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Chapitre I : Electromagnétisme

Gradeurs magnétiques
Les grandeurs magnétiques sont fortement attachées aux comportement électriques. La connaissance de
ces grandeurs est essentielle pour comprendre leur influence et les relier aux tensions et courants dans
un circuit.

Champ d’induction magnétique


Le champ d’induction magnétique est une grandeur vectorielle dépendant de l’espace (position) et du
temps. L’induction s’exprime en tesla (T).

𝒒 × 𝒗𝚲𝒖
𝑩 = 𝝁𝟎
𝟒 × 𝝅 × 𝒓𝟐

➢ v : vitesse de la charge q
➢ r : distance de la charge au point d’expression de , support de vecteur unitaire
➢ 0 : perméabilité magnétique du vide (0 = 410-7 U.S.I.).
L’existence d’un champ d’induction magnétique en un point de l’espace peut être due soit à la présence
de matière aimantée (aimant permanent) soit à la circulation de courants électriques.
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Si les charges parcourent un courant électrique, on écrit la loi de Biot et Savart :

𝑰 × 𝒅𝒍𝚲𝒖 𝑰 × 𝒅𝒍 𝒔𝒊𝒏𝜶
𝒅𝑩 = 𝝁𝟎  𝒅𝑩 = 𝝁𝟎
𝟒 × 𝝅 × 𝒓𝟐 𝟒 × 𝝅 × 𝒓𝟐

dl : longueur du circuit portant la charge q


r : distance de dl au pont d’expression dB, support du
vecteur unitaire u.
L’expression de dB est ⊥ au plan (dl, r) c.à.d. au plan (dl, M)

Dans les problèmes technologiques que nous rencontrons, l’induction magnétique sera une grandeur
connue. Elle ne sera pas à déterminer par les relations précédentes.

Applications
Champ crée par une spire circulaire - Au centre O de la spire

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Un élément de courant , crée, en O un champ, normal au plan
de la figure :
𝝅
𝑰 × 𝒅𝒍 × 𝒔𝒊𝒏 𝑰 × 𝒅𝒍
𝒅𝑩 = 𝝁𝟎 𝟐 = 𝒅𝑩 = 𝝁𝟎
𝟒 × 𝝅 × 𝒓𝟐 𝟒 × 𝝅 × 𝒓𝟐

Tous les dB ont même direction et même sens, on intègre


donc leur module :
𝝁𝟎 𝑰 𝝁𝟎 𝑰 𝝁𝟎 𝑰
𝑩 = න 𝒅𝑩 = න 𝒅𝒍 = . 𝟐𝝅𝒓  𝑩 =
𝟒𝝅𝒓𝟐 𝟒𝝅𝒓𝟐 𝟐𝒓
Champ d’excitation magnétique 𝑯
Le champ d’excitation magnétique 𝑯 rend compte de l’influence du milieu magnétique sur les grandeurs.
C’est une grandeur vectorielle dépendant de l’espace (position) et du temps. Le champ d’excitation
magnétique s’exprime en ampère par mètre (A/m).
Dans le vide ou dans l’air, l’induction et l’excitation magnétique sont colinéaires :
𝑩 = 𝝁𝟎 𝑯

Au sein d’un matériau magnétique, il en résulte de même, en faisant intervenir la perméabilité relative du
matériau r :
𝑩 = 𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝑯
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Circulation du vecteur champ d’excitation magnétique
Circulation du vecteur 𝑯
La circulation du vecteur 𝑯 le long d'une courbe fermée est égale à la somme algébrique des courants
enlacés par la boucle de circulation. Elle est définie de la manière suivante :

𝑪𝑯𝑪 𝒇𝒆𝒓𝒎é = σ𝒂𝒍𝒈é𝒃𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 𝑰 = ‫ 𝑯 𝑪 ׯ‬. 𝒅𝒍

Cas d’un aimant


Dans le cas d’un aimant, les lignes de champs sont orientées du pôle nord vers le pôle sud à l’extérieur de la
matière aimantée (ici le vide ou l’air).

