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Chapitre 5

Mouvement à Forces Centrales

Prof. NKHAILI LAHCEN


I- Introduction

Ce chapitre traite le mouvement d’une


particule soumise à l’action d’un champ de
forces centrales. Ainsi, les théorèmes généraux
de la mécanique présentés dans le chapitre 4
seront appliqués à ce type de mouvement pour
pouvoir énoncer les différentes lois de Kepler.
Les résultats de ce chapitre permettent de
discuter la nature de la trajectoire en fonction
de l’énergie totale du système.
I-1 Définition
Si un point matériel M est soumis à une force
résultante dont le support passe, à tout instant, par
un point fixe O d’un référentiel galiléen R(O,X,Y,Z) ;
on dira que le point M est soumis à l’action d’une
force centrale.
𝑭 = 𝑭 𝝆 𝒆𝝆
I-2 Champ Newtonien
• Soit R un référentiel galiléen par rapport auquel un
point M est en mouvement. Celui-ci est dit en
mouvement dans un champ Newtonien si la force
centrale appliquée à M s’exprime comme suit :
k
f   2 eρ
ρ

 Si k > 0, la force 𝑓 est dirigée vers le point O (la


force centrale est attractive).
 Si k < 0, la force 𝑓 est dirigée dans le même sens
que (la force centrale est répulsive).
Exemple de forces centrales,
• La loi de Coulomb (l’interaction électrostatique) :

1 q1q 2
Fqe1 q2  eρ
4π 0 ρ 2

où  est la distance entre les charges électrostatiques q1 et q2; 0 est une


constante dont la valeur en S.I. est : 0=8.85410-12 F.m-1

• La loi de Newton ou force gravitationnelle :

mO m M
 M  G
FOgrav eρ
ρ 2

• où mO et mM sont les masses de deux points O et M séparés par la


distance ρ, G est la constante de gravitation dont la valeur numérique
en S.I. est : G=6.672 10-11 N.m2.Kg-2.
I-3 Théorème du moment cinétique
Z 
 O ( M / R)  OM  mV ( M / R) M
f

d O ( M / R )
 OM  f  M O (f)  0 
dt R
k
C
O
donc  O ( M / R)  Cte 
j
Y

i
X

Lorsque la particule matérielle est


soumise à une force centrale, alors le
moment cinétique par rapport au point O
se conserve dans le temps.
I-4 Trajectoire de M
𝜎𝑂

𝑂𝑀 ∧ 𝑚 𝑉 𝑀 𝑅 = 𝑂𝑀𝑜 ∧ 𝑚 𝑉𝑜 𝑀 𝑅 = 𝑐𝑡𝑒 = 𝜎𝑂

• 𝑶𝑴 est toujours perpendiculaire au vecteur


constant 𝝇𝟎 .
• Puisque le point 𝑶 est fixe dans le référentiel 𝑹, le
vecteur 𝑶𝑴 est à tout instant situé dans le plan
perpendiculaire à 𝝇𝟎 et contenant le point 𝑶.
• Le mouvement du point 𝑴 est donc un mouvement
plan (trajectoire plane).
II- Loi des aires
y 
Soient M et M’ deux positions voisines de la V( M / R )
𝜎𝑂
particule, sur sa trajectoire, aux instants t et t + dt.
M’(t+dt)

𝑑𝑂𝑀 𝑀𝑀′ M(t)


𝑉 𝑀 𝑅 = | = | ⇒ 𝑀𝑀′ = 𝑉(𝑀 𝑅) 𝑑𝑡 C
𝑑𝑡 𝑅 𝑑𝑡 𝑅
dS
x
ds  Air  OMM’ O

1 1
ds  OM  MM '  OM  V ( M / R) dt
2 2

o ds  o
 ds  dt    Cte
2m dt 2m

𝒅𝒔 𝝇𝒐
La quantité A= = est la vitesse aréolaire (Loi de Kepler ou loi des aires).
𝒅𝒕 𝟐𝒎
M

