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Ecole Normale Supérieure Rabat

Dr. Aicha. Lazraq Khlass 2019-2020

Chapitre I
ESPACE VECTORIEL.
.
I
Préliminaires
.

I. I. Anneaux.
I. I. 1. Dé…nition.
Un ensemble A muni de deux lois + et :, appelées addition et multiplication
est un anneau si, et seulement si :
(i) (A; +) est un groupe commutatif;
(ii) La loi : est associative et possède un élément neutre noté 1A .
(iii) La multiplication est distributive par rapport à l’addition.
Si de plus la loi : est commutative on dit que l’anneau A est commutatif.
.
I. I. 2. Exemples.
Les ensembles suivants sont des anneaux :(Z; +; ), (Q; +; ), (R; +; ),
(C; +; ).
.
I. I. 3. Sous anneaux.
Dé…nition.
Soit B une partie d’un anneau A:On dit que B est un sous anneau de A, si
elle contient 1A et stable pour les deux lois de l’anneau A.
.
I. I. 4. Caractérisation.
Une partie B d’un anneau (A; +; ) est un sous-anneau de A, si, et seulement
si :
(i) 1A 2 B
(ii) 8(a; b) 2 B B; x y 2 B et x:y 2 B:
.
I. I. 5. Anneaux intègres.
Un élément a d’un anneau A est un diviseur de zéro si,et seulement si il est
non nul et s’il existe b 2 A non nul tel que :
a:b = 0:
Un anneau A est intègre si, et seulement si A 6= f0g et si A n’a pas de
diviseur de zéro, autrement dit si on a :
a:b = 0 ) (a = 0 ou b = 0):
.
I. II. Corps.
I. II. 1. Dé…nitions.
On appelle corps tout anneau non nul où tout élément non nul admet un
inverse.

1
Si la loi est commutative on dit que le corps est commutatif.
.
I. II. 2. Exemples. p
Les ensembles suivants sont des corps : Z=pZ ,fa + b 2=a, b 2 Qg
.
I. II. 3. Sous-corps.
I. II. 3. i. Dé…nition.
Si K est un corps et si K0 K est stable pour les lois induites, on dit que
K0 est un sous-corps de K si, et seulement
si K0est un corps pour les lois induites. On dit aussi que K est une extension
de K0.
.
I. II. 3. ii. Caractérisation.
K0 K est un sous-corps de K si et seulement si :
(i) 1 2 K0
(ii) 8(a; b) 2 K0 K0; a b et a:b 2 K0
(iii) 8a 2 K0 f0g; a 1 2 K0:
.

II
Structure d’espace vectoriel.
.

II. I. Dé…nition.
Soit K un corps.
Un ensemble E, muni d’une loi de composition interne " + " (qui a deux
éléments de E fait correspondre un élément de
E) et d’une loi de composition externe ":"(qui à un élément de K et à un
élément de E fait correspondre un élément de
E) ayant les propriétés suivantes est appelé espace vectoriel sur K. On le
note (E; +; :).
.
II. I. 1. Propriétés de l’addition.
Elle est associative :
8 (x; y; z) 2 E 3 ; x + (y + z) = (x + y) + z
Elle est commutative :
8 (x; y) 2 E 2 ; x + y = y + x
Elle a un élément neutre : 0E
8x 2 E; x + 0E = x
Tout élément x a un opposé noté : x
8x 2 E; x + ( x) = 0:
.
II. I. 3. Propriétés de la multiplication par un scalaire.
8x 2 E; 1:x = x
8 ( ; ) 2 K2 ; 8x 2 E ; ( + ) :x = :x + :x
8 (x; y) 2 E 2 ; 8x 2 E ; : (x + y) = :x + :y

