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Physique "Moderne"

Bibliographie :
R. Feynman Le cours de Feynman. Mécanique I
E.F. Taylor, J.A. Wheeler À la découverte de l’espace temps et de la physique relativiste Ed. Du-
nod 1970 - (titre original : Spacetime Physics Ed. Freeman 1963)
M. Boratav, R. Kerner Relativité, Ed. Ellipses 1991
L.Valentin Le Monde Subatomique, et Noyaux et particules, Ed. Hermann 1995 et 1989 resp.

Pour une lecture plus avancée :


J.D. Jackson Classical Electrodynamics, Ed. Wiley 1975
D. Griffiths Introduction to elementary particle physics, Ed. Wiley 1987
F. Hazeln, A.D. Martin Quarks and Leptons Ed. Wiley 1984
et le Landau-Lifchitz bien entendu ...

1 Relativité restreinte
1.1 Cinématique relativiste
Exercice no 1 Durée de vie propre
Les muons sont des particules chargées ayant des propriétés très semblables aux électrons,
excepté qu’ils sont plus massifs (environ 200 fois la masse de l’électron) et instables. Leur durée
de vie moyenne au repos a été mesurée, elle est de τ0 » 2.197 ˆ 10´6 s.
1. Comparer la durée de vie propre à celle mesurée par un observateur terrestre, par rapport
auquel les particules instables sont animées d’une vitesse V .
Indication : utiliser la loi de désintégration des particules instables.
2. En 1963, D.H. Frisch et J.H. Smith 1 placent un détecteur de muons respectivement au
sommet du Mont Washington (1910 m), puis au pied de la montagne, sensiblement au
niveau de la mer. Dans sa première position le détecteur enregistre 563 ˘ 10 muons par
heure, et 408 ˘ 9 dans sa seconde position. Au cours de l’expérience, il était possible de
sélectionner des muons ayant une vitesse égale à 0.992 c.
Calculer le facteur de Lorentz, γ. Comparer la vie moyenne mesurée à celle prédite par la
théorie relativiste τth . Un calcul d’erreur sera le bienvenu pour comparer les deux valeurs.

Exercice no 2 Contraction des longueurs


Calculer la contraction du diamètre de la Terre dans le plan de l’écliptique mesurée par un
observateur immobile par rapport au Soleil.
RT =6378 km ; vT {S =30 km.s´1

Exercice no 3 "Paradoxe" des jumeaux


Franck et Rodolphe sont deux astronautes jumeaux. Franck voyage depuis la plateforme
spatiale jusqu’à α-Centauri qui se trouve à une distance de 4 années lumière de la plateforme,
à une vitesse égale à 0.8c. Lorsqu’il atteint l’étoile, il fait immédiatement demi-tour et retourne
à la même vitesse à la station où est resté Rodolphe.
1. American Journal of Physics, 31, 342 (1963)

1
1. Lorsque Franck atteint la plateforme spatiale, quelle est sa différence d’âge avec Rodolphe ?
2. Rodolphe envoie un signal lumineux à Franck chaque année écoulée sur la plateforme.
Combien de signaux reçoit Franck durant l’aller, puis le retour de son voyage ?
3. Franck envoie également un signal lumineux à Rodolphe chaque année écoulée dans la
fusée. On considère le signal envoyé par Franck lorsqu’il atteint l’étoile. À quel instant sur
la plateforme, Rodolphe reçoit-il ce signal ?

Exercice no 4 Transformation de Lorentz des vitesses


1. Une fusée A se déplace vers la droite, tandis qu’une fusée B se déplace vers la gauche, avec
des vitesses respectives de 0.8c et 0.6c. Quelle est la vitesse de la fusée A mesurée depuis
la fusée B ?
2. un noyau radioactif se déplace avec une vitesse égale à 0.5c par rapport au référentiel du
laboratoire. Il décroit en vol et émet un électron dans sa direction de propagation, dont
la vitesse est égale à 0.9c par rapport au noyau. Calculer la vitesse de l’électron dans le
référentiel du laboratoire. Supposons maintenant que l’électron est émis dans une direction
perpendiculaire à celle de déplacement du noyau, déterminée par un observateur au repos
dans le référentiel du laboratoire. Calculer la vitesse de l’électron mesurée par l’observateur
au repos.

