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Chapitre

ANALYSE VECTO-
1 RIELLE

Objectifs
— Connaı̂tre les opérateurs de l’analyse vectorielle (nabla, gradient, diver-
gence, Rotationnel et laplacien) et savoir démontrer leurs propriétés ;
— Connaı̂tre la définition du flux d’un champ de vecteurs à travers une
surface orientée.
— Savoir ce qu’est un champ à flux conservatif.
— Connaı̂tre les théorèmes de Stokes et d’Ostrogradski.

1.1 Représentation d’un point dans l’espace

On se placera toujours dans un repère orthonormé Oxyz, de vecteurs uni-


taires ~ex , ~ey , ~ez

1.1.1 Coordonnées cartésiennes

1.1.2 Coordonnées cylindriques

1.1.3 Coordonnées sphériques

1.2 Vecteurs

Dans la suite, la norme d’un vecteur V~ sera désignée tout simplement par la
lettre V pour ne pas surcharger l’écriture, sauf nécessité.

1
2 CHAPITRE 1. ANALYSE VECTORIELLE

1.2.1 Somme de deux vecteurs


1.2.2 Produit scalaire
1.2.3 Produit vectoriel

1.3 Circulation d’un vecteur


Soit un champ de vecteurs V ~ (M ) et un déplacement élémentaire −−−→ ~
M M 0 = dl.
La ciculation élémentaire s’ecrit

dC = V ~
~ . dl (1.1)

1.3.1 Coordonnées cartésiennes


1.3.2 Coordonnées cylindriques
1.3.3 Coordonnées sphériques
1.3.4 Circulation sur un chemin
On considère un trajet AB sur une courbe (C). Il convient de fixer le sens
de parcours sur cette courbe. En intégrant l’expression (1.1) sur le trajet AB,
on obtient
Z
C = V ~
~ . dl. (1.2)
AB

Si le chemin est fermé, on a alors


I
C = V ~
~ . dl. (1.3)

1.4 Flux d’un vecteur


~ (M ) et une surface élémentaire dS.
Soit un champ de vecteurs V ~ le flux
élémentaire s’écrit

dΦ ~ . dS,
= V ~ (1.4)

qui peut s’écrire autrement

dΦ ~ . ~n dS,
= V (1.5)

où ~n est le vecteur unitaire normal à lasurface dS, qu’il convient de bien orienter,
en tenant compte des conventions qui vont être précisées.
Pour le cas du flux à travers une surface ouverte, on considere un contour
(C) sur lequel s’appuie la surface (S). Une fois (C) orienté, le sens du vecteur
1.5. CHAMP SCALAIRE-CHAMP VECTORIEL 3

unitaire ~n est défini par la règle du tirebouchon (sens dans lequel avance le
tirebouchon quand on le tourne dans le sens positif choisi sur (C)). ainsi, on a
donc
Z Z
Φ = ~ . ~n dS.
V (1.6)
S

Si la surface est fermée, on ne peut pas définir le contour (C). Par convention
~n est orienté de l’intérieur vers l’extérieur.

1.5 Champ scalaire-Champ vectoriel


1.5.1 Définition
Soit une grandeur physique U , dépendant de n paramètres x1 , x2 , ..., xn ;
on notée U = U (x1 , x2 , ..., xn ). Si U est une grandeur scalaire (un nombre) on
parlera alors d’un champ scalaire.
Exemple de champs scalaires :
— Si P (z) est la pression atmosphérique en fonction de l’altitude, on pourra
alors parler de champ de pression.
— Si U (r) est le potentiel gravitationnel en fonction de la distance r, on
aura un champ de potentiel gravitationnel.
Définition : un champ de vecteurs est un vecteur dont les trois coordonnées
(pour un espace à 3 dimensions) sont des champs scalaires.
Exemple de champ de vecteurs : Dans une rivière d’axe Ox, la vitesse
d’écoulement
~v
de l’eau peut s’écrire

~v = vx (x, y, z)~ex + vy (x, y, z)~ey + vz (x, y, z)~ez . (1.7)

L’eau peut s’écouler à une vitesse différente suivant la profondeur représentée


par z, ou suivant la distance à l’axe paramétrée par y. On notera que l’eau ne
s’écoulant pas toujours parallèlement à l’axe Ox, ~vy et ~vz ne sont pas forcément
nulles. ~v est un bon exemple de champ de vecteurs.