2
8 ( ; ) 2 K2 ; 8x 2 E ; ( ) :x = :( :x):
.
II. I. 4. Exemples.
1) (K; +; :) est un espace vectoriel sur K.
2) (F(R); +; :) est un espace vectoriel réel, où les lois "+" et ":" sont dé…nies
comme suit :
8 (f; g) 2 F(R) F(R); 8 2 R
8x 2 R ; (f + g) (x) = f (x) + g(x) ; ( f ) (x) = f (x)
.
II. I. 5. Propriétés.
Soit (E+; :) un espace vectoriel réel, alors 8 ; 2 K; 8x; y 2 E , on a :
* :0E = 0E
* 0:x = 0
* :x = 0 ) = 0 ou x = 0
*( ):x = x
*( ):x = x:( x):
* :(x y) = x + ( y)
.
II. II. L’espace vectoriel Kn :
Les éléments de Kn sont des suites …nies de n termes réels : X = (x1 ; x2 ; :::; xn ) ; avec
x1 ; x2 ; :::; xn 2 K:
D’une part, on peut dé…nir sur Kn une loi de composition interne, l’addition,
notée + par :
(x1 ; x2 ; :::; xn )+(y1 ; y2 ; :::; yn ) = (x1 + y1 ; x2 + y2 ; :::; xn + yn ) ; 8(x1 ; x2 ; :::; xn ); (y1 ; y2 ; :::; yn ) 2
Kn
Cette loi est associative, commutative, admet un élément neutre (0; 0; :::; 0)
et tout élément X = (x1 ; x2 ; :::; xn ) a un
opposé ( x1 ; x2 ; :::; xn ) :
D’autre part, on peut dé…nir sur Kn une loi de composition externe, noté ":";
par :
: (x1 ; x2 ; :::; xn ) = ( x1 ; x2 ; :::; xn ) ; 8(x1 ; x2 ; :::; xn ) 2 Kn et 8 2 K:

.
III
Sous espaces vectoriels
.

III. I. Dé…nition.
Un sous ensemble F d’un espace vectoriel E est un sous espace vectoriel de
E si, et seulement s’il véri…e :
1) F 6= ?
2) F est stable pour " + " : 8x; y 2 F; x + y 2 F
3) F est stable pour ":" : 8 ; x(2 K F; :x 2 F )
()
1) F 6= ?
2) 8x; y 2 F ; 8 ; 2 K; :x + :y 2 F:

3
.
Exemples.
1) (K f0g ; +; :) est un sous espace vectoriel de K2 +; : :
2) L’ensemble des fonctions polynômes de degré n, (Pn (R); +; :), est un
sous espace vectoriel de (F(R); +; :).
.
III. II. Propriétés.
Soit E un espace vectoriel, alors :
1) 0E appartient à tous les sous espaces vectoriels de E:
2) (f0E g; +; :) est un sous espace vectoriel de E:
3) Tout sous espace vectoriel de E est un espace vectoriel.
.
III. III. Intersection de sous espaces vectoriels.
L’intersection de n sous espaces vectoriels de E est un sous espace vectoriel
de E.
Preuve.
Soient E un espace vectoriel et (Fi )1 i n une famille de sous espaces vecto-
riels de E: T
On montre que Fi est un sous espace vactoriel de E:
T1 i n T
L’ensemble Fi est non vide car 0E 2 Fi .
1 i Tn 1 i n
Soient x; y 2 Fi et ; 2 K; alors pour tout i (1 i n); x; y 2 Fi ,
1 i n
donc :x + :y 2 Fi ; car Fi est un sous T
espace T
vectoriel de E: Ainsi :x + :y 2 Fi et par suite Fi est un sous
1 i n 1 i n
espace vactoriel de E:
.
Remarque 1.
Une intersection quelconques de sous espaces vectoriels de E est un sous
espace vectoriel de E.
.
Remarque 2.
La réunion de deux sous espaces vectoriels n’est en général pas un sous espace
vectoriel.
Contre exemple.
Dans R2 les deux ensembles suivants sont deux espaces vectoriels mais la
réunion ne l’est pas.
E1 = f(x; 2x) =x 2 Rg et E2 = f(x; 3x) =x 2 Rg :
.
III. IV. Somme de sous espaces vectoriels.
III. IV. 1. Dé…nitions.
Soient E1 et E2 deux sous espaces vectoriels d’un espace vectoriel E:
* La somme des sous espaces vectoriels E1 et E2 , notée E1 + E2 ; est dé…nie
par :
E1 + E2 = fx 2 E=9(x1 ; x2 ) 2 E1 E2 =x = x1 + x2 g

