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Anne de Roton
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Compléments d’analyse
———————
3 Fonctions convexes 27
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2 Caractérisations géométriques de la convexité . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2.1 Par l’épigraphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2.2 Par l’inégalité des pentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Convexité et régularité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Inégalités de convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4 TABLE DES MATIÈRES
4 Courbes paramétrées 35
4.1 Fonctions périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2 Fonction d’une variable réelle à valeurs dans R2 . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.3 Courbes paramétrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.1 Définition et plan d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.2 Tangente à Cf en un point Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.3 Position locale de Cf par rapport à sa tangente en Ma . . . . . . . 39
4.4 Deux exemples d’études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.4.1 Astroı̈de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.4.2 Seconde courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.5 Pratique de l’étude d’une fonction vectorielle : cas général . . . . . . . . . 47
4.5.1 Réduction du domaine d’étude : cas général . . . . . . . . . . . . . 47
4.5.2 Etude des variations conjointes des fonctions coordonnées . . . . . . 51
4.5.3 Tangente à Cf en un point Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.5.4 En pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Programme
Étude locale des fonctions. Développement limité, unicité des coefficients, troncature.
Forme normalisée d’un développement limité : f (a + h) = hp (a0 + a1 h + ... + an hn +
o(hn )) avec a0 non nul. Opérations sur les développements limités : combinaison linéaire,
produit, quotient. Primitivation d’un développement limité. Formule de Taylor-Young :
développement limité à l’ordre n en un point d’une fonction de classe C n . Développement
limité à tout ordre en 0 de exp, sin, cos, sh, ch, ln(1 + x), (1 + x)α , arctan, et de tan à
l’ordre 3. Exemples de développements asymptotiques.
La formule de Taylor-Young est admise (démontrée dans l’UE Analyse 2).
4 séances.
Extrema locaux d’une fonction. Extremum local. Point critique. Condition nécessaire,
condition suffisante à l’ordre 2 pour un extremum local. Utilisation des développements
limités pour préciser l’allure d’un graphe au voisinage d’un point.
2 séances.
Convexité des fonctions. Fonctions convexes sur un intervalle. Caractérisation par la
convexité de l’épigraphe ou la croissance des taux d’accroissements. Position du graphe
d’une fonction convexe par rapport à ses cordes. Caractérisation de la convexité pour les
fonctions dérivables et les fonctions deux fois dérivables. Position du graphe par rapport
aux tangentes. Inégalité de convexité.
2-3 séances
Propriétés affines des courbes planes. Etudes des courbes paramétrées planes de
classe C k . Symétrie et réduction du domaine d’études. Courbes régulières. Vecteurs tan-
gents. Droite Tangente. Indices fondamentaux. Points de rebroussement. Allures locales
des courbes en fonction des indices fondamentaux. Branches infinies : direction asympto-
tique et droite asymptote. Tracé de courbes. Exemples de paramétrage simple de courbes
implicites (cercle, ellipse, astroı̈de, folium de Descartes...)
L’étude systématique des courbes en coordonnées en polaires ni les propriétés métriques
des courbes ne sont au programme.
4-5 séances + 2 séances TP
6 TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Développements limités,
développements asymptotiques
Objectifs :
• Connaı̂tre la définiton d’un développement limité : partie régulière, partie
négligeable.
• Savoir déterminer la forme normalisée d’un développement limité.
• Savoir utiliser les opérations sur les développements limités : combinaison linéaire,
produit, quotient, composition.
• Savoir intégrer un développement limité.
• Connaı̂tre et savoir utiliser la formule de Taylor-Young : développement limité
à l’ordre n en un point quelconque d’une fonction n fois dérivable.
• Connaı̂tre et savoir retrouver les développements limités à tout ordre en 0 de x 7→
exp(x), x 7→ sin(x), x 7→ cos(x), x 7→ ch(x), x 7→ sh(x), x 7→ ln(1+x), x 7→ (1+x)α ,
x 7→ arctan(x), et celui de x 7→ tan(x) à l’ordre 3.
• Savoir déterminer des limites et des équivalents de fonctions à l’aide des
développements limités.
• Savoir préciser le comportement locale d’une fonction.
• Savoir déterminer l’équation d’une asymptote à une courbe.
(respectivement
Exemple 1
1
lim− = +∞ et lim x sin x = 0.
x→1 1−x x→0
• lim (f1 + f2 )(x) = lim f1 (x) + lim f2 (x) = `1 + `2 • lim (λf )(x) = λ lim f (x) = λ`
x→a x→a x→a x→a x→a
limx→a f1 (x) `1
• lim (f1 f2 )(x) = lim f1 (x) × lim f2 (x) = `1 `2 • lim (f1 /f2 )(x) = =
x→a x→a x→a x→a limx→a f2 (x) `2
Définition 3 (Cas des suites) Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites.
(1) On dira que (un )n∈N est négligeable devant (vn )n∈N , s’il existe une suite
(εn )n∈N telle que lim εn = 0 et telle qu’à partir d’un certain rang, on ait un =
n→+∞
εn v n .
