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PARTIE II :

PHENOMENES DE TRANSPORT

Les phénomènes de transport sont des processus irréversibles (qui n’ont lieu que dans un
seul sens) qui apparaissent dans des systèmes hors équilibre. En effet lorsqu’un système
n’est pas en équilibre thermodynamique macroscopique, il y a non-uniformité de certaines
grandeurs physiques intensives. Un déplacement de matière ou de chaleur se produit au
sein de tels systèmes dans le sens d’un rétablissement de l’équilibre. Le système évolue
donc spontanément de façon à ré-uniformiser sa distribution grâce à des transports
divers :
- transport de charges électriques : conduction électrique
- transport d’énergie thermique : conduction thermique
- transport de matière : diffusion de particules
Lorsque le déséquilibre est constamment appliqué, on observe un régime permanent
d’écoulement ou de transport.

1
CHAPITRE 1:
OUTILS MATHEMATIQUES : GRADIENT ET FLUX

1. Gradient d’une fonction scalaire

1-1. Différentielle totale et dérivées partielles

Soit une fonction scalaire (ou champ de scalaire) V( ⃗) où ⃗ = ⃗ = ⃗( , , ) en


coordonnées cartésiennes. Pour deux points très proches M où on a V( ⃗) et M’ où on a
V( ⃗ + ⃗), la différentielle totale de la fonction V( ⃗) est définit par la quantité
infinitésimale :

dV = V(⃗ + ⃗) - V( ⃗)

 En coordonnées cartésiennes

= + +

, , et sont les dérivées partielles de V( ⃗).

Si = et = et = alors dV est dite différentielle totale exacte et


V( ⃗) est une fonction d’état.

1-2. Définition du gradient

On appelle gradient d’une fonction scalaire V( ⃗), la fonction vectorielle (ou champ de
vecteur) notée ⃗( ) définit par :

= ⃗ ( ). ⃗

 En coordonnées cartésiennes

dV = + + et d ⃗( , , ) d’où ⃗( ) = ⃗ + ⃗ + ⃗

On introduit souvent l’opérateur nabla ∇⃗ définit par : ∇⃗ = ⃗ + ⃗ + ⃗ . On a alors


⃗ ( ) = ∇⃗V.

 En coordonnées polaires planes (r,)

d ⃗( , ) et dV = + = + ( ) d’où ⃗( ) = ⃗ + ⃗

 Dans les cas usuels unidimensionnels

*En symétrie axiale : ⃗( ) = ⃗ *En symétrie radiale : ⃗( ) = ⃗

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Remarques :

1) Le gradient est un opérateur qui associe à une fonction scalaire un champ


vectoriel.
2) ⃗ ( ) est utilisé pour caractériser la variation d’un point à un autre
d’une grandeur physique scalaire V.

1-3 Propriétés du gradient

Soient deux fonctions scalaires V et U

⃗( + ) = ⃗( ) + ⃗( )

⃗( . ) = V ⃗( ) + U ⃗( )

2. Flux d’un vecteur


2-1. Définition du flux d’un champ de vecteur

Le flux élémentaire d d’un champ de vecteur ⃗(M) à travers une surface élémentaire dSM
au voisinage d’un point M est définit par :

 = ⃗( ). ⃗ ⃗ = ⃗ ( éé )

ù ⃗ à .

Le flux de ⃗(M) à travers toute la surface S (ouverte ou fermée) se déduit par intégration :

 =  = ⃗ ( ). ⃗

 Dans les cas usuels unidimensionnels

Lorsque ⃗(M) est normal à la surface S (dans le même sens que ⃗ et uniforme sur S)

* En symétrie axiale : ⃗(M) = ( ) ⃗ et ( ) = ( )S( ) (choix de S à x constant)

* En symétrie radiale : ⃗(M) = ( ) ⃗ et ( ) = ( )S( ) (choix de S à r constant)

2-2. Flux d’une grandeur extensive

Soit une surface S traversée par une grandeur extensive Z. Le flux Φ de Z à travers (S) est
la quantité de Z qui traverse S par unité de temps :

 =

3
L’écoulement ou le transport de la grandeur extensive Z à travers la surface S est dû à la
non uniformité d’une fonction scalaire intensive V appelée « potentiel » et se traduit par
un vecteur densité de courant ⃗ chargé de rétablir l’uniformité du potentiel tel que :

⃗=− ⃗( )

et le flux de Z est le flux du vecteur densité de courant ⃗ à travers S :

 = = ⃗. ⃗

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CHAPITRE 2:
CONDUCTION ELECTRIQUE

1. Conduction électrique

1-1. Origine de la conduction électrique

Dans un milieu matériel conducteur, le déplacement ordonné des porteurs de charges


électriques mobiles défini le courant électrique.

