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Problèmes de Mathématiques

Anneaux Z[w]. Anneaux intègres et factoriels


Énoncé

Anneaux Z[w]. Anneaux intègres et factoriels


Première partie : les anneaux Z[ω]
Dans cette partie, α est un entier relatif qui n’est le carré d’aucun élément de Z.

– Si α > 0, on pose ω = α (c’est un réel strictement positif et irrationnel.)

– Si α < 0, on pose ω = i −α (c’est un nombre complexe non réel, d’argument π2 .)
On a donc ω 2 = α. = {a + bi, (a, b) ∈ Q2 }.
 Si α = −1, Q[i]

√ √
On pose Q[ω] = {a + bω, (a, b) ∈ Q2 }. Ainsi Si α = 2, Q[ 2] = {a + b 2, (a, b) ∈ Q2 }.
 √ √
Si α = −2, Q[i 2] = {a + ib 2, (a, b) ∈ Q2 }.
1. (a) Soit z = a + bω dans Q[ω] avec (a, b) ∈ Q2 .
Montrer que l’écriture de z sous cette forme est unique.
On pose alors N (z) = (a + bω)(a − bω) = a2 − αb2 , qui est élément de Q.
Montrer que N (z) = 0 ⇔ z = 0. [ S ]

(b) Montrer que Q[ω] est muni d’une structure de corps. [ S ]

2. (a) Soit z = a + bω dans Q[ω] avec (a, b) ∈ Q2 . On pose z ? = a − bω.


Montrer que z 7→ z ? est un automorphisme du corps Q[ω]. [ S ]

(b) Soient z, z 0 dans Q[ω]. Montrer que N (zz 0 ) = N (z)N (z 0 ). [ S ]

3. On pose Z[ω] = {a + bω, (a, b) ∈ Z2 }. L’ensemble Z[ω] est donc une partie de Q[ω].
 ?
z = a − bω ∈ Z[ω]
Pour tout z = a + bω de Z[ω], avec (a, b) ∈ Z2 , on a donc
N (z) = zz ? = a2 − αb2 ∈ Z
(a) Montrer que Z[ω] est un anneau intègre. [ S ]

(b) Montrer que z est inversible dans Z[ω] si et seulement si N (z) = ε avec ε = ±1.
Montrer qu’alors l’inverse de z dans Z[ω] est z −1 = εz ? . [ S ]

4. Montrer que les éléments inversibles de l’anneau Z[i] sont 1, i, −1 et i.



Quels sont ceux de Z[i m] si m ≥ 2 (m entier non carré bien sûr) ? [ S ]

5. Dans cette question, on cherche les éléments inversibles de l’anneau Z[ 2].

(a) Soit ε dans {−1, 1} et m dans Z. On pose z = ε(1 + 2)m .
√ √
Montrer que z est un élément inversible de Z[ 2], et que z −1 = ε(−1 + 2)m . [ S ]
√ √
(b) Réciproquement, Soit z = a + b 2 un élément inversible de Z[ 2].
Dans un premier temps, on suppose a ∈ N∗ et b ∈ N.
i. Vérifier que si b = 0, alors z = 1. [ S ]

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Anneaux Z[w]. Anneaux intègres et factoriels
Énoncé

ii. Si b > 0, montrer qu’on a les inégalités 0 < b ≤ a < 2b. [ S ]


√ √
iii. Toujours si b > 0, on définit z1 = a1 + b1 2 par z1 = ( 2 − 1)z.

Montrer que z1 est inversible dans Z[ 2] et que 0 < a1 ≤ a et 0 ≤ b1 < b. [ S ]

iv. En déduire qu’il existe un entier naturel n tel que z = (1 + 2)n .

(On pourra imaginer de construire z2 = ( 2 − 1)z1 si b1 > 0, etc.) [ S ]
√ √ m

ε = ±1
(c) Montrer z est inversible dans Z[ 2] ⇔ z = ε(1 + 2) , avec [S]
m∈Z

Dans toute la suite de ce problème :


– A est un anneau intègre (donc commutatif). Ses lois sont notées (a, b) 7→ a + b et (a, b) 7→ ab.
On note 0 le neutre additif et 1 le neutre multiplicatif de A.
– On note A0 le groupe multiplicatif des éléments de A qui sont inversibles pour le produit.
Les éléments de A0 seront appelés unités de A. L’inverse d’une unité a sera noté a−1 .

Deuxième partie : divisibilité dans un anneau intègre


Soient a, b deux éléments quelconques de l’anneau A.
On dit que a divise b, et on note a | b, s’il existe q dans A tel que b = aq.
Une telle relation est bien sûr réflexive et transitive.
Quand a divise b, on dit aussi que b est un multiple de a, ou que a est un diviseur de b.
On note D(a) l’ensemble des diviseurs de a, et aA = {ax, x ∈ A} l’ensemble de ses multiples.
Pour tous a, b de A, on a : a | b ⇔ b ∈ aA ⇔ a ∈ D(b) ⇔ D(a) ⊂ D(b) ⇔ bA ⊂ aA.

