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SCIENCES PHYSIQUES
4 Modélisation et applications 51
Série d’exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
1
Chapter 1
Généralités - Théorèmes
Généraux
2
4 - On dira que g est localement lipschitzienne par rapport à la
deuxième variable si tout point de Ω admet un voisinage sur lequel
g est lipschitzienne par rapport à la deuxième variable.
Preuve
Soit 0 ≤ k < 1 tel que, pour tous x, y ∈ E, d(f (x), f (y)) ≤ kd(x, y).
p
−k q
On établit facilement que, pour q ≥ p, d(xp , xq ) ≤ k1−k d(x0 , x1 ).
On en déduit alors que la suite récurrente (xn )n est de Cauchy, et
puisque E est complet elle converge vers un élément a ∈ E.
f étant continue car contractante, on a f (a) = a.
3
Si b ∈ E est tel que f (b) = b, alors on a: d(a, b) = d(f (a), f (b)) ≤
kd(a, b).
Ce qui implique que d(a, b) = 0 (puisque 0 ≤ k < 1). Soit: a = b.
4
Pour raisons de simplification nous supposerons I = [0 , a] et la
donnée de condition initiale pour t0 = 0.
En combinant avec les résultats qu’on obtiendrait par symétrie
pour t < 0, on trouverait des résultats concernant les solutions
sur [−a , a].
Proposition 1.2.1
Soient E un espace de Banach, R > 0 et f une application continue
de [0 , a] × B(0, R) dans E, où a est un nombre réel strictement
positif et B(0, R) la boule fermée de E de centre 0 et de rayon R.
On suppose qu’il existe une fonction continue g définie sur
[0 , a] × [0 , R], à valeurs positives telle que
kxk ≤ % ≤ R
⇒ kf (t, x)k ≤ g(t, %)
t ∈ [0 , a]
Preuve
Posons F l’ensemble des applications continues de [0 , a] dans E
telles que kX(t)k ≤ h(t) , ∀ t ∈ [0 , a]. Soit Φ l’application définie
sur F par: Rt
Φ(X)(t) = x0 + 0 f (u, X(u)) du , ∀ X ∈ F , ∀ t ∈ [0 , a].
On a pour tout X ∈ F, Φ(X) ∈ F.
En effet pour X ∈ F, il est aisé de voir que Φ(X) est une application
5
continue de [0 , a] dans E et de plus
Z t
kΦ(X)(t) − x0 k ≤ kf (u, X(u))kdu
0
Z t
≤ g(u, X(u)) du
0
= h(t) − h(0) .
Par conséquent kΦ(X)(t)k ≤ kx0 k + h(t) − h(0) ≤ h(t); ce qui
signifie que Φ(X) ∈ F.
L’application f étant lipschitzienne par rapport à la deuxième
variable, on a
Z t
kΦ(X1 )(t) − Φ(X2 )(t)k = k [f (u, X1 (u)) − f (u, X2 (u)) duk
Z t0
≤ kf (u, X1 (u)) − f (u, X2 (u))kdu
0
Z t
≤ kkX1 (u) − X2 (u)kdu
0
≤ ktkX1 − X2 k∞
≤ kakX1 − X2 k∞ .
En appliquant le même raisonnement à Φ2 on a:
kΦ2 (X1 )(t) − Φ2 (X2 )(t)k =
Z t
k [f (u, Φ(X1 )(u)) − f (u, Φ(X2 )(u)) duk ≤
Z 0t
kf (u, Φ(X1 )(u)) − f (u, Φ(X2 )(u))kdu ≤
0
Z t
kkΦ(X1 )(u) − Φ(X2 )(u)kdu ≤
0
Z t
k2 ukX1 − X2 k∞ du =
0
k 2 t2
kX1 − X2 k∞ ≤
2
k 2 a2
kX1 − X2 k∞ .
2
6
Par récurrence, on a:
n n
∀ n ∈ N: kΦn (X1 ) − Φn (X2 )k∞ ≤ k n!a kX1 − X2 k∞ .
Il en résulte que pour n suffisamment grand, Φn est contractante.
Puisque F est complet, on en déduit de la Proposition 1.1.1 que
Φn et par suite Φ possède un point fixe unique. Ce point fixe
est l’unique solution dans F de l’équation X 0 (t) = f (t, X(t)) avec
X(0) = x0 .
Remarque 1.2.1
i) La solution X de l’équation différentielle X 0 (t) = f (t, X(t))
vérifiant X(0) = x0 , dépend continûment de x0 .
Le couplage de l’équation différentielle et de la condition initiale est
appelé problème de Cauchy associé.
Preuve
7
Existence:
Puisque f est continue, il existe c > 0 et R > 0 tels que f soit
bornée sur le produit [0 , c] × B(x0 , R). Supposons que f soit lips-
chitzienne par rapport à x (deuxième variable) sur ce produit.
Posons M = sup{kf (t, x)k / t ∈ [0, c] , kx − x0 k ≤ R}
On applique la Proposition 1.2.1 avec g(t, %) = M pour % ≤ R.
On prend h(0) = 0 et l’on a h(t) = M t; ce qui entraine
R R
h(t) ≤ R pour t ≤ M . On pose a = min{c , M } et
F = {X ∈ C([0 , a]; E) / kX(t) − x0 k ≤ M t}.
D’après la Proposition 1.2.1, l’équation différentielle du premier
ordre considérée admet une solution dans F.
Unicité:
Dans un premier temps montrons l’unicité sur l’intervalle I = [0 , α].
Soient X1 et X2 deux solutions définies sur [0 , c] telles que
X1 (0) = X2 (0) = x0 .
Soient R0 et c0 tels que sur le produit [0 , c0 ] × B(x0 , R0 ), f soit
localement lipschitzienne par rapport à x et bornée.
Soit α = inf{c, c0 }.
On applique la Proposition 1.2.1, avec , pour % ≤ R0 :
g(t, %) = M = sup{kf R(t, x)k / t ∈ [0 , α], kx − x0 k ≤ R0 }.
t
On a kX1 (t) − x0 k ≤ 0 kf (t, X1 (u)kdu.
D’où X1 ∈ F = {X ∈ C([0 , α]; E) / kX(t) − x0 k ≤ M t}.
De même X2 ∈ F.
D’après la Proposition 1.2.1, F ne contient qu’une seule solution.
Par conséquent X1 = X2 sur [0 , α].
Considérons maintenant un intervalle quelconque I contenant t0 , et
soient X1 et X2 deux solutions définies sur I telles que
X1 (t0 ) = X2 (t0 ).
D’après ce qui précède l’ensemble A = {t ∈ I / X1 (t) = X2 (t)} est
un ouvert de I. Puisque X1 et X2 sont continues, A est également
fermé. L’intervalle I étant connexe et A non vide (car t0 ∈ A), il
en résulte que A = I.
Remarques 1.2.2
8
i) Si E est de dimension finie, il est possible de démontrer l’existence
(mais pas l’unicité) de solutions locales de l’équation différentielle
vérifiant la condition de Cauchy donnée, sous la seule condition de
continuité sur f ; c’est-à-dire sans condition de Lipschitz: c’est le
théorème de Cauchy-Peano que nous aborderons à la fin de cette
section.
Preuve
9
Nous savons que sous les hypothèses du théorème de Cauchy, il y a
unicité globale.
Soient (I1 , X1 ) et (I2 , X2 ) deux solutions maximales du problème de
Cauchy X 0 (t) = f (t, X(t)) , X(t0 ) = x0 .
Alors X1 et X2 coincident sur I1 ∩ I2 . On peut alors fabriquer une
solution X3 sur I1 ∪ I2 dont les restrictions à I1 et I2 coincident avec
X1 et X2 respectivement. Cette solution contredit la maximalité de
(I1 , X1 ) et (I2 , X2 ) si I1 ou I2 est strictement inclus dans I1 ∪ I2 .
On a alors I1 = I2 = I1 ∪ I2 .
Considérons maintenant l’ensemble P de toutes solutions du problème
de Cauchy. Notons P = {(Ik , Xk ) ; k ∈ A}. L’ensemble P n’est S pas
vide d’après le théorème de Cauchy-Lipschitz. Posons J = k∈A Ik .
Pour tout t ∈ J, il existe k ∈ A tel que t ∈ Ik .
En posant Y (t) = Xk (t), on définit grâce à l’unicité de la solution
dans le théorème de Cauchy-Lipschitz, une application de J dans
E qui est solution du problème de Cauchy
X 0 (t) = f (t, X(t)) , X(t0 ) = x0 .
