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CHAPITRE 1

LOIS FONDAMENTALES EN ELECTRICITE : Lois de KIRCHHOFF

I- Différence de potentiel électrique UAB aux bornes d’un conducteur


Analogie avec la mécanique

1/ La mécanique

Une masse m, située à l’altitude z (mètre : m), plongée dans le champ de pesanteur terrestre g
(N.kg-1), est soumise à une force F égale à son poids P :

F = P = m.g (Newton : N)

a- Travail du poids

Lors d’un déplacement de l’altitude z = 0 à l’altitude z quelconque, le travail W du poids


vérifie :

W = (m.g).z (Joule : J)

Le travail W du poids est indépendant du chemin suivi par la masse m.

Il dépend de la différence d’altitude entre les points de départ et d’arrivée (ici z), de m et de g.

W(z) = m.g.z est l’énergie potentielle de pesanteur de la masse m dans le champ de


gravitation terrestre.

Située à l’altitude z = L, l’énergie potentielle de la masse m est : W = (m.g).L


b - le potentiel gravitationnel

On définit le potentiel gravitationnel par U(z) = W(z)/m = g.z (J.kg-1)

Lorsque la masse m est située à l’altitude z = L, son potentiel gravitationnel est U = g.L

Le potentiel gravitationnel U = g.L représente l’énergie que doit fournir un opérateur (ou une
pompe) pour amener une masse unité (m=1kg) de l’altitude z=0 à l’altitude z=L.

2/ L’électricité

En régime permanent, envisageons un électron de charge q = -1,6.10-19 coulomb (C) circulant à la


vitesse constante V dans un conducteur AB de longueur L parcouru par un courant électrique.

En régime permanent, cet électron, baigné dans le champ électrique créé par le générateur, est
soumis à 2 forces opposées.

L’une d’elle, la force électrique vérifie : F=qE

a- Travail de la force électrique

Chaque électron qui va du point B au point A en traversant le conducteur AB reçoit, du


générateur, une quantité d’énergie électrique WAB égale au travail qu’exerce la force
électrique F sur l’électron, le long du trajet de longueur L qui désigne la longueur totale du
conducteur AB :

WAB = F.L = (q.E).L

Chaque électron transforme intégralement et instantanément cette quantité d’énergie


électrique en chaleur : c’est l’EFFET JOULE

Application : le chauffage électrique, c’est l’un des 3 principaux effets du courant électrique
avec le magnétisme et les effets chimiques (électrolyse).
b- définition de la différence de potentiel électrique UAB aux bornes du conducteur AB

On définit la d.d.p. entre les deux bornes du conducteur AB (appelée aussi tension électrique
aux bornes du conducteur AB) par :

UAB = WAB/q unité : le volt (V=J.C-1)

La tension électrique UAB représente donc l’énergie que le générateur (pile) fournit, pour
amener une charge unité (1 coulomb) du point B au point A.

On représente la tension UAB par une flèche le long du conducteur, orientée du point B vers le
point A et notée UAB mais ce n’est pas une grandeur vectorielle mais une grandeur scalaire.

Relation entre UAB et E :

UAB = E.L
La tension électrique UAB est mesurée grâce à un voltmètre placé en dérivation sur le
conducteur, c’est-à-dire branché entre les 2 bornes A et B du conducteur.
3/ Loi d’additivité des tensions (loi des mailles) : 1ère loi de Kirchhoff

Soit un circuit alimenté par un générateur et constitué de 2 conducteurs AB et CA :

Chaque électron qui va du point B au point C en traversant les 2 conducteurs AB et CA


reçoit, du générateur, une quantité d’énergie électrique WCB égale à WAB (énergie reçue pour
traverser le conducteur AB) ajoutée à WCA (énergie reçue pour traverser le conducteur CA).
En effet, l’énergie est bien une grandeur extensive.

WCB = WCA + WAB

(WCB / q) = (WCA / q) + (WAB / q)

Il en résulte la loi d’additivité des tensions ou loi des mailles (1ière loi de Kirchhoff) :

UCB = UCA + UAB

II- Intensité i d’un courant électrique = débit des charges électriques à travers
une section droite S du conducteur

1/ Définition :

i = DQ/Dt unité : l’ampère (A)

DQ : quantité de charges électriques qui traversent une section droite pendant l’intervalle de
temps Dt. L’intensité i du courant est l’analogue du débit (m3/s) d’une conduite d’eau.

L’intensité est mesurée grâce à un ampèremètre placé en série avec le conducteur.

2/ Relation intensité i – vitesse v des électrons :

Pendant le temps Dt, les électrons qui traversent S sont ceux contenus dans le volume du
cylindre de hauteur Dx = v.Dt et de section droite S.

Si n désigne la densité des électrons libres dans le conducteur, alors :


i = q.n.S.v
Exemple : dans le cuivre n = 1029 m-3.