(2) On dira que (un )n∈N est équivalente à (vn )n∈N , s’il existe une suite (ηn )n∈N
telle que lim ηn = 1 et telle qu’à partir d’un certain rang, on ait un = ηn vn .
n→+∞
alors
n
1 X x
f (x) := = xk + xn
1 − x k=0 1−x
Définition de la continuité.
Définition 5 Soient I un intervalle de R, f une application de I dans R ou C, et a un
point de I. La fonction f est dite continue en a si et seulement si
Remarque 2 Dire que f est continue en a, revient donc à dire que f admet le candidat
naturel f (a) pour limite en a ou encore si a appartient à l’intérieur de I, que
Définition de la dérivabilité.
Définition 6 Soient I un intervalle de R, f une application de I dans R ou C, et a un
point intérieur de I. La fonction f est dite dérivable en a si et seulement si la fonction
ϕa définie sur I \ {a} par
f (x) − f (a)
ϕa (x) =
x−a
1.3. DÉFINITION D’UN DÉVELOPPEMENT LIMITÉ EN UN POINT 13
admet une limite finie en a. Cette limite est alors appelée nombre dérivé de f en a et
est notée f 0 (a).
La quantité
f (x) − f (a)
x−a
est traditionnellement appelée taux de variation de f entre a et x.
Exemple 4 Au voisinage de 0, on a
Alors :
— si f est paire alors le DLn en 0 de f ne contient que des termes pairs, i.e
bn/2c
X
f (x) = a2k x2k + o(xn ).
k=0
— si f est impaire alors le DLn en 0 de f ne contient que des termes impairs, i.e
b(n−1)/2c
X
f (x) = a2k+1 x2k+1 + o(xn ).
k=0
14CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
D’où, par unicité du développement limité : pour tout k ∈ {1, . . . , n}, k impair, on a
ak = (−1)k ak = −ak et donc ak = 0.
Finalement, les coefficients de rang impair de f sont nuls.
Exemple 5 Au voisinage de 0, on a
n
1 X
k 2k 2n+1
= (−1) x + o x .
1 + x2 k=0
Proposition 7 Si f admet un DLn (a), alors pour tout p ∈ [1, n], f admet un DLp (a),
et Regp f est obtenu en ne gardant dans Regn f que les termes de degré plus petits que p.
Exemple 6 — Si f est une fonction polynomiale de degré n
n
X
f (x) = ak (x − a)k
k=0
Pp k
alors pour tout
Pn entier p ≥ 0, f admet un DL p (a) de partie régulière k=0 ak (x−a)
si p ≤ n et k=0 ak (x − a)k si p > n.
— Si f (x) = 1 + 2x − 3x2 + x3 − 5x4 + o(x4 ) au voisinage de 0 alors f (x) =
1 + 2x − 3x2 + o(x2 ).
Proposition 8 La fonction f admet un DLn (a) ssi la fonction g définie par g(h) =
f (a + h) admet un DLn (0) et on a Regn g(h) = Regn f (a + h).
Définition 7 On appelle forme normalisée d’un DL un DL de la forme :
f (a + h) = hp (a0 + a1 h + ... + an hn + o(hn ))
avec a0 non nul.
En pratique, pour obtenir un DLn (a) de f , on posera x = a + h, et l’on cherchera le
DLn (0) de (h 7→ f (a + h)) sous forme normalisée.
1
Exemple 7 Si a < 0, la fonction f (x) := x
admet un DLn (a) et on a en posant h = x−a,
1 1 1
f (x) = f (a + h) = = .
a+h a 1 + h/a
Or n
1 X
= (−1)k uk + (un ε(u))
1 + u k=0
donc
n k n X n
1X h 1 h h (−1)k
f (x) = (−1)k + ε = k+1
(x − a)k + o ((x − a)n ) .
a k=0 a a a a k=0
a
1.4. OPÉRATIONS SUR LES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS 15
(2f + g)(x) = 2f (x) + g(x) = 5 + x2 + 5x3 + x3 (2ε1 (x) + ε2 (x)) = 5 + x2 + 5x3 + x3 ε(x)
x→0 x→0
où ε(x) := 2ε1 (x) + ε2 (x) vérifie lim ε(x) = 0. D’où, 2f + g admet le développement limité
x→0
d’ordre 3 en 0 suivant
= 3 + x + 4x3 + x3 ε(x)
où ε(x) := −4x−x2 +2x3 +ε1 (x) [3 − 2x − x2 + x3 ]+ε2 (x) [1 + x + x2 + 2x3 ]+x3 ε1 (x)ε2 (x)
vérifie lim ε(x) = 0. D’où, f g admet le développement limité d’ordre 3 en 0 suivant
x→0
Remarque 3 En mettant f et g sous forme normalisée, il est possible dans certains cas
d’obtenir un meilleur ordre pour f g.