La solution (J, Y ) est maximale par construction.
10
Preuve
Supposons par l’absurde qu’il existe un compact K ⊂ V tel que,
pour tout α ≤ γ < β, X(]γ, β[) ∩ K 6= ∅; et soit tγ ∈]γ, β[ tel que
X(tγ ) ∈ K.
On peut obtenir une suite (tn )n convergeant vers β telle que, pour
tout n, X(tn ) ∈ K. Par compacité, quitte à en extraire une sous-
suite, la suite X(tn )n converge vers x1 ∈ K.
On peut trouver un intervalle J ⊂ I avec β ∈ J et une boule
B(x1 , r) de centre x1 et de rayon r contenue dans V tels que f soit
lipchitzienne de rapport k sur J × B(x1 , r) et bornée par une con-
stante M sur J × B(x1 , r).
r 1
Soit µ < inf( 2M , k ) tel que ]β − 2µ, β + 2µ[⊂ J.
Il existe un entier n tel que tn ∈]β − µ2 , β[ et kX(tn ) − x1 k < 2r .
Comme B(X(tn ), 2r ) ⊂ B(x1 , r), f est k-lipschitzienne sur
J × B(X(tn ), 2r ) et bornée par M sur J × B(X(tn ), 2r ).
Alors d’après la Proposition 1.2.1, il existe une solution X̃ du problème
de Cauchy X̃ 0 = f (t, X̃) avec X̃(tn ) = X(tn ) définie sur
]tn − µ, tn + µ[⊂]β − 2µ, β + 2µ[⊂ J. Cette solution X̃ coincide avec
X au point tn et même sur ]tn − µ, β[.
Elle se raccorde donc à X et permet de définir un prolongement de
X à droite de β puisque tn + µ > β − 2µ + µ > β.
D’où la contradiction car la solution (]α, β[, X) est maximale.
11
où k est une constante réelle donnée et t0 ∈ I. Alors
Z t
∀ t ≥ t0 , φ(t) ≤ ψ(t) + k ψ(s)ek(t−s) ds .
t0
Preuve Rt
Notons θ(t) = ( t0 φ(s) ds) e−kt . Alors on a:
θ0 (t) = φ(t) e−kt −kθ(t) ≤ ψ(t) e−kt par hypothèse.R
t
En intégrant entre t0 et t on obtient alors θ(t) ≤ t0 ψ(s) e−ks ds.
Ce qui combiné à l’hypothèse φ(t) ≤ ψ(t) + kθ(t) ekt donne le
résultat.
Théorème 1.2.2
Soient I ⊂ R un intervalle et f : I × E −→ E une application
continue.
On suppose que f est localement lipchitzienne en sa seconde va-
riable et que, pour tout intervalle borné J ⊂ I, il existe deux réels
positifs A et B tels que:
∀ (t, x) ∈ I ⊂ R , kf (t, x)k ≤ Akxk + B .
Alors toute solution maximale de l’équation différentielle
X 0 (t) = f (t, X(t)) est définie sur I tout entier.
Preuve
Si une solution maximale X est définie sur un intervalle J stricte-
ment inclus dans I, le théorème des bouts entraine que kX(t)k tend
vers +∞ au voisinage d’une des extrémités de J, par exemple celle
de droite α = sup J < sup I.
Mais pour tout t ∈]t0 , α[,
Z t
kX(t)k = kX(t0 ) + f (s, X(s)) dsk
t0
Z t
≤ kX(t0 )k + (AkX(s)k + B) ds
t0
Z t
≤ kX(t0 )k + B(t − t0 ) + A kX(s)k ds .
t0
12
Par suite, d’après le lemme de Gronwall, on a
Z t
kX(t)k ≤ kX(t0 )k + B(t − t0 ) + A [kX(t0 )k + B(s − t0 )]eA(t−s) ds ,
t0
Lemme 1.2.1
Soient F un espace vectoriel normé, [a, b] un intervalle fermé de R,
f : [a, b] −→ F et g : [a, b] −→ R deux applications continues sur
[a, b].
On suppose que f et g possèdent en tout point x ∈ [a, b] , des
dérivées à droite fd0 (x) et gd0 (x) vérifiant kfd0 (x)k ≤ gd0 (x).
Alors on a:
kf (b) − f (a)k ≤ g(b) − g(a) .
Preuve
Soit un réel ε > 0. Posons
Aε = {x ∈ [a, b] / ∀ z ∈ [a, x], kf (z)−f (a)k ≤ g(z)−g(a)+ε(z−a)}.
D’après sa définition, Aε est un intervalle de R contenant a et con-
tenu dans [a, b]. Les applications f et g étant continues, Aε est
fermé. Il contient donc sa borne supérieure c, qui est aussi son
extrémité droite. Il s’agit de montrer que c = b.
On a manifestement c ≤ b. Supposons c < b.
Nous avons pour tout x ∈ [a, c],
kf (x) − f (a)k ≤ g(x) − g(a) + ε(x − a).
D’autre part, d’après la définition de la dérivée à droite d’une ap-
plication,
f (x) − f (c) g(x) − g(c)
k lim k ≤ lim .
x→c,x>c x−c x→c,x>c x−c
13
Il existe donc η > 0 tel que pour tout x ∈]c, c + η[⊂ [a, b] (on prend
η ≤ b − c),
f (x) − f (c) g(x) − g(c)
k k≤ +ε.
x−c x−c
ce qui revient à: kf (x) − f (c)k ≤ g(x) − g(c) + ε(x − c) .
Il en résulte que pour tout x ∈]c, c + η[,
kf (x) − f (a)k ≤ kf (x) − f (c)k + kf (c) − f (a)k
≤ g(x) − g(c) + ε(x − c) + g(c) − g(a)
+ ε(c − a)
= g(x) − g(a) + ε(x − a)
Par conséquent l’intervalle ]c, c + η[ est contenu dans Aε ; ce qui est
absurde car c = sup Aε . On a donc c = b.
Il s’ensuit que kf (b) − f (a)k ≤ g(b) − g(a) + ε(b − c).
Cette inégalité étant vraie pour tout ε > 0, on en déduit que
kf (b) − f (a)k ≤ g(b) − g(a).
Preuve
Puisque f est continue, donc bornée sur un voisinage compact de
(t0 , x0 ), on restreindre n’importe quel voisinage compacte contenu
dans U de ce point en un tonneau T vérifiant la condition énoncée.
Considérons donc T =]t0 − α, t0 + α[×B(x0 , r) et soit ε > 0.
14
L’application f est uniformément continue sur
T̄ = [t0 − α, t0 + α] × B̄(x0 , r); c’est-à-dire qu’il existe η > 0, tel que
si |s − t| < η et kx − x0 k < η alors kF (s, x) − F (t, x0 )k < ε.
Nous allons construire une application φε sur [t0 , t0 + α], le cas de
l’autre moitié se traitant de la même manière.
Soit t0 < t1 < · · · < tN = t0 + α une partition de [t0 − α, t0 + α] de
pas h = Nα < inf(η, Mη ).
Posons y0 = x0 et, pour 0 ≤ p ≤ N − 1, yp+1 = yp + hf (tp , yp ).
On voit que kyp+1 − yp k ≤ hM < η.
Définissons sur [t0 , t0 + α[ l’application φε comme affine sur chaque
[tp , tp+1 [, continue, dérivable à droite et telle que φε (tp ) = yp .
Pour t ∈ [tp , tp+1 [, la dérivée à droite est
φ (t )−φ (t )
φ0ε,d (t) = ε p+1h ε p = f (tp , yp ).
Ainsi en utilisant la continuité uniforme de f , on a
kφ0ε,d (t) − f (t, φε (t)k = kf (tp , yp ) − f (t, φε (t)k < ε .
L’inégalité obtenue est vraie pour tout t ∈ [t0 , t0 + α[. On étend
ensuite cette construction sur tout l’intervalle ]t0 − α, t0 + α[.
Posons ε = n1 avec n ∈ N∗ et notons φn = φ n1 .
Puisque kyp − y0 k ≤ phM ≤ N hM = αM < r, les applications φn
sont définies sur ]t0 − α, t0 + α[ à valeurs dans B(x0 , r).
Notons que la suite (φn )n est équibornée.
