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La Résistance des Matériaux (RdM) est la science du dimensionnement. Elle est issue la
Mécanique des Milieux Continus, mais avec un formalisme mathématique simplifié. La figure 1
établit la relation entre l’échelle d’observation et les principales disciplines des sciences des
Matériaux.
Figure 1 : Les principaux domaines des Sciences des matériaux en fonction de l’échelle d’observation
La Rdm permet la conception d’une pièce mécanique, d’un ouvrage d’art ou de tout autre
objet utilitaire. La première démarche est de proposer les formes adéquates répondant à la
fonction demandée et ensuite déterminer les quantités de matière nécessaires et suffisantes pour
réaliser ces formes sans qu’il y ait endommagement de l’objet en fonctionnement. Ce
dimensionnement fait appel à des calculs prévisionnels sur le comportement de l’objet en service
en tenant compte des meilleures conditions de sécurité, d’économie et d’esthétique.
Les premiers développements
mathématiques de la résistance des matériaux ont
été publiés en 1534 par Galilée (1564-1642) dans
son ouvrage « Discorsi e Demonstrazioni
matematiche » d’où nous avons extrait la figure
2. A la fin du 17 siècle, Hooke et Mariotte
découvraient simultanément en Angleterre et en
France la relation entre contraintes et Figure 2
déformations en élasticité. Un peu plutard, en 1680, Mariotte publia les mêmes lois que Galilée sur la
flexion des poutres et expliqua la différence entre fibres tendues et fibres comprimées. En 1807,
Young (1773-1829) introduisit la notion de module d’élasticité.
Après les travaux de Charles Augustin Coulomb, Henri Navier, Augustin-Louis Cauchy, entre
autres, au milieu du XIXeme siècle, la résistance des matériaux est créée en tant que science
appliquée. Son développement rapide, dû aux travaux des ingénieurs du XX eme siècle, a conduit à
l’élaboration de nombreuses méthodes de calcul analytique utilisées aujourd’hui dans les bureaux
d’étude. L’arrivée des ordinateurs a rendu possible l’exploitation de méthodes numériques pour la
résolution des problèmes liés aux structures complexes (assemblages de poutres-plaques).
1
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
A l’heure actuelle, les recherches en Rdm sont orientées vers l’étude :
- des petites et grandes déformations permanentes,
- des phénomènes de rupture,
- des matériaux nouveaux (superalliages, polymères, matériaux composites, céramiques).
Grace à son aspect pratique, la Rdm occupe une place particulière dans les sciences
appliquées, elle fait partie intégrante de l’environnement quotidien des ingénieurs. Ses réalisations
sont présentes dans tous les domaines de l’industrie (aéronautique, automobiles, navale …) et les
constructions en génie civile (ouvrages, routes, …).
Dans ce cours de Rdm, nous nous limitons au comportement élastique réversible des
matériaux. Ce modèle traduit assez bien le comportement des structures en fonctionnement réel. Par
contre, la production des matériaux et leur mise en forme introduit des comportements plastiques,
élasto-plastiques et élasto-viscoplastiques. Ces comportements feront l’objet du second cours intitulé
Comportement Mécanique des Matériaux.
2
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 1
Modélisation des liaisons
Une liaison mécanique entre deux pièces (ou deux groupes de pièces) est un dispositif qui
permet à ces deux pièces d’avoir l’une par rapport une certaine liberté de mouvement. Elle permet
également la transmission de certains efforts.
La modélisation des liaisons permet :
- l’étude rigoureuse de l’équilibre du solide,
- le dimensionnement des organes mécaniques participant à la liaison.
Définition cinématique
3
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On appelle liaison
d’encastrement 1-2 toute liaison
dont les degrés de liberté dans R
sont nuls.
Les surfaces de liaison sont
quelconques. Figure 1.1
Paramétrage
Le repère local R( A, ex , ey , ez ) n’a pas de position particulière. Dans le cas où la surface de
contact (S) est plane, on choisit A au centre de cette surface et ( A, ex ) est perpendiculaire à (S).
Définition cinématique
Paramétrage
Le paramétrage de la liaison
1-2 est défini par l’angle .
Figure 1.3
Définition cinématique
4
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On appelle liaison glissière 1-2
de direction x toute liaison dont le
degré de liberté dans R est une
translation Tx de direction x .
Les surfaces de contact sont en
général prismatiques.
Définition cinématique
On appelle liaison hélicoïdale 1-2
d’axe ( A, x ) toute liaison dont les degrés
de liberté dans R sont donnés par une
translation Tx et une rotation Rx d’axe
( A, x ) tels que Tx = kRx, k dépend du pas
de l’hélice.
Les surfaces de contact sont en
général deux surfaces hélicoïdales d’axe
( A, x ) . Figure 1.6
Paramétrage
Les deux paramètres et x1 sont
p
liés par la relation : x1
2
p est le pas
Figure 1.7
Définition cinématique
5
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On appelle liaison pivot glissant 1-
2 d’axe ( A, x ) toute liaison dont les
degrés de liberté dans R sont : une
translation Tx et une rotation d’axe ( A, x ) ,
ces deux mouvements sont indépendants.
Les surfaces de liaisons sont
généralement cylindriques de révolution
d’axe ( A, x ) et de même rayon.
Figure 1.8
Paramétrage
R1 ( B, x1 , y1 , z1 ) est lié à 1 tel
que x x1 et AB x1 x . Les deux
paramètres et x1 sont indépendants.
Figure 1.9
Définition cinématique
On appelle liaison
sphérique à doigt 1-2 toute
liaison permettant dans R une
rotation Rx d’axe ( A, x ) et une
rotation Ry d’axe ( A, y )
Les surfaces de contact
sont des sphères de même rayon
et de même centre A.
Figure 1.10
Définition cinématique
On appelle liaison appui plan 1-2 toute liaison dont les degrés de liberté sont dans R sont : une
rotation Rx d’axe ( A, x ) , une translation Ty de direction y et une translation Tz de direction z
6
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Les surfaces de contact sont deux
surfaces planes telles que ( A, x ) confondu
avec leur normale commune.
Figure 1.11
Définition cinématique
On appelle liaison sphérique 1-2
toute liaison dont les degrés de liberté sont
trois rotations : Rx d’axe ( A, x ) , Ry d’axe
( A, y ) et Rz d’axe ( A, z ) .
Les surfaces de contact sont des
sphères de même rayon et de même centre
A.
