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TRANSITIONS QUANTIQUES

Professeur Abdelali Rahmani

Master de Physique des Appliquée et Ingénierie Physique 2019/2020


Université MY Ismaïl, Faculté des Sciences

Contents
1 Position du problème 2

2 Fonction de GREEN ou Propagateur 3


2.1 Dénition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Equation d'évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.3 Solution de l'équation d'évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2.4 Calcul explicite de G̃0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3 Calcul de < ψ(t) | R̃ | ψ(t) > 6

4 Discussion 9

5 Exemples 10
5.1 Oscillateur harmonique chargé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
5.2 Absorption des radiations par un atome d'hydrogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1
1 Position du problème
En physique, deux types d'expériences sont eectuées en général:
- soit une application d'une action extérieure (champ électrique, magnétique, contrainte, etc...) au système
étudié et on observe les réponses du système.
- soit en envoyant des particules et on étudie comment ces particules sont diusées.
Dans le premier cas, si l'on appelle A le champ appliqué et R la réponse du système, on écrira que la réponse
au temps t dépend des actions appliquées aux temps t0 antétrieur à t. Dans le cas de la réponse linéaire on
écrit que: Z t
R(t) = χ(t − t0 )A(t0 )dt0 (1)
−∞

où par dénition χ(t − t0 ) est appelée la susceptibilité du système.


De même pour la diusion des particules on déduit la notion de section ecace de diusion qui est le rapport
du ux de probabilité diusé au ux incident par unité de surface.
La connaissance de χ(t − t0 ) permet de caractériser complètement la réponse du système. En général on
étudie la réponse du système à fréquence donnée. Si l'on suppose que la fonction de l'appareil est une fonction
de Dirac, on observe en fait la transformée de Fourier de χ(t − t0 ), soit
Z
1
(2)
0
χ(t − t0 ) = χ(ω)e−iω(t−t ) dω

On peut montrer que le principe de causalité entraine que χ(ω) est une fonction complexe de la variable
réelle
χ(ω) = χ0 (ω) + iχ00 (ω) (3)
où χ00 (ω) est directement reliée à la dissipation d'énergie du système. Par exemple en électromagnétisme on
aura
 = 0 (1 + χ(ω)) = (n + ik)2 (4)
et le coecient d'absorption sera
α = 2k(ω)ω/c (5)
Lorsqu'une transition d'un niveau n à un niveau n0 sera permise, il y aura annihilation d'un photon d'énergie
~ω = En0 − En . Cela correspondra à un pic dans la susceptibilité (coecient d'absorption) pour cette
fréquence ω . De même si l'on étudie la conductivité du matériau, on sait que celle-ci est donnée par

σ = χ00 (ω) (6)

Notre problème consiste à calculer les valeurs de χ(ω) à partir des propriétés microscopiques du système.
En mécanique quantique la valeur moyenne quantique de la réponse R est donnée à l'instant t par

< R(t) >|ψ> =< ψ(t) | R̃ | ψ(t) > (7)

le système étant décrit par | ψ(t) > à l'instant t. Cependant, cet état dépend de l'état initial du système et
de la perturbation que l'on lui applique
Nous supposerons

2
- que le système à l'instant t0 est dans un état propre de l'hamiltonien du système non perturbé H0
- que l'on applique au système un champ extérieur A
- et que la perturbaton est de la forme:
Ṽ (t) = −M̃ A(t) (8)
où M̃ est un opérateur correspondant à une grandeur physique du système étudié couplé au champ A. Dans
les théories semi-classiques, le champ extérieur dépendant du temps est classique c'est-à-dire que ce n'est
pas un opérateur:il n'agit pas sur les fonctions propres du système.
Par exemple: en électromagnétisme on aura
~ e .E
V = −M ~ (9)

le couplage entre le champ d'induction électrique E


~ et le moment dipolaire M
~ e , ou

V = −M~m .B
~ (10)

le couplage entre le champ d'induction magnétique B


~ et le moment dipolaire magnétique M~m .
A l'instant t l'hamiltonien du système est donc

H̃(t) = H̃0 + Ṽ (t) (11)

et l'équation de Schrödinguer
∂ | ψ(t) >
H̃(t) | ψ(t) >= i~ (12)
∂t
Le problème consiste donc à calculer:< ψ(t) | R̃ | ψ(t) > en fonction de A(t) pour obtenir χ(t − t0 ) ou χ(ω).