1.6 Les opérateurs vectoriels


1.6.1 Définition
On appelle opérateur une application linéaire agissant sur un champ scalaire
ou sur un champ de vecteurs. Un opérateur particulier est l’opérateur nabla, un
vecteur noté ∇ et défini en coordonnées cartésiennes par :

− ∂ ∂ ∂
∇ = ~ex + ~ey + ~ez . (1.8)
∂x ∂y ∂z
4 CHAPITRE 1. ANALYSE VECTORIELLE

1.6.2 Le gradient
L’opérateur gradient est un opérateur différentiel qui s’applique à un champ
scalaire f (x, y, z) et le transforme en un champ vectoriel. On définit le gradient
de f en coordonnées cartésiennes par
−−→ →
− ∂f ∂f ∂f
gradf = ∇f = ~ex + ~ey + ~ez . (1.9)
∂x ∂y ∂z

L’expression du gradient dans le système de coordonnées cylindriques (r, θ, z)


est
−−→ ∂f 1 ∂f ∂f
gradf = ~er + ~eθ + ~ez . (1.10)
∂r r ∂θ ∂z
alors que dans le système de coordonnées sphériques (r, θ, ϕ) on obtient

−−→ ∂f 1 ∂f 1 ∂f
gradf = ~er + ~eθ + ~eϕ . (1.11)
∂r r ∂θ r sin θ ∂ϕ
Chapitre

2 ELECTROSTATIQUE

2.1 Force et champ électrostatique

2.1.1 Charge électrique

L’interaction électrostatique est l’une des quatre interactions (ou forces) fon-
damentales qui régissent le comportement de la matière. Elle s’exerce entre
des particules ou corps chargés électriquement. Parmi les constituants de la
matière, deux particules élémentaires sont naturellement pourvues d’une charge
électrique : il s’agit de l’électron, chargé négativement, et du proton, chargé
positivement. Les charges de ces particules élémentaires sont :
— Pour l’électron, noté e− = −1, 6 × 10−19 C.
— Pour le proton : +1, 6 × 10−19 C.
On peut électriser (ou charger) un objet par divers procédés, par exemple en
frottant une règle en plastique avec un tissu. Cette électrisation correspond
toujours à l’apport ou à l’arrachage d’électrons, qui sont les particules matérielles
les plus mobiles. En chargeant un corps quelconque, deux phénomènes peuvent
se produire selon la nature du matériau :
— Soit les charges électriques restent localisées à l’endroit qui correspond à
l’électrisation ; il s’agit alors d’un matériau isolant.
— Soit les chargent migrent et se répartissent à l’intérieur du matériau ;
celui-ci est alors conducteur.
L’électrostatique est l’étude des interactions entre corps immobiles chargés
électriquement. Dans ce premier chapitre, nous ne considérerons que des objets
supposés ponctuels. Dans ce cas, l’interaction ou force électrostatique peut être
exprimée de manière très simple.

5
6 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

2.1.2 Loi de Coulomb


Charles Coulomb (1736-1806) a effectué une série de mesures qui lui ont
permis de déterminer avec un certain degré de précision les propriétés de la
force électrostatique exercée par une charge ponctuelle qa sur une autre charge
ponctuelle qb :
— La force est radiale, c’est-à-dire dirigée selon la droite qui joint les deux
charges ;
— Elle est proportionnelle au produit des charges : soit répulsive si les
charges sont de même signe, soit attractive si elles sont de signe opposé ;
— Enfin, elle est inversement proportionnelle au carré de la distance qui
sépare les deux charges.
L’expression mathématique de la force de Coulomb exercée par la particule de
charge qa localisée en A sur la particule de charge qb localisée en et traduisant
les propriétés ci-dessus est la suivante
1 qa qb
F~ = ~u , (2.1)
~ 2 AB
4π0 kABk