Par exemple :
- Dans un conducteur métallique, les charges électriques mobiles sont les
électrons libres.
- Dans un électrolyte (solution ionique) les charges mobiles sont des ions.

1-2. Vecteur densité de courant électrique et intensité de courant

On définit un vecteur densité de courant volumique ⃗ associé au mouvement des charges


mobiles de densité volumique à la vitesse ⃗ tel que ⃗ = ⃗.

Pour un seul type de porteur (masse m, charge q), de densité volumique de charge n*
(nombre de charge par unité de volume) : ⃗ = ⃗ = ∗ ⃗.

L’intensité du courant électrique à travers une surface est égale à la charge électrique la
traversant pendant l’unité de temps. En régime permanent on a : = =

I est le flux de ⃗ à travers cette surface : = ∬ ⃗. ⃗

‖ ⃗‖ correspond à la charge traversant une section unité pendant l’unité de temps.

1-3. Potentiel électrique

Une charge électrique en un point d’un conducteur crée un champ électrique ⃗ provenant
de la non-uniformité d’une fonction scalaire intensive appelée potentiel électrique. Le
champ électrique ⃗ dérive donc de la fonction potentiel électrique V :

⃗=− ⃗( ) (régime permanent).

2. Loi d’Ohm locale-Notion de conductivité électrique


2-1. Loi d’Ohm locale

Un matériau conducteur contient des charges libres (mobiles) susceptibles de se déplacer


sous l’action d’un champ électrique permettant ainsi un écoulement des charges libres
dans le sens des potentiels décroissants.

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Dans un milieu conducteur ⃗ et ⃗ sont proportionnels c’est-à-dire qu’ils sont liés par la
relation linéaire ⃗ = ⃗ (loi d’Ohm locale) or ⃗ = − ⃗ ( ) => ⃗ = − ⃗( ) .

Dans le cas unidimensionnel en symétrie axiale d’axe (Ox), = ( )=>⃗ = − ⃗ .

2-2. Conductivité électrique

Loi d’Ohm locale ⃗ = ⃗.est la conductivité électrique du matériau conducteur exprimée


en . ou Ω . (Ω :moh).

La conductivité électrique ne dépend que de la nature du milieu conducteur et de sa


température.
Par exemple pour un seul type de porteur: ⃗ = ⃗ = ∗ ⃗ et ⃗ = ⃗ où  est la mobilité
des porteurs => : ⃗ = ∗ ⃗ => = ∗ .

Exemples de conductivité électrique de quelques matériaux :

Paraffine Electrolyte Mercure Or (Au) Cuivre Argent


(Hg) (Cu) (Ag)
γ(S.m-1) 10-8 10-2 106 4,6.107 5,9.107 6,2.107

3. Bilan locale de charges électriques mobiles en régime stationnaire


3-1. Régime stationnaire

En régime stationnaire, la densité volumique de charges mobiles est indépendante du


temps : = 0.
Il n’y a donc pas d’accumulation de charges et le flux de ⃗ est alors conservatif.

3-2. Loi des nœuds

Le flux de ⃗ étant conservatif, l’intensité du courant électrique est la


même à travers toute section du conducteur.
Flux de charges entrant = flux de charges sortant : I1 = I2 + I3 au
nœud considéré (figure).

4. Résistance électrique

4-1. Loi d’Ohm

De la loi d’Ohm locale ⃗ = − ⃗( ) et la relation du flux = ∬ ⃗. ⃗, on déduit une


relation de proportionnalité entre le potentiel électrique et l’intensité du courant. Ainsi
entre deux points A et B du conducteur on a la relation :
− = = (loi d’Ohm)

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où R est la résistance électrique du conducteur. Elle ne dépend que de la nature et de la
géométrie du conducteur et varie avec la température.
La différence de potentiel − = définit la tension électrique.