On remarque que
(1 + 2x + xε1 (x)) × (2 − x + xε2 (x)) = 2 + (−1 + 4)x − 2x2 + x (1 + 2x)ε2 (x) + (2 − x)ε1 (x) + xε1 (x)ε2 (x)
= 2 + 3x + x − 2x + (1 + 2x)ε2 (x) + (2 − x)ε1 (x) + xε1 (x)ε2 (x)
= 2 + 3x + xε(x)
Soit g une fonction définie sur le domaine J contenant un intervalle non vide de la forme
]a0 − r, a0 + r[, admettent en a0 un DL d’ordre n. Alors la composée g ◦ f admet un DLn
en a, et Regn (g ◦ f ) = Troncn (Regn g ◦ Regn f ).
1.6 Quotient et DL
1.6.1 Quotient pour lequel le dénominateur a une limite NON
nulle en a
Première stratégie : “produit”
Proposition 11 Soit g une fonction définie près de a, dont la limite en a n’est pas nulle,
et admettant un DLn en a. Alors 1/g admet un DLn en a.
Pour calculer ce DL, on utilise le DL de 1/(1 − x).
x x2
1 2
1/f (x) = 1+ − + o(x ) .
2 2 4
Proposition 15 Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I contenant a, ad-
mettant des primitives sur I. Supposons que f admette en a un DLn s’écrivant
n
X
f (x) = ak (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0
Exemple 15 Au voisinage de 0, on a
n
1 X
= xk + o(xn )
1 − x k=0
donc
n
X xk+1
− ln(1 − x) = + o(xn+1 )
k=0
k + 1
d’où
n+1
X (−1)k+1
ln(1 + x) = xk + o(xn+1 ).
k=1
k
Exemple 16 Au voisinage de 0, on a
n n n
X xk n
X x2k+1 X x2k
exp(x) = +o(x ), sin(x) = (−1)k +o(x2n+2 ), cos(x) = (−1)k +o(x2n+1 ),
k=0
k! k=0
(2k + 1)! k=0
(2k + 1)!
1.8. DL EN 0 DES FONCTIONS USUELLES 19
1
Pn
1−x
= k=0 xk + o(xn ) = 1 + x + · · · + xn + o(xn )
1
Pn k k
1+x
= k=0 (−1) x + o(xn ) = 1 − x + · · · + (−1)n xn + o(xn )
Pn (−1)k+1 k x2 n
ln(1 + x) = k=1 k
x + o(xn ) =x− 2
+ · · · + (−1)n+1 xn + o(xn )
x2 xn
Pn 1 k
ex = k=0 k! x + o(xn ) =1+x+ 2!
+ ··· + n!
+ o(xn )
x2 x2n
Pn 1 2k
ch(x) = k=0 (2k)! x + o(x2n+1 ) =1+ 2!
+ ··· + (2n)!
+ o(x2n )
x3 x2n+1
Pn 1 2k+1
sh(x) = k=0 (2k+1)! x + o(x2n+2 ) =x+ 3!
+ ··· + (2n+1)!
+ o(x2n+1 )
Pn (−1)k 2k x2 x 2n
cos(x) = k=0 (2k)! x + o(x2n+1 ) =1− 2!
+ · · · + (−1)n (2n)! + o(x2n )
x3 2 5
tan(x) =x+ 3
+ 15
x + o(x5 )
20CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES
Remarque 5 (Cas des suites) Soient (un )n∈N une suite et ` ∈ R. Alors,
lim un = ` ⇐⇒ un = ` + o(1).
n→+∞ n→+∞
f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ap (x − x0 )p + o ((x − x0 )p ) ,
x→x0
y = a0 + a1 (x − x0 ).
Démonstration
(1) Cela résulte du fait que
f (x) − f (x0 )
a0 = f (x0 ) et a1 = x→x
lim = f 0 (x0 ).
0
x6=x0
x − x0
Or, au point x0 , on a
δ(x) ∼ ap (x − x0 )p .
x→x0
f (x)
a = lim et b = lim (f (x) − ax),
x→+∞ x x→+∞
Objectifs :
• Savoir déterminer les points critiques d’une fonction de R dans R.
• Connaı̂tre les conditions nécessaires et les conditions suffisantes à l’ordre 2 pour
un extremum local.
• Savoir utiliser les développements limités pour préciser l’allure d’un graphe au
voisinage d’un point.
• Savoir détermination des extrema locaux et globaux d’une fonction de R dans R.
24 CHAPITRE 2. EXTREMA LOCAUX D’UNE FONCTION.
Dans tout ce chapitre f est une fonction définie sur un intervalle I de R à valeurs dans
R.
2.1 Définition
Définition 8 Soient I un intervalle ouvert de R, f une fonction définie sur I à valeurs
dans R et soit c un point de I.
On dira que f présente un maximum local (resp. minimum local) au point c, s’il existe
η > 0 tel que, pour x ∈ I∩]c − η, c + η[ on ait f (x) ≤ f (c) (resp. pour x ∈ I∩]c − η, c + η[
on ait f (x) ≥ f (c)).
On dira que f présente un maximum global (resp. minimum global) au point c, si pour
tout x ∈ I on a f (x) ≤ f (c) (resp. si pour tout x ∈ I on a f (x) ≥ f (c))
Théorème 4 L’image d’un intervalle par une application continue est un intervalle.
Démonstration faite en cours d’analyse 1.
