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Université de Lorraine L1 de Mathématiques

Anne de Roton

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Compléments d’analyse
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année 2019-2020, Nancy


2
Table des matières

1 Développements limités, développements asymptotiques 9


1.1 Limites de fonctions en un point a réel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.1 Limite d’une fonction en un point. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.1.2 Limites et opérations algébriques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Comparaisons de fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3 Définition d’un développement limité en un point . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.1 Lien avec les notions de continuité et dérivabilité d’une fonction . . 12
1.4 Opérations sur les développements limités . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Composition des fonctions et DL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1.6 Quotient et DL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.6.1 Quotient pour lequel le dénominateur a une limite NON nulle en a . 17
1.6.2 Quotient pour lequel le dénominateur a une limite nulle en a . . . . 17
1.7 Primitivation et développement limité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.8 DL en 0 des fonctions usuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.9 Exemples d’applications au calcul de limite et à la recherche d’équivalent. . 20
1.9.1 Calcul de limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.9.2 Recherche d’équivalent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.10 Développement asymptotique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.11 Étude locale d’une fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.12 Recherche d’une asymptote à une courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

2 Extrema locaux d’une fonction. 23


2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2 Condition nécessaire et condition suffisante pour un extremum local pour
une fonction régulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.1 Rappels d’analyse 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.2 Extrema et dérivées premières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.2.3 Extrema et dérivées secondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

3 Fonctions convexes 27
3.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.2 Caractérisations géométriques de la convexité . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2.1 Par l’épigraphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.2.2 Par l’inégalité des pentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
3.3 Convexité et régularité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.4 Inégalités de convexité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4 TABLE DES MATIÈRES

4 Courbes paramétrées 35
4.1 Fonctions périodiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2 Fonction d’une variable réelle à valeurs dans R2 . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.3 Courbes paramétrées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.1 Définition et plan d’étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.2 Tangente à Cf en un point Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
4.3.3 Position locale de Cf par rapport à sa tangente en Ma . . . . . . . 39
4.4 Deux exemples d’études . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.4.1 Astroı̈de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
4.4.2 Seconde courbe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.5 Pratique de l’étude d’une fonction vectorielle : cas général . . . . . . . . . 47
4.5.1 Réduction du domaine d’étude : cas général . . . . . . . . . . . . . 47
4.5.2 Etude des variations conjointes des fonctions coordonnées . . . . . . 51
4.5.3 Tangente à Cf en un point Ma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.5.4 En pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Programme

Étude locale des fonctions. Développement limité, unicité des coefficients, troncature.
Forme normalisée d’un développement limité : f (a + h) = hp (a0 + a1 h + ... + an hn +
o(hn )) avec a0 non nul. Opérations sur les développements limités : combinaison linéaire,
produit, quotient. Primitivation d’un développement limité. Formule de Taylor-Young :
développement limité à l’ordre n en un point d’une fonction de classe C n . Développement
limité à tout ordre en 0 de exp, sin, cos, sh, ch, ln(1 + x), (1 + x)α , arctan, et de tan à
l’ordre 3. Exemples de développements asymptotiques.
La formule de Taylor-Young est admise (démontrée dans l’UE Analyse 2).
4 séances.
Extrema locaux d’une fonction. Extremum local. Point critique. Condition nécessaire,
condition suffisante à l’ordre 2 pour un extremum local. Utilisation des développements
limités pour préciser l’allure d’un graphe au voisinage d’un point.
2 séances.
Convexité des fonctions. Fonctions convexes sur un intervalle. Caractérisation par la
convexité de l’épigraphe ou la croissance des taux d’accroissements. Position du graphe
d’une fonction convexe par rapport à ses cordes. Caractérisation de la convexité pour les
fonctions dérivables et les fonctions deux fois dérivables. Position du graphe par rapport
aux tangentes. Inégalité de convexité.
2-3 séances
Propriétés affines des courbes planes. Etudes des courbes paramétrées planes de
classe C k . Symétrie et réduction du domaine d’études. Courbes régulières. Vecteurs tan-
gents. Droite Tangente. Indices fondamentaux. Points de rebroussement. Allures locales
des courbes en fonction des indices fondamentaux. Branches infinies : direction asympto-
tique et droite asymptote. Tracé de courbes. Exemples de paramétrage simple de courbes
implicites (cercle, ellipse, astroı̈de, folium de Descartes...)
L’étude systématique des courbes en coordonnées en polaires ni les propriétés métriques
des courbes ne sont au programme.
4-5 séances + 2 séances TP
6 TABLE DES MATIÈRES
Introduction

