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1ère année
Génie Civil & Génie Hydraulique et Environnement
1
SOMMAIRE
2
CHAPITRE I
PARAMETRAGE ET LIAISONS
1.1 Paramétrage
Dans l'étude du mouvement d'un système de solides rigides, il est nécessaire, en tout
premier lieu, de savoir caractériser ses positions, c'est à dire, de le paramétrer. Le
paramétrage est une étape essentielle qui est directement liée à la modélisation
géométrique du système.
Définition:
Ayant choisi un repère, paramétrer un système de solides, c'est associer à toute
position du système une famille de scalaires notée (qi), i = 1 ...n, telle qu'à deux
positions différentes du système doivent correspondre deux familles différentes.
Les (qi) sont appelés paramètres.
La position de toute particule P du système ∑, paramétrée par (qi), est déterminée de
manière unique par :
V(P) = d OP (qi )
dt
∂ OP dqi
V(P) = qi avec qi = : vitesse généralisée
∂qi dt
(Ceci sous-entend le symbole de sommation pour l'indice muet "i" convention d'Einstein).
Rappels :
3
Exemple : pendule
1.2 Liaisons
Définition :
Une liaison entre deux solides est une entrave aux possibilités du mouvement
relatif entre eux. Elle résulte du contact entre solides et est caractérisée par la
nature géométrique et physique de ce contact.
D'une manière générale, une liaison se traduit par des relations de dépendance entre les
paramètres, les vitesses généralisées et le temps. Une liaison peut donner lieu à une ou
plusieurs relations scalaires entre paramètres du type général suivant :
4
*Dépendante du temps f (q, q& , t ) ≥ 0
Il y a décollement si : yc - R > 0
C’est une équation de liaison non holonôme qu’on peut intégrer pour obtenir une équation
de liaison holonôme : xc + R θ = Cte
Dans ce cas on dit que l’équation de liaison est semi-holonôme
Définition :
On appelle obstacle un solide dont le mouvement est a priori connu. L'obstacle
est généralement considéré comme un solide extérieur au système. Selon que les
obstacles avec lesquels le système est en contact sont fixes ou mobiles, les
5
relations qui traduisent les liaisons correspondantes ne dépendent pas
explicitement du temps ou en dépendent.
Exemple : Sphère sur un plan mobile.
Proposition :
Attention :
• Dans certains cas, lorsque les équations traduisant des liaisons holonômes sont
d'expression complexe, il n'est pas souhaitable de réduire le paramétrage initial
(voir multiplicateurs de Lagrange).
Définition:
Une énergie mécanique (ou travail) est une énergie mise en jeu dans les
mouvements des particules d'un système. Une énergie est un scalaire homogène à
2
ML2T- .
Ayant défini ou mis en évidence (par l’expérience) une énergie, on définit à partir de celle-ci
un champ d'action comme étant «quelque chose qui travaille dans le mouvement des
particules». Plus précisément :
6
Définition :
t2
W= φ.V dΣ dt
t1 Σ
r r r
φ est appelé champ d'action. W est le travail de φ dans le mouvement de vitesse V ,
entre t1 et t2
P= φ(t).V(t) dΣ r
est la puissance du champ d’action φ à l’instant t
Σ
Remarque : On a évidement Wd + Wl = We + Wi
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Série d’exercice N°1
T.D de révision
Exercice 1
Un cadre (figure 1) est composé de quatre barres non pesantes parfaitement
articulées entre elles. Entre A et B est placé un ressort de raideur K. Calculer les
réactions d'appui, les tensions dans les barres et dans le ressort.
Exercice 2
On considère le système bielle manivelle de la figure 2, on néglige le poids des barres
et les articulations sont supposées parfaites. Un couple Γ est appliqué en A et une
force horizontale en C. Calculer les réactions des appuis et la position d'équilibre.
B
a a
A B l L
a a
C F
F A Γ
Figure 1 Figure 2
Exercice 3
On considère une barre non pesante soumise à un chargement dont les éléments du
torseur équivalent en O sont : R et M . Cette barre repose sur une répartition uniforme
de ressorts de rigidité k (Voir figure 3).
a – Déterminer l’expression des réactions des ressorts à l'équilibre.
b - Calculer l'énergie potentielle des ressorts.