Remarque 8 La réciproque de cette proposition est fausse. Pour s’en convaincre, il suffit
de considérer f (x) = x3 . Nous avons f 0 (0) = 0 pour autant f ne présente ni maximum
local, ni minimum local en x = 0.
Démonstration
Supposons qu’il s’agisse d’un maximum local. Il existe donc η > 0 tel que pour tout x ∈ I,
2.2. CONDITION NÉCESSAIRE ET CONDITION SUFFISANTE POUR UN EXTREMUM LOCAL POUR
En faisant tendre maintenant x vers c avec x < c dans la première inégalité et x vers c
avec x > c dans la seconde nous obtenons que fg0 (c) ≥ 0 et fd0 (c) ≤ 0. Par conséquent
f 0 (c) = 0 car fg0 (c) = fd0 (c) = f 0 (c).
Remarque 9 Attention, les extrema d’une fonction f dérivable sur [a, b] se trouvent
parmi les points critiques de f ou/et en a ou b.
Exemple 21 Si f (x) = cos(x) + sin(x), alors f est continue sur le segment [0, π] donc
0
√ dérivable et f (x) = − sin(x) + cos(x)
y est bornée et atteint ses bornes. De plus f est
s’annule sur [0, π] en x0 = π/4. On a f (x0 ) = 2, f (0) = 1 et√f (π) = −1. Donc
• le maximum de f sur [0, π] est atteint en π/4 et vaut 2,
• son minimum est atteint en π et vaut −1.
Exemple 22 Si
alors au voisinage de 0, on a
x2 x4 x4
f (x) = (x + o(x2 ))3 + 2(1 − + ) + x2 = 2 + x3 + + o(x4 )
2 4! 12
4
et g(x) = 2 + x12 + o(x4 ) donc f n’admet pas d’extremum en 0 mais g admet un minimum
local en 0 qui vaut 2.
Chapitre 3
Fonctions convexes
Objectifs :
• Savoir caractériser géométriquement la convexité à l’aide de l’épigraphe ou de la
croissance des taux d’accroissements.
• Connaı̂tre la position du graphe d’une fonction convexe par rapport à ses cordes
et ses tangentes.
• Savoir caractériser la convexité pour les fonctions dérivables et les fonctions deux
fois dérivables.
• Connaı̂tre et mettre en œuvre des techniques pour déterminer des inégalités de
convexité.
• Savoir les résultats dans le cas de la concavité.
28 CHAPITRE 3. FONCTIONS CONVEXES
3.1 Définition
Définition 10 Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R à valeurs dans R. On
dit que f est convexe sur I lorsque :
Lorsque l’on a l’inégalité dans l’autre sens, on dit que f est concave sur I. Si l’inégalité
est stricte, on parle alors de stricte convexité ou concavité.
f (y)
1
4
f (x) + 34 f (y)
1
+ 34 y
f 4
x
f (x)
1
x 4
x + 34 y y
Remarque 12 f est convexe ssi le graphe de f est au dessous de ses cordes car le point
de coordonnées (λx + (1 − λ)y, λf (x) + (1 − λ)f (y)) est un point de la corde reliant le
point (x, f (x)) au point (y, f (y)).
n
! n
X X
f λ i xi ≤ λi f (xi ).
i=1 i=1
En particulier
n
! n
1X 1X
f xi ≤ f (xi ).
n i=1 n i=1
Exemple 24
n
!2 n
X X
∀x1 , · · · , xn ∈ R : xi ≤n x2i .
i=1 i=1
Soit E l’épigraphe de f .
(⇐=) Supposons E convexe. Soit x, x0 ∈ I. Alors M (x, f (x)) et M 0 (x0 , f (x0 ))
sont des points de E donc [M, M 0 ] ⊂ E. Soit λ ∈ [0, 1]. Alors le point
de coordonnées (λx + (1 − λ)x0 , λf (x) + (1 − λ)f (x0 )) appartient au seg-
ment [M M 0 ] donc à E et donc f (λx + (1 − λ)x0 ) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (x0 )
par définition de E. f est donc convexe.
(=⇒) Supposons f convexe. Soient M (x, y), M 0 (x0 , y 0 ) deux points de E. Soit
A un point de [M M 0 ]. Alors il existe λ ∈ [0, 1] tel que xA = λx + (1 − λ)x0
et yA = λy + (1 − λ)y 0 . On a donc
f (z)
f (z) − f (y)
f (y)
f (y) − f (x)
f (x)
y−x z−y
f
x y z
Figure 3.2 – Illustration graphique des fonctions convexes par la caractérisation des
pentes.
f (y) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (z) ⇔ λf (y) − λf (x) ≤ (1 − λ)f (z) − (1 − λ)f (y)
⇔ λ(f (y) − f (x)) ≤ (1 − λ)(f (z) − f (y))
⇔ (z − y)(f (y) − f (x)) ≤ (y − x)(f (z) − f (y))
f (y) − f (x) f (z) − f (y)
⇔ ≤
y−x z−y
f (x)−f (α)
Proposition 22 Soit f : I → R une fonction. Pour α ∈ I, on pose ϕα (x) = x−α
pour x ∈ I \ {α}.
