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MATHS
MP-MP*
TOUT-EN-UN
5e édition
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© Dunod, 2020
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
www.dunod.com
ISBN 978-2-10-080122-0
Avant-propos
En 1995, lors de la mise en place des programmes de mathématiques, les édi-
tions Dunod nous avaient confié la tâche de fournir aux étudiants des ouvrages
de référence clairs et précis complétant le cours, irremplaçable, du professeur.
Nous avions alors tenté un pari : faire tenir exposés et exercices, avec corrigés,
en un seul volume, le premier « tout-en-un » (depuis très largement imité), qui
a remporté un grand succès.
En septembre 2013 ont été mis en place de nouveaux programmes des classes
préparatoires et, avec une équipe partiellement renouvelée et de grande qualité,
nous avons récidivé : deux ouvrages « tout en un » (MPSI et PCSI-PTSI) pro-
posent, aux étudiants de première année, un cours en conformité avec le texte,
mais aussi avec l’esprit, du nouveau programme des classes préparatoires.
Ce « tout en un » MP prolonge, pour la seconde année, l’ouvrage MPSI et il
conserve l’ambition, en mettant en œuvre de nouvelles méthodes d’acquisition
des connaissances, de proposer à l’étudiant une démarche pour s’approprier
les théories du programme, théories indispensables tant aux mathématiques
qu’aux autres disciplines.
En pratique, dans chaque chapitre :
• De très nombreux exemples, souvent simples et issus de connaissances du
lycée ou du programme de première année, illustrent chaque définition et
vous permettront de vous approprier cette nouvelle notion.
• Les propositions et théorèmes sont énoncés et suivis immédiatement
d’exemples élémentaires d’applications. En outre, leurs démonstrations
sont l’occasion d’un travail personnel. Nous avons choisi de ne pas faire
figurer systématiquement, à la suite des énoncés, la rédaction complète de
ces démonstrations mais plutôt d’indiquer le principe de celles-ci avec les
éléments qui vous permettront de la construire par vous-même et ainsi
de mieux vous approprier la propriété. Évidemment, guidé par un renvoi
précis en fin du chapitre, vous pourrez ensuite consulter la démonstration
complète et vérifier ou compléter votre travail personnel.
• Lorsque plusieurs preuves étaient possibles, nous avons choisi de ne pas
privilégier systématiquement la plus courte, souvent au profit de construc-
tions explicites. C’est volontaire ; durant vos études au lycée, vous n’avez
en général pas construit les objets mathématiques que vous utilisiez : vos
professeurs se sont contentés d’en admettre les propriétés. Or construire un
objet, comme le fait un artisan, c’est se l’approprier, connaître parfaitement
ses propriétés et les limites de ces propriétés.
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Avant-propos iii
I Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
II Suites d’éléments d’un espace vectoriel normé . . . . . . . . . 201
III Topologie d’un espace vectoriel normé . . . . . . . . . . . . . 206
IV Comparaison de normes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216
Démonstrations et solutions des exercices du cours . . . . . . . . . 220
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
I Compacité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
II Connexité par arcs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
III Espaces vectoriels normés de dimension finie . . . . . . . . . . 299
Démonstrations et solutions des exercices du cours . . . . . . . . . 306
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
I Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348
II Intégration sur un segment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 357
III Primitives et intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362
IV Formules de Taylor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364
V Arcs paramétrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366
Démonstrations et solutions des exercices du cours . . . . . . . . . 372
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382
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I Anneaux et corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1 Rappels et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
2 Anneaux intègres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
3 Sous-anneaux — sous-corps . . . . . . . . . . . . . 3
4 Morphismes d’anneaux . . . . . . . . . . . . . . . . 4
5 Anneau produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
6 Idéaux d’un anneau commutatif . . . . . . . . . . 6
7 L’anneau ZZ/nZZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
8 Théorème chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
9 Indicatrice d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
II Anneau des polynômes à une indéterminée . . . . 13
1 Propriétés arithmétiques élémentaires . . . . . . . 14
2 Utilisation des idéaux de IK[X] . . . . . . . . . . . 16
III Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1 Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2 Morphismes de groupes . . . . . . . . . . . . . . . 21
3 Noyau, image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4 Produit de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5 Groupes monogènes et cycliques . . . . . . . . . . 25
6 Ordre d’un élément dans un groupe . . . . . . . . 28
IV Algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1 Structure d’algèbre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2 Sous-algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3 Morphismes d’algèbres . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4 Substitution polynomiale, polynômes annulateurs . 32
Démonstrations et solutions des exercices du cours . . 36
Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
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Groupes, anneaux,
arithmétique, algèbres 1
Nous revenons dans ce chapitre sur les structures algébriques usuelles vues
en première année : groupes, anneaux et corps, notamment en vue de leur
utilisation en arithmétique (sur ZZ et sur IK[X]).