ou 0 = 8, 854 × 10−12 F m−1 est la permittivité diélectrique du vide. Si l’inter-


action se produit dans un milieu autre que le vide, non conducteur, homogène
et isotrope (matériau appelé diélectrique), on remplace 0 par  = 0 r où r et
la permittivité diélectrique relative du milieu (nombre sans dimension) et  sa
permittivité diélectrique absolue. Il est donc important de noter que cette rela-
tion n’est valable que pour des charges immobiles et dans le vide. Cette loi est
la base même de toute l’électrostatique. Cette force obéit au principe d’action
et réaction de la mécanique classique, c’est-à-dire la force exercée par A sur B
est bien entendu l’opposé de la force exercée de B sur A. La force de Coulomb
présente une analogie remarquable avec la force d’attraction gravitationnelle qui
s’exerce entre deux masses ponctuelles ma et mb .

2.1.3 Champ électrostatique créé par une charge ponc-


tuelle
Considérons une charge ponctuelle qA placée en un point A de l’espace. Soit
une charge q placée à une distance r de A en un point B quelconque. Notons ~u
un vecteur unitaire de l’axe (AB). Lorsqu’on ecrit
!
~ 1 qA
F = q× ~u , (2.2)
~ 2
4π0 kABk

on met en évidence que la force en B s’exprime comme etant le produit de charge


q et d’un vecteur dépendant de la charge qA qui exerce la force. En posant
F~ = ~
q E, (2.3)

ou E~ = 1 qA
~ 2~
4π0 kABk u est le vecteur champ électrostatique créé par qA en B. De
ce qui precede, l’expression du vecteur champ électrique montre que :
2.1. FORCE ET CHAMP ÉLECTROSTATIQUE 7

— ce champ diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de A ;


— que le champ créé par une charge ponctuelle est dirigé vers la charge si
cette charge est négative et dans le sens opposé si elle est positive

2.1.4 Principe de superposition pour une distribution discrète


des charges
On considère maintenant N particules de charges électriques qi , situées en
des points Ai : le problème consiste à déterminer le champ électrostatique créé
par cet ensemble de charges en un point B. la force totale subie par une charge
q située en B est simplement la superposition des forces élémentaires

N
!
X 1 qi
F~ = q ~ui . (2.4)
~
4π0 kAi Bk2
i=1

Ainsi, le champ électrostatique créé par un ensemble discret de charges est donné
par

N
!
~
X 1 qi
E(M ) = ~ui . (2.5)
i=1
4π0 kA~i Bk2

Dans le cas d’une distribution continue de charges cad lorsque la région oc-
cupée par les charges est constituée d’un ensemble de petits éléments chargés,
la sommation peut alors s’écrire sous la forme d’une intégrale.

2.1.5 Champ créé par distribution linéique des charges


Le calcul d’un champ électrique créé par une distribution de charges s’effec-
tue en considérant que ce champ résulte de la superposition de tous les champs
électriques élémentaires créés individuellement par chaque élément de longueur)
de la distribution linéique de charges. Si on considère que chaque élément cor-
respond à une quantité infinitésimale de charge, la superposition se traduit par
l’intégration sur l’ensemble de la longueur de l’objet, du champ élémentaire créé
par chaque élément.
Si sur une portion de courbe AB plongée dans l’espace, on considère de
petits éléments de la distribution de charges de longueur dl, situés aux points
P portant chacun une charge dq = λdl, le champ électrique créé en un point M
par l’ensemble de charges comprises entre A et B est
Z
~ 1 λdl
E(M ) = ~u. (2.6)
4π0 AB r2

ou r = kP~M k et λ la densité linéique de charge.


