Vous êtes sur la page 1sur 12

PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.

B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Électromagnétisme - chap.VII.B
Applications de l’induction de Lorentz

I Conversion électromécanique
I.1. Exemple
Reprenons l’exemple des rails de Laplace : un barreau conducteur mobile, de longueur ℓ et de résis-
tance R, est posé sur deux rails parallèles reliés électriquement entre eux.
L’ensemble est plongé dans un champ magnétique uniforme et permanent, perpendiculaire au plan des

− →

rails B = B 0 .



B
O N


v
+ ℓ

P I M
| |
O x
Orientons le circuit dans le sens positif indiqué sur la figure. Le flux du champ magnétique à travers le
circuit déformable vaut : ZZ
→ −−
− →
Φ= B · d2 S = BS = Bℓx
M N OP

où l’on a utilisé les conventions d’orientation et où x repère la position du rail mobile. Le barreau est le siège
d’un phénomène d’induction de Lorentz. D’après la loi de Faraday, il apparaît une force électromotrice e
dans le circuit

e=− = −B ẋℓ
dt
où e est orientée dans le sens conventionnel choisi.
En utilisant la loi de Pouillet dans le circuit, on obtient une équation électrique

e Bℓ
i= =− ẋ (1)
R R

où le courant d’intensité i est compté algébriquement dans le sens MNOP .


Un conducteur parcouru par un courant d’intensité i et plongé dans un champ magnétique est soumis
aux efforts de Laplace. Ici, la résultante des efforts de Laplace exercés sur le barreau mobile vaut
Z N

→ → −
− →
F = idℓ ∧ B = iℓB ~ux
M

Tristan Brunier Page 1/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Le principe fondamental de la dynamique appliqué au barreau dans le référentiel du laboratoire supposé


galiléen, conduit à une équation mécanique

mẍ = iℓB (2)

où l’on a projeté sur le vecteur ~ux .


Rassemblons les équations électrique et mécanique

Ri = e = −Bℓ ẋ
mẍ = FL = iℓB

En multipliant par i la première équation, on obtient un bilan de puissance électrique

Ri2 = ei = −Bℓ ẋ i (3)

La puissance dissipée par effet Joule Ri2 est égale à la puissance électrique ei fournie par la force électro-
motrice induite.
En multipliant l’équation mécanique par la vitesse ẋ de la barre, on obtient un bilan de puissance
mécanique !
d 1 2
mẍ ẋ = FL ẋ = i Bℓ ẋ soit m ẋ = FL ẋ = i Bℓ ẋ (4)
dt 2

La puissance cinétique de la barre est égale à la puissance des efforts qu’elle subit : on retrouve le théorème
de la puissance cinétique.
On constate que
ei = −i Bℓ ẋ = −FL ẋ
La puissance mécanique fournie par la tige pour s’opposer aux forces de Laplace Pmeca = −FL ẋ est égale
à la puissance électrique qu’elle reçoit Pelec = ei. Il y a une conversion électromécanique avec un
rendement de 100%.

Remarque
Ce résultat est en fait général : les phénomènes d’induction sont caractérisés par une conversion
électromécanique parfaite.

En sommant les deux équations (3) et (4) relatives au bilan de puissance électrique et mécanique, on
obtient
! !
d 1 d 1
m ẋ2 + Ri2 = FL ẋ + ei = 0 ⇒ m ẋ2 = −Ri2 < 0
dt 2 dt 2

La variation d’énergie cinétique est égale à l’énergie dissipée par effet Joule. L’énergie cinétique de la
barre est intégralement dissipée par effet Joule.

I.2. Bilan énergétique et conversion électromécanique


Considérons un conducteur AB parcouru par un courant d’intensité i et se déplaçant à la vitesse −
→ve
dans un champ magnétique uniforme et permanent. Réalisons un bilan énergétique appliqué au conducteur.
Avant tout, orientons le conducteur AB dans le sens conventionnel i > 0.