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Flux d’induction magnétique
Le flux d'induction magnétique est une grandeur scalaire
qui traverse pendant l'unité de temps une aire (surface)
donnée. Elle est définit de la manière suivante :

𝚽𝐒 = ඵ 𝐁. 𝐧 . 𝐝𝐒
𝐒
Avec 𝐧 vecteur normal à la surface S.

Formule
Une surface oblique doit être remplacée par sa projection
sur un plan perpendiculaire aux lignes de champ.
Soit  l’angle de la surface et de sa projection, cet angle
est aussi celui de 𝐁 et de la normale 𝐍 à la surface (I et II).
Le flux est alors :
𝚽 = 𝐁𝐒Ԧ = 𝐁 × 𝐒. 𝐜𝐨𝐬𝛂
➢ Si  = 0, cos = 1 donc le flux sera alors :

𝚽=𝐁×𝐒

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➢ Si  = 90°, cos = 0 et  = 0, le flux est nul, ce qui explique facilement par le fait que la surface n’est
traversée par aucune ligne de champ (III).

Si le circuit fermé est une bobine de N spires, le flux total à travers S vaut la somme des flux passant dans
chaque spire, soit :
𝚽𝑻 = 𝑵𝚽 = 𝑵𝑩𝑺 = 𝑵𝑩𝑺. 𝒄𝒐𝒔𝜶

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Lois fondamentales du magnétisme

Lien du champ d’excitation au courant électrique


Théorème d’Ampère
Il existe toutefois d’autres formules pour le calcul des champs,
en particulier, une formule intégrale connue sous le nom
« Théorème d’Ampère ».

Intégrale d’Ampère.
La circulation du vecteur H le long d’un contour fermé (C)
orienté par sa normale est la somme algébrique des courant
traversant la surface s’appuyant sur le contour (C).
La quantité est appelée force magnétomotrice (f.m.m.). En
unités S.I, une f.m.m, se mesure en « Ampère –tour », At.

ර 𝑯 𝒅𝒍 = ෍ 𝜶𝒋 𝒊𝒋
𝒄 𝒋
j = + 1 si le courant ij est dans le sens de la normale 𝒏.
j = - 1 si le courant ij est dans le sens contraire de la normale 𝒏.
j = 0 si la surface n’est traversée par le courant ij.
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Application
Champ crée par un conducteur de longueur infinie
Le parcours (C) choisi est ce cercle sur lequel s’appuie la surface
(S) orientée par la règle du tire-bouchon (normale ) n.
La circulation de H est :

ර 𝑯 𝒅𝒍 = ර 𝑯𝒅𝒍 = 𝑯 ර 𝒅𝒍 = 𝟐𝝅𝒓𝑯
𝒄 𝒄 𝒄

Par application du théorème d’Ampère, seul le courant I traverse


(S), donc :
𝑰
𝑯= 𝒖
𝟐𝝅𝒓

Champ dans un tore


Le théorème d’Ampère donne immédiatement la solution si on
choisit comme ligne « d’induction »  la ligne moyenne du tore.
𝒏𝑰
ර 𝑯𝒅𝒍 = 𝑯 ර 𝒅𝒍 = 𝑯. 𝟐𝝅𝑹 ⟹ 𝑯 =
𝚪 𝚪 𝟐𝝅𝑹

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Force exercée par une induction sur un courant : lois de Lorenz et Laplace
La conversion d’énergie électromécanique repose sur une loi simple, exprimant que B exerce une F sur
toute charge animée de vitesse. Comme un courant électrique est une circulation de charges (électrons),
et qu’une induction magnétique résulte de la circulation de courants, une machine et en définitive
constituée par des circuits électriques (bobinages stator et rotor) entre lesquels s’exercent desforces
d’inductions.