Les chapitres 1 et 4 de ce cours sont principalement issus du polycopié


de Gérard Eguether disponible à l’adresse http ://www.iecl.univ-lorraine.fr/ Ge-
rard.Eguether/LMI/ANALYSE1/
Vous y trouverez en particulier les démonstrations manquantes. Le cours a été partielle-
ment remanié et complété par Vincent Hass, je l’en remercie. Par ailleurs, je ne pensais
pas mettre ce cours à diposition des étudiants dès cette année. Il reste sans doute de
nombreuses coquilles ou des erreurs. Je tâcherai de relire attentivement et de mettre en
ligne une version plus aboutie dès que possible. Les circonstances étant exceptionnelles,
je mets néanmoins le cours en ligne dès maintenant.
Un autre source récurrente pourles cours et exercices est le site Exo7
http ://exo7.emath.fr/ où vous trouverez des exercices corrigés, des cours, des vidéo de
cours, etc.
8 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1

Développements limités,
développements asymptotiques

Objectifs :
• Connaı̂tre la définiton d’un développement limité : partie régulière, partie
négligeable.
• Savoir déterminer la forme normalisée d’un développement limité.
• Savoir utiliser les opérations sur les développements limités : combinaison linéaire,
produit, quotient, composition.
• Savoir intégrer un développement limité.
• Connaı̂tre et savoir utiliser la formule de Taylor-Young : développement limité
à l’ordre n en un point quelconque d’une fonction n fois dérivable.
• Connaı̂tre et savoir retrouver les développements limités à tout ordre en 0 de x 7→
exp(x), x 7→ sin(x), x 7→ cos(x), x 7→ ch(x), x 7→ sh(x), x 7→ ln(1+x), x 7→ (1+x)α ,
x 7→ arctan(x), et celui de x 7→ tan(x) à l’ordre 3.
• Savoir déterminer des limites et des équivalents de fonctions à l’aide des
développements limités.
• Savoir préciser le comportement locale d’une fonction.
• Savoir déterminer l’équation d’une asymptote à une courbe.

Application : Étude locale d’une fonction par les développements limités.


10CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

1.1 Limites de fonctions en un point a réel.


On rappelle ici quelques définition et propriétés des limites.

1.1.1 Limite d’une fonction en un point.


Définition 1 Soit f une fonction définie au voisinage d’un point a de R (on dira près de
a), c’est-à-dire sur une partie D de R contenant ]a−r, a[ et ]a, a+r[ pour un certain r > 0.

(1) On dit que f admet +∞ (respectivement −∞) pour limite en a si et seule-


ment si

∀A ∈ R, ∃α > 0, ∀x ∈ D, (0 < |x − a| < α =⇒ f (x) > A)

(respectivement

∀A ∈ R, ∃α > 0, ∀x ∈ D, (0 < |x − a| < α =⇒ f (x) 6 A)).

(2) On dit que f admet ` pour limite en a si et seulement si

∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ D, 0 < |x − a| < α =⇒ |f (x) − `| < ε.

Exemple 1

1
lim− = +∞ et lim x sin x = 0.
x→1 1−x x→0

1.1.2 Limites et opérations algébriques.


Proposition 1 Soient a ∈ R et λ ∈ R∗ .
Soient f1 , f2 : D → C deux fonctions définies près de a sur un ensemble D, admettant
en a des limites `1 et `2 respectivement (`1 , `2 ∈ R). Alors, lorsque les opérations sur les
limites ont un sens, on a

• lim (f1 + f2 )(x) = lim f1 (x) + lim f2 (x) = `1 + `2 • lim (λf )(x) = λ lim f (x) = λ`
x→a x→a x→a x→a x→a

limx→a f1 (x) `1
• lim (f1 f2 )(x) = lim f1 (x) × lim f2 (x) = `1 `2 • lim (f1 /f2 )(x) = =
x→a x→a x→a x→a limx→a f2 (x) `2

Soient ` ∈ R, L ∈ R ou C, f une fonction à valeurs réelles, g une fonction à valeurs


réelles ou complexes. On suppose que f est définie sur un ensemble D près de a, g est
définie sur un ensemble ∆ près de ` contenant f (D). On suppose que f admet une limite
` en a et g admet une limite L en `. On a alors

lim (g ◦ f )(x) = lim g(y) = L.