2 Fonction de GREEN ou Propagateur


2.1 Dénition
On introduit l'opérateur G̃(t, t0 ) tel que

| ψ(t) >= iG̃(t, t0 ) | ψ(t0 ) > (13)

avec les propriétés suivantes

G̃(t, t0 ) 6= 0, t > t0 ; G̃(t, t0 ) = 0, t < t0 . (14)


et par dénition
G̃(t, t1 )G̃(t1 , t0 ) = G̃(t, t0 ); G̃(t, t) = −i. (15)
Si on se place en représentation | ~r >, on aura
Z
< ~r | ψ(t) >= i < ~r | G̃(t, t0 ) | r~0 > d3 r0 < r~0 | ψ(t0 ) > (16)

soit, Z
ψ(~r, t) = i d3 r0 G̃(~r, t; r~0 , t0 )ψ(r~0 , t0 ) (17)

3
en posant
G̃(~r, t; r~0 , t0 ) =< ~r | G̃(t, t0 ) | r~0 > (18)
Si on travaille en représentation | n >, on aura

(19)
X
< n | ψ(t) >= i < n | G̃(t, t0 ) | n0 >< n0 | ψ(t0 ) >
n0

soit,
(20)
X
| n, t >= i G̃(nt, n0 t0 ) | n0 , t0 >
n0

2.2 Equation d'évolution


On introduit la fonction de Heaviside:

θ(τ ) = 0, τ < 0; θ(τ ) = 1, τ > 0; = δ(τ ). (21)

La condition (14) est équivalente à:

θ(t − t0 ) | ψ(t) >= iG̃(t, t0 ) | ψ(t0 ) > (22)

On introduit l'opérateur
∂ 1
D̃ = i − H̃ (23)
∂t ~
Par dénition (équation de Schrödinguer), on a:

D̃ | ψ(t) >= 0 (24)

d'où en applicant D̃ à (22), on obtient


∂ 1
(i − H̃)θ(t − t0 ) | ψ(t) >= (D̃θ(t − t0 )) | ψ(t) > +θ(t − t0 )(D̃ | ψ(t) >) (25)
∂t ~
on en déduit que
D̃G̃(t, t0 ) | ψ(t0 ) >= δ(t − t0 ) | ψ(t) > (26)
La seule possibilité est que
∂ 1
D̃G̃(t − t0 ) = (i − H̃(t))G̃(t − t0 ) = δ(t − t0 ) (27)
∂t ~

G̃(t − t0 ) est dite fonction de Green ou propagateur, c'est une distribution qui n'a de sens que par son action
sur une fonction.

2.3 Solution de l'équation d'évolution


On pose
H̃(t) = H̃0 + Ṽ (t) (28)

4
où H̃0 est l'hamiltonien du système non perturbé.
Soit G̃0 (t − t0 ) la fonction de Green du système non perturbé (stationnaire) que l'on suppose connue. On a
∂ 1
(i − H̃0 )G̃0 (t − t0 ) = δ(t − t0 ) (29)
∂t ~
où G̃0 (t − t0 ) dépend de (t − t0 ) car le système étant stationnaire, les propriétés ne dépendent que du choix
de l'origine du temps.
Montrons que Z
1
G̃(t, t0 ) = G̃0 (t − t0 ) + dt1 G̃0 (t − t1 )Ṽ (t1 )G̃0 (t1 − t0 )+ (30)
~
1
dt1 dt2 G̃0 (t − t1 )Ṽ (t1 )G̃0 (t1 − t2 )Ṽ (t2 )G̃0 (t2 − t0 ) + 1
R R
~2 ~3 ...

est bien solution de l'équation (27).


