance utilisé est relatif à la résistance du matériau de base.
La vérification de la résistance d’un cordon de soudure en un point de la section
critique où les contraintes sont calculées, consiste à satisfaire les conditions suivantes :
Avec : σe est la limite d’élasticité de l’acier de
base (norme française NF P 22-470)

Tableau 1

34
Applications :

Fig.5.22

Fig.5.23

➢ Vérification de la résistance d'une soudure d'angle (Fig.5.24)

• Caractéristiques du cordon:
- Gorge du cordon: a
- Longueur du cordon : lu
Chaque cordon est soumis à la moitié de l'effort F pondéré

Fig.5.24

35
➢ Assemblage de deux plats parallèles :
Chaque cordon est sollicité au cisaillement avec traction.

Fig.5.25

Approximation usuelle :

3. Assemblage permanent - Le frettage (Emmanchement forcé)


3.1. Définition :
Le frettage est un assemblage par ajustement serré entre un arbre est un alésage cylindrique.
La transmission d’un effort axial ou d’un couple de torsion est obtenue par la conjonction des
effets dus au frottement et au serrage dans la zone de contact.

36
fig.5.32
Avantages :
Assemblage de réalisation simple qui assure un centrage efficace.
Inconvénients :
• Une plus grande précision dimensionnelle des surfaces conjuguées
• La nécessité de réaliser un bon état de surface.
• Diminution de la résistance à la fatigue des arbres.
Un assemblage fretté peut être réaliser par :
a- Montage à la presse (fig.5.33): inconvénient majeur étant une certaine dégradation de
la surface commune.
b- Échauffement de la pièce dans un bain d’huile (fig.5.34).
c- Refroidissement de la pièce mâle dans l’azote liquide (fig.5.35).
d- Échauffement de la pièce alésage et refroidissement de la pièce mâle (quand le serrage
désiré est important)
e- Par injection d’huile (3000 bars) entre les surfaces conjuguées en même temps que
l’on déplace le moyeu par rapport à l’arbre.
Les quatre dernières méthodes présentent l’avantage de ne pas dégrader la surface de
contact.

fig.5.33

37
fig.5.34

fig.5.35
3.2. Calcul des assemblages frettés
La grandeur de base ici est le serrage δ, égal à la différence entre le diamètre de l’arbre
et le diamètre de l’alésage (fig.5.32)
δ = dA – dM (1)
Pendant l’assemblage l’arbre subit une déformation élastique et son diamètre diminue
de 2ρ1 ; l’alésage subit aussi une déformation élastique et son diamètre augmente de
2ρ2
δ = 2ρ1 + 2ρ2 = ΔdM – ΔdA (2)
Les déformations élastiques provoquent une pression de contact « P » entre les deux
surfaces conjuguées de l’assemblage et qui assure la liaison encastrement ente eux.
La relation entre la pression de contact « P » et le serrage δ est exprimée par la
formule suivante : (cours d’élasticité 2ème Année GM – comportement des enveloppes
épaisses) fig.5.36.

(3)
d – diamètre nominal de l’assemblage [m]
P – pression de contact [N/m²]
δ – serrage minimal nécessaire [µm]
E1 et E2 – module d’élasticité de l’arbre et de l’alésage [N/m²]
C1 et C2 – coefficients déterminés par les relations suivantes :

38
ν1 et ν2 – Coefficients de poisson
du matériau de l’arbre
et de l’alésage

fig.5.36
Pour l’acier : E = (2,1 à 2,2) 1011 [Pa] ; ν = 0,3
Pour la fonte : E = (1,2 à 1,4) 1011 [Pa] ; ν = 0,25
Pour le bronze : E = (1 à 1,1) 1011 [Pa] ; ν = 0,33
L’assemblage doit vérifier les conditions suivantes :
❖ Liaison sans glissement
❖ La contrainte effective dans l’arbre et l’alésage, due à la pression de contact P,
ne doit pas dépasser la limite d’élasticité σe du matériau. (cours d’élasticité
2ème Année GM – comportement des enveloppes épaisses)
a- La liaison sans glissement, dans un assemblage soumis à un effort axial F, est
assurée si la force de frottement créée T est supérieure à F :

µ – coefficient de frottement au repos;


l – longueur d’emmanchement [m]
b- Dans le cas d’un assemblage transmettant un couple C, la liaison sans
glissement est assurée si le moment de frottement créé Mfr est supérieur à C :

Si on remplace l’expression de la pression de contact P dans la relation (3) on obtient


pour le serrage :
• dans le car d’une charge axiale F :

• dans le car d’un couple transmis C :

39
• dans le car d’une charge axiale F combinée avec un couple C :

Dans le cas d’un montage à la presse (fig.5.33) la surface de contact commune subit
une dégradation qui diminue le serrage calculé δ. Pour compenser cette diminution, on
ajoute une correction δ’, qui dépend de la qualité d’état de surface de l’arbre et de
l’alésage, à la valeur calculée δ.
δ’= 1,2 (Rz1 + Rz2) en µm
Rz1 et Rz2 – hauteur maximale du profil d’état de surface, respectivement, de
l’arbre et de l’alésage. (Voir Guide du dessinateur – chap. état de surface.)
L’ajustement serré choisi, dans ce cas, doit assurer un serrage minimal Smin (fig.5.37)
toujours supérieur ou égal à δ+ δ’:

fig.5.37
B) Assemblages non permanents
1. Les goupilles
Les goupilles sont des éléments cylindriques ou coniques utilisés comme élément de:
1. Centrage de pièces entre elles : goupilles de positionnement (fig.5.38a)
2. Fixation de bague ou de moyeu sur les arbres peu sollicités (fig.5.38b)
3. Sécurité contre des surcharges éventuelles dans des transmissions.
Les goupilles travaillent le plus souvent au cisaillement. En raison du degré
d’hyperstatisme souvent élevé introduit par les goupilles, leurs logements sont souvent
usinés après montage et positionnement des pièces.

fig.5.38a fig.5.38b

40
1.1 Les goupilles élastiques (fig.5.39)
Les goupilles élastiques sont en acier à ressort (Rr =1400 N/mm2), elle sont faciles à
utiliser.
La goupille élastique, dont le diamètre est plus grand que celui du trou, est comprimée
dans son logement après montage, ce qui assure sont maintien en position.
Elles présentent comme principaux avantages:
• De se maintenir dans leurs logements par élasticité et avec un effort de
serrage important,
• De bien résister aux vibrations,
• Bonne résistance aux efforts de cisaillement.
• Dans le cas d’effort relativement important, on peut introduire deux
goupilles l’une dans l’autre : montage compound (fig.5.40).

fig.5.39 fig.5.40

1.2 Les goupilles de positionnement cylindriques (fig.5.41-a)


Elles sont utilisées pour des centrages ou des positionnements précis. Et elles sont
fréquemment réalisées :
• En acier « Stubs » au chrome – vanadium éventuellement traité pour HRC ≥
60,
• En acier de cémentation traité pour HRC ≥ 60

a. b.
fig.5.41

41
Exemple de désignation : Goupille cylindrique ISO 8734 – D x L – A.

1.3 Les goupilles coniques d’arrêt : (fig.5.42)


La forme conique simplifie le maintien de la goupille dans son logement (coincement).
Deux qualités peuvent être distinguées: R, rectifiées, et NR, non rectifiées.

