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Logique et raisonnements

Dr. Mahamar Dicko, 9 novembre 2021


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Sommaire
1 Logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Les propositions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Équivalence logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Les connecteurs logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3.1 Négation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3.2 Conjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3.3 Disjonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4 Implication logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4.1 Sens de l’implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.2 Condition nécessaire, condition suffisante . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.3 Contraposée d’une implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.4.4 Réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.5 Négation d’une implication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.4.6 Equivalence logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
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Faculté des Sciences et Techniques Année Universitaire 2019-2020

1 Logique
1.1 Les propositions
Définition 1
Une proposition (ou assertion) est une phrase soit vraie, soit fausse, pas les deux en même temps.

Exemple 1.1

Les phrases suivantes sont des propositions.


• « Il pleut. »
• « Je suis plus grand que toi. »
• « 2+2 = 4 »
• « 2×3 = 7 »
• « Pour tout x ∈ R, on a x 2 ≥ 0. »
Par contre, celles-ci qui suivent ne sont pas des propositions
• « Je suis plus grand. »
• « 2+2 »
• « On a x 2 ≥ 0. »

1.2 Équivalence logique


Définition 2
Deux propositions équivalentes P et Q sont deux propositions simultanément vraies et simultanément
fausses.

La proposition : « les propositions P et Q sont équivalentes » se note P ⇐⇒ Q.

On dira par la suite que deux propositions équivalentes sont deux propositions ayant les mêmes valeurs de
vérité. Cette phrase peut se visualiser dans un tableau appelé table de vérité dans lequel on fait apparaître
les différentes valeurs de vérité possibles pour le couple (P, Q) (Vrai et Vrai, Vrai et Faux, . . . ) et, en
correspondance, les valeurs de vérité de la proposition P ⇐⇒ Q. Ainsi, la table de vérité de l’équivalence
logique P ⇐⇒ Q est :

P Q P ⇐⇒ Q
V V V
V F F
F V F
F F V
TABLE 1 – Table de vérité de P ⇐⇒ Q

Vous devez lire en première ligne de ce tableau que si les propositions P et Q sont vraies, la proposition P
⇐⇒ Q est vraie, et en deuxième ligne, que si P est vraie et Q est fausse, P ⇐⇒ Q est fausse. L’équivalence
logique joue pour les propositions, le rôle que joue l’égalité pour les nombres. Les expressions 3 + 2 et 5 ne

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sont pas identiques et pourtant on écrit 3+2 = 5. De même, pour x ∈ R, les propositions « x 2 = 1 » et « (x = 1
ou x = −1) » ne sont pas identiques et pourtant on écrit « (x 2 = 1) ⇐⇒ (x = 1 ou x = −1) ».

1.3 Les connecteurs logiques


1.3.1 Négation
Définition 3

La négation d’une proposition P, notée P , est la proposition qui est :


• vraie lorsque P est fausse
• fausse lorsque P est vraie.

On résume ceci en une table de vérité :

P P
V F
F V

TABLE 2 – Table de vérité de P

Cette simple table contient en germe un très grand nombre d’erreurs de raisonnement à venir et
ceci dans à peu près tous les chapitres. On doit déjà avoir conscience que la négation de « ce
chat est blanc » est, non pas « ce chat est noir », mais tout s simplement « ce chat n’est pas
blanc » ou que le contraire de la phrase « f est la fonction nulle » est, non pas « f ne s’annule
pas », mais « f n’est pas la fonction nulle » ou encore « f ne s’annule pas en au moins un point. »

Exemple 1.2

1. Si P est la proposition « x = 0 », P est la proposition « x 6= 0. »


2. La négation de « x É 5 » est « x > 5 », et non pas « x Ê 5. »
3. « 5 est pair » est une proposition fausse donc « 5 n’est pas pair » est une proposition vraie.

Remarque 1

Une notation des logiciens pour P est la notation ¬P . On se contentera de la notation avec le mot non,
car nous ne développons pas un cours de logique.

Propriétés 1

Pour toute proposition P, les propositions (P ) et P sont équivalentes.

(P ) ⇐⇒ P

cela se voit aussi sur la table de vérité :

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P P (P )
V F V
F V F

Exercice 1

Soit x un réel. Écrire la négation des propositions suivantes.


1. « x < 1 »
2. « t est solution de l’équation 3t 2 + 2t − 5 = 0. »
3. « 4 É x É 9 »

Exercice 2

Énoncer la négation des propositions suivantes.