x→a y→`
1.2. COMPARAISONS DE FONCTIONS 11

1.2 Comparaisons de fonctions


Définition 2 Soient f et g deux fonctions définies au voisinage d’un point a de R (on
dira près de a), c’est à dire sur un ensemble D contenant ]a − r, a[ et ]a, a + r[ pour un
certain r > 0.
On dira que f est négligeable devant g au voisinage de a et on écrira f = oa (g)
(on lit ”f est un petit o de g”) s’il existe r > 0 et ε :]a − r, a[∪]a, a + r[→ R ou C tel que
limx→a ε(x) = 0 et pour tout x ∈]a − r, a[∪]a, a + r[, f (x) = ε(x)g(x).
On dira que f est équivalente à g au voisinage de a et on écrira f ∼a g s’il existe
η :]a − r, a[∪]a, a + r[→ R ou C tel que limx→a η(x) = 1 et pour tout x ∈]a − r, a[∪]a, a + r[,
f (x) = η(x)g(x).

Remarque 1 La relation ”être négligeable devant au voisinage de a” est une relation


transitive (si f = oa (g) et g = oa (h), alors f = oa (h)), la relation être ”équivalent à au
voisinage de a” est une relation d’équivalence (réflexive, transitive et symétrique).

Ces définitions s’étendent au cas a = +∞ ou a = −∞ ou au cas où on regarde une limite


à droite ou à gauche seulement.
Plutôt que d’énoncer les propriétés sur les petits o et les équivalents, on se ramènera à la
définition au moindre doute.

Exemple 2 (1) x4 = o0 (x2 ), plus généralement si n > p alors xn = o0 (xp ).


(2) sin(x) ∼0 x.

Définition 3 (Cas des suites) Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites.
(1) On dira que (un )n∈N est négligeable devant (vn )n∈N , s’il existe une suite
(εn )n∈N telle que lim εn = 0 et telle qu’à partir d’un certain rang, on ait un =
n→+∞
εn v n .
(2) On dira que (un )n∈N est équivalente à (vn )n∈N , s’il existe une suite (ηn )n∈N
telle que lim ηn = 1 et telle qu’à partir d’un certain rang, on ait un = ηn vn .
n→+∞

1.3 Définition d’un développement limité en un point


Soit f une fonction à valeurs réelles ou complexes définies près de a, c’est à dire sur un
ensemble D contenant ]a − r, a[∪]a, a + r[ pour un certain r > 0.

Définition 4 Soit n un entier naturel. On dit que f admet un développement limité


d’ordre n en a ou au voisinage de a (on écrit DLn (a)), si et seulement si, il existe n + 1
réels a0 , a1 , · · · , an , et une fonction numérique ε, définie sur D, de limite nulle en a, tels
que, pour tout x de D,
n
X
f (x) = ak (x − a)k + (x − a)n ε(x).
k=0

— La fonction polynomiale x 7→ nk=0 ak (x − a)k sera appelée la partie


P 

régulière de f et notée Regn f .


— La fonction (x 7→ (x − a)n ε(x)) est négligeable devant (x 7→ (x − a)n ) et sera
notée oa ((x − a)n ) ou o((x − a)n ) si aucune confusion n’est possible.
12CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

Exemple 3 — Si f est une fonction polynomiale de degré n


n
X
f (x) = ak (x − a)k
k=0

alors f admet un DLn (a) de partie régulière Regn f = f .


— Comme pour |x| < 1, on a
n
X 1 − xn+1
xk = ,
k=0
1−x

alors
n
1 X x
f (x) := = xk + xn
1 − x k=0 1−x

et f admet un DLn (0) de partie régulière Regn f = nk=0 xk car limx→0 x


P
1−x
= 0.

Proposition 2 Si f admet un DLn (a), alors f admet a0 pour limite en a.

1.3.1 Lien avec les notions de continuité et dérivabilité d’une


fonction
Dans tout ce qui suit, les intervalles que nous considérons sont supposés non vides et non
réduits à un point.

Définition de la continuité.
Définition 5 Soient I un intervalle de R, f une application de I dans R ou C, et a un
point de I. La fonction f est dite continue en a si et seulement si

∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ I, (|x − a| < α =⇒ |f (x) − f (a)| < ε).

Remarque 2 Dire que f est continue en a, revient donc à dire que f admet le candidat
naturel f (a) pour limite en a ou encore si a appartient à l’intérieur de I, que

lim f (x) = x→a


x→a
lim f (x) = f (a).
x<a x>a

Proposition 3 Si a est un point intérieur de I et f : I → R ou C, alors f admet un


DL0 (a) si et seulement si f est continue en a. On a alors f (x) = f (a) + o(1) donc
a0 = f (a).