4
* La somme directe des sous espaces vectoriels E1 et E2 , notée E1 E2 ; est
dé…nie par :
E1 E2 = fx 2 E=9!(x1 ; x2 ) 2 E1 E2 =x = x1 + x2 g:
* Si E = E1 E2 , alors les sous espaces vectoriels E1 et E2 sont dits sous
espaces supplémentaires de E:
.
III. IV. 2. Théorème.
Soient E1 et E2 deux sous espaces vectoriels d’un espace vectoriel E: Alors,
E1 + E2 et E1 E2 sont des sous espaces
vectoriels de E:
Preuve.
Soient E un espace vectoriel et (Ei )1 i 2 deux sous espaces vectoriels de E:
On montre que E1 + E2 est un sous espace vactoriel de E:
L’ensemble E1 + E2 est non vide car 0E 2 E1 + E2 .
Soient x; y 2 E1 + E2 et ; 2 K; alors 9(x1 ; x2 ) 2 E1 E2 =x = x1 + x2
et 9(y1 ; y2 ) 2 E1 E2 =y = y1 + y2 . Ainsi
:x + :y = ( :x1 + :y1 ) + ( :x2 + :y2 ) 2 E1 + E2 ; car Ei est un sous
espace vectoriel de E; (1 i 2)
vectoriel de E: Ainsi E1 + E2 est un sous espace vactoriel de E:
.
III. IV. 3. Généralisation.
Soient (Ei )1 i n une famille des sous espaces vectoriels d’un espace vectoril
E:
* On appele somme des sous espaces vectoriels (Ei )1 i n , et on note E1 +
E2 + ::: + En l’ensemble dé…ni par :
E1 + E2 + ::: + En = fx 2 E=9(x1 ; x2 ; :::; xn ) 2 E1 E2 ::: En =x =
x1 + x2 + ::: + xn g
*On appele somme directe des sous espaces vectoriels (Ei )1 i n , et on note
E1 E2 ::: En l’ensemble dé…ni par :
E1 E2 ::: En = fx 2 E=9!(x1 ; x2 ; ::: ; xn ) 2 E1 E2 ::: En =x =
x1 + x2 + ::: + xn g
.
III. IV. 4. Théorème.
Les ensembles E1 + E2 + ::: + En et E1 E2 ::: En sont des sous espaces
vectoriels de E:
.
III. IV. 5. Exemple.
Soient E1 l’ensemble des fonctions paires et E2 l’ensemble des fonctions
impaires. Alors
F(R) = E1 E2 :
.

IV
Familles libres, génératrices, bases.
.