Nous finirons par la notion d’algèbre, très présente en analyse, et dont les
applications en algèbre linéaire seront étudiées dans le chapitre de réduction
des endomorphismes.
Dans ce chapitre, nous supposons acquises les notions de groupe, de sous-
groupe, d’anneau et de corps vues en première année.
I Anneaux et corps
1 Rappels et notations
• Dans un anneau A, le neutre pour l’addition est noté 0 (ou 0A ), le neutre
pour la multiplication 1 (ou 1A ).
• L’anneau est commutatif si la multiplication est commutative (l’addition
est commutative par définition).
• Un anneau A est trivial si 1A = 0A ; dans ce cas, A est réduit à cet unique
élément.
• Rappelons que, par définition, un corps est un anneau commutatif non
trivial dans lequel tout élément non nul est inversible.
2 Anneaux intègres
Définition 1
Un anneau intègre est un anneau A commutatif non trivial qui vérifie :
∀(a, b) ∈ A2 a b = 0 =⇒ (a = 0 ou b = 0) .
Exemples
1. ZZ est un anneau intègre.
2. Tout corps est un anneau intègre.
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I Anneaux et corps
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p.36 Exercice 1 Donner un exemple d’anneau commutatif non trivial et non intègre.
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Point méthode
Dans un anneau intègre A tout élément a non nul est régulier pour la
multiplication, c’est-à-dire vérifie :
∀(x, y) ∈ A2 a x = a y =⇒ x = y.
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p.36 Exercice 2 Montrer que dans l’anneau des fonctions continues de IR dans IR , toute
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fonction polynomiale non nulle est un élément régulier.
3 Sous-anneaux — sous-corps
Définition 2
Un sous-anneau d’un anneau A est un sous-groupe additif de A stable par
multiplication et contenant 1A .
Point méthode
Pour montrer qu’une partie d’un anneau A est un sous-anneau de A, il suffit
de vérifier qu’elle est stable par les deux lois de A, par passage à l’opposé,
et qu’elle contient l’élément neutre multiplicatif 1A .
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Définition 3
Un sous-corps d’un corps IK est un sous-anneau de IK qui est un corps.
Exemples
1. ZZ est un sous-anneau de Q .
2. L’ensemble des matrices triangulaires supérieures d’ordre n est un sous-anneau
de Mn (IK).
3. ZZ + i ZZ est un sous-anneau de C .
4. Q et IR sont des sous-corps de C.
3
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Démonstration.
C’est immédiat à partir de la caractérisation donnée dans le point méthode ci-dessus.
Attention
• La définition d’un sous-anneau impose qu’il contienne 1A . Cette vérifica-
tion est indispensable car elle n’est pas une conséquence des autres axiomes
comme le montrent les exemples de l’ensemble des matrices triangulaires
supérieures strictes de Mn (IK), ou plus simplement {0A } lorsque A est
un anneau non trivial.
• Ce même exemple {0A } montre que, contrairement à ce qui se passe pour
les sous-groupes, une partie d’un anneau A stable par les lois de A et
qui, munie des lois induites, est un anneau, n’est pas nécessairement un
sous-anneau de A (les deux éléments neutres multiplicatifs peuvent être
différents). Voir aussi l’exercice 1.1 de la page 52.