Par ailleurs nous avons
1
kφn,d (t)k ≤ kφ0n,d (t) − f (t, φε (t)k + kf (t, φε (t)k ≤ + M ≤ 1 + M .
n
Il en résulte d’après le Lemme 1.2.1 ci-dessus que, pour tous
s, t ∈]t0 − α, t0 + α[ et tout n ∈ N∗ ,
kφn (s) − φn (t)k ≤ (M + 1)|s − t| .
Ce qui entraine que la suite (φn )n est aussi équicontinue.
Il s’en suit d’après le théorème d’Ascoli qu’il existe une sous-suite
(φnk )k de (φn )n qui converge Runiformément, disons vers φ∞ .
t
Posons ψn (t) = φn (t) − x0 − t0 f (s, φn (s))ds. On a
0 1
∀ t ∈]t0 − α, t0 + α[ , kψn,d (t)k = kφ0n,d (t) − f (t, φn (t))k ≤ .
n
15
D’après l’inégalité des accroissements finis, il s’en suit que
Z t
2α
kφnk (t) − x0 − f (s, φnk (s))dsk = kψnk (t) − ψnk (t0 )k ≤ .
t0 nk
En passant à la limite sur k, on obtient:
Z t
∀ t ∈]t0 − α, t0 + α[ , φ∞ (t) = x0 − f (s, φ∞ (s))ds ,
t0
Preuve
Comme nous l’avions fait remarqué, toute solution X est nécessai-
rement de classe C 1 . Supposons par récurrence que si f est de classe
C m−1 , alors toute solution X est de classe C m .
Soit f de classe C m et X une solution de l’équation différentielle.
Alors d’après l’hypothèse de récurrence, X est de classe C m .
Mais alors d’après le théorème des fonctions composées, l’application
X 0 : t 7−→ f (t, X(t)) est de classe C m .
Ce qui prouve que X est de classe C m+1
Remarque 1.3.1
Les dérivées successives de la solution X s’obtiennent par applica-
tion du théorème des fonctions composées.
16
Par exemple
∂f ∂f
X 00 (t) = (t, X(t)) + (t, X(t)).X 0 (t)
∂t ∂x
∂f ∂f
= (t, X(t)) + (t, X(t)).f (t, X(t))
∂t ∂x
Pour le point initial t0 , la seule connaissance de x0 = X(t0 ) permet
de calculer les dérivées successives de X en t0 , sans avoir besoin de
résoudre l’équation.
Ainsi, on a: X(t0 ) = x0 ; X 0 (t0 ) = f (t0 , x0 );
X 00 (t0 ) = ∂f ∂f
∂t (t0 , x0 ) + ∂x (t0 , X0 ).f (t0 , x0 ) , etc...
Cette observation est la source de nombreuses méthodes de résolu-
tion, valables dans les cas où on peut à l’avance affirmer que la
solution, non seulement a des dérivées successives de tous les ordres,
mais encore est représentée, au voisinage de t0 , par son développement
de Taylor.
Corollaire 1.3.1
Si f est de classe C ∞ , alors toute solution de l’équation différentielle
X 0 (t) = f (t, X(t)) est de classe C ∞ .
17
On suppose que les applications: λ ∈ P 7−→ t0 (λ) ∈ I et
λ ∈ P 7−→ x0 (λ) ∈ E sont continues.
Soit X : I × P −→ E l’unique solution de l’équation différentielle
X 0 = f (t, X, λ), avec X(t0 , λ) = x0 (λ).
Alors X(t, λ) converge vers X(t, λ0 ) uniformément sur tout compact
de I lorsque λ tend vers λ0 .
Preuve
Notons X(. , λ) la solution de l’équation différentielle (π) corres-
pondant à la condition de Cauchy (t0 (λ) , x0 (λ)).
On a (cf. preuve de Rla Proposition 1.2.1):
t
X(t, λ0 ) = x0 (λ0 ) + t0 (λ0 ) f (u, X(u, λ0 , λ0 ) du et
Rt
X(t, λ) = x0 (λ) + t0 (λ) f (u, X(u, λ, λ) du.
Posons g(t) = X(t, λ) − X(t, λ0 ). Alors:
Z t
g(t) = x0 (λ) − x0 (λ0 ) + f (u, X(u, λ), λ) du
t0 (λ)
Z t
− f (u, X(u, λ0 ), λ0 ) du
t0 (λ0 )
Z t0 (λ)
= x0 (λ) − x0 (λ0 ) − f (u, X(u, λ0 ), λ0 ) du
t0 (λ0 )
Z t
+ [f (u, X(u, λ0 ) + g(u), λ) − f (u, X(u, λ0 ), λ0 )] du .
t0 (λ)
R t (λ)
Posons: z0 = x0 (λ) − x0 (λ0 ) − t00(λ0 ) f (u, X(u, λ0 ), λ0 ) du et
N (t, x) = f (t, X(t, λ0 ) + x, λ) − f (t, X(t, λ0 ), λ0 ).
L’application N est à valeurs dans E, continue et lipschitzienne par
rapport à la deuxième variable, puisque:
kN (t, x1 ) − N (t, x2 )k = kf (t, X(t, λ0 ) + x1 , λ)
− f (t, X(t, λ0 ) + x2 , λ)k
≤ kkx1 − x2 k .
Rt
L’ application g vérifie l’égalité: g(t) = z0 + t0 (λ) N (u, g(u)) du.
18
On en déduit que g est la solution de l’équation différentielle
X 0 (t) = N (t, X(t)) telle g(t0 ) = z0 . De plus, on a N (t, 0) = 0.
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, on obtient que
R t (λ)
kg(t)k ≤ ek|t−t0 (λ0 )| [kx0 (λ)−x0 (λ0 )k+ t00(λ0 ) kf (u, X(u, λ0 ), λ0 )k du ].
Soit:
D’où le résultat.
Remarque 1.3.2
En supposant que f est seulement localement lipschitzienne par rap-
port à la deuxième variable, le résultat n’est plus vrai sur tout com-
pact de I, mais seulement sur un certain compact (cf. [L. Schwarz]).
19
Dans le cas où E est de dimension finie n (soit E = Rn ), on dit que
p intégrales premières (numériques) dérivables, notées H 1 , · · · , H p ,
sont indépendantes, si pour chaque t fixé, l’application:
x 7−→ (H 1 (t, x), · · · , H p (t, x)) est une submersion.
Proposition 1.4.1
On suppose les conditions d’existence et d’unicité de Cauchy-Lipschitz
vérifiées pour la condition initiale (t0 , x0 ) ∈ U .
On suppose de plus que E est de dimension finie n.
Alors il existe un voisinage de (t0 , x0 ) dans lequel sont définies
n intégrales premières indépendantes et il n’y a alors pas d’autre
intégrale première indépendante de celles-là.
Preuve
Puisque E est de dimension finie n, choisissons une base de E.
Soit X la solution correspondant à la condition initiale (t0 , x0 ).
Fixons une fois pour toute t0 et faisons varier x0 . Alors on peut
considérer X comme fonction t et de x0 .
L’équation x = X(t, x0 ) peut être en général résolue par rapport à
x0 , au moins localement, sous la forme x0 = h(t, x); en effet, h(t, x)
est la valeur, au point t0 , de la solution de l’équation différentielle
qui, au point t, prend la valeur x.
Alors chacune des composantes H1 , H2 , · · · , Hn , de la fonction h
ainsi trouvée est evidemment une intégrale première.
Par ailleurs ces intégrales premières sont n fonctions scalaires indépen-
dantes de t, x1 , · · · , xn ; en effet, elles peuvent prendre des valeurs
arbitrairement données à l’avance, puisqu’au point t0 on peut fixer
arbitrairement la valeur initiale x0 .
Il n’y a d’ailleurs pas d’autre intégrale première indépendante de
celle-là, car, si l’on connait les valeurs de H1 , · · · , Hn , alors on con-
nait x0 , et la solution de l’équation est connue.
Remarque 1.4.1
i) Le résultat de la Proposition 1.4.1 est local et non global.
20
L’existence d’intégrales premières globales (i.e. définie sur tout
l’ouvert U ) n’est, en général, pas garantie et reste une question
difficile de l’étude des équations différentielles.
21
L’équation (∗) est alors appelée équation homogène associée à l’équation
(∗∗).
Théorème 1.5.1
Soit (t0 , x0 ) ∈ I × E. Si l’application : t 7−→ A(t) est continue
de I dans L(E), alors l’équation différentielle linéaire sans second
membre (∗) admet une unique solution définie sur I et telle que
X(t0 ) = x0 .