Définition de la dérivabilité.
Définition 6 Soient I un intervalle de R, f une application de I dans R ou C, et a un
point intérieur de I. La fonction f est dite dérivable en a si et seulement si la fonction
ϕa définie sur I \ {a} par
f (x) − f (a)
ϕa (x) =
x−a
1.3. DÉFINITION D’UN DÉVELOPPEMENT LIMITÉ EN UN POINT 13

admet une limite finie en a. Cette limite est alors appelée nombre dérivé de f en a et
est notée f 0 (a).

La quantité
f (x) − f (a)
x−a
est traditionnellement appelée taux de variation de f entre a et x.

Proposition 4 Si a est un point intérieur de I, alors f : I → R ou C admet un DL1 (a)


si et seulement si f est dérivable en a. De plus, on a alors a0 = f (a) et a1 = f 0 (a).
Démonstration.
— Si f (x) = a0 + a1 (x − a) + o(x − a), alors limx→a f (x) = a0 = f (a) car a ∈ I et
pour x ∈ I \ {a}, on a

f (x) − f (a) o(x − a)


= a1 +
x−a x−a
donc
f (x) − f (a)
lim = a1 .
x→a x−a
Ainsi f est dérivable en a de dérivée f 0 (a).
f (x)−f (a)
— Si f est dérivable en a ∈ I alors en posant ε(x) = x−a
− f 0 (a), on a
limx→a ε(x) = 0 et

f (x) = f (a) + (x − a)f 0 (a) + (x − a)ε(x).

Exemple 4 Au voisinage de 0, on a

exp(x) = 1 + x + o(x), sin(x) = x + o(x), cos(x) = 1 + o(x), ln(1 + x) = x + o(x)

et pour α ∈ R, (1 + x)α = 1 + αx + o(x).

Proposition 5 Si f admet un DLn (a), alors il est unique.

Proposition 6 Supposons que f admette un DLn en 0 de la forme


n
X
f (x) = ak xk + o(xn ).
k=0

Alors :
— si f est paire alors le DLn en 0 de f ne contient que des termes pairs, i.e
bn/2c
X
f (x) = a2k x2k + o(xn ).
k=0

— si f est impaire alors le DLn en 0 de f ne contient que des termes impairs, i.e
b(n−1)/2c
X
f (x) = a2k+1 x2k+1 + o(xn ).
k=0
14CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

Démonstration. On démontre seulement le premier point : le second se traitant de façon


analogue.
• D’une part, puisque f admet un DLn (0), on commence par écrire son
développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 :
f (x) = a0 + a1 x + · · · + an xn + o(xn ) avec a0 , . . . , an ∈ R.
x→0

• D’autre part, puisque f est paire on a


f (x) = f (−x) = a0 − a1 x + a2 x2 − a3 x3 + · · · + (−1)n an xn + o(xn ).
x→0

D’où, par unicité du développement limité : pour tout k ∈ {1, . . . , n}, k impair, on a
ak = (−1)k ak = −ak et donc ak = 0.
Finalement, les coefficients de rang impair de f sont nuls.
Exemple 5 Au voisinage de 0, on a
n
1 X
k 2k 2n+1

= (−1) x + o x .
1 + x2 k=0

Proposition 7 Si f admet un DLn (a), alors pour tout p ∈ [1, n], f admet un DLp (a),
et Regp f est obtenu en ne gardant dans Regn f que les termes de degré plus petits que p.
Exemple 6 — Si f est une fonction polynomiale de degré n
n
X
f (x) = ak (x − a)k
k=0
Pp k
alors pour tout
Pn entier p ≥ 0, f admet un DL p (a) de partie régulière k=0 ak (x−a)
si p ≤ n et k=0 ak (x − a)k si p > n.
— Si f (x) = 1 + 2x − 3x2 + x3 − 5x4 + o(x4 ) au voisinage de 0 alors f (x) =
1 + 2x − 3x2 + o(x2 ).
Proposition 8 La fonction f admet un DLn (a) ssi la fonction g définie par g(h) =
f (a + h) admet un DLn (0) et on a Regn g(h) = Regn f (a + h).
Définition 7 On appelle forme normalisée d’un DL un DL de la forme :
f (a + h) = hp (a0 + a1 h + ... + an hn + o(hn ))
avec a0 non nul.
En pratique, pour obtenir un DLn (a) de f , on posera x = a + h, et l’on cherchera le
DLn (0) de (h 7→ f (a + h)) sous forme normalisée.
1
Exemple 7 Si a < 0, la fonction f (x) := x
admet un DLn (a) et on a en posant h = x−a,
1 1 1
f (x) = f (a + h) = = .
a+h a 1 + h/a
Or n
1 X
= (−1)k uk + (un ε(u))
1 + u k=0
donc
n  k   n   X n
1X h 1 h h (−1)k
f (x) = (−1)k + ε = k+1
(x − a)k + o ((x − a)n ) .
a k=0 a a a a k=0
a
1.4. OPÉRATIONS SUR LES DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS 15