Figure 3
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CHAPITRE II
Ce cours de Mécanique Générale est basé sur une approche énergétique, l'idée de base est:
"la détermination des champs d'action à partir des énergies mises en jeu"
Il s'agit donc de déterminer, par exemple, l’effet d’une force F = (F1 ,F 2 ,F3 ) à partir du travail
(ou bien de la puissance) qu'elle fournie. La puissance P = V . F (où V est la vitesse dans le
mouvement réel) est une égalité scalaire. Connaissant P, il est impossible de déterminer F
(3 inconnus) et par conséquent le mouvement réel ne suffit pas pour déterminer F. Pour
lever, cette indétermination, on est conduit à considérer des mouvements non réels, dits
virtuels, ainsi que les travaux virtuels associés.
Définition :
δP
P P(u)
δQ
Q
Q(u)
t = to t = to
u=0 u=u
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Remarques :
• On se limitera dans ce cours aux mouvements qui respectent les corps rigides,
cependant les définitions sont valables pour tout système.
Définition :
P(u) - P(u=0) ∂P
δP = lim u = u=0
u→ 0 ∂u
Remarques
• taux signifie un accroissement par rapport à un paramètre. On dit parfois vitesse virtuelle
(incommode car vitesse sous-entend un accroissement par rapport au temps). Par abus de
langage on dira "déplacement virtuel", le taux étant entendu.
Exemples :
• Translation.
P (u) = P (0) + u X ⇒ δP = X ∀ P
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• Glissement simple d'un rectangle
δM
e2
e1
P(u) = (x + u y) e1 + y e2 ⇒ δP = y e1
Définition :
dOP(u) dOQ(u)
OP(u) - OQ(u) - =0
du du
pour u = 0, OP - OQ δP - δQ = 0
⇒ δM est équiprojectif.
δ M = δ O + δΩ ∧ OM ∀ O, M ∈ Σ rigide
Dans ce cours, on traitera le cas d’un système de solides rigides. Dans le but de définir un
mouvement virtuel qui respecte l'indéformabilité de chacun des solides, il suffit d'utiliser le
paramétrage du système, qui par construction respecte l'indéformabilité souhaitée.
Définition:
q i (u ) − q i (0) ∂q i
δq i = lim = ∀i
u ∂u u = 0
u→0
Remarque:
r ∂ OM (u ) ∂ OM ∂q i ∂ OM i
δM = = = δq
∂u u=0 ∂q i ∂u u = 0 ∂q i
position qi0
Exemple: bi-pendule.
O A
L Y
θ
B
L
ϕ C
défini par : (δXA, δYA, δθ, δϕ). Si on choisit le paramétrage strict (YA, θ, ϕ) , alors le
- L sinθ δθ - L sin ϕ δϕ
δC = δOC =
δ YA + L cosθ δθ + L cos ϕ δϕ
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- L sinθ δθ
δB =
δ YA + L cosθ δθ
δX A = 0; δYA ≠ 0 r r r 0
δθ = 0; δφ = 0 ⇒ δA = δB = δC = δY
A
Exercice : Soit un autre paramétrage (XG, YG, θ, ϕ) où G est le milieu de la barre AB. Définir
un mouvement virtuel.
Définition:
Un mouvement virtuel est dit licite pour une liaison s'il respecte cette liaison telle
qu'elle existe à t0. Le déplacement virtuel associé est dit licite pour cette liaison.
Un déplacement virtuel est dit licite s'il respecte toutes les liaisons.
Remarque :
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• Si au contraire on n’a pas réduit le paramétrage, on est donc forcement en
paramétrage surabondant et on suppose qu'il existe k équations de liaisons
(qu'on veut respecter) de type :
fk (qi , t) = 0
⇒ fk (qi(u) , to) = 0 ∀u
(
∂f k q i (0), t 0 )δq i k
= 0 ⇔ δqi licite à t0 pour f .
∂q i
Donc si le mouvement virtuel est licite les δqi doivent vérifier l’équation de
liaison virtualisée.
