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LE TRANSFORMATEUR

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Le transformateur est un appareil électrique très simple, mais il n’en

constitue pas moins l’un des plus utiles. Le transformateur est un appareil
électromagnétique statique destiné à transformer un courant alternatif primaire
en un autre courant secondaire de même fréquence ayant dans le cas général
d’autres caractéristiques, en particulier, une autre tension et un autre courant.

Grâce au transformateur, l’énergie électrique peut être transportée à de


grandes distances de façon économique et distribuée dans les usines et les
maisons.

L’étude du transformateur nous aidera également à comprendre le


fonctionnement d’un grand nombre de machines telles que moteurs
d’induction, alternateurs, compensateurs synchrones, etc., car ces machines
utilisent aussi le principe de l’induction électromagnétique.

Grandeurs nominales du transformateur

Les grandeurs nominales telles que puissance apparente S [VA], fréquence f


[Hz], courants I, tensions U, etc. sont indiquées sur la plaque signalétique.

Exemple de plaque :
Puissance nominale 20 [kVA]
Tension nominale 6000 / 230 [V]
Courant nominal 3.44 / 87 [A]
Fréquence nominale 50 [Hz]

La puissance nominale S est donnée aux bornes du secondaire du


transformateur. Elle est donnée en [VA] ou en [kVA].

La tension primaire U1 [V] nominale correspond à la valeur d'alimentation du


transformateur.

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La tension secondaire U2 [V] nominale correspond à la valeur mesurée aux
bornes de l'enroulement secondaire à vide (la tension aux bornes de
l’enroulement primaire étant nominale).

Les courants primaire et secondaire nominaux I1 et I2 correspondent aux


valeurs calculées selon la puissance S nominale et tensions nominales, avec
un rendement η nominal et une température T nominale.

La fréquence f [Hz] nominale correspond à la valeur pour laquelle le


transformateur est construit.

La puissance d’un transformateur est toujours donnée en [VA] car on ne sait


pas le genre de charge (résistive, capacitive ou inductive) que l’on va raccorder
au secondaire.

I. TENSION INDUITE DANS UNE BOBINE

Soit une bobine entourant un flux magnétique qui varie sinusoïdalement à une
fréquence f, atteignant périodiquement des crêtes positives et négatives de
valeur Φmax (Fig. T-1). Ce flux alternatif induit entre les bornes de la bobine une
tension alternative donnée par l’équation (formule de Boucherot) :

E  4,44 fN max (T  1)



E= tension efficace induite, en volts [V] ;
f = fréquence du flux, en hertz [Hz] ;
N = nombre de spires de la bobine ;
Φmax = valeur maximale du flux, en webers [Wb] ;
4,44 = constante (valeur exacte = π√2).

Cette formule indique que pour une fréquence donnée la tension induite est
proportionnelle au flux maximal Φmax.

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L’équation T.1 découle de la loi de faraday :


E  N.
t

Où ΔΦ/Δt est le taux de variation du flux.

Ainsi, sur la figure T-1b, durant l’intervalle de 0 à t1, ΔΦ/Δt est positif, donc la
tension est positive. De même, durant l’intervalle de t1 à t3, ΔΦ/Δt est négatif,
donc la tension induite est négative. Enfin, aux instants t1 et t3, ΔΦ/Δt est nul,
donc la tension est nulle.

Figure T-1
a. Une tension alternative est induite aux bornes d’une bobine qui entoure un flux sinusoïdal
b. Le flux sinusoïdal induit une tension sinusoïdale

Noter que ΔΦ/Δt est maximal aux moments où le flux Φ est nul. C’est
précisément à ces moments que la tension induite est maximale.

II. TENSION APPLIQUÉE ET TENSION INDUITE

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La figure T-2a montre une bobine à noyau d’air raccordée à une source
sinusoïdale Eg. Si la résistance de la bobine est négligeable, le courant vaut :

Eg
Im 
XL
Où XL est la réactance inductive de l’enroulement.

Le flux créé par le courant alternatif induit aux bornes de la bobine une tension
E dont la valeur est donnée par l’équation (T-1). D’autre part, si l’on se réfère à
la figure, on constate que la tension appliquée Eg et la tension induite E sont
identiques car elles apparaissent entre les mêmes bornes. Puisque Eg = E, on
peut écrire :

E g  4,44 fN max (T  2)

Figure T-2
a. La tension induite dans une bobine est égale à la tension appliquée.
b. Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales

Eg
D’où l’on tire :  max  (T  3)
4,44 fN

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Pour une fréquence et un nombre de spires donnés, cette équation révèle que
le flux Φmax varie proportionnellement à la tension appliquée. De plus, si la
tension Eg est constante, le flux maximal doit aussi demeurer constant.

Supposons, par exemple, qu’on introduise graduellement un noyau de fer à


l’intérieur de la bobine tout en gardant Eg de la source constante (Figure T-3).
La valeur maximale du flux demeure rigoureusement constante pendant cette
manœuvre et, lorsque le noyau d’acier sera rentré complètement à l’intérieur
de la bobine, le flux Φmax n’aura pas changé. En effet, si le flux augmentait, la
tension induite E augmenterait également. Ceci est impossible car la tension Eg
de la source demeure constante.

Pour une même tension Eg, le flux dans les figures T-2 et T-3 reste donc le
même. Cependant, le courant est beaucoup plus petit lorsque le noyau d’acier
est à l’intérieur de l’enroulement. En effet, pour produire le même flux avec un
noyau de fer, on a besoin d’une FMM plus faible, donc d’un courant plus faible.
Ce courant Im est appelé courant magnétisant ; il est déphasé de 90° en arrière
de la tension Eg, comme dans toute inductance (Figure T-2b et T-3b).

Figure T-3
a. Le flux demeure constant pendant que le noyau est introduit dans la bobine
b. diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales. Le courant magnétisant est
plus petit que dans la figure T-2

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III. TRANSFORMATEUR ÉLÉMENTAIRE

Sur la figure T-4, une bobine à noyau d’air est alimentée par une source de
tension Eg. Le courant magnétisant Im produit un flux total Φ qui est dispersé
autour de l’enroulement. Si l’on approche de ce montage une deuxième bobine,
une partie du flux Φ est captée (ou accrochée) par les spires de cette deuxième
bobine et une faible tension E2 est induite à ses bornes.

L’ensemble de ces deux bobines constitue un transformateur. La bobine


raccordée à la source est appelée enroulement primaire et l’autre est appelée
enroulement secondaire.

Figure T- 4 Définition du flux mutuel et du flux Figure T-5. Les bornes ayant la même
de fuite polarité instantanée sont déterminées par un
point noir

Le flux Φ créé par le primaire peut être subdivisé en deux parties : un flux
mutuel Φm1 qui accroche les spires du secondaire, et un flux de fuite Φf1 qui ne
les accroche pas. Lorsque les bobines sont éloignées l’une de l’autre, le flux
mutuel est faible par rapport au flux total Φ ; on dit alors que le couplage entre
les bobines est faible. On peut obtenir un meilleur couplage (et une tension E2
plus grande) en rapprochant les deux enroulements. Cependant, même si l’on
colle le secondaire contre le primaire, le flux mutuel demeure faible par rapport
au flux total Φ.

On peut l’améliorer de beaucoup en bobinant le secondaire par-dessus le


primaire. Avec cette construction, la presque totalité du flux Φ créé par le
primaire est accroché par le secondaire. Le flux de fuite n’est plus qu’une

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petite fraction du flux total, ce qui augmente la valeur de la tension induite E2 à
vide et la maintient presque constante en charge.

IV. MARQUE DE POLARITÉ D’UN TRANSFORMATEUR

Sur la figure T-4, les flux Φf1 et Φm1 sont tous deux produits par le courant
magnétisant Im. Par conséquent, les flux sont en phase, atteignant tous deux
leur valeur crête en même temps. Ils passent aussi par zéro en même temps. Il
s’ensuit que la tension E2 atteint sa valeur crête en même temps que Eg.
Supposons qu’au moment où les tensions atteignent leur maximum, la borne 1
soit positive par rapport à la borne 2, et que la borne 3 soit positive par rapport
à la borne 4 (Figure T-5). On dit alors que les bornes 1 et 3 possèdent la même
polarité. On l’indique en plaçant un gros point noir vis-à-vis de la borne 1 et un
autre vis-à-vis de la borne 3. Ces points sont appelés marques de polarité.