8 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

2.1.6 Champ créé par distribution surfacique des charges


Le calcul d’un champ électrique créé par une distribution de charges s’effec-
tue en considérant que ce champ résulte de la superposition de tous les champs
électriques élémentaires créés individuellement par chaque élément de surface)
de la distribution surfacique de charges. Si on considère que chaque élément
correspond à une quantité infinitésimale de charge, la superposition se traduit
par l’intégration sur l’ensemble (de la surface de l’objet, du champ élémentaire
créé par chaque élément.
Considérons de petits éléments de la distribution surfacique de charges de
surface dS, situés aux points P et portant chacun une charge dq. Le champ
électrique créé en un point M par une distribution surfacique de charge de
surface S s’écrit
Z Z
~ 1 σdS
E(M ) = 2
~u. (2.7)
4π0 S r

ou σ est la densité surfacique de charge.

2.1.7 Champ créé par distribution volumique des charges


Le calcul d’un champ électrique créé par une distribution de charges s’effec-
tue en considérant que ce champ résulte de la superposition de tous les champs
électriques élémentaires créés individuellement par chaque élément de volume)
de la distribution volumique de charges. Si on considère que chaque élément
correspond à une quantité infinitésimale de charge, la superposition se traduit
par l’intégration sur l’ensemble (du volume de l’objet, du champ élémentaire
créé par chaque élément.
Si on considère de petits éléments de cette distribution de volume dV , situés
aux points P et portant chacun une charge dq, alors le champ électrique créé
par cet ensemble de charge en un point M est
Z Z Z
~ 1 ρdV
E(M ) = 2
~u. (2.8)
4π0 V r

ou ρ représente la densité volumique de charge

2.1.8 Exercices d’application


1) Quatre charges ponctuelles identiques −q(q > 0) sont fixées aux sommets
A, B, C et D d’un carré de côté a. Une cinquième charge q0 > 0 est maintenue
fixe au centre O du carré. Déterminer la valeur de q0 > 0 en fonction de q pour
que la force électrostatique totale qui s’exerce sur chacune des cinq charges soit
nulle.
2) On considère un segment rectiligne P1 P2 de densité linéique homogène λ.
Compte tenu des symétries, on travaille en coordonnées cylindriques avec l’axe
z confondu avec l’axe du segment. Les bouts du segment sont respectivement
Z1 et Z2 . Calculer le champ électrique E ~ en un point M à une distance r du
segment.
2.2. POTENTIEL ET FLUX ÉLECTROSTATIQUES 9

2.2 Potentiel et flux électrostatiques


La présence de charges dans l’espace crée non seulement un champ de vec-
teurs (le champ électrique) mais également un champ de scalaire appelé potentiel
électrostatique. Champ électrique et potentiels sont liés entre eux.

2.2.1 Lignes et tubes de champ


Dans l’espace où règne un champ électrique créé par des charges ou des
distributions de charges, on définit les lignes de champ par les courbes de l’espace
auxquelles les vecteurs champs sont tangents. On définit également un tube de
champ par tout ensemble de lignes de champ s’appuyant sur un contour fermé.

2.2.2 Circulation du champ électrique


Considérons une région de l’espace où règne un champ électrique. Soit une
courbe (Γ) délimitée par deux points A et B. Et soit M un point de cette courbe.
Le point M effectuant un déplacement élémentaire de longueur dl ~ le long de la
courbe, on définit la circulation élémentaire du champ électrique en M par le
produit scalaire suivant

dC ~
= E(M ~
).dl. (2.9)

La circulation du champ électrique le long de la courbe (Γ) est définie par


Z
C = ~
E(M ~
).dl. (2.10)
Γ

Dans le cas d’un contour fermé (Γ), la circulation du champ électrique devient
I
C = ~
E(M ~
).dl. (2.11)
Γ

2.2.3 Potentiel électrostatique


La circulation du champ électrique le long d’une courbe ne dépend pas du
chemin suivi mais uniquement des points A et B délimitant cette courbe. On
dit que la circulation du champ électrique est conservative. Par conséquent, C
dépend de deux grandeurs associées chacune à chaque point A et B, grandeurs
que l’on définit comme les potentiels en chacun de ces points. On note :
Z
C= ~
E(M ~ = V (A) − V (B),
).dl (2.12)
Γ

ou V (A) et V (B) sont respectivement potentiel électrostatique en A et le po-


tentiel au point B. En dérivant l’expression (2.12), on obtient :

