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Induction él·ectromagnétique
J .1 Approche expérimental~ . . . . . . . . 2
• 2
1.2 Description du phénomène d 'induction
1.3 Loi de modération de Lenz . . . . . . . 3
5 Courants de Foucault 20
Nous avons vu dans le chapitre précédent qu 'il ét ait possible de générer un champ
magnétique à partir d 'un courant. La réciproque est-elle vraie? Peut-on utiliser un
champ magnétique afin de générer un courant dans un circuit ? Pour tenter de ré-
pondre à cette question , on réalise l'expérience schématisée ci-dessous dans laquelle
on déplace un aimant au voisinage d 'une bobine reliée à un ampèremètre.
~111111
sens de déplacement de l'aimant
1111. .
sens de déplacement de l'aimant
Tout d 'abord , on approche le pôle nord d'un aimant : on constante l'apparition d'un
courant dans un sens (i > 0). Puis on recule le pôle nord de l'aimant : on observe
l'apparition d 'un courant dans l'autre sens (i < 0). On voit en outre que l'intensité
i est d 'autant plus élevée que l'aimant est déplacé rapidement. Signalons également
que si l'aimant est fixe mais qu'on déplace la bobine, les résultats sont identiques.
Notons enfin que, si on réalise ces expériences en remplaçant l'ampèremètre par un
voltmètre, les observations sont similaires aux précédentes avec cette fois l'apparition
d'une tension de signe opposé qu'on approche ou qu'on éloigne l'aimant 1 .
1. https://youtu.be/n U_kYnDSSlY
par leurs effets, csnses- qui leur ont donné naissance. Elle constitue ainsi une ~~ ~ 1-:eNftVI
~ e....rood&Miow. tklJk1 ,(.,,1/11 ~J-fJJA
En particulier :
o dans le cas d 'un champ magnétique variable, le courant induit c:,t tel qu 'il crée
un champ magnétique qui s'oppose aux variations du champ initial ;
o dans le cas d'un circuit mobile dans un champ stationnaire, le courant induit est
tel que les forces de Laplace qui en résultent s'opposent au mouvement initial
du circuit.
Le courant induit dans un circuit fermé est lié à l'apparition d'une force élec-
t ro111-ot i:ice (f.é.m.) indui te qui joue le même rôle que la f.é .m. d 'un générateur
électrochimique. En pratique, la f.é.m . qui met en mouvement les électrons est ré-
partie sur l'intégralité du circuit siège du phénomène d 'induction dans le cadre d'un
champ magnétique variant au cours du temps, et sur toute la longueur des éléments
mobiles « coupant» des lignes de champ pour un circuit en mouvement dans un
champ magnétique stationnaire. Toutefois, pour en tenir compte dans le cadre d 'une
étude électrocinétique du circuit , il est commode de modéliser cette f.é.m induite
par la présence d'une source idéale de tension localisée autour d 'un point donné du
circuit. On adoptera la convention d 'algébrisation suivante :
eind
dS (~I)'= d5(11)Jt(M)
M
Définition. Soit une boucle de courant définissant une surface S orientée par la
B
règle de la main droite et un champ de vecteurs (M). On appelle flux du champ
magnétique B à travers la surface S la quantité :
<p = ff B(M) . dS(M)
MES
Dans le cas particulier d 'une surface plane orientée, caractérisée par un vecteur
surface S,
dans un champ magnét iqu~orme, le flux s'exprime simplement :
cp =Ê -s w~feJ/J rhK
En effet , pour ce cas part iculier :
IAA}t.
B (µ) IVV"'(Cf)(!Vle
::':)•/
,:;vv
I p; (}(_l;, f1 ✓ _ 11 :i.
~ ~ !! ~ i. t $ ~(~
'":'J
~ {}Q â'r(Y1J.Al
1 .M t q) f Y!ut ck g ~ M "fi' j_ ?
(QJJJr ~ 4(MfJ ~ •
dJN.LH0ri~
~~ >
~ _ dt/>
~ -: . dt
Cette formule suppose que l'orientation choisie pour le vecteur normal (servant à
calculer le flux) soit cohérente avec le sens positif choisi pour orienter le circuit
(servant à orienter la fém induite). &. En pratique, en plaçant B
dans la direction
du pouce, eind et i sont dans la direction de la courbure naturelle des doigts de la
main droite &,.
Ûi¼Jf~
Déterminer par exemple l'intensité du courant qui circule dans une spire plane circu-
laire de rayon a , de résistance totale R, placée dans un champ magnétique extérieur
uniforme et perpendiculaire à la spire B
= Bo cos(wt)~, supposé être seul origine
du flux à travers la spire.
~ r $: ~ (m4 wr ,u?J
r
J.
3.1 Auto-induction
Lorsque qu'un circui t est parcouru par un courant d 'intensité i , il crée un cha mp
magnétique proport ionnel à i . Le flux du champ magnétique à travers le circui t qui
lui a donné naissance est appelé 1.Llux propre.
