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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Année Universitaire : 2022-2023

Ecole Nationale des Sciences Appliquées Filière : 2AP, CP2


Fès Semestre : S4

Correction d’examen d’Algèbre IV (session normale)


(durée : 2h)

Questions de cours (5pt)

1. Rappeler la définition de : un idéal premier, un idéal maximal et un anneau principal.


2. Soit A un anneau principal. Montrer que tout idéal premier non nul de A est maximal.
3. On se place dans l’anneau R[X] des polynômes à une indéterminée à coefficients réels et soit (X 2 +1)
l’idéal principal de R[X] engendré par X 2 + 1.
a) R[X] est-il principal ? Justifier.
b) Montrer que (X 2 + 1) est un idéal maximal de R[X].
Correction

1. Soit A un anneau et I un idéal propre de A (I 6= A).


- I est dit premier si pour tous x, y ∈ A, on a xy ∈ I entraîne x ∈ I ou y ∈ I.
- I est dit maximal si les seuls idéaux de A contenant I sont I et A. Ce qui est équivalent à : pour
tout idéal J de A tel que I ⊂ J, on a J = I ou J = A.
- Un anneau intègre A est dit principal si tout idéal de A est principal (i.e., engendré par un seul
élément) ; i.e., pour tout idéal I de A, il existe x ∈ A tel que I = (x) := {ax | a ∈ A}.
2. Soit A un anneau principal et I = Ax, x 6= 0 un idéal premier de A. On suppose que I ⊆ J = Ay.
Donc, x = ay ∈ I avec a ∈ A. Et comme I est premier, alors a ∈ I ou y ∈ I. Si y ∈ I, alors
J = Ay ⊆ I. D’où, J = I. Si maintenant a ∈ I, alors a = bx avec b ∈ A. Donc, x = xby, ce
qui implique que 1 = by (car A intègre et x 6= 0), et donc y est inversible. Par suite J = A. En
conclusion, I est maximal.
3. a) L’anneau R[X] est principal car R est un corps.
b) Puisque R[X] est principal, en utilisant la question 2., il suffit de montrer que l’idéal (X 2 + 1)
est premier.
On a (X 2 + 1) 6= R[X] car X ∈ / (X 2 + 1).
Soient P, Q ∈ R[X] tels que P.Q ∈ (X 2 + 1). Montrons que P ∈ (X 2 + 1) ou Q ∈ (X 2 + 1).
On a P.Q ∈ (X 2 + 1) ⇒ P.Q = (X 2 + 1).R, R ∈ R[X].
Or X 2 + 1 est irréductible dans R[X] et X 2 + 1 | P.Q
=⇒ X 2 + 1 | P ou X 2 + 1 | Q.
=⇒ P = (X 2 + 1)Q1 ou Q = (X 2 + 1)Q2 .
=⇒ P ∈ (X 2 + 1) ou Q ∈ (X 2 + 1).
D’où (X 2 + 1) est un idéal premier de R[X].
Exercice 1 (5pt)
√ √ √
On note Z[i 7] l’ensemble des complexes suivant : Z[i 7] = {a + ib 7 : a, b ∈ Z}.

1. Montrer que (Z[i 7], +, .) est un anneau commutatif et unitaire.

2. Déterminer U(Z[i 7]) (U désigne l’ensemble des éléments inversibles).
√ √ √
3. Montrer que les éléments 2; 1 + i 7 et 1 − i 7 sont irréductibles dans Z[i 7].
√ √ √
4. En considérant 23 et (1 + i 7)(1 − i 7), déduire que Z[i 7] n’est pas factoriel.

Exam-Alg IV 1 CP2-ENSAF
Correction

1. Il suffit de montrer
√ que Z[i√ 7] est un sous-anneau√de C.
Soient √ a + ib 7 et x√ + iy 7 deux éléments de √ Z[i 7].√On a :
(a + ib√7) − (x +√iy 7) = (a − x) + i(b − y) 7√∈ Z[i 7]. √
(a + ib 7)(x + iy 7) √ = (ax −
√ 7by) + i(bx + ay) 7 ∈ Z[i 7].
1Z[i 7] = 1 = 1 + i.0 7 ∈ Z[i 7].