Exercice no 5 Expériences de Fizeau


En 1851, Hippolyte Fizeau réalise une expérience assez simple d’interférométrie, dans le but
de tester la loi de composition des vitesses proposée par Fresnel qui permet d’obtenir la vitesse
de la lumière dans un référentiel en mouvement par rapport à l’éther. Une version du dispositif

Figure 1

expérimental est présentée sur la figure 1. Ce dispositif comprend :


— une fente source monochromatique S, placée au foyer objet de la lentille convergente L1 ,
— deux fentes fines F1 et F2 , parallèles, diffractant la lumière,
— une canalisation pCq parcourue par un milieu réfringent, en l’occurence de l’eau,
— la lentille convergente L2 de foyer image O.
En l’absence de courant d’eau, la différence de marche entre les rayons diffractés par les fentes et
qui parviennent en O est nulle. Il y a donc en ce point un maximum de lumière, correspondant
à la frange centrale du système d’interférences, d’ordre 0. L’eau est alors mise en circulation à
une vitesse V „ 7 m.s´1 .

2
1. Dans un cadre relativiste, déterminer la différence de marche entre les rayons parcourant
la partie supérieure et inférieure de la canalisation. En déduire la variation attendue de
l’ordre d’interférence.
A.N. : n “ 1.33, λ “ 530 nm, L “ 1.5 m
2. Discuter la limite n Ñ 1 et interpréter.
3. Quelle modification du dispositif pourriez-vous proposer pour augmenter la variation de
l’ordre d’interférence et ainsi augmenter la limite de détection du dispositif ?
4. Montrer qu’un calcul fondé sur la cinématique classique conduit à une absurdité.

1.2 Dynamique relativiste

4-vecteurs
Un 4-vecteur covariant est l’association d’un vecteur et d’un scalaire classique de même
dimension, telle que les 4 composantes du 4-vecteur ainsi formé vérifient la transformée de
Lorentz :
~ A4 q “ pA1 , A2 , A3 , A4 q
à “ pA,
et
A11 “ γpA1 ´ βA4 q
A12 “ A2
A13 “ A3
A14 “ γpA4 ´ βA1 q
Le produit pseudo-scalaire :

à ¨ B̃ “ A1 B1 ` A2 B2 ` A3 B3 ´ A4 B4

et la pseudo-norme à ¨ à sont invariants par changement de référentiel dans la géométrie de


Minkowski.

4-vecteur vitesse et 4-vecteur impulsion

ṽ “ pγ~v , γcq
˜ ¸
E
p̃ “ pmpvq~v , mpvqcq “ pγm0~v , γm0 cq “ m~v ,
c

p̃ est plus couramment appelé le 4-vecteur impulsion-énergie. Ses 4 composantes se conservent.


L’invariance de sa pseudo-norme permet d’établir la relation :

E 2 “ p2 c2 ` m20 c4

Énergie

— énergie totale : E “ mc2 “ γm0 c2


— énergie au repos : m0 c2
— énergie cinétique : Ec “ T “ K “ E ´ m0 c2 “ pm ´ m0 qc2 “ m0 c2 pγ ´ 1q

4-vecteur force relativiste

F̃ “ pγ F~ , γ β~ ¨ F~ q

3
Transformation du (tri-)vecteur force F~
Une particule en mouvement à la vitesse ~u de direction quelconque par rapport à pRq y est
soumise à une force F~ . Les relations de transformations suivantes permettent d’exprimer la
force F~ 1 à laquelle est soumise cette même particule dans le référentiel pR1 q en mouvement de
translation uniforme à la vitesse ~v par rapport à pRq. La vitesse de la particule par rapport
à pR1 q est ~u1 .
βγ “ ‰
Fx1 “ Fx ´ κ Fy uy ` Fz uz
c
Fy1 “ κFy
Fz1 “ κFz

c
avec κ “
γpc ´ βux q

Exercice no 6 Masse, énergie, quantité de mouvement


1. Si la masse au repos d’un méson µ est égale à 207 m0e et que sa durée de vie au repos est
égale à 2 ˆ 10´6 s, quelle est la masse du méson µ si sa durée de vie dans le référentiel du
laboratoire est égale à 7 ˆ 10´6 s ?
2. Calculer l’énergie cinétique d’un électron dont la quantité de mouvement est égale à
2 MeV/c.
3. Calculer la vitesse d’un électron dont l’énergie cinétique est égale à 2 MeV.
4. Montrer que l’expression de l’énergie cinétique relativiste se réduit à 1{2m0 v 2 si v{c ! 1.
En déduire la vitesse maximale que peut avoir une particule pour que son énergie cinétique
puisse être égale à 1{2m0 v 2 avec un erreur inférieure à 0.5%.