~
E(M ~
).dl = −dV, (2.13)
10 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

ou tout simplement
∂V
E(M ) = − . (2.14)
∂l
Ces équations locales traduisent le fait que le champ électrique dérive d’un
potentiel. L’équation générale exprimant la relation entre le champ électrique
~
E(M ) en un point M de l’espace et le potentiel duquel il dérive est :

~ −−→
E(M ) = −grad V (M ). (2.15)

a. Le potentiel créé par une charge q en un point M séparé d’une distance


r de cette charge
q 1
V (M ) = (2.16)
4π0 r
b. Le principe de superposition s’applique au potentiel créé en un point M
par un ensemble de charges. Ainsi, le potentiel créé en M par n charges,
tout comme cela était le cas pour le champ électrique, est égal à la somme
des potentiels créés individuellement par chaque charge. On a donc :
n
1 X qi
V (M ) = . (2.17)
4π0 i ri

c. Le potentiel électrostatique créé par une distribution linéique de densité


λ se calcule en intégrant sur l’ensemble de la distribution le potentiel
élémentaire dV créé par un élément de longueur dl. On a :
Z Z
1 dq 1 λdl
V (M ) = = . (2.18)
4π0 AB r 4π0 AB r
Le potentiel électrostatique créé par une distribution surfacique de charges
vaut
Z Z
1 σdS
V (M ) = . (2.19)
4π0 S r

Le potentiel électrostatique créé par une distribution volumique de charges


s’ecrit
Z Z Z
1 ρdV
V (M ) = . (2.20)
4π0 V r

1) Déterminer le champ E ~ en un point de l’axe d’un disque de rayon R


uniformément chargé avec la densité surfacique σ uniforme. En déduire le champ
créé par un plan infini.
2) Soit une boucle circulaire de centre O, de rayon R, uniformément chargée
avec une densité linéique. Calculer le champ E ~ créé par cette distribution de
charges, en un point M de l’axe (OZ) de la boucle à partir du potentiel électrostatique
2.2. POTENTIEL ET FLUX ÉLECTROSTATIQUES 11

2.2.4 Flux du champ électrique


Soit une région de l’espace où règne un champ électrique et soit une surface
(S) appartenant à cet espace.

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Figure 2.1 – Flux du champ electrique

On considère un point M de cette surface et un élément de surface dS situé


~
autour du point M. Soit E(M ) le vecteur champ en M et d~s le vecteur surface (de
module dS et orthogonal à l’élément de surface). On définit le flux élémentaire
dφ du champ électrique en M au travers de l’élément de surface dS par le produit
scalaire

dφ = ~
E(M ).d~s. (2.21)

Le flux total du champ électrique au travers d’une surface (S) donnée est défini
par l’intégration de l’ensemble des flux élémentaires du champ sur l’ensemble
des éléments de surface composant (S). Ainsi, on a donc
Z Z
φ = ~
E(M ).d~s. (2.22)
s

L’unité internationale de flux du champ électrique est le volt mètre (V m).

2.2.5 Théorème de Gauss


Le flux du champ électrique au travers d’une surface fermée (S) est égal à la
quantité totale Q de charges contenue à l’intérieur de la surface (S), divisée par
12 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

ε0 . Ce flux ne dépend que de Q et ne dépend pas de la répartition interne des


charges.

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Figure 2.2 – Théorème de Gauss

Il ne dépend pas non plus de la présence d’éventuelles charges extérieures.