4 Morphismes d’anneaux
Définition 4
Soit A et B deux anneaux. On dit qu’une application ϕ : A → B est un
morphisme d’anneaux si elle vérifie :
∀(a, b) ∈ A2 ϕ(a + b) = ϕ(a) + ϕ(b)
∀(a, b) ∈ A2 ϕ(a b) = ϕ(a) ϕ(b)
ϕ(1A ) = 1B .
Remarques
• La première des conditions ci-dessus est en fait la définition d’un mor-
phisme de groupes de (A, +) dans (B, +) (voir page 21). Un morphisme
d’anneaux est donc en particulier un morphisme de groupes.
• Un morphisme d’anneaux ϕ de A dans B vérifie l’égalité ϕ(0) = 0.
En effet :
ϕ(0) = ϕ(0 + 0) = ϕ(0) + ϕ(0)
et en ajoutant −ϕ(0) des deux côtés, on obtient 0 = ϕ(0). Alors, si x ∈ A,
on a ϕ(x) + ϕ(−x) = ϕ(0) = 0 ce qui montre que ϕ(−x) = −ϕ(x).
Ce sont également des propriétés générales des morphismes de groupes.
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I Anneaux et corps
Définition 5
Un isomorphisme d’anneaux est un morphisme d’anneaux bijectif.
Proposition 2
Si ϕ est un isomorphisme d’anneaux, alors ϕ−1 est également un isomor-
phisme d’anneaux.
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Démonstration page 36
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Proposition 3
Soit f un morphisme d’anneaux de A dans B .
1. L’image par f de tout sous-anneau de A est un sous-anneau de B .
2. L’image réciproque par f de tout sous-anneau de B est un sous-anneau
de A.
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Démonstration page 36
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Définition 6 (Noyau)
Le noyau d’un morphisme d’anneaux f : A → B est :
Ker f = x ∈ A f (x) = 0B .
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
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p.36 Exercice 3 Montrer qu’un morphisme d’anneaux est injectif si, et seulement si, son
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noyau est réduit à {0} .
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5 Anneau produit
Étant donné des anneaux A1 , . . . , An , on munit d’une structure d’anneau le
produit cartésien A1 × · · · × An par opérations terme à terme :
(a1 , . . . , an ) + (b1 , . . . , bn ) = (a1 + b1 , . . . , an + bn )
(a1 , . . . , an ) × (b1 , . . . , bn ) = (a1 b1 , . . . , an bn ).
Les deux éléments neutres sont naturellement (0A1 , . . . , 0An ) et (1A1 , . . . , 1An ).
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p.37 Exercice 5
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1. Écrire de même l’opposé d’un élément du produit cartésien.
2. Quels sont les inversibles d’un anneau produit ?
3. À quelle condition l’anneau produit A × B est-il un corps ?
4. À quelle condition l’anneau produit A × B est-il intègre ?
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I Anneaux et corps
Exemples
1. Nous venons de voir que le noyau d’un morphisme d’anneaux de A (commutatif)
dans B est un idéal de A.
2. Si A est un anneau commutatif, alors A et {0} sont évidemment des idéaux de A.
3. Soit X une partie de IR. L’ensemble des fonctions nulles en tout point de X est
un idéal de F (IR, IR).
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p.37 Exercice 6 Montrer que les suites réelles convergeant vers 0 constituent un idéal
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de l’anneau des suites réelles bornées.
S’agit-il d’un idéal de l’anneau de toutes les suites réelles ?
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p.38 Exercice 9 Montrer qu’un anneau commutatif A non trivial n’ayant que les deux
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idéaux A et {0} est un corps (réciproque de la deuxième question de l’exercice 7
de la page précédente).
Proposition 5
Si I1 et I2 sont deux idéaux de A, leur somme :
I1 + I2 = x1 + x2 ; (x1 , x2 ) ∈ I1 × I2
est un idéal de A.
C’est le plus petit idéal de A contenant I1 et I2 .