Si l'intensité du courant varie dans le temps , alors le flux propre varie également et il
apparait une fém induite dans le circuit qui , conformément à la loi de Lenz , s 'oppose
au coura nt qui lui a donné naissance : c'est le phénomène d 'auto-induction. Ce
dernier est notamment à l'origine du phénomène de retard à l'allumage dans un
circui t comportant des bobines .
</>p = Li
où i est l'intensité du courant dans le circuit et </>p le flux propre déterminé avec des
conventions d'orientation cohérentes du circuit et du vecteur normal à la surface
du circuit. Son unité est le henry (symbole : H). Elle est toujours positive.
,t
IR
_j ____ ~ z
J_,.- A11x prr,prf' o 1, s 'ajoute dans le cas généra l au Aux Oe:,.,1 d 'un é,·entuel champ
lfl<1!!,11 i•tiq1w f'Xtèrieur pour abouti r au AlL, tot al :
do dop di
O = Op éind = - - = ---· = - [ -
dt dt dt
On rrJtrou ve a insi les formul es adm ises pou r une bobine idéal e da ns le cad re du cours
fU,lectroc-in étique :
, L
---1Qooî__
di di
11 = ' 11,d - - L-
<l t
Il = L-
eif
l ' IJ ( '(>IJ V( ' I JI io11 ~{•n f•rfll !'1JT f' ll rom ·f'nt ion réc<' p t e 11 r
LJ 11 1 1( 1 1,1 1 1·.1 ,1 ,
Il 1•xis 1,, dl' 111 J1 11 lm•1J sf':- m é>1hod P.:- <'X)1<'rim<'ntal~ dC' lllf':- IIT<' de lï 11d11f't a nc<' propre
<! ' 11111 • 1,()11i111 ·. 011 pou rra n •1<'nir le:-. 1roi:- :-.11ivant c-:- :
L
Cl) t\ks 11rc • d,· la nm :..; 1:u11<' d <• t r>mp:-. ï = - cr11 11 ci rn1 i1 RI, C' n ré'~i111C' tra ns itoire
R
11'i111t•11t {· JHH n11 :-.ig11al c-ré•uea n td qt J<' T » r.
1
~ t\k:..;1 1n · d,· la Jlll l:..;n1io 11 d <' ré•.:--o nan,c> ...:,. = /77"', t1·1111 cir(' ll it RL C' c-11 RSF.
vLC
@ t\ 11 •:-illl'l' d1 • lï111p{•dnm·<· a \ '('(' ,·olt 111ètrc ('\ arnpt\re111c' t n• (' Il n.sr (cf TP) :
tm RJP ; ~; ~l
~ OOJ/tfJJJ dt 11 ~ ~ rJ)tJM~~;:!{)-tilw
,___ _--il b!f ~ - - ---4 ~ ,{ - ~ C1!:k) {u.J ~ ~ {
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~ !nue ~ ' L f)A ~ rk I 2 _;) dHl-t dl, fY!,t4k
Jt!'). ~ didll/( {_
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f...1,r'-<jl JP dPlIX circuits sont en présence. le flux magnétique à tra,·ers chaque circuit
u,mpc,rtP non :--eulement son flux propre. mais aussi le flu.-x du champ magnétique
c-ri,fo par r <11Jt rP circu it.
l 111r <'X1'111 ph• li • 1•irl'11i1 C1 <~:-1 pAr<'otlrll par 1111 cm1rnn1 i 1. Il né'c- donc un champ
-)
11111 µ, 11{•1iq 111 • /1 1 r< 'SJH lllSHhl<> :
o d '11 11 tl11x p ropr1 • ô 111 = L 1 i1 dan~ I<• circui t C1 q11i l11 i a donné> naissance:
o d '1111 ll 11 x <,'1 1 •1 , i1 dant- le circui t C1 .
D<' m,\1111'. h• 1·irn 1it C? C'~t parco uru par u11 courant 11. 11 cré•e donc un cha m p ma-
-)
g n{•t iqtll' IJ2 n 's ponsahlt' :
o d'un tlnx prnpr1' oJJ2 = L 2i2 dans le circui t C1 qui lui a donné naissance;
o d 'm1 f-1 ux 02 -- 1 "- i2 ch111s le ci rcuit C1.
efJl-t2 = lvf~1
{ efJ2-.
1 = lvh2
avec efJ 1-.2 le flu.x dans le circuit C2 du champ créé par le circuit C1 parcouru par
un courant d 'intensité i 1, et réciproquement. Son unité est le henry (symbole : H) .
Son signe dépend de l'orient at ion respective des deux circuits en interaction.
r ' -\ '
'lf
p.,\
R)· A2, "\
,t tl
PtA
a~ 0~
~ ~(Çjt rJ/l ~2 :;. µl',
~ rA.lJ., Mr1 ~ jdb4, Il 6~-&J afll~ 6J fll'l.
