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Université Alger 1 - Faculté des Sciences

Département Informatique Physique 2


Courant électrique
1. Origine du courant électrique
Soient deux conducteurs A et B , initialement en équilibre électrostatique, portant
des charges Q A et QB dont les potentiels respectifs sont V A et VB tels que V A  V B
par exemple. Dans ces conditions, un champ électrique E existe entre A et B . (Figure 1)
V A  VB V A '  V B '  VM

Figure 1

Lorsqu’on relie les conducteurs A et B par un fil conducteur, l’équilibre se rompt et un


mouvement de charges électriques apparait, sous l’action d’une force électrique.
Ce mouvement se poursuit jusqu’à l’établissement d’un nouvel état d’équilibre dans le
nouveau conducteur formé par A , B et le fil (Figure 1).
Cette circulation de charges correspond au passage d’un courant électrique dans le fil de
connexion. Ce courant est temporaire.
Lors de ce mouvement, la charge totale des conducteurs A et B se conserve:
Q A  QB  Q A 'Q B '  Q A  Q A '  QB 'QB   Q A   Q B

Dans cet exemple, V A  V B , la variation de charges correspond à une diminution des


charges positives du conducteur B ou à une augmentation des charges négatives du
conducteur A.
2. Courant permanent
Pour avoir une circulation permanente du courant électrique, il faut maintenir un état de
déséquilibre entre les deux conducteurs A et B lorsqu’ils sont reliés. A cet effet, il est
nécessaire d’amener de façon continue des charges sur l’un des conducteurs. Ceci peut être
réalisé à l’aide d’appareils que l’on appelle générateurs.

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Figure 2
Un courant permanent correspond à un déplacement ininterrompu de charges libres.
3. Sens conventionnel du courant
Le sens conventionnel du courant, choisi par Ampère au début du dix-neuvième siècle, est
opposé à celui des électrons. Cette convention est toujours en vigueur.
Par conséquent, le courant électrique circule du pôle positif au pôle négatif à l’extérieur du
générateur et du pôle négatif au pôle positif à l’intérieur du générateur (figure 2).
4. Intensité du courant
Soit un conducteur métallique de section S . L’intensité i du courant électrique est, par
définition, la quantité d’électricité dq qui traverse la section S pendant un intervalle de
temps dt .

Figure 3
dq
i (1)
dt
L’intensité i est exprimée en ampères (A).
On peut retrouver le courant totale qui passe à travers une surface S dans un intervalle de
temps t par intégration entre 0 et t : Q   dq
t
Q   i  dt (2)
0

NB : Un courant électrique est continu si son intensité i reste constante au cours du temps.
Et on le note I .

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5. Vecteur densité de courant
Considérons un conducteur métallique, cylindrique, de section S et d’axe
Choisissons un tube de courant cylindrique dont l’axe est parallèle à et de section droite dS
traversée par la quantité de charges dq (figure 4a).

Désignons par v la vitesse de déplacement de ces charges, et V leur densité volumique de


charge .
La quantité de charge dq , qui traverse la section dS perpendiculaire à l’axe du tube de
courant, occupe, pendant un temps dt , un volume cylindrique:
dV  dx  dS

Comme la vitesse des charges est constante alors dx  v  dt

Et donc dV  v  dt  dS

dq
Et comme V  alors dq  V  dV
dV

Donc

dq  V  v  dt  dS (3)

dq
Ou bien  V  v  dS
dt

Introduisons un vecteur J tel que :

J  V  v (4)

L’expression (2) devient

dq
 J  dS
dt

Si on considère, à présent, la section S du conducteur, la charge totale qui la traverse


est :

I  J S (5)

Figure 4

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L’intensité du courant électrique apparaît comme le flux du vecteur J à travers la surface S .
La grandeur vectorielle J est appelée densité de courant, elle est mesurée en ampères par
mètre carré (A/m2).
L’expression (5) qui apparait ici dans un cas particulier est valable dans tous les cas; la
surface S est, dans le cas général, une surface quelconque fermée ou non.
Question : Sachant qu’un conducteur de cuivre nu supporte approximativement une densité de
courant : J  5 A / mm 2 , évaluer la section minimale S Min des conducteurs nécessaire à

l’alimentation d’une cuisinière électrique traversée par un courant nominal I N  30 A .

I Nom
Réponse : S Min   6mm 2
J
6. Mouvement des électrons dans le vide
On soumet deux plaques métalliques A et B, parallèles, placées dans le vide et
séparées d’une distance d, à une différence de potentiel V  V A  VB . (Figure 5a).

Figure 5

Ces conditions entraînent la création d’un champ électrique E entre les deux plaques tel que :
V A  VB
E
d

Si un électron est émis par la plaque B, il sera soumis à une force électrique :

F  e  E
D’après la 2eme lois de Newton :

 e E  ma
e
Ou bien a E
m

Le champ électrique E étant constant alors l’accélération a est constante, le mouvement


des électrons, dans le vide, est donc uniformément accéléré.

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7. Mouvement des électrons dans un conducteur
Dans un métal (figure 5b),
- En l’absence de champ électrique, les électrons libres se déplacent dans toutes les directions.
Leur vitesse moyenne est nulle, il n’y a donc pas de courant.
- En présence d’un champ électrique, un mouvement d’entrainement se crée, il en résulte un
courant électrique.
Néanmoins on peut considérer, que l’effet du réseau cristallin sur le mouvement des
électrons se traduit par une force de freinage de la forme:

f  k v
En écrivant la 2eme loi de Newton (figure 5b), on a :

F  f  ma

Où a est l’accélération de l’électron.

