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b) Générateur de tension.
Dans le cas de la décharge du condensateur, le circuit n’est le siège
d’un courant électrique que pendant un bref instant. Il existe des
appareils, comme nous l’avons vu en Electrostatique, qui _
permettent de maintenir une différence de potentiel entre deux +
pièces métalliques appelées bornes ou pôles, bien qu’elles soient
réunies par un fil conducteur: il en résulte un transport continu des
Fig. 2
Chapitre 11 : Courant et résistance électriques
a) Courant électrique.
Les électrons libres d’un conducteur métallique isolé, par exemple ceux d’une portion de fil de
cuivre, se déplacent au hasard à la façon de molécules d’un gaz renfermé dans un récipient. Leur
mouvement dans le fil ne donne lieu à aucun déplacement résultant. Coupons maintenant ce fil au
moyen d’un plan arbitraire ; en tout temps, le nombre d’électrons traversant ce plan de droite à
gauche est égal au nombre d’électrons le traversant de gauche à droite ; le mouvement résultant est
donc nul.
Si on applique aux deux extrémités du fil une différence de potentiel, un champ électrique E sera
créé dans le fil. Ce champ exerce sur chaque électron une force électrique :
F = −eE
Grâce à cette force, l’ensemble des électrons acquiert une vitesse supplémentaire dans le sens
contraire à E . Cette vitesse est la vitesse d’entraînement ou la vitesse de dérive. Dans ce cas, le
débit de charges à travers une section du fil n’est pas nul. Si ce débit de charges en fonction du
temps n’est pas constant, la valeur instantanée de l’intensité du courant est donnée par la forme
différentielle :
dq
i= (1)
dt
L’intensité i du courant est la même pour toutes les sections droites d’un conducteur même si l’aire
de ces sections n’est pas identique d’un endroit à l’autre. De la même façon, la quantité d’eau
(fluide supposé incompressible) qui traverse toute section droite d’un tuyau est constante même si
l’aire de la section est variable. L’eau s’écoule plus rapidement lorsque la section est petite et plus
lentement lorsqu’elle est plus grande de sorte que le débit - volume, mesuré en litre par seconde, est
toujours le même. Le fait que l’intensité du courant électrique reste la même en tous les points d’un
conducteur, découle du principe de la conservation de la charge car, en régime permanent, les
charges ne peuvent pas s’accumuler en un endroit donné.
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Electrocinétique
b) Densité du courant.
Un courant d’intensité i est une caractéristique d’un conducteur particulier. C’est une quantité
macroscopique comme la masse et le volume d’un objet ou la longueur d’une baguette. Une autre
quantité macroscopique associé à celle-ci est la densité de courant j . Ce vecteur est une
caractéristique d’un point situé à l’intérieur du conducteur alors que i est une caractéristique du
conducteur dans son entier. Si l’intensité du courant est uniforme dans la section droite S du
conducteur, comme à la figure 3, la grandeur de la densité de courant en tout point de cette section
est :
i
j= (2)
s
Les charges électriques qui traversent la section droite s pendant l’intervalle de temps dt, sont
contenues dans une partie du fil cylindrique de longueur vdt et de volume vsdt. Si est la densité
volumique de charge dans le conducteur, la quantité d’électricité qui traverse la section s pendant dt
est alors :
dq = vs d t
Ceci donne :
dq
i= = vs
dt
Mais
i
j=
s
Donc
j = v
Cette relation peut être mise sous la forme vectorielle:
j = v (3)
v est la vitesse d’entraînement des porteurs de charges dans le conducteur. Dans le système S.I.
elle s’exprime en mètre par seconde (m/s). s’exprime en coulomb par mètre cube (C/m3) et j en
ampère par m2 (A/m2).
Dans un conducteur métallique, les porteurs de charges sont des électrons. Si n est le nombre
d’électrons par unité de volume, la densité de charge est :
= -n e (4)
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Chapitre 11 : Courant et résistance électriques
avec
e =1,6 .10-19 Coulombs
Remarque
La formule j = v montre que pour des porteurs de charges positifs ( 0), j et v sont de même
sens. C’est-à-dire le courant circule dans
le même sens que le déplacement des porteurs de charges.
Mais lorsque ceux-ci sont négatifs, j et v sont de sens contraires. C’est pourquoi le sens positif
conventionnel du courant dans un conducteur métallique est contraire à celui de déplacement des
électrons libres.