Preuve
Supposons d’abord I = [0 , a], a > 0 et t0 = 0.
Posons f (t, x) = A(t)(x) et k = sup{kA(t)k / t ∈ [0 , a]}.
On a: kf (t, x1 ) − f (t, x2 )k ≤ kkx1 − x2 k , ∀ t ∈ [0 , a].
On obtient donc l’existence de solutions en appliquant Proposition
1.2.1 avec R = +∞ , g(t, %) = k% et h(t) = h(0) ekt .
Si kx0 k ≤ h(0), alors il existe une et une seule solution X dans
C([0 , a]; E) qui vérifie de plus: kX(t)k ≤ h(0) ekt , ∀ t ∈ [0 , a].
Pour t0 quelconque fixé, on déduit de ce qui précède que, sur tout
intervalle J inclus dans I et contenant t0 , l’équation différentielle
admet une solution unique X vérifiant X(t0 ) = x0 .
Par conséquent la solution maximale est définie sur I tout entier.
Remarque 1.5.1
L’application qui à toute solution X sur I associe X(t0 ) est linéaire
et bijective. Par conséquent on peut énoncer que:
Corollaire 1.5.1
i) L’ensemble des solutions d’une équation différentielle linéaire dans
E est un espace vectoriel algébriquement isomorphe à E.
22
1.6 Résolvante d’une équation différentielle linéaire
Définition 1.6.1
On appelle résolvante de l’équation différentielle linéaire (∗), l’application
R : I × I −→ L(E) telle que, pour toute solution X de (∗),
Propriétés 1.6.1
i) R(t3 , t2 ) ◦ R(t2 , t1 ) = R(t3 , t1 ) , ∀ t1 , t2 , t3 ∈ I
ii) R(t, t) = idE , ∀ t ∈ I
iii) R(t2 , t1 ) = (R(t1 , t2 ))−1 , ∀ t1 , t2 ∈ I .
Preuve
Les relations ii) et iii) découlent directement de la définition.
Pour montrer i) il suffit de remarquer que pour toute solution X de
l’équation différentielle (∗), on a:
X(t3 ) = R(t3 , t2 )X(t2 ) = R(t3 , t2 )R(t2 , t1 )X(t1 ) et
X(t3 ) = R(t3 , t1 )X(t1 ), et utiliser ensuite le fait que X(t1 ) est arbi-
traire.
Proposition 1.6.1
Soit θ ∈ I fixé. La résolvante de (∗) est l’unique solution R de
l’équation différentielle sur I à valeurs dans L(E):
∂
R(t, θ) = A(t) ◦ R(t, θ) , avec R(θ, θ) = idE .
∂t
Preuve
∂
Considérons l’équation différentielle: ∂t R(t, θ) = A(t) ◦ R(t, θ).
Elle est une équation différentielle linéaire à valeurs dans L(E).
De plus on a: kΦ(t)k = kA(t)k et aussi
kΦ(t1 ) − Φ(t2 )k = kA(t1 ) − A(t2 )k,
où Φ : U ∈ L(E) 7−→ A(t) ◦ U ∈ L(E) .
23
D’après le théorème de Cauchy-Lipschitz, l’équation différentielle
considérée ci-dessus admet une solution unique R vérifiant
R(θ, θ) = idE . Pour X(θ) ∈ E, posons X(t) = R(t, θ)X(θ).
Alors: X 0 (t) = ∂t
∂
R(t, θ)X(θ) = A(t)R(t, θ) = A(t)X(t).
La solution R(t, θ) de l’équation différentielle considérée est donc
bien la valeur en (t, θ) de la résolvante de l’équation (∗).
Remarque 1.6.1
1) Si l’application R : (t, θ) 7−→ R(t, θ) est dérivable par rapport à
t, on peut obtenir plus simplement le résultat précédent.
On dérive par rapport à t la relation: X(t) = R(t, θ)X(θ) .
On obtient: X 0 (t) = ∂t
∂
R(t, θ)X(θ).
0
Par ailleurs X (t) = A(t)X(t) = A(t) ◦ R(t, θ)X(θ).
Puisque X(θ) est arbitraire, on en déduit:
∂
R(t, θ) = A(t) ◦ R(t, θ) .
∂t
∂ ∂ ∂
R(t, θ) = (R(θ, t))−1 = ( R(θ, t))−1 = (R(θ, t))−1 ◦ A(θ)−1 .
∂θ ∂θ ∂t
Proposition 1.6.2
Considérons l’équation différentielle linéaire (∗).
Si pour tous t, u ∈ I, A(t)A(u) = A(u)A(t), alors la résolvante de
(∗) s’écrit: R t
A(s) ds
R(t, t0 ) = e t0
.
24
Preuve Rt
A(s) ds
Posons M (t) = e t0 ∈ L(E). Rt
L’hypothèse de commutativité sur A entraine que t12 A(s) ds et
R t4
t3 A(s) ds commutent pour tous t1 , t2 , t3 , t4 ∈ I. Par suite:
R t+h
Rt
( t A(s) ds+ e t A(s) ds )
R t+h
M (t + h) = Re 0 = M (t) e t A(s) ds .
t+h
Or on a: e t A(s) ds = hA(t) + hε(t) et en utilisant le dévelop-
pement en série de l’exponentielle, on obtient:
M (t + h) = (id +hA(t) + hε(t))M (t) = M (t) + hA(t)M (t) + hε1 (t).
On en déduit que M est dérivale en tout point t ∈ I et que
M 0 (t) = A(t)M (t). Par conséquent M vérifie l’équation caractéristique
de la résolvante et est donc la résolvante de (∗).
Exemple 1.6.1
Soient M et N deux matrices qui commutent.
Posons A(t) = f (t)M +g(t)N , où f et g sont des fonctions scalaires.
Alors la résolvante de l’équation X 0 (t) = A(t)X(t) s’écrit:
Rt Rt Rt Rt
(M f (s) ds+N g(s) ds) ( f (s) ds)M ( t g(s) ds)N
R(t, t0 ) = e t0 t0
= e t0
e 0 .
Théorème 1.6.1
Considérons l’équation (∗∗): X 0 (t) = A(t)X(t) + B(t) et soit
(t0 , x0 ) ∈ I × E.
Si l’application : t 7−→ A(t) est continue de I dans L(E), alors
l’équation différentielle (∗∗) admet une unique solution X définie
sur I et telle que X(t0 ) = x0 . Cette solution est donnée par:
Z t
X(t) = R(t, t0 )x0 + R(t, u)B(u) du .
t0
25
Preuve
Concernant l’existence et l’unicité de la solution, la démonstration
est la même que celle de l’équation différentielle linéaire sans second
membre (∗).
Pour obtenir la forme de la solution, on utilise la méthode de la
variation de la constante déja connue dans le cas où E = R.
On pose X(t) = R(t, t0 )Y (t), où R est la résolvante de l’équation
homogène (∗) associée à (∗∗).
On a alors: X 0 (t) = ∂t ∂
R(t, t0 )Y (t) + R(t, t0 )Y 0 (t).
Soit: X 0 (t) = A(t)R(t, t0 )Y (t) + R(t, t0 )Y 0 (t).
En reportant dans l’équation différentielle (∗∗), on obtient:
R(t, t0 )Y 0 (t) = B(t). Soit: Y 0 (t) = R(t0 , t)B(t).
La conditionRinitiale étant Y (t0 ) = x0 , on en déduit:
t
Y (t) = x0 + t0 R(t0 , u)B(u) du.
En revenant à X, on a:
Z t
X(t) = R(t, t0 )x0 + R(t, t0 ) R(t0 , u)B(u) du
t0
Z t
= R(t, t0 )x0 + R(t, t0 )R(t0 , u)B(u) du
t0
Z t
= R(t, t0 )x0 + R(t, u)B(u) du
t0
Remarque 1.6.2
D’après le théorème précédent, la solution sur I de l’équation différen-
tielle linéaire sans second membre (∗) vérifiant la condition de Cauchy
(t0 , x0 ) s’écrit:
X(t) = R(t, t0 )x0 .
Il en résulte que si X est une solution sur I de (∗) vérifiant
X(t0 ) = 0, alors on a X(t) = 0 , ∀ t ∈ I.
26
Corollaire 1.6.1
L’ensemble des solutions d’une équation différentielle linéaire avec
second membre sur E est un espace affine dont l’espace vectoriel
associé est isomorphe à E.
où les rα désignent les valeurs propres de A et où Pi,α est un polynôme
non entièrement arbitraire de dégré inférieur à sα − 1, où sα est
l’ordre de multiplicité de rα .