fig.5.42a fig.5.42b – exemples

Exemple de désignation : Goupille conique R, 6 x 30 (d = 6, L = 30) ou


Goupille R, 6 x 30
1.4 Les goupilles cannelées : (fig.5.43)
Les goupilles cylindriques précédentes exigent des ajustements très précis. Afin
d’obtenir des goupillages plus économiques et suffisamment précis pour un grand
nombre d’application, on réalise des goupilles qui se maintiennent par déformation
élastique (fig.5.44).
Le diamètre de perçage est égal au diamètre nominal d (tolérance H11 pour d > 3mm
H9 pour d 3mm)

fig.5.43

42
fig.5.44
Exemple de désignation : Goupille cannelée ISO 8739 – d x L.
1.5 Les goupilles fendues cylindriques V : (fig.5.45)
Ces goupilles d’arrêt doivent travailler sous des efforts négligeables. Elles sont surtout
utilisées avec des écrous à créneaux afin d’éviter de façon absolue un desserrage de
l’écrou (fig.5.46a).
Elles permettent également l’immobilisation en translation d’axes lisses (fig.5.46b).

Exemple de désignation d’une goupille


cylindrique fendue, dénomination g = 6,3
(d = 5,6) et = 71 :
Goupille V 6 ,3 – 71, NF E 27 – 487 L.

fig.5.46
1.6 Épingles d’axe: (fig.5.47a)
Elles sont logées dans une gorge comme un circlips et ne doivent pas travailler au
cisaillement. La déformation assure le maintien en position.
1.7 goupilles épingle : (fig.5.47b)
Ces goupilles sont particulièrement recommandées pour des liaisons devant etre
fréquemment montées et démontées sans outillage spécifique. Elles sont réutilisables
après démontage.

43
fig.5.47a fig.5.47b
Exemple de désignation : Goupille épingle, type 4000, d - L.
2. Calcul des goupilles (pleines).
En fonction du montage adopté et de la nature de la charge, les goupilles sont
sollicitées au cisaillement, au matage et, dans des cas particuliers, à la flexion.
• Goupilles sollicitées au cisaillement et au matage :

fig.5.48a – double cisaillement fig.5.48b – cisaillement simple


Si S est l’aire de la section cisaillée (en mm2), F la valeur de la charge (en N), La
contrainte de cisaillement (en MPa) est:
En cisaillement simple :

En double cisaillement :

Avec : d – diamètre de la goupille


τadm – contrainte tangentielle admissible par le matériau choisi.
P – pression de matage
Pm – pression de matage admissible
• Goupilles sollicitées à la flexion et au matage : (fig.5.49)
La contrainte normale de flexion σ est exprimée par la relation suivante :

44
fig.5.49

Avec : σadm – contrainte normale admissible par le matériau choisi.


Sous l’effet de la charge F, entre la surface de la goupille et celle du perçage, se crée une
pression de contact p répartie le long du perçage comme l’indique la figure fig.5.49.

La plus petite profondeur t nécessaire pour l’assemblage est déterminée à partir de la

condition de non matage du matériau de la goupille et des pièces à assembler.


Le moment d’encastrement exprimé en fonction de la pression de contact p :

Et le moment de la force extérieure F par rapport au point O est :


Mo = F (h+t/2) ≈ Fh.

La condition d’équilibre nous permet d’écrire : Mo = Me. Alors la condition

de résistance au matage est :

3. Les clavettes
La clavette est l’élément rapporté d’une liaison encastrement ou d’une liaison glissière
assurant la transmission du couple.
3.1 Clavettes parallèles (fig.5.50)
Le couple transmissible et plus élevé qu’avec les goupilles. Elles sont simples,
économiques et peuvent être utilisées comme organe de sécurité (en cas de surcharge
la clavette se casse).
Inconvénient : génération des concentrations des contraintes au niveau des rainures qui
affaiblissent les arbres.
Elles sont utilisées pour les clavetages courts (longueur dépassant peu la valeur du diamètre de l’arbre
L< 1.5 d.
Attention, c’est le diamètre de l’arbre qui détermine la section a×b de la clavette ; c’est un calcul de
résistance qui détermine la longueur de la clavette.
• Types de clavettes :

45
Exemple de désignation :
Clavette parallèle forme B, 14 x 9 x 50, NF E 22 – 175
(a = 14, b = 9 et L = 50)

fig.5.50
• Formes des rainures sur l’arbre (fig.5.51)

Fraise 3 tailles

❖ logement pour clavette à bouts droits: est d’exécution


aisée (par fraisage de profil). Il présente cependant les
inconvénients d’être encombrant en longueur, et de
moins maintenir la clavette que le logement à bouts
ronds.
Coût réduit

Fraise 2 tailles

❖ logement pour clavette à bouts ronds: est d’exécution


moins aisée (par fraisage en bout).
Coût élevé.

fig.5.51

• Dimensions et tolérances des logements : (Annexe G1)


La norme NF E 22 – 175 définie trois types de clavetages :
- libre, si la clavette est libre dans l’arbre et dans le moyeu ;

46
- normale, si la clavette est serrée dans l’arbre et libre dans le moyeu ;
- serré, si la clavette est serrée dans l’arbre et dans le moyeu ;
3.2 Clavettes parallèles fixées par vis : (fig.5.52)
Elles conviennent pour les clavetages longs d < L < 2.5 d et en particulier s’il y a,
pendant la rotation, un déplacement relatif du moyeu par rapport à l’arbre.

fig.5.52
Exemple de désignation :
Clavette parallèle forme A de 12 x 8 x 40, NF E 22 – 181 (a = 12, b =8 et L = 40)
3.2 Les clavettes inclinées avec ou sans talon (fig.5.53)
La liaison est obtenue par coincement des faces inférieures et supérieures de la clavette
sur ses portées. L’effort radial ainsi engendré à pour inconvénient de désaxer
légèrement le moyeu par rapport à l’arbre. (Valable pour faible vitesse de rotation)

fig.5.53
3.4 Clavettes disques : (fig.5.54)
Les clavettes disques sont utilisées pour des arbres de petits diamètres transmettant
des couples faibles (arbre affaibli par le logement de la clavette)
Le fraisage du logement est particulièrement facile (clavetage économique).