F + Ff = 0 (7)
D’après les relations (5), (6) et (7), on déduit que la vitesse de déplacement des charges est donnée
par :
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Electrocinétique
q
v = .E (8)
a
En multipliant chacun des membres de l’égalité (8) par et en posant :
q
=
a
On obtient finalement :
j = E (9)
Le vecteur densité de courant est colinéaire au vecteur champ électrique et lui est proportionnel. La
constante de proportionnalité est appelée conductivité électrique du conducteur. L’expression (9)
est connue sous le nom : loi d’Ohm. La loi d’Ohm est applicable à de très nombreux conducteurs
aussi bien pour des courants continus que pour des courants variables.
a) Résistance.
Si on applique la même différence de potentiel aux extrémités de baguettes de forme semblable,
l’une de bois et l’autre de cuivre, les courants produits sont très différents. La caractéristique du
conducteur qui entre ici en jeu est la résistance. On définit la résistance R entre deux points d’un
conducteur en appliquant une différence de potentiel U entre ces points, en mesurant l’intensité i du
courant et en divisant les résultats obtenus l’un par l’autre :
U
R= (10)
i
Si U est exprimé en volts et i en ampères, la résistance est exprimée en Ohms (symbole ).
On compare souvent le mouvement des charges dans un conducteur à l’écoulement de l’eau dans
un tuyau, écoulement produit par la différence de pression établie entre les extrémités du tuyau par
une pompe. Cette différence de pression peut se comparer à la différence de potentiel établie entre
les extrémités d’une résistance par une pile. Le débit-volume (en litre par seconde) correspond à
l’intensité du courant (Coulombs par seconde ou Ampère). Pour une différence de pression donnée,
le débit-volume d’eau est déterminé par la nature du tuyau. Le tuyau est-il court ou long ? Sa
section est-elle grande ou petite ? Est-il vide ou rempli de gravier, par exemple ? Toutes ces
caractéristiques du tuyau sont analogues à la résistance du conducteur.
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Chapitre 11 : Courant et résistance électriques
Remarques.
U
1) La formule R = peut s’écrire sous la forme :
i
U=Ri (11)
2) En général, l’intensité de courant est représentée par la lettre I lorsque le courant est continu ( I =
Cte) et par i lorsque le courant est variable.
3) Dans les schémas électriques, la résistance est représentée par l’un des deux symboles de la
figure 5. La figure 6 montre les symboles utilisés pour représenter une résistance réglable.
Fig. 5 Fig. 6
b) Résistivité.
La résistivité , qui est reliée à la résistance, est une caractéristique du matériau dont est constitué
le conducteur. Dans les matériaux isotropes, elle est définie à l’aide de :
1
= (12)
étant la conductivité du matériau. La résistivité du cuivre, par exemple, est 1,7.10 -8 .m, celle du
quartz fondu est d’environ 1016 .m. Très peu de propriétés physiques possèdent une gamme de
valeurs aussi étendue.
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Electrocinétique
courant sont uniformes à l’intérieur du conducteur et les lignes de courant sont parallèles aux
génératrices du cylindre. La circulation du champ électrique entre les deux surfaces équipotentielles
aux deux extrémités du conducteur a pour expression :
U = V1 - V2 = E l
La loi d’Ohm locale permet de mettre l’intensité sous la forme :
= j s = Es
Mais
V1 − V2
R =
I
d’où :
l
R = (13)
s
b) Avec la température.
Pour les conducteurs métalliques (métal pur), la résistivité croît avec la température. Pour un
intervalle de température pas trop grand (de l’ordre de 200C) on peut considérer que la résistivité
est une fonction linéaire de la température:
= 0 (1 + a) (14)
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Chapitre 11 : Courant et résistance électriques
1
a= = 3,66.10-3 . On voit que l’expression de variation de la résistivité d’un conducteur en
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fonction de la température est assez voisine de celle de la variation de volume à pression constante
des gaz parfaits. D’après cette loi, on peut montrer que la résistance d’une lampe d’éclairage à
incandescence à filament de tungstène dans laquelle le filament est porté à très haute température
(25000 K) est 12 fois plus grande à chaud qu’à froid. Ceci explique pourquoi ces lampes claquent à
l’allumage. Pendant le court instant de leur mise en marche où elles sont froides, elles sont
parcourues par un courant très intense.