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Démonstration page 38
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Idéaux de ZZ
Exemple Pour tout n ∈ ZZ, l’ensemble n ZZ = n k ; k ∈ ZZ des multiples de n
est un idéal de ZZ. C’est l’idéal de ZZ engendré par n (voir l’exemple de la page
précédente).
Remarque
Comme n ZZ = (−n) ZZ pour tout n ∈ ZZ, on peut se limiter à n ∈ IN.
Nous allons voir qu’en fait ce sont les seuls idéaux de ZZ.
Lemme 6
Les sous-groupes de (ZZ, +) sont les n ZZ, pour n ∈ IN.
7 L’anneau ZZ/nZZ
Congruences dans ZZ
Soit n un entier naturel.
Rappels Nous avons vu en première année la relation de congruence mo-
dulo n définie par :
x≡y [n] ⇐⇒ y − x ∈ n ZZ.
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I Anneaux et corps
Il s’agit une relation d’équivalence sur ZZ qui est compatible avec les opérations
de ZZ, c’est-à-dire qui vérifie :
′ ′ 4 x ≡ x′ [n] x + y ≡ x′ + y ′ [n]
∀(x, y, x , y ) ∈ ZZ =⇒
y ≡ y ′ [n] x × y ≡ x′ × y ′ [n].
Notation
On note ZZ/nZZ l’ensemble des classes d’équivalence pour cette relation.
La classe d’un élément k de ZZ est notée k .
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p.39 Exercice 10 Qu’est-ce que ZZ/0ZZ ? ZZ/1ZZ ? ZZ/2ZZ ?
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Proposition 8
Pour n ∈ IN∗ , l’ensemble ZZ/nZZ a n éléments, et l’on a :
ZZ/nZZ = 0, 1, . . . , n − 1 .
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Principe de démonstration. Utiliser la division euclidienne par n . Démonstration page 39
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Anneau ZZ/nZZ
Proposition 9
1. Il existe sur ZZ/nZZ des lois, notées + et × (ou implicitement pour le
produit) et appelées lois quotient, telles que :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
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Remarques
• On peut aussi prendre pour représentants des classes modulo n �= 0, n’im-
porte quel n-uplet d’entiers consécutifs.
Par exemple, pour étudier la multiplication sur ZZ/5ZZ, il pourra être inté-
ressant d’écrire ZZ/5ZZ = −2, −1, 0, 1, 2 .
• Les éléments 0, 1, . . . , n − 1 sont privilégiés dans leurs classes respectives.
Il arrivera donc que l’on note p à la place de p lorsque 0 p < n, s’il n’y
a pas de confusion possible.
✞ ☎
p.40 Exercice 11 Écrire les tables d’addition et de multiplication de ZZ/5ZZ et ZZ/6ZZ.
✝ ✆
Ces anneaux sont-ils intègres ?
Remarque
L’implication (ii) =⇒ (i) est un cas particulier de l’exemple de la page 3.
Point méthode
Comme on l’a vu dans la démonstration précédente, pour déterminer
l’inverse de k dans ZZ/nZZ, il suffit de trouver un couple (u, v) tel
que k u + n v = 1 (coefficients de Bézout). L’inverse de k est alors u.
✞ ☎
p.41 Exercice 12 Donner l’inverse de 13 dans ZZ/34ZZ.
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I Anneaux et corps
8 Théorème chinois
On note ici [k]n la classe de l’entier k modulo un entier naturel non nul n.
Proposition 11
Soit n et m des entiers premiers entre eux. Les anneaux ZZ/(nm)ZZ
et (ZZ/nZZ) × (ZZ/mZZ) sont isomorphes par le morphisme d’anneaux ϕ :
ZZ/(nm)ZZ −→ (Z
Z/nZZ) ×(ZZ/mZZ)
[k]nm �−→ [k]n , [k]m .
Principe de démonstration. Pour la définition de ϕ , vérifier que le couple [k]n , [k]m ne
dépend que de la classe de k modulo nm .