1.4 Opérations sur les développements limités


Si l’on dispose de DLn (a) pour deux fonctions f et g, et si l’on effectue une opération sur
ces fonctions, les propositions qui suivent nous disent comment obtenir la partie régulière
d’ordre n du résultat en fonction des parties régulières d’ordre n de f et g.
La méthode est générale :
— on effectue la même opération sur les parties régulières que sur les fonctions,
— on ne garde dans le résultat écrit sur la base des (x − a)k que les termes de degré
plus petit que n. (On dira que l’on a tronqué le résultat à l’ordre n).
Pour un polynôme P écrit sur la base des (x − a)k , nous notons Troncn (P ), ce qu’il reste
de P lorsque l’on oublie les termes en (x − a)k pour k de degré strictement supérieur à n.
Pm Pn
Exemple 8 Si m > n et P = k=0 ak (x − a)k alors Troncn (P ) = k=0 ak (x − a)k .

Proposition 9 Soient f et g deux fonctions définies près de a admettant chacune un


DLn en a, et λ un nombre réel. Alors :
• f + g admet un DLn en a, et Regn (f + g) = Regn f + Regn g.
• λf admet un DLn en a, et Regn (λf ) = λRegn f .
• f g admet un DLn en a, et Regn (f g) = Troncn (Regn f Regn g).

Exemple 9 Si f (x) = 1 + x + x2 + 2x3 + o(x3 ) et g(x) = 3 − 2x − x2 + x3 + o(x3 ) au


voisinage de 0, on obtient

(2f + g)(x) = 5 + x2 + 5x3 + o(x3 ) et (f g)(x) = 3 + x + 4x3 + o(x3 ).

Démonstration pour ce cas particulier On a

f (x) = 1 + x + x2 + 2x3 + x3 ε1 (x) g(x) = 3 − 2x − x2 + x3 + x3 ε2 (x)


x→0 x→0

où lim ε1 (x) = 0 et lim ε2 (x) = 0.


x→0 x→0

(2f + g)(x) = 2f (x) + g(x) = 5 + x2 + 5x3 + x3 (2ε1 (x) + ε2 (x)) = 5 + x2 + 5x3 + x3 ε(x)
x→0 x→0

où ε(x) := 2ε1 (x) + ε2 (x) vérifie lim ε(x) = 0. D’où, 2f + g admet le développement limité
x→0
d’ordre 3 en 0 suivant

(2f + g)(x) = 5 + x2 + 5x3 + o(x3 ).


x→0

(f g)(x) = 3 + (−2 + 3)x + (−1 − 2 + 3)x2 + (1 − 1 − 2 + 6)x3 + (1 − 1 − 4)x4 + (1 − 2)x5 + 2x6


+ x3 ε1 (x) 3 − 2x − x2 + x3 + ε2 (x) 1 + x + x2 + 2x3 + x3 ε1 (x)ε2 (x)
    

= 3 + x + 4x3 + x3 ε(x)

où ε(x) := −4x−x2 +2x3 +ε1 (x) [3 − 2x − x2 + x3 ]+ε2 (x) [1 + x + x2 + 2x3 ]+x3 ε1 (x)ε2 (x)
vérifie lim ε(x) = 0. D’où, f g admet le développement limité d’ordre 3 en 0 suivant
x→0

(f g)(x) = 3 + x + 4x3 + o(x3 ).


x→0
16CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

Remarque 3 En mettant f et g sous forme normalisée, il est possible dans certains cas
d’obtenir un meilleur ordre pour f g.