1. Soient a, b deux éléments de A. On suppose que a est non nul et qu’il divise b.
Montrer qu’il existe un unique élément q de A tel que b = aq.
On peut donc parler de l’unicité du quotient exact de b par a. [ S ]
2. Identifier les ensembles 0A, 1A, D(0) et D(1). [ S ]
3. On dit que deux éléments a, b de A sont associés si : ∃u ∈ A0 , b = au.
Montrer qu’on définit ainsi une relation d’équivalence sur A.
a = {ax, x ∈ A0 } la classe de a, donc l’ensemble des associés de a. [ S ]
On notera e
1 = A0 .
0 = {0} et e
Bien entendu, on a les égalités e
Par exemple, si A = Z, on a A0 = {−1, 1} et e a = {−a, a} pour tout a.
4. Pour tous a, b de A, montrer l’équivalence : (a | b et b | a) ⇔ b ∈ e
a.
Ainsi on a : (a | b et b | a) ⇔ D(a) = D(b) ⇔ aA = bA ⇔ b ∈ e a. [ S ]
5. Pour tout a de A, montrer que A0 ∪ e
a est inclus dans D(a).
Ainsi tout élément de A est divisible par ses associés et par les unités de A. [ S ]
6. On reprend les notations de la partie I, et on se place dans l’anneau Z[ω].

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Anneaux Z[w]. Anneaux intègres et factoriels
Énoncé

(a) Soient z, z 0 deux éléments de Z[ω]. On suppose que z 0 divise z dans Z[ω].
Montrer qu’alors l’entier N (z 0 ) divise l’entier N (z) dans Z.
Prouver que si de plus |N (z 0 )| = |N (z)| alors z et z 0 sont associés. [ S ]
(b) Trouver les 16 diviseurs de 4 + 7i dans Z[i]. [ S ]

Troisième partie : pgcd, ppcm dans un anneau intègre


Soient a et b deux éléments de l’anneau intègre A.
– On dit que a et b ont un pgcd s’il existe d dans A tel que D(a) ∩ D(b) = D(d).
Cela équivaut à dire qu’il existe un élément d tel que : (x | a et x | b) ⇔ x | d.
D’après II.3, on a alors D(a) ∩ D(b) = D(d0 ) ⇔ d0 ∈ d. e
On dira alors que chaque d0 de de est un pgcd de a et b, et on pourra noter pgcd(a, b) = d0 .
Il est clair qu’un pgcd de a et b est en particulier un diviseur commun de a et b.
– On dit que a et b de A sont étrangers si D(a) ∩ D(b) = A0 .
Cela signifie que les seuls diviseurs communs de a et b sont les unités de A.
Puisque A0 = e 1, cela équivaut à dire que 1 est un pgcd de a et b.
– On dit que a et b ont un ppcm s’il existe m dans A tel que aA ∩ bA = mA.
Cela équivaut à dire qu’il existe un élément m tel que : (a | x et b | x) ⇔ m | x.
D’après II.3, on a alors aA ∩ bA = m0 A ⇔ m0 ∈ m. e
0
On dira alors que chaque m de m e est un ppcm de a et b, et on pourra noter ppcm(a, b) = m0 .
Il est clair que si ppcm(a, b) = m, alors a | m, b | m et m | ab.
– On notera que dans le cas général, deux éléments a, b de l’anneau intègre A peuvent fort bien
ne pas posséder de pgcd et/ou ne pas posséder de ppcm. Quand on écrira pgcd(a, b) = d, par
exemple, cela signifiera donc “a et b possèdent un pgcd, et d est l’un d’eux”.
On a bien sûr les égalités pgcd(a, b) = pgcd(b, a) et ppcm(a, b) = ppcm(b, a).

1. (a) Vérifier que pour tout a de A, on a pgcd(a, 0) = a et ppcm(a, 0) = 0. [ S ]


pgcd(a, b) = 0 ⇔ a = b = 0

(b) Plus généralement, montrer que [S]
ppcm(a, b) = 0 ⇔ (a = 0 ou b = 0)
(c) Montrer les équivalences : pgcd(a, b) = a ⇔ ppcm(a, b) = b ⇔ a | b. [ S ]
2. Soient a et b deux éléments non nuls de A, possédant un ppcm m.
En particulier m est non nul et il existe un élément d de A tel que ab = md.
Montrer alors que l’élément d est un pgcd de a et b. [ S ]
3. Soient a, b deux éléments non nuls de A. On considère les propriétés :
P1 : pgcd(a, b) = 1 P2 : ∀x ∈ A, a | bx ⇒ a | x
P3 : ppcm(a, b) = ab P4 : ∃(u, v) ∈ A2 , au + bv = 1
Montrer les résultats suivants :

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(a) La propriété P4 implique la propriété P3 . [ S ]


(b) La propriété P3 implique la propriété P2 . [ S ]
(c) La propriété P2 implique la propriété P3 . [ S ]
(d) La propriété P3 implique la propriété P1 . [ S ]
En conclusion : P4 ⇒ P3 , P3 ⇔ P2 et P2 ⇒ P1 .
– On exprime P4 en disant que a et b satisfont à une identité de Bezout.
– On exprime P2 en disant que a et b satisfont à la propriété de Gauss.
– L’équivalence P2 ⇔ P3 montre que P2 est symétrique par rapport à a et b.

Quatrième partie : éléments irréductibles ou premiers


Soit p un élément non nul et non inversible de l’anneau intègre A.
– On dit que p est irréductible si D(p) se réduit à A0 ∪ pe.
Autrement dit, p est irréductible si ses seuls diviseurs sont ses associés et les unités de A.
– Un élément p non inversible de A est dit premier si : ∀(a, b) ∈ A2 , p | ab ⇒ (p | a ou p | b).
NB : 0 et les unités de A ne sont pas considérés comme irréductibles ou premiers.
Il est clair que dans l’anneau Z, un élément p est irréductible si et seulement si il est premier,
et plus précisément si et seulement si l’entier |p| est premier (au sens usuel) dans N.
Il est immédiat que si p est irréductible (resp. premier) et si p0 est associé à p, alors p0 est
irréductible (resp. premier). Autrement dit les notions d’élément irréductible ou premier sont
invariantes par association (c’est-à-dire par produit par un élément inversible.)
1. Montrer que si p est premier dans A, alors p est irréductible. [ S ]
2. On va montrer que la réciproque de la propriété précédente est fausse.