4-2. Calcul de la résistance R

Il faut exprimer le flux de ⃗ à travers une section bien choisi du conducteur puis intégrer la
loi d’Ohm locale. La résistance s’exprime en Ohm () dans le système S.I.

Exemple : Résistance R d’un conducteur ohmique cylindrique de section S, de longueur l


et de conductivité .

= ∬ ⃗. ⃗ = . et ⃗ = − ⃗ => =− => − =∫ = . Or d’après la

loi d’Ohm − = = = => = => = . On définit aussi la résistivité

électrique = (Ω. ). D’où : =

Exemple : à une température de 25 °C :


Dans les conducteurs métalliques = 10 à 10 Ω.
Dans les électrolytes = 10 à 10 Ω.
Dans les semi-conducteurs métalliques = 10 ( é)à 10 ( ) Ω.
Dans les isolants > 10 Ω. .

On définit la conductance G d’un conducteur par :

1
=

G s’exprime en siemens (S).

- Lois d’association de résistances :

1 1
é : = =
1 1
è = =

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CHAPITRE 3:
CONDUCTION THERMIQUE

1. Chaleur- transfert thermique- conduction thermique


1-1. Transfert thermique

La chaleur se défini comme l’échange d’énergie de nature microscopique à travers la


surface qui délimite un système.

Lorsque deux corps en contact ont des températures différentes, il y a transfert thermique
d’énergie du plus chaud vers le plus froid. Donc quand une différence de température
s’établie dans un corps, un flux thermique orienté des zones chaudes vers les zones
froides, tend à uniformiser la température.

Il a trois modes de transfert thermique : la conduction thermique (ou diffusion


thermique), la convection et le rayonnement.

1-2. Origine de la conduction thermique

La conduction thermique (ou diffusion thermique) est un mode de transfert d’énergie


thermique interne (au sein d’un milieu matériel), dans le sens des températures
décroissante, sous l’action d’un déséquilibre de température dans un corps solide ou un
fluide sans déplacement du support matériel (milieu au repos) donc sans convection. C’est
le seul mode de transfert thermique ayant lieu dans les solides homogènes et opaques.

1-3. Potentiel thermique

Dans le cas de la conduction thermique, la fonction potentiel est la température T(M,t) ou


T(x,y,z,t) définie localement.

2. Loi de Fourier

2-1 Flux thermique- Vecteur densité de flux thermique

Par définition, le flux thermique est la quantité d’énergie interne (énergie thermique)
non convectif à travers une surface S par unité de temps :

A travers une surface élémentaire dS, on a = .

Dans un cas unidimensionnel d’axe (Ox) où dS est perpendiculaire à (Ox), est


proportionnelle à et à donc = = d’où = .

Pour une surface dS orientée de manière quelconque on a alors :


=⃗ . ⃗
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où ⃗ = ⃗ et ⃗ = ⃗ avec ⃗ : vecteur unitaire normale à la surface, ⃗ est le vecteur
densité de flux thermique ou vecteur densité de courant de diffusion thermique.
A travers toute la surface S, on a :

= ⃗ . ⃗
( )

est le flux du vecteur densité de courant thermique à travers la surface S.


Le flux thermique est une puissance ( = ); c’est la puissance thermique conductive
et s’exprime en Watt (W). La norme du vecteur densité de flux thermique = ‖ ⃗ ‖ qui
-2 -1 -2
est la puissance (ou flux) thermique surfacique s’exprime en W.m ou J.s .m (SI).

2-2. Loi de Fourier- Conductivité thermique

C’est une loi phénoménologique qui traduit la proportionnalité entre le vecteur densité de
flux thermique ⃗ et le gradient de température : ⃗ = − ⃗ analogue à la loi d’ohm
locale ⃗ = − ⃗ .

Le coefficient , toujours strictement positif est la conductivité thermique exprimée en


. . (SI). La conductivité thermique dépend de la nature du matériau conducteur
et de la température.

Le signe (–) traduit l’orientation du courant thermique vers les basses températures.

