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L’atome et la mécanique de Newton

Introduction :
En astronomie, les nébuleuses en émission sont des nuages de gaz ionisé dans le milieu interstellaire qui absorbent
la lumière d’une étoile chaude proche et la réémettent sous forme de couleur variées à des énergies plus basses. La
couleur des nébuleuses dépend de leur composition chimique et de l’intensité de leur ionisation. Ainsi, en
examinant le spectre des nébuleuses, les astronomes peuvent déduire leur composition chimique.
Comment peut-on identifier un élément chimique à partir de l’analyse de son spectre lumineux ?

1. Les limites de la mécanique newtonienne :


1.1. Les interactions gravitationnelles et électrostatiques :
Interaction gravitationnelle Interaction électrostatique
Entre deux corps ponctuels A et B, de masses Entre deux corps ponctuels A et B, de charges
respectives mA et mB , les forces d’interaction respectives qA et q B , les forces d’interaction
gravitationnelle sont : électrostatique sont :
 toujours attractives ;  Attractives ou répulsives ;
 de valeurs proportionnelle aux masses ;  de valeurs proportionnelle aux charges ;
 de valeur inversement proportionnelle au carré de la  de valeur inversement proportionnelle au carré de la
distance ; distance ;
mA . mB qA . q B
FA/B = FB/A = G. FA/B = FB/A = k.
r2 r2
G est la constante de gravitation universelle : k est une constante universelle :
G = 6,67. 10−11 N. m2 . kg −2 k = 9. 109 N. m2 . C −2

B B
mB qB
A A
mA qA
qA. qB < 0
Remarque :
Dans le cas de l’atome d’hydrogène, constitué d’un seul proton et d’un seul électron :
Fg G. me− . mp 6,67. 10−11 . 9,1. 10−31 . 1,67. 10−27
= = ≈ 4,4. 10−40
Fe k. −e . e 9. 109 . 1,6. 10−19 2
L’interaction gravitationnelle est négligeable devant l’interaction électrostatique (Fg ≪ Fe ).

1.2. Modèle planétaire de l’atome :


Dans un atome, l’interaction électrostatique est toujours
électron
prépondérante devant l’interaction gravitationnelle. C’est l’interaction
électrostatique qui devrait régir le mouvement des électrons autour
du noyau, comme l’interaction gravitationnelle régit le mouvement noyau

des satellites autour de la terre, et des planètes autour du soleil.

En 1911, en utilisant l’analogie formelle entre les forces d’interaction


gravitationnelle et électrostatique (forces newtoniennes), Ernest
Modèle planétaire, de Rutherford, d’un
Rutherford élabore un modèle planétaire de l’atome. atome

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1.3. Les limites de la mécanique newtonienne :
D’après le modèle planétaire de l’atome proposé par Rutherford, le mouvement des électrons autour du noyau
est comparable à celui des satellites autour de la Terre ou les planètes autour du soleil. Dans le cas de l’atome
d’hydrogène formé d’un proton et d’un électron, ce dernier décrit une orbite circulaire autour du noyau.
D’après la théorie de Maxwell, au cours de son mouvement autour du noyau, l’électron de l’atome d’hydrogène
rayonne de l’énergie. Il perd ainsi de l’énergie sous forme de rayonnement.
S'il continue à perdre de l'énergie, il doit ainsi se rapprocher du noyau et finir par «s'écraser» sur lui et l’atome
d'hydrogène ne sera pas stable !
Par application des lois de la mécanique newtonienne on ne peut pas interpréter l'interaction électron- noyau au
niveau de l'atome.

2. Quantification des échanges énergétiques :


En 1900, Max Planck émet l’hypothèse que la lumière, comme toutes les ondes électromagnétiques, transporte
de l’énergie par « paquets », appelés quanta d’énergie. Il postule alors la quantification de l’énergie transportée
par les ondes électromagnétiques.