La projection de cette relation sur l’axe ox donne avec E x  E :

 e  E  k  vx  m  ax

dv x dvx
Avec ax  on aura m  k  vx  e  E
dt dt
dv x k e
Ou encore sous forme normalisé   vx   E
dt m m
C’est une équation différentielle du premier ordre, à coefficients constants, avec second
membre. La solution générale est la somme de deux solutions :
- une solution de l’équation homogène (sans second membre) :
 k 
v xh t   A  exp   t 
 m 
- et une solution particulière :
e
v xp t   E
k

e  k 
Donc v x t    E  A  exp   t 
k  m 

En tenant compte de la condition initiale à savoir v x 0  0 , on obtient

e e
0 E  A donc A   E
k k

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e   k 
Alors v x t    E  1  exp   t 
k   m 
m
On note  c’est le temps de relaxation
k
e   t 
on aura v x t    E  1  exp  
k    
e e
Avec v x t  
lim  E on note v xl  E
t  k k
C’est la vitesse limite des électrons dans le conducteur atteint après un temps
à 2% prés pour t  4 ,voir figure 6.
  t 
Donc v x t   v xl  1  exp  
   
Remarque :
On peut déterminer la vitesse limite des charges en supposant le régime permanent établit,
c'est-à-dire lorsque la vitesse devient constante v  cons tan te donc a  0 , On aura :
k  v xl  e  E d’où la vitesse des électrons est :

e
v xl  E (6)
k

v x t 
v xl

t
Figure 6
8. Loi d’OHM
8.1.Forme locale de la loi d’Ohm
Un conducteur cylindrique, de longueur l et de section S , est soumis à une
différence de potentiel V : il en résulte, en tout point du conducteur, un champ électrique
dV V
tel que E comme le champ électrique est uniforme alors E  ou bien V  E  l
dx l
On peut définir la mobilité des charges électrique en écrivant :
v    E où  est la mobilité des charges, qui définit comme étant la facilité avec laquelle
les charges se déplacent sus l’effet du champ électrique.

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D’autre part on peut introduire la notion de densité de courant en écrivant :
J  nev
Où n est la concentration des électrons libres et e est la charge des électrons libres
e
Avec : v E
k
e n  e2
On aura J  ne E c'est-à-dire J  E
k k
De là on introduit aussi la notion de conductivité électrique en écrivant :
J  E (7)
Cette expression est générale, elle constitue la forme locale de la loi d’Ohm.
n  e2
Donc :   ou bien   n e
k
8.2 Loi d’Ohm à l’échelle macroscopique
On peut par la suite retrouver la loi d’ohm avec
V
I  J S et E ,
l
V
Avec J    E on aura I  S  
l
S  l
Ou bien : I  V donc V  I
l  S
L’expérience montre que : Le rapport, entre la différence de potentiel V entre deux
points d’un conducteur métallique et le courant qui le traverse, est constant,
La loi d’Ohm s’écrit alors :
V  RI (8)
C’est la loi d’Ohm. La constante R est la résistance électrique du conducteur, elle est
exprimée en ohms (Ω)
Et on note l’expression de la résistance d’un conducteur en fonction de la conductivité et des
dimensions géométriques :
1
Avec la résistivité 

l
R (9)
S

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Figure 7
Exercice 1 :
Calculer le temps de relaxation et la mobilité des charges libres dans le cuivre
Calculer la vitesse des charges libres dans un fil de cuivre cylindrique et homogène de section
S  2.5mm 2 . le fil étant parcouru par un courant I  10 A .
On donne la masse volumique du cuivre :  M  8.8  10 3 kg / m 3 , sa masse

atomique M A  63.3 g , sa conductivité électrique   5.88  10 7 S / m et le nombre

d’Avogadro N  6.02  10 23 .
On suppose qu’il y a un électron libre par atome de cuivre.
( e  1.6  10 19 C et me  9.1  10 31 kg ).
Solution Exercice 1 :
n  e2 me
La conductivité est reliée au temps de relaxation par   et 
k k

n  e2
on aura  
me

M
La densité d’électrons est donné par n  N
MA

8.8  10 3
AN : n 3
 6.02  10 23 donc n  m 3
63.3  10

  me
Le temps de relaxation est donc 
n  e2

Donc   2.5  1014 s


Avec   n    e la mobilité des électrons dans le cuivre est  
ne

Et a pour valeur :   4.4  10 m / V  s 


3 2

On obtient à partir de l’expression de la densité de courant J  nev ,

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La vitesse des électrons est donc

J I I
v avec J  alors v
ne S S ne

Donc v  0 .31mm / s

Exercice 2 :
Un bloc rectangulaire en acier (iron) possède des dimensions géométriques de
1.2cm  1.2cm  15cm , une différence de potentiel est appliquée aux bornes de ce bloc
Calculer la résistance électrique du bloc.
a .Les bornes carré de 1.2cm  1.2cmm
b. Les bornes rectangulaires 1.2cm  15cm
NB : On donne ci-dessous la résistivité électrique de quelques matériaux.
Tableau 1

Solution Exercice 2 :

Pour le 1er arrangement S  1.2  1.2 donc S  1.44  10 4 m 2

l
Avec   9.68  10 8   m et R 
S

0.15
AN : R  9.68  10 8  donc R  100  
1.44  10  4

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Pour le 2eme arrangement S  1.2 1.5 donc S  1.8  10 4 m 2

l
Avec   9.68  10 8   m et R 
S

1.2  10 2
AN : R  9.68  10 8  donc R  0 . 65  
1.8  10  4

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