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RÉSUMÉ n°18 : LES ESPACES VECTORIELS

Dans tout ce résumé,  sera égal soit à  , soit à  .

ESPACE VECTORIEL
Ingrédients
1°)Deux ensembles :
  
L’ensemble E : c’est l’espace des vecteurs u , v , w … Ils sont en général écrits avec des flèches.

L’ensemble  : c’est l’espace des scalaires  ,  , a, b, x, y … ce sont des nombres réels ou complexes.

   
2°)Deux lois  et  : (u , v )  E 2 u v E

   .u  E

D1 Soit E un ensemble non vide muni de deux lois notées respectivement + et  .

1°)On dit que ( E, , ) est un  –espace vectoriel si :


   
a)  est une loi de composition interne sur E , c'est-à-dire si (u , v )  E 2 : u  v  E .
        
b)  est associative sur E , c'est-à-dire si (u , v , w)  E 3 :  u  v   w  u   v  w .
     
c)  est commutative sur E , c'est-à-dire si (u , v )  E 2 : u  v  v  u .
       
d)Il existe un élément o  E tel que u  E : u  o  o  u  u . o s’appelle le vecteur nul de E .
        
e)Pour tout vecteur u  E , il existe un vecteur u  E tel que u  (u )  (u )  u  o : u s’appelle l’opposé de u .

Les conditions a) à e) étant vérifiées, on dit alors que  E ,   est un groupe commutatif.
 
f)  est une loi   externe sur E , c'est-à-dire si u  E et    :  .u  E .
  
(   ).u  .u  .u
  
.(u  v )   .u   .v
  
g)Pour tous ( ,  )   2 et (u , v )  E 2 on a :   
(   ).u  .(  .u )
1.u  u

2°)Les éléments de  s’appellent les scalaires.


3°)Les éléments de E s’appellent les vecteurs.

Visualisation

 
uv

v

 
u  .u

E1 a)Montrer que  , muni des lois additives et multiplicatives classiques, est un   espace vectoriel .

b)  , muni des lois additives et multiplicatives classiques, est-il un   espace vectoriel ?

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P1 Soit un espace vectoriel  E ,  ,  un espace vectoriel.
    
a)On a u  E : 0.u  o et    :  .o  o .
     
b)On a u  E : ( 1).u  u , puis u  E et    : (  ).u  ( .u ) .
   
c)On a l’équivalence : .u  o    0 ou u  o .

ESPACES VECTORIELS CLASSIQUES


P2 n   * est fixé. On pose E   .
n

  
  
    u  v  ( x1  y1 , x2  y2 ,..., xn  yn )
Si  u  ( x1 , x2 ,..., xn ) est un vecteur de  , alors on définit u  v et  .u par :  
n
.
 .u  (.x1 ,  .x2 ,..., .xn )
 v  ( y1 , y2 ,..., yn ) est un vecteur de 
n

a)Avec ces deux lois,  est un   espace vectoriel.


n


b)Le vecteur nul de  est le n  uplet o  (0,0,...,0) .
n

P3 I est un intervalle. On note E   ( I , ) l’ensemble constitué des fonctions f : I   .

Si    et si ( f , g )  E 2 , on définit f  g et  . f par x  I : ( f  g )( x )  f ( x)  g ( x) et ( . f )( x)  . f ( x) .

a)Avec ces deux lois,  ( I , ) est un   espace vectoriel.

b)Le vecteur nul de  ( I , ) se note  . Il s’agit de la fonction nulle définie par x  I :  ( x)  0 .

 A  (aij )1 i  n et B  (bij )1 i  n deux matrices de n , p ( )


 1 j  p 1 j  p
D2 On considère  . On définit alors :
  

a)La matrice A  B par A  B  (aij  bij )1 i  n : A  B est aussi une matrice de n , p ( ) .
1 j  p

b)La matrice .A par . A  (.aij )1 i  n : .A est aussi une matrice de n , p ( ) .
1 j  p
-

P4 a)Avec les deux lois ci-dessus, on peut montrer que n , p ( ) possède une structure de  espace vectoriel .

b)Le vecteur nul de n , p ( ) est la matrice nulle On , p .

 P  a  a . X  a . X 2  ...  a . X n est un polynôme de [ X ]


 0 1 2 n


D3 Si  Q  b0  b1 . X  b2 . X  ...  bm . X est un polynôme de [ X ] , on définit :
2 m


  

a)La somme P  Q par P  Q  (a0  b0 )  (a1  b1 ) X  ...

b)Le produit .P par .P  .a0  .a1 . X  ...  .an . X n .