Alors f est convexe sur I ssi ∀α ∈ I, ϕα est croissante sur I \ {α}.
f (z)
ϕα (z)
f (α)
ϕα (x)
f (x)
f
0 x α z
et
|f (x) − f (α)| ≤ |x − α| max (|ϕα (a)|, |ϕα (b)|) ,
ce qui assure la continuité de f en α.
∃α ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f 0 (α)(b − a), i.e. f 0 (α) = ϕb (a),
∃β ∈]b, c[ tel que f (c) − f (b) = f 0 (β)(c − b), i.e. f 0 (β) = ϕb (c).
Comme f 0 est croissante et α < β, on a f 0 (α) ≤ f 0 (β) donc ϕb (a) ≤ ϕb (c).
ϕb est croissante donc f est convexe.
T3
T1
T2
f
3.4. INÉGALITÉS DE CONVEXITÉ 33
Proposition 24 Si f est dérivable et convexe sur I alors pour tout α ∈ I, pour tout
x ∈ I, on a
f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α).
Si f est convexe, comme précédemment, on a pour x > α, f 0 (α) ≤ ϕα (x), ce
qui donne f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α). Pour x < α, f 0 (α) ≥ ϕα (x), ce qui
donne f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α). Le cas x = α est trivial.
Théorème 7 Soit f une fonction définie deux fois dérivable sur un intervalle I. Alors f
est convexe si et seulement si f 00 ≥ 0 sur I.
Courbes paramétrées
Objectifs :
• Savoir étudier des courbes paramétrées planes de classe C k .
• Connaı̂tre et savoir identifier des symétries du domaine d’étude.
• Savoir mettre en œuvre la réduction du domaine d’étude.
• Déterminer la tangente à la courbe en un de ses points et la position de cette
dernière par rapport à sa tangente.
• Savoir étudier les branches infinies à la courbe : direction asymptotique et droite
asymptote.
• Tracer des courbes.
36 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES
f (x + nT ) = f (x) .
2
Définition 14 (Limite de f en un point) Soient L = (`1 , `2 ) un élément de R , et a
un élément de I, ou une borne de I (éventuellement infinie). On dit que f admet L pour
limite en a si et seulement si les fonctions coordonnées x et y admettent respectivement
`1 et `2 pour limite en a.
Lorsque f est n fois dérivable sur I quel que soit n, on dira que f est indéfiniment
dérivable sur I ou de classe C ∞ sur I.
On se convaincra facilement en utilisant les fonctions coordonnées que les propriétés et
formules usuelles pour les fonctions de R dans R sont encore vraies pour celles de R dans
R2 . Donnons deux exemples illustrant le cas des fonctions dérivables.
et
n
X (t − a)k
y(t) = y (k) (a) + (t − a)n ε2 (t) .
k!
k=0
En notant ε le fonction définie pour tout t de I par ε(t) = (ε1 (t), ε2 (t)), on en
déduit la formule voulue pour la fonction f .
38 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES
Remarque 13 on peut toujours considérer que la courbe Cf est la trajectoire d’un mobile
dont la position à l’instant t est le point Mt . Ce point de vue cinématique, permet de
comprendre que les valeurs de t n’apparaissent pas sur le dessin, et aussi d’interpréter le
sens de parcours de ce point Mt sur la courbe en fonction du sens de variation de t. Une
flèche sur Cf indique conventionnellement le sens de parcours suivant les t croissants.
Remarquons qu’en général on se donne la fonction f sans préciser le domaine D. Dans
ce cas on commencera donc par chercher le domaine de définition de f qui sera
l’intersection des domaines de définition des fonctions coordonnées x et y.
Remarque 14 Pour un point régulier, il suffit donc de calculer f 0 (a) pour obtenir la
tangente au point Ma .
L’utilisation des développements limités permet de traiter le cas des points singuliers et
de préciser la position de la courbe par rapport à la tangente dans tous les cas.
Hypothèses - Notations
(1) L’application f de D dans R2 est supposée suffisamment régulière, c’est-à-dire de
classe C n , avec n au moins égal à 2, sur un intervalle I contenant a et non réduit à a.
→
−
(2) Pour tout entier k ∈ [1, n], notons Vk = x(k) (a)~ı + y (k) (a)~.
(3) Nous supposons de plus qu’il existe un entier k > 1 tel que f (k) (a) 6= (0, 0) c’est-
→
−
à-dire Vk 6= ~0, et nous notons p le premier entier à vérifier ces conditions.
Hypothèses - Notations
0
(4) Nous supposons de plus qu’il existe un entier k 0 > p, tel que f (p) (a) et f (k ) (a)
forment un système libre de R2 , et nous notons alors q le plus petit entier vérifiant
ces conditions.
Appliquons la formule de TAYLOR-YOUNG à f en a à l’ordre q. Il existe une fonction ε
de I dans R2 , de limite nulle en a, telle que, pour tout t de I,
q−1
X (t − a)k (t − a)q (q)
f (t) − f (a) = f (k) (a) + f (a) + (t − a)q ε(t) .
k=p
k! q!