• Pour une liaison non holonôme qui s’écrit dans le cas d’une C.R.S.G.
, , 0 , un mouvement virtuel licite vérifie , 0
(le terme b(q,t) provient d’un obstacle mobile or dans un mouvement virtuel le
temps est figé et donc les obstacles sont figés, et d’un autre côté ).
Définition :
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Définition :
δW= φ(t0 ) δM dΣ
Σ
∂W
δW = u =0
∂u
Remarques :
Le déplacement virtuel est un torseur déterminé par ses éléments de réduction en un point
δM = δA + δΩ ∧ AM ∀ A, M ∈ Σ
= φ(M,t0 ) dΣ δA + φ(M,t0 ) ∧ MA dΣ δΩ
Σ Σ
= Rφ. δA + Mφ(A). δΩ (Co-moment de deux torseurs)
r r
où R φ est la résultante de φ sur Σ et M φ ( A ) est le moment résultant de φ par rapport à A.
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Remarques :
δ Wj = - m γG.δA + δ(A).δΩ
• Force concentrée: soit une force Fi concentrée en Ai, son torseur est Fi , Fi ∧Ai A ,
alors le travail virtuel (lors d'un mouvement virtuel) est:
• Couple: soit un couple C , son torseur est (O, C ), alors le travail virtuel (lors d'un
mouvement virtuel) est:
Soit un système ∑ paramétré par (qi). Le déplacement virtuel d'un point M est donné par :
r
∂M
δM = δq i
∂q i
r r r ∂ OM i
δW = ∫Σ φ(M, t 0 )δMdΣ = ∫Σ φ(M, t 0 ) δq dΣ
∂q i
r ∂ OM i r
= ∫Σ φ(M, t 0 ) d Σ δq = A i ( φ ).δq i
∂q i
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On appellera Ai les actions généralisées dues à φ relatives à qi.
Notations : on note
• le travail virtuel des actions données δWd=Qi δqi
• le travail virtuel des actions de liaisons δWℓ=Li δqi
• le travail virtuel des actions d’inertie δWj=Ji δqi
• Les Qi sont les actions généralisées dues aux efforts donnés et relatives à qi
• Les Li sont les actions généralisées dues aux efforts de liaison et relatives à qi
• Les Ji sont les actions généralisées dues aux efforts d’inertie et relatives à qi
Principe:
δW d = Qi δq i
δW l = Li δq i ⇒ P.T.V : Qi + Li + J i δq i = 0 ∀ le mouvement virtuel
δW j = J i δq i
Remarque:
• si les δqi sont liés, on ne peut pas tout de suite conclure (voir multiplicateur de
Lagrange).
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Exemple: pendule pesant.
Oj
i Y
G
*
L mg
θ
• Soit θ le paramétrage:
L cos θ - Lsin θ δθ
OG = ⇒ δG =
L sin θ L cos θ δθ
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δWd = mg. δG = mgδx0 - mgL sinθ δθ
y
δWl = R. δO = Rx0 δx0 + R0 δy0
δWj = -mΓG(to). δO+ -Jθ(to)k .δθk
2
= mL cos θ θ +sin θ θ δx0 +
2
mL sin θ θ - cosθ θ δy0 -Jθδθ
ceci est vrai quelque soit t0 choisi et donc nous avons obtenu l'équation du
mouvement.
Conclusion :
Plus le paramétrage comporte de paramètres plus l’on obtiendra d’information sur les
champs d’actions.
Cette équivalence sera établie, dans ce cours, uniquement pour le cas de système de
solides rigides.
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Démonstration :
⇒ Fe dΣ = ργ dΣ et OM∧F e dΣ = OM∧ργ dΣ
Σ Σ Σ Σ
D’où le P.F.D
• F e dΣ = ργ dΣ
Σ Σ
• Fe∧MO dΣ - ργ ∧MOdΣ = 0
Σ Σ
équation par un vecteur δΩ quelconque. On obtient par addition des deux équations
résultats:
d'où le résultat.