Figure 1.12
Définition cinématique
Définition cinématique
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On appelle liaison linéaire
circulaire (ou annulaire) 1-2 toute
liaison dont les degrés de liberté dans R
sont : translation Tx de direction x et les
trois rotation Rx , Ry, Rz d’axes ( A, x ) ,
( A, y ) , ( A, z ) .
Cette liaison peut être réalisée à
l’aide d’une surface cylindrique de
révolution d’axe ( A, x ) et une surface
sphérique de centre A et de même rayon Figure 1.17
R.
Définition cinématique
On appelle liaison ponctuelle 1-2
toute liaison dont les degrés de liberté
dans R sont : translation Ty de direction
y , translation Tz de direction z et les
trois rotation Rx, Ry, Rz d’axes ( A, x ) ,
( A, y ) , ( A, z ) .
Les surfaces de contact possèdent
un seul point en commun.
Figure 1.17
8
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 2
Modélisation des actions mécaniques
I. Torseur statique
I.1 Actions mécaniques et forces :
I.1.1 Définitions
On appelle action mécanique toute cause capable de maintenir un corps au repos, de créer ou
de modifier son mouvement, de créer de la déformation.
Une force est l’action mécanique qui s’exerce entre deux systèmes pas forcément en contact
M A ( F ) AP F (Unité N.m)
Relation Fondamentale : M B ( F ) M A ( F ) BA F
I.2.1 Définition
A toute force ( P, F ) on peut lui associer le torseur statique :
F
Ts A avec M A M A ( F ) AP F
M A
R Fi
Dans le cas d’un ensemble de force ( Pi , Fi ) : Ts A i
M A APi Fi
i
II.1.1 Définitions
Une liaison mécanique est caractérisée par ses degrés de liberté. Dans ce paragraphe nous
définissons les actions mécaniques transmissibles par la liaison.
11
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 3
Le principe fondamental de la statique
Remarque :
Les équations R(S S ) 0 et M A ( S S ) 0 constituent des conditions nécessaires mais
non suffisantes. Elles sont vérifiées pour tout système en mouvement de translation rectiligne et
uniforme par rapport à R.
M A (S S ) [ AP
i
i Fi ( S S )] 0
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 3.1
X X (S S )
i
i 0
R( S S ) 0 Y Yi (S S ) 0
i
Z Z (S S )
i
i 0
L Li (S S ) 0
i
M A (S S ) 0 M M (S S )
i
i 0
N Ni ( S S ) 0
i
Exemple
Un arbre 1 d’axe ( A, x ) est guidé en
rotation dans deux paliers lisses 2 et 3 distants de
AB (figure 3-2). La liaison 2-1 est une liaison
d’axe ( A, x ) . La liaison 3-1 est une liaison pivot
glissant d’axe ( B, x ) .
Figure 3-2
X 21 0
Inconnues de liaison 2-1 : T (2 1) A Y21 M A21 NS21 = 5
Z
A 21
N A21 ( x , y , z )
0 0
Inconnues de liaison 3-1 : T (3 1)B Y31 M B 31 NS31 = 4
Z N B 31 ( x , y , z )
B 31
Donc NS = 9.
Supposant que 1 soit en équilibre sous l’effet des actions de 2 et 3 :
13
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Le principe fondamental de la statique (P.F.S.) T (2 1) + T (3 1) = 0
Réduisant les deux torseurs au point A en utilisant :
M A (3 1) M B (3 1) AB R(3 1)
0 0
T (3 1)A Y31 M B 31 lZ31
Z N B 31 lY31 ( x , y , z )
A 31
14
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Chapitre 4
Etude des contraintes
Un solide soumis à des actions mécaniques conserve sa forme propre à l’aide de la présence
de forces internes de cohésion (actions intermoléculaires). L’étude de ces efforts de cohésion autour
d’un point introduit la notion importante de contrainte.
Figure 4-1
On définit la contrainte au point M sur la facette n par le vecteur ( M , n ) :
F dF
( M , n ) lim S
S 0 dS
[4-1]
dS la surface élémentaire autour du point M orientée par sa normale sortante n et dF l’effort de
cohésion élémentaire de (E2) sur (E1).
En général, on décompose (M , n) en deux composantes :
15
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
contrainte normale : la projection de (M , n) sur n ,
contrainte tangentielle : la projection de (M , n) sur le plan de la facette n . Cette
contrainte agit dans le plan de la facette, on l’appelle aussi contrainte de cisaillement.
(M , n) n t
[4-2]
t est le vecteur unitaire de la direction de et on :
n . ( M , n ) [4-3] et t . ( M , n )
Remarque
Le théorème des actions réciproque de la statique permet d’écrire :
dF ( E2 E1 ) (M , n ) dS et dF ( E1 E2 ) (M , n ) dS [4-5]
On déduit : ( M , n) ( M , n) [4-6]
1N
Unité : Dans le système international [] = [F]x[L]-2=[Pa] 1 Pa
m2
G M G M G GM ( M , n ) dS
S
[4-7]
On verra dans la suite de ce cours comment on détermine la résultante
R ( M , n ) dS
S
(M i , ni ) ( M , ni )
[4-8]
On néglige les variations de contraintes entre
Mi et M. Il s’ensuit : ( M i , ni ) ( M , ni )
[4-9]
Les éléments de réduction du torseur des
forces de cohésion s’écrivent dans cette face :
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
( M , ni ) dS Figure 4.2
T
icoh M
M MM i ( M , ni ) dS
[4-10]
3 3
T
i 1
icoh M T
i '1
i ' coh M T forces à distance
M
0 [4-12]
[MM
i 1
i ( M , ni ) dS MM 'i ( M , ni ) dSi ] 0 [4-13]
[MM
i 1
i ( M , ni ) dS MM 'i ( M , ni ) dSi ] 0 [4-14]
3 3
(n1 M '1 M1 ) . (M , n1 ) dS1 (n1 M '2 M 2 ) . (M , n2 ) dS2 (n1 M '3 M 3 ) . (M , n3 ) dS3 0
[4-17]
n1 M '1 M 1 0
n1 M '2 M 2 n1 dl2 n2 dl2 n3 dl2 n3 . ( M , n2 ) dS 2 dl3 n2 . ( M , n3 ) dS3 0
n1 M '3 M 3 n1 dl3 n3 dl3 n2
[4-18]
Or dl2dS2 = dl3dS3 = dV (le volume du cube élémentaire)
( M , n2 ) . n3 ( M , n3 ) . n2
[4-19]
L’équation [4-19] traduit le théorème de Cauchy ou réciprocité des contraintes tangentielles.