Exercice no 7 Énergie cinétique


Une particule de masse au repos m0 est soumise à une force f~. On suppose que tout le travail
~ est transformé en énergie cinétique :
effectué par cette force, lors d’un déplacement dl,

dT “ f~ ¨ dl
~

Montrer que : » fi
dT d – m0 c2
“ b fl “ d rγm0 c2 s
dt dt 1´ u2 dt
c2

où u est la vitesse de la particule.


Intégrer cette équation et en déduire l’expression de T . Que devient T si u{c ! 1, et si
u Ñ c?

Exercice no 8 Électromagnétisme et relativité


Montrer que l’équation d’onde électromagnétique est invariante par transformation de Lo-
rentz :
B2ψ B2ψ B2ψ 1 B2ψ
` ` “
Bx2 By 2 Bz 2 c2 Bt2

Exercice no 9 Diffusion Compton


En 1923 A.H. Compton a apporté la preuve expérimentale indiscutable que la radiation
électromagnétique avait un comportement corpusculaire à l’échelle subatomique, et a ainsi mis
fin à la polémique qui faisait rage depuis plus de 20 ans entre la communauté scientifique et
A. Einstein.

4
La preuve expérimentale consistait à observer que la longueur d’onde de la lumière diffusée
par une particule au repos subit un décalage qui suit la loi :

h
λ1 “ λ ` p1 ´ cos θq
mc
où m est la masse de la particule, h est la constante de Planck, c la célérité de la lumière et θ
l’angle de diffusion.
On se propose de montrer que ce résultat est exactement celui obtenu lorsqu’on traite la
lumière sous la forme d’une particule incidente de masse nulle et d’énergie donnée par la formule
de Planck E “ hν.
1. Écrire les 4-vecteurs impulsion-énergie pour le photon et l’électron, avant et après l’inter-
action de diffusion.
2. À partir de la conservation des composantes des 4-vecteurs impulsion-énergie et de l’inva-
riance de la pseudo-norme, en déduire la loi de la diffusion Compton.

Exercice no 10 Distributions angulaires


Un méson neutre π 0 , de masse au repos m0 , a une énergie cinétique T0 dans le repère du
laboratoire et se déplace le long de l’axe Ox à la vitesse v. Il se désintègre en émettant deux
photons gamma. Dans le repère du centre de masse, lié au méson avant la désintégration, on
appelle θ˚ l’angle de la direction d’émission d’un photon avec l’axe Ox, commun aux repères du
laboratoire et du centre de masse. L’impulsion et l’énergie du photon dans le repère du centre
de masse sont p˚ et E ˚ .
1. Calculer ces deux quantités puis les quantités correspondantes θ, p, E dans le repère du
laboratoire. On écrira en particulier les relations qui permettent de passer de sin θ˚ , cos θ˚ ,
tan θ˚ à sin θ, cos θ, tan θ et inversément. On exprimera E en fonction de θ.
2. Donner l’expression numérique de E en fonction de θ.
A.N. : m0 “ 135 MeV/c2 , T0 “ 3 MeV
3. Discuter les variations de θ en fonction de θ˚ et montrer que, quel que soit T0 , il y a
toujours des photons émis vers l’arrière (θ “ π).
4. Les deux photons sont émis de manière isotrope dans le repère du centre de masse, c’est-à-
dire que le nombre dn de photons émis dans l’angle solide dΩ˚ obéit à la relation suivante :

dn “ cte ˆ dΩ˚

Calculer le nombre de photons émis dans l’angle solide compris entre les cônes de demi-
angles au sommet θ et θ ` dθ dans le repère du laboratoire. Calculer le demi angle θ du
cône qui contient la moitié des photons émis.
A.N. : T0 “ 3 MeV.