Lien induction-mouvement : loi de Lorenz


L’expression la plus générale de F qui s’exerce sur une charge q
se déplaçant à v dans un champ B s’exprime par :
𝑭 = 𝒒 𝒗𝚲𝑩

Cette force est un vecteur, dont le module vaut :


𝑭 = 𝒒𝒗𝑩𝒔𝒊𝒏𝜽
Remarque :
𝑭 = 𝟎, si :

➢ v = 0  q au repos
➢ B = 0  charges actives immobiles
➢ 𝒗 ∥ 𝑩  𝒗𝚲𝑩 = 𝟎
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Lien induction-courant : loi de Laplace
On utilise souvent une autre forme de l’expression de la force.
Soit :
𝒅𝒍
𝒅𝒒 = 𝒊𝒅𝒕 𝒆𝒕 𝒗 =
𝒅𝒕

On obtient ainsi l’expression de dite de Laplace :


𝒅𝒍
𝒅𝑭 = 𝒊𝒅𝒕 𝚲𝑩 ⟹ 𝒅𝑭 = 𝒊𝒅𝒍𝚲𝑩
𝒅𝒕

Si le fil a une longueur l, et B est perpendiculaire a lui le


module de la force vaut :
𝑭 = 𝑩 × 𝒍 × 𝒊 × 𝒔𝒊𝒏𝜽

Remarques :

➢ 𝒅𝑭 est normale à 𝒅𝒍 et à 𝒅𝑩
➢ dF = i dl B sin
➢ Sous sa forme élémentaire, la loi da Laplace a un sens
physique car on peut isoler un élément 𝒅𝒍 et mesurer 𝒅𝑭.

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Tension induite dans un circuit par une variation de flux : loi de Faraday et de Lenz
Le phénomène liant le flux magnétique à la tension est traduit :
➢ Sur le plan quantitatif par la loi de Faraday ;
➢ Sur le plan qualitatif (expression de l’opposition) par la loi de Lenz.

Loi de Faraday
Toute variation de flux à travers un circuit électrique fermé donne naissance à courant appelé courant induit.
L’existence du courant coïncide avec celle de la variation du flux. Si le circuit est ouvert, il y a seulement une
force électromotrice induite.

Loi de Lenz
Le sens du courant induit est tel que les effets qu’il produit s’opposent à la cause qui lui donne naissance.
Pour les circuits filiformes bobinés, l’expression qui donne la f.e.m. en fonction de la variation du flux est:

La loi de Lenz : « la f.é.m. induite e s’oppose à la cause qui lui a donnée naissance !». Par exemple : si le courant
i augmente alors 𝜱 augmente et la f.é.m. e < 0 : elle s’oppose à l’augmentation du courant i.

𝐝𝚽
𝐞=−
𝐝𝐭

On met quelquefois un signe – dans la formule pour rappeler que la f.e.m. est un effet qui s’oppose à la cause
qui lui donne naissance. Cet effet d’opposition est précisé par la loi de Lenz, qui concerne le courant induit.
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Si le flux qui traverse le circuit ne varie pas, il n’apparaît aucune
tension induite.
Les deux lois précédentes sont très générales, et sont valables
quelque soit la forme du circuit et la façon dont varie le flux.
La loi de Lenz n’est que l’expression du signe « – » contenu dans la
loi de Faraday

F.E.M. ‘’ De vitesse’’ produit par une variation de flux coupé


Valeur numérique
La f.e.m. induite dans un conducteur rectiligne est
proportionnelle :
➢ à l’induction ;
➢ à la longueur active du conducteur ;
➢ à la vitesse du déplacement.
𝐞 = 𝐁𝐥. 𝐕

Cette formule ne peut être applicable que si V, B et l sont


perpendiculaires deux à deux. (figure I)
Si V restant perpendiculaire, B est oblique, il faudra prendre Bn la
composante de B qui est normale au plan déterminé par le
conducteur et V. (figure II)
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Règle de la main gauche
Elle permet de trouver le sens de la f.e.m. quand l’utilisation de la
loi de Lenz n’est pratique.
Pour savoir quelle main convient, notons le procédé
mnémonique (qui aide la mémoire) :