Enoncé du théorème
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
En tout point M d’un solide, les
deux facettes perpendiculaires 1 et 2
définies par les normales sortantes n1 et n2
, les contraintes tangentielles vérifient :
(M , n2 ) . n1 (M , n1 ) . n2 [4-
20]
12 21
Figure 4-3
Figure 4-4
xx (M , x ) . x xy (M , x ) . y xz ( M , x ) . z
[4-20]
( M , x ) xx x xy y xz z
On aura pour les trois facettes : ( M , y ) yx x yy y yz z [4-21]
( M , x ) xz x yz y zz z
Sur une facette quelconque de normale extérieure n , l’état de contrainte est donnée par
( M , n ) tel que :
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Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
xx yx xz
[( M , n )] [( M ) ] [n ] (Ecriture matricielle) [( M ) ] xy yy zy
xz yz zz
[422]
L’équation [4-23] définit la matrice de contrainte en M dans R0 (M , x, y, z ) . C’est une
matrice 3x3 symétrique à coefficient réels. Il existe donc un repère orthonormé Rp (M , X , Y , Z ) dans
X 0 0
lequel la matrice [( M ) ] est diagonalisable et s’écrit : [( M ) ] 0 Y 0
0 0 Z
[4-24]
Les directions X , Y , Z et les facettes qui leur sont perpendiculaires définissent respectivement
les directions et les facettes principales.
II.2 Expression de la contrainte sur une facette donnée dans le cas de l’élasticité plane
L’élasticité plane traite tous les problèmes où la déformation est proportionnelle à la
contrainte. Dans le cas d’un problème plan, l’étude des contraintes se limite à un plan généralement
perpendiculaire à une direction principale.
Pour exprimer ( M , n ) on
applique le PFS au prisme (E) :
0
T ( E E ) Il
s’ensuit :
Figure 4-5
19
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
En exprimant n et t sur les axes x et y on obtient :
n cos x sin y et t sin x cos y
Il s’ensuit :
n cos nt sin x cos yx sin 0
[4-29]
n sin nt cos xy cos y sin 0
x y x y
n cos 2 xy sin 2
( M , n ) 2 2 [4-30]
nt x y
sin 2 xy cos 2
2
II.3.1 Calcul des contraintes principales à partir des contraintes normales et tangentielles sur deux
facettes perpendiculaires quelconques.
Nous avons déjà résolue ce problème.
Les directions principales sont définies par 1
2 xy
tel que tg 21 . Les contraintes
x y
principales correspondantes :
Figure 4-6
20
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
y 1
X x ( x y ) 2 4 xy2
2 2
x y 1 ( ) 2 4 2
Y
2 2
x y xy
xy 2 xy
tg (OP , OS ) tg 21 [4-33]
x y x y
2
Soit (OP , OS ) 21 et définissons au point M le repère principal R1 ( M , X , Y ) .
Construisons le cercle de Mohr, de centre O et de rayon R = OS :
y
2
1
y 4 xy2
2 2 2
R OP PS x xy
2
x [4-34]
2 2
y 1
y 4 xy2 X
2
MA x
2 2
x
MB x 1
y 4 xy2 Y
2
y
2 2
x
[4-35]
Figure 4-7
Remarque
Pour faciliter la détermination graphique des directions principales il suffit de remarquer que :
( BP , BS )
OP, OS , la direction principale X est obtenue en traçant la parallèle à
1
2
BS passant par M.
II.3.2 Calcul des contraintes normales et tangentielles à partir des contraintes principales en un
point M
21
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Considérons le repère principal
( M , X , Y ) . Déterminons n et nt sur une
facette quelconque définie par sa normale n .
Exprimons la relation [4-30] dans le
repère R(n, t ) :
X Y X Y
n 2
2
cos 2
Y Figure 4-7
nt X sin 2
2
[4-36]
X Y X Y
2 2
n nt
2
[4-37]
2 2
Y Y
C’est l’équation du cercle de Mohr de centre O X , 0 et de rayon R X
2 2
(on choisit X Y ).
Construction de Mohr
Dans le plan
M , , t on reporte sur l’axe
M , :
MA X , MB Y et
Y
MO X
2
La parallèle à n et qui
passe par B coupe le cercle de
Mohr en C. Soit H la Figure 4-9
projection de C sur M , .
OH , OC 2 et on
a les cordonnées du point C
dans le plan M , , t :
X Y X Y
MH MO OH cos 2
2 2
Y
HC X sin 2
2
[4-38]
22
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Le point C n’est pas le point représentatif de la facette de normale n mais plutôt le point C’
MH n
(symétrique du point C) tel que :
HC ' nt
et on a : OA, OC ' 2
Remarque
X Y
nt est maximale quand HC R et on a nt max
, cette condition est vérifiée
2
pour .
4
les intersections du cercle de Mohr avec l’axe M , sont Z et Y. De même dans le cas des
facettes perpendiculaires à un plan principal de normale Y , les intersections du cercle de Mohr avec
l’axe M , sont Z et X. D’où la construction du tricercle de Mohr (Figure 4-10).
Figure 4-10
23
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 4-11
0 0
x, X : ( M ) 0
4
0 . Le cercle de Mohr associé est donné par la figure 4-
0 0 0
12.
Figure 4-12
24
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Formulaire
F dF
( M , n ) lim S
S 0 dS
En général, on écrit (M , n) sous la forme :
(M , n) n t
Théorème de Cauchy :
En tout point M d’un solide, les contraintes tangentielles dans deux facettes
perpendiculaires 1 et 2 de normales respectives n1 et n2 , vérifient :
xx yx xz
[( M , n )] [( M ) ] [n ] (Ecriture matricielle) [( M ) ] xy yy zy
xz yz zz
Contrainte principales nt 0
Il existe donc un repère orthonormé Rp (M , X , Y , Z ) dans lequel la matrice [( M ) ] est
X 0 0
diagonalisable et s’écrit : [( M ) ] 0 Y 0
0 0 Z
25
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
y 1
X x ( x y ) 2 4 xy2
2 2
y 1
Les contraintes principales : Y x ( x y ) 2 4 xy2
2 2
Elasticité plane
En élasticité plane, le vecteur contrainte sur la facette de normale n est donné par :
x y x y
n cos 2 xy sin 2
( M , n ) 2 2
nt x y
sin 2 xy cos 2
2
Les contraintes n et nt sur une facette quelconque de sa normale n , sont définies à partir
des contraintes principales par :
X Y X Y
n 2
2
cos 2
Y
nt X sin 2
2
Cercle dce Mohr
Un état plan de contrainte peut être décrit dans un plan ( , ) sous la forme d’un cercle
de Mohr. Si une facette est définie par un angle f par rapport à la facette de référence, son point
représentatif sur le cercle de Mohr fait un angle direct -2f par rapport au point représentatif de
cette même facette de référence.