P5 a)On peut alors montrer que  [ X ], ,  est un   espace vectoriel .

b)Le vecteur nul de [ X ] est le polynôme nul  .

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SOUS-ESPACE VECTORIEL
 E un   ev
D4 Considérons  .
 F une partie non vide de E
   
On dit que F est un sous-espace vectoriel de E si    et (u , v )  F : .u  v  F .
2

E2 On pose E   2 .
1°) F  {( x, y)  E tel que x  y  0} est-il un sous-espace vectoriel de E ?

2°) G  {( x, y )  E tel que x  y  1} est-il un sous-espace vectoriel de E ?

P6 Tout sev d’un   ev est lui-même un  –ev.


E3 On pose E    I ,   et F  f  E t.q. 
lim f ( x )  0 . Montrer que F est un   espace vectoriel .
x 

P7 Toute intersection de sev de E est un sev de E . (propriété fausse si l’on remplace « intersection » par « réunion »).

E4 On pose F  ( x, y , z, t )   4 , x  y  z  y  2 z  3t  z  3t  4 x  0 .

Montrer que F est l’intersection de trois sev de  4 . En déduire que F est un sev de  4 .

 (1 , 2 ,..., n )  
 n
  
P8 Soit F un sev de E . On a alors     : 1 .u1  2 .u2  ...  n .un  F .
(u1 , u2 ,..., un )  F
n

On dit qu’un sev F de E est stable par combinaisons linéaires.

 I un intervalle
P9 Soient  . On note  n  I ,   l’ensemble des fonctions f : I   de classe  n sur I .
 n un élément de   {}

 n  I ,   est un sous-espace vectoriel de  ( I , ) .

FAMILLE D’UN ESPACE VECTORIEL


   
D5 1°)On appelle famille d’un   espace vectoriel E tout n  uplet (u1 , u2 ,..., un ) où chaque uk appartient à E .
    
2°)On dit qu’un vecteur u  E est combinaison linéaire de la famille (u1 , u2 ,..., un ) si u s’écrit sous la forme :
   
u  1 .u1  2 .u2  ...  n .un où les coefficients k sont des scalaires quelconques.

SOUS ESPACE VECTORIEL ENGENDRÉ PAR UNE FAMILLE


 E un   ev      
D6 Considérons     . On note Vect(u1 , u2 ,..., un )  1 .u1  2 .u2  ...  n .un , chaque k décrivant  .
 (u1 , u2 ,..., un ) une famille de E
     
Vect(u1 , u2 ,..., un ) est donc l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs u1 , u2 ,..., un .
       
On a ainsi u  Vect(u1 , u2 ,..., un )  u est combinaison linéaire de u1 , u2 ,..., un .

  
P10 Vect(u1 , u2 ,..., un ) est alors un sev de E .

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E5 On pose E   4 et F  ( x, y , z, t )  E t.q. x  y  z  z  t  0 .

Ecrire F sous la forme Vect . En déduire que F est un sev de E .

     
E6 On pose E  3 et u  (1, 0, 0) ; v  (1,1, 0) ; w  (1,1,1) . Montrer que l’on a Vect(u , v , w)  E .

           
E7 Soient E un   ev et u , v , w trois vecteurs quelconques de E . Montrer que l’on a Vect(u , v , w)  Vect(u  v , v  w, w  u ) .

     
D7 On dit que la famille (u1 , u2 ,..., un ) est une famille génératrice de E si l’on a E  Vect(u1 , u2 ,..., un ) .

          
P11 Si le vecteur un est combinaison linéaire des vecteurs u1 , u2 ,..., un 1 , alors on a : Vect(u1 , u2 ,..., un 1 , un )  Vect(u1 , u2 ,..., un 1 ) .

D8 Si n   * , on note  n [ X ]  Vect(1, X , X 2 ,..., X n ) .

P12  n [ X ] est un sev de [ X ] . Il est constitué des polynômes de degrés inférieurs ou égaux à n (y compris le polynôme nul).

SOMME DE DEUX SOUS-ESPACES VECTORIELS


 E un   ev    
D9 Soient  . On note F  G l’ensemble suivant : F  G  uF  uG , uF décrivant F et uG décrivant G .
 F et G deux sev de E
      
Si u  E , on a ainsi : u  F  G  (u F , uG )  F  G tel que u  uF  uG .

P13 Soient E un   ev et F , G deux sev de E .


a)On a F  F  G et G  F  G .

b) F  G est un sev de E .