Le polynôme Pi,α peut être calculé par la méthode des coefficients
indéterminés.
27
où les rα sont les racines de l’équation caractéristique
28
Chapter 2
Equations différentielles
particulières
29
Une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe une fonction
f : R2 −→ R vérifiant les relations (∗) est donnée par le résultat
suivant:
Preuve
La condition est nécessaire à cause du théorème se Schwarz.
Réciproquement supposons que la condition est satisfaite par les
fonctions a et b et soit (t0 , y0 ) ∈ U . Posons:
Z t Z y
f (t, y) = a(s, y0 )ds + b(t, z)dz .
t0 y0
Exemple 2.1.1
Considérons l’équation
A(t) = B(y) .
y(t) = B −1 (A(t)) .
a(t)c(y) − b(y)d(t)y 0 = 0 ,
31
Exemple 2.2.1
Considérons l’équation différentielle
y 0 = ay − by 2 ,
32
Exemples 2.3.1
Soit à résoudre l’équation différentielle
0 y(t) y 2 (t)
y (t) = + 2 .
t t
Soit: y 0 (t) = f ( y(t) 2
t ) où f est la fonction définie par f (x) = x + x .
Il s’agit donc d’une équation homogène.
Posons z(t) = y(t) t . L’équation (∗) est alors équivalente à:
0 z 2 (t)
z (t) = ;
t
dont la résolution donne
1
z(t) = −
ln t + C
Par suite on a
t
y(t) = − ,
ln t + C
où C est une constante telle que ln t + C 6= 0.
33
Théorème 2.4.1
Si les fonctions a et b sont continues sur I, l’équation (E) a pour
solutions les fonctions y définies sur I qui sont de la forme y = u+z,
où u est une solution particulière de (E) et z est une solution de
l’équation homogène associée
z 0 = a(t)z (H)
z(t) = λeA(t) , ∀ t ∈ I ,
Preuve
On vérifie aisément que la fonction u définie ci-dessus est solution
de l’équation (E).
Il s’en suit que si y est solution de (E) alors y − u est solution de
l’équation homogène (H).
L’équation homogène (H) admet la solution nulle; ce qui correspond
au cas λ = 0. Considérons une solution z de (H) non identiquement
nulle; ce qui par continuité entraine l’existence d’un sous-intervalle
J de I sur lequel z ne s’annule pas, et où l’équation (H) s’écrit
z0
= a(t) .
z
Soit: z(t) = keA(t) , avec k > 0 .
Choisissons J le plus grand possible. Si J 6= I alors z s’annule en
la borne droite ou gauche de J, car sinon J pourrait être prolongé.
L’expression de la solution sur J montre en passant à la limite à
34
gauche ou à droite en l’extrémité de J qu’une telle annulation est
impossible. On en déduit que I = J et donc que z a un signe cons-
tant sur I. On a donc comme solution non identiqquement nulle de
(H), z(t) = εk eA(t) avec ε2 = 1. En posant λ = εk et en tenant
compte de la solution nulle on obtient le résutat.
Interprêtation économique
Nous donnons ici une interprêtation économique de l’équation différentielle
étudiée ci-dessus en termes de gestion d’un compte en banque.
Le problème de Cauchy
35
2.5 Equations de Bernoulli
Une équation différentielle est dite de Bernoulli si elle peut se mettre
sous la forme
Exemples 2.5.1
1. Considérons l’équation différentielle:
z(t) ln t
z 0 (t) − =− .
t t
Ce qui donne
z(t) = kt+ln t+1 , où k est une constante telle que kt+ln t+1 6= 0 .
Par suite
1
y(t) = .
kt + ln t + 1
37
Soit u une solution particulière de (∗). Posons
z =y−u.
On a
z 0 (t) + (2b(t)u(t) + a(t))z(t) + b(t)z 2 (t) = 0 ,
qui est un cas particulier d’équation de Bernoulli dont la résolution
permet d’obtenir z et par suite y = z + u.
Exemple 2.6.1
Soit à résoudre l’équation différentielle:
y(t) 1
y 0 (t) + − y 2 (t) = − 2 , t > 0 (∗).
t t
La fonction u telle que u(t) = 1t est une solution particulière de (∗).
Posons dons z(t) = y(t) − 1t . On obtient
1
z 0 (t) − z(t) − z 2 = 0 ,
t
qui est une équation de Bernoulli que l’on peut résoudre en suivant
la méthode indiquée au paragraphe précédent.
38
On a donc deux solutions:
p0 (t) = 0 ou t + f 0 (p) = 0 .
y(t) = Ct + f (C) .
Exemple 2.7.1
Considérons l’équation différentielle:
y = ty 0 − y 03 .
(t − 3p2 )p0 = 0 .
Ce qui donne
p0 = 0 ou t − 3p2 = 0 .
Les solutions de l’équation sont alors:
ou
t = 3p2 et y = 2p3 .
En éliminant le paramètre p entre t et y on a:
r
2t t
y=± .
3 3
39
2.8 Equations de Lagrange
C’est une généralisation des équations de Clairaut. Une équation
différentielle est dite de Lagrange si elle est de forme:
y + tf (y 0 ) + φ(y 0 ) = 0 (∗).
Posons p = y 0 et différentions (∗), on obtient
p + f (p) + p0 (tf 0 (p) + φ0 (p)) = 0 ,
que l’on peut intégrer en prenant t comme fonction et p comme
variable; c’est-à-dire t = F (p). Alors on a
dy = pdt = pF 0 (p)dp
Par suite Z
y(p) = pF 0 (p)dp .
On exprime ainsi la variable t et la fonction inconnue y en fonction
d’un paramètre p.
Exemple 2.8.1
Soit à résoudre l’équation différentielle
ty 0 (t) + y = y 03 (∗)
En posant p = y 0 et en différentiant, on a
2p + tp0 (t) = 3p2 p0 (t)
Soit, en remarquant que p0 (t) = 1
t0 (p) ,
40
Chapter 3
3.1 Généralités
Soit f une application de classe C 1 d’un ouvert U de Rd dans Rd .
Nous nous intéressons dans cette partie aux équations de la forme
y 0 = f (y) (E),
appelées systèmes autonmes, où l’inconnue y est une application
définie d’un intervalle ouvert de R à valeurs dans U .
Si y :]α, β[−→ U est une solution de (E) alors, pour tout réel θ,
l’application ỹ :]α − θ, β − θ[−→ U définie par ỹ(t) = y(t + θ) est
également solution de (E). On peu donc librement changer d’origine
des temps sans changer la nature de l’équation.
D’après le théorème de Cauchy, on a:
Proposition 3.1.1
Pour tous t0 ∈ R et y0 ∈ U , il existe une unique solution maximale
au problème de Cauchy associé:
y 0 = f (y) ; y(t0 ) = y0 .
L’ensemble-image y(]α, β[) d’une solution maximale y définie sur
]α, β[ est appelé une orbite. Il est à noter que tout point y0 ∈ U
appartient à une seule orbite, car si deux orbites y1 et y2 passent
par y0 avec y1 (t1 ) = y2 (t2 ) = y0 , alors y1 (t) = y2 (t + t2 − t1 ). Ce qui
implique que les deux ensemble-images coincident.
41
On appelle point d’équilibre du système autonome, tout point
q ∈ Rd telle que
f (q) = 0 .
Si l’équation (E) décrit un certain système physique, l’existence d’un
point d’équilibre q signifie que si on met le système dans l’état q, il
y reste indéfiniment.
Par exemple le système qui régit le mouvement d’un pendule est
donné par:
x0 = y et y 0 = − sin x .
Cette équation admet deux points d’équilibre (0, 0) et (π, 0). L’intuition
physique nous fait dire qu’il s’agit de deux équilibres différents: l’un
est stable et l’autre instable. Dans le cas de (0, 0) une petite per-
tubation entrainera un petit mouvement du pendule et c’est le con-
traire dans le cas de (π, 0).
Proposition 3.1.2
Soit y : I −→ U une solution maximale de (E) non injective; c’est-
à-dire telle qu’il existe t1 , t2 ∈ I, t2 > t1 avec y(t1 ) = y(t2 ).
Alors I = R et y est périodique de période t2 − t1 .
Preuve
Il suffit de remarquer que y et ỹ telle que ỹ(t) = y(t + t2 − t1 ) sont
deux solutions qui concident en t1 .
