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PHENOMENES DE TRANSPORT
Les phénomènes de transport sont des processus irréversibles (qui n’ont lieu que dans un
seul sens) qui apparaissent dans des systèmes hors équilibre. En effet lorsqu’un système
n’est pas en équilibre thermodynamique macroscopique, il y a non-uniformité de certaines
grandeurs physiques intensives. Un déplacement de matière ou de chaleur se produit au
sein de tels systèmes dans le sens d’un rétablissement de l’équilibre. Le système évolue
donc spontanément de façon à ré-uniformiser sa distribution grâce à des transports
divers :
- transport de charges électriques : conduction électrique
- transport d’énergie thermique : conduction thermique
- transport de matière : diffusion de particules
Lorsque le déséquilibre est constamment appliqué, on observe un régime permanent
d’écoulement ou de transport.
1
CHAPITRE 1:
OUTILS MATHEMATIQUES : GRADIENT ET FLUX
dV = V(⃗ + ⃗) - V( ⃗)
En coordonnées cartésiennes
= + +
On appelle gradient d’une fonction scalaire V( ⃗), la fonction vectorielle (ou champ de
vecteur) notée ⃗( ) définit par :
= ⃗ ( ). ⃗
En coordonnées cartésiennes
dV = + + et d ⃗( , , ) d’où ⃗( ) = ⃗ + ⃗ + ⃗
d ⃗( , ) et dV = + = + ( ) d’où ⃗( ) = ⃗ + ⃗
2
Remarques :
⃗( + ) = ⃗( ) + ⃗( )
⃗( . ) = V ⃗( ) + U ⃗( )
Le flux élémentaire d d’un champ de vecteur ⃗(M) à travers une surface élémentaire dSM
au voisinage d’un point M est définit par :
= ⃗( ). ⃗ ⃗ = ⃗ ( éé )
ù ⃗ à .
Le flux de ⃗(M) à travers toute la surface S (ouverte ou fermée) se déduit par intégration :
= = ⃗ ( ). ⃗
Lorsque ⃗(M) est normal à la surface S (dans le même sens que ⃗ et uniforme sur S)
Soit une surface S traversée par une grandeur extensive Z. Le flux Φ de Z à travers (S) est
la quantité de Z qui traverse S par unité de temps :
=
3
L’écoulement ou le transport de la grandeur extensive Z à travers la surface S est dû à la
non uniformité d’une fonction scalaire intensive V appelée « potentiel » et se traduit par
un vecteur densité de courant ⃗ chargé de rétablir l’uniformité du potentiel tel que :
⃗=− ⃗( )
= = ⃗. ⃗
4
CHAPITRE 2:
CONDUCTION ELECTRIQUE
1. Conduction électrique
Par exemple :
- Dans un conducteur métallique, les charges électriques mobiles sont les
électrons libres.
- Dans un électrolyte (solution ionique) les charges mobiles sont des ions.
Pour un seul type de porteur (masse m, charge q), de densité volumique de charge n*
(nombre de charge par unité de volume) : ⃗ = ⃗ = ∗ ⃗.
L’intensité du courant électrique à travers une surface est égale à la charge électrique la
traversant pendant l’unité de temps. En régime permanent on a : = =
Une charge électrique en un point d’un conducteur crée un champ électrique ⃗ provenant
de la non-uniformité d’une fonction scalaire intensive appelée potentiel électrique. Le
champ électrique ⃗ dérive donc de la fonction potentiel électrique V :
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Dans un milieu conducteur ⃗ et ⃗ sont proportionnels c’est-à-dire qu’ils sont liés par la
relation linéaire ⃗ = ⃗ (loi d’Ohm locale) or ⃗ = − ⃗ ( ) => ⃗ = − ⃗( ) .
4. Résistance électrique
6
où R est la résistance électrique du conducteur. Elle ne dépend que de la nature et de la
géométrie du conducteur et varie avec la température.
La différence de potentiel − = définit la tension électrique.
Il faut exprimer le flux de ⃗ à travers une section bien choisi du conducteur puis intégrer la
loi d’Ohm locale. La résistance s’exprime en Ohm () dans le système S.I.
1
=
1 1
é : = =
1 1
è = =
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CHAPITRE 3:
CONDUCTION THERMIQUE
Lorsque deux corps en contact ont des températures différentes, il y a transfert thermique
d’énergie du plus chaud vers le plus froid. Donc quand une différence de température
s’établie dans un corps, un flux thermique orienté des zones chaudes vers les zones
froides, tend à uniformiser la température.
2. Loi de Fourier
Par définition, le flux thermique est la quantité d’énergie interne (énergie thermique)
non convectif à travers une surface S par unité de temps :
= ⃗ . ⃗
( )
C’est une loi phénoménologique qui traduit la proportionnalité entre le vecteur densité de
flux thermique ⃗ et le gradient de température : ⃗ = − ⃗ analogue à la loi d’ohm
locale ⃗ = − ⃗ .
