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Faculté des Sciences Ain Chock

Département de Mathématiques et Informatique

Algèbre I - Exercices résolus

Filières : SMPC
Série 1

Année universitaire 2020 - 2021

Pr. M. Ouarit et Pr. A. AKHLIDJ


Enoncés

Exercice 1. Mettre sous la forme a + ib (a, b ∈ R) les nombres :

1 + i 2 3 + 6i
 
3 + 6i 2 + 5i 2 − 5i
; + ; + .
3 − 4i 2−i 3 − 4i 1−i 1+i
Exercice 2. Mettre sous forme trigonométrique

1. i, −2i, 1 + i 3, 1 − i.
2. 1 + eiθ où θ ∈] − π, π[.
Exercice 3.
π
1. Exprimer, en fonction de z = ei 4 les nombres complexes suivants
7π 5π
ei 4 , ei 4 .
π 10π 4π
2. Idem pour z = ei 3 et ei 3 , ei 3 .
3. Soit α ∈ C. Montrer que le polynôme P = (X − α)(X − α) est à
coefficients réels.
Exercice 4. Calculer les racines carrées de 1, i, 3 + 4i, 8 − 6i, et 7 + 24i.
1+i
Exercice 5. Calculer les racines carrées de √ .
2
En déduire les valeurs de
cos(π/8) et sin(π/8).
Exercice√ 6. Résoudre dans C les équations suivantes :
– z 2 − 3z − i = 0.
– z 2 + z + 1 = 0.
– z 4 + 2z 2 + 4 = 0. (On posera Z = z 2 )
Exercice 7. Soit l’équation

z 3 − iz + 1 − i = 0 (E)

a) Montrer que (E) admet une racine réelle.


b) Déterminer les solutions de (E).
Exercice 8. Résoudre dans C les équations :

z 3 = z̄; (z − i)n = 1, n ∈ N∗ , n > 2.


1+z
Exercice 9. Pour z ∈ C \ {1}, on pose Z = 1−z . Déterminer et construire
l’ensemble des points M d’affixes z tels que
1. |Z| = 1.
2. |Z| = 2.

1
3. Z ∈ R.
4. Z ∈ iR.

Exercice 10.
1. Linéariser cos5 (x), sin5 (x) et cos2 (x) sin3 (x).
2. Pour tout x ∈ R, transformer :
a) cos(5x) en fonction de cos x.
b) sin(5x) en fonction de sin x.
3. Résoudre l’équation cos 3x + cos x = 2.
4. Calculer la somme nk=0 sin(kx), x ∈ R.
P

2
Correction

Exercice 1. Remarquons d’abord que pour z ∈ C, zz = |z|2 est un nombre


réel, ce qui fait qu’en multipliant le dénominateur par son conjugué nous
obtenons un nombre réel.

3 + 6i (3 + 6i)(3 + 4i) 9 − 24 + 12i + 18i −15 + 30i 3 6


= = = = − + i.
3 − 4i (3 − 4i)(3 + 4i) 9 + 16 25 5 5

Calculons
1+i (1 + i)(2 + i) 1 + 3i
= = ,
2−i 5 5
et  2  2
1+i 1 + 3i −8 + 6i 8 6
= = = − + i.
2−i 5 25 25 25
Donc
 2
1+i 3 + 6i 8 6 3 6 23 36
+ = − + i − + i = − + i.
2−i 3 − 4i 25 25 5 5 25 25

Soit z = 2+5i
1−i . Calculons z + z, nous savons déjà que c’est un nombre réel,
plus précisément : z = − 23 + 72 i et donc z + z = −3.
Exercice 2.

– Pour calculer l’argument θ d’un nombre complexe z = a + ib, on utilise


la formule tan θ = ab . La forme trigonométrique est alors obtenue par
z = |z|eiθ .

1.
π
i = ei 2 .
2.
π
−2i = 2e−i 2 .
3. √ π
1 + i 3 = 2ei 3 .
4. √ π
1−i= 2e−i 4 .