On pose
∂ 1 1
D̃0 = i − H̃0 ; Ṽ 0 = Ṽ (t) (31)
∂t ~ ~
et l'on a
D̃ = D̃0 − Ṽ 0 (32)
avec
D̃G̃ = δ(t − t0 ); D̃0 G̃0 = δ(t − t0 ) (33)
An de simplier l'écriture, on n'écrit pas l'intégration sur les variables de temps. La solution (30) va s'écrire

G̃ = G̃0 + G̃0 Ṽ 0 G̃0 + G̃0 Ṽ 0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 + ... (34)


On applique l'opérateur D̃ à G̃ pour vérier si celui-ci est bien solution de l'équation(27). On obtient
D̃G̃ = D̃G̃0 + D̃G̃0 Ṽ 0 G̃0 + D̃G̃0 Ṽ 0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 + ... (35)
or d'après (32), on a
D̃G̃0 = D̃0 G̃0 − Ṽ 0 G̃0 (36)
d'où
D̃G̃ = D̃0 G̃0 − Ṽ 0 G̃0 + D̃0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 − Ṽ 0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 + ... (37)
D'après (33):
D̃0 G̃0 = δ(t − t0 ) (38)
Si l'on considère le terme D̃0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 , on a
Z
0
D̃0 G̃0 Ṽ G̃0 = D̃0 dt1 G̃0 (t − t1 )Ṽ 0 (t1 )G̃0 (t1 − t0 ) (39)
Soit Z
D̃0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 = dt1 δ(t − t1 )Ṽ 0 (t1 )G̃0 (t1 − t0 ) = Ṽ 0 (t)G̃0 (t − t0 ) (40)
On fait de même pour les autres termes et on obtient alors
D̃G̃ = δ(t − t0 ) − Ṽ 0 G̃0 + Ṽ 0 G̃0 − Ṽ 0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 + Ṽ 0 G̃0 Ṽ 0 G̃0 ... (41)
Donc (30) est bien solution (27) ou (33).

5
2.4 Calcul explicite de G̃0
On considère l'équation
∂ 1
i G̃0 (t − t0 ) − H̃0 (t)G̃0 (t − t0 ) = δ(t − t0 ) (42)
∂t ~
En introduisant la transformée de Fourier
Z
1
(43)
0
G̃0 (t − t0 ) = dω G̃0 (ω)e−iω(t−t )

dans l'équation (42), on obtient
Z Z Z
1 1 1
−iω(t−t0 ) −iω(t−t0 )
(44)
0
−iω G̃0 (ω)e dω = H̃0 G̃0 (ω)e dω = e−iω(t−t ) dω
2π 2π~ 2π
D'où
1 1
H̃0 )G̃0 = I ⇒ G̃0 (ω) = (ω − H̃0 )−1
(ω − (45)
~ ~
Dans la base des états propres H0 et avec En = ~ωn , on obtient
1 δnm
< n | G̃0 (ω) | m >=< n | (ω − H̃0 )−1 | m >= (46)
~ ω − ωn
que l'on peut écrire sous la forme d'opérateur
X | n >< n |
G̃0 (ω) = (47)
n
ω − ωn

D'où
1 X | n >< n | −iω(t−t0 )
Z
G̃0 (t − t0 ) = e dω (48)
2π n ω − ωn
Pour calculer cette quantité, on eectue une continuation analytique et on intègre dans le plan complexe.
On montre que
H0
(49)
X 0
G̃0 (t − t0 ) = −i | n >< n | e−i ~ (t−t ) θ(t − t0 )
n

3 Calcul de < ψ(t) | R̃ | ψ(t) >


D'après l'équation (1), on a

| ψ(t) >= iG̃(t − t0 ) | ψ(t0 ) >⇒< ψ(t) |= −i < ψ(t0 ) | G̃+ (t − t0 ) (50)

Au premier ordre le propagateur est donné par


Z
1
0
G̃(t − t ) = G̃0 (t − t ) + 0
dt1 G̃0 (t − t1 )Ṽ (t1 )G̃0 (t1 − t0 ) (51)
~
et Z
1
G̃+ (t − t0 ) = G̃+ 0
0 (t − t ) + dt1 G̃+ 0 + +
0 (t1 − t )Ṽ (t1 )G̃0 (t − t1 ) (52)
~
sachant que
H0
(t−t0 )
(53)
X
0
G̃+
0 (t − t ) = i | n >< n | ei ~ θ(t − t0 )
n

6
On suppose qu'à l'instant initial, t0 → −∞, le système était dans l'état propre | n >:| ψ(t0 ) >=| n >. On
obtient alors

< R̃ >=< ψ(t) | R̃ | ψ(t) >=< n | G̃+ (t − t0 )R̃G̃(t − t0 ) | n > (54)