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LE TRANSFORMATEUR IDEAL

V. LE TRANSFORMATEUR IDÉAL À VIDE ; RAPPORT DE

TRANSFORMATION

Par définition, un transformateur idéal


- n’a aucune perte ;
- son circuit magnétique est infiniment perméable (est parfait) ;
- le couplage entre le primaire et le secondaire est parfait. Par conséquent,
il n’a aucun flux de fuite.

La figure T-6a montre un transformateur idéal dont le primaire et le secondaire


possèdent respectivement N1 et N2 spires. Le primaire est raccordé à une
source Eg, et le secondaire est ouvert. Les tensions induites sont
respectivement E1 et E2. Le flux Φm créé par le primaire est accroché
complètement par le secondaire. Comme sa valeur crête est Φmax, on peut
écrire les équations suivantes :

E1  E g
E1  4,44 fN1 max
et
E2  4,44 fN 2  max
En divisant la première équation par la deuxième, on tire l’expression du
rapport de transformation a d’un transformateur :

E1 N
a  1 (T 4)
E2 N2

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E1 = tension induite au primaire [V] ;
E2 = tension induite au secondaire [V] ;
N1 = nombre de spires du primaire ;
N2 = nombre de spires du secondaire.

Cette relation signifie que le rapport des tensions primaire et secondaire est
égal au rapport des nombres de spires. De plus, puisque les tensions primaire
et secondaire sont produites par le même flux Φm, elles atteignent leurs valeurs
maximales et minimales en même temps.

Le diagramme vectoriel pour la marche à vide est donné à la figure T-6b. Vu les
marques de polarité du transformateur (points noirs), et les polarités des
tensions (signe +), le vecteur E2 est en phase avec le vecteur E1.

Pour un transformateur dont le secondaire comporte moins de spires que le


primaire, le vecteur E2 est plus court que le vecteur E1. Comme pour toute
inductance, le courant Im est déphasé de 90° en arrière de la tension E1. Le
vecteur représentant le flux Φm est en phase avec Im car le flux est créé par le
courant magnétisant. Le circuit magnétique étant parfait, il suffit d’un courant
magnétisant infiniment petit pour créer le flux Φm. Le diagramme vectoriel à
vide est donc tel que le montre la figure T-6b.

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Figure T-6 a. Transformateur idéal à vide ; b. Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales

VI. TRANSFORMATEUR IDÉAL EN CHARGE ; RAPPORT DES

COURANTS

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Raccordons une charge Z au secondaire d’un transformateur idéal (Figure T-7).
Un courant I2 circulera immédiatement. Ce courant est donné par :

E2
I2 
Z
Noter que ce courant circule dans la charge ainsi que dans les N2 spires du
secondaire.

La valeur de E2 change t-elle lorsqu’on branche la charge ? Rappelons ce qui


suit.

Dans un transformateur idéal, le primaire et le secondaire sont


couplés par le flux mutuel Φm seulement. Par conséquent, le rapport
de transformation en charge est le même qu’à vide, soit :

E1 N1

E2 N 2

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, E1

Figure T-7
a. Transformateur idéal en charge ; il produit seulement un flux mutuel
b. Diagramme vectoriel des grandeurs sinusoïdales

Comme la tension de la source Eg demeure constante, la tension E1


(induite par Φm) reste également constante. Il s’ensuit que E2 ne
change pas lorsque la charge est branchée au secondaire.

Examinons maintenant les FMM qui sont engendrées par les enroulements
primaire et secondaire. Le courant I2 produit une FMM secondaire N2I2. Si elle
agissait seule, cette FMM produirait un changement majeur dans le flux Φm.
Mais on vient de constater que le flux Φm ne change pas. Le flux Φm ne peut
demeurer constant que si le primaire crée, à tout instant, une FMM N1I1 d’égale
valeur mais opposés à N2I2.

Ainsi, le courant I1 circulant au primaire doit respecter la relation :

N1 I1  N 2 I 2 (T  5)

Afin de créer cette opposition instantanée, I1 et I2 doivent augmenter et


diminuer en même temps. Il faut donc que I1 et I2 soient en phase. De plus, pour

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que les FMM s’opposent, il faut que I1 entre par la marque de polarité du
primaire lorsque I2 sort par la marque de polarité du secondaire (Figure T-7a).
Le diagramme vectoriel du transformateur idéal en charge est tracé sur la
figure T-7b pour une charge résistive-inductive. Aucun courant magnétisant
n’est requis, du fait qu’il s’agit d’un transformateur idéal dont le noyau a une
perméabilité infinie. Les courants I1 et I2 sont en phase et ils sont définis par
l’équation :

I1 N 2
 (T  6)
I 2 N1

I1 = courant primaire [A] ;
I2 = courant secondaire [A] ;
N1 = nombre de spires au primaire ;
N2 = nombre de spires au secondaire.

En comparant les équations T-4 et T-6, on constate que le rapport des courants
est l’inverse de celui des tensions. Autrement dit, ce que l’on gagne en tension,
on le perd en courant. Des équations T-4 et T-6, on tire :

E1 I1  E2 I 2 (T  7)

La puissance apparente absorbée au primaire est donc égale à la puissance


apparente débitée par le secondaire. Il s’ensuit que les puissances active et
réactive débitées par le secondaire sont exactement égales à celles absorbées
par le primaire.

VII. RAPPORT D’IMPÉDANCE

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Le transformateur est utilisé pour modifier une tension ou un courant. Ces
transformations de la tension et du courant produisent aussi une
transformation d’impédance. Considérons, par exemple, la figure T-8, où un
transformateur idéal est branché entre une source Eg et une charge ayant une
impédance Zs. Le rapport de transformation étant a, on peut écrire :
I2
E1  aE 2 et I1  (*)
a
Les bornes secondaires « voient » une impédance Zs donnée par :

E2
 Zs (**)
I2
D’autre part, la source Eg « voit » une impédance Zp donnée par :

E1
Zp  (* * *)
I1
En substituant les équations (*) et (**) dans l’expression (***), on obtient :

E1 aE 2 E
Zp    a2 2  a2Zs
I1 I 2 / a I2

Figure T-8
a. Un transformateur idéal peut transformer la valeur d’une impédance.
b. L’impédance vue par la source est a2 fois l’impédance réelle.
Par conséquent, on peut écrire :

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Z p  a2Zs

Zp = impédance vue entre les bornes du primaire [Ω] ;
Zs = impédance réelle entre les bornes du secondaire [Ω] ;
a = rapport de transformation.

Cette expression révèle que l’impédance Zp vue par la source est a2 fois
l’impédance réelle (figure T-8b).

Un transformateur idéal a donc la propriété remarquable de pouvoir augmenter


ou abaisser la valeur d’une impédance, quelque soit sa nature.

TRANSFORMATEURS UTILISES EN PRATIQUE

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En pratique, les transformateurs réels ne sont pas parfaits et notre analyse doit
en tenir compte. Ainsi, les enroulements d’un transformateur réel possèdent
une résistance, et le noyau n’est pas infiniment perméable. De plus, le flux créé
par le primaire n’est pas complètement accroché par le secondaire, de sorte
qu’il faut tenir compte des flux de fuites. Enfin, les pertes dans le fer
contribuent à l’échauffement du transformateur et diminuent son rendement.

VIII. TRANSFORMATEUR IDEAL COMPORTANT UN NOYAU RÉEL

Un noyau magnétique réel est le siège des pertes par courant de Foucault et
par hystérésis et sa perméabilité n’est pas infinie. Ces imperfections peuvent
être représentées au moyen d’une résistance Rm et d’une réactance Xm
branchées en parallèle avec le primaire d’un transformateur idéal (Figure T-9a).
La résistance Rm représente les pertes dans le fer et la chaleur qu’elles
dégagent. Un faible courant If est tiré de la ligne pour fournir ces pertes.
La réactance magnétisante Xm est un indice de la perméabilité du noyau. Ainsi,
à une faible perméabilité, correspond une valeur de Xm relativement basse. Le
courant Im est le courant magnétisant requis pour créer le flux dans le noyau.

Figure T-9 a. Circuit et diagramme vectoriel d’un transformateur comportant un noyau réel
Les valeurs de Rm et Xm sont données par les équations suivantes :

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E12
Rm  (T  8)
Pm
E12
Xm  (T  9)
Qm

Rm = résistance représentant les pertes dans le fer [Ω] ;
Xm = réactance magnétisante du primaire [Ω] ;
E1 = tension induite au primaire [V] ;
Pm = pertes dans le fer [W] ;
Qm = puissance réactive requise pour créer le flux mutuel Φm [var].

Pour créer le flux dans un noyau imparfait, on a besoin d’un courant I0 égal à la
somme vectorielle de If et de Im. Ce courant s’appelle courant d’excitation. La
figure T-9b montre le diagramme vectoriel de ce transformateur imparfait
lorsqu’il fonctionne à vide. Le flux mutuel est encore donné par l’équation T-3 :

E1 Eg
m  
4,44 fN 4,44 fN

IX. TRANSFORMATEUR IDÉAL À COUPLAGE PARTIEL

Ce cas de figure correspond à un transformateur dont le noyau est idéal, mais


le couplage entre le primaire et secondaire est imparfait. On suppose que la
résistance des enroulements est nulle.

Considérons un tel transformateur raccordé à une source Eg et fonctionnant à


vide (Figure T-10). Puisque le noyau est parfait, le courant I1 au primaire est nul.
Branchons alors une charge Z au secondaire tout en maintenant la tension Eg
fixe (Figure T-11). Cette manœuvre entraîne la série d’évènements qui suit :

1. Des courants I1 et I2 commencent à circuler dans les enroulements


primaire et secondaire. Ils sont reliés par l’équation T-6 :

I1 N 2

I 2 N1

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2. I2 produit une FMM N2I2 et I1 une FMM N1I1. Ces FMM agissent en sens
contraire car lorsque I1 entre par la marque de polarité 1, I2 sort par la
marque de polarité 3.

3. La FMM N1I1 produit un flux total Φ1. Comme le couplage est imparfait,
seulement une partie Φm1 de ce flux est accrochée par le secondaire,
alors que l’autre partie Φf1 ne l’est pas. Le flux Φf1 s’appelle flux de fuite
du primaire.

Figure T-10 Transformateur idéal comportant un noyau parfait et un couplage relativement


faible.

Figure T-11
Flux mutuels et flux de fuite lorsque le transformateur est sous charge. Les flux de fuite sont
d’autant plus grands que le couplage est faible. Le flux Φm1 n’a pas la même valeur que dans la
figure T-10.
4. La FMM N2I2 produit un flux total Φ2. Une partie Φm2 de ce flux est
accrochée par le primaire, alors que l’autre partie Φf2 ne l’est pas. Le flux
Φf2 s’appelle flux de fuite du secondaire.

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En raison des flux de fuite, la configuration du champ magnétique est
complètement changée (figure T-11). Cette configuration nous permet d’établir
ce qui suit :

Etant donné que les flux mutuels Φm1 et Φm2 suivent le même chemin dans
le noyau, on peut les combiner en un seul flux mutuel Φm (figure T-12). Ce flux
est créé par l’action conjointe des FMM du primaire et du secondaire.

Le flux de fuite Φf1 est créé par la FMM N1I1 ; par conséquent Φf1 est en
phase avec I1. Par un raisonnement analogue on trouve que Φf2 est en phase
avec I2.

La tension Es induite entre les bornes du secondaire est composée de


deux tensions :
une tension E2 due au flux mutuel Φm, donné par :

E2  4,44 fN 2  m
une tension Ef2 due au flux de fuite Φf2, donné par :

E f 2  4,44 fN 2  f 2
De la même façon, la tension Ep induite aux bornes du primaire est
composée de deux tensions :
une tension E1 due au flux mutuel Φm, donné par :

E1  4,44 fN1 m
une tension Ef1 due au flux de fuite Φf1, donnée par :

E f 1  4,44 fN1 f 1
Enfin, la tension Ep induite au primaire est égale à la tension Eg de la
source.
A l’aide de ces données, nous sommes en mesure de développer le circuit
équivalent du transformateur.

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Figure T-12 Le flux mutuel est produit par l’action combinée des FMM N1I1 et N2I2

X. RÉACTANCE DE FUITE AU PRIMAIRE ET AU SECONDAIRE

Il est plus facile d’identifier les quatre tensions E1, E2, Ef1, Ef2 en réarrangeant le
circuit du transformateur comme l’indique la figure T-13. Afin de mettre en
évidence les deux flux Φm et Φf2 accroché par l’enroulement N2, l’enroulement
secondaire est représenté deux fois. La tension Ef2 apparaît comme une chute
de tension aux bornes d’une réactance. Cette réactance s’appelle réactance de
fuite du secondaire, et sa valeur est donnée par :
Ef 2
Xf2 
I2
De même, l’enroulement primaire est représenté deux fois. La tension Ef1
apparaît alors comme une chute de tension à travers la réactance de fuite du
primaire. Sa valeur est donnée par :
Ef1
X f1 
I1
Les réactances de fuite sont montrées de façon conventionnelle à la figure T-
14. On y a ajouté les résistance R1 et R2 des enroulements primaire et
secondaire.

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Figure T-13 Ce circuit est électriquement identique à celui de la figure T-12

Figure T-14 Résistances de fuite et résistances des enroulements primaire et secondaire

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XI. CIRCUIT ÉQUIVALENT D’UN TRANSFORMATEUR

En examinant la figure T-14, on constate que le transformateur situé à


l’intérieur du rectangle pointillé ne possède plus aucune perte ni flux de fuite.
C’est donc un transformateur idéal possédant toutes les propriétés décrites
auparavant.

Si l’on ajoute les éléments Rm et Xm pour représenter un noyau réel avec pertes,
on obtient le circuit équivalent complet d’un transformateur industriel (Figure
T-15). Dans ce circuit, seules les bornes primaires 1, 2 et les bornes
secondaires 3, 4 sont accessibles.

Figure T-15 Circuit équivalent d’un transformateur réel. T représente un transformateur idéal.

XII. SIMPLIFICATION DU CIRCUIT ÉQUIVALENT

Le circuit équivalent du transformateur présenté à la figure T-15 est très


général, de sorte qu’il peut représenter le comportement du transformateur
pour toutes les conditions de charge. En pratique, selon que le transformateur
fonctionne à vide ou en charge, on peut négliger certains éléments, ce qui
simplifie énormément les calculs.

1. Transformateur fonctionnant à vide

Dans ce régime (Figure T-16) la charge est nulle et le courant I2 = 0 ; il s’ensuit


que I1 = 0 car T est un transformateur idéal. Par conséquent, seul le courant
d’excitation I0 circule dans R1 et Xf1. Comme l’impédance de ces deux éléments

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est faible et que I0 est petit, la chute de tension correspondante est négligeable,
de sorte que la pleine tension Ep apparaît aux bornes de la branche d’excitation.
Le circuit à vide prend donc la forme simple montrée à la figure T-17. La
tension Ep aux bornes du transformateur est évidemment égale à la tension Eg
de la source.

Figure T-16 Circuit équivalent complet d’un transformateur fonctionnant à vide.

Figure T-17 Circuit équivalent simplifié lorsque le transformateur fonctionne à vide.

2. Transformateur fonctionnant en charge

Lorsque la charge d’un transformateur est supérieure à 20% de sa puissance


nominale, la valeur de I0 devient négligeable devant celle de I1 (Figure T-18). On
peut donc négliger la branche d’excitation, ce qui donne le circuit de la figure
T-19.

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Figure T-18 Circuit équivalent complet lorsque le transformateur et en charge.

Figure T-19 Circuit équivalent simplifié lorsque la charge est supérieure à 20% de la puissance
nominale du transformateur.

Le circuit se simplifie encore davantage lorsque toutes les impédances sont


rapportées au coté primaire. Ce transfert d’impédance permet d’éliminer le
transformateur idéal T (Figure T-20). I2 devient égal Ip.

Figure T-20 Circuit équivalent lorsque les impédances sont rapportées au côté primaire.

Enfin, en regroupant les résistances et les réactances primaires et secondaires,


on obtient le circuit de la figure T-21.

Figure T-21 Résistance totale Rp, réactance de fuite totale Xp et impédance totale Zp du
transformateur rapportées au primaire.

Dans ce circuit :

R p  R1  a 2 R2 (T  10)
X p  X f1  a2 X f 2 (T  11)
Où Rp = résistance totale du transformateur rapportée au primaire [Ω]
Xp = réactance totale du transformateur rapportée au primaire [Ω]

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L’ensemble Rp et Xp constitue l’impédance totale Zp du transformateur
rapportée au primaire.

Z p  R p2  X p2

Lorsque la puissance nominale du transformateur dépasse 500 kVA, le calcul


des tensions et courants est simplifié encore davantage. En effet, dans ce cas,
la valeur de Xp est au moins 5 fois supérieure à celle de Rp, de sorte que Rp
devient négligeable. Cependant, pour les calculs de pertes et d’échauffement,
Rp doit évidemment être prise en compte.

Le circuit équivalent relativement complexe de la figure T-15 se résume donc à


une simple réactance Xp liant la source et la charge (T-22).

Figure T-22 L’impédance totale d’un gros transfo est pratiquement égale à sa réactance de
fuite.

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DETERMINATION DES IMPÉDANCES D’UN TRANSFORMATEUR

On peut déterminer la valeur des impédances d’un transformateur au moyen


d’un essai à vide et d’un essai en court-circuit.

1. Essai à vide : Détermination de Rm, Xm et de a.

Lors de l’essai à vide, la tension nominale est appliquée à un des enroulements


(disons le primaire) et les valeurs de Ep, Es, I0 et de la puissance active Pm sont
mesurées (Figure T-23).

Figure T-23. Essai à vide et détermination de Rm, Xm et du rapport de transformation a.

Lors d’un essai à vide, les pertes joule dans l’enroulement alimenté sont
toujours négligeables. On peut écrire :
- Puissance apparente absorbée par le noyau :

sm  E p .I 0
- Puissance réactive absorbée par le noyau :
2
Qm  S m2  P m
- Valeur de Rm :
E p2
Rm 
Pm
- Valeur de Xm :

E p2
Xm 
Qm

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- Rapport de transformation :

N1 E p
a 
N 2 Es

2. Essai en court-circuit : Détermination de Zp, Rp et Xp

Lors d’un essai en court-circuit, un des enroulements est mis en court-circuit


(disons le secondaire) et une tension Ec, beaucoup plus petite que la tension
nominale (Ec≈3 à 10% de Epnom), est appliquée au primaire. Afin d’éviter de
surchauffer les enroulements, la tension est augmentée graduellement de
façon à obtenir un courant au secondaire n’excédent pas le courant nominal.
On mesure Ec, Ic et la puissance active Pc (Figure T-24).

Figure T-24. Essai en court-circuit et détermination de Rp, Xp et Zp

Ces lectures donnent l’information suivante :

- Impédance totale du transformateur rapportée au primaire :

Ec
Zp 
Ic
- Résistance totale du transformateur rapportée au primaire :

Pc
Rp 
I c2
- Réactance de fuite totale du transformateur rapportée au primaire :

X p  Z p2  R p2

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XIII. DETERMINATION DE LA CHUTE DE TENSION AU SECONDAIRE

On appelle chute (ou variation) ΔEs de la tension d’un transformateur pour un


facteur de puissance donné la différence arithmétique, exprimée en pour cent
de la tension secondaire nominale, entre la tension aux bornes de
l’enroulement secondaire en marche à vide Esn et la tension Es aux mêmes
bornes à courant secondaire nominal, à fréquence nominale et à tension
primaire nominale aux bornes de l’enroulement primaire. Elle est donnée par
l’expression suivante :

Esn  Es Esn'  Es' E p  Es'


E s  * 100  * 100  * 100
Esn Esn' Ep

Le schéma équivalent de la figure T-21(ci-dessous), également appelé modèle


de Thévenin, permet de prédéterminer la valeur approchée de la chute de
tension au secondaire.

1. Représentation vectorielle

Au modèle de Thévenin du transformateur est lié la relation vectorielle :

Es'  E p  I p * R p  I p X p
Où E’s = a*Es

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Lors de la construction du diagramme vectoriel (figure T-25), nous considérons
comme donnés d’avance la tension secondaire E’s, le courant secondaire I’2 = Ip
et le facteur de puissance cosφ2 (c’est-à-dire que la valeur et la nature de la
charge sont connues).

Ep
B
B
x
O
O
B’
φ2 E’s A
A jXpIp
RpIp H
H
Ip φ2

Figure T-25 Diagramme vectoriel du modèle de Thévenin

2. Valeur approchée de la chute de tension au secondaire

En projetant les points B et H sur l’axe Ox nous obtenons :

AB’ =OB’-OA, or
OB’ ≈ Ep
OA = E’s
Par conséquent :

Es'  E p  Es'  Rp I p * cos  2  X p I p * sin  2

Cette expression montre que la chute de la tension secondaire d’un


transformateur dépend beaucoup de la valeur et de la nature de la charge
alimentée. Dans le cas d’une charge capacitive, la tension secondaire E’s peut
même devenir supérieure à la tension primaire Ep.

30
XIV. CONSTRUCTION DU TRANSFORMATEUR

Habituellement, la conception des transformateurs utilisés en pratique est telle


que leurs propriétés se rapprochent de celles du transformateur idéal. Ainsi,
afin d’obtenir une bonne perméabilité, le noyau est fait en acier de bonne
qualité. De plus, pour minimiser les pertes dans le fer, le noyau est laminé en
utilisant de l’acier au silicium. Il s’ensuit que le courant magnétisant Im est au
moins 5000 fois plus petit que si le noyau était composé d’un matériau non
magnétique.

On réussi à diminuer les réactances de fuite Xf1 et Xf2 en bobinant le primaire et


le secondaire l’un par-dessus l’autre, tout en réduisant la distance qui les
sépare.

Le couplage étant excellent, il s’ensuit que la tension secondaire reste très


proche de N2/N1 fois la tension primaire. Cela assure une bonne régulation de
la tension en fonction de la charge.

De plus, afin d’assurer un bon rendement, on cherche à limiter les pertes


Joules en minimisant les résistances R1 et R2.

La figure T-26 montre un transformateur dont le primaire et le secondaire sont


divisés en deux sections, chacune d’elles étant bobinée sur une colonne du
circuit magnétique.

31
Figure T-26
a. Construction d’un transformateur montrant le noyau et la façon dont les
enroulements primaire et secondaire sont montés.
b. Circuit montrant comment les deux sections de chaque enroulement sont
raccordées.

1. Circuit magnétique du transformateur

- Formes de circuit magnétique. Le rôle du circuit magnétique est de


canaliser le flux magnétique Φ et présenter le minimum de pertes par
hystérésis et par courant de Foucault. Ce circuit peut avoir différentes
formes :

32
Soit à 2 colonnes formées (figure T-27) par un empilage de tôles
décalées (couche 1 puis couche 2 et ainsi de suite) ;

Figure T-27

Soit de forme cuirassée (figure T-28), c'est-à-dire que les enroulements


sont placés sur une colonne centrale et le flux magnétique se referme
par chacun des côtés qui forment la cuirasse.

Figure T-28

La forme des tôles, selon les dimensions du circuit magnétique, peut être en E,
en U, en L, en C ou en I, l’assemblage se faisant toujours en croisant les joints.

- Section des colonnes (figure T-29). Si, pour les transformateurs de faibles
puissances, les sections sont carrées, on réalise des sections circulaires pour
ceux de grande puissance. Les sections circulaires (à gradins multiples)
offrent davantage de résistance aux efforts électrodynamiques entre spires en
cas de court-circuit.

33
Figure T-29

- Assemblage des colonnes de type « cuirasse »

La réalisation de joints magnétiques (figure T-30) permet de diminuer la


réluctance du circuit magnétique. Ces joints peuvent être de 2 types :

Figure T-30

- Matériaux employés :

o Tôles d’acier au silicium, pertes 1 W par kg pour une induction de


1 tesla ;
o Tôles à cristaux orientés, pertes 1 W par kg pour une induction de
1 tesla

Ces tôles ont une épaisseur de 0,35 mm et sont isolées sur une face par
oxydation artificielle. Le serrage des tôles est effectué par des tiges filetées
régulièrement réparties et isolées du circuit magnétique.