3
– Pour cette question on utilisera une technique différente (celle de l’angle
moitié).
iθ iθ iθ θ iθ
1 + eiθ = e 2 (e− 2 + e 2 ) = 2 cos e 2 .
2
Comme θ ∈] − π, +π[ alors le module est 2 cos 2θ > 0 et l’argument est 2θ .
C’est le résulat géométrique (théorème de l’angle au centre) qui affirme
que pour un cercle l’angle au centre est le double de l’angle inscrit.
Exercice 3.
π
1. z = ei 4
(a)
7π (8−1)π pi
ei 4 = ei 4 = ei2π e−i 4 = z.
(b)
5π (4+1)π π
ei 4 = ei 4 = eiπ ei 4 = −z.
2. (a)
5π (6−1)π π
ei 3 = ei 3 = ei2π e−i 3 = z.
(b)
10π (9+1)π π
ei 3 = ei 3 = ei3π ei 3 = −z
.
3. Soit α ∈ C. P = (X − α)(X − α) = X 2 − 2 Re(α)X + |α|2 ∈ R[X].
Exercice 4. Soit z = a + ib un nombre complexe avec a, b ∈ R ; nous
cherchons les complexes ω ∈ C tels que ω 2 = z. Écrivons ω = α + iβ. Nous
raisonnons par équivalence :

ω 2 = z ⇔ (α + iβ)2 = a + ib
⇔ α2 − β 2 + 2iαβ = a + ib

Soit en identifiant les parties réelles entre elles ainsi que les parties imagi-
naires :

(
α2 − β 2 = a

2αβ = b

Sans changer l’équivalence nous rajoutons la condition |ω|2 = |z|.



2 2

2 2
α + β = a + b

⇔ α2 − β 2 = a

2αβ = b

4
Par somme et différence des deux premières lignes :

2 = a+ a2 +b2

α 2
 √
2 2
⇔ β 2 = −a+ 2a +b

2αβ = b

 q √
a+ a2 +b2

α = ± 2

 q
⇔ β = ± −a+ a2 +b2

 2
αβ est du même signe que b

Cela donne deux couples (α, β) de solutions et donc deux racines carrées
(opposées) ω = α + iβ de z.
En pratique on répète facilement ce raisonnement, par exemple pour z =
8 − 6i,

ω 2 = z ⇔ (α + iβ)2 = 8 − 6i
⇔ α2 − β 2 + 2iαβ = 8 − 6i
(
α2 − β 2 = 8

2αβ = −6
 p
2 2 2 2
α + β = 8 + (−6) = 10 le module de z

⇔ α2 − β 2 = 8

2αβ = −6


2
2α = 18

⇔ β2 = 1

2αβ = −6

 √
α = ± 9 = ±3

⇔ β = ±1

α et β de signes opposés



 α = 3 et β = −1
⇔ ou

α = −3 et β = +1

Les racines de z = 8 − 6i sont donc ω1 = 3 − i et ω2 = −ω1 = −3 + i.


Pour les autres :
+1 et −1.
– Les racines carrées de 1 sont : √ √
– Les racines carrées de i sont : 22 (1 + i) et − 22 (1 + i).