Exemple de désignation :

47
Clavette disque de 8x 15, NF E 22 – 179
(a = 8, b =15)

fig.5.54
3.5 Dimensionnement d’une clavette parallèle (fig.5.55)
Un arbre 1 transmet un mouvement de rotation à un moyeu par l’intermédiaire d’une
clavette 3. Le couple transmis M et le diamètre de l’arbre d sont connus.
Les normes donnent les dimensions transversales de la clavette (Annexe G1) et on se
propose de déterminer la longueur de celle-ci.
La clavette travaille au cisaillement et sa section cisaillée est la section A-A.
La condition de résistance au cisaillement est:
τmoy – contrainte tangentielle moyenne
τadm – contrainte tangentielle admissible
par le matériau de la clavette.

fig.5.55
Compte tenu de l’existence d’un jeu de montage entre les faces latérales de la clavette
et la rainure de clavetage du moyeu, les faces A-1 et A-2 sont sollicitées au matage et
la longueur de la clavette est déterminée par une condition de non – matage de ces
faces.

P – pression de matage
Pm – pression de matage admissible
M – couple transmis
4. Cannelures
Les cannelures peuvent être considérées comme un ensemble de clavettes taillées
dans l'arbre. L'avantage n'est pas seulement la multiplication du nombre de clavettes
mais aussi le fait que le coeur de l'arbre n'a pas été affaibli par un usinage profond.

48
Elles permettent donc de transmettre des couples très importants.
• Illustration présentant les divers types de cannelures :

4.1 Les cannelures à flancs parallèles (fig.5.56)


Ces cannelures sont les plus anciennes, mais sont de plus en plus souvent remplacées
par les cannelures en développante plus résistantes et moins bruyantes. Cependant, du
fait de leur simplicité, elles sont encore utilisées dans les petites séries. Du fait des
difficultés d’usinage pour obtenir un centrage précis, elles ne conviennent pas aux
grandes vitesses de rotation.
Dans ces cannelures, on utilise une série légère, plutôt pour assemblages fixes;
une série moyenne, plutôt pour assemblage glissants sans charge, et une série forte,
plutôt pour assemblage glissants sous charges.
Exemple de désignation : cas de 6 cannelures, d=28 et D =34. Pour l’arbre, on
précise le type de montage choisi.
Moyeu cannelé à flancs parallèles de 6x28x34, NF E22-131
Arbre cannelé à flancs parallèles de 6x28x34 - glissant, NF E22-131

fig.5.56
4.1.1 Les dimensions sont données par la normes NF E22-131 (Annexe G2)
4.2 Les cannelures à flancs en développante de cercle (fig.5.57)
Elles sont une application indirecte des engrenages en développante. Elle permettent
de plus grandes vitesses de rotation (très bon centrage) et sont plus silencieuses que les
cannelures à flancs parallèles.

49
fig.5.57
4.2.1 Les dimensions sont données par la normes NF E22-131 (Annexe G2)
4.3 Calcul des cannelures à flancs parallèles fig.5.58
Elles se calculent au matage (c.a.d. à la résistance à la pression sur les flancs)
Soit l la longueur de cannelure utile ; Z le nombre de dents ; Mt le couple
transmis :

Avec : α – coefficient qui exprime la non


répartition uniforme de la charge entre les
dents
(α = 0.7 à 0.8)
Soit S – Surface d’appui du flanc d’une
dent :

fig.5.58 Pm – pression de matage admissible

a) La condition de résistance au matage est :

b) La condition de résistance au cisaillement est :

50
B – largeur de la dent
τmoy – contrainte tangentielle moyenne
τadm – contrainte tangentielle admissible par le matériau de l’arbre.
4.4 Calcul des cannelures en développantes de cercle (voir TD)

5. Filetage et éléments de fixation


Le filetage est un élément de liaison fondamental dans les assemblages.
Employé comme moyen rigidifiant ou moyen de transmission.
Il à l’avantage d’être démontable et interchangeable. Il est utilisé dans de nombreux
secteurs industriels, notamment dans le domaine de la mécanique, ce qui justifie la
grande diversité des formes rencontrées.
Son profile de base, symétrique ou asymétrique, engendré sur un cylindre ou un cône,
peut aller du cercle au carré en passant par le triangle.
Principaux filetages normalisés :
• ISO, utilisé surtout dans des buts de fixation (serrage).
• Pour tuyauteries dits « gaz »,
• A filet rond, utilisé quand le fond du filet doit présenter un arrondi important
pour éviter des effets d’entaille et l’encrassement.
• Trapézoïdal symétrique, utilisé pour les vis de transmission de mouvement.
• Trapézoïdal dissymétrique, utilisé pour les pièces tubulaires minces subissant
des efforts axiaux importants dans un seul sens.
5.1 Le filet métrique ISO : (fig. 5.59)
Afin de faciliter l’interchangeabilité dans les assemblages, l’organisation
internationale de normalisation (ISO), a choisi le système métrique comme un filetage
de référence caractérisé par un profil triangulaire symétrique construit sur un cylindre
et désigné par la lettre M .
Dimensions normalisées (ANNEXE H1)
Sens de l’hélice : (fig. 5.60) le sens de l’hélice est dit « à droite » si en mettant l’axe
de la vis vertical le filet monte vers la droite. Il est dit « à gauche » si le filet monte
vers la gauche.
Une vis à droite pénètre dans son écrou immobilisé en tournant dans le sens horaire
(sens anti-horaire pour une vis à gauche).
Le PAS du filet : est la distance séparant deux sommets consécutifs d’un même filet
LE PAS EST AUSSI LE DEPLACEMENT DE LA VIS (ou de l’écrou) POUR 1 TOUR
Nombre de filets : (fig. 5.61) habituellement un filetage ne comporte q’un filet. Si,
pour un diamètre nominal d donné, on veut avoir un pas important (plus grand que le
pas gros normalisé) et conserver une section suffisante. On creuse dans l’intervalle
d’un pas plusieurs rainures hélicoïdales identique.

51
Fig. 5.59

Fig. 5.60

Fig. 5.61
Précision sur filetage (fig.5.62)
Les filetages comme les pièces lisses sont tolérancés.

52
• Les lettres donnent la position de l’écart par rapport au profil de base.
• Les chiffres fixent la valeur de l’intervalle de tolérance admis.

Le profil de base représente:


- Pour la vis, le profil maximal,
- Pour l’écrou, le profil minimal.

fig.5.62
Qu’il s’agisse d’une vis ou d’un taraudage, il y a toujours deux tolérances fondamentales à
considérer.
Pour le taraudage elle portent sur:
• Le diamètre sur le flanc du taraudage (D2), désignée par TD2
• Le diamètre intérieur du taraudage (D1), désignée par TD1
Pour la vis elle portent sur:
• Le diamètre sur le flanc de la vis (d2), désignée par Td2
• Le diamètre extérieur de la vis (d), désignée par Td
Désignation d’un filetage métrique ISO; angle de filet 2α=60°
Désignations: Pour une tige filetée: M8 x 1,25 – 6g
Pour un taraudage: M8 x 1,25 – 6H
M8: Diamètre nominal – 1,25: Pas du filet – 6g et 6H: Tolérances de
fabrication
Remarque : M8 x 1,25 – 6g signifie M8 x 1,25 – 6g6g (Td2 = Td)
M8 x 1,25 – 6H signifie M8 x 1,25 – 6H6H (TD2 = TD1)
Ajustement fileté (combinaison d’une vis et d’un écrou)
Exemples : Left Hand
M 6 x 1 – 5H6H / 5g 6g
M 6 x 1 – 5H6H / 5g 6g – N – LH