Exemple 10 Si f (x) = x2 + 2x3 + o(x3 ) et g(x) = 2x − x2 + o(x2 ) au voisinage de 0, on


obtient
(f g)(x) = 2x3 + 3x4 + o(x4 ).
Démonstration pour ce cas particulier On a au voisinage de 0

f (x) = x2 (1 + 2x + o(x)) = x2 (1 + 2x + xε1 (x)) g(x) = x (2 − x + o(x)) = x (2 − x + xε2 (x))

où lim ε1 (x) = 0 et lim ε2 (x) = 0.


x→0 x→0

On remarque que

(1 + 2x + xε1 (x)) × (2 − x + xε2 (x)) = 2 + (−1 + 4)x − 2x2 + x (1 + 2x)ε2 (x) + (2 − x)ε1 (x) + xε1 (x)ε2 (x)


= 2 + 3x + x − 2x + (1 + 2x)ε2 (x) + (2 − x)ε1 (x) + xε1 (x)ε2 (x)
= 2 + 3x + xε(x)

D’où, le produit (1 + 2x + o(x)) × (2 − x + o(x)) admet un développement limité d’ordre


1 en 0 et vérifie

(1 + 2x + o(x)) × (2 − x + o(x)) = 2 + 3x + o(x).


x→0

Finalement, f g admet un développement limité d’ordre 3+1 en 0 et vérifie

(f g)(x) = x3 (1 + 2x + o(x)) × (2 − x + o(x)) = 2x3 + 3x4 + o(x4 ).


x→0 x→0

1.5 Composition des fonctions et DL


Proposition 10 Soit f une fonction définie près de a sur un ensemble I à valeurs dans
J et admettant en a un DLn
n
X
f (x) = ak (x − a)k + (x − a)n ε(x).
k=0

Soit g une fonction définie sur le domaine J contenant un intervalle non vide de la forme
]a0 − r, a0 + r[, admettent en a0 un DL d’ordre n. Alors la composée g ◦ f admet un DLn
en a, et Regn (g ◦ f ) = Troncn (Regn g ◦ Regn f ).

Exemple 11 Si f (x) = x + x2 + x2 ε1 (x) et g(x) = 3 − 2x − x2 + x2 ε2 (x) avec


lim ε1 (x) = 0 = lim ε2 (x) = 0, on obtient (a0 = 0 pour f )
x→0 x→0

(g ◦ f )(x) = 3 − 2(x + x2 + x2 ε1 (x)) − (x + x2 + x2 ε1 (x))2 + (x + x2 + x2 ε1 (x))2 ε2 (x + x2 + x2 ε1 (x))


= 3 − 2x − 2x2 − x2 + x2 ε(x) = 3 − 2x − 3x2 + x2 ε(x)

avec limx→0 ε(x) = 0.


Attention, si on avait f (x) = 1 + x + x2 + x2 ε1 (x) et g(x) = 3 − 2x − x2 + x2 ε2 (x)
avec lim ε1 (x) = 0 = lim ε2 (x) = 0, on ne pourrait rien conclure sur l’existence d’un DL
x→0 x→0
pour g ◦ f au voisinage de 0, il faudrait avoir un DL de g au voisinage de 1 pour pouvoir
appliquer la proposition !
1.6. QUOTIENT ET DL 17

1.6 Quotient et DL
1.6.1 Quotient pour lequel le dénominateur a une limite NON
nulle en a
Première stratégie : “produit”
Proposition 11 Soit g une fonction définie près de a, dont la limite en a n’est pas nulle,
et admettant un DLn en a. Alors 1/g admet un DLn en a.
Pour calculer ce DL, on utilise le DL de 1/(1 − x).

Exemple 12 Si f (x) = 2 − x + x2 + o(x2 ) en 0, alors

x x2
 
1 2
1/f (x) = 1+ − + o(x ) .
2 2 4

En écrivant f /g = f · (1/g), on en déduit alors le résultat pour le quotient de deux


fonctions :

Proposition 12 Soient f et g deux fonctions définies près de a et admettant chacune un


DLn en a. On suppose de plus que la limite en a de g n’est pas nulle. Alors f /g possède
un DLn en a.

Deuxième stratégie si a = 0 : “Division suivant les puissances croissantes”


Proposition 13 (Division suivant les puissances croissantes) Soient U et V deux
polynômes, et n dans N. On suppose V (0) 6= 0. Il existe un unique couple de polynômes
(Qn , Rn ) tel que Qn soit de degré au plus n − 1 et vérifiant la relation U = V Qn + Xn Rn .
Qn+1 est le quotient de la division suivant les puissances croissantes d’ordre n de U par
V

Proposition 14 Soient f et g deux fonctions définies près de 0 et admettant chacune un


DLn en 0. On suppose de plus que la limite en 0 de g n’est pas nulle. Alors f /g possède
un DLn en 0 et Regn (f /g) est le quotient de la division suivant les puissances croissantes
d’ordre n de Regn (f ) par Regn (g).