5
– Les racines carrées de 3 + 4i sont : 2 + i et −2 − i.
– Les racines carrées de 7 + 24i sont : 4 + 3i et −4 − 3i.
Exercice 5. Par la méthode usuelle nous calculons les racines carrées ω, −ω
de z = 1+i
√ , nous obtenons
2
s√ s√
2+1 2−1
ω= √ +i √ ,
2 2 2 2
qui peut aussi s’écrire :
√ √
q q
1 1
ω= 2+ 2+i 2 − 2.
2 2
Mais nous remarquons que z s’écrit également
π
z = ei 4
π
et ei 8 vérifie  2
π 2iπ π
ei 8 =e 8 = ei 4 .
π π
Cela signifie que ei 8 est une racine carrée de z, donc ei 8 = cos π8 + i sin π8 est
π
égal à ω ou −ω. Comme cos π8 > 0 alors ei 8 = ω et donc par identification
des parties réelles et imaginaires :
√ √
q q
π 1 π 1
cos = 2 + 2 et sin = 2 − 2.
8 2 8 2
Exercice 6. La méthode génerale pour résoudre les équations du second
degré az 2 + bz + c = 0 (avec a, b, c ∈ C et a 6= 0) est la suivante : soit
∆ = b2 − 4ac le discriminant complexe et δ une racine carrée de ∆ (δ 2 = ∆)
alors les solutions sont :
−b + δ −b − δ
z1 = et z2 = .
2a 2a
Dans le cas où les coefficients sont réels, on retrouve la méthode bien connue.
Le seul travail dans le√cas complexe est de calculer une racine δ de ∆.
Exemple : pour z 2 − 3z − i = 0, ∆ = 3 + 4i, dont une racine carrée est
δ = 2 + i, les solutions sont donc :
√ √
3+2+i 3−2−i
z1 = et z2 = .
2 2
Les solutions des autres équations sont : √ √
– L’équation z 2 + z + 1 = 0 a pour solutions : 12 (−1 + i 3), 12 (−1 − i 3).
√ √ √ √
– L’équation z 4 + 2z 2 + 4 = 0 a pour solutions : 22 (1 + i 3), 22 (1 − i 3),

2
√ √
2

2 (−1 + i 3), 2 (−1 − i 3).

6
Exercice 7.
1. Soit x une solution réelle de (E). x vérifie

x3 + 1 − i(1 + x) = 0,

ce qui donne 
x + 1 = 0,
x3 + 1 = 0.
Ainsi, x = −1 est l’unique solution réelle de l’équation (E).
2. Après factorisation on obtient

z 3 − iz + 1 − i = (z + 1)(z 2 − z + 1 − i).

On résout z 2 − z + 1 − i = 0 pour trouver les autres solutions de (E).


Le discriminant ∆ = −3 + 4i = (1 + 2i)2 d’où z = −i ou 1 + i. Ainsi,
les solutions de (E) sont −1, −i et 1 + i.

Exercice 8.
1. z = 0 est une solution évidente de l’équation z 3 = z̄. Si z 6= 0, on passe
au module ce qui donne |z|3 = |z|, donc |z| = 1. On en déduit z̄ = z1 .
L’équation devient ainsi z 4 = 1 dont les solutions sont les racines 4èmes
de l’unité −1, 1, i, −i.
2. Soit z ∈ C vérifiant (z − i)n = 1, (n ∈ N∗ ). On pose Z = z − i. Ainsi,
2ikπ 2ikπ
(z−i)n = 1 ⇔ Z n = 1 ⇔ Z ∈ {e n , k = 0, . . . , n−1} ⇔ z ∈ {i+e n , k = 0, . . . , n−1}.

Exercice 9. Pour z ∈ C, posons z = x + iy où (x, y) ∈ R2 .


1.
|1 + z|2
|Z| = 1 ⇔ = 1 ⇔ (1+x)2 +y 2 = (1−x)2 +y 2 et (x, y) 6= (1, 0) ⇔ 4x = 0 ⇔ x = 0.
|1 − z|2

L’ensemble cherché est la droite (Oy).


2.

|Z| = 2 ⇔ (1 + x)2 + y 2 = 4((1 − x)2 + y 2 ) ⇔ 3x2 + 3y 2 − 10x + 3 = 0 et (x, y) 6= (1, 0)


10
⇔ x2 + y 2 − x + 1 = 0 et (x, y) 6= (1, 0)
3
 2
5 16
⇔ x− + y2 = et (x, y) 6= (1, 0)
3 9
5 2
 
16
⇔ x− + y2 = .
3 9

L’ensemble cherché est le cercle de centre Ω 53 , 0 et de rayon 34 .