Dans le cas unidimensionnel d’axe (Ox) par exemple et en régime permanent, cette
relation se réduit à :

( )
( )=−

Analogie avec la conduction électrique

⃗ =− ⃗ ‖ ⃗ ‖ en W.m-2  T
= = ⃗ . ⃗
Loi de Fourier ( ) Puissance thermique Conductivité Température (sa
Puissance thermique surfacique ou densité thermique non uniformité
volumique de courant est la cause de la
d’énergie thermique diffusion)
⃗= − ⃗ ‖ ⃗ ‖ en A.m-2  V
= = ⃗. ⃗
Loi d’Ohm ( ) densité volumique de conductivité potentiel électrique
intensité du courant courant de charges électrique (sa non uniformité
est la cause du
électrique électriques
courant électrique)

Exemples de conductivité thermique de quelques matériaux :

argent cuivre Acier verre Eau à Corps bois air


Inox 290K humain
(W.m-1.K-1) 418 390 16 1,2 0,6 0,5 0,23 24.10-3

9
3. Résistance thermique
3-1. Définition de la résistance thermique

On définit la résistance thermique d’un conducteur en utilisant l’analogie avec la résistance


électrique du même conducteur = entre deux point A et B de ce conducteur, par :


=

On définit également la conductance thermique :

1
= =

3-2. Résistance thermique d’un conducteur cylindrique

Considérons l’exemple d’une tige cylindrique homogène de section S, de longueur l et


d’axe (Ox), où les températures aux extrémités sont T1 et T2 de conductivité thermique ,
avec = .

l
(S)

X’

T1 T2

La loi de Fourier s’écrit =− = => =− = => ( ) = − + (0),


donc ( ) est une fonction affine. Or les conditions aux limites donnent (0) = et
( )= => ( ) = + => =− =− car ϕ = : intensité de

courant thermique => − = = . Ainsi :

− 1
= = = =

Généralisation à géométrie quelconque

La résistance thermique dans un système unidimensionnel homogène (conductivité


thermique  constante) est définie quelle que soit la géométrie par la relation :

∫ −
=− = donc =
( )
∫ ( )

10
Exemples :

Pour un cylindre creux de rayons et et de longueur :

1
( )=2 => = = ln( )
2 2

Pour une sphère creuse de rayons et :

1 1 1
( )=4 => = = ( − )
4 4

3-3. Associations de résistances thermiques

 Association en série

Définition : deux conducteurs sont en série s’ils sont traversés par le même flux thermique
(en électrocinétique : même intensité de courant électrique). On montre que :

1 1
= =

 Association en parallèle

Définition : deux conducteurs sont en parallèle si leurs extrémités respectives sont aux
mêmes températures. Les flux thermiques s’ajoutent. On montre que :

1 1
= =

4. Bilan de transfert thermique – Diffusivité thermique

4-1. En régime quelconque T(x,t)

On fait un choix d’un volume de contrôle élémentaire. Le bilan s’exprime par :


Flux entrant + Flux de création interne = Flux sortant + Flux d’accumulation.
L’accumulation d’énergie thermique se traduit par un échauffement local du conducteur
sous la forme = = (infiniment petit d’ordre 2, en dm et dt).
:chaleur massique à pression constante.

Bilan dans le cas unidirectionnel – Diffusivité thermique

Supposons que le milieu matériel dans lequel se produit la diffusion thermique est un
milieu dense (pour lequel on n’a pas à distinguer entre cP et cV; cette distinction devrait
être faite pour les gaz mais pour ceux-ci les transferts de type conductif sont souvent

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minoritaires) homogène, caractérisé par une chaleur massique c, une conductivité
thermique  et une masse volumique .
Soit le système fermé constitué de la matière
contenue dans un cylindre d’axe Ox, délimité par les
abscisses x et x+dx, de section droite d’aire S. Le
premier principe appliqué à ce système entre les
instants t et t+dt s’écrit: dU=δQ+δW
 Le système étant en phase condensée, on néglige les variations de volume : δW=0
 δQ est le transfert thermique algébriquement reçu par le système entre t et t+dt,
c’est à dire le flux thermique algébriquement entrant par son enveloppe Σ constituée
de 3 parties : le disque Σx d’abscisse x (le flux entrant correspondant est ( ) ),
le disque Σx+dx d’abscisse x+dx (le flux entrant correspondant est − ( + ) ),
la paroi latérale (le flux entrant correspondant est nul, puisque la diffusion est selon Ox) :