Ainsi, on peut montrer qu’il existe deux fonctions X et Y de I dans R telles que l’on ait,
pour tout t dans I,
donc
Ma~Mt = X(t)V~p + Y (t)V~q ,
avec
(t − a)p (t − a)q
X(t) ∼ , Y (t) ∼ .
a p! a q!
En résumé, sachant que deux fonctions équivalentes en un point ont même signe au
voisinage de ce point, nous avons donc le résultat suivant :
Proposition 26 Soit p le plus petit entier au moins égal à 1, tel que V~p 6= ~0, soit q
le plus petit entier, au moins égal à p + 1 tel que les vecteurs V~p et V~q ne soient pas
colinéaires, alors au voisinage de a, le comportement du vecteur Ma~Mt est le même que
celui du vecteur
(t − a)p ~ (t − a)q ~
Vp + Vq .
p! q!
En particulier :
• La courbe est tangente en Ma au vecteur V~p .
• La position de la courbe par rapport à sa tangente est donnée par le vecteur (t − a)q V~q :
si l’on place l’origine de ce vecteur en Ma , il se trouve situé, pour des valeurs de t proches
de a, du même côté de la tangente que le point Mt .
f (t) = (x(t), y(t)) avec x(t) = 2 sin3 t + cos3 t , y(t) = 2 cos3 t − sin3 t .
Cf = {Mt | t ∈ R} = {Mt | t ∈ I0 } .
On a alors
1
cos2 α = ,
1 + tan2 α
d’où
2
cos α = √ ,
5
et
√ 1
sin α = 1 − cos2 α = √ .
5
On en déduit
2 3
x(α) = √ ≈ 0, 89 et y(α) = √ ≈ 1, 34 .
5 5
t 0 α π/2
x0 0 − 0 + 0
1 2
x
0.89
2
y
-1
y0 0 − − 0
D’après ce tableau, on commence par aller dans la direction N E− > SO puis N O− > SE
(faire un dessin).
Les points correspondant à t = 0, α, π/2 jouent un rôle spécial.
42 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES
Au voisinage de 0, on a
3
t2 3t2
3
x(t) = 2t + 1 − + ◦(t3 ) = 1 − + 2t3 + ◦(t3 ) ,
2 2
et
3
t2
y(t) = 2 1 − − t3 + ◦(t3 ) = 2 − 3t2 − t3 + ◦(t3 ) .
2
On a donc
~ (t) = OM
~ (0) + t2 U~2 + t3 U~3 + ◦ t3 ,
OM
où
3
U~2 = − ~ı − 3~ et U~3 = 2~ı − ~ .
2
Les vecteurs U~2 et U~3 ne sont pas colinéaires, et la courbe admet un point de rebrous-
sement de première espèce en t = 0 (faire un dessin). La tangente a pour coefficient
directeur 2.
Pour plus de précisions dans le tracé on peut chercher les points d’intersection avec Ox.
L’ordonnée y(t) est nulle lorsque
√
3
t = arctan 2,
et alors
2 tan3 t + 1
x(t) = cos3 (t) (2 tan3 t + 1) = = 5(1 + 22/3 )−3/2 ≈ 1, 2 .
(1 + tan2 t)3/2
Tracé de la courbe
On trace l’arc de courbe obtenu lorsque t varie de 0 à π/2, et on complète par la rotation
S2 , puis la symétrie S1 .
4.4. DEUX EXEMPLES D’ÉTUDES 43
-
1
Domaine de définition
La fonction x n’est pas définie en 0 et 1. La fonction y n’est pas définie en −1 et 0. On a
donc D = R \ {−1, 0, 1}.
44 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES
Dérivées
On a
1 3 9t2 − (t − 1)2 (2t + 1)(4t − 1)
x0 (t) = − 2
+ 2
= 2 2
= ,
3t (t − 1) 3t (t − 1) 3t2 (t − 1)2
et x0 s’annule en −1/2 et 1/4.
On a également
25t2 − (t + 1)2
0 1 1 5 (6t + 1)(4t − 1)
y (t) = − 2+ 2
= 2 2
=
2 5t (t + 1) 10t (t + 1) 10t2 (t + 1)2
et y 0 s’annule en −1/6 et en 1/4.
Point singulier
Posons
1
h=t− .
4
On a alors
4 1 4
x(t) = + ,
3 1 + 4h 1 − 4h
3
et
2 1 2
y(t) = − .
5 1 + 4h 1 + 4h
5
On peut alors effectuer des développements limités. On a
4h 16h2 64h3
4
x(t) = (1 − 4h + 16h2 − 64h3 ) + 4 1+ + + + ◦(h3 )
3 3 9 27
16 28 2 211 3
= + h − h + ◦(h3 ) ,
3 9 27
et
4h 16h2 64h3
2 2 3
y(t) = (1 − 4h + 16h − 64h ) − 2 1 − + − + ◦(h3 )
5 5 25 125
8 27 2 210 3
= − + h −3 h + ◦(h3 ) ,
5 25 125
Cela permet d’écrire
~ (t) = OM
OM ~ (1/4) + h2 U~2 + h3 U~3 + ◦(h3 ) ,
où
~ı ~ ~ı 3~
U~2 = 28 + et U~3 = −211 + .