Exemple 13 On suppose que, en 0, f (x) = 1 − x + o(x2 ) et g(x) = 1 + x − x2 + o(x2 ).


Alors
f (x)
= 1 − 2x + 3x2 + o(x2 ).
g(x)

1.6.2 Quotient pour lequel le dénominateur a une limite nulle


en a
Remarque 4 Pour obtenir un DL en 0 d’un quotient dont le dénominateur s’annule, il
faut mettre le numérateur et le dénominateur sous formes normalisées
n
X n
X
p k n+p q
f (x) = x ak x + o(x ), g(x) = x bk xk + o(xn+q )
k=0 k=0

On aura un DL en 0 ssi p ≥ q. On obtiendra un DL à l’ordre n + p − q


18CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

Exemple 14 On suppose que, en 0, f (x) = x3 (1−x+o(x2 )) et g(x) = x(1+x−x2 +o(x2 )).


Alors
f (x)
= x2 − 2x + 3x4 + o(x4 ).
g(x)
Règle à retenir. Si le premier terme non nul d’un DL en a de g est de degré q , on
obtiendra un DL en a d’ordre n de la fonction fg (s’il existe) en partant des DL en a de
f et g à l’ordre n + q .

1.7 Primitivation et développement limité


.

Proposition 15 Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I contenant a, ad-
mettant des primitives sur I. Supposons que f admette en a un DLn s’écrivant
n
X
f (x) = ak (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0

Alors toute primitive F de f admet un DLn+1 en a, donné par


n
X ak
F (x) = F (a) + (x − a)k+1 + o((x − a)n+1 ).
k=0
k + 1

Exemple 15 Au voisinage de 0, on a
n
1 X
= xk + o(xn )
1 − x k=0

donc
n
X xk+1
− ln(1 − x) = + o(xn+1 )
k=0
k + 1

d’où
n+1
X (−1)k+1
ln(1 + x) = xk + o(xn+1 ).
k=1
k

Théorème 1 (Formule de Taylor-Young) Soient n ∈ N∗ et f une fonction définie


sur un intervalle ouvert I contenant a. Si f admet des dérivées jusqu’à l’ordre n sur I,
la fonction f admet un DLn en a donné par
n
X f (k) (a)
f (x) = (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0
k!

Exemple 16 Au voisinage de 0, on a
n n n
X xk n
X x2k+1 X x2k
exp(x) = +o(x ), sin(x) = (−1)k +o(x2n+2 ), cos(x) = (−1)k +o(x2n+1 ),
k=0
k! k=0
(2k + 1)! k=0
(2k + 1)!
1.8. DL EN 0 DES FONCTIONS USUELLES 19

1.8 DL en 0 des fonctions usuelles

1
Pn
1−x
= k=0 xk + o(xn ) = 1 + x + · · · + xn + o(xn )

1
Pn k k
1+x
= k=0 (−1) x + o(xn ) = 1 − x + · · · + (−1)n xn + o(xn )

Pn (−1)k+1 k x2 n
ln(1 + x) = k=1 k
x + o(xn ) =x− 2
+ · · · + (−1)n+1 xn + o(xn )

Pn (−1)k 2k+1 x3 2n+1


arctan(x) = k=0 2k+1 x + o(x2n+2 ) =x− 3
+ · · · + (−1)n x2n+1 + o(x2n+1 )

Pn α(α−1)···(α−k+1) k α(α−1) 2 α(α−1)...(α−n+1) n


(1 + x)α = k=0 k!
x + o(xn ) = 1 + αx + 2!
x + ··· + n!
x + o(xn )

x2 xn
Pn 1 k
ex = k=0 k! x + o(xn ) =1+x+ 2!
+ ··· + n!
+ o(xn )

x2 x2n
Pn 1 2k
ch(x) = k=0 (2k)! x + o(x2n+1 ) =1+ 2!
+ ··· + (2n)!
+ o(x2n )

x3 x2n+1
Pn 1 2k+1
sh(x) = k=0 (2k+1)! x + o(x2n+2 ) =x+ 3!
+ ··· + (2n+1)!
+ o(x2n+1 )