42
En particulier si U = Rd et β 6= +∞, alors limt→β ky(t)k = +∞.
Proposition 3.2.1
Soit f une application de classe C 1 d’un ouvert U de Rd dans Rd
telle que
hf (x) − f (y) , x − yi ≤ 0 , ∀ x, y ∈ Rd .
Alors les solutions maximales de l’équation différentielle (E) sont
définies sur R.
Preuve
Soit φ :]α, β[−→ U une solution maximale de (E).
Alors, pour tous s, t ∈]α, β[, on a
hφ(s) − φ(t) , φ0 (s) − φ0 (t)i ≤ 0 .
Il s’ensuit que, pour tout s fixé, l’application:
t 7−→ kφ(t+s)−φ(t)k2 est décroissante. En passant à la limite pour
s → 0, on en déduit que l’application t 7−→ kφ0 (t)k est décroissante.
Supposons β < +∞.
Puisque φ0 est bornée au voisinage à gauche de β, le critère de
Cauchy entraine que φ a une limite en β; ce qui contredit le théorème
des bouts.
43
Ce qui signifie que H est constante sur les orbites ou encore que
toute orbite est incluse dans une ligne de niveau de H.
44
toutes une partie réelle strictement négative.
On aimerait étendre ce critère aux systèmes nonlinéaires.
y 0 = f 0 (q)(y − q) + |y − q|ε(y) .
y 0 = f 0 (q)(y − q) (L)
Proposition 3.3.1
On suppose que toute valeur propre complexe de la matrice f 0 (q) a
une partie réelle strictement négative.
Alors il existe δ > 0 tel que, pour tout x0 ∈ B(x0 , δ) (boule ouverte
de centre x0 et de rayon δ), la solution y du problème de Cauchy
associé:
y 0 = f (y) ; y(t0 ) = y0 ,
vérifie
ky(t) − qk ≤ kx0 − qke−αt ,
où α est un réel strictement inférieur à toutes valeurs absolues des
parties réelles des valeurs propres complexes de f 0 (q).
En particulier y(t) tend vers q lorsque t tend vers +∞.
45
Avant de donner la preuve de la Proposition 3.3.1, nous allons prou-
ver le résultat suivant:
Lemme 3.3.1
Soit φ un endomorphism de Rd . On suppose que toute valeur propre
complexe λ de φ est telle que α < λ < β, où α et β sont deux réels.
Alors on a
αkxk2 ≤ hφ(x) , xi ≤ βkxk2 ,
où h. , .i désigne un produit scalaire sur Rd et k k sa norme associée.
Preuve
Soient deux réels α̃ et β̃ tels que pour toute valeur propre com-
plexe de φ on a: α < α̃ < λ < β̃ < β. Notons φ̃ l’endomorphisme
de Cd dont la matrice dans la base canonique de Cd est la même
que la matrice de φ dans la base canonique de Rd . Il existe une
base (c1 , · · · , cd ) de Cd dans laquelle la matrice de φ̃ est triangulaire
supérieure, disons avec des λ1 , · · · , λd sur la diagonale et des coeffi-
cients tij au-dessus.
Soit ε > 0. Posons pour tout k = 1, · · · , k, fk = rk ck , où r est
réel strictement positif choisi arbitrairement. On a alors, pour tout
j = 1, · · · , k,
X X
φ̃(fj ) = rj φ̃(cj ) = rj (λj cj + tij ci ) = λj fj + tij rj−i fi .
i<j i<j
46
Cette dernière somme qui comporte d(d−1)
2 termes est majorée en
module par ε d(d−1) 2
2 kxk car |sij | ≤ ε. On en déduit que
d(d − 1) d(d − 1)
(α̃ − ε )kxk2 ≤ Rehφ̃(x) , xi ≤ (β̃ − ε )kxk2 .
2 2
En choisissant ε assez petit tel que
α < α̃ − ε d(d−1)
2 < (β̃ − ε d(d−1)
2 ) < β, on a
hf 0 (0)(x) , xi ≤ −ηkxk2 , ∀ x ∈ Rd .
On sait que
Soit δ > 0 tel que, pour tout x ∈ B̄(0, δ) (boule fermée de centre 0
et de rayon δ), kε(x)k ≤ η − α. Alors pour tout x ∈ B̄(0, δ), on a
47
Notons K = {t > 0 / y(t) ∈ B̄(0, δ)} et θ = sup K.
La solution maximale y est bien définie jusqu’en θ grâce au théorème
des bouts. Pour t ∈]0, θ[, nous avons
d hy 0 (t) , y(t)i hf (y(t)) , y(t)i
ky(t)k = = ≤ −αky(t)k .
dt ky(t)k ky(t)k
Par suite
d d
[ky(t)keαt ] = [ ky(t)k + αky(t)k]eαt ≤ 0 .
dt dt
Il s’en suit que la fonction t 7−→ ky(t)k eαt est décroissante sur ]0, θ[.
On a alors, pour tout t ∈]0, θ[,
ky(t)keαt ≤ ky(0)k ≤ δ .
Ce qui entraine que la solution maximale reste dans la boule com-
pacte B̄(0, δ)}. Par conséquent elle est définie pour tout t ≥ 0;
c’est-à-dire que θ = +∞.
On conclut donc que, pour tout t ≥ 0, ky(t)k ≤ ky(0)ke−αt .
Définition 3.4.1
On dira qu’une fonction L : W ⊂ U −→ R définie sur un voisinage
W de q est une fonction de Lyapounov au voisinage de q si:
(i) L est de classe C 1 sur W .
48
(ii) L admet un unique minimum absolu en q.
(iii) ∀ x ∈ W , x 6= q , hL0 (x) , f (x)i < 0.
Nous avons le résultat suivant:
Proposition 3.4.1
On suppose qu’il existe une fonction de Lyapounov L : W −→ R
définie sur un voisinage W de q. Alors il existe un voisinage V de q
inclus dans W tel que, pour tout y0 ∈ V , la solution maximale du
problème de Cauchy associé y 0 = f (y), y(0) = x0 , vérifie
lim y(t) = q .
t→+∞
Preuve
Soient ε > 0 tel que B̄(q, ε) ⊂ W et w ∈ S(q, ε) le point de la sphère
de centre q et de rayon ε où la fonction de Lyapounov L atteind son
minimum sur B̄(q, ε).
D’après (ii) on a L(w) > L(q).
Notons V = {x ∈ B(q, ε) / L(x) < L(w)} et pour y0 ∈ V , con-
sidérons la solution maximale y définie sur l’ontervalle ouvert I du
problème de Cauchy y 0 = f (y), y(0) = y0 .
D’après (i) et (iii) on a, pour tout t ∈]0, γ[, avec
γ = sup{t ∈ I ; y(t) ∈ V },
d
[L(y(t))] = hL0 (y(t)) , y 0 (t)i = hL0 (y(t)) , f (y)i < 0 .
dt
Ce qui entraine que la fonction t 7−→ L(y(t)) est une fonction
décroissante sur ]0, γ[.
Par conséquent on a
49
Supposons que y(t) ne tende pas vers q lorsque t tend vers +∞.
Alors il existe une suite (tn )n strictement croissante telle que
inf n ky(tn ) − qk > 0.
Quitte à construire la suite (tn )n par récurrence, on peut supposer
que tn+1 − tn > 1 pour tout n.
Puisque pour tout n, y(tn ) ∈ B̄(q, ε), il existe une sous-suite (tnk )k
qui converge vers une limite p différente de q.
D’après un calcul précédent, on sait que L(y(tnk )) décroit et con-
verge donc vers une limite qui est L(p) car L est continue.
D’après (ii), L(p) 6= L(q).
Mais d’après le théorème des accroissements finis appliqué à la fonc-
tion t 7−→ L(y(t)), il existe ck ∈]tnk , tnk+ [ tel que
Le membre de gauche tendant vers 0, il s’en suit que hL0 (y(ck )) , f (y(ck ))i
tend aussi vers 0 car tnk+1 − tnk > 1.
Or par compacité la suite (y(ck ))k tend vers une limite p0 .
On a alors
hL0 (p0 ) , f (p0 )i = 0 .
D’après (iii), p0 = q. Par suite la limite de la fonction t 7−→ L(y(t))
est à la fois L(q) et L(p) avec L(q) 6= L(p); ce qui est absurde.