Tristan Brunier Page 2/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz



ve B



B


idℓ
A



⋆ Le conducteur est soumis aux efforts de Laplace. Un élément de longueur dℓ du conducteur est en
effet soumis à la force élémentaire

− → −
− →
d F = idℓ ∧ B
La puissance mécanique reçue par le conducteur vaut donc
Z B −→ − → −
PLaplace = idℓ ∧ B · →
ve
A

⋆ Le conducteur reçoit de l’énergie électrique. En effet, tout se passe comme si le phénomène d’induction
était équivalent à un générateur, de force électromotrice
Z B 

→ → −
− →
e= ve ∧ B · dℓ
A

Le conducteur reçoit donc la puissance électrique


Z B Z B


− → −
− → → −
− → →
Pel = ei = i ve ∧ B · dℓ = B ∧ idℓ · −
ve
A A
 → →
− −
où l’on a utilisé le fait que le produit mixte − →
ve ∧ B · dℓ prenait la même valeur pour toute
→ −
− →
permutation circulaire des trois vecteurs (−

ve , B , dℓ).
On a donc Z B →− − → →
Pel = − idℓ ∧ B · −
ve = −PLaplace
A

Ce résultat est particulièrement important et montre tout l’intérêt de la conversion électromécanique,


sur laquelle s’appuie le fonctionnement des moteurs.
⋆ Si PLaplace < 0, le travail des forces de Laplace est résistant puisque le conducteur perd de l’énergie
à se déplacer. D’après le résultat précédent, Pel = −PLaplace > 0. La force électromotrice agit comme
un générateur. Le conducteur reçoit de l’énergie électrique. On constate même que l’énergie perdue
sous forme mécanique est gagnée sous forme électrique, avec un rendement de 100%.
⋆ Si PLaplace > 0, le travail des forces de Laplace est moteur puisque le conducteur gagne de l’éner-
gie au cours de son déplacement. D’après le résultat précédent, Pel = −PLaplace < 0. Le conducteur
consomme de l’énergie électrique afin de se déplacer à courant constant. On constate même que l’éner-
gie perdue sous forme électrique est entièrement convertie sous forme mécanique, avec un rendement
de 100%.

Tristan Brunier Page 3/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Propriété
La conversion électro-mécanique possède un rendement de 100% de sorte que

PLaplace + Pel = 0

II Le haut-parleur électrodynamique (induction de Lorentz)


II.1. Présentation et analyse qualitative
Un haut-parleur électrodynamique est constitué :



⋆ d’un aimant permanent annulaire fixe, d’axe horizontal x′ x qui crée un champ magnétique B radial
et de norme constante B dans la région utile de l’entrefer ;
⋆ d’une bobine mobile indéformable, de même axe x′ x, comportant N spires circulaires de rayon a,
placée dans l’entrefer de l’aimant.
⋆ d’une membrane solidaire de la bobine et pouvant effectuer des déplacements axiaux de faible am-
plitude. La membrane est ramenée vers sa position d’équilibre par une force élastique modélisée par
un ressort de raideur k, solidaire de l’aimant à une extrémité et solidaire de la membrane à l’autre
extrémité.
De plus, on notera R la résistance équivalente et L l’inductance propre de l’ensemble du circuit mobile.
La bobine, alimentée par un générateur délivrant la tension E(t), est parcourue par un courant i(t).
Comme la bobine est plongée dans le champ magnétique créé par l’aimant, elle est soumise aux forces
de Laplace qui la mettent en mouvement.
Si E(t) est variable, le déplacement de l’ensemble {bobine + membrane} est aussi variable. La couche
d’air située à proximité de la membrane est donc mise en mouvement par la membrane ce qui donne ainsi
naissance à une onde sonore.
Le circuit étant mobile dans un champ magnétique permanent, il est le siège d’un phénomène d’in-
duction de Lorentz. Il apparaît donc au niveau de la partie mobile du circuit une force électromagnétique
d’induction e(t) qui va s’opposer à la cause qui lui a donnée naissance, c’est-à-dire à E(t).

Tristan Brunier Page 4/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Le principe général permet de convertir l’énergie électrique fournie par le générateur en énergie méca-
nique par les vibrations de l’air. C’est donc un dispositif de couplage électromécanique.
Remarque
On notera que le principe est réversible, de sorte qu’une onde sonore générée à l’extérieur du
dispositif peut mettre en mouvement la membrane et créer par induction une f.e.m. mesurable
dans la bobine. c’est le principe du microphone électrodynamique a
a. Il existe également d’autres types de microphones, comme les microphones à condensateur, couramment
utilisés.

