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Electrotechnique

Les circuits magnétiques -1


Régime continu

Dr. Marie Nawal Sabra


1. Classification des substances en vue de leur
propriétés magnétiques
2. Propriétés du circuit magnétique en régime
continu
3. Le circuit magnétique linéaire en régime
continu
4. Les circuits magnétiques en régime saturé

Dr. Marie Nawal Sabra


1. Classification des substances en
vue de leur propriétés magnétiques
• substances ferro-magnétiques
• substances ferri-magnétiques
• substances dia-magnétiques
• substances para-magnétiques

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Substances ferro-magnétiques
• composés de fer et des alliages de fer contenant du
cobalt, tungsten, aluminium, nickel, …
• sont composées d’un grand nombre de dipôles
magnétiques. Chaque dipôle est en fait un domaine
contenant plusieurs atomes dont les moments de tous
les atomes sont parallèles. Donc le moment magnétique
du dipôle est non nul. Dans un milieu non aimanté, ces
dipôles sont orientés de façon aléatoire dans le milieu
donnant une résultante magnétique nulle.
• Sous l’action d’un force magnétisante extérieur, , ces
moments élémentaires (les dipôles) s’orientent suivant
donnant une résultante non nulle. Ceci crée un champ
magnétique important.
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• Soit 𝑀 le moment magnétique resultant obtenu
d’après la magnétisation du milieu
• 𝑀 = 𝜒𝑚 𝐻 ; avec 𝜒𝑚 la susceptibilité magnétique
𝜒𝑚 >0 de l’ordre de 10
5

• Le champ magnétique B s’écrit:


• 𝐵 = 𝜇0 𝐻 + 𝑀 avec 𝜇0 la perméabilité de l’air
𝜇𝑟 la perméabilité relative
= 𝜇0 1 + 𝜒𝑚 𝐻 et 𝜇 la perméabilité totale du milieu

= 𝜇0 𝜇𝑟 𝐻
=𝜇𝐻
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Substances ferri-magnétiques
• Ils ont une susceptibilité magnétique 𝜒𝑚 > 0
de l’ordre de 103
• Ces matériaux, appelés ferrites, sont utilisés
malgrés leur faible aimantation, en raison de
leur haute résistivité (électrique). Ils sont
prépondérants dans les applications haute
fréquence et l’électronique de puissance

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,

Substances dia-magnétiques
• m <0 de l’ordre de 10-5
• Ces matériaus sont très abondants. Ils forment
la masse des matériaux que nous appelons
« non magnétiques » comme le bois, le
plastique,…

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,

Substances paramagnétiques
• m >0 de l’ordre de 10-5
• Ils sont des matériaux rares

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2. Caractéristiques des
milieux magnétiques – la
courbe de première
aimantation

• Considérons une mesure expérimentale : un tore formé d’un matériau


magnétique. Nous plaçons dessus un enroulement de N spires et
l’alimenter par un courant I. nous prenons les considérations
suivantes:
– Le diamètre du tore est beaucoup plus grand que la section droite du
tore (lignes de champ sont considérées uniformes dans la section)
– Les spires sont dites jointifs, ou sans vide entre eux, ce qui implique
qu’il n’y a pas de fuites dans le flux magnétique créé. Ceci implique que
tout le champ créé par les spires traverse le tore magnétique.

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• Nous obtenons, en appliquant applique le théorème
d’Ampère :

Ceci est d’après l’approximation du


champ uniforme dans la section du tore.

• où lm est la longueur moyenne du tore.


• Donc d’après la mesure de I, nous obtenons H.
• Note : le champ B peut être mesuré directement avec
des capteurs appelés à effet Hall.

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La courbe de première aimantation
• La relation observée entre la variation de H et
l’effet induit sur B n’est pas linéaire. En effet, si
on augmente le courant, donc H depuis 0
graduellement, on observe :
– d’abord une augmentation lente de B (oa)
– une relation linéaire entre B et H (ab)
– une augmentation qui se ralentie (bc –coude de
saturation)
– une variation quasi-statique de B (cd), appelée zone de
saturation.
• La courbe oabcd s’appelle aussi courbe ‘DC’, ou
de fonctionnement à courant continu.

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Courbe de la perméabilité
• La perméabilité relative d’un
milieu magnétique a les
propriétés suivantes:
– pour des faibles valeurs de H,
l’allure est en parabole
– ensuite elle augmente
rapidement pour passer par un
maximum
– puis diminue en forme
d’exponentielle
– pour se terminer en une
asymtote à la droite 𝜇𝑟 = 1

• Note : en saturation m=m0 , la


condition qui se trouve dans l’air.