34
2. Circuit électrique du transformateur

Les bobinages des transformateurs peuvent être de différents types :

- Bobinages concentriques (Figure T-31, utilisés dans les petits


transformateurs)

Figure T-31

- Bobinage mixte (figure T-32). Il permet d’éviter les très fortes différences de
potentiel entre les spires d’extrémité de 2 couches consécutives. On réalise
des bobinages plates qui sont montées en série les unes avec le autres
(utilisation HT et THT).

35
Figure T-32
- Bobinage alterné en galettes. Il offre l’avantage d’être plus facile à isoler du
circuit magnétique (figure T-33, utilisation HT et BT).

Figure T-33

Partie active de transformateur monophasé 40 MVA


162/3 Hz, 132kV/12 kV

36
3. Cuve d’un transformateur dans l’huile

A l’heure actuelle les plus répandus sont les transformateurs dans l’huile
(figure T-34) dans lesquels la partie active, c’est-à-dire le noyau avec les
enroulements est placée dans une cuve remplie d’huile. En s’échauffant l’huile
commence à circuler à l’intérieur de la cuve et assure ainsi le refroidissement
naturel du transformateur.

Figure T-34

La construction de la cuve est liée au calcul thermique du transformateur.


Généralement la cuve d’un transformateur de puissance est de forme ovale.
Elle doit résister à une pression interne de 0,5 atmosphère. La cuve est

37
installée sur un chariot avec galets prévus pour supporter le poids total du
transformateur.

4. Couvercle de cuve et sorties

Le couvercle de la cuve est un élément important de cette dernière. Sur le


couvercle sont placées plusieurs pièces dont les plus importantes sont :

- les traversées isolantes de sortie des enroulements HT et BT ;


- le conservateur d’huile ;
- le tube d’évacuation des gaz.

Dans les transformateurs prévus pour une tension ne dépassant pas 35 kV on


utilise des traversées en porcelaine remplies d’air ou d’huile. Dans les
transformateurs de 110 kV et plus on utilise des traversées remplies d’huile
(figure T-35).

Le conservateur d’huile est un récipient réuni à la cuve par une tubulure. Le


niveau d’huile dans le conservateur doit être tel que la cuve soit toujours
remplie d’huile.

Etant donné que la surface de l’huile dans le conservateur est beaucoup plus
petite que dans la cuve et que la température de l’huile dans le premier est
beaucoup plus basse que dans la partie supérieure de la cuve, le phénomène
d’oxydation de l’huile au contact de l’air se produit plus lentement ; on assure
ainsi une protection suffisante de l’huile et de l’isolation du transformateur.

Entre le conservateur et la cuve est installé un relais Buchholz qui signale tout
accident dans le transformateur ou déconnecte le transformateur du réseau en
cas d’avarie.

Le tube d’évacuation (d’échappement) est destiné à protéger la cuve contre les


endommagements possibles en cas de court-circuit par suite de la formation
de gaz dans la cuve et de l’accroissement brusque de la pression.

38
Figure T-35 Conception d’une traversée isolante remplie d’huile
1. Borne extérieure 8. prise de mesure
2. orifice de remplissage d’huile 9. bride de montage
3. huile 10. Corps condensateur
4. vide d’expansion 11. Ecran pare-effluves isolé
5. indicateur de type prismatique 12. Rallonge de bride
6. rondelle d’étanchéité 13. Isolateur en porcelaine, côté huile
7. isolateur en porcelaine, côté air

39
XV. RÉGLAGE DE LA TENSION ; TRANSFORMATEUR À RAPPORT

VARIABLE

A cause des chutes de tension dans les lignes de distribution, la tension sur
une partie du réseau est parfois constamment inférieure à la tension nominale.
Par exemple, un transformateur ayant un rapport de transformation de 2400 à
120 V peut être branché sur une ligne de distribution dont la tension n’est que
de 2000 V au lieu de 2400 V. Dans ces conditions, la tension recueillie au
secondaire n’est plus que de 100 V. Si la charge est constituée de lampes à
incandescence, il en résulte une diminution de l’intensité d’éclairage ; si la
charge est formée d’éléments chauffant, la puissance dissipée dans ces
appareils est fortement réduite. Enfin, si la charge est composée de moteurs,
leur démarrage peut être long et difficile.

Pour remédier à ces inconvénients, on dispose des prises de réglage sur


l’enroulement primaire des transformateurs. Par exemple, dans le cas de la
figure T-36. Ces prises permettent de modifier le rapport de transformation de
façon à changer la tension primaire de 4 ½ %, 9% ou 13 ½ %. Elles permettent
donc de garder la tension secondaire à sa valeur nominale même si la tension
appliquée au primaire est de 4 ½ %, 9% ou 13 ½ % plus faible que la tension
nominale.

Ainsi, pour le transformateur représenté à la figure T-36, si la tension de ligne


n’est que de 2076 V (13,5 % inférieure à la tension nominale de 2400 V) on peut
utiliser la prise 5, c’est-à-dire les bornes 1 et 5 pour maintenir la tension
secondaire à 120 V.

40
Figure T-36 Prise au primaire d’un transformateur et tableau donnant le réglage de la tension.

Certains transformateurs sont conçus pour changer de prise automatiquement


lorsque la tension secondaire s’écarte d’une valeur préétablie. Ces
transformateurs régulateurs de tension peuvent maintenir la tension à ± 2 %
quelques que soient les fluctuations de la tension primaire survenant durant la
journée.

Transformateur triphasé de réglage 40 MVA 50 Hz 140kV/11,3 kV

41
XVI. PERTES ET RENDEMENT D’UN TRANSFORMATEUR

Comme toute machine électrique, le transformateur occasionne des pertes de


puissance. Ces pertes sont causés par :

a. L’hystérésis et les courant de Foucault appelées communément


pertes fer ou pertes magnétiques ;
b. L’effet joule dans les deux enroulements.

1. Pertes fer

- Pertes par courant de Foucault. Les matériaux ferromagnétiques ont des


propriétés conductrices pour le courant électrique. En présence d’un
flux variable, la FEM induite crée les courants de Foucault qui circulent
dans le matériau. L’effet Joule dissipe l’énergie sous forme de chaleur,
ce sont les pertes par courant de Foucault.

Elles sont déterminées par l’expression :

BM2 . f 2
PF  k

- Pertes par hystérésis. Sous l’effet des champs d’induction et d’excitation,


les forces de Laplace créent des contraintes internes au matériau qui
mettent en mouvement les domaines de Weiss. Leur frottement les uns
contre les autres favorise l’échauffement du matériau : ce sont les pertes
par hystérésis.

Les pertes par hystérésis proviennent de la différence entre l’énergie


emmagasinée durant la croissance de H et celle restituée lors de la
décroissance. Pour un parcours complet du cycle, l’énergie est proportionnelle
à son aire (Ah) et au volume du matériau (V). Ces pertes sont d’autant plus
importantes que le nombre de cycles par seconde est élevé. Une tension

42
évoluant à la fréquence f, crée des grandeurs magnétiques évoluant à cette
fréquence. Ces pertes s’expriment par :

PH  AH .V . f
En règle générale, ces pertes sont exprimées par :

PH  k H . f .BM2
Où kH est la constante d’hystérésis.

- Détermination expérimentale des pertes fer.

Les pertes fer sont constantes en fonction de la charge du transformateur.


Elles sont mesurées par un essai à vide du transformateur. (Figure T-37)

Figure T-37 Détermination des pertes fer par l’essai à vide.

PFe  Pm  R1.I 02
A vide, I0 étant faible, R1*I02 peut être négligée. Nous aurons :

PFe  Plue  Pm

2. Pertes cuivre

Les pertes cuivre Pcu sont dues à l’effet Joule dans les enroulements primaire
et secondaire. Elles sont proportionnelles à la charge.

43
Les pertes cuivre sont déterminées par un essai en court-circuit du
transformateur sous tension réduite, afin d’obtenir le courant nominal Inom.

Figure T-38 Détermination des pertes cuivre par l’essai en court-circuit.

