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PSI - Lycée Bellevue Électromagnétisme - chap.VII.

A
Physique Applications de l’induction de Neumann

Électromagnétisme - chap.VII.A
Applications de l’induction de Neumann

I Inductance propre
I.1. Exemple

Exercice
::::::::
On considère une bobine, assimilable à un solénoïde infini, comportant N = 500 spires, de rayon a = 2 cm et
de longueur ℓ = 10 cm. Cette bobine est parcourue par un courant d’intensité i(t) variable, l’A.R.Q.S. étant
supposée valable.
1. Déterminer le champ magnétique créé par cette bobine en tout point de l’espace.
2. En déduire le flux magnétique qui traverse la bobine.
3. Appliquer la loi de Lenz-Faraday et montrer que l’on retrouve le comportement électrocinétique d’une
bobine dont on précisera l’inductance.
4. Déterminer la valeur numérique de l’inductance. Commentaire ?

B(t) i

N spires
longueur l

1. Si la bobine est parcourue par un courant d’intensité i(t) lentement variable, elle génère un champ
magnétique, assimilable à celui d’un solénoïde infini, c’est-à-dire


→ µ0 Ni(t)
B = ~uz

où ~uz porte l’axe du solénoïde et est orienté à partir du sens conventionnel i > 0.
2. Orientons le circuit dans le sens conventionnel i > 0. Le flux de ce champ magnétique à travers la
bobine elle-même vaut ZZ
− −−
→ → − → − →
Φpropre = B · d2 S = B · S
N spires


où l’on a utilisé le fait que le champ était uniforme. La surface S définie par les N spires de la bobine
vaut


S = N × πa2 ~uz


où le vecteur surface est colinéaire et de même sens que B (du fait de l’orientation conventionnelle).
On en déduit !
µ0 Ni(t)  µ0 N 2 πa2
Φpropre = ~uz · N × πa2 ~uz = i(t)
ℓ ℓ

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3. La loi de Lenz-Faraday conduit à

dΦpropre µ0 N 2 πa2 di(t)


e=− =−
dt ℓ dt
où e et Φpropre sont orientés dans le sens conventionnel i > 0. On pose

µ0 N 2 πa2
L=

de sorte que
di
e = −L
dt
où e est orientée dans le sens de i.
En notant u = −e la tension aux bornes d’une bobine en convention récepteur, on trouve

di
u = +L (convention récepteur)
dt

On retrouve le comportement électrocinétique d’une bobine d’inductance L.


di
e = −L
L dt
i i

u di
u=L
dt

4π.10−7 × 5002 × π × (2.10−2 )2


4. L’application numérique fournit L = ≈ 4 mH.
0, 1
La valeur de L est relativement faible malgré les dimensions importantes de la bobine. Le henry (H)
est une grande unité.

Remarque
On vérifie que µ0 s’exprime en H.m−1 dans le système d’unité international (système S.I.)

I.2. Définitions

Définition :

Un circuit électrique C parcouru par un courant crée un champ magné-


tique. Le flux de ce champ magnétique à travers le circuit C lui-même est
appelé flux propre.

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Le champ magnétique créé par un circuit filiforme C traversé par un courant i(t) lentement variable
est proportionnel 1 à i(t) :
B ∝ i(t)
Le flux propre Φpropre est donc lui aussi proportionnel à i
ZZ
→ −−
− →
Φpropre = B · d2 S ∝ i soit Φpropre = Li

où L est un facteur géométrique.


Remarque
→ −−
− →
Si on oriente le circuit dans le sens i > 0, B et d2 S sont de même sens de sorte que Φpropre > 0
si i > 0. On en déduit que L > 0.

Définition :

L’inductance propre (ou coefficient d’auto-induction) d’un circuit élec-


trique, notée L, est définie par

Φpropre = Li

où Φpropre est le flux propre du circuit et i l’intensité du courant qui


traverse le circuit.

Propriété
L’inductance propre est un coefficient positif L > 0 qui ne dépend que de la
géométrie du conducteur.