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3. Les circuits magnétiques
linéaires en courant continu
• Reprenons la courbe de première aimantation
• Le fonctionnement dans partie ab est linéaire
• Relation: B = m H, avec m = m 0 m r constante
• Donc la courbe bleue est considérée au lieu de la
courbe rouge

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Cas d’un circuit magnétique simple : un tore
magnétique avec un enroulement électrique
(relation d’Hopkinson et réluctance)
• Conditions:
– Le tore est considéré sans fuites
– Le circuit magnétique est linéaire
• La loi d’Ampère s’écrit :
HL = Ni L étant la longueur moyenne du tore
et N le nombre d’enroulements
Mais B = m H
𝜙 = 𝐵𝑆 = 𝜇𝐻𝑆
1
⇒𝐻= 𝜙
𝜇𝑆

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• si nous remplaçons H par sa valeur dans la loi
d’Ampère :

Cette dernière équation est la relation d’Hopkinson

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Equivalence entre un circuit
magnétique et un circuit électrique
• Dans le cas d’un fonctionnement en zone
linéaire, équivalence dans les lois et dans la
nature des grandeurs:
Circuit Circuit Circuit Circuit
Electrique Magnétique Electrique Magnétique
R  𝐿 1𝐿
𝑅=𝜌 = =
1𝐿
1/r ou 𝜎 m 𝑆 𝜎𝑆 µ𝑆
I, courant f, flux V=E=RI v*=E = f
E, fem v*=E = Ni,
fmm

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Limitations de l’équivalence –
considération des fuites magnétiques
• Note: la considération de fonctionnement sans
fuites pour un circuit électrique est beaucoup plus
vraie que celle d’un circuit magnétique.
– La différence dans la conductivité entre le matériau
conducteur (cuivre, alu, ...) et l’isolant qui l’entoure ou
bien l’air est de l’ordre de 1020 fois plus grande que
celle de son entourage
– tandis que la perméabilité magnétique est seulement
de l’ordre de 105.
• nous ne pouvons pas toujours considérer un
fonctionnement sans fuites d’un circuit
magnétique.
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Cas d’un circuit magnétique composé
de plusieurs éléments en série
• Les éléments étant associés en série, 2
ils sont traversés par le même flux : 1 3

• 𝜙1 = 𝜙2 = 𝜙3 = …
• 𝐵1 𝑆1 = 𝐵2 𝑆2 = 𝐵3 𝑆3 =… ∗
𝑣𝑒𝑞

• en 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑣𝑖∗ comme la différence de potentiel


magnétique entre les bornes d’un élément magnétique, nous
avons:
∗ = 𝑣 ∗ + 𝑣 ∗ + 𝑣 ∗ + …..
• 𝑣𝑒𝑞 avec 𝑣1∗ = 𝐻1 𝐿1 = ℜ1 𝜙1
1 2 3
𝑣2∗ = 𝐻2 𝐿2 = ℜ2 𝜙2
𝑣3∗ = 𝐻3 𝐿3 = ℜ3 𝜙3
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∗ ∗ ∗ ∗
𝑣𝑒𝑞 = 𝑣1 +𝑣2 + 𝑣3 + …..


𝑣𝑒𝑞 = ℜ1 𝜙1 + ℜ2 𝜙2 + ℜ3 𝜙3 + …

𝑣𝑒𝑞 = ℜ1 𝜙 + ℜ2 𝜙+ ℜ3 𝜙 + …


𝑣𝑒𝑞 = ℜ𝑒𝑞 𝜙

𝑑𝑜𝑛𝑐 ℜ𝑒𝑞 = ℜ1 + ℜ2 + ℜ3 +…

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Application de l’association de plusieurs
éléments en série : l’entrefer
• Considérons le cas particulier d’un circuit magnétique ayant
deux éléments en série. Le premier étant d’un matériau
ferrique et l’autre de l’air, appelé entrefer (air gap).
e
𝐿𝑓𝑒𝑟 𝐿𝑎𝑖𝑟
𝑁𝐼 = (ℜ𝑓𝑒𝑟 + ℜ𝑎𝑖𝑟 ) 𝜙 = ( + )𝜙
𝜇0 𝜇𝑟 𝑆 𝜇0 𝑆