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Cas d'un système de solides rigides
Soit un système ∑ formé de deux solides ∑1 et ∑2 (on en prend 2 pour simplifier
l'écriture). ∑ = ∑1 ∪ ∑2
• Le P.F.D appliqué à ∑
δWΣe = δW1e + δW2e
δWΣj = δW1j + δW2j
δWΣi = δW1i + δW2i
Définition:
Une liaison entre deux solides à t0 est dite parfaite si dans tout déplacement virtuel
licite pour cette liaison, le travail virtuel des actions de liaisons est nul.
Exemple :
θ
Pour une liaison pivot δθ est licite d’où δWℓ=0.
Définition:
Une liaison entre deux solides à t0 est dite élastique, s’il existe un potentiel Ep ne
dépendant que des positions mutuelles des deux solides et tel que pour tout
mouvement virtuel licite pour cette liaison, le travail virtuel des actions de liaisons
est δWℓ = - δEp .
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2.7 Potentiel - Fonction de forces
Définition:
φ = - grad(U)
U est défini à une constante prés qu'on impose en choisissant une position de
référence où U est nul.
Exemples:
+U mgz constante
• Liaison ressort: soit un ressort, de rigidité k et de longueur initiale Lo, limité par
deux points A et B. Par définition, l'action du ressort sur les points A et B est:
A B
* * x
k
FR/B = - k(L - Lo) AB ; FR/A = - k(L - Lo) BA
AB AB
δW = F . δA = - d(-
δ F . OA + constante) = -δdU⇒ U = - F . OA + constante
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2.8 Théorème de l'énergie cinétique
Théorème:
δWi = Pi
δWe = Pe ⇒ Pi + Pe = dT
δWj = - dT dt
dt
Démonstration:
Pour δM = V on a:
Définition:
Un système soumis à des forces extérieures, est dit conservatif s'il existe une
fonction scalaire U(q) indépendante du temps appelée énergie potentielle totale qui
vérifie
Remarques:
• Lorsque les liaisons sont parfaites et le déplacement virtuel est licite, on a: δWl = 0.
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Donc un système, avec des liaisons parfaites élastiques, soumis à des actions
extérieures dérivant d'un potentiel, est un système conservatif.
• Si
δWe = - δV
⇒δWe + δWl = - δ(V+Ep ) = - δU
δWl = - δEp
• En statique δWj = 0 , on a:
∂U
δWd + δWl = −δU = δqi = 0
∂q i
Théorème:
Démonstration:
- δU = - dU = Pi + Pe = δWi + δWe = dT ⇒ d (U + T ) = 0
dt dt dt
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Série d’exercice N°2
EXERCICE 1
EXERCICE 2
EXERCICE 3
b
O B
Y
C
α L, M
g
A a
a>H
H
L, M
y L, M A
β B F
X O x
Figure 2 Figure 3
25
EXERCICE 4
EXERCICE 5
1. Dans le but de déterminer les équations d’équilibre par le P.T.V., définir un mouvement
virtuel.
26
CHAPITRE III
LES MULTIPLICATEURS
• δWd = Qi δqi
• δWj = Ji δqi
∂f k
• lk : les p formes linéaires de composantes : lik =
∂q i
27
Théorème des multiplicateurs de Lagrange
Soit En un espace vectoriel de dimension finie (n) Soient l, l1,..., lr (r+1) formes
linéaires sur En, les deux propositions suivantes sont équivalentes :
• ∩ Kerli ⊂ Ker l
i ≤r
• ∃ (λ) = (λ 1 ,..., λr ) ∈ Rr tel que l + λi li = 0
Applications :
Il découle du théorème qu'il existe λk scalaires (k = 1,...p) et λ' k' (k' = 1,...,p') tels que:
p p'
l + ∑ λ k l k + ∑ λ 'k ' l 'k ' = 0
k =1 k ' =1
k =1 ∂q k ' =1
i
Les scalaires λ k et λ' k' sont des inconnues, leur nombre est p+p'. Sans multiplicateurs de
Lagrange, nous avions:
(Qi + J i ) δqi = 0 1 équation
∂f k (q 0 , t 0 ) i
δq = 0 p équations
∂q i
f k (q 0 , t 0 ) = 0 p équations (α)
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3.1.2 Interprétation des multiplicateurs de Lagrange
Reprenons le système ∑ avec le paramétrage qi et considérons un mouvement virtuel qui
ne respecte aucune des liaisons, de sorte qu'il n'existe aucune équation de liaisons entre les
qi. Cette fois, le travail virtuel des actions de liaisons est non nul et s'écrit δWl = Li δqi.