9 50 27 250
Comme les vecteurs U~2 et U~3 ne sont pas colinéaires, on obtient un point de rebroussement
de première espèce, et le coefficient directeur de la tangente vaut 9/50. (faire un dessin)
4.4. DEUX EXEMPLES D’ÉTUDES 45
Point limite
Lorsque t tend vers l’infini, les fonctions x et y tendent vers 0. L’origine O est donc un
point limite. Comme
y(t) 3(t − 1)(24t − 1)
= ,
x(t) 10(t + 1)(8t + 1)
cette expression tend vers 3/10, qui est le coefficient directeur de la tangente à l’origine.
Tableau de variation
x0 + + 0 − 0 − − + +
1.33 +∞ +∞ 0
x
0 −∞ 5.33 −∞
+∞ −3.6 +∞ 0
y
0 −∞ −∞ 1.6
y0 + + 0 + 0 − − + +
Asymptotes
(i) Lorsque t tend vers −1, l’abscisse x tend vers 7/6 et l’ordonnée y vers l’infini. La
courbe admet la droite d’équation x = 7/6 comme asymptote verticale. La courbe coupe
l’asymptote lorsque x(t) vaut 7/6, ie lorsque
7t2 + 9t + 2 = 0 .
(ii) Lorsque t tend vers 1, l’abscisse x tend vers l’infini et l’ordonnée y vers −23/20. La
courbe admet la droite d’équation y = −23/20 comme asymptote horizontale. La courbe
coupe l’asymptote lorsque y(t) vaut −23/20 ie lorsque
23t2 − 25t + 2 = 0 .
(iii) Lorsque t tend vers 0 l’abscisse x et l’ordonnée y tendent vers l’infini. On peut éliminer
les termes en 1/t en calculant 10y(t) − 3x(t). On obtient
25 9
10y(t) − 3x(t) = − + ,
t+1 t−1
46 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES
et cette expression tend vers −34. La courbe admet comme asymptote la droite d’équation
3x 17
y= − .
10 5
3x(t) 17 5 9 17 t(17t − 8)
y(t) − + =− + + == .
10 5 2(t + 1) 10(t − 1) 5 5(t − 1)(t + 1)
Tracé de la courbe
7/6 -
Les isométries cherchées seront, des symétries centrales ou axiales, des translations
ou des rotations.
pour tout t de I1
MΦ1 (t) = I1 (Mt ) .
Posons alors Γ1 = {Mt | t ∈ I1 }. On obtient donc I1 (Γ1 ) = {Mt | t ∈ I10 } et
Cf = Γ1 ∪ I1 (Γ1 ) .
Les bijections Φ les plus souvent utilisées, sont données dans les tableaux suivants :
Et il conviendra de savoir identifier rapidement (au besoin à l’aide d’un dessin) les
isométries du plan les plus simples transformant M (x, y) en M 0 (x0 , y 0 ) :
6
M
y
(a) Symétrie par rapport à l’axe des x :
-
S : (x, y) 7→ (x, −y) x
−y
M0
4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL49
M0 y 6 M
(b) Symétrie par rapport à l’axe des y :
S : (x, y) 7→ (−x, y) -
−x x
6
M
y
−y
M0
6
M
y
(d) Symétrie par rapport à
la première bissectrice x M0
S : (x, y) 7→ (y, x) -
x y
6
M
y
6
M
Plus généralement, on a les symétries suivantes : y
S : (x, y) 7→ (x, 2b − y) -
x
2b − y
M0
y M0 M
(g) Symétrie par rapport à la droite
d’équation x = a
S : (x, y) 7→ (2a − x, y) -
2a − x a x
6
M0
2b − y
Ω
(h) Symétrie par rapport au point Ω b
de coordonnées (a, b)
S : (x, y) 7→ (2a − x, 2b − y) M
y
-
x a 2a − x
4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL51
Autres isométries :
6
M
y
(i) Rotation de centre O
et d’angle +π/2 M0 x
R : (x, y) 7→ (−y, x) -
−y O x
6
M
y
6
(k) Translation de vecteur y+b * M0
V~ = a~ı + b~
y V~
M
T : (x, y) 7→ (x + a, y + b)
-
x x+a
Il se peut aussi que la fonction f ne soit pas définie en un point a qui est une borne
(éventuellement infinie) d’un des intervalles constituant D, mais admette en ce point une
limite (`, `0 ). On pourra toujours prolonger f en posant f (a) = (`, `0 ) ce qui conduit à
compléter la courbe Cf en lui ajoutant le point (`, `0 ).
avec
(t − a)p (t − a)q
X(t) ∼ , Y (t) ∼ .
a p! a q!