• le deuxième terme est prépondérant, même pour de faibles


longueurs de l’entrefer
• Par exemple, si mr = 2 x 105 , longueur de fer 1m, longueur de
l’air 1mm : Lfer = 1000 Lair, nous aurons ℜ𝑎𝑖𝑟 = 200 ℜ𝑓𝑒𝑟
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Force magnétomotrice de la
source
• Notons que la fmm de la source dans un circuit
magnétique :
• 𝜉 = 𝑣 ∗ = NI – 𝐻𝑠 𝐿𝑠

où 𝐻𝑠 𝐿𝑠 est la chute de force


magnétomotrice du circuit magnétique qui est
sous l’enroulement

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Cas d’un circuit magnétique
composé de plusieurs
éléments en parallèle
• Considérons un circuit magnétique
comprenant 3 branches en parallèle

𝑣𝑒𝑞
∗ =ℜ 𝜙 =ℜ 𝜙 = ℜ 𝜙 = ℜ 𝜙
NI- 𝐻𝑠 𝐿𝑠 = 𝑣𝑒𝑞 𝑒𝑞 𝑠 1 1 2 2 3 3
𝜙𝑠 = 𝜙1 + 𝜙2 + 𝜙3
𝑣∗ 𝑣∗ 𝑣∗ 𝑣∗
En remplaçant : = + +
ℜ𝑒𝑞 ℜ1 ℜ2 ℜ3
1 1 1 1
donc: = + +
ℜ𝑒𝑞 ℜ1 ℜ2 ℜ3

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Application de l’association de plusieurs
éléments en parallèle : les fuites magnétiques
• Nous allons assimiler le trajet traversé par les lignes de fuite à
une branche du circuit magnétique associée en parallèle avec
la branche principale
1 1 1
= +
ℜ𝑒𝑞 ℜ ℜ𝑓

• Où ℜ𝑓 est la réluctance du trajet suivi par le flux de fuite


Et 𝜙𝑡 = 𝜙𝑢 + 𝜙𝑓

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• On définit un coefficient de fuite du circuit
magnétique (coefficient de Hopkinson), h, tel
𝜙𝑡 𝜙𝑓
que : 𝜂 = =1+
𝜙𝑢 𝜙𝑢
𝜙𝑓
𝑒𝑡 𝜙𝑡 = 𝜙𝑢 + 𝜙𝑓 = 𝜙𝑢 (1 + ) = 𝜂 𝜙𝑢
𝜙𝑢

D’autre part: 𝑣 ∗ = ℜ𝑒𝑞 𝜙𝑡 = ℜ 𝜙𝑢

1 1 1 𝜂
On déduit que : = + =
ℜ𝑒𝑞 ℜ ℜ𝑓 ℜ

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4. Les circuits magnétiques en régime saturé :
considération de la courbe de première aimantation

• Si le courant d’alimentation est augmenté au delà de la


limite de la partie linéaire:
– La perméabilité m n’est plus constante
– La reluctance, qui dépend de m, n’est plus une valeur
constante. Donc nous ne pouvons plus utiliser
l’équivalence avec les circuits électriques.
• Il nous reste à utiliser:
– La loi d’ampère
– Relation graphique expérimentale entre B et H (la courbe
de première aimantation)
– La loi des nœuds des flux
– Des résolutions par des équations empiriques sont aussi
envisagées dans quelques cas.
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Donc, les relations suivantes restent utilisables:
loi d’Ampère:
Hl = N I
loi des mailles sur un circuit fermé:

v i * = H i l i =  i =0
loi des nœuds pour les flux:
෍ 𝜑𝑖 = 0

pour retrouver B si H connu ou vice-versa, il faut


passer par la courbe de première aimantation

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Comment résoudre le circuit si la
solution a besoin de deux valeurs en
même temps?

• Dans plusieurs cas, la solution est directe


• Parfois, la solution a besoin de l’équivalent de
deux équations à deux inconnus sur la courbe
expérimentale
• Dans la suite, nous allons voir la méthode pour
retrouver la courbe équivalente de deux éléments
dans deux cas: éléments en série et éléments en
parallèle

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Cas1 : résolution graphique d’un circuit
magnétique ayant 2 éléments en série

(2)

(1)
𝜑0 est le même v t * = v1 * + v 2 *
oc = oa + ob
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= NI
Cas2 : résolution graphique d’un circuit
magnétique ayant 2 éléments en parallèle

(1)

(2)

(3)

𝑣1∗ = 𝑣2∗
𝜑3 = 𝜑1 + 𝜑2
Donc : of = ed

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