5
IV. I. Combinaison linéaire.
IV. I. 1. Dé…nition.
Soient E un espace vectoriel et u1 ; u2 ; :::; un des vecteurs de E. On appelle
combinaison linéaire des vecteurs P u1 ; u2 ; :::; un ;tout vecteur u de E qui peut
s’écrire sous la forme : u = i ui
1 i n
.
Remarque.
Soient E un espace vectoriel et (ui )i2I une famille quelconque de vecteurs
de E. Soit u 2 E; on dit que u est combinaisonPlinéaire des vecteurs de (ui )i2I ,
s’il existe (i1 ; :::; in ) 2 I n , tel que : u = ij uij (avec I un ensemble
1 j n
quelconque)
.
IV. I. 2. Théorème.
L’ensemble des combinaisons linéaires de n vecteurs d’un espace vectoriel E
est un sous espace vectoriel de E:
Preuve.
Soient(E un espace vectoriel
) et u1 ; u2 ; :::; un des vecteurs de E. On montre
P
que F = i ui = i 2 K est un sous
1 i n
espace vectoriel.
L’ensemble F est non vide car 0E 2 F . P
Soient x; y 2 F et ; 2 K; alors 9( 1 ; :::; n ) 2 Kn =x = i ui et
P 1 i n
9( 1 ; :::; n ) 2 Kn =y = i ui . Ainsi
P 1 i n
:x + :y = ( i + i )ui 2 F: Ainsi F est un sous espace vactoriel de E:
1 i n
.
IV. II. Familles génératrices.
IV. II. 1. Dé…nition.
Soient E un espace vectoriel et u1 ; u2 ; :::; un des vecteurs de E. On dit que
le système des n vecteurs fu1 ; u2 ; :::; un g
est un système générateur de E ou que les vecteurs u1 ; u2 ; :::; un sont des
vecteurs générateurs de E si tout vecteur u
de E peut s’écrire comme une combinaison linéaire des vecteurs u1 ; u2 ; :::; un :
* Le système des n vecteurs fu1 ; u2 ; :::; un g s’appelle partie ou famille généra-
trice de E:
* On dit aussi que le système fu1 ; u2 ; :::; un g engendre E ou que E est
engendré par le système fu1 ; u2 ; :::; un g.
* On note E = hu1 ; u2 ; :::; un i ou E = vect (u1 ; u2 ; :::; un ) :
.
IV. II. 2. Exemple.
Le sous espace vectoriel R f0g de R2 est engendré par les vecteurs u1 =
(1; 0) et u2 = ( 1; 0) : En e¤et :
8 (x; 0) 2 R f0g; 9 ; 2 R= (x; 0) = (1; 0) + ( 1; 0)
Il su¢ t de prendre = x et = 0

6
.
IV. III. Familles libres.
IV. III. 1. Dé…nition.
Soient E un espace vectoriel et u1 ; u2 ; :::; un des vecteurs de E. On dit que
le système des n vecteurs fu1 ; u2 ; :::; un g
est un système libre de E ou les vecteurs u1 ; u2 ; :::; un sont linéairement
indépendants
P si :
i ui = 0E () 1 = 2 = ::: = n = 0
1 i n
Un système fu1 ; u2 ; :::; un gqui n’est pas libre est dit lié. On dit aussi que
les vecteurs u1 ; u2 ; :::; un ne sont pas
linéairement indépendants.
.
Remarque.
Soient E un espace vectoriel et (ui )i2I une famille quelconque de vecteurs
de E. On dit que la famille (ui )i2I est libre, si toute sous-famille …nie extraite
est libre.
.
IV. III. 2. Exemples.
Les vecteurs u1 = (1; 0; 1), u2 ( 1; 1; 1) et u3 = (0; 1; 0) de R3 sont linéaire-
ment indépendants.
Les vecteurs u1 = (1; 0; 1), u2 ( 1; 1; 1) et u3 = (0; 1; 2) de R3 ne sont pas
linéairement indépendants.
.
IV. III. 3. Propriétés.
1) Le vecteur 0E n’appartient à aucun système libre de E:
2) Soit u un vecteur non nul de E, le système fug est libre.
3) Tout système de vecteurs extrait d’un système libre est libre.
4) Tout système de vecteurs contenant un système lié est lié.
.
IV. III. 4. Dé…nition
L’ordre d’un système est le nombre de vecteurs du système.
Le rang d’un système est égal au plus grand nombre de vecteurs linéairement
indépendants que l’on peut extraire de
ce système.
.
IV. III. 5. Exemple.
Le système S1 = f( 1; 0) ; (1; 1) ; (1; 2)g est d’ordre 3 et de rang 2.
.
IV. III. 6. Propriété.
Un système de vecteurs est libre si, et seulement si son rang est égal à son
ordre.
.
IV. IV. Bases.
IV. IV. 1. Dé…nition.