Pour i = 1A, S = 1 mm2, on trouve : v = 0,1 mm/s (à comparer à la vitesse d’un escargot)

Si la section droite passe de S1 à S2 dans le même matériau, alors les électrons changent de
vitesse. En effet, on a : i = e.n.S1.v1 = e.n.S2.v2 et S1 ≤ S2 → v1 ≥ v2

3/ Densité de courant J - densité de courant admissible JMAX :

J = i/S
Unité de densité de courant : l’ampère par mètre carré : A/m2.

Chaque conducteur possède une densité de courant maximale jMAX qu’il ne faut pas dépasser.
Exemple du cuivre : jMAX = 5 A/mm2.

Si J ≥ JMAX , alors les conducteurs chauffent trop et l’isolant qui les entourent fond pouvant
provoquer un court-circuit.

Exemple : Calcul de la section S d’un câble conducteur qui va être traversé par un courant de
200A (TGV Méditerranée).

4/ Loi des nœuds :

Envisageons le nœud N, ainsi que la surface fermée S (une sphère par exemple) englobant le
nœud N.

Pendant la durée Dt, la charge DQ1 sort de S (par le fil1) et les charges DQ2 et DQ3 rentrent
dans S (respectivement par les fils 2 et 3)

Le principe de conservation de la charge électrique impose : DQ1 = DQ2 + DQ3

En divisant les deux membres de l’équation précédente par Dt, on obtient alors La loi des
nœuds (2ième loi de Kirchhoff) :

i1 = i2 + i3
III- Loi d’Ohm

Si l’électron n’était soumis qu’à la force électrique, sa vitesse v augmenterait indéfiniment


(comme celle de la masse m dans le champ de pesanteur g, à condition qu’il n’y ait pas de
frottements) ainsi que l’intensité i du courant. Ce n’est pas ce que l’on constate.

Ainsi, il s’applique sur l’électron une force opposée à sa vitesse, qui freine ce dernier. Cette
force est supposée proportionnelle à sa vitesse : (-kv), comme pour un parachutiste en chute
libre.

Equation du mouvement de l’électron : m(dv/dt) = -(kv) + q.E (unité de k : kg.s-1)

La vitesse v(t) croit de 0 m/s (fermeture du circuit) et atteint une vitesse limite constante Vlim
qui vérifie :

0 = -(k.Vlim) + q.E

Vlim = (q.E)/k = µ.E avec µ = q/k : mobilité des électrons. (m2.s-1.V-1)

Remarque : µ (mauvais conducteur) ≤ µ (bon conducteur) donc : Vlim (bon conducteur) ≥


Vlim (mauvais conducteur)

On a la relation suivante : i = q.n.S.Vlim = q.n.S.µ.E = q.n.S.µ.(UAB/L)

Le coefficient de proportionnalité entre la d.d.p. UAB et l’intensité i du courant est R : la


résistance du conducteur AB : R= L/(q.n.µ.S). On obtient alors la loi d’Ohm (3ième loi de
Kirchhoff) :

UAB = R.i
convention récepteur : sens de i et sens de UAB identiques : UAB = + R.i

convention générateur : sens de i et sens de UAB opposés : UAB = - R.i

La résistance R dépend de sa géométrie (longueur L et section droite S) ainsi que de la qualité


du matériau qui la constitue (résistivité r)

R = rL/S où r = 1/(q.n.µ) est la résistivité du matériau conducteur

Exemples rcuivre = 1,7.10-8 Wm rcarbone = 3500.10-8 Wm L = 1 cm et S = 1 mm2

Conducteur en cuivre (fil électrique) R cuivre = 1,7. 10-8.10-2/10-6 = 1,7. 10-4 W = 0,17 mW

Conducteur en carbone : R carbone = 3500.10-8.10-2/10-6 = 350 mW.

Conclusion : R carbone ››› R cuivre. On peut négliger, en pratique, l’influence des fils de
cuivre.
IV- Puissance : P = DW/Dt unité le watt (W)

DW : énergie électrique reçue par le conducteur AB et transformée en chaleur, pendant


l’intervalle de temps Dt.

Pendant Dt, chaque électron libre du conducteur AB parcourt la distance Dx à la vitesse v :

Dx = v.Dt et reçoit l’énergie q.E. Dx.

Combien d’électrons libres sont contenus dans le conducteur AB et reçoivent chacun l’énergie
(q.E.Dx), pendant l’intervalle de temps Dt ?

Réponse : (n.S.L).

Au niveau macroscopique, pendant la durée Dt, le conducteur AB reçoit l’énergie


électrique DW vérifiant :

DW = (n.S.L).(q.E.Dx) = (n.S.L).(q.E.v.Dt) = (q.n.S.v).(E.L).Dt = i.UAB.Dt donc

P = UAB.i

Unité d’énergie utilisée en électricité : le kilowattheure : kWh

1 kWh = 3,6.106 joule coûte 15 centimes d’euro environ.

Exemple : coût d’une utilisation ininterrompue d’un radiateur électrique de 2 kW pendant 30


jours ?

Réponse :

DW = 2*(30.24) kWh = 1440 kWh

prix = 2*(30.24)*0,15 = 216 euros

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