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CPGE ERA MARRAKECH Problème de Mathématiques

Problème : Anneau de Gauss

On considère l’ensemble Z[i] = {a + ib / (a, b) ∈ Z2 }.

¬ L’anneau de Gauss.
(a) Montrer que Z[i] est un sous anneau de (C, +, ×).
(b) Justifier que l’anneau Z[i] est commutatif et intègre.

­ Éléments inversibles de l’anneau de Gauss.


Pour tout z ∈ Z[i], |z| désigne le module de z.

(a) Démontrer que z est inversible dans Z[i] si et seulement si |z| = 1

(b) En déduire que U (Z[i]) = {−1, −i, i, 1}.

® Montrer que les idéaux principaux (1 + i)Z[i] et (−1 + i)Z[i] de Z[i] sont égaux.

¯ On considère l’ensemble Q(i) = {a + ib / (a, b) ∈ Q2 }.

(a) Montrer que Q(i) est un sous corps de C.

(b) Montrer que Q(i) est le plus petit sous corps de C contenant Z[i].

° Morphismes de l’anneau de Gauss.


Dans cette question on se propose de déterminer les morphismes de l’anneau Z[i].
On considère f : Z[i] → Z[i] un morphisme d’anneaux.

(a) Montrer que pour tout k ∈ Z, f (k) = k.

(b) Déterminer les valeurs possibles de f (i).

(c) En déduire que (∀z ∈ Z[i], f (z) = z) ou (∀z ∈ Z[i], f (z) = z). (z désigne le conjuguée de z).

± Idéaux de l’anneau de Gauss.


Dans cette question on se propose de montrer que l’anneau Z[i] est principal.
C’est à dire tout idéal I de Z[i] est de la forme ωZ[i] = {ω × z, z ∈ Z[i]} où ω ∈ Z[i].

(a) Soit x ∈ R, montrer qu’il existe n ∈ Z tel que |x − n| ≤ 12 .


(On pourra utiliser la partie entière de x).

(b) Soit z ∈ C, montrer qu’il existe u ∈ Z[i] tel que |z − u| < 1.

(c) Soit a ∈ Z[i] et b ∈ Z[i] non nul, montrer qu’il existe q, r ∈ Z[i] tel que a = bq + r et |r| < |b|.
(c’est la division euclidienne de a par b dans l’anneau Z[i]).

(d) Soit I un idéal non nul de Z[i].

(i) On considère A = {|z|2 , z ∈ I \ {0}}, montrer que A admet un plus petit élément n ∈ N∗ .
(ii) Soit ω ∈ Z[i] tel que |ω|2 = n, montrer que I = ωZ[i].

*****Fin de l’énoncé****

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École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

On considère l’ensemble Z[i] = {a + ib / (a, b) ∈ Z2 }.

¬ (a) Montrons que Z[i] est un sous anneau de (C, +, ×).


0 0 0


 z − z = (a − a ) + i(b − b ) ∈ Z[i]
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Soient z, z ∈ Z[i] alors il existe a, a , b, b ∈ Z tels que z = a+ib et z = a +ib , on a z × z = (aa − bb ) + i(ab + a b) ∈ Z[i]

1 ∈ Z[i]

donc Z[i] est un sous anneau de (C, +, ×).

(b) Comme l’anneau (C, +, ×) est commutatif et intègre alors Z[i] l’est.

­ Soit z ∈ Z[i].

(a) Montrons que z est inversible dans Z[i] si et seulement si |z| = 1


0 0 0 0 0
⇒ si z est inversible dans Z[i] alors il existe z ∈ Z[i] tel que zz = 1 d’où |z|2 |z |2 = 1, puisque |z|2 , |z |2 ∈ N alors |z|2 = |z |2 = 1,
par suite |z| = 1
⇐ si |z| = 1 alors zz = 1, puisque z ∈ Z[i] alors z est inversible et z −1 = z.

(b) Déduisons que U (Z[i]) = {−1, −i, i, 1}.


Soit z = a + ib ∈ Z[i] avec (a, b) ∈ Z2 .
D’après (a) on a

z est inversible dans Z[i] ⇐⇒ |z|2 = 1


⇐⇒ a2 + b2 = 1
⇐⇒ (a, b) ∈ {(−1, 0), (0, −1), (0, 1), (1, 0)}
car a, b ∈ Z
⇐⇒ z ∈ {−1, , −i, i, 1}

on en déduit que U (Z[i]) = {−1, −i, i, 1}.

® Les idéaux principaux (1 + i)Z[i] et (−1 + i)Z[i] de Z[i] sont égaux car (1 + i) = i((−1 + i) et i est inversible dans Z[i].

¯ On considère l’ensemble Q(i) = {a + ib / (a, b) ∈ Q2 }.