I.3. Induction propre ou auto-induction


Un circuit électrique C parcouru par un courant d’intensité i(t) variable est le siège d’un phénomène
d’induction de Neumann. Il apparaît donc une force électromotrice e telle que

dΦpropre
e=−
dt
Dans le cas d’une bobine, avec Φpropre = Li, on retrouve bien

di
e = −L
dt

1. à condition que l’approximation des régimes quasi-stationnaires soit valable, ce qui est le cas pour des signaux électriques
de basse fréquence (fréquence inférieure à 1 GHz pour un circuit d’environ 1 m).

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Propriété
La variation du flux propre d’un circuit filiforme donne naissance à un phénomène
d’auto-induction (ou induction propre). Il apparaît alors dans le circuit une force
électromotrice
dΦpropre d
e=− = − (Li)
dt dt
où e est orienté dans le sens conventionnel i > 0.

Si le circuit est fixe et indéformable, L = cste et

di
e = −L
dt

Remarque
D’après la loi de Lenz, un circuit d’inductance propre L réagit de manière à s’opposer aux
causes de l’induction, ici aux variations de l’intensité qui le traverse. On retrouve le fait qu’une
bobine lisse le courant.

II Inductance mutuelle
II.1. Exemple

Exercice
::::::::
Considérons une bobine torique constituée de N = 500 spires rectangulaires parcourues par un courant d’in-
tensité I. Ce tore enlace un fil rectiligne infini, s’identifiant à l’axe (Oz) du tore, et parcouru par un courant
d’intensité i. On note r1 = 10 cm et r2 = 12 cm les rayons intérieurs et extérieurs du tore et h = 2 cm la
hauteur des spires.
1. Déterminer le champ magnétique créé par le tore dans l’A.R.Q.S. .
2. En déduire l’inductance propre L du tore.
3. Déterminer le champ magnétique créé par le fil dans l’A.R.Q.S. .
4. En déduire le flux du champ magnétique créé par le fil à travers le tore. Montrer que Φfil→tore = M i et
donner l’expression de M .
5. Si les intensités I et i sont lentement variables, montrer qu’il apparaît une force électromotrice induite
dans le tore de la forme
dI di
e = −L −M
dt dt

1. En un point M donné, le plan passant par M et contenant l’axe (Oz) du tore est un plan de
symétrie pour la distribution de courant du tore. Le champ magnétique étant un pseudo-vecteur, il
est orthogonal, au point M, à ce plan. Le champ magnétique est donc orthoradial.
Par ailleurs, la distribution de courant parcourant le tore est invariante par rotation autour de
l’axe (Oz). On en déduit que le champ magnétique créé par le tore ne dépend que de r et z (et pas
de l’angle θ repérant la rotation autour de (Oz)).

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Figure 1 –

Finalement, on a


B tore = B(r, z) ~uθ
Choisissons comme contour d’Ampère un cercle C d’axe (Oz) et de rayon r, orienté suivant +~uθ .
Appliquons le théorème d’Ampère sur ce contour :
I

− →

B tore · dℓ = µ0 Ienlacée
C

La circulation du champ magnétique se simplifie sur C en


I Z 2π

− →

B tore · dℓ = B(r, z) ~uθ · (rdθ ~uθ ) = 2πr B(r, z)
C 0

L’intensité enlacée par le contour n’est non nulle que si le contour appartient à l’intérieur du solénoïde.
Dans ces conditions :

0 à l’extérieur du tore
2πr B(r, z) =
µ0 NI à l’intérieur du tore

Finalement 

→  µ0 NI
~uθ à l’intérieur du tore
B tore =
 2πr − →
0 à l’extérieur

2. Le flux du champ magnétique créé par le tore à travers l’une de ses spires vaut
ZZ Z h Z r2 ! !

− −−
→ µ 0 NI µ0 N h r2
Φ1 spire = B tore · d2 S = ~uθ · (dr dz ~uθ ) = ln I
1 spire z=0 r=r1 2πr 2π r1

où l’on a orienté les spires dans le sens de I. On en déduit le flux à travers les N spires du tore :
!
µ0 N 2 h r2
Φpropre = N × Φ1 spire = ln I = LI
2π r1
avec !
µ0 N 2 h r2
L= ln
2π r1

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L’application numérique fournit


!
4π.10−7 × 5002 × 2.10−2 12
L= × ln = 0, 182 mH
2π 10

C’est une valeur faible mais non négligeable.