= = ( ) − ( + ) =−

avec = = ( , ) : flux thermique à travers la section d’abscisse x

⟹ =− =−

 Par ailleurs, pour une phase condensée : = avec = et

= : variation de température du système entre t et t + dt

Le premier principe s’écrit finalement :

=−

D’où le bilan d’énergie à l’abscisse x, à l’instant t :

1
=−

Cette équation aux dérivées partielles traduit localement le premier principe : La dérivée
par rapport au temps de la température est proportionnelle au gradient de puissance
thermique surfacique : si la puissance thermique surfacique est fortement inhomogène
autour de M, la température évolue rapidement avec le temps.

En combinant la relation précédente avec la loi de Fourier =− , on trouve :

Cette équation locale aux dérivées partielles est l’équation de la chaleur. On pose :

= : é en m . s

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Remarque : Si le milieu matériel où se produit la diffusion est un gaz, le travail δW ne peut
pas être négligé, les coefficients cP et cV ne sont pas confondus. Si la pression est
constante, on utilise le premier principe sous la forme dH=δQP qui s’explicite en :

=− =

C’est donc cP qui intervient de façon stricte dans la diffusivité thermique.

3-2. En régime stationnaire T(x)

Par définition, en régime stationnaire, les grandeurs ne dépendent pas explicitement du


temps : = 0  il n’a y pas d’accumulation d’énergie thermique et le flux thermique est
conservatif en absence de création interne.

= 0⟹ = 0⟹ =

 La température en un point M quelconque est constante dans le temps


 La puissance thermique surfacique jth en un point M quelconque est constante dans le
temps.

3-3. Avec échange à travers une paroi : fuite thermique par convection

On utilise la loi de Newton : dPfuite = ℎ( − ) où Te est la température extérieure et


dSe représente l’interface avec l’extérieur. L’utilisation de cette loi est fréquente à
l’interface solide d’étude – fluide extérieure. A cette interface en x = x0, Le flux thermique
surfacique (algébrique, Ox étant orienté de la paroi vers le fluide) est donc ⃗ = ℎ( − ).

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CHAPITRE 4:
DIFFUSION DE MATIERE

1. Transfert de masse
Le transfert de masse se fait par deux modes de transport : la convection ou la diffusion.
La convection est un mode de transport d’énergie par l’action combinée de la conduction,
de l’accumulation de l’énergie et du mouvement du support matériel.

2. Diffusion de matière

2-1. Introduction

Soient deux récipients A et B de même volume V séparés par un robinet R fermé,


contenant un même gaz parfait monoatomique. Soit ∗ le nombre d’atomes par unité de
volume dans A et ∗ celui dans B. On suppose ∗ > ∗ et une température constante dans
les deux récipients.

Si on ouvre le robinet R, les atomes de gaz auront tendance à se déplacer dans l’ensemble
de A vers B jusqu’à obtention d’un équilibre des concentrations (nombre d’atomes par
unité de volume) : c’est le phénomène de diffusion de particules.

2-2. Origine du processus de diffusion

Définition

Le phénomène de diffusion particulaire est le transport de matière sans mouvement


du support matériel (donc sans convection) dans le sens des concentrations décroissantes.
Ce processus tend à établir une répartition équilibrée des concentrations à température
constante.

Densité particulaire

C’est le nombre de particules par unité de volume (concentration) défini localement :

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∗( ∗(
, , , ) ⇒ )= ù é .

3. Loi de Fick
3-1. Flux de particules

Par définition, le flux de particules est le nombre de particules traversant une section S par
unité de temps.
Φ=

3-2. Loi de Fick

La loi phénoménologique définissant le vecteur densité de courant de particules ou


vecteur flux de diffusion ⃗ est donnée par: ⃗ = − ⃗ ( ∗ ) (première loi de Fick).

D est le coefficient de diffusion ou diffusivité. La diffusivité dépend de la nature des


particules qui diffusent, du milieu et de la température et de la pression.

Le signe (-) indique que la diffusion particulaire s’effectue dans le sens des concentrations
décroissantes.

La norme de ⃗ représente le nombre moyen de particules traversant une section droite


unité par unité de temps.