2.1. Le modèle du photon :


En 1905, Albert Einstein émet l’hypothèse que ces quanta d’énergie sont portés par des particules appelées
photons.
Les photons sont des corpuscules de masse nulle, non chargées, se propageant à la vitesse de la lumière,
c = 3. 108 m. s −1 , dans le vide.
Une onde électromagnétique, de fréquence ν et de longueur d’onde dans le vide λ, est constituée de photons.
L’énergie de chaque photon est donnée par la relation :
𝐡. 𝐜
𝐄 = 𝐡. 𝛎 =
𝛌
L’énergie E s’exprime en joule (J), la fréquence ν en hertz (Hz) et la longueur d’onde λ en mètre (m).
La constante h est appelée constante de Planck; h = 6,626. 10−34 J. s .

2.2. Les postulats de Bohr :


L’analyse, avec un prisme ou un réseau, la lumière émise par une lampe à hydrogène permet d’obtenir le spectre
suivant :
410 434 486 656 𝛌(nm)

Dans la lampe, de l’énergie électrique est transférée aux atomes d’hydrogène. Les atomes possédant un surplus
d’énergie sont dans un état excité, donc dans un état instable. Ils se désexcitent pour retrouver une énergie plus
basse et donc un état plus stable en émettant de l’énergie lumineuse.
Le fait que l’on observe un spectre de raies, et non un spectre continue, montre que les longueurs d’onde, et donc
les fréquences des radiations émises, ne peuvent prendre que des valeurs discrètes. On dit que les fréquences
sont quantifiées.
En 1913, Niels Bohr, élève de Ernest Rutherford, énonce les postulats qui permettent d’interpréter les raies du
spectre de l’atome d’hydrogène :
 Les variations d’énergie de l’atome sont quantifiées.
 L’atome ne peut exister que dans certains états d’énergie bien définis; chaque état est caractérisé par un
niveau d’énergie.
 Un photon de fréquence ν est émis lorsque l’atome se désexcite en effectuant une transition d’un niveau
d’énergie Ep vers un niveau d’énergie inférieur En tel que :

𝐄𝐩 − 𝐄𝐧 = 𝐡. 𝛎

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3. Quantification des niveaux d’énergie :
3.1. Niveaux d’énergie des atomes :
Le modèle de l’atome énoncé par Neil Bohr est en parfait accord avec les idées
nouvelles de quantification ; il propose que l’énergie des atomes est quantifiée,
autrement dit, elle ne prend que des valeurs bien déterminées correspondant à
des niveaux d’énergie . L’énergie d’un niveau donné se caractérise par un
nombre 𝑛, appelé nombre quantique et qui prend les valeurs 1,2,3 .....
 Le niveau d’énergie dont 𝑛 = 1 est dit niveau fondamental ; il correspond à
l’énergie la plus basse ( état stable de l’atome ).
 Les niveaux d’énergie dont 𝑛 > 1 ; correspond à des niveaux excités.
Diagramme énergétique de
 Le niveau d’énergie dont 𝑛 = ∞ correspond à l’énergie 𝐸∞ = 0 où l’électron
l’atome d’hydrogène
n’est pas lié au noyau . Cette convention implique que tous les autres
niveaux ont une énergie négative .

3.2. Niveaux d’énergie des molécules :


Le spectre d’absorption d’une molécule est constitué de raies et de bandes
d’absorption. En effet, une molécule étant constituée d’atomes, l’interaction
entre les atomes a pour effet de multiplier et d’élargir les niveaux d’énergie.
Les bandes d’absorption se situent très souvent dans l’infrarouge. L’infrarouge Spectre d’absorption de butanone
n’étant pas visible, pour analyser le spectre, on doit l’enregistrer en utilisant les
détecteurs sensibles à ces radiations.
L’analyse du spectre d’absorption d’une molécule peut permettre d’identifier
cette molécule.