7
3.
1+z 1 + z̄
Z∈R⇔Z=Z⇔ =
1−z 1 − z̄
⇔ (1 + z)(1 − z̄) = (1 − z)(1 + z̄) et z 6= 1 ⇔ z − z̄ = z̄ − z et z 6= 1
⇔ z = z̄ et z 6= 1 ⇔ z ∈ R et z 6= 1.

L’ensemble cherché est la droite (Ox) privé du point (1, 0).


4.
1+z 1 + z̄
Z ∈ iR ⇔ Z = −Z ⇔ =− ⇔ (1 + z)(1 − z̄) = −(1 − z)(1 + z̄) et z 6= 1
1−z 1 − z̄
⇔ 1 − z z̄ = −1 + z̄ et z 6= 1 ⇔ |z|2 = 1 et z 6= 1 ⇔ |z| = 1 et z 6= 1.

L’ensemble cherché est donc le cercle de centre O et de rayon 1 privé


du point (1, 0).

Exercice 10. 1. On écrit :


5
e + e−ix
 ix
cos5 x =
2
1 5ix
e + 5ei3x + 10eix + 10e−ix + 5e−i3x + e−i5x

=
32
1 
= cos(5x) + 5 cos(3x) + 10 cos x .
16
Le même raisonnement donne
1
sin5 x =

sin(5x) − 5 sin(3x) + 10 sin(x) .
16
Pour la dernière expression, on procède ainsi :
2  ix 3
eix + e−ix e − e−ix

cos2 x sin3 x =
2 2i
2ix
e +2+e −2ix e − 3eix + 3e−ix − e−3ix
3ix
= ×
4 −8i
e5ix − e3ix − 2eix + 2e−ix + e−3ix − e−5ix
=
−32i
2i sin(5x) − 2i sin(3x) − 4i sin(x)
=
−32i
−1 1 1
= sin(5x) + sin(3x) + sin(x).
16 16 8
On va partir, en utilisant la formule de de Moivre, de

cos(5x) + i sin(5x) = ei5x = (eix )5 = (cos x + i sin x)5 .

8
On développe ensuite ce produit et on identifie parties réelles et parties
imaginaires. On trouve

cos(5x) = cos5 x − 10 cos3 x sin2 x + 5 cos x sin4 x

et
sin(5x) = 5 cos4 x sin x − 10 cos2 x sin3 x + sin5 x.
2. Comme dans la question précédente, la formule de Moivre permet
d’écrire
cos 3x = 4 cos3 x − 3 cos x.
En remplaçant dans l’équation on obtient

cos 3x + cos x = 2 ⇔ 2 cos2 x − cos x = 1.

On pose y = cos x on a alors 2y 2 − y − 1 = 0 donc y = 1 ou y = − 21 .


Ainsi, cos x = 1 ou cos x = − 12 d’où x = 2πk ou x = 2π
3 + 2πk, k ∈ Z.
3. Remarquer que sin kx = Im eikx . Ainsi,
n n
!
X X
sin kx = Im eikx .
k=0 k=0

Or, eikx = (eix )k . Il s’agit donc d’une somme géométrique. En appli-


quant la formule
1 − z n+1
1 + z + z2 + . . . + zn = , ∀z ∈ C \ {1}.
1−z
On obtient pour z = eix :
n
(
1−ei(n+1)x
X si x∈
/ 2πZ
(eix )k = 1−eix
k=0
n+1 sinon
i(n+1)x
1 − ei(n+1)x e 2 sin (n+1)x
2
= ix
1 − eix e 2 sin x2

einx
2 sin (n+1)x
2
=
sin x2
Ainsi,

 sin nx
2 sin (n+1)x
2
si x∈
/ 2πZ,

n 
sin x2
X 
sin kx =

k=0 

 n+1 sinon.

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