7
Une base d’un espace vectoriel E est un sytème qui est à la fois libre et
générateur de E:
.
IV. IV. 2. Exemples.
1) Le système f(1; 0) ; (0; 1)g est une base de R2 :
2) Le système f(1; 0) ; (0; 1) ; (1; 1)g n’est pas une base de R2 :
3) Le système f(1; 0; 0) ; (0; 1; 0) ; (0; 0; 1)g est une base de R3 :
.
IV. IV. 3. Théorème.
Un système de vecteurs (ui )i2I est une base de E si, et seulement si tout
vecteur de E s’écrit de manière
unique comme combinaison linéaire des vecteurs (ui )i2I :
.
IV. V. Théorème de l’échange.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel.
Soient B = (e1 ; : : : ; ep ), une famille libre d’éléments de E et B0 = (e01 ; : : : ; e0q ),
une famille génératrice de E:
Alors, p q.
De plus, on peut échanger p des vecteurs de la famille B0 avec les p vecteurs
de la famille B pour obtenir une nouvelle
famille génératrice de E:
Preuve.
Le vecteur
P e1 est combinaison linéaire des vecteurs de B 0 , donc :
0
e1 = i;1 ei
1 i q
Les i;1 ne sont pas tous nuls car e1 est non nul. Quitte à permuter les
vecteurs de B 0 , on peut supposer que 1;1 est
non nul. Alors P: i;1 0
e01 = e1;1
1
e
1;1 i
1 i q
et par suite E = V ect(e01 ; : : : ; e0q ) = V ect(e1 ; e02 ; : : : ; e0q ):
On suppose qu’on a formé une nouvelle famille Bk0 génératrice de E en
remplaçant les k premiers vecteurs de la famille
B 0 par e1 ; : : : ; ek , avec k p 1. Alors :
ek+1 2 V Pect(e1 ; : : : ; ek ; e0k+1
P; : : : ; e0q ) et 9( i;k+1 )1 i q Kq tel que :
0
ek+1 = i;k+1 ei + i;k+1 ei
1 i k k+1 i q
Les i;k+1 ne sont pas tous nuls car ek+1 est non nul. Quitte à permuter les
vecteurs de B 0 , on peut supposer que k+1;k+1
est non nul. Alors : P P
e1
e0k+1 = k+1;k+1 i;1
k+1;k+1
ei _ i;1
e0
k+1;k+1 i
1 i k k+1 i q
et par suite E = V ect(e1 ; : : : ; ek ; e0k+1 ; : : : ; e0q ) = V ect(e1 ; : : : ; ek ; ek+1 ; : : : ; e0q ):
Il reste à montrer que p q:
On suppose que q < p, alors pour k = q 1, dans la construction précédente,
on obtient que :

8
e0q 2 V ect(e1 ; : : : ; eq ) ainsi Bq0 = (e1 ; : : : ; eq ) est génératrice de E. On aurait
alors :
eq+1 2 V ect(e1 ; : : : ; eq ), et la famille B serait liée.
Donc p q, et on a obtenu une nouvelle famille génératrice de E en ayant
échangé p vecteurs de la famille B 0 par ceux
de la famille B.
.
IV. VI. Espace vectoriel de dimension …ni.
IV. VI. 1. Dé…niton.
Soit (E; +; :) un K-espace vectoriel.
On dit que E est de dimension …nie sur K si et seulement si E admet une
famille génératrice …nie.
.
IV. VI. 2. Théorème d’existence d’une base en dimension …nie.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel de dimension …nie.
Alors E admet une base comportant un nombre …ni de vecteurs.
Preuve.
Soit G = (e1 ; : : : ; ep ) une famille génératrice de E.
On suppose E non réduit à 0, donc il existe au moins un vecteur non nul.
L’ensemble des cardinaux des sous-familles
libres de G est non vide et majoré par p, donc il admet un plus grand élément
n p:
Soit une sous-famille libre B à n de G. On peut supposer que c’est (e1 ; : : : ; en ).
Soit un entier k, tel que n < k p, la famille (e1 ; : : : ; en ; ek ) n’est pas libre,
donc 9( 1 ; : : : ; n ; k ) Kn+1 , non tous nuls tel
que : 1 :e1 + : : : + n :en + k :ek = 0.
puisque la famille ne peut pas être libre car comportant trop de vecteurs.
Le scalaire k ne peut être nul, sinon tous les coe¢ cients seraient nuls car
la famille BPest libre. Donc :
ek = i
k
e i
1 i n
Ainsi, E = vect(G) = vect(B)
Conclusion : B est une base de E.
Soient B et B 0 de E. Puisque B est libre et B0 est génératrice de E, on a :
n n0 et puisque B 0 est libre et B est
génératrice de E, on a : n0 n. D’où n = n0 :
.
IV. VI. 3. Dé…nition.
Soit (E; +; :) un K-espace vectoriel.
Si E admet une base comportant un nombre …ni n de vecteurs, on appelle
dimension de E le nombre de
vecteurs de cette base qui est donc le même pour toutes les bases de E. On
note dimE = n:
.
IV. VI. 4. Exemple.
L’espace vectoriel Rn est de dimension n.