L'application du PTV donne:
ϕ
Γ L
θ l B
F
O
x
Le paramétrage considéré est : (θ,ϕ). Le déplacement virtuel est caractérisé par (δθ,δϕ).
L'équation de liaison est définie par:
29
• δWd = Γδθ + FδxB
= Γδθ - F L sin θ δθ+ l sin ϕ δϕ = 0
= Γ- FL sin θ δθ - Fl sin ϕ δϕ = 0
• δWl = 0
• δWj = 0
Ici λ est égale à l'action verticale de l'appui en B, action qu'il faut exercer pour garder le
déplacement vertical de B nul.
Démonstration de la proposition 1
r r
r ∂OM ∂OM i
On a : V(M ) = + q&
∂t ∂q i
r r r
i ∂V (M ) ∂ OM i ∂O M
En dérivant cette expression par rapport à q , il vient: = δj =
∂q& j ∂q i ∂q j
30
Proposition 2
Soient Σ un système et T son énergie cinétique, alors:
d ∂T ∂T
Ji = − +
dt ∂q& i ∂q i
Remarque
La démonstration de cette proposition utilise le fait que le vecteur position ne
dépend pas de q& i . Ceci ne serait plus possible si une réduction de paramétrage a été
faite avec une liaison non-holonome.
Démonstration de la proposition 2
On a
r
r r r ∂M i
δWj = ∫Σ − ργ δMdΣ = ∫Σ − ργ ∂qi δq dΣ = Jiδq
i
r
r ∂M
⇒ J i = ∫ − ργ i d Σ
Σ ∂q
D'autre part, on a:
r r r r r
r ∂M dV ∂M d r ∂M r d ∂M
γ i = = V −V i
∂q dt ∂q i dt ∂q i dt ∂q
r r r
d r ∂M d r ∂V d ∂ V 2
V = V =
dt ∂q i dt ∂q& i dt ∂q& i 2
r r r r r
r d ∂M r ∂ 2 M ∂ 2 M j r ∂V ∂ V2
V i = V + j i q& = V = i
dt ∂q ∂ t ∂q i
∂q ∂ q ∂ q i
∂ q 2
r r2 r2
r ∂M d ∂ V ∂ V
⇒ J i = ∫ − ργ i d Σ = ∫ - ρ dΣ + ∫ ρ dΣ
Σ ∂q Σ dt ∂q& 2
i Σ ∂q i 2
d ∂T ∂T
⇒ Ji = − +
dt ∂q& i ∂q i
3.3 Equations de Lagrange
3.3.1 Système conservatif
Par définition, pour un système conservatif, on a:
δWd + δWl = - δU
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d ∂T ∂T
δWj = J i δq i avec J i = − +
dt ∂q& i ∂q i
L'application du principe des travaux virtuels pour le système Σ paramétré par (q) donne:
d ∂T ∂T ∂U i
− i + i − i δq = 0 ∀ δq
dt ∂q& ∂q ∂q
d ∂T ∂T ∂U
− + − =0 ∀i
dt ∂q& i ∂q i ∂q i
On montre dans ce cas, que le travail des actions de liaison entre les deux solides peut
s'obtenir à partir d'un potentiel D qui dépend des vitesses. D est appelé potentiel de
dissipation.