En résumé, sachant que deux fonctions équivalentes en un point ont même signe au
voisinage de ce point, nous avons donc le résultat suivant :
Soit p le plus petit entier au moins égal à 1, tel que V~p 6= ~0,
soit q le plus petit entier, au moins égal à p + 1 tel que les vecteurs V~p et V~q ne soient pas
colinéaires,
alors au voisinage de a, le comportement du vecteur Ma~Mt est le même que celui du
(t − a)p ~ (t − a)q ~
vecteur Vp + Vq .
p! q!
En particulier :
• La position de la courbe par rapport à sa tangente est donnée par le vecteur (t − a)q V~q :
si l’on place l’origine de ce vecteur en Ma , il se trouve situé, pour des valeurs de t proches
de a, du même côté de la tangente que le point Mt .
• Pour des valeurs de t supérieures à a et proches de a, la courbe se trouve à l’intérieur
du parallélogramme construit sur les vecteurs V~p et V~q placés en Ma .
• Pour des valeurs de t inférieures à a, la position de la courbe par rapport à sa tangente
dépend des signes de (t − a)p et (t − a)q , et donc de la parité de p et de q. Il en résulte
quatre cas possibles, pour la position de Cf au voisinage de Ma .
Faire les dessins correspondants aux points ordinaires (p impair, q pair), d’inflexion (p et
q impairs), de rebroussement (p pair) de 1ere (q impair) et seconde espèce (q pair).
4.5.4 En pratique
En pratique, sauf dans le cas où les fonctions x et y sont très simples (des fonctions
polynômes par exemple), on préférera utiliser les développements limités . En effet, si les
fonctions x et y sont indéfiniment dérivables au voisinage de a, elles possèdent des DL en
a de la forme
x(t) = a0 + a1 (t − a) + . . . + an (t − a)n + (t − a)n ε1 (t) ,
et
y(t) = b0 + b1 (t − a) + . . . + bn (t − a)n + (t − a)n ε2 (t) .
Alors, en posant, si k ≥ 1,
U~k = ak~ı + bk~ ,
on a, en raison de la formule de Taylor,
1
U~k = V~k .
k!
On peut donc, dans l’étude précédente, remplacer les vecteurs V~k par les vecteurs U~k .
Le nombre réel a est dit birégulier pour f , si et seulement si f 0 (a) et f 00 (a) forment un
système libre de R2 (c’est-à-dire p = 1 et q = 2). Le point Ma est alors un point ordinaire
de Cf .
Soit maintenant a une borne (éventuellement infinie) d’un des intervalles constituant
D, en laquelle on suppose que f n’est pas définie. On dira que Cf admet une branche
infinie en a, si et seulement si l’une au moins des fonctions coordonnées de f n’est pas
bornée en a. C’est en particulier le cas - et en pratique ce sont les seuls cas facilement
étudiables - lorsque x ou y possède une limite infinie en a.
1. Asymptote horizontale.
2. Asymptote verticale.
3. Asymptote oblique.
y(t)
α = lim ,
t→a x(t)
puis
β = lim(y(t) − αx(t)) .
t→a
y6
Mt
y(t)
Ht Mt = y(t) − αx(t)
αx
y=
αx(t) Ht
- x
O x(t)
La courbe possède une direction asymptotique de direction ~ı + α~ en un point a, lorsque
x(t) et y(t) tendent vers +∞ ou −∞ et y(t)/x(t) tend vers α.
Lorsque de plus y(t) − αx(t) tend vers +∞ ou −∞, on obtient une branche parabolique
de direction ~ı + α~. La courbe ressemble à une branche de parabole d’axe parallèle à la
droite d’équation y = αx.
Toutes ces notions reçoivent une interprétation géométrique évidente : le nombre y(t)/x(t)
est le coefficient directeur de la droite (OMt ), et y(t) − αx(t) mesure l’écart Ht Mt entre
Mt et le point Ht de même abscisse que Mt situé sur la droite d’équation y = αx.
En dehors de ces cas simples, de nombreux cas de figure peuvent se présenter, par
exemple des branches infinies spirales (exemple f (t) = (et cos t, et sin t)) ou oscillantes
(exemple f (t) = (t sin t, t sin 2t)).
Tracé de la courbe
On commence par placer sur le dessin les points à tangentes verticales et horizontales, les
points singuliers (avec leur tangente), les branches infinies (en particulier les asymptotes,
en indiquant la position de la courbe par rapport à ces asymptotes).
Pour donner plus de précision au tracé, on a intérêt à placer, lorsqu’ils sont facilement
calculables, les points d’intersection de la courbe avec les asymptotes ou avec les axes,
et l’on joint ces divers points en suivant le tableau de variation. On complète la courbe
grâce aux isométries découvertes dans la réduction du domaine d’étude.
Une fois le tracé de la courbe effectué, on constate parfois l’existence de points d’inflexion
que l’on peut chercher à déterminer (si les calculs paraissent raisonnables), on peut aussi
constater que deux branches (ou plus) de la courbe se coupent en un même point appelé
point double. On en trouve souvent sur les axes de symétrie ou aux centres de symétrie.
Une condition nécessaire pour que l’on ait un point double est qu’il existe deux valeurs
distinctes t et t0 du paramètre telles que
x(t) = x(t0 )
y(t) = y(t0 ) .
56 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES