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Chapitre II Conversion d’Energie de Type

Alternative/Continue

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Introduction

Les besoins des récepteurs électriques nécessitent d’adapter la forme de l’énergie


fournie par le réseau de distribution. C’est le rôle des modulateurs d’énergie. Or les
réseaux et les récepteurs électriques absorbe de l’énergie sous deux formes, en continus
ou en alternatifs. Pour adapter l’offre à la demande quatre types de convertisseurs sont
nécessaires. Parmi ceux-ci, ce document aborde la conversion alternatif-continu au sein
de redresseurs commandés et non commandés.
La chaîne de conversion peut se décomposer en trois parties : la source alternative, le
commutateur et enfin la charge. L’étude de chacune de ces fonctions permet de juger de
leur influence sur l’efficacité globale du redresseur.
L’étude d’une structure élémentaire débitant sur une charge résistive permet de
définir la tension moyenne, le courant moyen, la puissance moyenne, la puissance
apparente et le facteur de puissance. Ce dernier est plutôt médiocre dans ce premier
exemple. L’étude se poursuit alors en faisant évoluer la charge vers un récepteur
inductif plus proche des charges industrielles. Dans ces conditions, le courant ne
s’annule qu’après la tension, forçant la conduction du commutateur pour laisser
apparaître une tension négative aux bornes de la charge. Pour compléter cet aspect, on
traite le cas d’une charge comportant une f.e.m. en série (comme dans les moteurs à
courant continu). L’étape suivante permet d’améliorer le facteur de puissance, le
commutateur évolue par l’insertion d’une diode de roue libre pour assurer la
continuité du courant dans la charge inductive lors d’une conduction continue. Ces
considérations permettent de mettre en place une modélisation de la charge par une
source de courant. Dernier aspect, la source est modifiée par l’emploi d’un
transformateur pour assurer un facteur de puissance proche de 1, garant d’une grande
qualité du comportement harmonique de l’ensemble {redresseur + charge}.

Organisation d’un convertisseur alternatif/continu


L’élément clef de notre étude est le convertisseur. Mais ce redresseur ne peut être
dissocié du récepteur qu’il alimente. De la même manière l’ensemble {convertisseur +
récepteur} constitue la charge de la source électrique d’où provient l’énergie, c'est-à-dire
le réseau d’alimentation. L’ensemble constitue une chaîne de conversion dont chacun des
éléments ne peut être étudié qu’en tenant compte des autres.

Source Redresseur Récepteur


alternative Charge

On tiendra toujours compte d’une source de tension sinusoïdale. Pour adapter les
niveaux de tension, un transformateur peut être placé en tête de la chaîne de conversion.
Le récepteur est une charge électrique qui peut comprendre une résistance (ex : chauffage
industriel) ou un circuit RL voire RLE (machine à courant continu). Parfois, la charge est
elle-même un convertisseur adaptant l’énergie continue pour alimenter un onduleur par
exemple.

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Partie A. Redressement Non commandé

A.I. Redressement monophasé


A.I.1 Redressement monophasé mono alternance
A.I.1.a Charge Résistive

On envisage une structure comportant une source sinusoïdale et une diode pour
alimenter une charge résistive. On distingue les trois blocs précédemment définis : une
source, un redresseur et la charge (Figure 1).

Figure 1 : redresseur monophasé mono alternance.

L’étude du montage conduit à discuter l’existence du courant i(t) dans la charge en


fonction de l’état de la diode. La tension n’apparaît aux bornes de la charge que si la
tension de la source est positive entraînant une tension positive en sortie. Dès que la
tension réseau est négative, la diode est bloquée : la tension aux bornes de la charge et le
courant sont nuls.
courant image de tension

Figure 2 : chronogrammes des tensions d’entrée et de sortie et du courant.

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Tension et courant moyens
Les valeurs moyennes de la tension aux bornes de la charge et du courant sont :

Puissance

La puissance instantanée est de 0 à π puis nulle ensuite.

La puissance moyenne est alors

Tension et courant efficaces

Le courant efficace est porté par la puissance moyenne, donc

Facteur de puissance
Le facteur de puissance k est le rapport de la puissance active (moyenne) à la
puissance apparente.
Vu de la source :

A.I.1.b Charge R L

En électrotechnique les charges sont souvent combinées : inductive et résistive. Les


électroaimants ou les machines à courant continu en sont des exemples. Le schéma
permettant la nouvelle étude est celui de la Figure 3.

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le courant et en retard en pi/2 de tension
a cause de la bobine

Figure 3 : évolution vers une charge inductive.

La diode conduit dès que la tension v1 est positive si bien que la tension v2 reste
identique à v1. Pour le courant i(t), on assiste à un régime transitoire régit par l’équation
différentielle suivante :

.
Pour des raisons de commodité, on effectue le changement de variable , ce qui conduit
à:

La résolution (dont le détail n’est pas présenté) conduit à :

On remarque la superposition du régime transitoire (terme exponentiel) et du régime


permanent faisant apparaître le déphasage ϕ du courant sur la tension.

Le courant ne s’annule pas pour θ = π, mais un peu au-delà en θ 0 . La diode est alors en
conduction forcée si bien que la tension v 2 devient négative jusqu’à l’annulation de i.
Ces déterminations permettent les tracés de la Figure 4.

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Figure 4 : chronogrammes des tensions et du courant pour une charge RL.

A.I.1.c Charge R L E
De cette étude, on peut immédiatement envisager le comportement des grandeurs si la
charge est complétée par une force contre-électromotrice (celle d’une MCC par exemple)
symbolisée par une source de tension E en série avec les autres éléments.

R
V2
VMCC
V1 L

Dans ces conditions la conduction de la diode D n’apparaît qu’une fois que la tension
de cathode est supérieure à celle de l’anode, c’est à dire v 1 (t) ≥ E. Cette condition
correspond aux angles θa d’allumage et θe d’extinction. Le courant respecte les mêmes
règles d’existence précédentes : croissance dès θa et annulation au-delà de θe en θ 0 . C’est
entre ces deux angles que la diode est en conduction forcée qui se traduit par l’apparition
d’une portion négative de la tension v 2 (Figure 5).

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Vmoteur

Figure 5 : chronogrammes des tensions et du courant pour une charge RLE

A.I.2.. Redressement monophasé double alternance


A.I.2 a Structure avec Deux Diodes
En monophasé, on ne dispose que d’une seule phase. Une pseudo-phase est créée grâce à
un transformateur à deux secondaires (transformateur à point milieu). La source biphasée
qui en résulte délivre des tensions en opposition de phase.

Figure 6 Redresseur monophasé double alternance avec un transformateur à point milieu.

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Lorsque v 2 est positive, v’ 2 est négative donc D conduit et D’ est bloquée, si bien que
v C = v 2 . Par un raisonnement similaire, lorsque v’ 2 est positive, v 2 est négative donc D’
conduit tandis que D est bloquée. La tension v C obtenue à travers ce redresseur double
alternance est toujours positive (fonction valeur absolue) et ne s’annule que pour π et 2π
(Figure 7).

ic Charge R

ic Charge R, L

Figure 7 : chronogrammes des tensions et des courants avec transformateur à point milieu

Calcul de tension :
Tension moyenne : C’est le double de la valeur moyenne en double alternance :

Tension efficace au secondaire : Les valeurs efficaces des signaux redressés ou non sont
les mêmes :

Calcul du courant :
pour simplifier le calcul des valeurs des courants dans les différents éléments du circuit,
nous supposons que le courant dans la charge est constant et égal à Io.
Courant moyen dans une diode :
Chaque diode conduit durant une demi-période, donc :

Courant efficace dans une diode :


Dans chaque enroulement secondaire, le courant n’existe que sur une demi-période :

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A.I.2 b Structure avec Quatre Diodes Pont de Graëtz :

Schéma
Le pont de Graëtz est constitué de 4
diodes. Dans l’étude de ce
paragraphe, les diodes sont
supposées parfaites et donc
assimilées à des interrupteurs.

v est la tension d’entrée du pont.