Si l'on se tient au premier ordre de l'équation (30), on obtient

< ψ(t) | R̃ | ψ(t) >=< n | G̃+ 0 0


0 (t − t )R̃G̃0 (t − t ) | n > (55)
Z
1
+ dt1 < n | G̃+ 0 0
0 (t − t )R̃G̃0 (t − t1 )Ṽ (t1 )G̃0 (t1 − t ) | n > (56)
~
Z
1
+ dt1 < n | G̃+ 0 + 0
0 (t1 − t )Ṽ (t1 )G̃0 (t − t1 )R̃G̃0 (t − t ) | n > (57)
~
où l'on a tenu compte que Ṽ + (t1 ) = Ṽ (t1 ) dans le cas étudié.

- 1er terme (55):I


On remplace G̃0 et G̃+
0 par (49) et (53) respectivement et l'on obtient,
H0 H0
(t−t0 ) (t−t0 )
(58)
X X
I =< n | | m >< m | ei ~ R̃ | l >< l | e−i ~ |n>
m l

Soit,
H0 H0
I =< n | ei ~ (t−t0 )
R̃e−i ~ (t−t0 )
| n >=< n | R̃ | n > (59)
On suppose que cette valeur moyenne qui ne joue aucun rôle est nulle.

- 2eme terme (56): J


Avec ωnl = (En − El )/~, on obtient
−i X
Z
J= dt1 eiωnl (t−t1 ) < n | R̃ | l >< l | Ṽ (t1 ) | n > (60)
~
l

avec Ṽ (t1 ) = −M̃ A(t1 ), on obtient


Z X
i
J= eiωnl (t−t1 ) < n | R̃ | l >< l | M̃ | n > A(t1 )dt1 (61)
~
l

- 3eme terme (56): K


Z
iX
K= dt1 e−iωnl (t−t1 ) < n | Ṽ (t1 ) | l >< l | R̃ | n > (62)
~
l

Soit,
−i
Z X
K= e−iωnl (t−t1 ) < n | M̃ | l >< l | R̃ | n > A(t1 )dt1 (63)
~
l

L'addition de J et K donne
Z +∞
iX
< R̃ >= [eiωnl (t−t1 ) Cnl − e−iωnl (t−t1 ) Cnl

]A(t1 )dt1 (64)
~ −∞
l

7

Cnl =< n | R̃ | l >< l | M̃ | n > (65)
on voit que l'expression obtenue est exactement du type (1). On en tire que la susceptibilité du système
s'écrit
i X iωnl (t−t1 )
χ(t − t1 ) = [e Cnl − e−iωnl (t−t1 ) Cnl

]θ(t − t1 ) (66)
~
l

On désire calculer la transformée de Fourier de χ(t − t1 ). On pose


Z +∞
χ(ω) = χ(τ )ei(ω+iετ ) dτ ; τ = t − t1 (67)
0

où l'on introduit la quantité ε positive et qui tend vers zéro. Cette quantité représente le fait que l'on suppose
que la perturbation est appliquée d'une manière adiabatique.
Z +∞ Z +∞
iX
χ(ω) = Cnl e i(ωnl +ω+iε)τ
dτ − ∗
Cnl ei(−ωnl +ω+iε)τ dτ (68)
~ 0 0
l

Soit,
1X 1 1
χ(ω) = [Cnl ∗
+ Cnl ] (69)
~ ωln − ω − iε ωln + ω + iε
l

On suppose que R̃ et M̃ sont tel que Cnl = Cnl



et on obtient
1X 2ωln
χ(ω) = Cnl 2 (70)
~ ωln − (ω + iε)2
l

Il est toutefois plus intéressant de calculer la partie imaginaire de χ(ω). On suppose que les Cnl sont réels
et on obtient
1X ε ε
χ00 (ω) = Cnl 2 2
− Cnl 2 2
(71)
~ (ωln − ω) + ε) (ωln + ω) + ε)
l

Soit,
πX
χ00 (ω) = Cnl [δ(ωln − ω) − δ(ωln + ω)] (72)
~
l

Pour simplier on se place dans le cas où la réponse R̃ et le couplage Ṽ font intervenir la même grandeur
physique.
Ce sera le cas pour l'absorption de la lumière où M̃ représente le moment dipolaire du système et où la
réponse est donnée par le moment dipolaire induit par le champ appliqué: R̃ = M̃ et (Cnl = Cnl ∗
)

Cnl =< n | M̃ | l >< l | M̃ | n >=|< n | M̃ | l >|2 (73)

Si l'on désire calculer l'absorption, on calcule


πX
χ00 (ω) = |< n | M̃ | l >|2 [δ(ωln − ω) − δ(ωln + ω)] (74)
~
l

On remarquera que χ00 (ω) = −χ00 (−ω) en conformité avec la théorie générale de la réponse linéaire.