26
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 5
Etude des déformations
27
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Soient deux points voisins N1 et N2 de M
tels que : MN1 = d1, MN2 = d2 et MN 1 MN 2 .On
MN 1 MN 2
pose n1 , n2 et
MN 1 MN 2
'
M ' N1, M ' N 2
'
(figure 5-3). Sous l’effet
de chargements (sollicitations mécaniques) les
points M, N1 et N2 viennent respectivement en M’,
N’1 et N’2. On définit la distorsion en M suivant
Figure 5-3
n1 et n2 comme étant :
( M , n1 , n2 ) lim appelé aussi
d 2 0
d1 0 2
glissement [5-3]
N N N N
1 t 1 t
Avec : 2 et 2
[5-8]
u v w
x x x
u v w
Où N est la transposée de la matrice N
t
y y y
u v w
z z z
[5-9]
u 1 u v 1 u w
x 2 y x 2 z x
x xy xz
1 u v v 1 v w
xy y
yz
2 y x y 2 z y
xz
yz z
1 u w 1 v w w
2 z x
2 z y z
[5-10]
1 v u 1 u w
0
2 x y 2 z x
0 z y
1 v u 1 w v
z 0
x 0
y 2 x y 2 y z
x 0
1 u w 1 w v
2 z x
0
2 y z
[5-11]
u du u dx dx
Finalement : NN ' v dv v
dy dy
w dw w dz dz
R ( O ,x , y ,z )
[5-12]
29
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Interprétation des différents termes de [5-12]
Si
u du u
0 v dv v
NN ' MM '
w dw w
Si MM ' 0 et 0 il s’ensuit :
du x xy xz dx
dv
xy y yz dy définit la déformation pure du solide.
dw xz yz z dz
Signification de x, y et z
x 0 0 dx
Supposons NN ' 0 0 0 0 NN ' x dx x MN x
NN '
allongement
MN
0 0 0 0
dans la direction ( M , x)
30
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Supposons qu’on ait :
0 xy 0 dx 0
N1 N1 xy
'
0 0 0 xy dx et
0 0 0 0 0
0 xy 0 0 xy dy
N 2 N xy 0 0 dy 0 Le
'
2
0 0 0 0 0
point N1 se déplace de xy dans la direction y et
le point N2 se déplace Figure 5-7
de xy dans la direction y diminution de l’angle MN1 , MN2 rotation relative autour du
point M (figure 5-7) et on a 2 xy 2 yx . On introduit alors la mesure de la distorsion :
2
2 xy 2 yx xy yx 2 yz 2 zy yz zy
, 2 xz 2 zx xz zx et .
En résumé l’état de déformation pure d’un solide en un point M est complètement déterminée
pars le repère R0 (O, x, y, z ) la connaissance des six quantités : x , y , z , xy , yz , zx ou
x , y , z , xy , yz , zx
E xp ression utilisée en calcul des structure utilisant les log iciels
c
c(1 Z )
Allongement
31
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On définit la dilatation volumique relative par
la quantité :
V ' V
1 X (1 Y )(1 Z ) 1
V
[5-13]
V ' V
X Y Z x y z
V
R1 ( M , X ,Y , Z ) R0 ( M , x , y , z )
dépendent pas de z
Remarque
On retrouve la même expression que les contraintes. Il existe une similitude entre contrainte et
nt
déformation. Il suffit de poser nt et de remplacer respectivement n , nt , x , y , xy par
2
n , nt , x , y , xy et inversement.
32
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Pour que la direction M , n soit principale il faut que la distorsion nt 0 , ce qui entraine
2 xy xy
d’après [5-14] : tg 21 2 directions perpendiculaires 1 et 1 . De
x y x y 2
y 1
y 4 xy2
2
X x
2 2
x
même on peut déduire les déformations principales :
x 1
y 4 xy2
2
y
Y
2 2
x
[5-15]
X Y nt X Y
2 2 2
n
2 2 2
[5-16]
C’est l’équation du cercle de centre
Y
O X , 0 et de rayon
2
Y
R X 0 X Y
2
Figure 5-10
Remarque
D’après le cercle de Mohr, la distorsion est maximale quand
4
33
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Formulaire récapitulatif
Distorsion ou glissement
Soient trois points voisins M, N1 et N2 qui sous l’effet d’un chargement viennent en M’, N’1
MN 1 MN 2
et N’2 (MN1 = d1 ; MN2 = d2) et MN 1 MN 2 .On pose n1 , n2 . Sous l’effet de
MN 1 MN 2
chargements les points M, N1 et N2 viennent respectivement en M’, N’1 et N’2. On définit la
distorsion en M suivant n1 et n2 comme étant :
( M , n1 , n2 ) lim appelé aussi glissement
d1 0
d 2 0 2
'
M ' N1, M ' N 2
'
Déformation d’un solide dans l’espace
u u u
x y z
u du u du u dx
v v v
NN ' v dv v dv v
dy
w dw w dw w x y z
dz
R ( O ,x , y ,z ) w w w
x y z
N
N N N
1 t
2
N N
1 t
2
u du u dx dx
NN ' v dv v
dy dy
w dw w dz dz
R ( O ,x , y ,z )
34
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
u 1 u v 1 u w
x 2 y x 2 z x
x xy xz
1 u v v 1 v w
xy y
yz
2 y x y 2 z y
xz
yz z
1 u w 1 v w w
2 z x
2 z y z
1 v u 1 u w
0
2 x y 2 z x
0 z y
1 v u 1 w v
z 0 x 0
2 x y 2 y z
z x 0
1 u w 1 w v
2 z x
0
2 y z
Déformation plane
Le vecteur déplacement en tout point M est de la forme :
u ( x, y ) x xy 0
MM ' v( x, y ) xy y 0 Avec x , y et xy ne
0 0 0 0
R ( O ,x , y ,z )
dépendent pas de z
Déformation sur une facette quelconque
y x y
n x cos 2 xy sin 2
2 2
nt x y sin 2 cos 2
2 2
xy
35
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 6
Relations Contraintes – Déformations
Homogénéité
Un matériau est homogène s’il présente des propriétés constantes dans toute son étendue. Bien
sûr, l’homogénéité ne peut être dissociée de la notion d’échelle. En effet, un milieu, quel qu’il soit, ne
peut être considéré comme homogène qu’au dessus d’une certaine échelle dimensionnelle qui lui est
propre. Il peut être homogène à l’échelle macroscopique ou mesoscopique et hétérogène à l’échelle
microscopique (donner exemple).