Le signe (–) traduit l’orientation du courant thermique vers les basses températures.
Dans le cas unidimensionnel d’axe (Ox) par exemple et en régime permanent, cette
relation se réduit à :
( )
( )=−
⃗ =− ⃗ ‖ ⃗ ‖ en W.m-2 T
= = ⃗ . ⃗
Loi de Fourier ( ) Puissance thermique Conductivité Température (sa
Puissance thermique surfacique ou densité thermique non uniformité
volumique de courant est la cause de la
d’énergie thermique diffusion)
⃗= − ⃗ ‖ ⃗ ‖ en A.m-2 V
= = ⃗. ⃗
Loi d’Ohm ( ) densité volumique de conductivité potentiel électrique
intensité du courant courant de charges électrique (sa non uniformité
est la cause du
électrique électriques
courant électrique)
9
3. Résistance thermique
3-1. Définition de la résistance thermique
−
=
1
= =
−
l
(S)
X’
T1 T2
− 1
= = = =
∫ −
=− = donc =
( )
∫ ( )
10
Exemples :
1
( )=2 => = = ln( )
2 2
1 1 1
( )=4 => = = ( − )
4 4
Association en série
Définition : deux conducteurs sont en série s’ils sont traversés par le même flux thermique
(en électrocinétique : même intensité de courant électrique). On montre que :
1 1
= =
Association en parallèle
Définition : deux conducteurs sont en parallèle si leurs extrémités respectives sont aux
mêmes températures. Les flux thermiques s’ajoutent. On montre que :
1 1
= =
Supposons que le milieu matériel dans lequel se produit la diffusion thermique est un
milieu dense (pour lequel on n’a pas à distinguer entre cP et cV; cette distinction devrait
être faite pour les gaz mais pour ceux-ci les transferts de type conductif sont souvent
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minoritaires) homogène, caractérisé par une chaleur massique c, une conductivité
thermique et une masse volumique .
Soit le système fermé constitué de la matière
contenue dans un cylindre d’axe Ox, délimité par les
abscisses x et x+dx, de section droite d’aire S. Le
premier principe appliqué à ce système entre les
instants t et t+dt s’écrit: dU=δQ+δW
Le système étant en phase condensée, on néglige les variations de volume : δW=0
δQ est le transfert thermique algébriquement reçu par le système entre t et t+dt,
c’est à dire le flux thermique algébriquement entrant par son enveloppe Σ constituée
de 3 parties : le disque Σx d’abscisse x (le flux entrant correspondant est ( ) ),
le disque Σx+dx d’abscisse x+dx (le flux entrant correspondant est − ( + ) ),
la paroi latérale (le flux entrant correspondant est nul, puisque la diffusion est selon Ox) :
= = ( ) − ( + ) =−
⟹ =− =−
=−
1
=−
Cette équation aux dérivées partielles traduit localement le premier principe : La dérivée
par rapport au temps de la température est proportionnelle au gradient de puissance
thermique surfacique : si la puissance thermique surfacique est fortement inhomogène
autour de M, la température évolue rapidement avec le temps.
Cette équation locale aux dérivées partielles est l’équation de la chaleur. On pose :
= : é en m . s
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Remarque : Si le milieu matériel où se produit la diffusion est un gaz, le travail δW ne peut
pas être négligé, les coefficients cP et cV ne sont pas confondus. Si la pression est
constante, on utilise le premier principe sous la forme dH=δQP qui s’explicite en :
=− =
= 0⟹ = 0⟹ =
3-3. Avec échange à travers une paroi : fuite thermique par convection
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CHAPITRE 4:
DIFFUSION DE MATIERE
1. Transfert de masse
Le transfert de masse se fait par deux modes de transport : la convection ou la diffusion.
La convection est un mode de transport d’énergie par l’action combinée de la conduction,
de l’accumulation de l’énergie et du mouvement du support matériel.
2. Diffusion de matière
2-1. Introduction
Si on ouvre le robinet R, les atomes de gaz auront tendance à se déplacer dans l’ensemble
de A vers B jusqu’à obtention d’un équilibre des concentrations (nombre d’atomes par
unité de volume) : c’est le phénomène de diffusion de particules.
Définition
Densité particulaire
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∗( ∗(
, , , ) ⇒ )= ù é .
3. Loi de Fick
3-1. Flux de particules
Par définition, le flux de particules est le nombre de particules traversant une section S par
unité de temps.
Φ=
Le signe (-) indique que la diffusion particulaire s’effectue dans le sens des concentrations
décroissantes.
Le flux de particule diffusant à travers toute la surface S normale à l’axe (Ox) est alors
Φ= . .
Φ= = ⃗ . ⃗. ’ . .