Longueur d’engagement :
N (normal)
S (short)
L (long)
5.2 :Le filet trapézoïdal:
Utilisé pour les vis de transmission des efforts importants
Désignation d’un profil trapézoïdal ISO (2α=30°)
Pour un filetage à un filet
Tr d x P
Pas [mm]
Diamètre nominal [mm]
Profil trapézoïdal
Fig. 5.63
Exemple :

Pour un filetage à plusieurs filets

53
Ph = P x nombre de filets
5.3 : Le filet rond:
Le profil très arrondi réduit au maximum les concentrations de contrainte. Il résiste très bien
aux efforts importants et aux chocs.
• Les diamètres nominaux sont les mêmes que ceux du profil Iso.
• Le pas est un nombre entier (préférer les pas de 2 – 3 – 4 et 6 mm).
Désignation d’un filetage rond :

Fig. 5.63
5.4 :Le filet gaz pour tubes et raccords:
Il est prévu pour deux conditions d’emploi:
1. Sans étanchéité dans le filet :

Fig. 5.64
2. Avec étanchéité dans le filet: l’étanchéité est assurée par le serrage métal sur métal et,
au besoin, par interposition d’une pâte à joint insensible à la nature du gaz.
Le filetage extérieur est conique. Le taraudage est généralement cylindrique (symbole
Rp). C’est ce profil qui est utilisé pour le raccordement des « tubes gaz » du commerce
(Fig. 5.65).

54
Fig. 5.65

5.5 Longueurs des taraudages :


- Implantation des vis : (Fig. 5.66)
Fig. 5.66

- Implantation des goujons : (Fig. 5.67)

Fig. 5.67
5.6 Représentation graphique d’un filetage
(Voir Annexe H2)
5.7 Généralités sur les vis de fixation :
Les vis de fixation servent à réunir plusieurs pièces par pression des unes sur les autres.
Deux modes d’action sont utilisés:
• La pression est exercée par la tête (vis d’assemblage).

55
• La pression est exercée par l’extrémité (vis de pression).

Vis de pression
Vis d’assemblage
Fig. 5.68
Les vis résultent de la combinaison de deux éléments :
- la forme de l’extrémité de la tige,
- la forme de la tête ou le mode d’entraînement.
Choix de l’extrémité et choix du mode d’entraînement : (Voir guide de dessinateur)
Exemple de désignation d’une vis à tête cylindrique fendue (symbole CS) :

Vis CS, Md – l, classe de qualité NF E 25 – 127

Classe de résistance mécanique des vis et boulons (classe de qualité)


Par exemple : Vis H, M12 – 60, 12 – 6
◼ 12 signifie que la résistance minimale à la rupture en traction (Rr) est égale à 12 x
100 Mpa
(Rr) = 1200 Mpa (1Mpa = 1N/mm2)
◼ 6 Signifie que la limite d’écoulement (ou limite élastique) (Re) est égale à 0.6 x
(Rr) Mpa
(Re) = 0.6 x 1200 = 720 Mpa
5.8 Aspect mécanique de la liaison hélicoïdale
5.8.1 Hélice et son développement :
Rappelons simplement q’une hélice est une ligne tracée sur un cylindre (fig.5.69) telle que, en
chacun de ses points, la tangente fasse un angle ψ constant avec le plan perpendiculaire à
l’axe du cylindre. La figure montre également que la transformée par développement d’une
hélice est une droite.

Fig. 5.69

5.8.2 Relation entre le couple Cm appliqué à la vis et l’effort axial F :


• Cas d’une liaison parfaite (sans frottement)
Un couple moteur Cm est appliqué à la vis, de pas P, à la vitesse de rotation ω10. La vis
transmet un effort axial F au récepteur à la vitesse x’10.
Y
Y
F 1 Cm X 56
X
Fig. 5.70

Cherchons à établir la relation entre X01 et L01 du Torseur statique. En isolant la vis 1, il vient:
Y01 =Z01 =M01 =N01 =0 et X01 =F, L01 = -Cm
Par ailleurs, la liaison étant parfaite, la puissance des efforts interne est nulle:

• Cas d’une liaison avec frottement

Fig. 5.71

Hypothèse:
- L’hélice à droite, de pas P ;
- le facteur de frottement entre la vis et l’écrou et μ ;
- on se place à la limite de l’adhérence ;
- le profil du filet est carré
- l’effort de l’écrou sur la vis se répartit linéairement sur l’hélice moyenne de
rayon rmoy et d’angle ψ.

57
Si on développe l’hélice de diamètre moyen, on obtient un plan incliné d’angle ψ sur
lequel glisse l’écrou sous la charge F (fig.5.72 b).
Avec : H – effort périphérique
μN – effort de frottement = tg ρ N (ρ - angle d’adhérence)

fig.5.72
L’écrou est en équilibre sous les efforts F, H, N et μN.
Appliquons le principe fondamental de la statique:
La somme géométrique de toutes les forces extérieures doit être nulle (polygone des forces
fermé).

À partir du triangle 1-2-3 on à:

Le couple nécessaire au serrage de l’écrou Cs est:

Sous l’effet de la charge axiale F, l’écrou tend à se desserré, ce qui correspond au cas d’une
charge glissante dans le sens opposé (fig.5.73). Dans ce cas l’effort qui met le système à la
limite de l’équilibre vaut :

58
fig.5.73
Le couple de desserrage CD dans ce cas est:

5.8.3 Irréversibilité du système:


On distingue 3 cas :
1. Si ρ = ψ, alors H’ = 0 ce qui signifie que l’écrou, sous la charge F, est maintenu en
équilibre par l’effort de frottement, seulement.
2. Si ψ < ρ, alors H’ > 0 et CD > 0. cela signifie que le desserrage de l’écrou n’est
possible que si on applique un couple de desserrage dans le même sens que le couple
de serrage : le système est dit irréversible
3. Si ψ > ρ, alors H’ < 0 et CD < 0. cela signifie que pour éviter le desserrage de l’écrou
il faut appliquer un effort H = – H’: le système est dit réversible

fig.5.74
Cas d’un filet triangulaire : le profil du filet est triangulaire, le demi – angle au sommet du
triangle est α/2
Dans le cas d’un filet triangulaire l’effort de frottement est relativement important par rapport
à celui du profil carré.