L’interprétation cinétique de ⃗ conduit à ⃗ = ∗


⃗ où ⃗ est la vitesse moyenne des
particules diffusantes.

Dans le cas unidimensionnel et en régime permanent ( ) : nombre de particule par
∗( )
unité de volume qui diffuse dans le sens de l’axe (Ox), on a : ⃗ = − ⃗ .

Le flux de particule diffusant à travers toute la surface S normale à l’axe (Ox) est alors
Φ= . .

Dans le cas général :

Φ= = ⃗ . ⃗. ’ . .
( )

L’unité de la norme du vecteur flux de diffusion est le . et celle de D est le .


(dans le système SI).

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4. Bilan local de diffusion de particules
4-1. En régime quelconque n*(x,t)

On fait un choix d’un volume de contrôle élémentaire. Le bilan s’exprime par :


Flux entrant + Flux de création interne = Flux sortant + Flux d’accumulation.

4-2. En régime stationnaire n*(x)



Il n’a y pas d’accumulation de particules  = 0: le flux de particule est conservatif en
absence de création interne.

4-3. Résistance diffusive


∗ ∗
Par analogie à la résistance thermique (ou électrique) : =

ANALOGIE ENTRE LES TROIS PHENOMENES

Conduction électrique Conduction thermique Diffusion particulaire

Potentiel Température Concentration ∗


Conductivité électrique Conductivité thermique Coefficient de diffusion
Vecteur densité de courant Vecteur densité de courant Vecteur densité de courant
électrique ⃗ thermique ⃗ particulaire ⃗
Loi d’Ohm locale : Loi de Fourier : Loi de Fick :
⃗=− ⃗( ) ⃗ =− ⃗ ⃗ =− ⃗( ∗ )
Résistance électrique Résistance thermique Résistance diffusive
− ∗ ∗
− −
= = =
Φ

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CHAPITRE 5:
TRANSPORT DE MASSE ET D’ENERGIE PAR CONVECTION

1. Transfert de masse Par convection – Système ouvert – Débit massique


1-1. La convection

La convection est l’un des deux modes de transfert de masse. C’est le mode de transport
d’énergie sous l’action combinée de la conduction, de l’accumulation de l’énergie et du
mouvement du support matériel (entrainant donc un déplacement macroscopique de
matière). Cet échange se fait essentiellement entre une paroi et un fluide.
Il y a deux types de convection :
- La convection naturelle : le mouvement du fluide est créé par une variation de
température existant dans ce fluide.
- La convection forcée : le mouvement du fluide est créé de manière artificielle sous
l’action d’une pompe, d’un ventilateur ou d’une cheminée dans le circuit.

1-2. Présentation d’un système ouvert – Débit massique – Bilan de masse

 Système ouvert

Un système ouvert est par définition un système dont la surface de


contrôle est traversée par de la matière (il y a transfert de matière à
travers cette surface). Ce système ne contient pas les mêmes
particules au cours du temps.
Exemple: Soit un écoulement de fluide dans une conduite. Système ouvert  à une
Considérons un volume de contrôle V du fluide. entrée et une sortie.
Le fluide dans le volume V est un système ouvert car il rentre et
sort continuellement de ce volume.

 Flux de masse ou débit massique

Le débit massique ou flux de masse noté est la masse de fluide qui travers une surface
S par unité de temps.

= ( . è )

 Vecteur densité de courant de masse

Soit un écoulement de fluide de masse volumique dans une conduite cylindrique de


longueur d’axe Ox et de section droite S avec une vitesse ⃗ uniforme sur S.
est la masse élémentaire traversant S pendant la durée ⟹ = .
Le volume élémentaire = . et = . où est le module de la vitesse ⃗ ⟹
= . . or la masse volumique du fluide = ⟹ la masse élémentaire de fluide à

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travers la section dS est donc ( )= = = . Le débit massique
élémentaire (à travers dS) est alors = =

A travers toute la section S, la masse volumique étant uniforme sur S : =

Dans le cas général d’une section S quelconque on a = ⃗. ⃗ où ⃗ = ⃗; ⃗


vecteur unitaire normale à la section s. Le débit massique à travers toute la surface est
alors =∬ ⃗. ⃗ . On a ainsi = ∬ ⃗. ⃗ avec ⃗ = ⃗ (analogie avec la conduction
électrique) : vecteur densité volumique de courant de masse.

