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Rayonnement électromagnétique
Chapitre 11
RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE
I. INTRODUCTION
L’antenne d’émission constitue l’interface entre l’onde guidée et l’onde qui se propage en
espace libre. La puissance émise par le générateur est généralement transmise à l’antenne
par une ligne de type coaxiale ou un guide d’ondes. Réciproquement, l’antenne de réception
collecte l’énergie d’une onde se propageant dans l’espace.
Le doublet de HERTZ est constitué d’un conducteur rectiligne parcouru par un courant
alternatif de fréquence ν, dont la longueur L est très inférieure à la longueur d’onde dans le
vide λ =c/ν. Cette antenne élémentaire, parfois prise comme source de référence, permet de
calculer le champ rayonné par des antennes filaires (de longueur plus grandes) considérées
comme une succession d’éléments dont chacun constitue un doublet.
Le rayonnement d’un doublet (ou rayonnement dipolaire) joue un rôle dans de nombreux
phénomènes de la physique.
Dans le cas d’une densité de charges statiques ρ(x,y,z), localisées dans un volume v (cas
d’une charge non ponctuelle), on peut considérer que chaque élément de volume dv =
dxdydz, contenant la charge élémentaire dQ = ρ(x,y,z) dv, (donc considérée comme
ponctuelle) créé au point M de coordonnées (X, Y, Z) le potentiel élémentaire dV donné par :
1 ρ ( x, y, z ) dxdydz
dV = (11.6)
4πε 0 (x − X ) + ( y −Y ) + (z − Z )
2 2 2
Les équations étant linéaires, le potentiel total créé au point M est égal à la somme de toutes
les contributions, soit :
1 ρ ( x, y, z ) dxdydz
V=
4πε 0 ∫ (11.7)
(x − X ) + ( y −Y ) + (z − Z )
2 2 2
volume v
z
∂V
Er = −
∂r
M 1 ∂V
Eθ = −
r ∂θ
r2
θ
r1
+Q r
a
a cos θ y
-Q
x ϕ
Electronique B8 124 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
r
Le champ électrique résultant E au point M est la somme vectorielle des champs créés en ce
r
point par chacune des charges. Le calcul direct de E en chaque point de l’espace est donc
difficile. Il est plus simple de calculer le potentiel, qui est un scalaire, puis d’en déduire les
r
composantes du champ E par dérivation.
Calcul du potentiel : Il est égal à la somme algébrique des potentiels créés par chacune des
deux charges, ce qui s’écrit avec les notations de la figure :
Q 1 1 Q r1 − r2
V= − = (11.8)
4πε 0 r2 r1 4πε 0 r1r2
Lorsque le point M est situé loin du doublet (r >> a), on peut faire les approximations
suivantes :
r1 − r2 " a cos θ et r1r2 " r 2 (11.9)
d’où
Qa cos θ
V" (11.10)
4πε 0 r 2
Calcul du champ électrique : En coordonnées sphériques, les composantes du champ
r r
électrique ( E = −∇V ) s’écrivent :
∂V Qa cos θ
Er = − = (11.11)
∂r 2πε 0 r 3
1 ∂V Qa sin θ
Eθ = − = (11.12)
r ∂θ 4πε 0 r 3
1 ∂V
Eϕ = − =0 (11.13)
r sin θ ∂ϕ
Les coordonnées étant celles de la figure 1, les courbes équipotentielles dans un plan
contenant le dipôle sont représentées en pointillés (les surfaces sont obtenues par une rotation
autour de l’axe vertical, ou axe du dipôle) :
Le potentiel passe par un extremum dans l’axe du dipôle (positif vers la charge > 0, négatif vers
la charge < 0).
Les lignes de champ électrique sont en tout point perpendiculaires aux surfaces
équipotentielles, le champ étant comme toujours orienté du potentiel le plus élevé vers le
potentiel le plus faible.
axe du
dipôle
équipotentielles
lignes de champ
électrique
Electronique B8 125 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
µ0 J x ( x, y, z ) dxdydz
Ax =
4π ∫ (11.23)
(x − X ) + ( y −Y ) + (z − Z )
2 2 2
volume v
III.2 – Champ magnétique créé par un élément de courant (formule de BIOT et SAVART)
Considérons un fil conducteur rectiligne de longueur infinie, de section S, parcouru par un
courant constant et uniforme de valeur I. Isolons un petit élément du conducteur de longueur
finie a centré sur l’origine des coordonnées, comme indiqué sur la figure suivante, et calculons
le potentiel vecteur créé par cet élément en un point M situé à l’extérieur du conducteur, ce qui
revient à négliger pour le moment l’action du courant qui traverse le reste du conducteur.
z
X
M Y
Z
S r
r1
a y
x
x
P y
z
I
r I
Le vecteur J a pour composantes Jx = Jy = 0 ; J z = , Jz étant supposé constant en tout point
S
du conducteur.