3. Le champ magnétique créé par le fil rectiligne infini à une distance r de l’axe (Oz) vaut


→ µ0 i
B fil = ~uθ
2πr
4. Le flux de ce champ magnétique à travers les N spires du tore vaut
ZZ
→ −−
− →
Φfil→tore = B fil · d2 S
N spires

−−→
où d2 S = dS ~uθ = dr dz ~uθ .
On en déduit
ZZ ZZ Z Z !
r2
µ0 i µ0 i µ0 Ni dr µ0 Ni r2
Φfil→tore = dr dz = N× dr dz = dz = h ln
N spires 2πr 1 spire 2πr 2π r=r1 z=0h r 2π r1

Finalement, on a
!
µ0 Nh r2
Φfil→tore = M i avec M= ln
2π r1

L’application numérique fournit


!
4π.10−7 × 500 × 2.10−2 12
M= × ln = 3, 6.10−7 H
2π 10

La valeur de l’inductance mutuelle est extrêmement faible.

Remarque
Si l’on avait orienté les spires du tore différemment, le flux magnétique Φfil→tore aurait pris la
forme Φfil→tore = −Mi.

5. Le flux magnétique total traversant le tore est la somme des flux magnétiques calculés précédemment
soit
Φ = Φpropre + Φfil→tore = LI + Mi
Il apparaît donc une force électromotrice e, qui, orientée dans le sens de I, vaut
dΦ dI di
e=− = −L −M
dt dt dt

Remarque
Par rapport au terme d’inductance propre du tore, il apparaît un terme similaire mais qui dépend
de l’intensité traversant le fil. On dit que les circuits sont en interaction mutuelle.

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i2
C2
C1
i1

Figure 2 –

II.2. Définitions
Considérons deux circuits filiformes C1 et C2 parcourus par les intensités respectives i1 et i2 .
Lorsqu’un courant, d’intensité i1 , traverse le circuit C1 , ce dernier crée un champ magnétique B1 ,
proportionnel à i1 :
B1 ∝ i1
Le flux Φ1→2 du champ B1 à travers le circuit C2 est de la forme
ZZ
− −−
→ →
Φ1→2 = B 1 · d2 S 2 ∝ i1
Σ(C2 )

où l’orientation de C2 est choisie arbitrairement. Φ1→2 est donc proportionnel à i1 , le coefficient de propor-
tionnalité ne dépendant que de la forme et de la position relative des circuits C1 et C2 . On notera
Φ1→2 = M12 i1

où le signe de M12 dépend du choix d’orientation relative des deux circuits.

Définition :

Soient deux circuits électriques filiformes C1 et C2 parcourus par des


courants d’intensités respectives i1 et i2 . Le flux à travers C2 du champ
magnétique créé par C1 est proportionnel à i1 :

Φ1→2 = M12 i1

où M12 est appelé inductance mutuelle (ou coefficient d’induction mu-


tuelle) de C1 vers C2 .
De la même manière
Φ2→1 = M21 i2
On admet que les coefficients d’induction mutuelle M12 et M21 vérifient :

M12 = M21 = M théorème de Neumann

Le coefficient d’induction mutuelle M ne dépend que de la géométrie des circuits filiformes C1 et C2 et


de leur position relative. Le signe de M n’est pas fixé car il dépend de l’orientation relative des circuits.

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Propriété
L’inductance mutuelle est un coefficient purement géométrique dont le signe n’est
pas fixé et dépend de l’orientation choisie pour les circuits.

On admettra également la propriété suivante.

Propriété
Soient deux circuits filiformes C1 et C2 en induction mutuelle. Le coefficient d’in-
ductance mutuelle est borné et
p
|M| ≤ L1 L2

où L1 et L2 sont les inductances propres des deux circuits filiformes.