Pour cela on se place dans l’anneau Z[i 5].

(a) Montrer que 2 est irréductible dans Z[i 5] (utiliser II-5-a) [ S ]

(b) Montrer que 2 n’est pas premier dans l’anneau Z[i 5].
√ √
Pour cela on observera que 2 ne divise ni 1 − i 5 ni 1 + i 5. [ S ]
3. On se place dans l’anneau Z[ω], au sens de la partie I. Soit z un élément de cet anneau.
(a) On suppose que l’entier N (z) est premier dans l’anneau Z.
(Cela signifie donc que |N (z)| est un entier naturel premier au sens usuel.)
Montrer que z est un élément irréductible de Z[ω]. [ S ]
(b) En utilisant la question IV-2, montrer que la réciproque est fausse. [ S ]
4. (a) On se place à nouveau dans Z[ω]. Soit z un élément non nul et non inversible.
Montrer que z s’écrit au moins d’une façon comme un produit d’éléments irréductibles.
Indication : raisonner par récurrence sur la valeur de |N (z)|. [ S ]

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(b) On se place plus particulièrement dans Z[i], et on considère z = 19 + 61i.


On remarque que N (z) = 192 + 612 = 4082 = 2 · 13 · 157.
Trouver une factorisation de z en produit d’éléments irréductibles. [ S ]
5. Soient a, p, p0 deux éléments de A. On suppose que p et p0 sont irréductibles.
(a) Montrer que si p ne divise pas a, alors p et a sont étrangers. [ S ]
(b) Montrer que si p et p0 ne sont pas associés, alors ils sont étrangers. [ S ]
Cinquième partie : anneaux factoriels
Soit A un anneau intègre. On dit que A est factoriel si tout élément non nul et non inversible
s’écrit de manière essentiellement unique comme un un produit d’éléments irréductibles.
Cette unicité essentielle doit être comprise à l’ordre près et à l’association près des facteurs.
De façon plus précise, soit z un élément non nul et non inversible de A.
z = p1 p2 · · · pn

Supposons avec n ≥ 1, m ≥ 1, les pk et les qk étant irréductibles.
z = q1 q 2 · · · qm
Alors m = n, et il existe une permutation σ de {1, . . . , n} telle que : ∀k ∈ {1, . . . , n}, qk ∈ pek .
Il est clair que l’anneau Z est factoriel. On sait que dans Z on a ze = {z, −z} pour tout z.
Dans Z, l’entier z = 30 peut par exemple s’écrire : z = 2 · 3 · 5 = (−5) · (−3) · 2.
1. Soit A un anneau factoriel, et p un élément irréductible de A.
Montrer que p est premier dans A (c’est donc une réciproque de la question IV-1.)
Ainsi, dans un anneau factoriel : “z est irréductible” équivaut à “z est premier”.

Remarque : la question IV-2 montre que l’anneau Z[i 5] n’est pas factoriel. [ S ]
2. On reprend ici les notations de la question III-3.
Montrer que dans un anneau factoriel A, la propriété P1 implique la propriété P2 .

pgcd(a, b) = 1
Le th. de Gauss ⇒ a | c est donc vrai dans un anneau factoriel. [ S ]
a | bc
Soit A un anneau factoriel.
Dans toute décomposition en facteurs irréductibles, on peut grouper les facteurs associés.
Tout élément a 6= 0 et non inversible de A s’écrit alors a = upk11 pk22 · · · pknn où :
– L’élément u est inversible.
– Les éléments p1 , p2 , . . . , pn sont irréductibles et deux à deux non associés.
– Les entiers k1 , k2 , . . . , kn sont strictement positifs.
Une telle écriture est là encore essentiellement unique.
Si on accepte que les exposants soient seulement positifs ou nuls, on peut utiliser cette écriture
pour tout élément inversible de A, ou pour “synchroniser” (c’est-à-dire utiliser les mêmes pk )
les décompositions de deux éléments a et b de A. On va voir que dans un anneau factoriel,
deux éléments quelconques ont toujours un pgcd et un ppcm. Compte tenu du résultat de la
question III-1-a, on peut se limiter au cas où ces deux éléments sont non nuls.

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Énoncé

3. Soient a, b deux éléments non nuls de l’anneau factoriel A.


Soient a = upα1 1 pα2 2 · · · pαnn et b = vpβ1 1 pβ2 2 · · · pβnn des factorisations de a et b.
(Rappel : u, v ∈ A0 , les pk sont irréductibles deux à deux non associés, et les αk , βk ∈ N.)
m = pγ11 pγ22 · · · pγnn
 
γk = max(αk , βk )
On pose δ1 δ 2 δn
où ∀k ∈ {1, . . . , n},
d = p1 p2 · · · pn δk = min(αk , βk )
(a) Montrer que a | b ⇔ ∀ k ∈ {1, . . . , n}, αk ≤ βk . [ S ]
(b) Montrer que ppcm(a, b) = m et que pgcd(a, b) = d.
Qu’en déduit-on concernant le produit pgcd(a, b)ppcm(a, b) ? [ S ]