 Flux de volume ou débit volumique

Le débit volumique ou flux de volume noté est le volume de fluide qui travers une
surface S par unité de temps.

= (en m3.s-1 dans le système SI)

D’où = ⃗. ⃗ ⟹ =∬ ⃗. ⃗
Dans le cas d’une section S normale à la vitesse (écoulement unidirectionnel) : = .

Pour un fluide incompressible = ⟹ =∬ ⃗. ⃗ = ∬ ⃗. ⃗ ⟹ =

 Bilan globale de masse

Les flux de matière entrant et sortant du système ouvert sont caractérisés par des débits
de masse. Soit et les débits massiques respectifs d’entrée et de sortie, M(t) la
masse de fluide du système ouvert à l’instant t. Soient dme et dms les variations de
masses respectives à l’entrée à l’instant t et à la sortie à l’instant t + dt. On a alors :
( + )+ = ( )+ (loi de conservation de masse)

⟹ = − ⟹ = − .

En régime permanent =0⟹ = : le débit massique (flux de masse) est


conservatif.

2. Bilan d’énergie sur un système ouvert – Travail utile

2-1. Travail utile

C’est le travail W’ « reçu » par le fluide à l’intérieur d’un système ouvert  autre que le
travail des forces de pression interne au fluide. Ce travail est compté positivement lorsque
l’énergie est effectivement reçue par le fluide. La puissance P’ correspondante est telle
que: = ′ . En régime permanent cette puissance est indépendante du temps. On
définit le travail utile massique ′ par : = ′ . Or = 
-1
= ′ = ′  = ′ . w’ s’exprime en J.kg .

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2-2. Transfert thermique massique - Flux convectif

Le fluide à l’intérieur du système ouvert  peut aussi « recevoir » du transfert thermique


Q. La puissance thermique ou flux thermique correspondante  est compté positivement
lorsque l’énergie est effectivement reçue par le fluide. En régime permanent cette
puissance est indépendante du temps. On a = Φ . On définit le transfert thermique
massique q par : = . Or =  = =Φ  Φ= .
-1
q s’exprime en J.kg .  est un flux convectif.

D’une manière générale, le flux convectif d’une grandeur Z est le produit du débit
massique par la grandeur massique z correspondante.

2-3. Bilan d’énergie en régime permanent : premier principe pour un système ouvert

 Rappel : Premier principe appliqué à un système fermé

Le bilan énergétique (premier principe) appliqué à système fermé entre les instants t et
t + dt est : = +

où E est l’énergie total du système fermé : = + = + + avec


= + : énergie mécanique (macroscopique) et = , + , : énergie interne
(origine microscopique) . : travail des forces extérieures non conservatives et :
énergie « reçue » par transfert thermique

 Premier principe sur un système ouvert

Considérons un fluide en écoulement avec une vitesse


d’ensemble uniforme ⃗ axiale dans un référentiel fixe
(R), à travers un système ouvert  comportant deux
ouvertures par lesquelles se font les échanges de
masse et d’énergie. Le premier principe appliqué au
système fermé S constitué de la réunion du système ouvert  et d’une masse entrante
à l’instant t donnant une masse sortante à l’instant t + dt, entre les instants t et
t + dt est :

= + = + +

avec = + où : travail utile et : travail des forces de pression.


A l’instant t, à l’entrée, le travail élémentaire des forces de pression est (travail de poussée
du fluide dans S ): +
A l’instant t +dt, à la sortie, ce travail est (travail de refoulement): −
= − or =v et =v où v et v sont les volumes
massiques respectivement à l’entrée et à la sortie.  = v − v .

Notons E’ :l’énergie totale du fluide dans le système ouvert  et u :l’énergie interne


massique  = . D’autre part, pour une masse , = et =

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car l’énergie potentielle est essentiellement due aux forces de pesanteur (en le prenant de
côte z le long d’un axe (Oz) vertical ascendant).

A l’instant t, à l’entrée : ( ) = ( )+ + +

A l’instant t +dt, à la sortie : ( + )= ( + )+ + +

D’où = + + + −( + + )

Le bilan d’énergie pour le système ouvert  est donc :

1 1
+ + + − + + = + +
2 2

 + + + − + + = v − v + +

 + + v + + − + v + + = +

On reconnait ℎ = + v : enthalpie massique.