II.3. Induction mutuelle


Considérons deux circuits filiformes C1 et C2 en interaction mutuelle. Les flux à travers chaque circuit
s’écrivent respectivement :

Φ1 = Φ1 propre + Φ2→1 = L1 i1 + Mi2 et Φ2 = Φ2 propre + Φ1→2 = L2 i2 + Mi1

Les lois de Faraday s’écrivent donc pour les deux circuits, en considérant les coefficients d’induction
propre et mutuelle constants :

! !
di1 di2 di2 di1
e1 = − L1 +M et e2 = − L2 +M
dt dt dt dt

Les circuits agissent donc l’un sur l’autre, et on dit qu’ils sont couplés.

M di2 di1
e1 = −M e2 = −M
L1 L2 L1 dt L2 dt

i1 i2 i1 i2

Figure 3 – Représentation schématique du phénomène d’induction mutuelle.

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Propriété
Soient deux circuits électriques filiformes C1 et C2 parcourus par des courants d’in-
tensités respectives i1 et i2 . La variation du flux à travers C2 du champ magnétique
créé par C1 donne naissance à un phénomène d’induction mutuelle. Il apparaît alors
dans le circuit C2 une force électromotrice

dΦ1→2 d
e2 = − = − (M i1 )
dt dt
où e2 est orienté dans le sens conventionnel choisi.

Si les circuits sont fixes et indéformables, M = cste et

di1
e2 = −M
dt

Remarque
Le phénomène d’induction mutuelle se superpose au phénomène d’induction propre.

II.4. Application : oscillateurs couplés par inductance mutuelle


Considérons le montage de la figure ci-dessous où la résistance des bobinages a été négligée. Les conden-
sateurs étant initialement chargés, on ferme l’interrupteur K et on étudie le régime libre dans chacun des
circuits.

M
C C
• •
i1 i2
v1 v2
K L L

Les intensités des courants dans les deux branches valent


dv1 dv2
i1 = C et i2 = C
dt dt
La loi des mailles appliquée à chacun des circuits conduit à

 di di2
e1 = −L 1 − M
( 
0 = v1 − e1 dt dt
avec
0 = v2 − e2 di di1
e2 = −L 2 − M


dt dt

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En notant M = k L où k est le coefficient de couplage (compris entre −1 et 1), on obtient



 di di
0 = v1 + L 1 + kL 2

dt dt

 di2 di1
0 = v2 + L + kL
dt dt
soit, en remplaçant i1 et i2 par leurs expressions en fonction de v1 et v2 :


 d2
0 = v1 + LC (v1 + kv2 )
dt2

 d2
0 = v2 + LC (v2 + kv1 )
dt2

Remarque
Les équations différentielles en v1 et v2 sont couplées. La réponse du circuit (1) dépend de la
réponse du circuit (2) et réciproquement. On parle d’oscillateurs couplés.

Posons
U = v1 + v2 et V = v1 − v2
Dans ces conditions en prenant la somme et la différence des deux équations différentielles, on trouve


 d2 U
0 = U + LC(1 + k)
dt2

 d2 V
0 = V + LC(1 − k)
dt2

On obtient des équations découplées en U et V


Les solutions sont de la forme

 1 ω0
U = U0 cos(ω1 t + ϕu )

 avec ω1 = p =√
LC(1 + k) 1+k
 1 ω0

V = V0 cos(ω2 t + ϕv )
 avec ω2 = p =√
LC(1 − k) 1−k

Les solutions pour v1 et v2 sont obtenues à l’aide des relations

U +V U −V
v1 = et v2 =
2 2
On en déduit que v1 et v2 sont des combinaisons linéaires de signaux sinusoïdaux de pulsations ω1
et ω2 .
(
v1 (t) = A1 cos(ω1 t + ϕ1 ) + A2 cos(ω2 t + ϕ2 )
v2 (t) = B1 cos(ω1 t + ψ1 ) + B2 cos(ω2 t + ψ2 )

où A1 , A2 , B1 , B2 et ϕ1 , ϕ2 , ψ1 , ψ2 sont des constantes à déterminer en fonction des conditions initiales.