59
fig.5.75
En général l’angle ψ ≈ 3° et Cos ψ ≈ 1
L’effort de frottement pour un filet carré est égal à μF, pour un filet triangulaire est:
F μ ρ
μN = μ = F μ’ Avec: μ’ = ρ’ =
Cos α/2 Cos α/2 Cos α/2
μ’ – coefficient de frottement équivalent (puisque Cos α/2 < 1 alors μ’ > μ)
En remplaçant dans les relations précédentes ρ par ρ’ on obtient :

Pour un filetage iso:

Lorsque l’appui de la vis ne se fait pas en un contact ponctuel, mais sur une surface de rayon r
(fig.5.76) avec un coefficient de frottement μ , il faut tenir compte du couple de frottement Cf
dû à ce contact:

La pression de contact p dû à l’effort F est égale :


F
p= π r²
Les forces de frottement élémentaires ont
un moment égale à :

fig.5.76

60
r


r
Cf = 2μ F ρ²dρ. Cf = 2μ F 1/3 [ρ3]. Cf = 2/3 μ F r
r r 0
² 0 ²
De la même façon, dans le cas d’une vis ou d’un boulon d’assemblage, on doit tenir compte
du frottement sous tête:

fig.5.77
La pression de contact p dû à l’effort F, dans ce cas, est égale :

5.9 Calcul des charges supportées par les vis est les boulons
La charge de traction (F) supportée par la partie filetée est
donnée par la formule suivante:
Fmaxi = 0,9. Re. Seq (formule approchée)
Re : limite élastique du matériau
Seq: section résistante de la tige filetée
0,9: taux de charge de 90% (marge de sécurité de 10%)

Avec :

Exemple : boulon qualité 10-9, diamètre d = 16, Pas = 2mm (gros)


Seq = 157 mm² et Re = 900 N/mm²
Fmaxi = 0,9 x 900 x 157 = 127170 N (proche de 13 tonnes)
La charge de traction (F) s’obtient par serrage au montage ; le couple de serrage
C =Cs +Cf est exercé sur la tête du boulon par une clé dynamométrique ou une
visseuse rotative étalonnée.

6. Anneaux élastiques :

61
Les anneaux élastiques sont des anneaux ouverts et destinés à arrêter en translation le
mouvement relatif de deux pièces. Ils permettent la fixation axiale ou l’épaulement
d’éléments de machines (roulement, bagues, entretoises...) sur des arbres ou dans des
alésages. Parmi leurs avantages nous pouvons citer : faible coût; économie de matière;
usinages standards; faible encombrement axial.
6.1 Anneaux à montage axial (Circlips extérieurs et intérieurs) (fig.6.1).
Très utilisés, de diamètre 3 à 1000 mm, ils peuvent supportés des efforts axiaux assez
importants et sont bien adaptés aux grandes vitesses de rotation. Leur montage exige
une pince spéciale à becs avec ergots. Lorsque l’effort axial est important, il est
recommandé d’interposer une rondelle d’appuis.
Exemple de désignation (NF E22-163) : Anneau élastique pour arbre, 20x1.2 (de
diamètre d = 20 et d’épaisseur e =1.2)

Anneau élastique pour arbre Anneau élastique pour alésage


fig.6.1
6.2 Anneaux à montage radial (anneaux d’arrêt) (fig.6.2)
Ils permettent de réaliser des épaulements de hauteur assez importante, mais la charge
axiale admissible sur l’anneau est nettement inférieure à celle des anneaux à montage
axial
Du fait de leur conception, ces segments ne peuvent être montés sur des arbres
tournant à grande vitesse (éjection sous l’action de la force centrifuge).
6.3 Anneaux de serrage (fig.6.3)
Ce sont des rondelles autobloquantes (phénomène d’arc-boutement) à languettes qui
peuvent se monter sur des arbres, longuettes vers l’intérieur, ou dans des logements
lisses, languettes vers l’extérieur. Elles doivent être utilisées avec des effort axiaux
modérés. Il est pratiquement impossible de les démonter en sens inverse du montage.
En principe, ces anneaux ne s’utilisent que pour des liaisons ne devant pas être
démontées.

62
fig.6.2

fig.6.3

63
CHAPITRE 7 : Guidage en rotation
1. GENERALITES :
La solution constructive qui réalise une liaison pivot est appelée guidage en
rotation. Le guidage en rotation est nécessaire dans de nombreux cas (moteurs,
roues de véhicules, hélices d’avion ou de turbine…).
1.1 Fonctions à assurer :
Le guidage en rotation en phase d’utilisation doit assurer les fonctions suivantes :
a) Positionner l’arbre et le logement : notions de jeu et de précision de guidage ;
b) Permettre un mouvement relatif (rotation) : notions de rendement et de vitesse
de rotation ;
c) Transmettre les efforts : dimensionnement des pièces et durée de vie du
montage ;
d) Résister au milieu environnant : fiabilité, matériaux, étanchéité, protection,
etc.…
e) Etre d’un encombrement adapté (voire minimal) ;
f) Minimiser les niveaux de bruit et de vibrations.
1.2 Les solutions constructives :
1.2.1 Contact direct
Le guidage en rotation est obtenu par contact direct des surfaces cylindriques
arbre/logement (figure 1). Des arrêts suppriment les degrés de liberté en
translation.
Avantages : Coût peu élevé
Inconvénients : Frottements

Figure 1
- Domaine d’utilisation :
A cause des risques d’échauffement, cette solution est à réserver aux domaines
suivants : - Faibles vitesses ;
- Efforts transmissibles peu élevés.
1.2.2 Bagues de frottement
Le principe du contact direct est amélioré en interposant des bagues de frottement qui
vont :
• Diminuer le coefficient de frottement ;
• Augmenter la durée de vie de l’arbre et du logement ;
• Diminuer le bruit ;
• Reporter l’usure sur les bagues.
COUSSINETS
Les coussinets sont des bagues cylindriques en bronze ou en matière plastique
(figure 2), montées serrées dans l’alésage. L’arbre est monté glissant dans le coussinet.
Lorsque le coussinet dispose d’une collerette (comme celui représenté à gauche) il
supporte des efforts axiaux.

Figure 2. Coussinets
a) Les coussinets autolubrifiants

64
Certains coussinets sont autolubrifiants : ils sont obtenus par frittage (compression de
poudre à température élevée) et sont donc poreux (porosités entre 15 et 35% en
volume). Les porosités contiennent du lubrifiant (huile, graphite...) qui, sous l’effet
centrifuge du mouvement, est aspiré et forme un coussin d’huile. A l’arrêt, le lubrifiant
reprend sa place par capillarité.
Fonctionnement des coussinets autolubrifiants :

1- au repos: 2- en rotation: 3- arrêt :


25% en volume du métal fritté à L’effet d’aspiration de l’arbre en Dés l’arrêt de l’arbre, grâce aux
structure poreuse est imprégné rotation et le « Coin d’huile » capillarités des pores,
à saturation avec une huile à créent un film hydrodynamique réabsorption de l’huile dans le
haut pouvoir lubrifiant. « Véritable coussin d’huile » corps du coussinet.
Les caractéristiques de ces coussinets autolubrifiants sont les suivantes :
➢ Vitesse tangentielle maximale 8 m/s
➢ Température maximale d’utilisation : 200°C (varie selon la nuance) ;
➢ Fonctionnement silencieux ;
➢ Pas d’entretien.

Figure 3. Coussinets autolubrifiants

b) Les coussinets polymères (Nylon, PTFE ...)