La tension de court-circuit étant faible (Ec ≈ 3 à 10 %*Epnom), on néglige les


pertes fer. Par conséquent :

Pcu  Plue  Pc  R1 .I12  R2 .I 22

Les pertes dans le transformateur se manifestent sous forme de chaleur et


donnent lieu :
- à une élévation de température ;
- à une diminution de rendement.

3. Bilan énergétique

4. Rendement

44
Le rendement η du transformateur exprime le rapport entre la puissance active

P2 et la puissance active P1.

P2 P2
 
P1 ( P2  Pfe  Pcu )

Le rendement dépend de la charge. A charge nominale, le rendement d’un


transformateur peut atteindre 99,5 % pour les transformateurs de grande
puissance, 95 à 98% pour les transformateurs moyens et 80 à 92% pour les
petits transformateurs.

Le rendement maximum d’un transformateur est atteint lorsque les pertes fer
PFe sont égales aux pertes cuivre Pcu.

XVII. REFROIDISSEMENT DES TRANSFORMATEURS

Si l’on veut empêcher qu’un échauffement exagéré détériore les isolants d’un
transformateur, il faut en assurer un refroidissement convenable. Ce
refroidissement peut se faire de différentes façons :

1. Refroidissement dans l’air

Le transformateur est mis dans une enceinte grillagée permettant le libre


passage de l’air (figure T-39a). Si l’on désire un refroidissement plus énergique,
on peut souffler de l’air à l’intérieur de l’enveloppe métallique à l’aide d’un
ventilateur. (Transformateurs de faible puissance et à basse tension).

2. Refroidissement naturel dans l’huile

Les transformateurs de distribution baignent dans une cuve contenant de


l’huile minérale (Figure T-39b). Cette cuve est munie d’ailettes. L’huile assure le
transport de la chaleur provenant du noyau et des enroulements jusqu’à la

45
paroi de la cuve ; de là, la chaleur est ensuite cédée à l’air extérieur. De plus,
l’huile assure un isolement meilleur que l’air et elle protège les enroulements
contre l’humidité de l’air. La cuve est ordinairement refroidie par ventilation
naturelle. La puissance des transformateurs de distribution est généralement
inférieure à 200 kVA.

Figure T-39

3. Refroidissement par radiateur d’huile

Pour les grandes puissances, on augmente la surface de rayonnement de la


cuve en disposant un radiateur autour de celle-ci (Figure T-40). Ce radiateur
peut être ventilé et la circulation d’huile forcée par une motopompe. L’huile

46
s’échauffe dans le transformateur, monte dans la cuve et circule de haut en
bas dans les tubes extérieur où elle se refroidi.

Figure T-40

4. Refroidissement avec hydroréfrigérant

Pour les transformateurs de plusieurs milliers de kVA, on facilite la dissipation


de la chaleur en installant dans le bain d’huile un serpentin dans lequel circule
de l’eau froide (Figure T-41).

47
Figure T-41

48
5. Huile de transformateur

Afin d’améliorer l’isolement et le refroidissement de la partie active du


transformateur cette dernière est placée dans une cuve remplie d’huile
minérale pour transformateur. Malgré ses qualités diélectriques et réfrigérantes,
l’huile de transformateur a deux défauts principaux :

- elle est inflammable ;


- sa vapeur forme avec l’air dans certaines conditions un mélange explosif.

Pour ces raisons dans les bâtiments publics, les mines, les ateliers etc., on
préfère utiliser les transformateurs sec ou remplis d’un liquide non
inflammable et non explosif (exemple le pyranol) ou de quartz qui étouffe
les flammes mais rend le refroidissement plus difficile.

49
À quoi ressemblent les
transformateurs ?

50
Transformateur de poteau 20 kV / 380 V

51
Transformateur triphasé 450 MVA, 380 kV

52
Transformateur d’interconnexion de réseau

53
Transformateur triphasé 250 MVA, 735 kV d ’Hydro-Quebec

54
Transformateur monophasé
600 kVA

55
Transformateur sec monophasé : 1000 VA 50 Hz, 220V/110 V

56
TRANSFORMATEURS SPECIAUX

XVIII. AUTOTRANSFORMATEUR

On appelle autotransformateur, un transformateur composé d’un enroulement


unique monté sur un noyau magnétique. La haute tension est appliquée à
l’enroulement complet et la basse tension est obtenue entre une extrémité de
l’enroulement et une prise intermédiaire (figure T-42).

N1

Enroulement secondaire N2

Figure T-42

Le principe de fonctionnement est le même que le transformateur étudié


précédemment. L’enroulement commun possède N1 spires et est alimenté par
une tension U1. Le curseur ne prend qu’une partie N2 des spires.

Le fait que l’enroulement secondaire fait partie de l’enroulement primaire, Il


s’ensuit qu’un autotransformateur est plus petit, moins lourd et moins coûteux
qu’un transformateur conventionnel de même puissance. Cette économie
devient particulièrement importante lorsque le rapport de transformation E1/E2
se situe entre 0,5 et 2.

Par contre, l’absence d’isolation entre la haute tension et la base tension (pas
d’isolation galvanique) constitue parfois un grand inconvénient.

57
Les autotransformateurs servent au démarrage à tension réduite des moteurs,
à la régulation de la tension des lignes de distribution et, en général à la
transformation de tension de valeurs assez proches.

XIX. TRANSFORMATEURS DE TENSION TP (POTENTIEL)

Les transformateurs de tension sont utilisés sur les lignes à haute tension
pour alimenter des appareils de mesure (voltmètres, wattmètres, etc.) ou de
protection (relais). Ils servent à isoler ces appareils de la haute tension et à les
alimenter à des tensions appropriées. Le rapport de transformation est choisi
de façon que la tension secondaire soit d’une centaine de volts, ce qui permet
l’utilisation d’instruments de fabrication courante (0-150 V) pour la mesure des
tensions élevées (Figure T-43.

Figure T-43
Montage d’un transformateur de tension utilisé pour mesurer la tension sur une ligne à 69 kV.

Les transformateurs de tension sont des appareils de haute précision dont le


rapport de transformation varie très peu avec la charge. Leur construction
diffère très peu de celle des transformateurs conventionnels. Cependant, leur
puissance nominale est généralement faible (inférieure à 500 VA).

Le primaire des transformateurs de tension est branché en parallèle avec le


circuit dont on veut connaître la tension. On doit toujours connecter un des fils
de l’enroulement secondaire à la masse, sans quoi on risque de prendre un

58
choc électrique en touchant l’instrument de mesure ou un de ses fils de
raccordement. En effet, bien que le secondaire paraisse isolé du primaire, la
capacité distribuée entre les deux enroulements effectue une connexion
invisible qui peut produire au secondaire une tension très élevée par rapport
au sol si l’on néglige de le raccorder à la masse.
Il ne faut jamais court-circuiter un TP !

XX. TRANSFORMATEUR DE COURANT TI

Les transformateurs de courant sont utilisés pour ramener à une valeur


facilement mesurable les courants intenses des lignes à haute ou à basse
tension. Ils servent aussi à isoler les appareils de mesure ou de protection des
lignes à haute tension. Le primaire de ces transformateurs est monté en série
avec la ligne dont on veut mesurer le courant (Figure T-44).

Figure T-44 Montage d’un transformateur de courant.

Comme pour les transformateurs conventionnels, le rapport de transformation


du courant est inversement proportionnel au rapport des nombres de spires du
primaire et du secondaire. Un transformateur de courant ayant un rapport de
150A/5A a donc 30 fois plus de spires au secondaire qu’au primaire. Le courant
nominal du secondaire est généralement de 5 A ou 1 A.

Les transformateurs de courant sont des appareils de haute précision dont le


rapport de transformation demeure essentiellement constant même lorsque la
charge au secondaire varie.

59
Comme dans le cas d’un transformateur de tension, on doit toujours raccorder
un des fils secondaires à la masse.
Danger : on ne doit jamais ouvrir le secondaire d’un transformateur de courant
lorsque le primaire est alimenté. S’il est nécessaire de retirer un instrument
raccordé au secondaire, il faut auparavant mettre le secondaire en court-circuit
et ensuite retirer l’instrument.