SOMME DIRECTE
P14 Les deux conditions suivantes sont équivalentes :
     
a)Tout vecteur u  F  G se décompose de manière unique u  uF  uG avec uF  F et uG  G .

b)On a F  G  {o} .

D10 Si ces deux conditions équivalentes précédentes sont vérifiées, alors on dit que la somme F  G est directe.
On note alors cette somme F  G .

E8 On pose E  3 et F  {( x, y, z )  E , 2 x  2 y  z  0} ; G  {( x, y, z )  E , x  y  z} .

Montrer que la somme F  G est directe.

P15 Soit E un   ev .
           
     
1°)Pour tous vecteurs u1 ,..., u p , v1 ,..., vq de E , on a Vect u1 ,..., u p  Vect v1 ,..., vq  Vect u1 ,..., u p , v1 ,..., vq .

           
       
2°)Si de plus la famille u1 ,..., u p , v1,..., vq est libre, alors on a Vect u1 ,..., u p  Vect v1 ,..., vq  Vect u1 ,..., u p , v1 ,..., vq .

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SOUS-ESPACES VECTORIELS SUPPLÉMENTAIRES
 La somme F  G est directe
D11 Soient F et G deux sev d’un   ev E . On dit que F et G sont supplémentaires dans E si :  .
On a E  F  G

F et G sont donc supplémentaires dans E si et seulement si E  F  G .

     
P16 Si l’on a E  F  G , alors tout vecteur u  E se décompose de manière unique u  uF  uG avec uF  F et uG  G .

P17 On note (, ) : ensemble des fonctions g :    paires.

On note (, ) : ensemble des fonctions h :    impaires.

a) (, ) et (, ) sont des sev de E .

b)On a  (, )  (, )   (, ) .

Toute fonction f :    s’écrit donc de manière unique f  g  h avec g fonction paire et h fonction impaire.

f ( x )  f ( x ) f ( x)  f ( x)
On a de plus x   : g ( x)  et h( x)  .
2 2

 n ( ) l'ensemble des matrices symétriques de n ( )



P18 On note  .
 n () l'ensemble des matrices antisymétriques de n ( )

a) n () et n () sont des sous-espaces vectoriels de n ( ) .

b)On a n ( )  n ( )  n ( ) .

 S matrice symétrique
Toute matrice M  n ( ) s’écrit donc de manière unique M  S  A avec  .
 A matrice antisymétrique

1 1
2

On a de plus S  . M  M
t
 
et A  . M  M .
2
t

FAMILLE LIÉE – FAMILLE LIBRE


 E un   ev
D12 Considérons     .
 (u1 , u2 ,..., un ) une famille de E
  
a)On dit que la famille (u1 , u2 ,..., un ) est liée s’il existe n scalaires NON TOUS NULS 1 , 2 ,..., n tels que l’on ait
      
1 .u1  2 .u2  ...  n .un  o . On dit alors que les vecteurs u1 , u2 ,..., un sont linéairement dépendants.
  
b)On dit que la famille (u1 , u2 ,..., un ) est libre si elle n’est pas liée.
  
On dit alors que les vecteurs u1 , u2 ,..., un sont linéairement indépendants.

  
P19 La famille (u1 , u2 ,..., un ) est libre si et seulement si l’implication suivante est vérifiée :
   
1 .u1  2 .u2  ...  n .un  o  1  2  ...  n  0 .

     
E9 On pose E  3 et u  (1,0,0) ; v  (1,1,0) ; w  (1,1,1) . Montrer que la famille (u , v , w) est libre.

E10 On pose E    ,   et x   et n   : f n ( x )  en. x . Montrer que pour tout n   , la famille  f0 , f1 ,..., f n  est libre.

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E11 On pose P1  X .( X  1) , P2  ( X  1).( X  1) ; P3  ( X  1). X . Montrer que  P1 , P2 , P3  est une famille libre de [ X ] .

  
P20 a)Une famille constituée d’un seul vecteur (u ) est libre si et seulement si u  o .
   
b)Une famille constituée de deux vecteurs (u , v ) est libre si et seulement si u et v sont non colinéaires.

 
E12 a et b sont deux éléments de  . On pose u   a, b, a  b  et v  (b, a , a  b) .
 
Pour quelles valeurs de a et b la famille  u , v  de  3 est-elle liée ?

   l'un des vecteurs de cette famille s'écrit comme


P21 (u1 , u2 ,..., un ) est une famille liée si et seulement si  .
combinaison linéaire des autres vecteurs de cette famille

       
E13 On pose E  3 et u  (1, 0,0) ; v  (1,1, 0) ; w  (1,1,1) ; t  (1,1, 2) . Montrer que la famille (u , v , w, t ) est liée.