✞ ☎
On démontre l’injectivité de ϕ et l’on conclut par cardinalité. Démonstration page 41
✝ ✆
Le corollaire suivant n’est que la traduction en termes de congruence de la
proposition 11.
Remarque L’obtention d’une telle solution est non triviale, mais sa vérifi-
cation est immédiate. Il ne faut donc pas oublier de la faire pour repérer une
erreur de calcul éventuelle.
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p.41 Exercice 13 Finir l’exemple ci-dessus.
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9 Indicatrice d’Euler
Définition 8
On appelle indicatrice d’Euler de n ∈ IN∗ , et l’on note ϕ(n), le cardinal
de l’ensemble :
k ∈ [[1, n]] k ∧ n = 1 .
Remarques
• On a évidemment ϕ(1) = 1.
• Pour n 2, ϕ(n) est aussi le nombre d’éléments de [[1, n − 1]] premiers
avec n.
• Dans tous les cas, c’est aussi le nombre d’éléments de [[0, n − 1]] pre-
miers avec n, donc également le nombre d’éléments inversibles dans l’an-
neau ZZ/nZZ.
Exemples
1. Pour tout n 2 , on a ϕ(n) n − 1 avec égalité si, et seulement si, n est pre-
mier. En effet, d’après les remarques précédentes, ϕ(n) est le nombre d’éléments
de [[1, n − 1]] premiers avec n (d’où l’inégalité) et n est premier si, et seulement
si, tous les éléments de [[1, n − 1]] sont premiers avec n.
2. Soit p un nombre premier. Pour tout k ∈ IN∗ , on a ϕ(pk ) = pk − pk−1 puisque
les éléments qui sont non premiers avec pk sont les multiples de p, c’est-à-
dire p, 2p, . . . , (pk−1 ) p pour ceux qui sont dans [[1, pk ]] . Il y en a donc pk−1 .
✞ ☎
p.41 Exercice 14 Soit n ∈ IN∗ . Montrer :
✝ ✆
ϕ(d) = n.
d|n
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Corollaire 14
Si n = pα1 1 · · · pαr r , avec p1 , . . . , pr des nombres premiers distincts deux à
deux et α1 , . . . , αr des entiers naturels non nuls, alors on a :
1 1
ϕ(n) = n 1− ··· 1 − ·
p1 pr
α
partir de la proposition précédente, on a ϕ(n) = ϕ(pα αr
1 · · · pr−1 ) ϕ(pr ) .
1 r−1
def e u l e r ( n ) :
" " " Retourne l a l i s t e d e s p h i ( p )
pour p i n [ 0 , n ] " " "
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Démonstration. Il est clair que IK[X] est un anneau commutatif non réduit à {0} .
Soit A et B deux polynômes non nuls. Écrivons :
p q
A= ai X i et B= bj X j avec p = deg A et q = deg B.
i=0 j=0
Polynômes associés
Proposition 17
Soit A et B deux éléments de IK[X]. Les propriétés suivantes sont équiva-
lentes :
(i) A | B et B | A ;
(ii) il existe λ ∈ IK∗ tel que B = λ A.
On dit alors que A et B sont associés.
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Démonstration page 42
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Exemples
1. 0 n’est associé qu’à lui-même.
2. Les éléments inversibles de IK[X] sont les associés de 1 .
3. Tout élément A non nul de IK[X] est associé à un unique polynôme unitaire.
C’est ce que l’on appelle son polynôme normalisé, obtenu en divisant A par
son coefficient dominant.
Polynômes irréductibles
Définition 10
Un polynôme irréductible est un polynôme non constant dont les seuls
diviseurs sont ses associés et les constantes non nulles.
Proposition 18
Un élément A ∈ IK[X] est irréductible si, et seulement si :
• A est non constant ;
• si A = B C , avec (B, C) ∈ IK[X]2 , alors B ou C est constant.
✞ ☎
Démonstration page 42
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Rappel
• Les polynômes irréductibles de C[X] sont les polynômes de degré 1.