9
.
IV. VI. 5. Propriétés.
Si E est un espace vectoriel réel de dimension n, alors :
1) Toutes les bases de E ont le même ordre égal à n:
2) L’ordre de tout système générateur de E est supérieur à n .
3) L’ordre de tout système libre de E est inférieur à n.
4) Si l’ordre d’un système libre ou générateur de E est égal à n, alors ce
système est une base de E.
5) Si F est un sous espace vectoriel d’un espace vectoriel de dmension fni n,
alors F est un espace vectoriel réel de
dimension …ni m, avec m n . Si m = n, alors F = E.
6) Si E1 et E2 sont deux sous espaces vectoriels d’un espace vectoriel E de
dimension …ni, alors :
dim (E1 + E2 ) = dim (E1 ) + dim (E2 ) dim (E1 \ E2 )
.
IV. VI. 6. Théorème.
Soit E un espace vectoriel réel de dimension …ni. Si E1 et E2 sont deux sous
espaces vectoriels supplémentaires de E,
alors : dim (E) = dim (E1 ) + dim (E2 ).
Preuve.
Soient B1 et B2 deux bases respectives de E1 et E2 , alors B = B1 [ B2 est
une base de E.
.
IV. VI. 7. Théorème.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel de dimension …nie n et (xi )1 i p une
famille de vecteurs de E:
i) Si la famille (xi )1 i p est génératrice de E, alors, p n.
ii) Si la famille (xi )1 i p est libre, alors, p n.
iii) La famille (xi )1 i p est une base de E,alors, p = n:
.
Preuve.
Soit B une base de E.
i) Le théorème de l’échange montre que si (xi )1 i p est génératrice de E,
alors, p n, puisque B est libre.
ii) De même, si la famille (xi )1 i p est libre, alors, p n, puisque B est
génératrice de E.
iii) Ainsi :
La famille (xi )1 i p est une base de E ) (xi )1 i p donc libre et p n.
La famille (xi )1 i p est une base de E ) (xi )1 i p donc génératrice et
p n.
D’où p = n:
.
IV. VI. 8. Corollaire.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel de dimension …nie n et (xi )1 i p une
famille de vecteurs de E:

10
i) Si la famille (xi )1 i p est génératrice de E et p = n, alors (xi )1 i p est
une base de E:
ii) Si la famille (xi )1 i p est libre et p = n; alors (xi )1 i p est une base de
E:
.
Preuve.
i) Si la famille (xi )1 i p libre et p = n, alors on peut obtenir à partir de la
famille génératrice B de E, une nouvelle famille
génératrice de E en remplaçant p vecteurs de B par ceux de (xi )1 i p . Mais
comme p = n, cela signi…e les remplacer
tous, autrement dit la nouvelle famille obtenue, soit la famille (xi )1 i p est
génératrice de E. Mais comme elle est libre,
c’est une base de E.
ii) Si la famille (xi )1 i p est génératrice de E, alors elle ne peut être liée,
sinon l’un des vecteurs, par exemple xn serait
combinaison linéaire des vecteurs x1 ; : : : ; xn 1 et la famille (x1 ; : : : ; xn 1 )
serait génératrice de E ce qui est impossible car
n 1 < n: La famille (xi )1 i p est donc libre, et étant de plus génératrice
de E, c’est une base de E.
.
IV. VI. 9. Théorème de la base incomplète.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel de dimension …nie n et B = (e1 ; : : : ; en )
une base de E.
Si (x1 ; : : : ; xp ) est une famille libre de vecteurs de E, alors, elle peut être
complétée, à l’aide de vecteurs de B, en une
nouvelle base de E.
Preuve.
Puisque (e1 ; : : : ; en ) est une base de E, c’est une famille génératrice de E.
D’après le théorème IV. VI. 7, p n, et d’après le théorème d’échange, il
est possible d’échanger p vecteurs de B
avec les p vecteurs x1 ; : : : ; xp ; pour former une nouvelle famille génératrice
de E.
Mais puisque cette famille génératrice comporte n vecteurs, c’est une base
de E.
.
IV. VI. 10. Théorème.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel de dimension …nie.
Tout sous-espace vectoriel de E est de dimension …nie, inférieure à celle de
E.
Preuve.
Si F = f0g, alors, F est de dimension …nie égale à 0.
Si F 6= f0g, on considère M = fr 2 N= il existe une famille libre de vecteurs de F de cardinal rg :
Le sous ensemble M
de N est non vide et majoré par n; donc il admet un maximum p:
Soit B0 = (e1 ; : : : ; ep ) une famille libre d’éléments de F . Alors B0 est une
base de F .