~ ~ )1o t ZMt ~ {w-1, rltw ~ ~ ~ da, ~ ,;Jto,J-
~ ~
Les deux circuits en interaction peuvent être modélisés par les fém suivantes :
eind ,l Cind ,2
avec
di1 di2
eind,1 = -L1 d t - M dt
{ di2 di1
eind ,2 = -L2dt - M dt
0 I LIXSI:.RAT I ON :
Supposons par exemple que le premier circuit possède une résistance R 1 et est ali-
menté par une tension v 1(t) , le second circuit étant fermé par une résistance R2.
• TSVP
En repartant des équations différent ielles couplées dans le cas où v1 (t) est quel-
conque, il est également possible d'établir un bilan de puissance des deux circuits en
interaction :
N,<lJ
·
===
n , 2.
)<A J.A
rJ / A
-< ~ L2
, .-
lA'-A
2.) 1,_,
..,f / ~
dt"z
ëJF
u: y
J--.~ a
/
/
/
/
/
/
~
F
11
-+
Uz
/
JI-
/
/ R /
/ /
-7----- - ---------r-------~
0 X
Une tige conductrice MN , de masse m , glisse sans frottements sur des rails également
conducteurs sous l'effet d 'une force F
= Fil;; (F > 0) constante 2. Le mouvement a
lieu dans le plan horizontal xOy , la t ige étant sit uée à l'abscisse x (t) à l'instant t.
L'ensemble est plongé dans un champ magnétique uniforme et stationnaire = BUif B
(B > 0) orthogonal au plan des rails. L'auto-induction est ici négligée. On supposera
que la vitesse initiale de la tige est nulle et qu 'aucun courant ne circule alors dans
le circuit. On note g le champ de pesanteur dans le référentiel terrestre supposé
galiléen . On se propose de décrire les phénomènes mis en jeu au cours de cette
expéri ence en ut ilisant la méthodologie suivante :
2. On choisit le cas particulier d'une force extérieure constante pour ne pas compliquer inutile-
ment les équations.
✓ /Ji,t~
:1
0 ÉTl . DE (:r:ECTnI Q t ·13 :
0 IÉT1î1F m eA \1 I QUO :
~ I==f~-l
_., ~· ~ e 5<. ~ rp/J-fhi
~ (JiUtrL wf~ • TSVP
Dans l'exemple précédent de la t ige en mouvement sur les rails, la force de Laplace
se met sous la form e :
avec
La force de Laplace s'ident ifie ainsi à une fo rce de freinage. Ce résultat peut être
généralisé :
En pratique, ce freinage par induction est utilisé pour ralent ir effi cacement les ca-
mions et les TGV . La conversion de puissance mécanique en puissance électrique qui
est associée à ce freinage peut, en out re, être ut ilisée pour recharger les batteries de
véhicules hybrides.
On remarque que le terme -Baxi apparaît dans les deux équations du bilan énergé-
t ique. Ce terme de couplage représente à la fois :
o la puissance fournie par la fém induite : P;ém = e indi = -Baxi;
o l'opposée de la puissance de la force de Laplace : PLap = PLap ·-;j = iabilt -xitt =
B axi
z
+1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
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MPSI 2 - 2021/2022 16
Lycée Saint-Louis
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En utilisant les formules de trigonométrie cos(a-b) = cos a cos b+sin a sin b, cos(arctan(.r)) =
~ et sin(arctan(x)) =~ ' on obtient fin alement :
1 + x2
i2(t) =-
1+
7)
WT
2 BRS (cos (wt) + wnin(wt.))
La cuJJ version industrielle cl 'énergie mécanique en énergie électrique est mise en œuvre
dans des ; i] f 1•r 11 ate 11rs dont la spire en rotation dans un champ magnétique sta-
tiuJJn a.ire constitue un modèle rudimentaire. Les alternateurs utilisés dans les cen-
trales électriques co11 tienJJ r.11t éµ;alc !ment des cu11ducteurs en rotalio11 (1uJn d da.us
un e source de d1 alllp rn ag11ét iq ue ( 1:il 1 ,r) . Cepe11da11t , po11r P- trn ::,11ffisa1111ue11t pffi-
1·aces, leur géo n1 étri es sont bie11 plu:, crn11pl< !X <!S q1l() celk du 111odèl11 pré::,r utr dam;('<'
paragrap he.
e(t)
5 Courants de Foucault
Des courants induits peuvent également apparaître au sein de conducteurs non fi-
liformes : on les appelle dans ce cas des courants de Foucault. Ces courants
conduisent à un échauffement plus ou moins important du circuit par effet Joule.
Cet échauffement est le plus souvent indésirable. Toutefois, ils peuvent être judicieu-
sement exploité dans des plaques de cuisson à induction par exemple.