Isotropie
Un matériau est dit isotrope s’il présente les mêmes propriétés dans toutes les directions de
l’espace. De même que l’homogénéité, l’isotropie n’apparaît qu’au-dessus d’une certaine échelle
dimensionnelle : par exemple, un polycristal formé d’un grand nombre de grains anisotropes disposés
aléatoirement paraît isotrope, à grande échelle.
Élasticité linéaire
Un matériau est dit élastique s’il retrouve entièrement sa forme ou son volume après
suppression des sollicitations qui lui sont appliquées. Cette notion est implicitement liée à la
réversibilité totale et au fait qu’au cours du chargement et du déchargement le matériau ne dissipe
aucune énergie. Cela veut dire que lors du chargement, le chemin suivi sera le même que lors de la
décharge. L’état actuel du matériau ne dépend donc que des charges appliquées à l’instant
considéré et non du chemin suivi.
Lors d’un essai de traction, l’éprouvette est tenue en deux points par une pince ou un crochet
(Figure 6-1a et 6-2). On choisit au centre de l’éprouvette le repère principal (O, X , Y ) tel que X F .
L'éprouvette étirée à vitesse constante, subit un allongement X ou l (déformation longitudinale)
dans la direction (O, X ) et une contraction Y ou t (déformation transversale) dans la direction
perpendiculaire (O, Y ) proportionnelle à l’allongement suivant (O, X ) .
X E X
[6-1]
Y X
[6-2]
Les constantes E et sont caractéristiques du matériau. Cette loi reste valable en compression
en tenant compte que X et Y sont de signes opposés.
Force
E est le module d’élasticité longitudinal ou module d’Young, E MPa
Surface
est le coefficient de Poisson (sans dimension) avec 0 0,3 .
Le tableau 6-1 donne quelques valeurs de E et pour quelques matériaux.
37
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
E
(MPa)
Aci 2 0,
er doux 10000 28
Alu 7 0,
minium 0000 34
Bét 3 0,
on 0000 20
Ver 6 0,
re 6000 25
Ple 2 0,
xiglas 900 3
Cao 1 0,
utchouc 5
(O, X ) : 1 X X
E
Déformations dues à F1 :
(O, Y ) : X
1Y 1X
E
[6-3]
38
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Y
(O, X ) : 2 X 2Y E
Déformations dues à F2 :
(O, Y ) : 2Y Y
E
[6-4]
Appliquons le principe de superposition :
X Y
(O, X ) : X 1 X 2 X E E
(O, Y ) : X Y
Y 1Y 2Y
E E
[6-5]
Ou encore
1
X E X Y
1 Figure 6-5
Y E Y X
[6-6]
X Y X Y
n 2
2
cos 2
( M , n )
Y
nt X sin 2
2
0
(M , n2 )
Pour
n 2t 2
4 Figure 6-6 : Plaque
[6-7] rectangulaire soumise à
Considérons à l’intérieur de la plaque un carré l’action combinée d’une
élémentaire ABCD de centre O et dont les faces sont traction et d’une compression
orthogonales
inclinée de par rapport
4
aux directions principales. Ce carré est en équilibre uniquement sous l’effet des efforts de cohésion
tangentiels, il subit les déformations schématisées sur la figure 6-7.
39
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
OA ' OA 1
X X Y 1
OA E E
OB ' OB 1
Y X 1
Y
OB E E
[6-8]
D’autre part :
1
OA '
tg B ' O, B ' A tg 2
OB ' 4 2 1
2
Figure 6-7 : Cisaillement pur d’un
Or tg , si a désigne les rectangle élémentaire
2 2
cotés du carré et du losange, on aura :
OA ' a 1 1 et OB ' a 1 1
E E
1 1 1
2 E
1 1 1
2 E
On déduit alors : 1
2 E
E
En posant : G
2 1
On aura : G
[6-8]
La grandeur G, caractéristique du matériau, est le module d’élasticité transversal ou module
d’élasticité en cisaillement ou encore module de Coulomb. Les dimensions de G [G] = [MPa].
L’expression [6-8] définit la loi de Hooke élémentaire relative aux contraintes tangentielles.
1 xy
x x ( y z ) xy
E G
1 yz
y y ( z x ) yz [6-9]
E G
1 zx
z z ( x y ) zx
E G
40
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
x 2 x ( x y z ) xy G xy
y 2 y ( x y z ) yz G yz
z 2 z ( x y z ) zx G zx
[6-10]
E E
et
2(1 ) (1 )(1 2 )
et µ (µ = G) sont appelés les coefficients de Lamé : [] = [µ] = MPa
Contraintes planes
On se place dans le repère R(O, ex , ey , ez ) , la matrice de contrainte prend la forme :
x xy 0
( M ) yx y 0
0 0 0
[6-11]
x , y , z , xy et yx sont indépendants de z, la direction Oz est direction principale.
Lois de comportement
xy
x
1
E
x y xy
G
y y x
1
yz 0 [6-12]
E
z
E
x y
1
x y zx 0
x
E
1 2
x y xy G xy
y
E
1 2
y x yz 0 [6-13]
z 0 zx 0
41
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
x 1 0 x
0 y
E
y
1 2 1 Ecriture matricielle [6-14]
z 1 z
0 0
2
Cet état de contraintes convient aux plaques minces sollicitées dans leurs plans, le plan
(O, ex , ey ) est le plan moyen de la plaque.
Dans le repère R(O, ex , ey , ez ) lié au solide le vecteur déplacement MM ' est de la forme :
u u ( x, y )
MM ' v v ( x, y ) [6-15]
w 0
Loi de Comportement
xy
x y z
1
x xy
E G
1
y y z x yz 0 [6-16]
E
z z x y zx 0
En éliminant z x y :
1 xy
x (1 ) x y xy
E G [6-17]
1
y (1 ) y x
E
L’inversion des relations [6-17] donne :
E
x 1 x y xy G xy
1 1 2
E
y 1 y x yz 0 [6-18]
1 1 2
z x y x y zx 0
x 2 0 x
y 2 0 y Ecriture matricielle [6-19]
z 0 0 xy
Cette approximation s’applique au cas d’un cylindre d’axe O, z très long dont les bases sont
fixes et soumis à des forces indépendantes de la cote z et normales à l’axe O, z .