Droite Gauche
Démarreur Générateur

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Inductance propre
Inductance propre
L’inductance L d’un circuit électrique est le quotient du flux propre total à travers le circuit par le courant
qui y circule. L s’exprime en Henrys H.
𝚽𝐓
𝐋= 𝐇 − 𝐇𝐞𝐧𝐫𝐲𝐬
𝐈

Calcul d’inductance
Le calcul n’est facile que pour une bobine en forme de Tore. Le résultat est approximativement valable
pour une bobine longue.
➢ Induction à travers la bobine :
𝐍𝐈 𝐍
𝐁 = 𝛍𝟎 𝐧𝐈 = 𝛍𝟎 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐧 =
𝐥 𝐥
➢ Flux à travers la section droite S (1 spire) :
𝐍𝐈𝐒
𝛟 = 𝐁𝐒 = 𝛍𝟎
𝐥
➢ Flux total :
𝐍 𝟐 𝐈𝐒
𝛟𝐓 = 𝐍𝛟 = 𝛍𝟎
𝐥

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➢ Inductance :
𝚽𝐓 𝐍𝟐 𝐒 𝐒
𝐋= = 𝛍𝟎  𝐋 = 𝛍𝟎 𝐍 𝟐
𝐈 𝐥 𝐥

Force électromotrice auto–induite (self–induite)


Tout circuit électrique parcouru par un courant crée une
f.e.m. de auto-induction qui s’oppose a sa source
d’alimentation.
Considérons une bobine autour d’un noyau de section S
constante et de longueur moyenne l alimentée par une
source V. La circulation du courant I crée dans le noyau un
champ 𝐇 au quel correspond une induction 𝐁 et est donc
traversée par le flux de cette induction :
𝒅𝝓 𝒏𝟐 𝒅𝒊 𝒏𝟐
𝒆=𝒏 = 𝑳=
𝒅𝒕 𝒍 𝒅𝒕 𝒍
𝐧𝐈 𝐧𝐈 𝒏𝑰 𝝁𝑺 𝝁𝑺
𝐇= ; 𝐁=𝛍 ; 𝝓 = 𝑩𝑺 = 𝝁 𝑺 𝒅𝒊
𝐥 𝐥 𝒍 𝒆=𝑳
𝒅𝒕
Si le courant I est variable (alternatif par exemple), le flux
l’est aussi, et il apparaît par conséquent aux bornes a et b
du circuit une f.e.m. de grandeur :
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Les milieux magnétiques

Relation entre B et H dans le vide


Dans le vide ainsi que dans l’air les vecteurs B et H sont colinéaires puisque liés par la relation :
B = 0H
avec 0 la perméabilité magnétique du vide.

Milieux magnétiques isotropes


Dans un milieu magnétique quelconque mais isotrope (élément qui possède les mêmes propriétés
physiques dans toutes les directions), les vecteurs B et H restent colinéaires. Cependant, le coefficient de
proportionnalité dépend du matériau.
Il est plus précis de caractériser un milieu, du point de vue magnétique, par son vecteur d’aimantation J
relié au champ H par la relation :
J = H

où  est la susceptibilité magnétique du matériau.


Les champs d’excitation et d’aimantation se superposent pour exprimer le champ d’induction : B = 0 H+
0J
Il en résulte une nouvelle expression liant et :
où  est la perméabilité absolue r la perméabilité relative du matériau.

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Classification des matériaux d’un point de vue magnétique.

Matériaux paramagnétiques
La susceptibilité  est positive et pratiquement
constante mais faible (r  1). Les valeurs H et J
sont de même sens et l’aimantation disparaît
avec le champ d’excitation

Matériaux diamagnétiques
La susceptibilité  est négative et pratiquement
constante mais faible (r  1). Les valeurs H et J
sont de sens contraires et l’aimantation
disparaît avec le champ d’excitation.

Matériaux ferromagnétiques
La susceptibilité  est grande (r >> 1), positive
et variable avec l’excitation magnétique. Ces
matériaux sont essentiels pour
l’électrotechnique.