3.3. Niveaux d’énergie des noyaux :


En radioactivité, les noyaux fils résultant d’une désintégration radioactive sont
souvent dans un état excité. Leur désexcitation s’accompagne de l’émission de
photons de grande énergie (rayonnement 𝛾). Niveaux d’énergie du noyau de
Les énergies de ces photons sont caractéristiques des noyaux émetteurs. nickel
L’énergie d’un noyau est quantifiée. Les variations d’énergie dans le noyau sont
de l’ordre du mégaélectronvolt (MeV).

4. Application aux spectres :


4.1. Spectres du sodium :
Le spectre d’émission de la vapeur de sodium présente essentiellement une Spectres du sodium
raie jaune orangé, de longueur d’onde dans le vide λ = 589 nm. (a) Spectre d’émission
(b) Spectre d’absorption
Le spectre d’absorption de la vapeur de sodium présente une raie noire,
correspondant à la même longueur d’onde.
La radiation de longueur d’onde λ = 589 nm correspond à une différence entre
deux niveaux d’énergie Ep et En de l’atome de sodium telle que :
h. c
Ep − En = h. ν = = 3,38. 10−19 J = 2,1 eV
λ
Tous les atomes d’un même élément chimique ont le même spectre
caractéristique de cet élément.
Un spectre d’émission ou d’absorption permet d’identifier un élément
Mécanisme d’émission ou
chimique. d’absorption d’un photon par
l’atome de sodium
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4.2. Spectres d’hydrogène :
Le spectre d’émission d’hydrogène présente quatre raies colorées dans le 410 434 486 656 𝛌(nm)

visible de longueurs d’onde λ1 = 410 nm, λ2 = 434 nm , λ3 = 486 nm et


λ4 = 656 nm. (a)
Le spectre d’absorption d’hydrogène présente quatre raies noires à
l’emplacement exact des raies colorées du spectre d’émission. Ces raies
correspondent à radiations de mêmes longueurs d’onde que les radiations (b)
émises par une lampe à hydrogène.
En se basant sur ses postulats, Bohr établit l’expression de l’énergie de l’atome
Spectres d’hydrogène
d’hydrogène pour un niveau d’énergie 𝐸𝑛 : (a) Spectre d’émission
𝐸0 (b) Spectre d’absorption
𝐸𝑛 = − 2
𝑛
Avec : 𝐸0 l’énergie nécessaire pour ioniser l’atome d’hydrogène à partir de son
niveau fondamental : 𝐸0 = 13,6 𝑒𝑉 et 𝑛 un entier naturel non nul.

E(eV)
En 1885, Johann Jacob Balmer publia une formule empirique
permettant de calculer les longueurs d’onde du spectre de 0 n=∞
l’atome d’hydrogène. −0,28 n=7
−0,37 n=6
Cette formule, que Johannes Robert Rydberg généralisa en −0,54 n=5
Série de Pfund
1890, peut s’écrire pour la partie visible du spectre de l’atome −0,85 n=4
Série de
d’hydrogène : Brackett
1 1 1 −1,51 n=3
= 𝑅𝐻 . 2 − 2 Série de
𝜆𝑛𝑝 𝑛 𝑝 Paschen

avec : R H = 1,09737320. 107 m−1 étant la constante de


Rydberg. −3,40 n=2
Série de
A partir d’une certaine valeur de 𝑛, on peut calculer une suite Balmer

de raies en faisant varier 𝑝.


 Série de Lyman (1919) ; elle correspond à n = 1 et p > 1.
 Série de Balmer (1885); elle correspond à n = 2 et p > 2. −13,6 n=1
Série de
 Série de Paschen (1909); elle correspond à n = 3 et p > 3. Lyman
 Série de Brackett (1922) ; elle correspond à n = 4 et p > 4.
 Série de Pfund (1924) ; elle correspond à 𝑛 = 5 et p > 5. Les séries de l’atome d’hydrogène

Application

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