1. P : « 257 n’est pas un nombre premier. »
2. Q : « Il existe un nombre réel dont la somme du carré et de 1 est nulle. »
3. R : « m est pair ou m est multiple de 3. »
4. S : « 3 6∈ Q »

Exercice 3
On lance un dé rouge et un dé bleu bien équilibrés dont les faces sont numérotées de 1 à 6. On lit les
numéros sortis sur les faces supérieures. Décrire par une phrase affirmative les négations de chacune
des propositions suivantes.
1. A : « Le numéro du dé bleu est impair. »
2. B : « Les numéros des deux dés sont pairs. »
3. C : « Aucun des numéros des deux dés n’est pair. »
4. D : « Le produit des numéros des deux dés est au moins égal à 12. »

1.3.2 Conjonction
Définition 4
La conjonction de deux propositions P et Q, notée (P et Q) est une proposition qui est :
• vraie, lorsque P et Q sont vraies
• fausse, sinon (lorsque P est fausse ou Q est fausse)

Table de vérité pour la conjonction

P Q (P et Q)
V V V
V F F
F V F
F F F

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Exemple 1.3

1. Si P est la proposition « Cette carte est un as » et Q la proposition « Cette carte est cœur » alors
l’assertion (P et Q) est vraie si la carte est l’as de cœur et est fausse pour toute autre carte.
2. La proposition (« 6 est divisible par 2 » et « 6 est divisible par 3 ») est vraie car « 6 est divisible
par 2 » est vraie, « 6 est divisible par 3. »
3. La proposition (« 6 est divisible par 3 » et « 5 est pair ») est fausse car « 5 est pair » est une
proposition fausse (« 6 est divisible par 3 » est vraie, mais cela ne suffit pas).
4. La double inégalité « 2 < x < 5 » signifie la proposition « (x > 2 et x < 5). » L’entier 3 vérifie
cette inégalité, car la proposition « 3 > 2 » est vraie et la proposition « 3 < 5 » aussi. L’entier 7
ne vérifie pas cette inégalité, car la proposition « 7 < 2 » est vraie mais la proposition « 7 < 5 »
est fausse.

Remarque 2
Une notation des logiciens pour (P et Q) est (P ∧ Q), que nous n’emploierons pas dans ce cours.

1.3.3 Disjonction
Définition 5
La disjonction de deux propositions P et Q, notée (P ou Q) est une proposition qui est :
• fausse, lorsque P et Q sont fausses
• vraie, sinon (lorsque P est vraie ou Q est vraie)

On résume ceci en une table de vérité :

P Q (P ou Q)
V V V
V F V
F V V
F F F
TABLE 3 – Table de vérité de (P ou Q)

Ce point diffère du langage courant. En mathématiques, le "ou" est non-exclusif, c’est à dire
qu’il comprend la possibilité que les deux propositions soient vraies. Ainsi la proposition
« x y = 0 » équivaut à la proposition (« x = 0 » ou « y = 0 »), elle est vraie quand l’un des deux
nombres est nul, elle est aussi vraie quand les deux sont nuls.

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Exemple 1.4

1. Si P est la proposition « Cette carte est un as » et Q la proposition « Cette carte est cœur » alors
l’assertion (P ou Q) est fausse si la carte n’est ni as ni cœur et est vraie pour toute autre carte.
2. La proposition (« 6 est divisible par 2 » ou « 6 est divisible par 3 ») est vraie.
3. La proposition (« 6 est divisible par 3 » ou « 5 est pair ») est vraie même si « 5 est pair » est une
proposition fausse (« 6 est divisible par 3 » est vraie, cela suffit).
4. Soit la proposition P : (« x < 2 » ou « x > 5 ».) La proposition P est vraie pour x = 7, car « 7 > 5 »
est vraie. Mais, elle est fausse pour x = 3, car « 3 < 2 » est fausse et « 3 > 5 » aussi.

Remarque 3
Une notation des logiciens pour (P ou Q) est (P ∨ Q), que nous n’emploierons pas dans ce cours.

Exercice 4
Les propositions suivantes sont-elles vraies ou fausses ? Justifier.
1. (2 + 3 = 6 ou 8 est un entier pair.)
2. (9 est divisible par 3 et 9 est un entier pair.)
3. « Un multiple de 6 est multiple de 3 et multiple de 2. »

Exercice 5
1. On considère la proposition (m est pair ou m est multiple de 3), m étant un entier naturel.
a. Déterminer une valeur de m pour laquelle cette proposition est vraie. Justifier.
b. Déterminer une valeur de m pour laquelle cette proposition est fausse. Justifier.
2. On considère maintenant la proposition (m est pair et m est multiple de 3), m étant un entier
naturel. La valeur proposée en 1. a. convient-elle ? Sinon, proposer une valeur qui convient.
Justifier.