Proposition
Si V2/1 est la vitesse de glissement à l'instant t entre deux solides et si le frottement
est linéairement visqueux, alors on a:
∂D i 1 r2
δWl = − δq avec D= lV2 / 1
∂q& i 2
Si on note:
• F 2/1 l'action de Σ2 sur Σ1
32
• P1 et P2 les deux points de contact entre les deux solides (ils correspondent au
même point géométrique)
alors on a:
r r r r
δWl = F2 / 1 δP1 + F1 / 2 δP2
r r r r
= −l Vg2/1 δP1 − l Vg1/2 δP2
r r
r
(r r
= −l Vg2/1 δP1 − δP2 ) or
r ∂OP i ∂V(P) i
δP = δq = δq
∂q i ∂q& i
r
r ∂ r
( r
= −l Vg2/1 i V (P1 ) − V(P2 ) δq i ) = −l
∂ V 2 g2/1 i
δq
∂q& ∂q& i 2
m1 m2
F1 F2
x
l x
x1 x2
• U = 1 k(x1 -x2 )2 - F 2 x2 - F 1 x1
2
• D = 1 l(x1 -x2 )2
2
• T = 1 m1 x21 + 1 m2 x22
2 2
d'où les équations du mouvement:
mx1 + l(x1 -x2 ) + k(x1 -x2 ) = F1
mx2 + l(x2 -x1 ) + k(x2 -x1 ) = F2
33
Série d’exercice N°3
EXERCICE 1
Déterminer l'équation du mouvement du pendule de la figure 1.
EXERCICE 2
Déterminer la position d'équilibre du système de la figure 2. Etudier le cas particulier
y=x.
k A F(t)
y
o
y
(l,m)
P A y = f(x)
(l,m)
B
x
x Figure 1. Figure 2
EXERCICE 3
La figure 3 représente la position d'équilibre d'une barre pesante AB de longueur 2l et de
masse M, suspendue par deux fils inextensibles de longueur L dont les extrémités sont
attachées aux points C(0,-l,L) et D(0,l,L).
On étudie le mouvement de la barre AB tel que les fils restent tendus et le point G reste sur
oz.
1. Donner la relation de liaison entre les paramètres zG, côte de G et θ l'angle de
rotation, rotation autour de z, à partir de la position d'équilibre.
2. Quel couple Γ doit - on exercer sur la barre pour la maintenir dans la position
d'équilibre .
3. En vue, d'interpréter les multiplicateurs de Lagrange, calculer la tension dans chaque
34
fil.
4. On suppose que la barre est lâchée sans vitesse à partir d'une position initiale.
Donner les équations du mouvement.
EXERCICE 4
On considère le système plan suivant : (voir figure 4 )
Deux disques (D1) et (D2) de rayon R, de masses respectives M1 et M2, sont reliés par une
barre homogène, de longueur 2L, de masse nulle, articulée au point A lié à (D1) et au point
B lié à (D2).
Les disques (D1) et (D2) roulent sans glisser sur l'axe horizontal ox. Le système est soumis à
l'action de la pesanteur, les liaisons sont supposées parfaites.
1. Paramétrer le système.
2. Déterminer les équations de liaison du système.
3. Ecrire les équations du mouvement.
4. Donner une expression des réactions horizontales aux deux points de contact des
disques avec le plan, et de la tension dans la barre AB en fonction des paramètres de
leurs dérivées.
z
y
C D O1A = O2B = a
2L
A B
° °
G O1 O2 x
A o B
Figure 3 Figure 4
35
EXERCICE 5
La plate-forme OA d’un pont mobile est de longueur L et de masse M. Le système de
levage du pont est constitué par la barre AB où le point C est astreint à se mouvoir sur une
droite horizontale par l'intermédiaire d'une roue (voir figure 5 ci-dessous). En B est placé un
contrepoids de masse MB.
1. Donner un paramétrage du système et préciser l’équation de liaison.
2. En utilisant le théorème des multiplicateurs de Lagrange, déterminer la masse du
contrepoids MB pour que la plate-forme soit à l’équilibre quelle que soit son inclinaison.