5
2 Transformation des champs
(Extrait de M. Boratav/R. Kerner "Relativité" chap.7)

Opérateurs 4-vectoriels

ˆ ˙ ˆ ˙
˜ “ B B B 1 B ~ 1 B
∇ , , ,´ “ ∇, ´
Bx By Bz c Bt c Bt
˜ ¨ Ã “ BA1 ` BA2 ` BA3 ` 1 BA4 “ ∇
∇ ~ ¨A~ ` 1 BA4
Bx By Bz c Bt c Bt
2 2
l“∇ ˜ ¨∇ ~ ¨∇
˜ “∇ ~ ´ 1 B “ ∇2 ´ 1 B
c2 Bt2 c2 Bt2

4-vecteur densité de courant

~ cρq
J˜ “ pJ,
où ρ “ nQ{V est la densité volumique de charge (nQ est la charge totale et V le volume dans
le référentiel R).
Le produit pseudoscalaire d’un 4-vecteur étant invariant, la pseudo-norme de J˜ :

J˜ ¨ J˜ “ J 2 ´ c2 ρ2

est donc un invariant relativiste.


La 4-divergence de J˜ permet de retrouver l’équation de continuité de l’électrocinétique
(équation de conservation de la charge) :

~ ¨ J~ ` Bρ “ 0
˜ ¨ J˜ “ ∇

Bt

Champs relativistes
Une charge Q animée d’une vitesse uniforme ~v crée en tout point M de l’espace (défini par
ses coordonnées sphériques par rapport à Q considérée comme origine) un champ électrique :

~ “ Q~r 1 ´ β2
E
4π0 r3 p1 ´ β 2 sin2 θq3{2

et une induction magnétique :

~ “ µ0 Q p~v ˆ ~rq 1 ´ β2
B
4π r3 p1 ´ β 2 sin2 θq3{2

entre lesquels il y a la relation :


~
~ “ ~v ˆ E
B
c2
Une charge test q, placée en M et elle-même animée d’une vitesse uniforme ~u de direction
quelconque par rapport à ~v , subit une force due au champ électromagnétique de Q qui est la
force de Lorentz :
F~ “ qpE~ ` ~u ˆ Bq
~

6
Transformation des champs
Les relations suivantes résument la façon dont les champs électriques et magnétiques se
transforment, c’est à dire comment leurs valeurs sont vues de deux référentiels d’inertie R et
R1 en translation à la vitesse ~v par rapport à R :

Ex1 “ Ex ; Bx1 “ Bx
Ey1 “ γpEy ´ βcBz q ; By1 “ γpBy ` β Ecz q
E
Ez1 “ γpEz ` βcBy q ; Bz1 “ γpBz ´ β cy q

Ces relations peuvent également s’écrire :


˜ ¸
~
v ˆ ~
E
~ 1k
E ~ ` ~v ˆ Bq
“ pE ~ k ~ 1k
; B “ ~´
B
c2
˜ k
¸
~
v ˆ ~
E
~ 1 K “ γpE
E ~ ` ~v ˆ Bq
~ K ~ 1K
; B “ γ B~´
c2
K

Exercice no 11 Champ électrique dans différents référentiels


On considère un condensateur constitué de deux plaques rectangulaires de côtés a et b,
distantes de h, et portant la densité surfacique de charge σ. On suppose h{a ! 1 et h{b ! 1.
1. Rappeler l’expression du champ électrique E régnant entre les plaques, en supposant que
le diélectrique les séparant est le vide.
2. Un référentiel pR1 q se déplace à la vitesse ~v parallèlement à pOxq, par rapport au référentiel
pRq. Les plaques sont disposées parallèlement au plan pxOyq.
a. Pourquoi peut-on considérer que la charge totale est un invariant relativiste ?
b. En déduire la densité de charge σ 1 portée par les plaques dans le repère pR1 q.
c. Quel est le champ E 1 mesuré dans le repère pR1 q ?
3. On considère maintenant que le condensateur est positionné de telle sorte que les plaques
soient parallèles à pyOzq. Déterminer la densité de charge σ 2 mesurée dans le repère pR1 q
et en déduire l’expression du champ.
4. En utilisant les résultats précédents, écrire les formules de transformation du champ élec-
trique.

Exercice no 12 Champ électrique créé par une charge ponctuelle en mouvement


Une charge Q liée au référentiel pR1 q se déplace à la vitesse ~v par rapport au référentiel fixe
pRq. À l’instant t “ t1 “ 0 les repères coïncident.
1. Calculer en un point M quelconque repéré par ses coordonnées sphériques, les composantes
du champ électrique créé par la charge Q dans le référentiel pR1 q.
2. Calculer les composantes du champ E ~ dans le repère pRq à l’instant t “ 0.
3. En déduire que le champ est radial et calculer son module.
4. Que devient le module du champ électrique dans le repère pRq si v{c ! 1, et sinon ?