Transformateur de courant toroïdal


Lorsque le courant à mesurer dépasse 100 A, on peut utiliser un
transformateur de courant toroïdal. C’est un transformateur de construction
simple car son noyau est un tore d’acier laminé autour duquel on bobine un
enroulement secondaire. Le primaire est constitué par le simple conducteur de
ligne traversant l’anneau sans le toucher (Figure T-45). La position du
conducteur primaire n’est pas importante, pour autant qu’il passe à l’intérieur
de l’anneau.

Figure T- 45
Montage d’un transformateur de courant toroïdal

Les transformateurs de courant toroïdaux sont simples et peu coûteux. Ils sont
fréquemment utilisés sur les réseaux à moyenne tension (MT) et à basse
tension (BT). On les incorpore dans les traversées de disjoncteurs pour
mesurer le courant de la ligne (Figure T-46).

60
Figure T-46 Transformateur de courant monté dans une borne de disjoncteur

TRANSFORMATION DES TENSIONS ET DES COURANTS TRIPHASES


TRANSFORMATEURS TRIPHASES

Tout comme sur les lignes monophasées, on utilise des transformateurs pour
élever ou abaisser la tension des lignes triphasées. Cette transformation peut
être effectuée avec :
- des transformateurs triphasés comportant trois enroulements primaires
et trois enroulements secondaires ;
- ou avec des montages spéciaux de trois transformateurs monophasés.

XXI. ENSEMBLE DE TROIS TRANSFORMATEURS MONOPHASÉS

IDENTIQUES

On connecte un transformateur monophasé sur chacune des phases de la


ligne. Cette solution est parfois utilisée en THT (Très Haute Tension) dans le
domaine des puissances élevées.

Lorsqu’on utilise trois transformateurs monophasés pour transformer une


tension triphasée, on peut raccorder leurs enroulements de diverses façons.

Les enroulements primaires peuvent être raccordés :

61
 en étoile, symbole Y
 en triangle, symbole D

Les enroulements secondaires peuvent être raccordés :


 en étoile, symbole y
 en triangle, symbole d
 en zigzag, symbole z.

1. Montage triangle-triangle

Les trois transformateurs P, Q et R de la figure T-47 sont montés en triagle-


triangle : la borne H1 de chaque transformateur est reliée à la borne H2 du
transformateur précédent ; il en est ainsi des bornes X1 et X2. Les connections
sont effectuées conformément à la disposition physique à la figure T-47.

Sur la figure T-48, sont disposés les enroulements de façon à montrer à la fois
les raccordements et le déphasage des tensions à leurs bornes. Ainsi les
enroulements secondaires sont dessinés de façon à être parallèles aux
enroulements primaires avec lesquels ils sont couplés.

Figure T-47 Montage triangle-triangle de trois transformateurs monophasés.

De plus, si la source G produit des tensions triphasées EAB, EBC, ECA


représentées sur le diagramme vectoriel, les enroulements primaires sont alors
orientés de la même manière, phase par phase. Ainsi, l’enroulement entre la
borne A et la borne B se dirige dans le même sens que le vecteur EAB (Figure T-
48).

62
Figure T-48 Diagramme schématique du montage triangle-triangle

Puisque les tensions primaire et secondaire d’un même transformateur sont en


phase, la tension de ligne E12 (au secondaire du transformateur P) est en phase
avec la tension EAB (au primaire du même transformateur). Il en est ainsi des
tensions E23 et EBC, E31 et ECA. On constate que, dans ce montage, les tensions
de ligne secondaires sont en phase avec les tensions de ligne primaires.

Si on raccorde une charge équilibrée aux fils 1-2-3, les courants secondaires
sont égaux, de même que les courants primaires. Comme pour tout montage
en triangle, les courants de ligne primaires et secondaires valent
respectivement 1,73Ip et 1,73Is, où Ip et Is sont les courants dans les
enroulements primaires et secondaires (Figure T-48). La puissance du groupe,
en kVA, vaut trois fois la puissance d’un seul transformateur.

Remarquons toute fois que, même si l’ensemble de trois transformateurs


constitue un système triphasé, chaque transformateur, considéré séparément,
se comporte comme s’il était placé dans un circuit monophasé.

2. Montage triangle-étoile

Dans un montage triangle-étoile, le groupement des enroulements primaires


des trois transformateurs est identique à celui de la figure T-48. Par contre, les

63
bornes X2 des trois enroulements secondaires sont reliées ensemble pour
créer un point neutre N (Figure T-49). Ce neutre peut être sorti et connecté au
fil neutre du réseau de distribution.

La tension primaire des transformateurs est évidemment égale à la tension


entre les fils A, B et C, tandis que la tension entre les fils de ligne 1, 2 et 3 est
égale à la tension secondaire de chaque transformateur, multipliée par 1,73.
Les valeurs relatives des courants sont indiquées à la figure T-49b.

Le montage triangle-étoile produit un déphasage de 30° entre les tensions de


ligne primaires et secondaires. Ainsi, la tension secondaire E12 est déphasée
de 30° en avance sur la tension EAB du primaire.

Figure T-49 a. montage triangle-étoile de trois transformateurs monophasés.


b. diagramme schématique du montage triangle-étoile. Noter que les tensions ligne-ligne au
secondaire sont déphasées de 30° en avance sur les tensions ligne-ligne au primaire.

3. Montage étoile-triangle

Le calcul des tensions et des courants ainsi que le mode de connexion pour un
montage étoile-triangle sont les mêmes que ceux du montage triangle-étoile ; il
suffit d’intervertir les côtés primaire et secondaire.

4. Montage étoile-étoile

64
La connexion étoile-étoile n’est jamais utilisée à moins que le neutre du
primaire soit relié au neutre de la source. En effet, lorsque les neutres ne sont
pas reliés, les tensions entre les lignes et le neutre contiennent une forte
troisième harmonique due à la non linéarité de la courbe de saturation des
noyaux. La distorsion qui en résulte produit des surtensions entre lignes et le
neutre car ces tensions possèdent une valeur crête plus élevée que celle
correspondant à une tension sinusoïdale.

5. Montage en triangle ouvert

On peut transformer les tensions d’un système triphasé en employant


seulement deux transformateurs. Cette connexion est appelée montage en
triangle ouvert. Les connexions se font comme dans le montage triangle-
triangle, mais en enlevant un transformateur (Figure T-50).

Un des avantages du montage triangle-triangle provient justement du fait que


si l’un des transformateurs devient défectueux, les deux autres peuvent
continuer à alimenter une partie de la charge. Dans les installations de
moyenne et de grande puissance, la connexion en triangle ouvert est toujours
provisoire, car la puissance totale du groupe est égale à seulement 86,6 % de
la somme des puissances des deux transformateurs.

Le fonctionnement d’un transformateur à triangle ouvert est utilisé également


dans les lignes de transport au début de l’exploitation lorsqu’elles sont encore
faiblement chargées.

65
Figure T-50 a. Montage en triangle ouvert de deux transformateurs monophasés.
b. diagramme schématique d’un montage en triangle ouvert.

6. Montage Etoile-Zigzag

Ce mode de connexion consiste à diviser chaque enroulement de phase, côté


basse tension, en deux parties qui le plus souvent sont égales, et à les placer
sur différents noyaux (figure T-51a). La connexion de deux portions se fait de
façon que leurs FEM se retranchent géométriquement. Pour cela, on connecte
la fin de chaque moitié de l’enroulement de phase à la fin de l’autre moitié du
même enroulement. La FEM résultante de l’enroulement de phase est 1,73 fois
plus grande que la FEM dans chacune de ses moitiés (Figure T-51b)

La connexion en étoile-zigzag est utilisée dans certains transformateurs


spéciaux, par exemple, dans les transformateurs pour redresseurs.

66
Figure T-51-a Connexion des bobines dans un montage en étoile-zigzag

Figure T-51 b Diagramme vectoriel des tensions dans un montage en étoile-zigzag

XXII. TRANSFORMATEUR TRIPHASÉ

Un montage de trois transformateurs monophasés peut être remplacé par un


seul transformateur triphasé. Le circuit magnétique d’un tel transformateur
comporte ordinairement trois colonnes disposées dans un même plan (Figure
T-52). Chaque colonne porte un enroulement primaire et un enroulement
secondaire et peut être considérée comme un transformateur monophasé. Les
trois enroulements, primaires et secondaires, sont connectés en étoile ou en
triangle.