3. Calculer la réaction en C et donner une interprétation du multiplicateur de Lagrange.
b
B
C
a
a>H
H
y L, M A
O x
Figure 5
36
CHAPITRE IV
ANALYSE DYNAMIQUE ET INSTABILITES
DES SYSTEMES DISCRETS
4.1. Définition
Un système discret est un ensemble de masses concentrées en des points de l’espace. Le
mouvement de ces masses est repéré par un ensemble de fonctions du temps que l’on
appelle variables de déplacement. On étudie les déplacements autour d’une position
d’équilibre ou autour d’un mouvement permanent. Les variables de déplacement
indépendantes sont appelées degrés de liberté (ddl) du système
4.2. Exemple introductif : formes énergétiques de l’oscillateur à 2 ddl
Soit le système représenté sur la figure ci-dessous. Il est composé de deux masses
ponctuelles m1 et m2 se déplaçant suivant l’axe horizontal. Elles sont reliées à trois ressorts.
k1 k2 k3
m m
k1 = k2 = k3 = k
O G1 r G2 r
f1 ( t ) f 2 (t) m =m =m
r r
Le système est soumis aux forces f1 ( t ) et f 2 ( t ) et il est paramétré par x1 et x2 :
r
x1= OG1 ⋅ i - x10 : déplacement de m1 par rapport à la position initiale x10 .
r
x2= OG 2 ⋅ i - x 02 : déplacement de m2 par rapport à la position initiale x 02 .
Ce système est un oscillateur à deux ddl : x1 et x2.
r r
Le potentiel associé aux forces f1 ( t ) et f 2 ( t ) et aux forces de rappel des ressorts s’écrit :
U=
1
2
( ) ( ) (
kx12 + k (x 2 − x1 ) + kx 22 − f1 x1 + x10 − f 2 x 2 + x 02
2
)
1 1
L’énergie cinétique du système s’écrit : T= m x& 12 + m x& 22
2 2
37
En les appliquant à notre cas, nous obtenons le système d’équations suivant :
m &x&1 + 2k x1 − k x 2 = f1
m &x& 2 + 2k x 2 − k x1 = f 2
[M] est la matrice de masse, elle est toujours symétrique définie positive (signification
physique : pas de mouvement sans énergie).
[K] est la matrice de rigidité, elle est symétrique mais pas nécessairement définie positive :
si la matrice de rigidité n’est pas définie positive ⇒ le système possède un mécanisme
local ou global ce qui n’est pas conseillé en Génie Civil ;
si la matrice de rigidité est définie positive ⇒ le système est stable.
La résolution du système (1) peut être analytique pour les systèmes simples ou bien
numérique en utilisant des approximations en temps (voir cours d’Analyse Numérique).
Mais ces algorithmes numériques peuvent être coûteux en temps de calcul.
La méthode la plus utilisée en dynamique est la méthode modale. Elle est basée sur la
projection de la solution sur un ensemble de vecteurs (dits modes) correspondants aux
vecteurs propres d’un système linéaire.
38
Le problème (2) est appelé problème aux valeurs propres généralisé par comparaison au
problème classique de valeurs propres AX = λ X.
On classe les vecteurs par ordre croissant du ω correspondant.
0 ω1 ω2 ω3 ωn ω
Les vecteurs propres sont appelés « modes propres » et les valeurs propres sont appelées
« pulsations ».
ωi est la pulsation numéro i et qI i est le mode numéro i.
On montre que les modes propres forment une base complète et orthogonale :
m j si i = j
base orthogonale signifie : [qIi]T [M] [qIj] =
0 si i ≠ j
Dans la pratique et pour les systèmes à grand nombre de paramètres (ddl), on montre qu’il
est numériquement difficile de calculer un grand nombre de vecteurs propres sans
commettre trop d’erreurs et qu’un nombre réduit de modes propres, formant une base dite
tronquée est « suffisant » pour décrire le mouvement. Soit nc le nombre de vecteurs de la
nc
base tronquée, il est choisi tel que ∑ m i = 75% de la masse totale du système.
i =1
kj αj + mj α
&& j = [qIj]T [F(t)] (sans sommation sur j) (4)
39
On obtient donc nc équations indépendantes qui peuvent être résolues une à une. La
résolution de ces équations indépendantes peut être faite en utilisant les algorithmes
appropriés de l’analyse numérique.
Pour l’ingénieur, la réponse instantanée du système q(t), n’est pas importante en soit, mais
par contre, les maxima du déplacement, contraintes forces etc. sont importants.