8
4 Discussion
La méthode développée dans ce chapitre est générale et peut être appliquée à n'importe quel système quan-
tique. Dans l'expression, le signe (+) représente l'absorption d'un quanta d'énergie ~ω = ~ωnl , alors que le
signe (-) représente l'émission d'un quanta d'énergie ~ω = ~ωnl .
Pour simplier, supposons que les systèmes sont dans l'état fondamental à l'instant initial c'est-à-dire que
seul l'état | 0 > était occupé.
La seule possibilité est que l > 0, donc on aura
πX
χ00 (ω) = |< 0 | M̃ | l >|2 [δ(ωl0 − ω) − δ(ωl0 + ω)] (75)
~
l>0

Soit (ω > 0),


πX
χ00 (ω) = |< 0 | M̃ | l >|2 δ(ωl0 − ω) (76)
~
l>0

L'absorption consistera donc en une série de pics de fréquences: ωl0 = (El − E0 )/~, à condition que l'élément
< l | M | 0 > soit diérent de zé ro.
L'élément < l | M | 0 > est l'amplitude de transition de l'état | 0 > à l'état | l > et l'intensité d'absorption
dépend de la grandeur de cet L'élément de matrice. Si cette élément est nul, on dit que la transition est
interdite.

Dans le cas général, il y a une balance entre l'absorption et l'émission provenant des deux termes J et
K et l'expression serait nulle si les états avaient tous la même propriété. Cependant, il y a une assymétrie
entre les états | n > et | l > car ils ne sont pas peuplés de la même manière. Par exemple, dans le cas des
fermions du fait du principe d'exclusion de Pauli, les transitions ne pourront avoir lieu que d'un état occupé
à un état vide (dans ce cas le système a plusieurs particules), où bien seuls les états fondamentaux sont
occupés à l'instant initial.

- La formule (70) est dite formule de Lorentz (1880) car elle correspond tout à fait à l'absorption obtenue en
supposant que les électrons sont liés à l'atome par une force élastique qui donnerait une fréquence d'oscillation
ωln .

- Si la transition a lieu vers un continum d'état quantique, il faut remplacer la sommation sur l par une
intégrale sur la densité des états naux. L'expression est alors dite règle d'or de Fermi.

- Les fonctions de Green ont permis d'eectuer le calcul dans le cas général. Cependant dans le cas de
l'absorption nous avons vu qu'il n'est pas nécessaire de les calculer. Par contre si l'on étudie la diusion de
particules on doit les déterminer.

- Dans le cas général, on doit tenir compte du fait qu'en réalité un système peut à l'instant initial se
trouver dans diérents états | n >. En fait, on a aucune possibilité de déterminer lesquels à priori. En
physique statistique, on dit qu'on a à faire à un mélange d'états (et non pas un état pur) que l'on va d'écrire

9
en introduisant la notion de probabilité de trouver le système dans un état propre donné. La probabilité de
trouver le système dans l'état | n > est donné par: Z1 e−βEn , où Z est la fonction de partition.
La partie imaginaire de la susceptibilité est donc donnée par
π 1 X −βEn
χ00 (ω) = e Cnl [δ(ωln − ω) − δ(ωln + ω)] (77)
~Z
nl

5 Exemples
5.1 Oscillateur harmonique chargé
On suppose que la particule porte une charge q et que l'oscillateur est placé dans un champ électromagnétique
de fréquence ω0 . Il est facile de voir que l'énergie de couplage est

Ṽ = −eX̃E(t) = −M̃ E(t) (78)