D’autre part, toutes les résistances sont parcourues par le même courant . Appliquons la loi d’Ohm
à chacune de ces résistances.
V1 = R1 , V2 = R2 , V3 = R3.
Mais
V=R
Donc
V = V1 + V2 + V3 = R1I + R2I+ R3I = RI
R = R1 + R2 + R3 (15)
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Electrocinétique
P = U.I (16)
Si la boîte contient un moteur, l’énergie apparaît en grande partie sous forme de travail mécanique
effectué par le moteur ; si elle contient un accumulateur que l’on est en train de charger, l’énergie
apparaît en grande partie sous forme d’énergie chimique emmagasinée dans cet accumulateur.
Si le dispositif contenu dans la boîte est une résistance, l’énergie apparaît sous forme d’énergie
thermique dans la résistance. En effet, prenons l’exemple d’une pierre de masse m qui tombe d’une
hauteur h. Son énergie potentielle gravitationnelle diminue de mgh. Si la pierre tombe dans le vide,
cette énergie est transformée en énergie cinétique. Toutefois, si la pierre tombe dans les
profondeurs de l’océan ; sa vitesse devient à un moment donné constante, ce qui signifie que son
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Chapitre 11 : Courant et résistance électriques
énergie cinétique n’augmente plus. La perte d’énergie potentielle associée à la chute de la pierre se
transforme alors en chaleur qui est absorbée par la pierre et par l’eau environnante. La force de
frottement exercée par l’eau sur la surface de la pierre empêche celle-ci d’accélérer; une certaine
quantité de chaleur apparaît à la surface de la pierre.
Le parcours de l’électron à travers la résistance ressemble à celui de la pierre dans l’eau. Les
électrons se déplacent à une vitesse d’entraînement v constante et leur énergie cinétique
n’augmente pas. L’énergie potentielle électrique qu’ils perdent est transformée en énergie
thermique dans la résistance. A l’échelle microscopique, nous pouvons comprendre ce phénomène
de la façon suivante : les collisions entre les électrons et les ions constituant le réseau cristallin
augmente l’amplitude de vibrations thermiques des ions ; à l’échelle macroscopique, ceci
correspond à une augmentation de température. L’énergie thermique peut ensuite être transmise de
la résistance à l’environnement pourvu que sa température soit inférieure à celle de la résistance.
U
Dans le cas d’une résistance, on peut combiner les équations (10) ( R = ) et (16) pour écrire soit
I
P = I2 R (17)
soit
U2
P= (18).
R
Ces équations sont connues sous le nom de loi de Joule. Cette loi est une façon particulière d’écrire
le principe de la conservation de l’énergie dans le cas particulier où l’énergie électrique est
transformée en énergie thermique.
Dans le système S.I., I est exprimé en Ampère (A), R en Ohm (), V en Volts (V) et P en Watt
(W).
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Electrocinétique
régime ne dépendant pas du temps (courant continu). Pendant un intervalle de temps dt, une
quantité d’électricité dq traverse le volume élémentaire dv en passant du potentiel V1 au potentiel
V2. A l’intérieur de ce volume élémentaire, la charge dq a donc subi une diminution d’énergie
électrostatique égale à :
dW = dq (V1 − V2)
Mais
dq = Idt = j.ds.dt et V1 − V2= E.dl
Donc on peut écrire :
dW = j.ds.dt. E.dl
j
En remplaçant E par et le produit ds.dl par dv, on aura :
j2
dW = .dv.dt
C’est cette énergie qui se trouve dissipée sous forme de chaleur et la puissance dissipée à l’intérieur
du volume élémentaire dv est donnée par :
dW j2
dP = = .dv
dt
Rapportée à l’unité de volume, on obtient la loi de Joule sous sa forme locale :
dP j2
= (19)
dv
La puissance dissipée est proportionnelle au carré du vecteur densité de courant ; elle est toujours
positive : l’effet Joule correspond donc à une dissipation de chaleur et jamais à une absorption. Si la
densité est exprimée en A/m2 et la conductivité en (.m)-1, la puissance dissipée par effet Joule, par
unité de volume, s’exprime en Watt par m3 (W/m3).
La loi d’Ohm sous sa forme locale étant j = E, en remplaçant j par sa valeur dans (19), on aura la
deuxième forme de la loi de Joule:
dP
= E 2 (20)
dv
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