On peut déterminer ces maxima par le passage de l’espace temps à l’espace de Fourier.
~ (f ) = F(α) = +∞ α( t ) e 2 π i f t dt
α ∫ -∞
2π
F(α& ( t )) = i ωF(α ( t )) avec ω = 2π f =
T
~ j - ω2 m α
kj α ~ j = [q ]T [ ~
F]
j Ij
~j =
d’où α
[q ] [F]
Ij
T
=
[q ] [F]
Ij
T
α j (t)
kj −ω mj 2
(
m j ωj − ω
2 2
) et
kj
avec ω j 2 =
mj
k1 k2 k3
m1 m
k1 = k2 = k3 = k
x0(t) x1 x2 x0(t)
40
Ecrivons les équations du mouvement sous forme matricielle :
L’énergie cinétique du système a pour valeur :
1 1 X 1 = x 1 − x 0
T= m1 x& 12 + m 2 x& 22 en effectuant le changement de variables :
2 2 X 2 = x 2 − x 0
m1 (X
& + x& )2 + 1 m (X
& + x& )2
1
on obtient : T= 1 0 2 2 0
2 2
En les appliquant à notre cas, nous obtenons le système d’équations suivant (m1=m2=m):
mX&& + 2kX − kX = − m&x&
1 1 2 0
&&
mX 2 + 2kX 2 − kX1 = −m&x& 0
m 0 X&& 2k − k X1 m 0 1
0 m && + − k 2k X = − 0 m 1 &x& 0
1
X 2 2
41
Déterminons la réponse du système au séisme
Dans le cas des petites oscillations libres le système ci-dessus, s’écrit :
&& + KX = 0
MX
Cherchons une solution particulière dans laquelle toutes les coordonnées généralisées
suivent à un facteur près la même loi temporelle X = x Φ ( t )
d’où : MxΦ
&& + Φ Kx = 0
Φ
&&
λ est une constante par rapport au temps, c’est un réel positif donc on pose : ω2 = −
Φ
D’où K x - ω2 M x = 0 (6)
Tout vecteur X(t) peut s’écrire comme une combinaison linéaire des vecteurs de la
base :
N
X( t ) = ∑ α n ( t ) X
/n
n =1
N N
/ m K ∑ α n ( t ) X
X / n + M ∑ α n ( t ) X
/ n = −MU&x& 0
n =1 n =1
42
et puisque X/ m et X/ n sont orthogonaux, on obtient m équations indépendantes :
K mαm + Mmα
&& m = −X
/ m M U &x& 0 = −q m &x& 0 (7)
En appliquant la transformée de Fourrier à l’équation (7), nous obtenons :
~ m − ω2 M α~ m = q ω2 ~ ~ = q m ω2 ~
x0
K mα m m x0 d’où α m Fourrier α m (t)
Km − ω Mm 2
1
X/ 1 = vibration en phase
1
1
X/ 2 = vibration en opposition de phase
− 1
43
Série d’exercice N°4
r
EXERCICE 1 : Instabilité d’un poteau F
C
T=
ml 2
6
(
2α& 2 + 2β& 2 − α& β& )
et en utilisant les équations de Lagrange, déterminer les équations dynamiques du système.
Les écrire sous forme matricielle.
4. Déterminer l’intensité de la force critique qui fera flamber le poteau.
5. Quelle serait l’intensité de cette force critique s’il n’y avait pas de contreventement.
6. Conclure.
44
EXERCICE 2 : Etude d’un pont roulant
y
Pour schématiser un pont roulant on considère la structure suivante :
c k c
F(t)
B C
(M,I) α β
(M,I) L
x0(t) x0(t)
A D
• Les barres (AB) et (CD) sont rigides et comportent des ressorts spiraux en A, B et C, D, de
raideur c. Les barres (AB) et (CD) sont caractérisées par une longueur L, une masse M et
r
une inertie I par rapport à k .
• La barre (BC) est déformable, elle est donc modélisée par un ressort linéaire de raideur
k.
On paramètre le système par les angles α et β que font, respectivement, les barres (AB) et
(CD) avec la verticale.
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