u est la tension de sortie.
R est la charge résistive

Analyse du fonctionnement

Alternance positive

D1 et D3 sont passantes ⇒ uD1 = 0 et


uD3 = 0 (interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v - uD1 – u – uD3 = 0


⇒v–u=0
⇒u=v>0
Loi des noeuds : i = iD1 = j = u/R

Alternance négative

D2 et D4 sont passantes ⇒ uD2 = 0 et


uD4 = 0 (interrupteurs fermés)

Loi des mailles : v + uD2 + u + uD3 = 0


⇒v+u=0
⇒ u = -v > 0

Loi des noeuds : i = − j = u/R

Loi des mailles pour D1: uD1 + uD4 + u


=0
⇒ uD1 = -u = v <0

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Grandeurs caractéristiques

• Période T’ = T/2 = 10 ms f’ = 2.f =100 Hz

ˆ ˆ
• Valeurs instantanées u = V |sin(ωt)| i = ( V /R) |sin(ωt)|
ˆ
Tel que V = Vmax
• Valeurs moyennes

• Valeurs efficaces

• Puissance absorbée par la charge P = RI2 = U2/R = V2/R


P P P P

• Pour les diodes


Courant moyen < iD >= < i >/2

Tension inverse maximum

A.I.3 Filtrage
A.I.3.a Filtrage par condensateur : lissage de la tension
On place en parallèle avec la charge un condensateur de capacité C.
important

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Avantages :
On constate que la présence d'un
condensateur diminue l'ondulation ∆u de la
tension redressée.
∆u = Umax − Umin

La valeur moyenne <u> est augmentée.


Elle se rapproche de V max

Inconvénients :
L'apparition de pointes de courant fait que
le transformateur et les diodes fonctionnent
dans de mauvaises conditions.
Pour cette raison, ce mode de
fonctionnement n'est utilisé qu'avec des
montages fournissant des courants faibles
tels que le petit électroménager.
Remarque : si la capacité du condensateur
est suffisante (RC>>T), l'ondulation ∆u
devient négligeable et < u >= ˆ V

A.I.3.b Débit sur charge inductive : lissage du courant

important

l;augmentation se l'inductance indique le lissange du courant


(disparaitre les ondulations)
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Observation :

L’ondulation du courant est diminuée. Le courant ne passe plus par zéro. C’est le régime
de conduction ininterrompue. Le lissage du courant par une inductance est utilisé pour
de forts débits en électronique de puissance. Si l’inductance est assez grande, on peut
considérer le lissage comme parfait : le courant i est constant.

Loi des mailles : u = uL + uc


On passe aux valeurs moyennes :<u> =< u L >+ <u c > avec <u L > = 0 toujours

Finalement : :<u> =< u c >= R<i> et donc <i> = <u>/R = 2Vmax/πR

.
A.I.4. Débit sur charge active R, L, E
A.I.4.a Charge R, E
Considérons une charge R,E. Il peut s’agir par exemple d’un moteur à courant continu ou
d’une batterie à recharger. Observons à l’oscilloscope le courant i et la tension u.

Loi des mailles :


u = E0 + Ri ⇒ i = (u − E0)/R

Analyse du la loi des mailles :


Si u < E0 , nous trouvons i < 0. Cette situation est impossible car les diodes se bloquent.
Finalement :
- si u > E0, alors les diodes conduisent (i > 0);
- si u < E0, alors les diodes sont bloquées ce qui entraîne i = 0.

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A.I.4.b Charge R, L, E

Commentaires :
La tension u est imposée par le réseau, à travers
le transformateur et le pont de Graëtz.
Le courant i est lissé par la bobine d’inductance
L. Son intensité est imposée par la charge R, E.

Pour les autres grandeurs :


Alternance positive
iD1 = i
j=i
uD1 = 0
Alternance négative
iD1 = 0
uD1 = -u = v
j = -i

A.I.5 Exemple d’application du redressement


• Réalisation d’une alimentation
continue stabilisée avec un
transformateur, un pont de diode
et un condensateur de lissage de
la tension et régulateur intégré.

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