D’où Z[i 7] est √ un sous-anneau de C.
Par suite, (Z[i 7], +, .) est un anneau commutatif unitaire.
√ √ √
2. Soit z = a + ib 7 ∈ U (Z[i 7]), donc ∃z ′ ∈ Z[i 7] tel que zz ′ = 1. Par suite |zz ′ |2 = |1|2 = 1,
et donc |z|2 |z ′ |2 = 1. Or |z|2 = a2 + 7b2 ∈ Z+ , on aura necéssairement √ |z|2 = 1. Si b 6= 0, on aura
a2 + 7b2 > 1. Donc b = 0, et par suite √ a = 1. Ainsi z√= ±1. D’où U(Z[i 7]) ⊂ {1; −1}.
2

D’autre part, on a {1; −1} ⊂ U(Z[i 7]). Donc U(Z[i 7]) = {1; −1}.
√ √
3. 2 est irréductible, en effet, on a 2 non nul et 2 ∈ / U (Z[i 7]). Soient z1 , z2 ∈ Z[i√ 7] tels que 2 = z1 z2 .
Donc |z1 |2 |z2 |2 = 4. Ainsi |z1 |2 ∈ {1, 2, 4}. Supposons que |z1 |2 = 2 (z1 = a+ib 7), alors a2 +7b2 = 2,
ce qui est impossible car si b 6= 0, on aura a2 + 7b2 > 2 et si b = 0 on aura a2 = 2 ce qui est
impossible car a ∈ Z. Donc |z1 |2 = 1 ou 4. Par conséquent z1 ou z2 est inversible. Il en résulte que 2
est irréductible. √ √ √ √
De même on √ a 1 ± i 7 est irréductible,
√ en effet, on a 1 ± i 7 6
= 0 et 1 ± i 7 ∈
/ U(Z[i 7]). Soient
z1 , z2 ∈ Z[i 7] tels que 1 ± i 7 = z1 z2 . Donc |z1 | |z2 | = 8. Ainsi |z1 | ∈ {1, 2, 4, 8}.
2 2 2

- Si |z1 |2 = 2, alors a2 + 7b2 = 2, ce qui est impossible.


- Si |z1 |2 = 4, alors |z2 |2 = 2, ce qui est impossible. √
Donc |z1 |2 = 1 ou 8. Par conséquent z1 ou z2 est inversible. Il en résulte que 1 ± i 7 est irréductible.
√ √ √
4. On a : 8 = 23 = (1 + i 7)(1 √ − i 7). La décomposition de 8 en facteurs irréductibles dans Z[i 7]
n’est pas unique, donc Z[i 7] n’est pas factoriel.
*Autre justification :
√ √ √ √ √
On a : 8 = (1 + i 7)(1 − i 7). Donc z = (1 + i 7) | 8 = 2.2.2, mais z - 2 car 1+i2√7 = 1−i4 7 ∈ / Z[i 7].
Il en résulte que z n’est√ pas un élément premier. L’élément z est irréductible mais non premier, ce
qui entraîne que Z[i 7] n’est pas factoriel.
Exercice 2 (5pt)
On considère l’anneau R[X] des polynômes à une indéterminée à coefficients réels. Soit l’application :
φ : R[X] −→ C × R
P 7−→ φ(P ) = (P (i), P (0)).
1. Montrer que φ est un morphisme d’anneaux.
2. Montrer que φ est surjectif. (Indication : pour (z, a) ∈ C × R, déterminer P ∈ R2 [X] tel que
φ(P ) = (z, a)).
3. Montrer que ker(φ) = (X 3 + X) (l’idéal principal de R[X] engendré par X 3 + X).
4. En déduire que R[X]/(X 3 + X) ∼ = C × R.
5. L’idéal (X 3 + X) est-il premier ? Justifier.
Correction

1. Soient P, Q ∈ R[X], on a :
φ(P + Q) = ((P + Q)(i), (P + Q)(0))
= (P (i) + Q(i), P (0) + Q(0))
= (P (0), P (0)) + (Q(i), Q(0))
= φ(P ) + φ(Q).