Soit
X
Q = qi (2.23)
i

et le flux
Z Z
~ Q
φ= E(M ).d~s = . (2.24)
s ε0

Ce théorème de Gauss possède, dans le cas d’une distribution volumique de


densité ρ(M ), une autre forme traduite par l’équation locale de Gauss, qui
exprime la divergence du champ électrique en M. En effet, si on considère un
volume V chargé avec une densité ρ, le flux du champ électrique au travers d’une
surface fermée extérieure au volume V s’écrit :
Z Z
φ = ~
E(M ).d~s. (2.25)
s

En appliquant le théorème de Gauss, on obtient


Z Z Z Z Z
~ 1
φ= E(M ).d~s = ρdV, (2.26)
s ε0 V
2.3. CONDUCTEURS EN ÉQUILIBRE 13

avec
Z Z Z Z Z
~
E(M ).d~s = ~
div E(M )dV, (2.27)
s V

D’ou
~ ρ
div E(M ) = . (2.28)
ε0
Tenant compte du fait que
~ −−→
E(M ) = −grad V (M ), (2.29)
on en déduit
ρ(M )
∇2 V = − , (2.30)
ε0
−−→
Cette forme représente l’équation de Poisson. La fonction ∇2 V = div[grad V (M )]
représente le laplacien du potentiel V (M ).
Le théorème de Gauss permet de calculer assez facilement et rapidement
le champ électrique créé par des distributions de charges parfois relativement
complexes.

2.3 Conducteurs en équilibre


2.3.1 Équilibre électrostatique dans un conducteur
Un conducteur est un milieu dans lequel les charges sont susceptibles de
se mouvoir sous l’action de champs électriques. Si on considère un matériau
conducteur chargé, chaque charge exerce sur les autres une action d’origine
électrostatique. Quelle que soit la répartition initiale des charges à l’intérieur
du conducteur, celles-ci vont inévitablement évoluer vers un état d’équilibre qui
sera caractérisé par une absence totale de mouvement de charges. Cet état est
appelé l’équilibre électrostatique du conducteur. Supposons qu’une charge q soit
placée à l’intérieur d’un conducteur en équilibre.
La charge étant par définition immobile, elle ne subit aucune force électrostatique.
Le champ électrique Ei en tout point situé à l’intérieur du conducteur est donc
nul, soit
F~e = 0, (2.31)
et
~i
E = 0. (2.32)
Le champ étant nul en tout point situé à l’intérieur d’un conducteur en équilibre,
le potentiel est donc constant
Vi = Cste = V0 . (2.33)
14 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

2.3.2 Théorème de Coulomb


Si on applique l’équation de Poisson à l’intérieur d’un conducteur en équilibre,
soit
ρ(M )
∇2 V = − , (2.34)
ε0
on a de cet fait Vi = Cste = V0 , ce qui implique que ∇2 V = 0 et ρi = 0.
La densité volumique de charges est donc nulle à l’intérieur d’un conducteur
chargé en équilibre électrostatique. Cela signifie que la charge du conducteur
est uniquement répartie sur sa surface externe et ce, avec une densité surfacique
de charges σ. Le théorème de Coulomb détermine le champ électrique E(M~ ) en
tout point M situé au voisinage immédiat de la surface du conducteur :
~ σ
E(M ) = ~u, (2.35)
ε0
où ~u représente le vecteur unitaire normal à la surface extérieure du conducteur
proche du point M, σ étant la densité surfacique de charges au voisinage de
M. L’ensemble des propriétés du conducteur en équilibre sont vérifiées, que le
conducteur soit plein ou qu’il possède une ou plusieurs cavités. Dans ce dernier
cas, le champ est nul à l’intérieur de la cavité et la densité surfacique de charges
sur les surfaces internes du conducteur est toujours nulle.

2.3.3 Capacité d’un conducteur


On définit pour tout conducteur chargé et isolé, une constante caractéristique
qui exprime que la charge portée par le conducteur est liée à son potentiel V0 .
Pour tout conducteur chargé avec une charge totale Q et isolé, on définit la
capacité C du conducteur par la relation :
Q
C = . (2.36)
V0
Cette capacité est une caractéristique intrinsèque du conducteur et s’exprime
en farads (F ). La définition de cette grandeur traduit le principe de superposi-
tion des états d’équilibre d’un conducteur. Soit un premier état d’équilibre du
conducteur caractérisé par une charge Q1 et par un potentiel V1 . On a :
Q1
C = . (2.37)
V1
En considérant un second état d’équilibre du conducteur caractérisé par une
charge Q2 et par un potentiel V2 . On a :
Q2
C = . (2.38)
V2
Le conducteur chargé avec une charge Q1 + Q2 possédera un potentiel V1 + V2
et on aura :
Q1 + Q2
C = . (2.39)
V1 + V2
2.3. CONDUCTEURS EN ÉQUILIBRE 15