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Corrigé

Corrigé du problème
Première partie : les anneaux Z[ω]

1. (a) Supposons z = a + bω = a0 + b0 ω, avec (a, b, a0 , b0 ) ∈ Q4 . Alors a − a0 = (b0 − b)ω.


a − a0
Nécessairement b0 = b sinon ω serait le rationnel 0 . On en déduit a0 = a.
b −b
Ce résultat donne en particulier l’équivalence a + bω = 0 ⇔ a = b = 0.
On a N (z) = 0 ⇔ (a − bω)(a + bω) = 0 ⇔ (a − bω = 0 ou a + bω = 0).
Cela équivaut donc à a = b = 0, c’est-à-dire à z = 0. [ Q ]
(b) Il suffit de montrer que Q[ω] est un sous-corps de C.
Tout d’abord le nombre 1 (le neutre multiplicatif de C) est élément de Q[ω].
Donnons-nous z = a + bω et z 0 = a0 + b0 ω, avec (a, b, a0 , b0 ) ∈ Q4 .
D’une part z − z 0 = (a − b) + ω(b − b0 ) est un élément de Q[ω].
0 0 0
D’autre part, zz 0 = (a + bω)(a0 + b0 ω) = aa
| + {zαbb} + (ab + ba0 ) ω est dans Q[ω].
| {z }
Q[ω] est donc un sous-anneau de C. ∈Q ∈Q

Enfin, supposons z 6= 0, c’est-à-dire (a, b) 6= (0, 0) ou encore N (z) 6= 0.


1
Posons z 0 = (a − bω) : c’est un élément de Q[ω] et on a zz 0 = 1.
N (z)
Ainsi tout élément non nul de Q[ω] est inversible dans Q[ω].
On en déduit que (Q[ω], +, ·) est muni d’une structure de corps. [ Q ]
2. (a) L’application z 7→ z ? est involutive donc bijective. Ensuite on a 1? = 1.
Soient z = a + bω et z 0 = a0 + b0 ω deux éléments de Q[ω], avec (a, b, a0 , b0 ) ∈ Q4 .
De façon évidente : (z + z 0 )? = (a + a0 ) − (b + b0 )ω = (a − bω) + (a0 − b0 ω) = z ? + z 0? .
On sait d’autre part que zz 0 = aa0 + αbb0 + (ab0 + ba0 )ω.
On en déduit (zz 0 )? = aa0 + αbb0 − (ab0 + ba0 )ω = (a − bω)(a0 − b0 ω) = z ? z 0? .
L’application z 7→ z ? est donc un automorphisme involutif du corps Q[ω].
Remarque : pour tout z de Q[ω], on a bien sûr N (z) = zz ? . [ Q ]
(b) Soient z = a + bω et z 0 = a0 + b0 ω deux éléments de Q[ω], avec (a, b, a0 , b0 ) ∈ Q4 .
On a N (zz 0 ) = zz 0 (zz 0 )? = zz 0 z ? z 0? = (zz ? )(z 0 z 0? ) = N (z)N (z 0 ). [ Q ]
3. (a) Avec les calculs vus en I-1-b, il est clair que Z[ω] est un sous-anneau de Q[ω].
En effet 1 ∈ Z[ω], et pour tous z, z 0 de Z[ω] on a z − z 0 ∈ Z[ω] et z 0 z = zz 0 ∈ Z[ω].
Si zz 0 = 0 dans Z[ω] alors z = 0 ou z 0 = 0 (considérer z, z 0 comme éléments de C.)
Ainsi Z[ω] est muni d’une structure d’anneau intègre. [ Q ]

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Corrigé

(b) Soit z un élément inversible de l’anneau Z[ω], et soit z 0 ∈ Z[ω] son inverse.
On a zz 0 = 1 donc 1 = N (1) = N (zz 0 ) = N (z)N (z 0 ).
Or N (z) et N (z 0 ) sont dans Z. Il en découle N (z) = ±1.
Inversement, supposons N (z) = ε, avec ε = ±1.
Posons z 0 = εz ∗ . On constate que zz 0 = εzz ? = εN (z) = 1.
Ainsi z est inversible dans Z[ω], et z −1 = εz ? . [ Q ]
4. Soit z = a + ib un élément de Z[i], avec (a, b) ∈ Z2 . On a N (z) = a2 + b2 (ici α = −1).
On sait que z est inversible dans Z[i] si seulement si N (z) = 1 (N (z) = −1 est exclu ici.)
Or N (z) = 1 ⇔ a2 + b2 = 1 ⇔ (a, b) ∈ {(1, 0), (0, 1), (−1, 0), (0, −1)} (car a, b ∈ Z.)
Les seuls éléments inversibles de Z[i] sont donc 1, i, −1 et −i.

Dans Z[i m], avec m ≥ 2, on a N (a + ωb) = a2 + mb2 ≥ 0.
Dans ce cas N (a + ωb) = ±1 ⇔ a2 + mb2 = 1 ⇔ (b = 0 et a = ±1).