P22 a)Si l’on retire des vecteurs à une famille libre, alors on obtient encore une famille libre.
b)Si l’on ajoute des vecteurs à une famille liée, alors on obtient encore une famille liée.

D13 Soient   ( P0 , P1 , P2 ,..., Pn ) une famille de [ X ] constituée de polynômes tous non nuls .

On dit que  est une famille à degrés échelonnés si deg( P0 )  deg( P1 )  deg( P2 )  ...  deg( Pn ) .

P23 Toute famille de polynômes à degrés échelonnés est alors automatiquement libre.

BASE D’UN ESPACE VECTORIEL


 E un   ev
D14 Considérons    
   (u1 , u2 ,..., un ) une famille de E

 La famille  est libre


On dit que  est une base de E si :    
 La famille  est génératrice de E , c'est-à-dire E  Vect(u1 , u2 , ..., un )

E14 On pose E   (, ) et f :    ; g :  ; h :  . Montrer que la famille ( f , g , h) est libre.
x  sin( x ) x  cos( x) x  sin( x).cos( x)

E15 E est le  -espace vectoriel des fonctions f :    .


On pose x   : f1 ( x)  1 ; f 2 ( x)  sin( x) ; f 3 ( x)  sin 2 ( x) ; f 4 ( x)  cos 2 ( x) ; f 5 ( x)  cos(2 x) .
Déterminer une base de F  Vect( f1 , f 2 , f3 , f 4 , f5 ) .

 F et G sont deux sev d'un -ev E



 La somme F  G est directe      
P24 Si     , alors F  G  (u1 , u2 ,..., u p , v1 , v2 ,..., vq ) est une base de F  G .
 F  (u 1 , u 2 ,..., u p ) est une base de F
   
 G  (v1 , v2 ,..., vq ) est une base de G

E16 1°)Construire une base de F  P   3 [ X ] t.q. P (1)  P


 (1)  0 .

2°)On pose G  Vect 1, X  . Montrer que l’on a 3[ X ]  F  G .


3°)En déduire une base de 3[ X ] .

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COORDONNÉES D’UN VECTEUR DANS UNE BASE
 E un   ev
P25 Considérons    
   (u1 , u2 ,..., un ) une base de E
    
Tout vecteur u de E se décompose de manière unique sous la forme u  1 .u1  2 .u2  ...  n .un .


D15 Le n  uplet (1 , 2 ,..., n ) constitue les coordonnées du vecteur u dans la base  .

 1 
 
  2
On appelle alors matrice du vecteur u dans la base  la matrice colonne suivante Mat(u ,  )    .
 . 
 
 n 

  
E17 On pose E  3 et u  (1, 0, 0) ; v  (1,1, 0) ; w  (1,1,1) .
   
Montrer que   (u , v , w) est une base de E et déterminer les coordonnées de tout vecteur a  ( x, y, z ) de E dans  .

BASES CANONIQUES
 
P26 On pose E   et pour tout k  {1, 2,..., n} : ek  (0,0,..., 0,1, 0,...,0) (la k ème composante de ek est égale à 1).
n

  
La famille c  (e1 , e2 ,..., en ) est une base de  appelée base canonique de  .
n n


Les coordonnées d’un vecteur u  ( x1 , x2 ,..., xn ) dans cette base sont ( x1 , x2 ,..., xn ) .


P27 Soit n   * fixé. On pose  n [ X ]  Vect 1, X , X , ..., X .
2 n


La famille c  1, X , X ,..., X
2 n
 est une base de  n [ X ] appelée base canonique de  n [ X ] .

Les coordonnées d’un vecteur P  a0  a1 . X  a2 . X 2  ...  an . X n dans cette base sont (a0 , a1 , a2 ,..., an ) .

D16 Si 1  i  n et 1  j  p , alors on définit la matrice Eij de n , p ( ) par :


 (0) (0) 
 (0) 
Eij   
 1  i ème ligne
 
 (0) (0) 

j ème colonne

Tous les coefficients de la matrice Eij sont nuls, sauf celui situé sur la i ème ligne et j ème colonne, qui vaut 1.

P28 La famille c   Eij , i  {1,..., n} et j  {1,..., p} constituée des matrices Eij est une base de n , p ( ) , appelée base canonique

de n , p ( ) .

FIN DU RÉSUMÉ

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