2.3.4 Influence électrostatique entre des conducteurs


Considérons deux conducteurs chargés A et B, placés au voisinage l’un de
l’autre. Les charges contenues dans A subissent des actions électrostatiques de
la part des charges situées en B et réciproquement. On dit qu’il existe une
influence électrostatique entre ces deux conducteurs. La répartition des charges à
la surface d’un des conducteurs ne dépend plus uniquement des caractéristiques
intrinsèques du conducteur mais également de cette influence subie de par la
présence de l’autre conducteur. L’étude de tels systèmes conduit inévitablement
à considérer l’équilibre électrostatique de l’ensemble des deux conducteurs.

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(a) (b)

Figure 2.3 – Influence électrostatique entre conducteur.

Supposons que les deux conducteurs A et B soient initialement chargés avec


des charges respectives QA et QB et que les deux potentiels initiaux soient
respectivement VA et VB . Rapprochons ces deux conducteurs (sans qu’il n’y ait
contact), de manière à les placer dans une situation d’influence électrostatique.
L’influence électrostatique se traduit par :
1. la migration vers un nouvel état d’équilibre des charges situées sur les
surfaces des deux conducteurs. Les densités surfaciques de charges sont
donc modifiées ;
2. les charges totales respectives QA et QB des deux conducteurs restent
les mêmes s’il n’y a pas contact entre les conducteurs.
Des lignes de champ apparaissent dans l’espace situé entre les deux conducteurs.
Les lignes de champ s’appuyant sur un élément de surface dSA du conducteur
A coupent un élément de surface dSB du conducteur B. Si dqA et dqB sont les
charges portées respectivement par ces deux surfaces, on a systématiquement :
dqA + dqB = 0. (2.40)
16 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

Cette équation constitue le théorème des éléments correspondants. L’état d’équilibre


de deux conducteurs en influence se traduit par la relation :
QA = CAA VA + CAB VB , (2.41)
CAA est la capacité du conducteur A. CA B est le coefficient d’influence du
conducteur B sur le conducteur A.

2.3.5 Condensateurs
On dit que deux conducteurs sont en état d’influence totale lorsque toutes les
lignes de champ électrique issues d’un des conducteurs atteignent systématiquement
la surface du second. Dans ce cas, on a :
QA + QB = 0, (2.42)
qui constitue le théorème de Faraday. Deux conducteurs en influence totale
forment un condensateur. Ces deux conducteurs sont appelés les armatures du
condensateur. Si on pose :
QA = −QB = Q, (2.43)
On a alors
Q = C(VA − VB ), (2.44)
C est la capacité du condensateur en farads (F ). Les différentes associations
types de condensateurs y sont également représentées. Un ensemble de n conden-
sateurs est appelé association en parallèle si les armatures de ces condensateurs
sont toutes reliées à une seule différence de potentiels. Une telle association est
équivalente à un condensateur qui aurait une capacité équivalente Ceq telle que :
n
X
Ceq = C1 + C2 + C3 + ... + Cn = Ci . (2.45)
i

Un ensemble de n condensateurs est appelé association en série si leurs ar-


matures sont toutes reliées deux à deux. Dans ce cas, ils possèdent tous la
même charge et cette association est équivalente à un condensateur de capacité
équivalente Ceq telle que :
n
1 1 1 1 1 X 1
= + + + ... + = . (2.46)
Ceq C1 C2 C3 Cn i
Ci

2.4 Energie électrostatique


2.4.1 Énergie d’une charge placée dans un champ électrique
Soit une charge ponctuelle q placée en un point M de l’espace où règnent un
~
champ électrique E(M ) et un potentiel V (M ). On définit l’énergie potentielle
2.4. ENERGIE ÉLECTROSTATIQUE 17