42
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 7
Modèle de la poutre
I.2.1a Définition
Une poutre est un solide engendré par une surface plane (S) dont le centre d’inertie
géométrique G décrit une courbe G0G1 , le plan de (S) reste normal à la courbe G0G1 (Fig 7-1). Le
centre d’inertie peut dans de nombreux cas être confondu avec le centre de gravité.
43
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 7-1
L’aire (S) est appelée section droite ou profil de la poutre.
Le volume engendré le long de G0G1 par un petit élément dS de la surface (S) porte le nom de
fibre.
La portion de solide comprise entre deux sections voisines (S) et (S’) s’appelle prisme
élémentaire.
Si la ligne moyenne G0G1 est une droite, la poutre est dite rectiligne, si de plus sa section S est
constante (dimension, forme), la poutre est dite prismatique (ou cylindrique).
Lorsque l’un des plans de la fibre moyenne est un plan de symétrie, la poutre est dite à plan
moyen (Figure 7-2).
Figure 7-2
Dans ce cas, la poutre est complètement déterminée par sa fibre moyenne et par sa section. On
oriente la fibre et on associe à la poutre le repère R (O, x, y, z ) tel qu’en général :
- y est choisi de telle sorte que ( x, y ) est le plan de symétrie ou plan moyen,
Cette définition s’applique à n’importe quel solide à condition de la compléter en imposant les
deux conditions suivantes :
le diamètre de chaque section est faible devant la longueur L de la ligne moyenne GG0 , ainsi
que devant le rayon courbure et de torsion de cette ligne,
si la section droite est évolutive (non constante), ses variations (taille, forme) en fonction de
l’abscisse curviligne s de G sur G0G1 , sont très faibles.
I.2.1b Exemples :
Un tube est une poutre creuse.
Un anneau est une poutre dont la ligne moyenne est une courbe fermée. Les sections droites
origine et finales sont confondues et peuvent être choisies arbitrairement.
44
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Une fibre longitudinale est un tube engendré par un élément dS de S quand G décrit G0G1 .
Soit (O, e x , , e y , e z ) une base orthonormée liée à la poutre. La ligne moyenne GG0 peut être
décrite par une représentation paramétrée :
x x(u )
G y y (u )
z z (u )
[7-1]
Nous supposons que la correspondance entre G et u est bijective : lorsque u décrit le segment
u0 , u1 , le point G décrit G0G1 . Toute position de G correspond à une seule valeur de u et
réciproquement. Les fonctions x(u), y(u) et z(u) sont de classe infinie sur 0 1 .
u ,u
En général, on oriente la ligne moyenne en choisissant le sens positif de G0 vers G1.
[7-3]
u .2 . 2 .2
s G0G1 x y z du
u0
[7-4]
Le signe + si le sens des u croissants correspond au sens positif choisit sur G0G1 .
Soit
e1 , , e2 , e3
une base orthonormée dont les vecteurs de base sont des fonctions
dérivables d’un paramètre u. Soit la matrice [A] telle que l’on ait :
e1 A A12 A13 e1
d e
11
e A A A23 2
du
2 21 22
Enoncé du théorème
Si la base
ei
reste orthonormée quand u varie, la matrice [A] est antissymétrique
En effet :
45
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
d ei
ei . e j ij ij Aij ej
( est le symbole de Kroncker) et du
d
du
ei . e j
d ei
du
e j ei
d ei
du
0
c’est-à-dire
Aij Aji 0
[7-6]
b. Repère de Frenet
positif si n est orienté vers la concavité de la courbe G0G1 , négatif dans le cas contraire. Le
centre de courbure I de l’arc G0G1 est défini par la formule GI Rn , R est appelé rayon de
courbure de l’arc G0G1 .
2. Le point G définit par GJ T b est appelé centre de torsion de l’arc G0G1 en G et T le rayon de
torsion. Le signe de T a la signification suivante : lorsque G se déplace dans le sens positif sur
G0G1 , le repère de Frenet tourne autour de e dans le sens positif et T > 0. T < 0 dans le cas
contraire.
3. Les trois plans contenant G et normaux à e , n , b se nomment respectivement plan normal, plan
rectifiant et plan osculateur.
46
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Les sections planes normales à la
ligne moyenne restent planes et normales à
la ligne moyenne pendant et après la
déformation de la poutre. Cette hypothèse
qui est bien vérifiée dans de nombreux cas
de sollicitations simples devient
insuffisante dans le cas des sollicitations
Figure 7-3
composées.
47
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Il empêche un seul déplacement suivant
l’axe Oy
Le déplacement dans le plan Oxz est libre, la
rotation autour de Oz est libre.
Il apparaît une réaction Ry normale au plan
Oxz sans couple de liaison.
YO y
T (ext poutre)O [7-9]
O 0
Figure 7-5 : Schéma d’un appui simple
[7-10]
Figure 7-7
48
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
II. Torseur des efforts de cohésion
Désignons par (E) la poutre étudiée et par E le milieu extérieur. On considère le repère
R0 (O, x0 , y0 , z0 ) lié à (E) tel que son axe Ox0 est confondue avec la ligne moyenne de la poutre
(figure 7-8).
En isolant la poutre et en
appliquant le principe fondamental de la
statique, nous avons donc:
ext E) = E E) = 0 [7-12]
E E) = E E1 ) + E E2 )
[7-13]
A partir de la coupure définie
précédemment on peut artificiellement
séparer les deux parties de la poutre
(Figure 7-8b) et isoler un des deux
tronçons, par exemple le tronçon E1. Ce
tronçon est soumis à une partie des actions
mécanique extérieures, soit E E1 ) et
aux actions de la partie E2 à travers la section
Figure 7-8
(S).