67
Figure T-52a

Pour une puissance donnée, le transformateur triphasé est toujours plus petit
et moins coûteux que trois transformateurs monophasés ayant la même
puissance.

68
Circuit magnétique d’un transformateur triphasé à 3 colonnes

Figure T-52 b

On utilise parfois des circuits magnétiques à 5 colonnes (figure T-53). Les 2


colonnes latérales supplémentaires non bobinés forment un passage de
réluctance faible pour le flux total. Ces deux colonnes permettent de réduire la
hauteur du transformateur et d’éliminer les courants de Foucault qui seraient
induits dans la cuve pour une charge non équilibrée.

Même si le prix d’achat et les frais d’installation d’un transformateur triphasé


sont moindres que ceux d’un groupe de même puissance formé de trois
transformateurs monophasés, ces derniers demeurent toutefois plus
avantageux quand on doit prévoir une unité de réserve pour remplacer un
transformateur défectueux.

69
1 2 3 4 5

Figure T-53 a

Circuit magnétique d’un transformateur à 5 colonnes 450 MVA,


18/161 kV

Figure T-53 b

70
XXIII. GROUPE DE COUPLAGE DES TRANSFORMATEURS

Pour pouvoir utiliser correctement les transformateurs dans les réseaux


électriques, il est nécessaire de connaître l’angle de déphasage entre les FEM
des enroulements basse tension et haute tension. Par cet angle, on attend
l’angle entre les FEM des enroulements HT et BT mesurés aux bornes
homologues, par exemple entre la FEM de l’enroulement HT aux bornes A et B
et la FEM de l’enroulement BT aux bornes a et b (figure T-54).

a b c

A B C

Figure T-54 Représentation conventionnelle d’un transformateur triphasé

Pour les transformateurs monophasés, l’angle de déphasage entre les FEM des
enroulements HT et BT peut être égal soit à 0°, soit à 180°. Pour les
transformateurs triphasés, les FEM composées des enroulements HT et BT
peuvent être décalés d’un angle multiple de 30°. Puisque cet angle est dans
tous les cas multiples de 30°, il est commode de l’exprimer non pas en degrés
ou en radians mais par le nombre de divisions du cadran d’une montre.

Les transformateurs ayant les mêmes angles entre les FEM appartiennent à un
même groupe couplage caractérisé par son indice horaire.

71
Par indice horaire de couplage on attend l’heure indiquée par une montre dont
la grande aiguille est superposée à la FEM de l’enroulement HT et placée sur la
division 0 (ou 12) et la petite aiguille est superposée à la FEM de même nom de
l’enroulement BT (figure T-55).

Couplage Yy6

a b c b c

A B C

C a B

b c
o

C a B

Figure T-55 OA est la grande aiguille (minutes) de l’horloge

72
oa la petite aiguille (heures) de cette même montre,
La montre affiche 6 heures, d’où l’indice horaire 6 et le groupe de couplage Yy6.

Couplage Dy11
A

a
a b c
C
c
A B C b

12

A
12

6 a

C
c
b

6
B

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Couplage Yz11

A
a

a b c b
o
A B C
C B
c

Couplage Yd11

a b c
b
A B C

C c B

74
Les couplages les plus courants sont : Yy0, Dy11, Yz11 et Yd11.

XXIV. MARCHE EN PARALLÈLE DES TRANSFORMATEURS

3. Définition et justification

On dit que deux transformateurs (ou plusieurs) fonctionnent en parallèle


lorsqu’ils sont connectés aux mêmes jeux de barres tant au primaire qu’au
secondaire. Leurs tensions aux bornes primaires et secondaires seront donc
automatiquement les mêmes à chaque instant.

La nécessité du couplage en parallèle des transformateurs est dictée par les


impératives suivantes :

Sécurisation ;
Réservation ;
Le rendement d’un ensemble de transformateur est supérieur à celui
d’un seul gros transformateur.

2. Condition de marche en parallèle

Les transformateurs à coupler en parallèle doivent avoir les mêmes


rapports de transformation : a1 = a2 = a3 = an ;

Les transformateurs à coupler en parallèle doivent appartenir au


même groupe couplage ;

Les transformateurs doivent avoir les mêmes valeurs de tensions de


court-circuit Ucc : Ucc1 = Ucc2 = Ucc3 = Uccn.

Si les transformateurs satisfont à toutes ces conditions, ils reçoivent une


charge proportionnelle à leur puissance nominale et les courants de charge
des transformateurs s’additionnent arithmétiquement.

75
XXV. PROTECTION DES TRANSFORMATEURS

Tous les transformateurs doivent être protégés contre :

les surintensités ;
les surtensions ;
les surchauffes.

Les normes CEI et ASE fixent les valeurs et les temps pendant lesquels
l'élément doit supporter ces phénomènes sans risque de détérioration.

1. Surintensité

La protection contre les surintensités est assurée par des déclencheurs


électromagnétiques et thermiques ou par des fusibles placés en aval ou en
amont ou mieux encore des 2 côtés.

Le calcul du courant de court-circuit maximum d'un transformateur s'effectue à


partir de l'essai en court-circuit.

Au court de l'essai en court-circuit, nous mesurons la tension primaire Ec qui


fait débiter son courant nominal au secondaire court-circuité. Ec est
naturellement bien inférieure à la tension primaire nominale Ep.

Pour l’évaluation de la tension de court-circuit on utilise la relation suivante :

Ec
 *100%
Ep

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Le rapport ε (epsilon) est appelé « tension de court-circuit ». Ce rapport est
une caractéristique importante du transformateur. Il permet l'évaluation rapide
du courant de court-circuit et joue un rôle important dans l'étude et le
fonctionnement des transformateurs en marche parallèle.

Si le court-circuit a lieu à tension nominale aux bornes du transformateur,


l’amplitude du courant permanent de court-circuit est évaluée comme suit :

100 * 2
I cc * 2  * I nom

2. Protection contre les surtensions

En pratique, la protection contre les surtensions peut être réalisée de la façon


suivante :

Parafoudre ;
câble mis à la terre ;
renforcement de l'isolation des bobines etc.

3. Surchauffe

La surchauffe des transformateurs est contrôlée par des thermomètres et


images thermiques montés en série dans un circuit de commande.

La surchauffe d'un transformateur à huile provoque la dilatation du liquide de


refroidissement, le déplacement de ce liquide ou son échauffement.

Un dispositif de surveillance est installé sur le transformateur et porte le nom


de Relais Buchholz (figure T-56).

Le réservoir d'expansion est mis en contact avec l'air par l'intermédiaire d'un
assécheur d'huile (Silicagel). Il compense tous les changements de volume

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d'huile et d'oxydation de l'huile (diminution des caractéristiques isolantes de
l'huile). Un thermomètre à contact et un contrôleur de niveau complètent
l'équipement.
En cas de défaut à l'intérieur du transformateur, le relais Buchholz détecte le
dégagement gazeux.

Deux niveaux de surveillance sont en service. Premier stade, le relais Buchholz


signale la présence d'un défaut (alarme). Deuxième stade, Le relais Buchholz
coupe l'alimentation du transformateur (déclenchement).

Le relais BUCHHOLZ

Les relais Buchholz sont montés essentiellement sur les gros transformateurs
à bain d’huile sur la tubulure reliant le réservoir d’expansion et la cuve du
transformateur.

C’est un relais de protection contre les incidents internes au transformateur. Il


détecte les dégagements gazeux dûs aux claquages internes HT/Masse ou
entre enroulements.

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FONCTIONNEMENT

Vers le conservateur
d’huile

Figure T-56

Le corps du relais renferme deux flotteurs.

Lors d’une avarie de moindre importance, le dégagement gazeux


se produit au niveau du flotteur A qui s’abaisse alors. L’alarme se met en
fonctionnement.

Un dégagement gazeux violent, résultant de défauts graves à


l’intérieur du transformateur provoque un mouvement d’huile du
transformateur vers le conservateur et donc un pivotement du flotteur B.
L’action du contact provoque l’activation du relais de coupure du disjoncteur.

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