11
En e¤et :
V ect(B0) F , puisque B0 est constituée d’éléments de F , lui-même stable
par combinaison linéaire.
Soit x 2 F , la famille (e1 ; : : : ; ep ; x) est liée. Donc, 9( 1 ; : : : ; p ; p+1 ) 2
Kp+1 , ( 1 ; : : : ; p ; p+1 ) 6= (0; : : : ; 0)/
1 e1 + : : : + p ep + p+1 x = 0,
Le coe¢ cient p+1 n’est pas nul, sinon tous les coe¢ cients seraient nuls, du
fait que B0 est libre.
On en déduit que : x 2 V ect(B0), et F V ect(B0).
Finalement, B0 est génératrice de F et par suite est une base de F , qui est
donc de dimension p; p dim(E).
.
IV. VI. 11. Théorème.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel et (xi )1 i p une famille …nie de vecteurs
de E.
Alors le rang de la famille (xi )1 i p est égal à la dimension du sous-espace
vectoriel de E engendré par cette famille.
Preuve.
Le rang de la famille (xi )1 i p est le nombre d’éléments de la plus grande
sous-famille libre extraite de (xi )1 i p .
On note k ce nombre et on suppose que (xi )1 i k est la famille libre.
Soit i tel que k + 1 i p, la famille (xi ; :::; xk ; xi ) est liée, donc
9( 1 ; : : : ; k ; k+1 ) 2 Kp+1 , ( 1 ; : : : ; k ; k+1 ) 6= (0; : : : ; 0)/
1 x1 + : : : + k xk + k+1 xi = 0
Le coe¢ cient p+1 n’est pas nul, sinon tous les coe¢ cients seraient nuls, du
fait que (xi )1 i k est libre.
On en déduit que : xi 2 V ect((xi )1 i k ), et V ect((xi )1 i k ) = V ect((xi )1 i p ).
Ainsi, la famille (xi )1 i k étant libre et génératrice de V ect((xi )1 i p ), donc
c’est une base de V ect((xi )1 i p ) et
dim(V ect((xi )1 i p ))= k = rg(V ect((xi )1 i p ) ).
.
IV. VI. 12. Théorème.
Soit (E; +; :) un K espace vectoriel.
Soient F et G des sous-espaces vectoriels de dimension …nie de E.
Alors, : (F = G) () (F G et dim(F ) = dim(G)):
Si E est de dimension …nie, pour tout sous-espace vectoriel F de E, on a :
(E = F ) () (dim(F ) = dim(E)).
.
Preuve.
Si F = G, alors F G et dim(F ) = dim(G).
Réciproquement, si F G et dim(F ) = dim(G), soit B = (e1 ; : : : ; ep ), une
base de F . Alors F = V ect(e1 ; : : : ; ep ).
Mais B est aussi une famille d’éléments de G, libre, et comportant p =
dim(G), éléments. Donc c’est une base de G et
G = V ect(e1 ; : : : ; ep ) = F .

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