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Loi comportementale : courbes B= f(H)
Courbe de première aimantation
Le matériau est initialement démagnétisé (pas
d’aimantation). On augmente H dans le quel est plongé le
matériau. La courbe ci-contre B= f(H) représente la courbe
de première aimantation lorsque le corps ferromagnétique
ne possède aucune aimantation.

➢ Zone linéaire : B = H avec  constante. Cette zone qui


est exploitée pour les machines électriques.

➢ Courbe de saturation

➢ Saturation du milieu ferromagnétique : lorsque H


devient trop grand, B ne varie presque plus. Le
matériau est dit saturé. On a toujours B = H, mais 
n’est plus constante B tend vers le champ de saturation
Bs.

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Pour situer l’influence des matériaux, la figure ci-contre présente différentes courbes de première
aimantation

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Cycle d’hystérésis
Expérimentation d’un cycle d’hystérésis
En prenant le dispositif ci-contre, en partant de la valeur maximal de courant nous traçons la courbe
d’aimantation (de magnétisation) en faisant décroître I. Nous constatons que :
✓ Les valeurs de B quand H décroît sont supérieures à celles obtenues à champ croissant. Tout se passe
comme s’il y avait un retard à la démagnétisation c’est ce retard que nomme hystérésis.
✓ Quand I = 0, H = 0 aussi , B ne s’annule pas, elle conserve une certaine valeur : l’induction rémanente Br.
✓ Pour annuler toute trace d’induction il faut inverser le courant, donc produire un champ inverse
nommé : champ coercitif HC.

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Stabilisation du cycle
Pour annuler les anciennes traces d’aimantation il faut basculer une dizaine de fois l’inverseur d’une
position à l’autre.
L’inverseur étant dans la position 1, faisons décroître le courant de 5A à 0 puis, l’inverseur en position 2, de
0 à 5A. Ensuite nous faisons croître I de –5A à +5A le cycle est fermé.

Classification des matériaux ferromagnétiques

Matériaux durs
Les matériaux durs possèdent une forte
aimantation rémanente ainsi qu’une excitation
coercitive importante, ils se désaimantent
difficilement (HC est grand). Ils conviennent pour
la fabrication des aimants permanents. Ce sont des
matériaux qui présentent un cycle d’hystérésis très
large :

(104 A/m < HC < 106 A/m)

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Matériaux doux
Les matériaux doux possèdent une aimantation
rémanente facile a annuler (HC est petit). A l’opposé
des matériaux durs, un matériau doux présente un
cycle d’hystérésis très petit voir inexistant :
(10-2 < HC < 100 A/m)
C’est à la base des machines tournantes et statiques
ou de tout système magnétique voyant une induction
alternative (r dans la zone linéaire : 50 à 104).

Electro-aimants
Un électroaimant comporte un circuit magnétique
ouvert et une ou plusieurs bobines magnétisantes.
Il est utilisé soit pour produire un champ magnétique
de forte valeur dans les machines électriques, soit
pour exercer une force d'attraction lorsqu'une partie
du circuit magnétique, l'armature, est mobile.

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Les circuits magnétiques linéaires

Introduction
Les deux grandeurs magnétiques essentielles,
excitation et induction sont liées par le milieu
lequel elles apparaissent :
B = 0(1 + )H
Pour étudier le comportement des différentes
grandeurs, il faut trouver un modèle simplifiant
ces comportement non linéaires : il faut
linéariser la caractéristique B= f(H) du matériau.

Courbe réelle des matériaux ferromagnétiques


On distingue deux domaines :

➢ Une zone saturée ;


➢ Une zone quasi linéaire.

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Pour I :
➢ l’induction rémanente Br ;
➢ le champ coercitif Hc ;
➢ l’induction de saturation Bsat.

Pour II :
l’induction rémanente Br et l’induction de saturation
Bsat en les identifiant
le champ coercitif Hc.

Pour III :
Le matériau est totalement linéaire. On a alors :
B = 0rH

où la perméabilité relative r est constante. Si ce


coefficient est très grand au point d’être considéré
infini, on dit alors que le matériau est idéale.
Cette hypothèse considérant le matériau linéaire est la
plus avancée.