D’où + ℎ + + − ℎ + + = + : premier principe


pour le système ouvert .

En régime permanant : la masse de  est constante  = = et E’=cste 


=0  ℎ + + − ℎ + + = + c’est le premier
principe industriel, On peut l’écrire simplement :

∆ ℎ+ + = +

En divisant par dt on peut l’écrire en termes de puissance avec les débits massiques :

∆ ℎ+ + = + ou ∆ ℎ + + = +Φ

En divisant par dm on peut l’écrire pour l’unité de masse :

1
∆ ℎ+ + = +
2

 Cas particuliers :

- Ecoulement adiabatique à altitude constante:

∆ ℎ+ = (récupération de travail utile dans un moteur à turbine)

- Ecoulement lent à altitude constante : on néglige les vitesses d’écoulement 


Δℎ = + (bilan enthalpique massique).

20
3. Machines thermiques
Dans une machine thermique, un agent thermique (fluide) subit une transformation
cyclique assurant une conversion d’énergie. On raisonne soit au niveau du fluide sur un
cycle (système fermé), soit au niveau des divers organes machine (systèmes ouverts).

3-1. Cycle d’un fluide dans une machine thermique

 Bilan énergétique et entropique

Δ = +∑ = 0 et Δ =∑ + =0

 Machine monotherme : est nécessairement récepteur :

Reçoit du travail du milieu extérieur en fournissant de la chaleur au milieu extérieur par


une seule source après un cycle.

Δ = + =0 ⇒ <0 >0

 Machine ditherme : est moteur ou récepteur

- Moteur thermique : fournit après un cycle du travail au milieu extérieur en recevant de la


chaleur de la source chaude (Tc) tout en restituant de l’énergie thermique à la source
froide (TF).

+ + = 0 et + ≤ 0 avec < 0, >0 <0

Rendement : =− =1+ ≤1− (Théorème de Carnot).

- Récepteur thermique : reçoit effectivement du travail du milieu extérieur en fournissant


de la chaleur pour réchauffer une source chaude (pompe à chaleur) ou pour refroidir une
source froide (réfrigérateur)  > 0, <0 > 0. On définit l’efficacité :

thermique =− (pompe à chaleur) ou frigorifique = (réfrigérateur)

3-2. Echange au niveau des organes machines

Au niveau des divers organes machines, le fluide qui circule correspond à un système
ouvert en régime stationnaire.

Pour l’unité de masse : ∆ ℎ + + = +

 Divers organes machines

- Compresseur adiabatique : Dispositif destiné à accroitre la pression d’un gaz. Dans le cas
d’un liquide, c’est une pompe. Le fluide y reçoit un travail utile massique . Les variations
d’énergie cinétique et potentielle sont négligées.  ∆ℎ = ′.

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- Turbine adiabatique : le fluide traversant une turbine fournit du travail à une pièce
mécanique mobile : < 0. Sa pression et sa température diminuent. La variation
d’énergie potentielle de pesanteur est négligée.  ∆ ℎ + = .

- Détendeur isenthalpique : Dispositif utilisé pour abaisser la pression d’un fluide. Le fluide
qui le traverse ne reçoit aucun travail ( = 0). Il n’y a pas non plus de transfert
thermique (q=0) et les variations d’énergie cinétique et potentielle sont négligées : 
∆ℎ = 0 ⇒ ℎ = (détente de Joule-Thomson).

- Condenseur, évaporateur : Le fluide ne reçoit pas de travail ( = 0). Dans un


condenseur le fluide fournit du transfert thermique ( < 0) et dans un évaporateur il en
reçoit ( > 0), les variations d’énergie cinétique et potentielle étant négligées  ∆ℎ = .

- Tuyère adiabatique : c’est un conduit de section variable dont le rôle est d’accroitre la
vitesse d’écoulement d’un gaz. Le gaz qui le traverse ne reçoit pas de travail ( = 0) et la
variation d’énergie potentielle de pesanteur est négligée  ∆ ℎ + =0⇒ ℎ+ =
.

 Rendement ou efficacité d’une machine thermique.

=
é é

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