• Les polynômes irréductibles de IR[X] sont les polynômes de degré 1 et les
polynômes de degré 2 dont le discriminant est strictement négatif.
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Définition 11
Deux éléments de IK[X] sont premiers entre eux si leurs seuls diviseurs
communs sont les polynômes constants non nuls de IK[X].
Exemple Deux polynômes irréductibles non associés sont premiers entre eux. Consi-
dérons, en effet, deux polynômes irréductibles P et Q non premiers entre eux. Ils
admettent alors un diviseur commun D non constant. Comme P et Q sont irréduc-
tibles, on en déduit que D est associé à P et à Q , donc que P et Q sont associés.
Plus généralement :
Proposition 19
Soit P un polynôme irréductible et A un polynôme quelconque. Alors P
et A sont premiers entre eux si, et seulement si, P ne divise pas A.
✞ ☎
Démonstration page 42
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2 Utilisation des idéaux de IK[X]
Idéaux de IK[X]
Si B est un élément de IK[X], l’exemple de la page 7 montre que :
B IK[X] = B Q ; Q ∈ IK[X]
est un idéal de IK[X].
Comme dans le cas de ZZ, on a ainsi obtenu tous les idéaux de IK[X].
Théorème 20
Les idéaux de IK[X] sont les B IK[X], pour B ∈ IK[X].
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Corollaire 22
Tout idéal I de IK[X] non réduit à {0} est de la forme A IK[X] pour un
unique polynôme unitaire A.
Ce polynôme A est appelé le générateur de I .
PGCD
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Remarques
• Parmi les diviseurs communs à A et B , le PGCD est le polynôme unitaire
de degré maximal.
• Si A = 0, le PGCD de A et B est le polynôme B normalisé (c’est-à-dire
divisé par son coefficient dominant).
• Rappelons que l’on peut obtenir le PGCD par l’algorithme d’Euclide :
∗ tant que B est non nul, on remplace (A, B) par (B, R), où R est le
reste de la division euclidienne de A par B ;
∗ le PGCD recherché est alors A divisé par son coefficient dominant.
Relation de Bézout
Par définition du PGCD, on a immédiatement les résultats suivants.
Proposition 23
Soit (A, B) ∈ IK[X]2 .
1. Si D est le PGCD de A et B , alors il existe U et V dans IK[X] tels
que D = A U + B V .
2. Les polynômes A et B sont premiers entre eux si, et seulement s’il
existe (U, V ) ∈ IK[X]2 tel que A U + B V = 1.
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p.43 Exercice 16 Soit (A, B) ∈ IK[X]2 . Pour quels P ∈ IK[X], l’équation A U +B V = P
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admet-elle des solutions en (U, V ) ∈ IK[X]2 ?
Corollaire 24
Soit (A, B) ∈ IK[X]2 . Si D est le PGCD de A et B , on peut écrire A = D A′
et B = D B ′ , avec A′ et B ′ premiers entre eux.
Théorème de Gauss
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Principe de démonstration. On démontre qu’un polynôme P non constant est produit d’ir-
✞ ☎
réductibles par récurrence forte sur le degré de P . Démonstration page 44
✝ ✆
Notons P l’ensemble des polynômes irréductibles unitaires. Les éléments de P
sont donc deux à deux non associés et tout polynôme irréductible est associé
à un unique élément de P .
Théorème 27
Tout polynôme A non nul de IK[X] s’écrit de façon unique sous la forme :
A=λ P αP
P ∈P
où λ ∈ IK∗ et (αP )P ∈P est une famille presque nulle d’entiers naturels.
✞ ☎
Démonstration page 44
✝ ✆
Point méthode
Dans la pratique, on écrit la décomposition en produits d’irréductibles d’un
élément A non nul sous l’une des formes :
• A = λ P1α1 · · · Pkαk où λ ∈ IK∗ , P1 , . . . , Pk sont des éléments de P dis-
tincts deux à deux et α1 , . . . , αk des entiers naturels non nuls ;
• A = λ P1α1 · · · Pkαk où λ ∈ IK∗ , P1 , . . . , Pk sont des éléments de P dis-
tincts deux à deux et α1 , . . . , αk des entiers naturels éventuellement nuls.