50
Chapter 4
Modélisation et applications
N (t) = N (0)e(α−β)t
51
limité, mais il se prête mal à des prévisions à long terme, car ce
modèle ne prend pas en compte les contraintes que le milieu de vie
impose à la population. Par exemple les quantités de nourriture et
d’espace influencent forcément d’une certaine manière l’évolution
d’une population.
La faiblesse du modèle de Malthus amena Verhulst en 1836 à con-
sidérer un modèle qui s’écrit:
dN (t) N (t)
= rN (t)(1 − ),
dt K
où K est une constante d’équilibre relative au milieu de vie da la
population cnsidérée.
Il y a d’autres modèles tels que l’équation différentielle:
dN (t) N (t) AN 2 (t)
= rN (t)(1 − )− 2 ,
dt K A + N 2 (t)
2
dans lequel le terme AAN (t)
2 +N 2 (t) est un terme de prédation liée à la
52
cohabite avec une population de prédateurs de concentration instan-
tannée P , un modèle simplifié de leur évolution s’écrit:
dN
dt = N (a − bP ) ,
dP
dt = P (cN − d)
où a est le taux de natalités des proies et b le taux de mortalité des
prédateurs, tandis que b et c sont des constantes empiriques (sup-
posées positives) relatives à l’interaction entre proies et prédateurs.
On peut également considérer des modèles nonlinéaires du type:
dN
dt = N F (N, P ) ,
dP
dt = P G(N, P )
4.3 La radioactivité du C 14
Le carbone existe dans la nature sous deux formes: le carbone C812
très majoritaire et le C614 présent en infime proportion. Ce dernier se
forme dans la haute atmosphère par des chocs entre neutrons haute
énergie venus de l’espace et azote N714 . Ces atomes de C614 se combi-
nent à l’oxygène pour former du dioxyde de carbone qui est respiré
par les animaux et assimilé par les plantes via la photosynthèse.
Le carbone C614 peut se désintégrer en donnant de l’azote, mais
comme sa formation en haute atmosphère est connue, la proportion
de carbone C614 dans l’atmosphère ou dans les êtres vivants est main-
tenue constante par les échanges avec le milieu. Cette proportion
de C614 dans le carbone des êtres vivants est bien connue. Lorsque
un échantillon animal ou végétal meurt la quantité de C614 qu’il con-
tient commence à décroı̂tre au fur et à mesure des désintégration
de ses atomes. Si nous notons N (t) la quantité de C614 que contient
l’échantillon à la date t comptée à partir de sa mort, le nombre de
désintégrations par unité de temps est proportionnel à la quantité
d’atomes encore présent. D’où l’équation:
dN (t)
= −λN (t) ,
dt
53
où λ est une constante empirique. L’équation ci-dessus a pour so-
lution
N (t) = N (0)e−λt .
Puisque la quantité N (0) avant le début des désintégrations et la
constante λ sont connues, la mesure de la quantité de C614 restant
dans l’échantillon permet donc de déterminer la durée qui nous
sépare de la mort de cet échantillon. La technique de datation
utilisée depuis lors est basée sur ce modèle.
4.4 Mécanique
L’équation de la mécanique des points est par la loi de Newton qui
exprime que la résultante de toutes les forces exercées sur un point
matériel situé à la position x(t) au temps t est égale au produit de
son accélération instantanée et de sa masse; c’est-à-dire:
d2 x(t)
F =m (i).
dt2
Dans cette équation, l’espace des valeurs possibles des solutions
x : t 7−→ x(t) est E = R3 et l’ordre de l’équation est n = 2.
Notons que F peut dépendre du temps t, de la position instantanée
x(t) et aussi de la vitesse instantanée v = dx(t)
dt .
L’équation (i) ci-dessus peut s’écrire de façon équivalente:
(
dx(t)
dt = v
dv(t) (ii)
dt = F
54
La loi de la gravitation universelle donne:
GM m
F (x) = − x,
kxk3
où G est la constante d’attraction universelle.
Lorsque le champ de forces F est le gradient d’une fonction scalaire
−V , on dit que V est le potentiel dont dérive F . Dans le cas de la
loi de gravitation universelle ci-dessus, on a
GM m
V (x) = − .
kxk
l’équation (i) s’obtient aussi pour des mouvements en petite dimen-
sion.
Par exemple si x ∈ R+ est la position de l’extrémité d’un ressort
dont l’autre extrémité est fixée en x = 0, si l est la longueur au
repos du ressort et k > 0 sa raideur, on a F (x) = −k(x − l).
L’équation obtenue pour y = x − l est alors:
d2 y
m 2 + ky = 0 ,
dt
appelée équation de l’oscillateur harmonique, où m est la masse du
ressort.
De même si θ désigne l’angle par rapport à la position verticale
d’un pendule simple en mouvement de longueur l, alors en l’abscence
d’amortissement le mouvement de ce pendule est régi par l’équation:
d2 θ
l 2 + mg sin θ = 0 ,
dt
où g désigne l’accélération de la pesanteur.
Il peut arriver que F dépende non seulement de la position instan-
tannée, mais aussi de de sa dérivée première; c’est-à-dire de la
vitesse instantannée. C’est le cas par exemple d’un mouvement
de chute d’un solide de masse m soumis à un frottement fluide,
proportionnel à la vitesse. Dans ce cas on a l’équation:
d2 x(t) dx(t)
m + c − mg = 0
dt2 dt
55
Cette équation est encore équivalente au système d’ordre 1:
(
dx(t)
dt = v(t)
dv(t) c
dt = − m v(t) + g
Concernant l’oscillateur harmonique, en supposant l’existence d’un
frottement visqueux, on a plutôt l’équation:
d2 y(t) dy(t)
m + γ + ky(t) = 0 ,
dt2 dt
et en y ajoutant la présence d’une force extérieure f , cela devient:
d2 y(t) dy(t)
m + γ + ky(t) = f (t)
dt2 dt
ou bien de façon équivalente
(
dy(t)
dt = v(t)
dv(t) γ
dt = −m v(t) − mk y(t) + m1 f (t)
En supposant qu’il y a amortissements dans le cas du pendule simple
de longueur l et de masse m, l’angle θ avec la verticale obéit à
l’équation
d2 θ dθ
l 2 + kl + mg sin θ = 0
dt dt
Et si en plus il y a présence d’une force extérieure f , par exemple
due à des rafales de vent, on a:
d2 θ dθ
l 2 + kl + mg sin θ = f (t) .
dt dt
D’autres oscillateurs ont été rencontrés en électronique comme l’oscillateur
de Duffing qui après normalisation des variables donne l’équation:
d2 y(t)
2
+ x(t) + x3 (t) = 0 ,
dt
ou les oscillateurs de Van der Pol régis par l’équation différentielle
d2 y(t) dy(t)
2
− (1 − y 2 (t)) + y(t) = 0 ,
dt dt
dont la transformée en système d’ordre 1 donne:
(
dy(t)
dt = v(t)
dv(t) 2
dt = (1 − y (t))v(t) − y(t)
56
4.5 Electricité
L’état d’un circuit électrique composé de résistances, bobines et con-
densateurs, peut être décrit par l’intensité algébrique I du courant
électrique qui alimente le système et la différence de potentiel U
dans chacun de ces composantes. Les différentes lois de l’électricité
conduisent à des équations différentielles.
Considérons par exemple un circuit fermé conmprenant un com-
posant de chaque sorte dans l’ordre résistance-bobine-condensateur;
la bobine ayant pour inductance L, le condensateur ayant pour ca-
pacité C, et le comportement de la résistance régi selon la loi Ohm
par une relation du type: UR = F (IR ).
Les équations régissant l’évolution de ce circuit sont:
dIL
L dt = UL
(∗)
C dUdtC = IC
assorties des relations de compatibilités:
UC = UL + UR , IR = IL = −IC .
L’orientation du circuit étant arbitraire, les équations sont fort
heureusement invariantes par changement d’orientation.
En posant par exemple x = IL et y = UC et en éliminant les autres
inconnues, on se ramène au système:
dx
L dt = y − F (x)
.