𝑂𝑀 = 𝜌 𝑒𝜌 ⇒ 𝑉 𝑀 𝑅 = 𝜌 𝑒𝜌 + 𝜌 𝜑 𝑒𝜑
𝑒𝜌
𝑒𝜑
𝜑
𝜎𝑜 (𝑀 𝑅) = 𝑂𝑀 ∧ 𝑚 𝑉(𝑀 𝑅
O
𝜌𝑒𝜌 ∧ 𝑚 (𝜌 𝑒𝜌 + 𝜌 𝜑 𝑒𝜙 ) = 𝑚 𝜌2 𝜑 𝑘 = 𝜎𝑜 𝑘
𝜎𝑜
⇒ 𝜌2 𝜑= = 2𝐴 = 𝐶
𝑚

𝜌2 𝜑 = 𝐶
III- Formules de Binet

III-1 : 1ère formule de Binet (relative à la vitesse )

Le vecteur vitesse de M dans R en coordonnées polaires est :

𝑉 𝑀 𝑅 = 𝜌𝑒𝜌 + 𝜌 𝜑 𝑒𝜙

‖𝑉(𝑀 𝑅 ‖2 = 𝜌2 + (𝜌 𝜑)2

𝟏
On a 𝑪 = 𝝆𝟐 𝝋 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝒖 =
𝝆
𝑑𝜌 𝑑𝑢 𝑑𝜑 1 𝑑𝑢 𝜑 𝑑𝑢 𝒅𝒖
𝜌= =− 2 𝜑=− 2 = −𝑪
𝑑𝑢 𝑑𝜑 𝑑𝑡 𝑢 𝑑𝜙 𝑢 𝑑𝜙 𝒅𝝋

(𝜌 𝜑)2 = 𝐶 2 /𝜌2 = 𝑪𝟐 𝒖𝟐
2
𝑑𝑢
𝑉2 = 𝐶2 + 𝑢2
𝑑𝜑

la 1ère formule de Binet.


III- Formules de Binet

III-2 : 2ème formule de Binet (relative à l’accélération)


𝟎
𝑑
𝛾(𝑀 𝑅) = 𝜌 𝑒𝜌 + 𝜌𝜑 𝑒𝜙 = (𝜌 − 𝜌𝜑 2 ) 𝑒𝜌 + (2𝜌𝜑 + 𝜌𝜑) 𝑒𝜑
𝑑𝑡

𝟏
On a 𝑪 = 𝝆𝟐 𝝋 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝒖 =
𝝆

𝑑𝑢 𝑑 𝑑𝑢 𝑑 𝑑𝑢 𝑑𝜑 𝟐 𝒅𝟐 𝒖
𝜌= −𝐶 ⇒𝜌= −𝐶 ( ) = −𝐶 ( ) =−𝑪 𝒅𝝋𝟐 𝒖𝟐
𝑑𝜑 𝑑𝑡 𝑑𝜑 𝑑𝜑 𝑑𝜑 𝑑𝑡

𝜌 𝜑 2 = 𝐶 2 /𝜌3 = 𝑪𝟐 𝒖𝟑

𝒅𝟐 𝒖
𝜸 = −𝑪𝟐 𝒖𝟐 + 𝒖 𝒆𝝆
𝒅𝜽𝟐
la 2ème formule de Binet.
IV- Equations du mouvement
IV-1 Equation de la trajectoire:
k k C2 1 d2 1 d𝜑 𝜎𝑂
𝐹=− 𝑒𝜌 ⇒ − = −m + avec C = ρ2 =
ρ 2 ρ2 ρ2 ρ d𝜑 2 ρ dt 𝑚

• La solution générale de l’équation sans second membre est :


1
= 𝑎cos 𝜑 − 𝛼
𝜌
• où a et  sont des constantes d’intégration qui dépendent des
conditions initiales. Une solution particulière de l’équation globale est :
1 km
=
ρ 𝜎𝑂 2
• On obtient alors la solution finale de la forme :
1 km
= 𝑎cos 𝜑 − 𝛼 + 2
𝜌 𝜎𝑂

• L’axe polaire peut être toujours choisit de façon à ce que =0, donc la
solution de l’équation du mouvement devient :

1 km
= 𝑎cos 𝜑 + 2
𝜌 𝜎𝑂
• C’est l’équation d’une conique, dont le foyer
coïncide avec l’origine O. Son équation est :
𝑷
𝝆=
𝟏 + 𝒆 𝐜𝐨𝐬 𝝋