U de la charge placée dans ce champ électrique par l’énergie nécessaire pour


amener cette charge au point M depuis l’infini (où il ne règne aucun champ).
Cette énergie potentielle est aussi appelée énergie d’interaction de la charge avec
le champ électrique. Elle correspond au travail de la force électrostatique le long
d’un chemin (C) partant de l’infini et aboutissant à M . On a donc :
Z Z
U = F~e .dl ~ = −q E. ~
~ dl (2.47)
c c

2.4.2 Expression de l’énergie en fonction du potentiel en


M
L’expression de l’énergie de la charge q est donc égale au produit de l’opposé
de cette charge par la circulation du champ électrique entre +∞ et M . Donc :

U = −q[V (+∞) − V (M )] = −qV (M ) (2.48)

2.4.3 Énergie potentielle mutuelle d’un ensemble de charges


Dans le cas d’un ensemble fini de charges ponctuelles, On définit l’énergie
potentielle mutuelle d’un ensemble de n charges placées dans l’espace par le
travail fourni pour amener, depuis l’infini, l’ensemble de ces charges dans leur
position, l’espace étant initialement vide (de toute charge et de tout champ
électrique). Cette énergie potentielle est notée Up et a pour expression :
n
1X
Up = qi Vi (2.49)
2 i

où qi sont les valeurs des charges supposées ponctuelles et Vi correspondent aux
potentiels créés aux points où se situent les qi par les (n−1) autres charges. Cette
énergie s’appelle également énergie de constitution d’une famille de charges. Elle
peut être positive ou négative et s’exprime en joules (J).
Dans le cas d’une distribution de charges continue, On considère une dis-
tribution de charges (linéique, surfacique ou volumique) placée dans l’espace
initialement vide de toute autre charge et de tout champ électrique. Pour une
distribution linéique, l’énergie potentielle de la distribution de charges est définie
par l’intégrale des énergies potentielles de chaque élément λdl soumis au poten-
tiel V créé autour de lui par l’ensemble de la distribution. Ainsi, on a donc :
Z
1
Up = V λdl. (2.50)
2 L
Pour une distribution surfacique de densité σ ou une distribution volumique de
densité ρ , le principe est exactement le même que pour la distribution linéique.
On a donc, pour une distribution surfacique :
Z Z
1
Up = V σdS, (2.51)
2 S
18 CHAPITRE 2. ELECTROSTATIQUE

et pour une distribution volumique


Z Z Z
1
Up = V ρdτ, (2.52)
2 τ

où dτ représentation est le volume élémentaire.

2.4.4 Energie potentielle de conducteurs chargés


Soit un conducteur isolé en équilibre électrostatique chargé avec une charge
Q. Soit V le potentiel de ce conducteur et C sa capacité. L’énergie potentielle
emmagasinée dans le conducteur a pour expression :

1 1 1 Q2
Up = V Q = CV 2 = . (2.53)
2 2 2 C
Dans le cas d’un condensateur, c’est-à-dire pour un ensemble formé de deux
conducteurs en influence totale, l’énergie potentielle emmagasinée possède la
même expression :

1 1 1 Q2
Up = (VA − VB )Q = C(VA − VB )2 = , (2.54)
2 2 2 C
où Q est la charge positive présente sur l’armature A du condensateur. Par voie
de conséquence, une charge −Q est donc obligatoirement présente sur l’arma-
ture B. VA et VB représentent les potentiels respectifs des armatures chargées
positivement et négativement. Dans un condensateur, l’énergie potentielle est
localisée dans la région de l’espace où règne le champ électrique. Pour un conduc-
teur isolé, elle est localisée dans l’espace entourant le conducteur (en théorie,
de son voisinage à l’infini). Soit dτ un élément de volume d’une région où une
énergie potentielle est localisée. On définit la densité volumique d’énergie po-
tentielle électrostatique par la quantité d’énergie stockée par unité de volume :
dU
% = . (2.55)

Soit E le module du champ électrique régnant dans cette région dans l’élément
de volume dτ . On montre que
dU 1
%= = ε0 E 2 . (2.56)
dτ 2

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