Surtout utilisés lorsqu'il est nécessaire d'avoir une grande résistance chimique
(acides, bases...).
Inconvénients: le fluage sous charge et un faible coefficient de conductivité
thermique empêchant une bonne évacuation des calories.
c) Les coussinets composites
• Bagues PTFE (Polytétrafluoroéthylène)
Elles sont constituées d’un support en tôle roulée, sur lequel est fritté une
couche de bronze. Les pores de cette couche sont imprégnés de PTFE et
d’additifs antifriction.
Caractéristiques :
• Coefficient de frottement acier/PTFE : de 0,01 à 0,05 ;
• Vitesse tangentielle maximale : 3m/s.
1.2.3 Guidages en rotation par paliers lisses

65
En fonctionnement normal il n'y a jamais contact métal sur métal entre l'arbre
et le coussinet, sauf au démarrage. En permanence un film d'huile sépare les deux
surfaces respectives (régime hydrodynamique).
L'usure est alors pratiquement nulle et les frottements sont considérablement réduits.

Figure 4 - Comparaison palier hydrodynamique et palier lisse

Principe de fonctionnement:
• La vitesse tangentielle de l'arbre par rapport au palier crée une portance
hydrodynamique comparable au ski nautique.
• La portance de l’arbre n’est possible qu’à partir d’une certaine vitesse.
• La formation du filme séparateur dépend principalement de la vitesse, de la viscosité
du lubrifiant et de la pression de l’huile au contact.

Figure 5 - palier hydrodynamique

Remarque:
• L’alimentation en l’huile doit être suffisante pour compenser les fuites latérales.
• L’épaisseur la plus faible du filme séparateur (h0) varie entre 8 µm et 20 µm (d<100)
• La résultante des forces de pression, dans la zone de portance, est égale et opposée à la
charge F sur le palier.
• Les alimentation du palier (canal d’arrivée, rainure de graissage) sont généralement
placées dans la zone où il y a dépression.
Dimensionnement des coussinets

66
Pour choisir un coussinet (palier lisse), il faut déterminer trois paramètres :
• d : Diamètre intérieur,
• L : Longueur du coussinet,
• Le Type de coussinet.
En général, le diamètre intérieur du coussinet d, est fixé par le diamètre de l’arbre
utilisé dans la liaison pivot. Une fois que ce diamètre d est connu, il est possible de
connaître la vitesse périphérique V au niveau du contact coussinet – arbre.

 en rad / s
d 
V = avec d en m
2 V en m / s


Figure 6 – Montage d’un coussinet
En fonction de leur « type », un coussinet support une Vitesse maximale admissible
(Voir tableau1). Il nous est alors possible de choisir un type de coussinet compatible
avec la valeur de V.
Tableau1

La longueur L du coussinet est déterminée par rapport aux efforts transmis par la
liaison. Ce calcul fait intervenir la notion de Pression diamétrale p (pression
spécifique).

67
Figure 7– Pression diamétrale sur un coussinet
Pour un type donné de coussinet, correspond une pression diamétrale admissible Padm
(voir tableau). On montre que, pour qu’un coussinet remplisse sa fonction,
l’inéquation suivante doit être vérifiée :
F
• F : effort dans la liaison (en N) P=  Padm
d.L
• d : diamètre intérieur du coussinet (en mm)
• L : Longueur du coussinet (en mm)
• Padm : Pression diamétrale admissible (en Mpa ou N/mm²)
• De plus, le critère P.V permet de mesurer la capacité du matériau à supporter l’énergie

engendrée par le frottement. En cas de dépassement de la valeur admissible, la
température du coussinet augmente et sa destruction est rapide. Il faut, également, que
l’équation suivante soit vérifiée :
P.V  (P.V )adm

2. Guidage en rotation réalisé par roulement



Pour améliorer le rendement, on remplace le frottement de glissement par le frottement
de roulement f = 0.001 à 0.0045 ; l’idée est d’interposer entre les surfaces
cylindriques des deux pièces à guider des éléments roulants (billes, rouleaux, aiguilles)
qui vont augmenter aussi la qualité du guidage. Le roulement va permettre le
mouvement de rotation tout en supportant les efforts axiaux ou radiaux suivant le type
de roulement.
2.1 Constitution d’un roulement (Figure 8)
Principaux éléments d’un roulement :
- La bague extérieure : qui se positionne dans le logement.
- La bague intérieure : qui s’ajuste sur l’arbre.
- Les éléments roulants : billes ou rouleaux de formes diverses.
- La cage : qui maintient les éléments roulants à intervalles réguliers.
2.2 Types de charges supportées par les roulements : (Figure 9)

68
Les actions mécaniques de contacts exercées par les éléments roulants sur l’une
ou l’autre bague sont en général schématisées par des forces ou des charges.
On observe trois cas :

Charge Radiale Charge axiale Charge combinée


Figure 8– Constitution Figure 9- Charge supportée par les roulements
d’un roulement
2.3 Différents types de roulement pour différentes applications
A. Roulements à billes
1. Roulement à billes à contact radial (type BC)
Très économiques, ce sont les plus utilisées en petites et moyennes dimensions. Ils
supportent tous les types de charges (modérées à moyennes) : axiales, radiales et
combinées. Sous charge, ils se comportent comme un roulement à contact oblique dont
l’angle d’inclinaison serait variable.

Figure 10- Roulement à billes à contact radial


2. Roulement à contact oblique :
Ils supportent tous les types de charge mais uniquement des charges axiales dans un
seul sens (point d’application le centre de poussée J). Les angles  de 15°, 25° et 40°
sont les plus courants. Ils doivent être montés au minimum par paire et en opposition;
ils offrent la possibilité de régler le jeu interne de la liaison par pré charge du montage.
La version à deux rangées peut être utilisée seule (cas d’arbre court).

69
Figure 10- Roulement à contact oblique
3. Roulements à rotules sur billes
Ils supportent tous les types de charges, mais faiblement les charges axiales.
L’angle de rotulage, assez important (entre 2,5 et 4°), autorisent les défauts
d’alignement des portées de paliers et des flexions d’arbres élevées. Les variantes à
alésage conique s’utilisent avec des manchons de serrage ou de démontage.

Figure 11- Roulement à rotules sur billes


4. Butée à billes : (Figure 12)
Peu utilisées, elles supportent des charges axiales. Les vitesses de rotation sont
limitées à cause de la force centrifuge sur les billes. Ne réalisant aucun centrage de
arbre par rapport au logement, elles doivent être montées avec d’autres types de
roulements.
B. Roulements à rouleaux:
L’effort de contact rouleau /chemin est réparti sur une ligne. En conséquence, à taille
identique, ils supportent des charges plus élevées que les roulements à billes. Ils sont
conseillés en cas de chocs, vibrations et surcharges possibles. En revanche, les vitesses de
rotation permises sont un peu plus faibles et sont plus coûteux.