II.2. Équations électrique et mécanique


a) Équation électrique
:::::::::::::::::::::::

Un conducteur mobile se déplaçant dans un champ magnétique permanent est le siège d’un phénomène

− →

d’induction de Lorentz. Le champ électromoteur de Lorentz est de la forme E m = − →
v ∧ B où − →v est la
vitesse du conducteur.
Orientons conventionnellement le conducteur dans le sens de +~uθ , (qui est le sens i > 0 sur la figure).
La force électromotrice (comptée positivement dans le sens de i > 0) qui apparaît dans la bobine vaut
alors Z Z Z
→ −
− → →
− → −
− →
e= E m · dℓ = ( v ∧ B ) · dℓ = vB (~ux ∧ ~ur ) · (dℓ ~uθ )
bobine bobine bobine
| {z }

=~

R
L

E(t) i

e(t)

Finalement
e = vB 2πNa = vBℓ

Tristan Brunier Page 5/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

La f.e.m. induite se comporte comme une source de tension supplémentaire de sorte que la loi des
mailles fournit, avec l’orientation choisie pour e

di
Ri + L −e=E
dt
soit
di
Ri + L − Bℓv = E (équation électrique) (1)
dt

b) :::::::::::
Équation :::::::::::::
mécanique
L’ensemble mobile {membrane + bobine} de masse m et repéré par son abscisse x(t) lorsqu’il est en
mouvement, est soumis aux forces suivantes :
⋆ son poids et la réaction du support, verticale et opposée au poids ;
⋆ la force de rappel du ressort de raideur k ;
⋆ la résultante des forces de Laplace exercées par l’aimant sur la bobine lorsqu’elle est parcourue par
un courant d’intensité i(t) ;

− dx
⋆ une force de frottement fluide proportionnelle à la vitesse : F = −µ ~ux .
dt
La position x = 0 correspond à la position de repos du système quand i = 0.


La force de Laplace élémentaire exercée sur un élément de courant idℓ vaut
( −→

− → −
− → dℓ = dℓ ~uθ
d f = idℓ ∧ B avec →

B = B ~ur

On en déduit


d f = −iBdℓ ~ux
car (~ur , ~uθ , ~ux ) est une base orthonormée directe.
La force totale exercée sur la bobine est obtenues par intégration sur la longueur ℓ = 2πNa du conduc-
teur Z

− →

f = d f = −iBℓ ~ux
bobine


→ −


→ B B
df

→ −

idℓ df


→ →


→ idℓ

→ df
df B −

B
Figure 1 – Représentation de la force de Laplace exercée sur un élément de courant en présence d’un
champ magnétique radial.

Tristan Brunier Page 6/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

On étudie la bobine dans le référentiel terrestre supposé galiléen. L’application du principe fondamental
de la dynamique à la bobine conduit à


m−

a = m−

g + R − kx~ux − iBℓ ~ux − µẋ ~ux

En projetant cette relation sur l’axe (x′ x), on trouve l’équation mécanique

mẍ = −kx − iBℓ − µẋ

soit
mẍ + µẋ + kx = −iBℓ (équation mécanique) (2)

II.3. Bilan de puissance et conversion électromécanique


Multiplions l’équation électrique (1) par i :

di
Ri2 + L i = Ei + ei
dt
soit !
d 1 2
Li = Ei + Bℓ ẋ i − Ri2 (3)
dt 2
Chacun des termes a une interprétation claire

 1


 Emagn = Li2 énergie stockée sous forme magnétique

 2
Pg = Ei puissance fournie par le générateur



 Pel = ei = Bℓ ẋ i puissance électrique reçue grâce au phénomène d’induction

 2
PJ = −Ri puissance dissipée par effet Joule

Cette équation traduit un bilan de puissance électrique : la puissance électrique fournie au circuit par
le générateur (Ei) et par le phénomène d’induction (ei) est en partie dissipée par effet Joule et en partie
stockée dans la bobine
dEmagn
= Pg + Pel + PJ
dt
Multiplions l’équation mécanique (2) par v :