0 0 0 0 0 0
(a) Soient z, z ∈ Q(i) alors il existe a, a , b, b ∈ Q tels que z = a + ib et z = a + ib ,
 0 0 0

 z − z = (a − a ) + i(b − b ) ∈ Q(i)
z × z 0 = (aa0 − bb0 ) + i(ab0 + a0 b) ∈ Q(i)

On a −b donc Q(i) est un sous corps de C.

 si z 6= 0, z −1 = |z|z 2 = ( a2 +b
a
2 ) + i( a2 +b2 ) ∈ Q(i)

1 ∈ Q(i)

(b) Montrons que Q(i) est le plus petit sous corps de C contenant Z[i].
Soit L un sous corps de C tel que Z[i] ⊂ L, montrons que Q(i) ⊂ L.
On a Z ⊂ Z[i], donc Z ⊂ L, d’où pour tout (n, m) ∈ Z × N∗ , on a (n, m) ∈ L × L \ {0} d’où m n 1
=n× m = n × m−1 ∈ L, car L
est un corps.
ainsi Q ⊂ L, comme i ∈ Z[i], alors i ∈ L, par suite pour tout (a, b) ∈ Q2 , a + ib ∈ L car L est un corps.
finalement, il vient que Q(i) ⊂ L.

° On considère f : Z[i] → Z[i] un morphisme d’anneaux.

(a) Montrons que pour tout k ∈ Z, f (k) = k.


• Montrons d’abord par récurrence sur k ∈ N, f (k) = k.
Comme f est un morphisme d’anneaux, alors f (0) = 0 et f (1) = 1, soit k ∈ N, supposons que f (k) = k et montrons que
f (k + 1) = k + 1. on a f (k + 1) = f (k) + f (1) = k + 1
• Si k ∈ Z alors −k ∈ N, donc f (−k) = −k
on a f (k + (−k)) = f (0) = 0, donc f (k) + f (−k) = 0, ainsi f (k) = −f (−k) = −(−k) = k.
(b) On a (f (i))2 = f (i2 ) = f (−1) = −1, donc f (i) est solution de l’équation Z 2 = −1,
par suite f (i) = i ou f (−i) = −i

(c) Soit z ∈ Z[i] il existe (a, b) ∈ Z2 tel que z = a + ib.


• Si f (i) = i alors f (z) = f (a + ib) = f (a) + f (ib) = f (a) + f (i)f (b) = a + ib = z.
• Si f (i) = −i alors f (z) = f (a + ib) = f (a) + f (ib) = f (a) + f (i)f (b) = a − ib = z.

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École royale de l’air de Marrakech Corrigé du problème

± (a) Soit x ∈ R, montrons qu’il existe n ∈ Z tel que |x − n| ≤ 12 .


On sait que [x] ≤ x < [x] + 1, alors on a deux cas possible [x] ≤ x ≤ [x] + 12 ou [x] + 21 < x < [x] + 1.
• Si [x] ≤ x ≤ [x] + 21 , on prend n = [x], donc 0 ≤ x − n ≤ 12 par suite |x − n| ≤ 12 .
• Si [x] + 21 < x < [x] + 1, on prend n = [x] + 1, donc − 12 < x − n < 0 par suite |x − n| = n − x ≤ 21 .

(b) Soit z ∈ C, montrons qu’il existe u ∈ Z[i] tel que |z − u| < 1.


1
On a z = x + iy avec (x, y) ∈ R2 , d’après (a) il existe n, m ∈ Z tels que |x − n| ≤ 2 et |y − m| ≤ 12 . On pose u = n + im ∈ Z[i]
donc |z − u|2 = (x − n)2 + (y − m)2 ≤ 12 < 1 d’où |z − u| < 1.

(c) Soit a ∈ Z[i] et b ∈ Z[i] non nul, montrons qu’il existe q, r ∈ Z[i] tel que a = bq + r et |r| < |b|.
On applique la question (b) à z = ab ∈ C alors il existe q ∈ Z[i] tel que | ab − q| < 1, donc |a − bq| < |b|.
On pose r = a − bq ∈ Z[i] car a, b, q ∈ Z[i] et cette dernière est un anneau, par conséquent a = bq + r et |r| < |b|.

(d) Soit I un idéal non nul de Z[i].

(i) On considère A = {|z|2 , z ∈ I \ {0}}.


Remarquons que pour tout z ∈ Z[i], |z|2 ∈ N, donc A est partie de N∗ non vide (car I 6= {0}).
par suite A admet un plus petit élément n ∈ N∗ .

(ii) Soit ω ∈ Z[i] tel que |ω|2 = n, montrons que I = ωZ[i].


• Comme ω ∈ Z[i] alors ωZ[i] ⊂ I.
• Soit z ∈ I, comme ω 6= 0 d’après la question (c) il existe q, r ∈ Z[i] tels que z = qω + r et |r| < |ω|.
Si r 6= 0 On a r = z − qω ∈ I car z, ω ∈ I et ce dernier est un idéal de Z[i], donc r ∈ I \ {0} par suite |r|2 ∈ A d’où |ω|2 = n ≤ |r|2
et donc |ω| ≤ |r| absurde, ainsi r = 0 et z = ωq ∈ ωZ[i], d’où I ⊂ Z[i].
finalement on obtient I = Z[i].

*****Fin****

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