Exam-Alg IV 2 CP2-ENSAF
φ(P.Q) = ((P.Q)(i), (P.Q)(0))
= (P (i).Q(i), P (0).Q(0))
= (P (i), P (0)) . (Q(i), Q(0))
= φ(P ).φ(Q).
( )
φ(1R[X] ) = 1R[X] (i), 1R[X] (0) = (1, 1) = 1C×R .
Donc φ est un morphisme d’anneaux..
2. Soit (z, a) ∈ C × R avec z = α + βi. Cherchons P = a0 + a1 X + a2 X 2 ∈ R2 [X] tel que φ(P ) = (z, a),
i.e., (P (i), P (0)) = (z, a).
=⇒ a0 + a1 i − a2 = α + βi et a0 = a
=⇒ a0 − a2 = α, a1 = β et a0 = a
=⇒ a0 = a, a1 = β et a2 = a − α
=⇒ P (X) = a + βX + (a − α)X 2 .
On a bien, P (i) = α + βi = z et P (0) = a. Ainsi φ est surjectif.
3. Soit P ∈ R[X],
P ∈ ker(φ) ⇔ φ(P ) = (0, 0)
⇔ (P (i), P (0)) = (0, 0)
⇔ P (i) = 0 et P (0) = 0
⇔ P (X) = (X − i)(X + i)(X − 0)Q(X) avec Q ∈ R[X]
⇔ P (X) = X(X 2 + 1)Q(X)
⇔ P ∈ (X 3 + X).
Donc ker(φ) = (X 3 + X).
4. Application directe du 1er théorème d’isomorphisme.
5. L’anneau C×R n’est pas intègre, donc il en est de même pour R[X]/(X 3 +X). Ainsi l’idéal (X 3 +X)
n’est pas premier.
Exercice 3 (5pt)
Soit l’ensemble B = { ab ∈ Q : a ∈ Z, b ∈ N∗ et b est impair}.
1. Vérifier que B est un anneau intègre.
2. Vérifier que U(B) = { ab ∈ B : a ∈ Z, b ∈ N∗ , a et b impairs}. B est-il un corps ?
3. On considère l’application φ : B → Z/2Z définie par φ( ab ) = a.
a) Vérifier que φ est bien définie et qu’elle est un morphisme d’anneaux surjectif.
b) Montrer que B/(2) ∼ = Z/2Z.
c) Que peut-on dire de (2) dans B ?
Correction

1. Il suffit de vérifier que B est un sous-anneau de Q.


On a : 1Q = 1 = 11 ∈ B.
Soient ab , dc ∈ B (b et d sont impairs), on a ab − dc = ad−bc
bd
∈ B (le produit bd est impair).
a c
.
b d
= ac
bd
∈ B.
2. Soit b ∈ U (B) où a ∈ Z, b ∈ N∗ , b impair, alors ∃ dc ∈ B où c ∈ Z, d ∈ N∗ , d impair tel que ab . dc = 1,
a

d’où ac = bd est impair et donc a est impair. D’autre part, si ab ∈ B : a ∈ Z, b ∈ N∗ , a et b impairs,


b
alors ab . |a| = ±1 et ainsi U(B) = { ab ∈ B : a ∈ Z, b ∈ N∗ , a et b impairs}.
On a par exemple 4 ∈ / U (B), ainsi U(B) 6= B \ {0}, et donc B n’est pas un corps.

Exam-Alg IV 3 CP2-ENSAF
3. a) φ est bien définie. En effet, soient ab = dc ∈ B où a, c ∈ Z, b, d ∈ N∗ et b, d impairs. On a ad = bc,
d’où a.d = b.c dans Z/2Z, et donc a = c (car b et d sont impairs).
Soient ab , dc ∈ B où a, c ∈ Z, b, d ∈ N∗ et b, d impairs, on a :
φ( ab + dc ) = ad+bcbd
= ad + bc = a + c car b = d = 1, d’où φ( ab + dc ) = φ( ab ) + φ( dc ).
φ( ab . dc ) = φ( ac
bd
) = ac = a.c = φ( ab ).φ( dc ).
φ(1B ) = φ( 11 ) = 1 = 1Z/2Z .
Ainsi, φ est un morphisme d’anneaux.
φ est surjectif, en effet, ∀a ∈ Z/2Z, ∃x = a1 ∈ B : φ(x) = a.
b) Montrons que ker(φ) = (2). On a 2 ∈ ker(φ), donc (2) ⊂ ker(φ). D’autre part, soit ab ∈ ker(φ)
(a ∈ Z, b ∈ N∗ et b impair), alors, a ∈ 2Z, d’où ∃k ∈ Z tel que ab = 2k b
, ainsi ab ∈ (2). D’après le
1er théorème d’isomorphisme on a, B/(2) ∼ = Z/2Z.
c) Puisque Z/2Z est un corps, alors (2) est un idéal maximal de B.

Exam-Alg IV 4 CP2-ENSAF

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