( )
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4. Bilan local de diffusion de particules
4-1. En régime quelconque n*(x,t)
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CHAPITRE 5:
TRANSPORT DE MASSE ET D’ENERGIE PAR CONVECTION
La convection est l’un des deux modes de transfert de masse. C’est le mode de transport
d’énergie sous l’action combinée de la conduction, de l’accumulation de l’énergie et du
mouvement du support matériel (entrainant donc un déplacement macroscopique de
matière). Cet échange se fait essentiellement entre une paroi et un fluide.
Il y a deux types de convection :
- La convection naturelle : le mouvement du fluide est créé par une variation de
température existant dans ce fluide.
- La convection forcée : le mouvement du fluide est créé de manière artificielle sous
l’action d’une pompe, d’un ventilateur ou d’une cheminée dans le circuit.
Système ouvert
Le débit massique ou flux de masse noté est la masse de fluide qui travers une surface
S par unité de temps.
= ( . è )
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travers la section dS est donc ( )= = = . Le débit massique
élémentaire (à travers dS) est alors = =
Le débit volumique ou flux de volume noté est le volume de fluide qui travers une
surface S par unité de temps.
D’où = ⃗. ⃗ ⟹ =∬ ⃗. ⃗
Dans le cas d’une section S normale à la vitesse (écoulement unidirectionnel) : = .
Les flux de matière entrant et sortant du système ouvert sont caractérisés par des débits
de masse. Soit et les débits massiques respectifs d’entrée et de sortie, M(t) la
masse de fluide du système ouvert à l’instant t. Soient dme et dms les variations de
masses respectives à l’entrée à l’instant t et à la sortie à l’instant t + dt. On a alors :
( + )+ = ( )+ (loi de conservation de masse)
⟹ = − ⟹ = − .
C’est le travail W’ « reçu » par le fluide à l’intérieur d’un système ouvert autre que le
travail des forces de pression interne au fluide. Ce travail est compté positivement lorsque
l’énergie est effectivement reçue par le fluide. La puissance P’ correspondante est telle
que: = ′ . En régime permanent cette puissance est indépendante du temps. On
définit le travail utile massique ′ par : = ′ . Or =
-1
= ′ = ′ = ′ . w’ s’exprime en J.kg .
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2-2. Transfert thermique massique - Flux convectif
D’une manière générale, le flux convectif d’une grandeur Z est le produit du débit
massique par la grandeur massique z correspondante.
2-3. Bilan d’énergie en régime permanent : premier principe pour un système ouvert
Le bilan énergétique (premier principe) appliqué à système fermé entre les instants t et
t + dt est : = +
= + = + +
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car l’énergie potentielle est essentiellement due aux forces de pesanteur (en le prenant de
côte z le long d’un axe (Oz) vertical ascendant).
A l’instant t, à l’entrée : ( ) = ( )+ + +
D’où = + + + −( + + )
1 1
+ + + − + + = + +
2 2
+ + + − + + = v − v + +
+ + v + + − + v + + = +
∆ ℎ+ + = +
En divisant par dt on peut l’écrire en termes de puissance avec les débits massiques :
∆ ℎ+ + = + ou ∆ ℎ + + = +Φ
1
∆ ℎ+ + = +
2
Cas particuliers :
20
3. Machines thermiques
Dans une machine thermique, un agent thermique (fluide) subit une transformation
cyclique assurant une conversion d’énergie. On raisonne soit au niveau du fluide sur un
cycle (système fermé), soit au niveau des divers organes machine (systèmes ouverts).
Δ = +∑ = 0 et Δ =∑ + =0
Δ = + =0 ⇒ <0 >0
Au niveau des divers organes machines, le fluide qui circule correspond à un système
ouvert en régime stationnaire.
- Compresseur adiabatique : Dispositif destiné à accroitre la pression d’un gaz. Dans le cas
d’un liquide, c’est une pompe. Le fluide y reçoit un travail utile massique . Les variations
d’énergie cinétique et potentielle sont négligées. ∆ℎ = ′.
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- Turbine adiabatique : le fluide traversant une turbine fournit du travail à une pièce
mécanique mobile : < 0. Sa pression et sa température diminuent. La variation
d’énergie potentielle de pesanteur est négligée. ∆ ℎ + = .
- Détendeur isenthalpique : Dispositif utilisé pour abaisser la pression d’un fluide. Le fluide
qui le traverse ne reçoit aucun travail ( = 0). Il n’y a pas non plus de transfert
thermique (q=0) et les variations d’énergie cinétique et potentielle sont négligées :
∆ℎ = 0 ⇒ ℎ = (détente de Joule-Thomson).
- Tuyère adiabatique : c’est un conduit de section variable dont le rôle est d’accroitre la
vitesse d’écoulement d’un gaz. Le gaz qui le traverse ne reçoit pas de travail ( = 0) et la
variation d’énergie potentielle de pesanteur est négligée ∆ ℎ + =0⇒ ℎ+ =
.
=
é é
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