L’élément de volume dv = dxdydz, centré sur le point P, de coordonnées (x, y, z), crée un
potentiel vecteur élémentaire dAz, qui s’écrit d’après (11.6) :
µ0 J z ( x, y, z ) dxdydz
dAz = (11.24)
4π (x − X ) + ( y −Y ) + (z − Z )
2 2 2
Le point M de coordonnées (X, Y, Z) est suffisamment loin du conducteur, pour que l’on puisse
admettre pour tout point P du petit volume v = S ∆z, l’approximation suivante :
X − x " X ; Y − y " Y; Z − z " Z
La composante Az est obtenue en sommant au point M, les effets élémentaires de tous les
points P, ce qui revient à effectuer une intégration sur le volume v = S a. En sortant les termes
constants de l’intégrale, on trouve :
µ0 I 1 µ0 I a
Az "
4π S
X 2 +Y2 + Z2 v
∫ dxdydz = 4π
X 2 +Y2 + Z2
(11.25)
et Ax = Ay = 0 car J x = J y = 0
r r r
Le champ magnétique est donné par la relation (11.16) : B = ∇ × A
∂A ∂A µ Ia Y
Bx = z − y = − 0 (11.26)
∂Y ∂Z 4π ( X 2 + Y 2 + Z 2 )3 2
∂Ax ∂Az µ0 I a X
By = − = (11.27)
∂Z ∂X 4π ( X + Y 2 + Z 2 )3 2
2
∂Ay ∂Ax
Bz = − =0 (11.28)
∂X ∂Y
Electronique B8 127 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
Sens de Bϕ donné
Bϕ par la règle du
« tire-bouchon »
M
θ
y
Bx Bϕ
ϕ By
x I
On en déduit :
µ0 I a
Bx = − sin θ sin ϕ = − Bϕ sin ϕ
4π r 2
µ0 I a
By = sin θ cos ϕ = Bϕ cos ϕ
4π r 2
Ce qui montre que le champ magnétique ne possède qu’une composante circulaire Bϕ (pas de
composante radiale Br ), qui a pour expression :
µ0 I a
Bϕ = sin θ (11.31)
4π r 2
z dAz
X
M Y
Z
S
r1
vitesse c
a I y
x
x
Py
z
µ0 J z ( x, y, z, t − r c ) dxdydz
dAz (t ) = (11.34)
4π (x − X ) + ( y −Y ) + (z − Z )
2 2 2
Les équations étant linéaires, la potentiel Az est simplement la somme étendue à tout le volume
v = aS de tous les effets élémentaires, ce que nous écrirons :
µ0 I 0 exp jω ( t − r c )
Az (t ) = ∫∫∫
4π S v r
dxdydz (11.35)
Le courant étant supposé uniforme (indépendant de x, y et z), le terme I0 sort de l’intégrale, qui
ne porte plus que sur le volume ( ∫∫∫
dxdydz = aS ).
v
On obtient finalement :
µ0 I 0 a
Az (t ) = exp jω ( t − r c ) (11.36)
4π r
Electronique B8 129 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
Ces équations montrent que l’induction magnétique possède uniquement une composante
circulaire Bϕ qui s’écrit (voir la figure) :
∂Az
Bϕ = − sin θ (11.40)
∂r
Dérivons Az, relation (11.36), par rapport à r et reportons l’expression dans la relation (11.40)
pour obtenir Bϕ :
∂Az µ I a ωr r
Bϕ = − sin θ = 0 0 2 1 + j sin θ exp jω t − (11.41)
∂r 4π r c c
ou encore :
Bϕ I0a
Hϕ = = (1 + j β r ) sin θ exp [ j (ωt − β r ] (11.42)
µ0 4π r 2
ω
en posant comme d’habitude pour la constante de propagation : β = .