Exercice no 13 Champ magnétique créé par un fil infini


On considère un fil rectiligne parcouru par un courant I, dû à des électrons se déplaçant à la
vitesse uniforme ~v . La densité de courant ~j est uniforme. Soit n le nombre d’électrons par unité
de volume, et λ la densité de charges par unité de longueur.

7
1. Exprimer j en fonction de λ, S la section du fil, et v. En déduire I.
2. On se place dans le référentiel pR1 q associé à un électron. Le conducteur peut être assimilé
à un fil portant la densité linéique de charge λ1 . Exprimer λ1 en fonction de λ puis de I.
Calculer le champ électrostatique créé par cette répartition de charges en un point M 1
dans pR1 q.
3. En utilisant les formules de transformation des champs, en déduire l’expression des com-
posantes du champ électromagnétique dans le repère pRq fixe.
4. Comparer l’expression de B ~ avec celle obtenue directement par application du Théorème
d’Ampère.

3 Physique subatomique
3.1 modèles
Exercice no 14 Énergie Coulombienne
On se propose de déterminer l’énergie potentielle électrostatique associée à la charge positive
apportée par les protons dans un noyau.
1. On considère un noyau dont la densité volumique de charges est positive et uniforme, notée
ρ. Montrer que l’énergie potentielle électrostatique associée est de la forme :

3 kZ 2 e2
E“
5 R
où k “ 1{4π0 , Ze est la charge totale du noyau et R “ r0 A1{3 est le rayon du noyau,
qui peut donc s’exprimer en fonction du nombre de nucléons A, si la densité de matière
nucléaire est supposée homogène. La valeur du paramètre r0 est déterminée expérimenta-
lement, et dépend de l’observable expérimentale utilisée.
2. Sachant que la charge positive au sein d’un noyau n’est pas distribuée de façon conti-
nue, mais discrète, et que pour Z “ 1 l’énergie Coulombienne doit être nulle, corriger
l’expression précédente.
3. Calculer l’énergie Coulombienne du 73 Ge.
32

Exercice no 15 Énergie de liaison


Dans le modèle de la goutte liquide, les propriétés nucléaires telles que la taille, la masse
et l’énergie de liaison des noyaux sont déterminées à partir d’une analogie entre la matière
nucléaire et une goutte de liquide. Dans une goutte de liquide, la densité est constante, la taille
est proportionnelle au nombre de particules, ou de molécules dans la goutte, et la quantité de
chaleur nécessaire à la vaporisation, ou énergie de liaison, est liée à la masse, i.e au nombre de
particules formant la goutte.
Cette analogie permet d’écrire la masse d’un noyau mnoyau sous la forme :

mnoyau “ Zmp ` pA ´ Zqmn ´ BpA, Zq{c2

où mp et mn sont les masses d’un proton et d’un neutron respectivement. Le terme BpA, Zq
correspond à l’énergie de liaison, donné par une formule semi-empirique, appelée la formule de
Bethe-Weiszäcker :
pN ´ Zq2
BpA, Zq “ av A ´ as A2{3 ´ ac Z 2 A´1{3 ´ aa ` δpAq
A
avec A le nombre de masse et Z le numéro atomique du noyau. Les constantes av “ 15.67 MeV,
as “ 17.23 MeV, ac “ 0.697 MeV, aa “ 23.29 MeV et le terme d’appariement δpAq sont obtenus

8
par un ajustement de cette formule sur les données expérimentales. Le terme d’appariement est
de la forme δpAq “ ˘12A´1{2 , avec ` pour les noyaux à N et Z pairs, ´ pour les noyaux à N
et Z impairs, et est nul pour les noyaux à N pairs et Z impairs et inversément.
1. Interpréter l’origine de chacun des termes de la formule de Bethe-Weiszäcker.
2. À partir de cette formule, montrer que les isobares (noyaux ayant A “ cste) les plus stables
sont ceux pour lesquels Z “ A{2
3. On appelle "noyaux miroirs" des noyaux ayant le même nombre de masse mais des valeurs
de Z et N interchangées. Déterminer la différence de masse entre deux noyaux miroirs
dont le nombre de neutrons N et le nombre de protons Z ne diffèrent que d’une unité.