Les seuls éléments inversibles de Z[i m] sont donc 1 et −1. [ Q ]
√ √ √
5. (a) (1 + 2) et (−1 + 2) sont éléments de Z[ 2], inverses l’un de l’autre.
√ √
Il en est donc de même de z = ε(1 + 2)m et de z 0 = ε(−1 + 2)m .
√ √ m
De toutes façons, il est clair que zz 0 = ε2 ( 2 + 1)( 2 − 1) = 1. [ Q ]

(b) i. Par hypothèse, on a N (z) = N (a + b 2) = a2 − 2b2 = ±1.
Si de plus b = 0 et a ∈ N, on en déduit a2 = 1 donc z = a = 1. [ Q ]
ii. On suppose ici b ≥ 1. On a a2 − 2b2 = ±1 donc a2 = 2b2 ± 1.
On en déduit a2 = b2 + (b2 ± 1) ≥ b2 , et a2 = 2b2 ± 1 < 4b2 .
On a donc prouvé l’encadrement 0 < b ≤ a < 2b. [ Q ]
√ √ √
iii. On a z1 = (a + b 2)( 2 − 1) = a1 + b1 2, avec a1 = 2b − a et b1 = a − b.
Les encadrements précédents donnent alors 0 < a1 ≤ a et 0 ≤ b1 < b.

Bien sûr z1 est inversible car z et ( 2 − 1) le sont. [ Q ]

iv. Reprenons le calcul précédent, possible si b > 0 (sinon z = 1 = (1 + 2)0 .)

On a formé z1 = a1 + b1 2, inversible avec a1 ≥ 0 et 0 ≤ b1 < b.
√ √
Si b1 = 0, alors z1 = 1 donc ( 2 − 1)z = 1 c’est-à-dire z = 1 + 2.
√ √ √
Si b1 > 0, on forme z2 = ( 2 − 1)z1 = ( 2 − 1)2 z = a2 + b2 2.
Comme précédemment, on a 0 < a2 ≤ a1 et 0 ≤ b2 < b1 , donc 0 ≤ b2 < b1 < b.

Si b2 = 0, on trouve z2 = 1 donc z = (1 + 2)2 , sinon on continue.
√ √
On construit ainsi des zk = ( 2 − 1)k z = ak + bk 2, tant que bk > 0.
Par construction, on a les inégalités b > b1 > b2 > · · · > bk ≥ 0.
Le mécanisme s’arrête donc au bout d’un nombre fini d’étapes.
Ainsi il existe un entier naturel n tel que bn = 0 donc tel que zn = 1.
√ √
On a alors ( 2 − 1)n z = 1, c’est-à-dire z = (1 + 2)n . [ Q ]

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Corrigé

√ √
(c) Soit z = a + b 2 un élément inversible de Z[ 2], avec (a, b) ∈ Z2 .
On a donc N (z) = a2 − 2b2 = ±1. Remarquons que cela exclut a = 0.

– Si a > 0 et b ≥ 0, on sait que z s’écrit z = ε(1 + 2)n , avec ε = ±1 et n ∈ N.

– Si a > 0 et b ≤ 0, alors z ? = a − b 2 est de la forme précédente.

On peut alors écrire z ? = ε0 (1 + 2)n avec ε0 = ±1 et n ∈ N.
√ ? √ √
On en déduit z = ε0 (1 + 2)n = ε0 (1 − 2)n = ε(−1)n (1 + 2)−n .

Ainsi z est de la forme z = ε(1 + 2)m , avec avec ε = ±1 et m ∈ Z.
– Si a < 0, il suffit évidemment d’appliquer ce qui précède à z 0 = −z.
Compte tenu de ce qui a été vu dans cette question I-5, on peut donc énoncer :
√ √
Les éléments inversibles de Z[ 2] sont les z = ε(1 + 2)n , avec ε = ±1, n ∈ Z. [ Q ]

Deuxième partie : divisibilité dans un anneau intègre


1. Si b = aq = aq 0 alors a(q − q 0 ) = 0 donc q = q 0 car a 6= 0 et A est intègre. [ Q ]
2. Bien sûr 0A = {0} et 1A = A. On a D(0) = A car 0a = 0 pour tout a.
a ∈ D(1) ⇔ a | 1 ⇔ ∃b ∈ A, ab = 1 ⇔ a ∈ A0 . [ Q ]
3. Tout a de A est dans e a car a = a1. Si b = au, avec u ∈ A0 , alors a = bv, avec v = u−1 ∈ A0 .
Enfin si b = au et c = bv, avec (u, v) ∈ A02 , on a c = aw avec w = uv ∈ A0 .
La relation est donc réflexive, symétrique et transitive : c’est une relation d’équivalence. [ Q ]
a, il existe u ∈ A0 tel que b = au donc tel que a = bu−1 . Ainsi a | b et b | a.
4. Si b ∈ e
Réciproquement, si a | b et b | a, il existe (u, v) dans A2 tels que b = au et a = bv.
Si a = 0, alors b = au = 0 est dans e a. On peut donc supposer que a est non nul.
On voit que a = bv = auv, donc a(1 − uv) = 0 puis uv = 1 car a ∈ / 0 et A est intègre.
On en déduit que u est inversible. Ainsi b = au est dans e a. [ Q ]
5. On sait que les associés de a divisent a (cf. question 3).
Toute unité u divise a, car a = u(u−1 a) (on peut dire aussi que uA = 1A = A.)
On en déduit que D(a) contient à la fois ea et A0 . [ Q ]
6. (a) Il existe q ∈ Z[ω] tel que z = qz 0 . Ainsi N (z) = N (q)N (z 0 ) (égalité dans Z).
L’entier N (z 0 ) divise donc l’entier N (z) dans Z. Supposons de plus N (z 0 ) = ±N (z).
Ecartons le cas particulier N (z 0 ) = N (z) = 0, car alors z 0 = z = 0 (ils sont associés.)
On a donc N (z) = N (q)N (z 0 ) = ±N (q)N (z) donc N (q) = ±1.
D’après I-3-b, q est inversible dans Z[ω] : z et z 0 sont donc associés. [ Q ]
(b) Soit z = a + bi un diviseur de 4 + 7i dans Z[i], avec (a, b) ∈ Z.
On sait que N (z) = a2 + b2 divise N (4 + 7i) = 65 = 5 · 13. Ainsi N (z) ∈ {1, 5, 13, 65}.
– N (z) = 1 donne les unités {1, i, −1, −i}, qui divisent évidemment 4 + 7i.