1.4 Implication logique


Définition 6
Soient P et Q deux propositions. L’ implication notée P =⇒ Q est une proposition qui est :
• fausse, lorsque P est vraie et Q est fausse
• vraie, sinon

On résume ceci en une table de vérité :


P Q P =⇒ Q
V V V
V F F
F V V
F F V
TABLE 4 – Table de vérité de P =⇒ Q

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Exemple 1.5
p
1. « 0 ≤ x ≤ 25 =⇒ x ≤ 5 » est vraie (prendre la racine carrée).
2. « x ∈] − ∞, −4[ =⇒ x 2 + 3x − 4 > 0 » est vraie (étudier le binôme).
3. « sin(θ) = 0 =⇒ θ = 0 » est fausse (regarder pour θ = 2π par exemple).
p
4. « 2 + 2 = 5 =⇒ 2 = 2 » est vraie ! Eh oui, si P est fausse alors la proposition P =⇒ Q est
toujours vraie.

Remarque 4
Dans l’implication P =⇒ Q
• P est appelée hypothèse
• Q est appelée conclusion

1.4.1 Sens de l’implication


On peut considérer que les phrases suivantes ont le même sens :
• si la proposition P est vraie, alors la proposition Q est vraie,
• si P alors Q,
• P implique Q,
• P =⇒ Q.
Le sens de la phrase formelle « P =⇒ Q », est celui-ci : ou bien P est faux, ou bien P et Q sont vraies en
même temps.

La proposition Si P alors Q ne dit pas que l’hypothèse P est vraie, elle dit seulement que si
l’hypothèse P est vraie, alors la conclusion Q l’est aussi. Ceci s’exprime donc à l’aide des
symboles de conjonction et de disjonction par l’une ou l’autre des phrases suivantes :
• (P ou Q)
• (P et Q)
Les formules suivantes sont donc équivalentes :
• P =⇒ Q
• (P ou Q)
• (P et Q)

1.4.2 Condition nécessaire, condition suffisante


Il s’agit d’une autre façon d’exprimer les implications. Les phrases suivantes ont le même sens :
• P =⇒ Q ;
• pour que P soit vraie, il faut que Q soit vraie ;
• Q est une condition nécessaire pour que P ;
• pour que Q soit vraie, il suffit que P soit vraie ;

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• P est une condition suffisante pour que Q.


La même implication peut donc s’écrire soit comme une condition suffisante, "pour que la conclusion soit
vraie, il suffit que l’hypothèse soit vraie", soit comme une condition nécessaire, "pour que l’hypothèse soit
vraie, il faut que la conclusion soit vraie".

1.4.3 Contraposée d’une implication


On a vu que les phrases suivantes sont équivalentes :
• P =⇒ Q
• (P ou Q)
L’implication P =⇒ Q est donc aussi équivalente à (P et Q) c’est-à-dire à Q =⇒ P . La proposition Q =⇒
P s’appelle la contraposée de l’application P =⇒ Q ; elle lui est équivalente.

On a donc toujours P =⇒ Q équivaut à Q =⇒ P .

L’implication contraposée de P =⇒ Q n’a pas la même signification que l’implication réci-


proque de P =⇒ Q qui est Q =⇒ P.

Exemple 1.6

L’implication : « ab = 0 =⇒ a = 0 ou b = 0 » sa contraposée : « a 6= 0 et b 6= 0 =⇒ ab 6= 0 »
l’implication « x = 1 =⇒ x 2 = 1 » est vraie (x supposé réel), ainsi bien sûr que l’implication contrapo-
sée « x 2 6= 1 =⇒ x 6= 1 », tandis que l’implication réciproque « x 2 = 1 =⇒ x = 1 » est fausse.

1.4.4 Réciproque
Pour toute proposition P =⇒ Q, on peut associer une application réciproque Q =⇒ P où l’hypothèse de
la première est devenue la conclusion de la seconde et la conclusion de la première est devenue l’hypothèse
de la seconde.

Attention, comme vous le savez déjà l’une des propositions peut être vraie et l’autre fausse.

1.4.5 Négation d’une implication


Comment écrire la négation d’une proposition P =⇒ Q ? D’après le sens même de l’implication on voit
tout de suite que La proposition (P =⇒ Q) est équivalente à (P et Q ).

1.4.6 Equivalence logique


Une équivalence logique est la conjonction d’une proposition et de sa réciproque. Les phrases suivantes ont
le même sens :
• les propriétés P et Q sont équivalentes ;
• P =⇒ Q et Q =⇒ P ;

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• P ⇐⇒ Q ;
• P et Q sont simultanément vraies, ou simultanément fausses ;
• (P et Q) ou (P et Q ) ;
• pour que P il faut et il suffit que Q ;
• P est vraie si et seulement si Q est vraie ;
• P est une condition nécessaire et suffisante pour que Q.
Bien entendu, dans toutes ces phrases, on peut échanger les rôles de P et de Q.

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