3.2 réactions nucléaires


Exercice no 16 Décroissance radioactive
Une substance radioactive a, dont la constante de désintégration est notée λa , décroit pour
former la substance b, également radioactive et dont la constante de désintégration est notée λb .
1. Montrer que la quantité de substance b, Nb , produite au bout d’un temps t est égale à :
λa Na0 ´ ´λa t ¯
Nb “ Nb0 e´λb t ` e ´ e´λb t
λb ´ λa
où Na0 et Nb0 sont les quantités de a et b présentes à t “ 0.
2. En considérant que Nb0 “ 0, déterminer à quel instant on obtient un maximum de sub-
stance b.
3. Si la substance b décroit vers une substance stable c, déterminer comment varie la quantité
de c avec le temps, en supposant toujours que Nb0 “ 0.

Exercice no 17 Radioactivité β
1. Exprimer l’énergie maximale disponible, appelée Qβ , dans les décroissances β ´ , β ` et la
capture électronique, en fonction des masses au repos des noyaux père et fils. Tracer l’allure
de la distribution en énergie des particules β émises lors de la décroissance β.
2. Quelle est l’énergie maximale d’un électron émis lors de la décroissance β ´ du 31 H ?
3. Sachant que l’énergie maximale du positon émis lors de la décroissance β ` du 137 N est égale
à 1.19 MeV, déterminer la valeur de r0 apparaissant dans l’expression du rayon du noyau
R “ r0 A1{3 . On pensera à exploiter l’expression de l’énergie de liaison totale d’un noyau.
A.N. : R “ 3.47 fm

Exercice no 18 Réactions nucléaires : découverte du neutron


On se propose de retracer le raisonnement qui a mené Chadwick à la découverte du neutron en
1932. On observe expérimentalement l’émission d’un rayonnement neutre et jusqu’alors inconnu,
lorsque des particules α de 5.30 MeV émises par une source de 210
84 Po interagissent avec une cible
de 94 Be.
1. En supposant que le rayonnement inconnu soit constitué de photons, calculer l’énergie
cinétique de ces photons lorsqu’ils quittent la cible de 94 Be dans la direction incidente des
particules α. On se placera en régime non relativiste.
2. Dans deux expériences complémentaires, le rayonnement inconnu est envoyé d’abord sur
une cible riche en protons de paraffine, puis sur une cible de 147 N. Suite à l’interaction, on
mesure des protons de recul ayant une énergie de 5.7 MeV, et des noyaux de 147 N de recul
ayant une énergie de 1.4 MeV respectivement. En supposant toujours que le rayonnement
incident est constitué de photons, déterminer quelle devrait être leur énergie minimale
pour produire le protons et les noyaux de 147 N de recul observés. Conclure sur la validité
de l’hypothèse.

9
3. En supposant maintenant que les protons et les noyaux de 147 N de recul observés sont le
résultat d’une collision frontale avec une particule incidente massive, déterminer la masse et
l’énergie cinétique de cette particule. Reprendre la question 1. en effectuant cette nouvelle
hypothèse, et vérifier la cohérence des résultats.

Exercice no 19 Physique des particules

Figure 2

La figure 2 montre deux exemples de traces mesurées dans des chambres à bulles. Ces détec-
teurs contiennent un liquide dans des conditions thermodynamiques telles que le passage d’une
particule chargée induit la vaporisation du liquide le long du chemin parcouru par la particule.
Des bulles se forment donc le long de la trajectoire, permettant ainsi sa matérialisation et la
possibilité de la photographier. Un champ magnétique, appliqué ici dans une direction normale
à la feuille, et dans le sens rentrant, permet de courber les trajectoires et d’ainsi identifier la
charge des particules observées.
1. Rappeler les interactions fondamentales.
2. Rappeler les grandeurs physiques conservées lors d’une interaction ou d’une décroissance
entre particules élémentaires.
3. Rappeler les nombres quantiques faisant également l’objet de lois de conservation, aussi
appelées lois de sélection. Préciser quelle interaction fondamentale conserve ou viole ces
nombres.
4. En appliquant ces lois de conservation, ainsi qu’en considérant la longueur des traces,
identifier les particules inconnues X et Y des traces en pointillés. On s’aidera de la table
des particules élémentaires, et de leurs propriétés, fournie en annexe.

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