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– N (z) = a2 + b2 = 5 donne {|a| , |b|} = {1, 2}.


z = 1 + 2i ne convient pas car 4+7i 1 1
1+2i = 5 (4 + 7i)(1 − 2i) = 5 (18 − i) ∈
/ Z[i].
De même iz = −2 + i, −z = −1 − 2i et −iz = 2 − i ne conviennent pas.
z = 2 + i convient car 4+7i 1
2+i = 5 (4 + 7i)(2 − i) = 3 + 2i donc 4 + 7i = (3 + 2i)z.
De même iz = −1 + 2i, −z = −2 − i et −iz = 1 − 2i divisent 4 + 7i dans Z[i].
– N (z) = a2 + b2 = 13 donne {|a| , |b|} = {2, 3}.
z = 2 + 3i ne convient pas car 4+7i 1 1
2+3i = 13 (4 + 7i)(2 − 3i) = 13 (29 + 2i) ∈
/ Z[i].
De même iz, −z et −iz ne conviennent pas.
z = 3 + 2i convient car on sait que 4 + 7i = (3 + 2i)(2 + i).
De même iz = −2 + 3i, −z = −3 − 2i et −iz = 2 − 3i divisent 4 + 7i dans Z[i].
– N (z) = 65 = N (4 + 7i) implique que z est associé à 4 + 7i (cf II-5-a).
On obtient alors les solution 4 + 7i, −7 + 4i, −4 − 7i et 7 − 4i.
Les diviseurs de 4 + 7i dans Z[i] forment donc l’ensemble :
D(4 + 7i) = {1, i, −1, −i, 2 + i, −1 + 2i, −2 − i, 1 − 2i, 3 + 2i, −2 + 3i,
[Q]
−3 − 2i, 2 − 3i, 4 + 7i, −7 + 4i, −4 − 7i, 7 − 4i}

Troisième partie : pgcd, ppcm dans un anneau intègre


D(a) ∩ D(0) = D(a) ∩ A = D(a)

1. (a) Pour tout a de A, on a :
aA ∩ 0A = aA ∩ {0} = {0} = 0A
Ainsi a et 0 possèdent un pgcd qui est a, et un ppcm qui est 0. [ Q ]
(b) Soient a et b deux éléments quelconques de A.
Par définition : pgcd(a, b) = 0 ⇔ D(a) ∩ D(b) = D(0) = A ⇔ D(a) = D(b) = A.
Or, pour tout x de A, on a D(x) = A ⇔ D(x) = D(0) ⇔ x ∈ e 0 ⇔ x = 0.
On en déduit l’équivalence pgcd(a, b) = 0 ⇔ a = b = 0.
D’après la question précédente on sait que si a = 0 ou b = 0 alors ppcm(a, b) = 0.
Réciproquement : ppcm(a, b) = 0 ⇒ ab = 0, car ab est un multiple de ppcm(a, b).
Comme l’anneau A est intègre, il en résulte a = 0 ou b = 0.
On a donc obtenu l’équivalence : ppcm(a, b) = 0 ⇔ (a = 0 ou b = 0). [ Q ]
(c) Soient a et b deux éléments quelconques de l’anneau A.
Les équivalences suivantes résultent des définitions.
D’une part : pgcd(a, b) = a ⇔ D(a) ∩ D(b) = D(a) ⇔ D(a) ⊂ D(b) ⇔ a | b.
D’autre part : ppcm(a, b) = b ⇔ aA ∩ bA = bA ⇔ bA ⊂ aA ⇔ a | b. [ Q ]

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2. Dans l’anneau intègre A, on a ab 6= 0, ppcm(a, b) = m 6= 0, et ab = md avec d 6= 0.