mẍẋ + µẋ2 + kxẋ = f ẋ

soit !
d 1 1
mẋ2 + kx2 = −µẋ2 − iBℓẋ (4)
dt 2 2

Chacun des termes a une interprétation claire




 1

 Ec = mẋ2 énergie cinétique


 2
 1
Ep = kx2 énergie potentielle élastique

 2



 Pfrott = −µẋ2 puissance dissipée par frottements mécaniques

P
Laplace = f ẋ = −iBℓẋ puissance des efforts de Laplace

Tristan Brunier Page 7/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Cette équation traduit un bilan de puissance mécanique : la variation de l’énergie mécanique est égale
au travail des efforts non conservatifs : forces de frottements et forces de Laplace. D’après la loi de Lenz,
les actions de Laplace s’opposent au mouvement et se comportent comme une force de frottements : c’est
donc bien une force non-conservative ici. L’équation (4) est l’application du théorème de la puissance
mécanique.
On remarque que ei = Bℓ ẋ i = −f ẋ. En sommant les équations (3) et (4), on obtient un bilan de
puissance global
!
d 1 1 1 d
mẋ2 + kx2 + Li2 = Ei − µẋ2 − Ri2 soit (Ec + Ep + Emagn ) = Pg + Pfrott + PJ (5)
dt 2 2 2 dt

Cette équation indique que la puissance totale stockée par le circuit, sous forme mécanique ou sous forme
magnétique, est égale à la puissance reçue de la part du générateur (Ei) à laquelle on ôte la puissance
dissipée par frottements (µẋ2 ) et par effet Joule (Ri2 ).

Remarque
Comme dans l’exemple du rail de Laplace, nous remarquons que ni la puissance des forces de
Laplace, ni celle de la f.e.m. induite n’interviennent dans le bilan énergétique global. Ceci est
dû au fait que ces deux grandeurs se compensent exactement

PLaplace + Pelec = 0

Le couplage électromécanique est parfait.

II.4. Régime sinusoïdal forcé


a) Réponse électrique
::::::::::::::::::::::

Le signal électrique appliqué au haut-parleur peut s’interpréter comme une superposition de signaux
sinusoïdaux. Le système étant régi par des équations différentielles linéaires, l’étude d’une excitation sinu-
soïdale simple permet de déduire les propriétés globales du système.
Supposons alors que l’alimentation délivre une tension sinusoïdale de la forme :

E(t) = E0 cos ωt

Utilisons les notations complexes et posons

E(t) = E0 ejωt
i(t) = I ejωt avec I = I0 ejϕI
jωt
v(t) = V e avec V = V0 ejϕV

On cherche à déterminer i(t) et x(t) pour en déduire i(t) = Re [i(t)] et v(t) = Re [v(t)].
Les grandeurs complexes vérifient les mêmes équations que les grandeurs réelles. Les équations élec-
trique (1) et mécanique (2) pour les grandeurs complexes s’écrivent donc

E0 = (R + jLω) I − Bℓ V
k
jω m V = − V − µV − Bℓ I

Tristan Brunier Page 8/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

On tire de la seconde équation :


Bℓ I
V =−
k
jω m + +µ

et en remplaçant dans l’équation électrique, on obtient :
 

 B 2 ℓ2 

E0 = I R + jLω + =ZI
 k 
jω m + +µ

avec
Z = R + jLω + Z m
où Z m est de la forme

 B 2 ℓ2


 Rm =

 µ
B 2 ℓ2 1 
m
Zm = = avec Cm =
k 1 1 
 B 2 ℓ2
jω m + +µ + jCm ω + 
 B 2 ℓ2
jω Rm jLm ω 

Lm =
k

L’impédance Z m est appelé impédance motionnelle du haut-parleur et ne dépend que des grandeurs
mécaniques.
Le schéma électrique équivalent au haut-parleur en régime sinusoïdal est représenté ci-dessous

R L i

E0(t) Rm Lm Cm

Remarque
On en déduit la relation entre les grandeurs réelles. En effet

E E0 e−jϕz jωt
i(t) = = e où ϕz = arg(Z)
Z |Z|
soit 

 E0
I0 =
i(t) = I0 cos(ωt − ϕz ) avec |Z|

ϕ = arg (R + jLω + Z )
z m

Tristan Brunier Page 9/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Remarque
Pour une bobine de longueur totale ℓ = N 2πa = 20 m, avec R = 2 Ω , m = 0, 12 kg,
k = 43.103 N.m−1 et µ = 6 kg.s−1 , on trouve pour un champ magnétique B = 0, 2 T :