En eet, la force exercée sur la particule est bien


∂V
F =− = eE(t) (79)
∂x
soit donc M = ex est le moment dipolaire.
Dans le cas d'un oscillateur harmonique, on montre que
√ ~
M̃ = e (a+ + a) (80)
2mω0

où a+ et a sont les opérateurs de création et d'annihilation dénis par


√ √
a+ | n >= n + 1 | n + 1 >; a | n >= n|n−1> (81)

et
1
En = (n + )~ω0 (82)
2
On utilise alors l'expression (77) pour calculer la réponse
π 1 X −βEn
χ00 (ω) = e |< n | M̃ | l >|2 [δ(ωln − ω) − δ(ωln + ω)] (83)
~Z
nl

On xe n et on calcule les termes Cnl


e2 ~
χ00 (ω) = < n | (a + a+ ) | l >< l | (a + a+ ) | n > (84)
2mω0
d'après les relations (81) deux cas seulement donneront des termes non nuls. En eet,

si l = n − 1, on aura < n | (a + a+ ) | n − 1 >=< n − 1 | (a + a+ ) | n >= n
d'où pour l = n − 1, on a Cn,n−1 = 2mω e2 ~
0
n
Ce terme correspond à
En−1 − En (n − 1 + 1/2)~ω0 − (n + 1/2)~ω0
ωln = = = −ω0 (85)
~ ~

10
Dans l'expression (83) le terme non nul sera−δ(−ω0 + ω). Il s'agit donc d'une émission d'un quanta d'énergie
et le système est passé de l'état n à état n − 1.


pour l = n + 1, on aura < n | (a + a+ ) | n + 1 >=< n + 1 | (a + a+ ) | n >= n + 1
d'où pour l = n − 1, on a Cn,n+1 = 2mω
e2 ~
0
(n + 1) et ωln = ω0 .
Ce terme correspond à une absorption d'un quanta d'énergie et le système est passé de l'état n à létat n + 1.

Au total, on obtient
(86)
X
χ00 (ω) ∝ e−βEn [(n + 1)(δ(ω0 − ω) − δ(ω0 + ω)) − n(δ(−ω0 − ω) − δ(−ω0 + ω))]
n

On voit que cette expression est indépendante de n. Or comme on a: Z = e−βEn , on en tire que
P
n

e2 π 1
χ00 (ω) = [δ(ω − ω0 ) − δ(ω + ω0 )] (87)
m 2ω0
Cette expression montre que les seules transition possibles sont d'un état à l'état immédiatement supérieur
ou inférieur(n → n ± 1). L'absorption ou l'émission ne peut se faire que par quanta ~ω0 .

5.2 Absorption des radiations par un atome d'hydrogène


On suppose que l'onde incidente est polarisée suivant Oz. L'énergie d'interaction est alors
Ṽ (t) = −M̃z Ez (t) (88)
avec M̃z = eZ̃ puisque M̃ ~ où ~r est la position de l'électron.
~ = eR̃

L'état | n > sera un état | ni , li , mi > (indice i pour état initial) et l'état | l > sera un état | nf , lf , mf >
(indice f pour état nal). Le spin ne joue aucun rôle, on ne le prend pas en compte. L'absorption sera possible

si < ni , li , mi | Z̃ | nf , lf , mf >6= 0 ou < ~r | n, l, m >= Rnl (r)Ylm (θ, ϕ). Sachant que z = 4π/3Y10 (θ, ϕ), on
obtient Z
< ni , li , mi | Z̃ | nf , lf , mf >∝ Rn∗ i (r)Ylm
i
i∗ m
Y10 Rnf (r)Ylf f r2 drdΩ (89)

Pour la partie radiale on a: Z


Rn∗ i (r)Rnf (r)dr (90)
Il n'y a pas à priori de règles de sélection dues à la partie radiale, sur la transition entre les niveaux ni et
nf . La transition sera d'autant plus intense qu'il aura recouvrement entre les fonctions Rni et Rnf .

Concernant la partie angulaire: Z


Ylm
i
i∗ m
Y10 Ylf f dΩ, (91)
il y a des règles de sélection sur l et m. En eet, on peut montrer que
Y10 Ylm
i
i
= AYlm i
i +1
+ BYlm i
i −1
(92)
et du fait de l'orthogonalité on voit que pour qu'une transition apparaisse, il faut que lf = li ± 1 et mf = mi .
On dit que l'on a des règles de sélection dipôlaire.

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