D’autre part, il existe q, r dans A, non nuls eux aussi, tels que m = aq = br.
On en déduit ab = aqd = rdb puis b = dq et a = rd car A est intègre (et a 6= 0, b 6= 0.)
Ainsi d est un diviseur commun de a et b. Il en résulte D(d) ⊂ D(a) ∩ D(b).
Réciproquement, il reste à montrer l’inclusion D(a) ∩ D(b) ⊂ D(d).
Pour cela on se donne un diviseur δ de a et b, c’est-à-dire un élément de D(a) ∩ D(b).
Il faut montrer que δ est élément de D(d), c’est-à-dire que δ divise d.
Or par hypothèse il existe s, t dans A tels que a = sδ et b = tδ.
On en déduit que stδ = at = bs est divisible par a et b donc par m.
Ainsi il existe u dans A tel que stδ = mu.
L’égalité md = ab donne alors md = stδ 2 = muδ puis d = uδ (car m 6= 0 et A intègre.)
On en déduit que δ divise d, ce qui termine la démonstration : d est un pgcd de a. [ Q ]
3. (a) Implication P4 ⇒ P3 :
On suppose donc qu’il existe u, v dans A tels que au + bv = 1.
Soit m un multiple commun de a et b, c’est-à-dire un élément de aA ∩ bA.
Il existe donc deux éléments r, s de A tels que m = ra = sb.
L’égalité au + bv = 1 donne s = sau + sbv = a(su + rv), puis m = sb = ab(su + rv).
Ainsi m est un multiple de ab. On a donc prouvé l’inclusion aA ∩ bA ⊂ (ab)A.
Mais l’inclusion inverse est évidente.
Il en découle l’égalité aA ∩ bA = (ab)A, c’est-à-dire ppcm(a, b) = ab. [ Q ]
(b) Implication P3 ⇒ P2 :
On suppose donc ppcm(a, b) = ab, et on se donne x dans A tel que a | bx.
On constate que bx est multiple de a et de b, donc de leur ppcm ab.
Ainsi il existe q dans A tel que bx = qab.
On en déduit x = qa (car A intègre et b 6= 0.) On a obtenu a | x. [ Q ]
(c) Implication P2 ⇒ P3 :
On suppose donc que pour tout x de A, on a l’implication a | bx ⇒ a | x.
On se donne un multiple commun m = ra = sb de a et de b.
Pour montrer que ppcm(a, b) = ab, il suffit de vérifier que ab divise m.
Or a divise m = sb. L’hypothèse implique que a divise s.
Il existe donc t tel que s = ta. Ainsi m = sb = t(ab) et le résultat en découle. [ Q ]
(d) Implication P3 ⇒ P1 :
Par hypothèse, on a ppcm(a, b) = ab. On peut donc écrire ab = md, avec d = 1.
La question III-2 montre alors que a et b ont un pgcd, qui est d = 1. [ Q ]

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Quatrième partie : éléments irréductibles ou premiers

1. Soient p un élément premier de A, et a un diviseur de p. Il existe q dans A tel que p = qa.


L’égalité p = qa implique p | qa. On en déduit p | q ou p | a, car p est premier.
– Si p divise a, alors a est associé à p (car on sait déjà que a | p.)
– Si p divise q, il existe q 0 tel que q = pq 0 = qaq 0 .
On en déduit 1 = aq 0 car q 6= 0 et A est intègre. Ainsi a est inversible.
Les seuls diviseurs de p sont donc les unités de A et les associés de p.
On a donc prouvé que p est un élément irréductible de A. [ Q ]
√ √
2. (a) Soit z = a + ib 5 un diviseur de 2 dans Z[i 5], avec (a, b) ∈ Z2 .
Cela implique que l’entier N (z) = a2 + 5b2 divise N (2) = 4 dans Z (voir II-5-a.)
Il en découle que N (z) ∈ {1, 2, 4}. Mais N (z) = a2 + 5b2 = 2 est impossible.
Si N (z) = 1, alors z est inversible, d’après I-3-b.
Si N (z) = 4 = N (2), alors z est associé à 2 (car z | 2, et en utilisant encore II-5-a.)

Conclusion : l’entier 2 est un élément irréductible de l’anneau Z[i 5]. [ Q ]
√ √
(b) On constate que (1 + i 5)(1 − i 5) = 6 = 2 · 3.
√ √ √
Ainsi 2 divise le produit (1 + i 5)(1 − i 5) dans l’anneau Z[i 5].

Mais N (2) = 4 ne divise pas N (1 ± i 5) = 6 dans Z.
√ √
Il en découle que 2 ne divise pas 1 ± i 5 dans Z[i 5] (encore la question II-5-a.)

Ainsi 2 n’est pas un élément premier de l’anneau Z[i 5]. [ Q ]
3. (a) Soit a un diviseur de z dans Z[ω]. Alors N (a) divise N (z) dans Z.
Donc N (a) = ±1 ou N (a) = ±N (z), car N (z) est premier (irréductible) dans Z.
Si N (a) = ±1, alors a est inversible dans Z[ω] (cf I-3-b.)
Si N (a) = ±N (z) alors a est associé à z (car a | z.)
On a donc prouvé que z est un élément irréductible de Z[ω]. [ Q ]

(b) On a vu que 2 est un élément irréductible de l’anneau Z[i 5].
Pourtant N (2) = 4 n’est pas un entier premier de l’anneau Z.
L’implication “z irréductible dans Z[ω] ⇒ N (z) premier dans Z” est donc fausse. [ Q ]
4. (a) Puisque z est non nul et non inversible, on a |N (z)| ≥ 2 (cf I-1-a et I-3-b.)
Si N (z) = ±2, alors N (z) est premier dans l’anneau Z.
Il en résulte que z est irréductible dans l’anneau Z[ω] (cf IV-3-a.)
Dans ce cas, z est à lui seul un produit d’éléments irréductibles...
On suppose donc que |N (z)| > 2 et que la propriété est vraie pour tous les éléments
non nuls et non inversibles z 0 tels que 2 ≤ |N (z 0 )| < |N (z)|.
Si z est irréductible, c’est fini. Supposons donc z non irréductible.
On peut le factoriser en z = ab où a et b sont non inversibles et non associés à z.
On a alors N (z) = N (a)N (b) avec |N (a)| ≥ 2 et |N (b)| ≥ 2.

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Ainsi |N (a)| < |N (z)| et |N (b)| < |N (z)|.