C dy
dt = −x
Sous forme d’une équation différentielle d’ordre 2, l’intensité instan-
tannée I(t) = IR (t) qui traverse le circuit obéit à l’équation:
d2 I(t) dI(t) 1
L + R + I(t) = 0 .
dt2 dt C
Chimie
Considérons une réaction chimique simple de la forme:
A+B →C ,
57
dont les réactants A, B et C ont pour concentration instantannée
a, b et c respectivement. L’évolution de cette réaction chimique peut
être modélisée par une équation différentelle en égalant le taux de
consommation:
da db dc
= =−
dt dt dt
avec le taux de réaction supposé de la forme:
Kaα bβ cγ ,
58
Série d’exercices
Exercice 1
trouver la solution de l’équation différentielle X 0 = AX avec
4 −2 1 a
A= 1 1 1
et X(0) = b
1 −2 4 c
Exercice 2
Donner la solution générale de l’équation différentielle
Exercice 3
On considère l’équation différentielle y 0 = f (t, y) = sin(ty).
1. Discuter l’existence, l’unicité, le domaine de définition de la so-
lution maximale vérifiant une condition initiale donnée.
59
Exercice 4
Soit f : Ω −→ F une application dérivable d’un ouvert Ω du Banach
E dans le Banach F . On suppose que, pour tout x ∈ Ω,
f 0 (x) ∈ Isom(E, F ) et que f 0 : Ω −→ L(E, F ) est lipschitzienne.
On pose: L(x) = (f 0 (x))−1 . Soit a ∈ Ω et b = f (a).
1) Pour y fixé dans Ω, on considère l’équation différentielle
x0 (t) = L[x(t)] (y − b) (1).
Montrer que pour ky − bk assez petit, l’équation (1) a une solution
φ(t, y) définie pour |t| < 2 et telle que φ(0, y) = a.
2) Montrer que ∂φ ∂t (t, y) = y − b. En déduire la valeur de f [φ(t)].
3) Montrer que la fonction : y 7−→ φ(1, y) est de classe C 1 dans un
voisinage du point b et est la fonction inverse de f au voisinage de
b.
Exercice 5
Soient E un espace de Banach, U un ouvert de E contenant 0 (le
vecteur nul de E) et f : U −→ L(E, E) une application de classe
C 2.
Soit α ∈ E. On étudie l’équation différentielle: x0 = f (x).α (∗).
1) Soit h ∈ R, h > 1.
Montrer qu’il existe un voisinage ouvert Ω de 0 dans E et une ap-
plication φ : ] − h, h[×Ω −→ E de classe C 2 , tels que l’application
t ∈] − h, h[ 7−→ φ(t, α) ∈ E, soit l’unique solution de (1) avec
φ(0, α) = 0.
Montrer que φ(t, 0) = 0 pour |t| < h.
Exercice 6
On considère l’équation différentielle
t2
t2 y 00 + (t − t3 )y 0 − (t2 + 1)y = (t2 − 1)e 2 (∗)
1
1. Montrer que la solution u : t 7−→ t est solution de l’équation
linéaire homogène associée.
Exercice 7
Résoudre sur l’intervalle ]0, 1[ l’équation
2
t(t − 2)y 00 + (3t − 2)y 0 + y =
(t + 1)3
1
en remarquant que u : t 7−→ t−2 est solution de l’équation linéaire
homogène associée.
Exercice 8
On considère l’équation de Bessel
t2 y 00 + ty 0 + (t2 − µ2 )y = 0 (∗),
61
1. On considère deux solutions φ1 et φ2 sur ]0, +∞[ de (∗).
a) Exprimer pour t ∈]0, +∞[,
φ t) φ2 (t)
W (t) = 0 (
φ1 (t) φ02 (t)
en fonction de W (1) et de t.
b) Montrer que si φ1 et φ2 se prolongent toutes deux de façon con-
tinûment dérivable en 0 alors elles sont proportionnelles.
Exercice 9
Soit E un espace de Banach et A : R −→ L(E, E) une application
continue, périodique, de période ω.
Pour f , g ∈ L(E, E), notons f ◦ g := f g.
62
Soit R(t, t0 ) la résolvante de l’équation différentielle
x0 (t) = A(t)x(t) (∗).
a) Montrer que R(t + ω, t0 + ω) = R(t, t0 ).
b) Soit x0 un vecteur propre de R(ω, 0) associé à une valeur propre
λ.
Montrer que la solution de (1) qui prend la valeur x0 pour t = 0 est
telle que x(t + ω) = λ.x(t). La réciproque est-elle vraie?
Exercice 10
Soient E un espace de Banach, F = L(E, E) et I =]a , b[ un in-
tervalle ouvert de R. On désigne par A, B, C, D des applications
continues de I dans F . Pour f , g ∈ L(E, E), on notera f ◦g := f g.
a) Soient R, S : I × I −→ Isom(E, E) les résolvantes respectives
des équations linéaires à valeurs dans F :
X 0 (t) = A(t)X(t) (1) et X 0 (t) = X(t)B(t) (2).
Montrer que la solution de l’équation différentielle à valeurs dans
F : X 0 (t) = A(t)X(t) + X(t)B(t) (3), qui prend la valeur X0 pour
t = t0 ∈ I est égale à R(t.t0 )X0 S(t, t0 ).
Exercice 11
Soient E et F deux espaces de Banach, I =]a , b[ un intervalle de R,
A : I −→ L(E, E) et B : R −→ L(E, F ) des applications continues.
a) A quelle équation différentielle (2) doit satisfaire B pour que
φ(t, x) := B(t) ◦ x(t) soit une intégrale première à valeurs dans F
63
de l’équation différentielle x0 (t) = A(t) ◦ x(t) (1)?
b) Montrer qu’il existe une solution de (2) prenant une valeur donnée
B0 en un point donné t0 ∈ I et exprimer cette solution au moyen
de B0 et de la résolvante de (1).
Exercice 12
a) Montrer que l’équation différentielle
x(x − 1)y 00 + 3y 0 − 6y = 0 (1) ,
admet au voisinage de l’origine une solution polynôme de dégré 3
1
et la solution (1−x) 2.
64
Etudier le comportement des solutions de (1) au voisinage du point
(0, y0 ).
On montrera en particulier que la différence de deux telles solutions
est un o(x3 ).
Montrer que y(x, 0) a encore un sens et que c’est une des solutions
de (3) telles que f (0) = f 0 (0) = 0.
Montrer que c’est l’unique solution de (3) telle que f (i) (0) = 0 pour
i = 0, 1, 2, 3, 4.
Exercice 13
1. On considère l’équation différentielle
(y 2 − t2 ) − 2tyy 0 = 0 (∗)
65
Exercice 14
On considère l’équation différentielle
|y 0 | + 3t2 y = 0 .
1. Montrer qu’une solution non nulle de cette équation ne peut
s’annuler nulle part.
2. Donner toutes les solutions maximales de l’équation.
Exercice 15
Une goutte d’eau sphérique s’évapore de manière proportionnelle à
sa surface.
1. Va-t-elle s’évaporer complètement en un temps fini?
2. En serait-il de même si l’évaporation était proportionnelle au
volume?
Exercice 16
Une colonie de bactéries se développe en gardant la forme d’un
disque. Elles se reproduisent à un certain taux τ et ne meurent pas
pendant l’exprérience, sauf celles qui sont en périphérie qui sont
victimes d’agressions extérieures.
1. Modéliser l’évolution du nombre de bactéries.
2. Y a-t-il convergence vers un équilibre?
Exercice 17
On considère l’équation différentielle
1 1
y 0 + y 2 − y + 2 = 0 (∗)
t t
1. Cette équation est-elle linéaire? autonome? une équation de
Bernouilli, de Riccati?
66
b) En déduire les conséquences sur l’intervalle d’étude de l’équation
(∗) et sur l’ensemble des graphes des solutions.
Exercice 18
On considère le système
x0 = ax − bxy
,
y 0 = −cy + dxy
où a, b, c, d sont des constantes positives.
1. Discuter l’existence et l’unicité des solutions maximales avec con-
dition initiale donnée.
67
5. Montrer que H(x, y) = xc e−dx y a e−by est une intégrale première
du système différentiel.
Exercice 19
On considère le système différentiel
0
x = y
y 0 = x(x2 − y − 1)
68
4.a) Montrer que si une solution (non constante) est contenue dans
la parabole d’équation y = ax2 + b, alors on a (a, b) = (−1, 1) ou
(a, b) = ( 21 , − 12 ).
4. b) Montrer que la parabole d’équation y = −x2 + 1 est effective-
ment la réunion de 5 orbites.
4. c) Les solutions associées aux orbites décrites à la question 4.b)
sont-elles définies sur R tout entier?
4. d) Qu’en est-il pour la parabole d’équation y = 21 (x2 + 1)?
69
Bibliography
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