70
Figure 12- Butées à billes
1. Roulements à rouleaux cylindriques :
Ils supportent des charges radiales importantes mais pas les charges axiales,
sauf les versions épaulées NJ avec Fa  Fr/10. Les vitesses de rotation permises sont
assez élevées. Les deux bagues sont dissociables ou séparables, ce qui facilite les
montages et démontages. Ils compensent peu, ou pas, les défauts d’alignement et de
flexions d’arbre, les versions à deux rangées ne compensant rien. En conséquence, les
portées d’arbre et de logement devront présenter une bonne coaxialité.

Figure 13- Roulements à rouleaux cylindriques


2. Roulements à rotules sur rouleaux:
Ils présentent les mêmes caractéristiques que les versions sur billes. Les rouleaux ont
la forme de tonnelets. La capacité de charge est très élevée et les vitesses permises
modérées. Les frottements internes élevés imposent une lubrification à l’huile.
3. Roulements à rouleaux coniques:
Ils présentent les mêmes principes que les billes à contact oblique : charges axiales
dans un seul sens ; montage minimum par paire et en opposition; possibilité de réglage
du jeu interne de fonctionnement par pré charge.
Les rouleaux ont une forme conique. Tous les cônes des bagues et des rouleaux ont
même sommet. Les fréquences de rotation permises sont moyennes. La bague
extérieure est séparable. Ils sont très appréciés là où le gain de poids et de place sont
recherché, le rapport ‘capacité de charge /poids’ est élevé (aviation, automobile....).

71
Figure 14- Roulements à rotules sur rouleaux

Figure 15- Roulements à rouleaux coniques


C. Roulements à aiguilles:
Souvent utilisés, comparables aux roulements à rouleaux cylindriques, ils sont
peu encombrants radialement et de prix modique; ils supportent uniquement des
charges radiales. Il existe un grand nombre de variantes et certaines ne sont pas
normalisées. Ils peuvent être montés sans bague extérieure (douille et roulements) et
même sans bague extérieure (cage à aiguilles). La dureté requise des chemins en
contact avec les éléments roulants doit être au minimum de 58 HR c.

72
Figure 16- Roulements à aiguilles
2.4 Désignation des Roulements :

2.5 Choix d’un type de roulement


Il est toujours judicieux d’envisager au préalable une solution utilisant les
roulements les plus économiques : billes à contact radial, rouleaux cylindriques et
aiguilles. A eux seuls ils représentent plus de 80 % des roulements vendus.
Un roulement plus coûteux au départ peut parfois simplifier le montage, les opérations
de maintenance et diminuer le coup global d’un appareil.
Critère de Choix :
- Nature des charges : axiales, radiales ou combinées.
- Importance des charges (Intensité).
- Vitesse de rotation.
- Perturbations : chocs, vibrations...
- Précision exigée : coaxialité...
- Rigidité exigée : déformation admissible
- Encombrement : place disponible.
- Durée de vie souhaitée.

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- Conditions ambiantes : pollution, températures, lubrification ...
Exemples :
- Les roulements à billes à contact radial conviennent parfaitement aux petits paliers
fonctionnant à grande vitesse.
- Pour les gros paliers chargés les roulements à rouleaux sont les seuls possibles.
- S’il y a des défauts d’alignements appréciables, les roulements à rotules sont à
choisir.
- Certains roulements ne supportent qu’un type de charge : axial pour les butées, radial
pour aiguilles et les rouleaux cylindriques non épaulés.
- Les roulements à rouleaux coniques supportent, à dimension s et à masse égale, des
charges combinées plus élevées que les billes à contact radial. Le réglage, automatisé
du jeu est possible en grandes séries. Ils sont utilisés dans de nombreuses
transmissions: automobiles, camion, hélicoptères, avions, bateaux...
2.6 Montages de roulements
2.6.1 Angle de rotulage d’un roulement à billes
Il existe toujours un jeu, aussi minime soit-il, entre les billes et leur chemin de
roulement. Ce jeu a pour conséquence de permettre une rotation relative des bagues du
roulement, autour des axes perpendiculaires à l’axe principal du roulement.
L’amplitude de cette rotation est appelée : angle de rotulage. Par conséquent, un
unique roulement à billes ne réalise pas une liaison pivot.

2.6.2 Liaisons réalisées par l’intermédiaire des roulements à billes


En fonction de l’existence d’arrêts axiaux, placés entre le roulement et l’arbre
ou l’alésage, la liaison ainsi réalisée sera assimilable à:
• Une liaison linéaire annulaire → Arrêts axiaux sur une seule bague :

• Une liaison rotule → Arrêts axiaux sur les deux bagues :

2.6.3 Réalisation d’une liaison pivot

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Les seules associations des deux liaisons qui conduisent à une liaison pivot
sont les associations suivantes :

(Isostatique)

(Hyperstatique d’ordre 1)
2.6.4 Règle de montage des roulements
Les roulements sont généralement montés par paire. Il faut alors respecter des
règles pour obtenir un assemblage non seulement isostatique mais aussi qui aura une
bonne durée de vie.
Durée de vie : Il faut éviter le phénomène de laminage des bagues de roulements.
Isostatique : le jeu axial doit être respecté sur l’ensemble du montage.
Phénomène de laminage des bagues :
Si le roulement est monté avec un jeu radial alors, les billes
et la portée cylindrique qui tourne se comportent
comme des rouleaux de laminoirs. La bague est dont
peu à peu laminée (elle perd son épaisseur).

➔ Règle n°1 :
- La bague du roulement qui tourne par rapport à la direction de la charge doit
être montée avec serrage
Par souci de commodité pour la maintenance, on préfèrera monter les bagues
fixes par rapport à la charge avec un certain jeu.
➔ Règle n°2 :
- La bague du roulement qui est fixe par rapport à la direction de la charge doit
être montée avec jeu.
Les bagues montées serrées risquent d’être déplacées par un effort parasite sans
pouvoir revenir à leur place initiale.
➔ Règle n°3 :
- La bague du roulement qui est montée “serrée” doit être immobilisée des deux
cotés.
➔ Règle n°4 :
- Le positionnement axial de l’arbre par rapport à l’alésage doit être réalisé une
seule fois dans chaque sens.

Tableau2 : Possibilités de liaison en translation des bagues

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Bague intérieure tournante par rapport à la direction de la charge
(Bagues intérieures montées serrées sur l’arbre)

Montage à arbre tournant

Rotule + linéaire annulaire

Montages « dérivés »
- arbre tournant
- charge fixe sur le logement

Rotule + rotule

- logement tournant
- charge tournante avec le
logement

Bague extérieure tournante par rapport à la direction de la charge


(Bagues extérieures montées serrées dans l’alésage)

Montage à alésage tournant

Rotule + linéaire annulaire

Montages « dérivés »
- logement tournant
- charge fixe sur l’arbre

Rotule + rotule

- arbre tournant
- charge tournante avec l’arbre

2.6.5 Sélection des ajustements pour les bagues de roulements

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La sélection des ajustements implique la sélection des tolérances sur le
diamètre de portée de l’arbre et sur celui de l’alésage du logement du roulement. Les
tolérances des roulements ne peuvent être changées, elles dépendent du manufacturier.
En générale, la tolérance sur la bague intérieure est K5, et sur la bague extérieure, h5
Le tableau suivant sert de guide pour la sélection des tolérances des arbres et des
alésages à utiliser pour réaliser les ajustements requis.