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Les circuits magnétiques parfaits
Hypothèses
➢ Sur les lignes de fuite
✓ Le courant I (théorème d’Ampère) crée le champ
d’excitation H ;
✓ Le circuit magnétique dirige et impose le
parcours du champ H vers la zone utile ;
✓ Si tout le champ parcourt le circuit magnétique, on
dit qu’il n’y a pas de fuites ;

Dans un circuit magnétique parfait, nous considérons


que les fuites sont nulles.

➢ Sur B
L’induction magnétique est uniforme, constante et
orthogonale à chaque section droite du circuit
magnétique.
 = B.S

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➢ Sur l’entrefer
Au niveau de l’entrefer, les lignes de champ se
déforment. On suppose donc que B reste dans le
prolongement de l’entrefer, c’est à dire que la
section de l’entrefer et la même que celle du circuit
magnétique. C’est une autre manière de considérer
que les fuites au niveau de l’entrefer sont nulles.

➢ Sur le matériau
Le matériau est linéaire, la relation
B = 0rH
s’applique, c’est à dire que la perméabilité relative r est constante, donc B et H sont proportionnels.

Pour comprendre et mémoriser le schéma général qui conduit de la grandeur électrique (courant) à
l’induction (B), on peut retenir le schéma de la figure suivant :

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Canalisation du flux par les matériaux ferromagnétiques
L’importance des matériaux ferromagnétiques, c’est qu’ils sont capables grâce à leur perméabilité relative élevée,
de canaliser et capter le flux de toute induction magnétique.

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Un circuit électrique bobiné dans l’air (a), et le
même circuit bobiné autour d’un noyau (b).
➢ En M1, B vaut :
B0 = 0H
➢ En M2, B vaut :
B = H = B0 = 0rH = rB0

Pratiquement, on pourra considérer que la plus


grande partie du flux est canaliser dans le noyau.

Création du champ dans des entrefers


L’importance des matériaux ferromagnétiques
est la possibilité de créer des champs
magnétiques dans des entrefers.

Une petite ouverture e appelée entrefer


appliqué dans un circuit électrique de N spires
autour d’un circuit magnétique.

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D’après la loi d’Ampère :
Hf lf + He e = NI

Si on suppose que le flux  se conserve dans l’espace du noyau (y compris l’entrefer), l’induction B et la
même dans l’air et dans le noyau :
Bf = Be
d’où :
0rHf = 0He

Les deux relations permettent de calculer les champs :

Hf = NI He = μr NI
1 + μr e 1 + μr e
 He = rHf
tout se passe comme si on avait concentré dans le petit espace de l’entrefer le champ dû au courant I.
L’induction B est la même partout, peut se calculer par la relation suivante:
B (e + 1 )= NI
μ0 μr

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Traduction des différentes lois pour les CMP
Mise en place
Sur la ligne moyenne, le théorème d’Ampère s’écrit :
 = NI = Hl
On a alors :
𝑩 𝟏 𝚽
𝑯= =
𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝑺
D’où la relation :
𝟏 𝚽
𝝃 = 𝑯𝒍 =
𝝁𝒓 𝝁𝟎 𝑺
Cette relation conduit à une équation linéaire entre la force magnétomotrice et le flux. Le coefficient de
proportionnalités dépend :

𝟏
➢ du matériau 
𝝁𝒓 𝝁𝟎
𝟏
➢ de la géométrie du circuit magnétique 
𝑺

Cette constatation est à la base d’une analogie linéaire similaire à celle des circuits électriques linéaires :
l’analogie d’Hopkinson.

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Analogie d’Hopkinson
Force magnétomotrice
De manière à simplifier l’étude des circuits magnétiques on définit, la force magnétomotrice , à partir du
théorème d’Ampère :  
 = NI =  H. d l
C
Le sens de la f.m.m. est donné par la méthode du tirebouchon en rapport avec le sens de parcours de C.