Par hypothèse de récurrence, a et b sont des produits d’éléments irréductibles.
Il en est donc de même pour l’élement z, ce qui achève la récurrence. [ Q ]
(b) Si p est un diviseur irréductible de z, alors N (p) divise N (z) = 2 · 13 · 157.
Inversement, si N (p) ∈ {2, 13, 157}, alors N (p) est premier donc p est irréductible.
L’idée est donc de chercher à écrire z = pqr avec N (p) = 2, N (q) = 13 et N (r) = 157.
Si p = a + ib, avec (a, b) ∈ Z2 , alors N (a) = a2 + b2 = 2 donne a = ±1 et b = ±1.
Choisissons p = 1 + i (les autres solutions sont les associés ip, −p, −ip de p.)
z 19 + 61i
On constate que = = 40 + 21i.
a 1+i
Si q = c + id, avec (c, d) ∈ Z2 , alors N (b) = a2 + b2 = 13 donne {|a| , |b|} = {2, 3}.
40 + 21i
Choisissons q = 2 + 3i. On voit que = 11 − 6i et que N (11 − 6i) = 157.
2 + 3i
On a donc trouvé 19 + 61i = abc avec a = 1 + i, b = 2 + 3i, c = 11 − 6i.
a, b, c sont irréductibles dans Z[i] car N (a), N (b), N (c) sont premiers dans Z. [ Q ]
5. (a) Soit d ∈ D(p) ∩ D(a). Puisque p est irréductible, ou bien d ∈ A0 ou bien d ∈ pe.
Du fait que d | a, le cas d ∈ pe impliquerait p | a, ce qui n’est pas. Ainsi d ∈ A0 .
Leurs seuls diviseurs communs étant les unités, p et a sont étrangers. [ Q ]
(b) L’élément p ne divise pas p0 (sinon il serait ou bien inversible ou bien associé à p, et
ces deux éventualités sont exclues.)
La question précédente permet donc de dire que p et p0 sont étrangers. [ Q ]

Cinquième partie : anneaux factoriels


1. On suppose que p est irréductible et qu’il divise le produit ab de deux éléments de A.
Pour montrer que p est premier, on doit prouver que p divise a ou b.
On suppose bien sûr a 6= 0 et b 6= 0, sinon le résultat est évident et sans intérêt.
Soit c dans A tel que ab = cp. On remplace alors chacun des éléments non inversibles
parmi {a, b, c} par sa décomposition en produit de facteurs irréductibles.
On obtient ainsi deux décompositions du même élément ab = cp.
Par unicité, p est associé à l’un des facteurs irréductibles q de a ou de b.
Il s’ensuit que p divise q, et donc que p divise a ou b. [ Q ]
2. On se donne trois éléments a, b, c de A tels que a | bc et pgcd(a, b) = 1.
Il s’agit de montrer que a divise c. Éliminons d’abord quelques cas particuliers.
Si a = 0 alors b ∈ A0 car pgcd(a, b) = 1, et c = 0. On a bien a | c.
Si a est inversible, alors il divise c. On peut donc supposer a 6= 0 et a ∈/ A0 .
Soit a = p1 p2 · · · pn la décomposition de a en facteurs irréductibles.
L’élément p1 (irréductible donc premier) divise a donc bc.

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Cet élément ne divise pas b (car pgcd(a, b) = 1) donc il divise c.


Ainsi, il existe c1 dans A tel que c = p1 c1 . Posons également a1 = p2 · · · pn .
Puisque a = p1 a1 divise bc = p1 bc1 , il en résulte a1 | bc1 après simplification par p1 .
On en déduit comme précédemment que p2 divise c1 .
On pose alors c1 = p2 c2 et a1 = p2 a2 , et on réitère le procédé.
On construit ainsi cn tel que c = p1 c1 = p1 p2 c2 = · · · = p1 p2 . . . pn cn = acn .
On en déduit que a divise c, ce qu’il fallait prouver. [ Q ]
3. (a) Si αk ≤ βk pour tout k, il est évident que a divise b.
Plus précisément b = (vu−1 pd11 pd22 · · · pdnn ) a avec dk = βk − αk pour tout k.
Réciproquement posons a = a1 pα1 1 et b = b1 pβ1 1 .
Par l’absurde supposons b = qa et par exemple β1 < α1 .
Après simplification par pβ1 1 , il en résulte b1 = qa1 pd11 , avec d1 = α1 − β1 .
Ainsi p1 divise b1 , ce qui est absurde car p1 ne divise aucun des facteurs de b. [ Q ]
(b) Soit z = wpϕ1 1 pϕ2 2 . . . pϕn n un élément quelconque de A, avec w ∈ A0 et les ϕk dans N.
– D’après ce qui précède : (a | z et b | z) ⇔ ∀k ∈ {1, . . . , n}, ϕk ≥ αk et ϕk ≥ βk .
Cela équivaut à dire que : ∀k ∈ {1, . . . , n}, ϕk ≥ γk .
Cela équivaut enfin à dire que z est un multiple de m.
Ainsi (aA) ∩ (bA) = mA : l’élément m est un ppcm de a et de b.
– De même : (z | a et z | b) ⇔ ∀k ∈ {1, . . . , n}, ϕk ≤ αk et ϕk ≤ βk .
Cela équivaut à ∀k ∈ {1, . . . , n}, ϕk ≤ δk , c’est-à-dire à z | d.
Ainsi D(a) ∩ D(b) = D(d) : l’élément d est un pgcd de a et de b.
– Avec les notations précédentes, on a : ∀k ∈ {1, . . . , n}, γk + δk = αk + βk .
n n
pαk k +βk = uv pγkk +δk = uv ppcm(a, b)pgcd(a, b).
Q Q
On en déduit ab = uv
k=1 k=1
Ainsi le produit ppcm(a, b)pgcd(a, b) est associé au produit ab.
[Q]

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