Les solutions sont la superposition de deux solutions sinusoïdales de pulsation ω1 et ω2 , qui sont les
pulsations propres du système.

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Remarque
Il est possible de choisir les conditions initiales de sorte que A2 = B2 = 0. Dans ce cas, les
tensions v1 et v2 évoluent à la pulsation ω1 uniquement. On dit que l’on a excité un mode propre
du système.

Propriété
L’évolution d’un système d’oscillateurs couplés résulte d’une superposition de so-
lutions oscillantes, appelés modes propres du système.
Chaque mode propre est caractérisé par une pulsation caractéristique, appelée pul-
sation propre.

Remarque
Pour k = 0, il n’y a aucun couplage est les pulsations propres valent ω1 = ω2 = ω0 : on retrouve
la pulsation propre d’un circuit LC non couplé.
Pour k 6= 0, ω1 6= ω2 : le système présente deux modes propres distincts.
Plus le couplage est fort, plus les pulsations ω1 et ω2 sont éloignées l’une de l’autre.

III Énergie magnétique des circuits filiformes


III.1. Cas d’un circuit isolé
Considérons un circuit électrique filiforme, assimilable à un dipôle d’inductance L.

L e
i i

La puissance reçue par un tel dipôle, traversé par un courant d’intensité i vaut
!
di d 1 2 dEm 1
P = uL i = −ei = Li = Li = avec Em = Li2
dt dt 2 dt 2

Le circuit d’inductance L stocke donc une énergie Em sous forme magnétique.


Propriété
L’énergie magnétique stockée par un dipôle d’inductance L, traversé par un cou-
rant d’intensité i vaut
1 1
Em = Li2 = Φi2
2 2
où Φ est le flux magnétique à travers le circuit.

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III.2. Cas de deux circuits filiformes couplés


Considérons deux circuits filiformes, fixes et indéformables en influence mutuelle.

R1 • • R2
i1 i2

u1 L1 L2 u2

Les sources situés au niveau des circuits primaire et secondaire génèrent respectivement les tensions u1
et u2 .
Les lois des mailles appliquées aux circuits primaire et secondaire conduisent à

dΦ1
u1 = R1 i1 + avec Φ1 = L1 i1 + Mi2
dt
dΦ2
u2 = R2 i2 + avec Φ2 = L2 i2 + Mi1
dt

La puissance fournie par les sources vaut

dΦ1 dΦ2
Psources = u1 i1 + u2 i2 = R1 i21 + R2 i22 + i1 + i2
| {z } | dt {z dt}
P J
Pm

La puissance fournie par les sources est en partie dissipée par effet Joule et en partie stockée sous forme
magnétique. La puissance magnétique stockée vaut

dΦ1 dΦ2
Pm = i1 + i2
dt dt ! !
di1 di2 di2 di1
= L1 i1 + Mi1 + L2 i2 + Mi2
dt dt dt dt
!
d 1 1
= L1 i21 + L2 i22 + Mi1 i2
dt 2 2
dEm
=
dt

où Em est l’énergie stockée sous forme magnétique.

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Propriété
L’énergie magnétique stockée par un ensemble de deux circuits filiformes en in-
teraction mutuelle vaut
1 1 1
Em = (Φ1 i1 + Φ2 i2 ) = L1 i21 + L2 i22 + Mi1 i2
2 2 2
où L1 et L2 sont les inductances propres de chacun des circuits et M leur inductance
mutuelle.
Plus généralement, pour un système de N circuits filiformes couplés :
N
1 X
Em = φk ik
2 k=1

où φk est le flux magnétique total à travers le circuit k traversé par l’intensité ik .

Remarque
Pour deux circuits filiformes non couplés, M = 0 et l’on retrouve l’énergie stockée par deux
circuits d’inductances propres L1 et L2 :

1 1
Em = L1 i21 + L2 i22 en l’absence de couplage
2 2

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