La liaison entre E1 et E2 peut transmettre toutes les composantes des actions mécaniques de
E 1 sur E 2 et vice versa, elle peut être modélisée par une liaison encastrement. Par définition, le
torseur d’action mécanique de E2 sur E1 est appelé torseur des efforts intérieurs ou torseur de
cohésion. C’est en effet cette liaison (les efforts et moments qu’elle transmet) qui assure la cohésion
des deux éléments E1 et E2 de la poutre E. Le choix de prendre les actions de la partie droite E2 sur la
partie gauche E1 est une convention. Nous avons donc:
int ) = E2 E1 ) = droite gauche) [7-14]
Puisque l’on considère une poutre, on exprime naturellement ce torseur au point G, centre de
la liaison encastrement, soit :
R ( E2 E1 )
int ) =
M G ( E2 E1 ) [7-15]
On peut maintenant appliquer le principe fondamental de la statique au tronçon de poutre E1:
E E1 ) + E2 E1 ) = 0 [7-16]
Ceci permet donc de donner un moyen de calculer le torseur de cohésion à partir des actions
extérieures exercées sur le tronçon E1 :
int ) = E2 E1 ) = - E E1 ) [7-17]
Soit encore :
49
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
R ( E E1 )
int )G = - G
M G ( E E1 ) [7-18]
Isolons maintenant le tronçon (E2). Les actions mécaniques de (E1) sur (E2) à travers la section
(S) que l’on peut relier au torseur des efforts intérieurs par le principe d’action réciproque, soit :
E1 E2 ) = - E2 E1 ) = int [7-19]
L’écriture du principe fondamental de la statique appliqué au tronçon (E2) donne donc:
E E2 ) - int = 0 soit E E2 ) = int [7-20]
Ceci permet de donner un autre moyen de calculer le torseur de cohésion à partir des actions
extérieures exercées sur le tronçon (E2) :
R ( E E2 )
int ) = G
M G ( E E2 ) [7-21]
Remarque : Ces définitions sont valables pour tout type de poutre.
Remarque :
Il est parfois pratique d’isoler la région (I) (x1 < xG) on écrit alors : int ) = - E E 1)
Diagrammes
Les composantes algébriques N, Ty , Tz, Mt, Mfy et Mfz sont des fonctions de l’abscisse du
centre G de la section droite S. Leurs représentations donnent le diagramme des composantes
algébriques du torseur de cohésion.
R ' R px
coh G '
2
M M G G ' G R p(x) z
[7-23]
G'
On a R Nex Ty ey Tz ez [7-24]
p(x)2
M G Tz x e y Ty x e z ez M e x M e y M fz e z [7-26]
2 t fy
M 0
t
Ce qui implique M Tz x [7-27]
fy
M Ty x p (x) 2
fz
p(x)2
Quand x 0 est un infiniment petit d’ordre 2
2
dM fy dM fz
Tz ; Ty [7-28]
dx dx
51
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
N 0 Mt 0
1- Traction ou compression : [7-29]
T 0 M f 0
N 0 Mt 0
2- Cisaillement : [7-30]
T 0 M f 0
N 0 Mt 0
3- Torsion simple : [7-31]
T 0 M f 0
N 0 Mt 0
4- Flexion plane simple : [7-32]
T 0 M f 0
N 0 Mt 0
5- Flexion pure : [7-33]
T 0 M f 0
Figure 7-10b
Figure 7-10a
Démarche
Principe fondamental de la statique
Modélisation des liaisons avec l’extérieur.
Ecrire les équations issues du principe fondamental de la statique.
Comparer le nombre d’inconnues de liaisons au nombre d’équations
indépendantes
Figure 7-11
X0 0
F ( E OB) 0 Y
0 F 0
M O ( E OB) 0 M 0 F .a 0
Comparaison du nombre d’inconnues de liaisons au nombre d’équations indépendantes
On a un système de trois équations à trois inconnues : le système est isostatique. On peut
calculer les inconnues de liaisons :
X0 0
Y0 F
M 0 F .a
Figure 7-12
Application du principe fondamental de la statique
F (ext OB ) 0
On isole la poutre : O
M (ext OB ) 0
X0 0
F (ext OB) 0 Y YB F 0
0
M O (ext OB) 0 M 0 YB .L F .a 0
53
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
On a donc 3 équations et 4 inconnues. Il s’agit d’un système hyperstatique de degré 1
(différence entre le nombre d’inconnues et le nombre d’équations indépendantes)
Démarche
Figure 7-14
54
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
L
GB dF p x d . x2 p( L x1 ) . x2
ext II = G G
1
G ( L x1 ) 2
p .
L
GM dF p ( x )d . x . x3
1 3 2
x1
Résultat :
p( L x1 ) . x2
Entre O et B on a ext II G ( L x1 )2
p . . x3
2
Figure 7-15
a ( L a)
YB .F YO .F
On déduit : L et L
Figure 7-16
55
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
a
. F . x2
YB . x2
G G
L
GB YB . x2
efforts int érieurs
a . F . (L x ) . x
L
1 3
0 < x1 < a
Torseur des efforts
intérieurs
int ) = ext II)
Figure 7-17
( L a)
YB . x2 F . x2 . F . x2
G G
L
(GB YB . x2 ) (GA F . x2 ) ( L a) . F . x . x
efforts int érieurs
L 1 3
Remarque : En partant de la partie gauche de la poutre, le résultat peut être déduit plus
facilement : int ) = - ext I)
( L a)
YO . x2 . F . x2
YO . x2
G G ( L a) G
L
(GO YO . x2 ) ( L a) . F . x . x
efforts int érieurs
. F . x1 . x3
L
L
1 3
Résultat :
( L a)
. F . x2
L
G
efforts intérieurs
Entre O et A, on a :
( L a) . F . x . x
L
1 3
a
. F . x2
L
G
efforts intérieurs
Entre A et B, on a :
a . F . (L x ) . x
L
1 3
56
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 7-18
Les efforts appliqués à S+ sont décrit au point G par le torseur R ( s)
G M ( s)
R dR
Les efforts appliqués à S+ sont décrit au point G par le torseur
[7-34]
G' M dM
R R dR p ds 0
avec GG ' e ds
M M dM GG ' R m ds 0 [7-35]
dR p ds 0
[7-36]
m ds dM GG ' R 0
dR
p 0
ds [7-37]
m ds dM e R 0
Dans le repère principal {G, X, Y, Z} :
pX mX N M X
p pY m mY R TY M MY [7-38]
p m T M
Z Z Z Z
57
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
dN cos sin
pX TY TZ 0
ds R R
cos dTY 1 d [7-39]
pY N TZ 0
R ds T ds
sin 1 d dTZ
pZ N TY 0
R T ds ds
dN T
p X ds R 0
N dT
pY 0 [7-41]
R ds
dM
m ds T 0
Avec T = TY, M = MZ, m = mZ
1 1
0, 0 et 0.
R T
dN
p X dx 0
dTY
pY 0 [7-42]
dx
dTZ
pZ dx 0
dM X
mX dx 0
dM Y
mY TZ 0 [7-43]
dx
dM Z
mZ dx TY 0
58
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Chapitre 8
Effort normal
Traction et Compression
Certains matériaux de construction tels que le bois ou le béton ont des comportements
différents en traction et en compression, c’est pour cette raison qu’on traite séparément ces eux
sollicitations. En général, ces deux sollicitations coexistent au sein d’un même système i,e la présence
de l’une entraine l’autre (exemple : la mobilisation de deux pièces par une vis, boulon…).