2
𝜎𝑂
• Où p = est le paramètre de la conique.
𝑘𝑚
et e = 𝑎 𝑝 est l’excentricité de la conique.
• La nature de la trajectoire dépend de la valeur de
l’excentricité e:
 un cercle si e = 0
 une ellipse si 0 < e < 1
 une hyperbole si e > 1
 une parabole si e = 1
VI-2 Energie mécanique
Toute force centrale est conservative. Par conséquent, il existe une énergie potentielle dont dérive
une telle force. Cette énergie potentielle, Ep(M/R), est telle que :
  k  dE p (M / R )  k
f   E p (M/R)   2 e ρ   e ρ  E p (M / R )    Cte
ρ dρ ρ
En choisissant la référence de l’énergie potentielle à l’infini : Ep(M/R)=0 lorsque ρ    Cte  0
. L’énergie potentielle est donc :
k 1  e cos 
E p (M / R )    -k u  k
ρ p

1 m   
2
  du 
2

L’énergie cinétique Ec(M/R)= mV (M / R ) = 
2 O 2

 u     
2 2  m    d  

1 1  e cos  du e sin
u   
ρ p d p

Ec(M/R)=
k 2
2p

e  1  2 e cos 
k 2
L’énergie mécanique est : E(M / R )  (e  1)
2p
IV-3 Nature de la conique en fonction de l’énergie
mécanique
L’énergie mécanique Em est reliée, à chaque instant t, à l’excentricité e par la relation :
k 2
Em  Eo  (e  1)
2p

k
Si e = 0, Eo =   la conique est un cercle.
2p
k
Si 0 < e < 1,  < Eo < 0  la conique est une ellipse.
2p
Si e = 1, Eo =0  la conique est une parabole.

Si e > 1, Eo > 0  la conique est une hyperbole.

Parabole et hyperbole la variable 𝝆 peut prendre des valeurs infinies (la trajectoire présente
des branches infinies, c’est à dire que le point matériel peut s’éloigner du centre de force 𝑶 et
s’échappe de l’influence de la force centrale 𝑭), c’est donc un état de diffusion (état libre)
ellipse ou cercle  C’est un état lié qui confirme le mouvement de la particule à l’intérieur de
deux cercles de rayon 𝒓𝟏 et 𝒓𝟐 qui représentent respectivement les distances du centre de
force
V- Les lois de Kepler

• Ces lois, au nombre de trois, ont été établies et


publiées en 1621, par l’astronome allemand
Johannes Kepler à partir des remarquables mesures
de l’astronome danois Tycho Brahé.
• 1ère loi : les centres des planètes décrivent des
ellipses dont l’un des foyers est occupé par le Soleil.
• 2ème loi : les rayons vecteurs issus des centres des
planètes balaient en des temps égaux des aires égales
(loi des aires).
• 3ème loi : les carrés des temps de révolution sont
proportionnels aux cubes des grands axes.
𝑻𝟐 𝟐 𝑴𝑻 𝟒𝝅𝟐
= 𝒄𝒔𝒕𝒆 = 𝟒𝝅 =
𝒂𝟑 𝑲 𝑮𝒎
VI- Satellites terrestres
VI-1 Hypothèses d’étude
 Le mouvement des satellites terrestres s’étudie dans le
référentiel géocentrique supposé galiléen en ne considérant
que la force d’attraction terrestre :
MT m
f G eρ
ρ2
MT étant la masse de la Terre et m << MT celle du satellite.
 Concernant la force appliquée au satellite, il est nécessaire
d’avoir à l’esprit que :
• L’expression précédente de la force de gravitation n’est
valable qu’en attribuant à la Terre une symétrie sphérique
qu’elle ne possède pas exactement en raison de son
aplatissement aux pôles ;
• Le satellite doit être à une altitude h assez élevée pour ne pas
être freiné par l’atmosphère terrestre (h > 200 km) sans être,
cependant, trop éloigné de la Terre afin que les forces de
marée de la Lune et du Soleil restent négligeables (ρ< 10RT).
VI-2 Vitesses cosmiques (e=0)

𝑉0
𝑀0

𝑅𝑇

𝑡𝑒𝑟𝑟𝑒

𝒈𝟎 = 𝑮𝑴T/𝑹T2
VI-3 Vitesse parabolique (e=1)

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