2.6.6 Réalisation matérielle des arrêts axiaux


Fig.a
- Arrêt axial de la bague extérieure par épaulement usiné
dans le logement.
- Arrêt axial de la bague intérieure par écrou à encoches.
- Arrêt axial de la bague extérieure par chapeau
centré maintenu par des vis. Cette solution
est recommandée dans le cas d’un alésage tournant pour
éviter les phénomènes de balourd. Une cale de réglage,
placée sous le chapeau, permet d ‘éliminer le jeu J tout
en assurant son appui.
- Arrêt axial de la bague intérieure par épaulement usiné
sur l’arbre.

Fig.b
- Arrêt axial de la bague intérieure par rondelle maintenue
par une vis en bout d’arbre. Dans le cas d’un arbre
tournant, il est recommandé de centrer la rondelle pour
éviter les phénomènes de balourd. Pour des arbres
de diamètre important, la rondelle peut être fixée par
plusieurs vis réparties sur une circonférence.
- Arrêt axial de la bague intérieure par entretoise. Cette solution
est aussi applicable pour la bague extérieure.
- Arrêt axial de la bague extérieure par rondelle maintenue par des vis.
Fig.c
- Arrêt axial de la bague extérieure par anneau élastique.

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- Arrêt axial de la bague intérieure par anneau élastique.

Fig.d
- Arrêt axial des deux bagues par anneaux élastiques chanfreinés. Cette solution permet
d ‘éliminer le jeu axial entre les bagues du roulement et leurs logements.
Fig.e
- Une autre solution simple et peu encombrante, convenant particulièrement dans le cas de
faibles charges axiales, peut être réalisée par segment prévu sur la bague extérieure du
roulement.
Fig.f
- Arrêt axial de la bague intérieure par manchon conique. Cette solution permet d’éviter
l’usinage d’un épaulement sur un arbre long.
2.6.7 Montage des roulements a billes a contact radial :
1er cas : ARBRE TOURNANT par rapport à la charge
Ajustements :
Les bagues intérieures tournantes sont montées FIXE
SERREES : Tolérance de l’arbre : k6
Les bagues extérieures fixes sont montées
GLISSANTES : Tolérance de l’alésage : H7
Arrêts axiaux des bagues :
Les bagues intérieures, montées serrées, sont TOURNAN
arrêtées en translation par quatre obstacles : T
A, B, C, D
Les bagues extérieures, montées glissantes, sont
arrêtées en translation par deux obstacles : E et F
2nd cas : ALESAGE (moyeu) TOURNANT
par rapport à la charge
Ajustements :
Les bagues extérieures tournantes sont montées TOURNAN
SERREES : Tolérance de l’alésage : M7 T
Les bagues intérieures fixes sont montées
GLISSANTES : Tolérance de l’arbre : g6
Arrêts axiaux des bagues :
FIXE
Les bagues intérieures montées glissantes sont
arrêtées en translation par deux obstacles : E et F
Les bagues extérieures montées serrées sont
arrêtées en translation par quatre obstacles :
A, B, C, D

2.6.8 Montage des roulements a rouleaux coniques :


Ces roulements doivent être montés par paire et en opposition (roulements montés en sens inverse).
1er cas : ARBRE TOURNANT par rapport à la charge
Montage appelé en « X » car les perpendiculaires
aux chemins de roulement dessinent un « X » FIXE
C D
Ajustements :

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TOURNANT
- Les bagues intérieures tournantes sont montées
SERREES : Tolérance de l’arbre : m6
- Les bagues extérieures fixes sont montées
GLISSANTES : Tolérance de l’alésage : J7
Liaisons axiales des bagues :
- Les bagues intérieures avec l’arbre : Obstacles A et B A B
- Les bagues extérieures avec l’alésage : Obstacles C
Réglage axial du jeu du montage en D
2nd cas : ALESAGE (moyeu) TOURNANT par rapport
à la charge

Montage appelé en « O » car les perpendiculaires


aux chemins de roulement dessinent un « O » A TOURNANT B
Ajustements :
Les bagues intérieures fixes sont montées GLISSANTES :
Tolérance de l’arbre : f6
Les bagues extérieures tournantes sont montées
SERREES : Tolérance de l’alésage : P7 FIXE
Liaisons axiales des bagues : C D
Les bagues intérieures avec l’arbre : Obstacles C
Réglage axial du jeu du montage en D
Les bagues extérieures avec l’alésage : Obstacles A et B

2.7 Exemples de solutions pour les montages des roulements


Solution1 :

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Pour ces solutions, les efforts axiaux sont supportés par un seul roulement. Il
faut épauler en priorité le roulement le plus proche du point d’application de la charge
axiale exercée sur l’arbre. Cela amène une dilatation plus libre de l’arbre, moins de
flambage et une cotation fonctionnelle plus large.
Dans les trois exemples, l’arbre est tournant et les charges sur les roulements
ont une direction fixe par rapport au bâti. Les bagues intérieures, tournantes par
rapport aux charges, sont montées serrées et les bagues extérieures montées glissantes.
L’ensemble arbre plus roulements des figures A et B peut être assemblée
indépendamment du logement, ce qui simplifie les montages.
La rondelle élastique de la figure C ne réalise pas un épaulement ; elle maintient une
légère pression afin d’assurer une meilleure durabilité à cause des vitesses élevées,
tout en limitant les bruits de la liaison.
Solution2 :
Les bagues extérieures des exemples suivants sont tournantes par rapport aux
charges et elles sont montées serrées. Les bagues intérieures sont montées glissantes.

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La figure A- cas de logement tournant avec charges de direction fixe par rapport à
l’arbre pour une distance entre roulements assez grande.

La figure B- Arbre de vibrateur : Cas classique de charge tournante par rapport au bâti.
La charge tournante résulte de la force centrifuge engendrée par la masse excentrée
solidaire de l’arbre.
Solution 3-4:
L’ensemble arbre plus roulements, ou logement plus roulements, peut en général être
assemblé indépendamment. Un jeu axial de fonctionnement (J) est nécessaire pour
compenser les dilatations de l’arbre. Des roulements proches l’un de l’autre, ou une
liaison courte, limitent les effets de ces dilatations.
Les solutions sont mieux adaptées lorsque les efforts axiaux sont toujours dans le
même sens.

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Solution 5:
Toutes les bagues sont épaulées de chaque côté ; l’un des roulements est à
bagues séparables pour compenser les dilatations et éviter les oppositions mutuelles.
Les efforts axiaux sont supportés par le roulement à bagues non séparables.

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2.8 Exemples de montages des roulements à contacts obliques et à rouleaux coniques
Montage en X ou montage direct

Le montage en X est à préférer dans le cas des arbres tournants avec organes de
transmission (engrenages, poulies, etc.…..) situés entre les roulements.

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Montage indirect ou montage en O

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