Réluctance
En tenant compte de la loi constitutive du matériau on peut
 établir en tout point M du parcours C.
 BM
HM =
M
On peut alors exprimer le théorème d’Ampère sous la forme :

BM  BM dl dl
NI = ∫
C M
.d l = ∫
C M
.dl = ∫
C
 M SM
soit NI = 
C
∫ M SM

Nous définissons alors la réluctance  :


dl
 =   M SM

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Un barreau de longueur L, de section S et de perméabilité  aura une réluctance  :
L
 =
S
Analogie d’Hopkinson
En combinant la force magnétomotrice à la réluctance, on obtient alors la relation d’Hopkinson :
 = NI = 
La réluctance  ne dépend que de la géométrie du circuit.
La force magnétomotrice  représente l’excitation qui génère le flux au sein du circuit indépendamment
de sa géométrie.
On est alors devant le cas analogue du générateur de tension connecté à une résistance R qui va
engendrer un courant I.
U = RI   = NI = 

Analogie électrique
L’observation des relation d’Hopkinson permet d’effectuer une analogie avec les circuits électriques
linéaires.

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Grandeurs magnétiques Grandeurs électriques
Force magnétomotrice  = NI en A/m ou Force électromotrice E en volts (V)
A.t/m
Flux d’induction  en Webers (Wb) Courant électrique I en ampères (A)
Réluctance L Résistance ρL
 = R =
S S
ddp magnétique U =  ddp électrique
Maille magnétique U=0 Maille électrique U=0
Nœud magnétique  = 0 Nœud électrique I=0

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Exemples d’application
Premier exemple : Circuit à une seule maille
Considérons un circuit à une seule maille, constitué de trois
matériaux différents et de perméabilités différentes.
D’après la loi d’Ampère :
H1l1 + H2l2 + H3l3 = NI

En introduisant le flux  qui est le même dans tout le noyau


ainsi que l’induction B :
B = /S = H1l1 = H2l2 = H3l3

La loi d’Ampère peut s’écrire :


l1 l l
( + 2 + 3 )Φ = NI
μ1 S μ2 S μ3 S
ou encore :

(1 + 2 + 3 ) = NI

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Deuxième exemple : Circuit à deux mailles avec entrefer
Soit le circuit magnétique à deux maille avec entrefer et de perméabilité relative constante. En traçant le
circuit électrique analogue, on demande de calculer le champ d’induction magnétique B1 de la branche de
droite.

➢ r = 2000
➢ S1 = 10 cm2
➢ S2 = 12 cm2
➢ AB = 40 cm
➢ CD = 40 cm
➢ DEA = 80 cm
➢ e = 0,3 mm
➢ I = 8A
➢ N = 1000 spires

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D’après le circuit électrique analogue, on a :

NI = 1(1 + 2) + 22 (1)


22 = 1(3 + e) (2)

On peut alors calculer les réluctances qui sont supposées


ici constantes :

1 =

2 =

3 =

e =

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Troisième exemple
Cette deuxième de problème est plus délicate. En effet, il
semble impossible de déterminer un flux à partir d’une
relation de type : NI = (1 + 2 + 3 +……. )

puisque les réluctance 1, 2 , 3 ….., dépendent de la


perméabilité, donc des inductances, donc des flux qui est
inconnu.
De même, si on considère une relation de type :
NI = H1l1 + H2l2 + H3l3 +…..
les champs H1, H2, H3…., dépendent des inductions, donc
du flux qui est inconnu.

Exemple : Circuit magnétique avec entrefer.


Soit un circuit magnétique en fonte avec entrefer, excité
par un courant de 1,3 A circulant dans une bobine de 1000
spires. On demande de calculer l’induction B dans
l’entrefer, sachant que la perméabilité relative r de la
fonte varie en fonction de l’induction B, selon le tableau
suivant :
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B (T) 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0
r 480 350 300 250 200 150 120 110 90 50
Solution
En introduisant les réluctances, la loi du circuit d’écrit :

lf e )Φ
NI = ( +
μ0 μr S μ0 S

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