Dans toute section fictive S de la poutre, on choisit le repère R (G, e x , e y , e z ) :
Souvent on néglige le poids de la poutre, sinon il faut distinguer deux cas :
- La fibre moyenne de la poutre, repérée par ( A, ex ) est verticale,
- ( A, ex ) n’est pas verticale, la poutre est à une sollicitation composée de traction (ou
compression)-flexion.
I. L’essai de traction
I.1 Définition
Une poutre est soumise à une traction (ou compression) simple si le torseur des efforts de
cohésion s’écrit :
N ex [8-1]
Tcoh
G 0
G
Traction : N > 0
Compression : N > 0
L’étude expérimentale de l’essai de traction ou de compression a été déjà faite dans le chapitre
6, § II.1. Nous apportons ici le complément.
La courbe 6-3 montre que la traction uniaxiale d’une poutre présente une déformation
longitudinale importante devant la contraction latérale de la section droite Il s’ensuit que les
contraintes et les déformations en un point M de la section droite sont indépendantes du choix des
axes Oy et Oz . Le plan M , ex , ey est un plan principal quelque soit l’axe Oy . Nous appliquons les
mêmes relations contraintes-déformations.
Considérons la section droite de la poutre caractérisée par sa normale sortante G, n telle que
( X , n) . D’après le chapitre 4 :
59
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
X Y X Y
n cos 2
M, n
2
Y
2
[8-2]
nt X sin 2
2
X
n 2 1 cos 2
M, n
X sin 2
[8-3]
nt
2
Calcul de σ n max
et nt max
σn max
X quand cos 2 1 soit pour 0
[8-4]
nt max
quand sin 2 1 soit pour 45
2
Remarques
Seules les sections droites perpendiculaires à la fibre moyenne sont soumises à une traction
pure.
réelle Kt [8-5]
L’étendue des domaines élastique et plastique varie selon la nature des matériaux. Les
matériaux ductiles (figure 8-2a) sont dominés par un domaine plastique alors qu’il est quasiment
inexistant dans les matériaux fragiles (figure 8-2b).
60
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Figure 8-2a Figure 8-2b
Toute pièce mécanique d’un système industriel est sollicitée par un ensemble d’actions
mécaniques et doit être dimensionnée de telle sorte qu’elle assure correctement sa fonction
conformément au cahier de charge. Les contraintes ou les efforts de cohésion tolérés par la pièce
dépendent des caractéristiques mécaniques du matériau.
Pour définir ces contraintes maximales et permettre le dimensionnement de la pièce, on
introduit un critère de résistance limite.
Dans le cas des matériaux ductiles, la limite de contrainte est définie par rapport à la limite
élastique et dans le cas des matériaux fragiles par rapport à la limite à la rupture.
Nous supposerons que la limite d’élasticité en traction et en compression sont égales, ce qui
est le cas de la majorité des matériaux ductiles.
On admet que la limite d’élasticité est atteinte lorsqu’une certaine fonction f des contraintes
principales f ( X , Y , Z ) est égale à la limite d’élasticité du matériau en traction simple :
f ( X , Y , Z ) E [8-7]
f ( X , Y , Z ) E [8-8]
Enoncé :
Le critère de Rankine ou critère de la contrainte normale maximale utilise la contrainte
principale maximale comme contrainte équivalente. Ce critère néglige l’influence des deux autres :
f ( X , Y , Z ) sup ( X , Y , Z ) [8-9]
Matériaux fragiles
sup ( X , Y , Z ) r [8-11]
61
Cours résistance des matériaux Mustafa Benyoucef
Représentation dans un état plan (Z = 0)
Figure 8-3
Validité
Ce critère est parfaitement vérifié en traction et en compression simple. Il est moins en
cisaillement puisqu’il impose e = e, ce qui n’est pas souvent réalisée en pratique.
Enoncé
Le critère de Tresca ou critère de la contrainte de cisaillement maximale considère que le
matériau sort du domaine élastique lorsque la contrainte maximale de cisaillement vaut la moitié de la
limite d’élasticité en extension :
f ( X , Y , Z ) 2 max E [8-12]
X Z
Dans le cas de X Y Z on a max [8-13]
2
Ce critère prend aussi la forme X Z E [8-14]
X Y E
X E [8-17]
Y E
Figure 8-4
Dans l’espace ( X , Y , Z ) le domaine élastique selon Tresca est délimité par les plans
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X Y E X Z E Y Z E [8-18]
Enoncé
Le critère de Von Mises considère que le matériau sort du domaine élastique lorsque :
1 [8-19]
f ( X , Y , Z ) X Y Y Z X Z E
2 2 2
Validité
En traction ou en compression simples ce critère est satisfaisant. Dans un état de cisaillement,
ce critère impose qu’à la limite d’élasticité :
Ce critère est en accord avec les expériences sur les matériaux ductiles ayant
E , traction E , compression . Il est moins bien suivi dans le cas des matériaux ayant :
E , traction E , compression .
X2 Y2 X Y e
Figure 8-5
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eq f ( X , Y , Z ) adm [8-22]
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Chapitre 9
Sollicitation élémentaire : la torsion
I. Hypothèses supplémentaires
Pour étudier la sollicitation élémentaire de torsion, nous sommes amenés introduisons de
nouvelles hypothèses simplificatrices et très restrictives. Cela dire que nous ne traitons dans ce
chapitre que la torsion des poutres cylindriques droite à section droite circulaire. Les poutres étudiées
sont donc des cylindres de révolution à base circulaire. En plus :
le diamètre de la section reste constant,
le poids du solide est négligé,
les déformations sont proportionnelles aux contraintes (domaine élastique) et la variation de
la longueur des fibres est considérée comme négligeable.
Si ces hypothèses ne sont pas vérifiées :
les sections ne restent pas planes,
la contrainte de cisaillement qui est perpendiculaire au rayon vecteur ne peut pas être
tangente au contour non circulaire.
II. La torsion
II.1 Définition
Une poutre est en torsion simple si le torseur des efforts de cohésion s’écrit :
R0
T coh [9-1]
M G M t e x
G
G
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Chapitre 9
Sollicitation élémentaire : Flexion plane simple
En pratique on rencontre différents types de flexion : flexion pure, simple ou dévié. Cette
classification est fonction de la géométrie de la poutre, de la configuration des actions mécaniques
extérieures et de l’intensité de différentes composantes des torseurs de cohésion.
R T ey
T coh
M M fz e z
G
G
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