c
On peut dire également que le champ magnétique variable induit un champ électrique dans
l’espace. Ces champs sont liés entre eux par l’équation d’Ampère – Maxwell. En tenant compte
du fait qu’il n’y a pas de courant de conduction dans le vide et en exprimant le courant de
déplacement pour un champ harmonique, il vient :
Electronique B8 130 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
r r r ∂D r
∇ × H = Jc + = jωε 0 E (11.44)
∂t
r r r
soit : E=
1
jωε 0
(
∇× H ) (11.45)
Du fait que les composantes Hr et Hθ sont nulles, il est tout indiqué d’utiliser les coordonnées
r r r
sphériques (r, θ, ϕ). On trouve dans les formulaires l’expression du rotationnel, ur , uθ , uϕ étant
des vecteurs unitaires :
r r 1 ∂ ( H ϕ sin θ ) ∂Hθ r 1 1 ∂H ∂ (rHϕ ) r 1 ∂ ( rHθ ) ∂H r
∇× H = − ur + r
− uθ + r ∂r − ∂θ uϕ
r
r sin θ ∂θ ∂ϕ r sin θ ∂ϕ ∂r
D’où l’on tire les expressions des trois composantes du champ électrique :
1 1 ∂ ( Hϕ sin θ ) ∂H 1 1 ∂ ( Hϕ sin θ )
Er = − θ= (11.46)
jωε 0 r sin θ ∂θ ∂ϕ jωε 0 r sin θ ∂θ
1 1 1 ∂H r ∂ (rH ϕ ) 1 ∂ ( rHϕ )
Eθ = − = −
jωε 0 r sin θ ∂ϕ ∂r
(11.47)
jωε 0 r∂r
1 1 ∂ ( rHθ ) ∂H r
Eϕ = − =0 (11.48)
jωε 0 r ∂r ∂θ
Rappelons que les composantes de E et H sont les amplitudes complexes, indépendantes du
temps, soit pour le champ magnétique :
I 0a
Hϕ = (1 + j β r ) sin θ exp ( − j β r ) (11.49)
4π r 2
On trouve après quelques calculs et en réintroduisant le temps dans les expressions des
champs :
I 0a
Hϕ = (1 + j β r ) sin θ exp j (ωt − β r ) (11.50)
4π r 2
ηI a 1
Er = 0 2 + 1 cos θ exp j (ωt − β r ) (11.51)
2π r j β r
jηβ I 0 a 1 1
Eθ = 1 + + sin θ exp j (ωt − β r ) (11.52)
4π r j β r ( j β r ) 2
µ0
avec η = (soit l’impédance du vide égale à 377 Ω).
ε0
Electronique B8 131 Gérard Hincelin
Rayonnement électromagnétique
V. RAYONNEMENT ELECTROMAGNETIQUE
Nous venons de montrer qu’un petit élément conducteur de longueur a, parcouru par un
courant alternatif de pulsation ω, crée dans l’espace à la distance r de l’origine, un champ
magnétique et un champ électrique, dont les composantes sont données par les trois relations
ci-dessus. Les termes qui contiennent la variable r indiquent le comportement des champs en
fonction de la distance.
Le courant I et la charge Q étant donnés respectivement par les relations (11.33) et (11.43),
on retrouve formellement les expressions établies dans le cas statique :
• Pour le champ magnétique créé par un élément de courant constant (11.28).
• Pour les deux composantes du champ électrique créé par un dipôle (11.11) et (11.12).
Exercices :
1. Montrer que la puissance rayonnée est nulle en champ proche (ou que la valeur
moyenne du vecteur de Poynting est nulle).
2. Calculer l’énergie We et Wm accumulée dans une sphère de diamètre a/2.
Hϕ ler trièdre
r r
( E, H , S )
est direct
θ Eθ
O y
ϕ
x
Composantes du champ de l’onde sphérique
Ces équations décrivent une onde sphérique de type TEM, émise par une source quasi
ponctuelle qui est en fait une antenne élémentaire.
on peut poser :
A
sin θ exp j (ωt − β r )
Eθ =
r
A
H ϕ = sin θ exp j (ωt − β r )
ηr
Les amplitudes des champs étant proportionnelles à sinθ, le champ rayonné est maximum
dans le plan équatorial (θ = π/2) et s’annule le long de l’axe du dipôle (θ = 0).
Axe du dipôle
Plan
équatorial