Avec la deuxième forme, on perd l’unicité, mais on peut utiliser les mêmes
irréductibles pour plusieurs éléments de IK[X].
Exemple Soit A et B deux éléments non nuls de IK[X] décomposés sous la deuxième
forme :
A = λ P1α1 · · · Pkαk et B = µ P1β1 · · · Pkβk .
• B | A si, et seulement si, ∀i ∈ [[1, k]] βi αi ;
min(α1 ,β1 ) min(αk ,βk )
• le PGCD de A et B est D = P1 · · · Pk ;
max(α1 ,β1 ) max(αk ,βk )
• le PPCM de A et B est M = P1 · · · Pk .
On a ainsi A B = λ µ D M .
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III Groupes
III Groupes
1 Rappels
Rappelons quelques exemples de groupes classiques étudiés en première année.
Exemples
1. ZZ est un groupe commutatif.
2. Si E est un ensemble, l’ensemble S(E) des permutations de E est un groupe
pour la composition des applications.
3. Si E est un espace vectoriel, le groupe linéaire GL(E) est un groupe.
4. Si n est un entier naturel non nul, GLn (IK) est un groupe, non commutatif dès
que n 2 .
5. Si E est un espace vectoriel euclidien, les automorphismes orthogonaux de E
forment le groupe orthogonal O(E). De même, les matrices orthogonales
d’ordre n ∈ IN∗ , forment le groupe orthogonal On (IR).
Nous venons également de voir la structure d’anneau de ZZ/nZZ (n ∈ IN).
Comme pour tout anneau, muni de son addition, ZZ/nZZ a donc une structure
de groupe abélien.
Nous allons ici prolonger l’étude des groupes commencée en première année.
Contrairement aux groupes additifs des anneaux, leur loi est souvent notée
multiplicativement. C’est ainsi que seront formulés les définitions et résultats
qui vont suivre. Le lecteur est invité à les traduire avec la notation additive
(réservée aux groupes commutatifs, rappelons-le).
2 Morphismes de groupes
Généralités
Définition 13
Soit G et G′ deux groupes. On appelle morphisme de groupes de G
dans G′ , toute application ϕ de G dans G′ vérifiant :
∀(g, h) ∈ G2 ϕ(g h) = ϕ(g) ϕ(h).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemples
1. L’application qui envoie tous les éléments d’un groupe G sur l’élément neutre d’un
groupe G′ est un morphisme de groupes.
2. L’exponentielle est un morphisme de groupes de (IR, +) dans (IR∗+ , ×).
Sa réciproque, l’application logarithme, est un morphisme de groupes de (IR∗+ , ×)
dans (IR, +).
3. L’application :
GLn (IK) −→ IK∗
A �−→ det A
est un morphisme de groupes de (GLn (IK), ×) dans (IK∗ , ×).
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Exemples
1. Pour λ ∈ IR∗ , l’application x �→ λ x est un automorphisme de (IR, +).
2. Plus généralement, un automorphisme d’un espace vectoriel E est en particulier
un automorphisme de groupe additif de E .
3. Soit (G, .) un groupe et g ∈ G. L’application x �→ g x g −1 est un automorphisme
de G, appelé automorphisme intérieur.
Proposition 29
Si ϕ est un isomorphisme de groupes, alors ϕ−1 est également un isomor-
phisme de groupes.
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Démonstration page 45
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Exemples
1. La fonction logarithme est un isomorphisme de groupes de (IR∗+ , ×) dans (IR, +).
2. Sa réciproque, l’exponentielle, est un isomorphisme de groupes de (IR, +)
dans (IR∗+ , ×).
Notation On note Aut(G) l’ensemble des automorphismes du groupe G.
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p.45 Exercice 18 Montrer que Aut(G) est un groupe.
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Définition 15
Deux groupes sont isomorphes s’il existe un isomorphisme entre eux.
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