 B 2 ℓ2


 R m = = 2, 67 Ω


 µ
B 2 ℓ2
Lm = = 0, 372 mH


 k


 m
Cm = = 7, 5 mF
B 2 ℓ2
L’impédance motionnelle est du même ordre de grandeur que les impédances du circuit.

b) ::::::::::
Réponse:::::::::::::
mécanique
Les équations précédentes permettent de déterminer la réponse en vitesse
Bℓ I Zm
V =− =− I
k Bℓ
jω m + +µ

soit
Zm
V =− E
Z Bℓ 0

Remarque
En posant
Z m = |Z m | ejϕm avec ϕm = arg(Z m )
on obtient les relations entre les grandeurs réelles
 !

 |Z m | I 0 π
x(t) = −
 cos ωt − ϕz + ϕm −
Bℓ ω 2 avec ϕm = arg(Z m )

 |Z |
v(t) = − m I0 cos(ωt − ϕz + ϕm )

Bℓ

II.5. Rendement du haut-parleur


En toute généralité, un rendement est défini par
hPutile i
η=
hPfournie i
Ici, la puissance utile est celle qui permet de mettre l’air en mouvement, c’est donc la puissance des
forces de frottement fluide :
Putile = µv 2
La puissance fournie est celle délivrée par le générateur :
Pfournie = Ei

Tristan Brunier Page 10/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

Le rendement prend donc la forme :


hµv 2 i
η=
hEii
Mais d’après l’équation traduisant le bilan de puissance global
!
d 1 1 1
hEii = h mẋ2 + kx2 + Li2 + Ri2 + µ v 2 i (6)
dt 2 2 2

En régime sinusoïdal permanent, la valeur moyenne d’une dérivée totale est nulle
Z T
dg 1 dg
h i= dt = g(T ) − g(0) = 0
dt T 0 dt
On en déduit
hEii = hRi2 i + hµ v 2i
Le rendement est donc de la forme
hµv 2 i hµv 2 i 1
η= = = < 1
hEii hRi2 i + hµv 2i hRi2 i
1+
hµv 2 i
Le rendement est bien inférieur à 100%. Avec
1 E02 1 1 |Z m |2
hi2 i = Re [i i∗ ] = et hv 2 i = Re [v v ∗ ] = Re [i i∗ ]
2 2|Z|2 2 2 B 2 ℓ2
on obtient l’expression du rendement
|Z m |2
µ
η = B 2 ℓ2
|Z m |2
µ 2 2 +R
B ℓ
1
=
R B 2 ℓ2
1+
µ |Z m |2
1
=  !2 
2 2
RB ℓ 1 1
1+ 
2
+ Cm ω − 
µ Rm Lm ω

Finalement, on a
1
η=  !2 
1 1
1 + RRm 
2
+ Cm ω − 
Rm Lm ω

Le rendement est maximal pour Lm Cm ω 2 = 1


s
2 2
1 B ℓ 1 k
η = ηmax = = pour ω = ωr = √ =
R µ R + B 2 ℓ2 Lm Cm m
1+
Rm

Tristan Brunier Page 11/12 Année 2011-2012


PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.B
Physique Applications de l’induction de Lorentz

ηmax

ω
ωr

Figure 2 – Allure de la courbe η = η(ω).

Remarque
Avec les valeurs numériques précédentes :
s
1 1 1 k
ηmax = = 57, 1% pour fr = √ = = 95 Hz
R 2π Lm Cm 2π m
1+
Rm

On constate que le rendement maximal est obtenu pour une très basse fréquence. La fréquence de
résonance peut être augmentée en augmentant la constante de raideur k.
Le comportement du haut-parleur dépend donc de la fréquence. Un tel dispositif ne peut donc transcrire
parfaitement un signal électrique. Dans la pratique, on utilise plusieurs haut-parleurs dans des enceintes,
chacun étant adapté à la restitution d’une gamme de fréquence (tweeter pour les aigus, boomer pour les
basses). On peut jouer avec les caractéristiques physiques (k, m, B, ℓ) du haut-parleur pour faire varier
sa réponse fréquentielle.

Tristan Brunier Page 12/12 Année 2011-2012

Vous aimerez peut-être aussi