Pn (−1)k 2k x2 x 2n
cos(x) = k=0 (2k)! x + o(x2n+1 ) =1− 2!
+ · · · + (−1)n (2n)! + o(x2n )

Pn (−1)k 2k+1 x3 x 2n+1


sin(x) = k=0 (2k+1)! x + o(x2n+2 ) =x− 3!
+ · · · + (−1)n (2n+1)! + o(x2n+1 )

x3 2 5
tan(x) =x+ 3
+ 15
x + o(x5 )
20CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

1.9 Exemples d’applications au calcul de limite et à


la recherche d’équivalent.
1.9.1 Calcul de limite
Les DL permettent de lever une indétermination dans le calcul d’une limite. Plus
précisément, si f admet un DLn (a) alors la limite de f en a est égale à a0 .

Théorème 2 (Limites finies et petits o)

lim f (x) = ` ⇐⇒ f (x) = ` + o(1).


x→a x→a

Remarque 5 (Cas des suites) Soient (un )n∈N une suite et ` ∈ R. Alors,

lim un = ` ⇐⇒ un = ` + o(1).
n→+∞ n→+∞

Exemple 17 Déterminer la limite en 0 de


√ √ √ √
1+x− 1−x−x 1+x− 1−x−x
et .
x3 x2
Déterminer, pour a, b > 0 fixés, la limite en +∞ de
 x
 
1 1/x 1/x
a +b .
2

1.9.2 Recherche d’équivalent


Les DL permettent de déterminer un équivalent d’une suite au voisinage de l’infini ou
d’une fonction au voisinage d’un point. Plus précisément, si f admet un DLn (a) avec des
termes non nuls alors f (x) est équivalent en a au premier terme non nul du développement
limité.
f ∼a g ⇐⇒ f (x) = g(x) + o(g(x)).
x→a

Exemple 18 Déterminer un équivalent en 0 de

x(cos x − 1) − (sin x − x).

1.10 Développement asymptotique


Dans les paragraphes précédents, on a choisi xn comme une échelle d’infiniment petits au
voisinage de 0. On peut au voisinage de 0 ou l’infini choisir d’autres échelles et on obtient
un développement asymptotique. Donnons quelques exemples :
— au voisinage de 0, échelle des x1/2
√ √ √ 1 1
x 1 + x = x1/2 + x3/2 − x5/2 + o x5/2 .

x + x2 =
2 8
— au voisinage de +∞, échelle des x−n
 
x+2 1 1 + 2/x 1 2 1 2 1 1
2
= 2
= + 2 + 3 + 4 + 5 +o .
x −1 x 1 − 1/x x x x x x x5
1.11. ÉTUDE LOCALE D’UNE FONCTION 21

1.11 Étude locale d’une fonction


Les développements limités servent également à l’étude locale d’une fonction f définie au
voisinage d’un point x0 .

Proposition 16 On suppose que f admet un développement limité en x0 de la forme

f (x) = a0 + a1 (x − x0 ) + ap (x − x0 )p + o ((x − x0 )p ) ,
x→x0

où a0 = f (x0 ), ap est non nulle, et p > 2.

(1) L’équation de la tangente à la courbe représentative de f au point M de coor-


données (x0 , a0 ) est donnée par

y = a0 + a1 (x − x0 ).

(2) La position de la courbe représentative de f par rapport à sa tangente est donnée


par le signe de ap (x − x0 )p :
• Si le signe est POSITIF, la courbe de f est AU DESSUS de sa tangente.
• Si le signe est NÉGATIF, la courbe de f est EN DESSOUS de sa tangente.

Démonstration
(1) Cela résulte du fait que

f (x) − f (x0 )
a0 = f (x0 ) et a1 = x→x
lim = f 0 (x0 ).
0
x6=x0
x − x0

(2) La position de la courbe représentative de f par rapport à sa tangente est donnée


par le signe de la différence

δ(x) := f (x) − a0 + a1 (x − x0 ) = ap (x − x0 )p + o ((x − x0 )p ) .




Or, au point x0 , on a
δ(x) ∼ ap (x − x0 )p .
x→x0

Il s’ensuit que la position de la courbe représentative de f par rapport à sa tangente


est donnée par le signe de ap (x − x0 )p .

Remarque 6 En particulier, si p est impair, la position de la courbe de f par rapport à


sa tangente change lorsque l’on franchit x0 , et la courbe de f admet un point d’inflexion
en x0 .

Exemple 19 Voir la correction de l’exercice 12 du TD1.

1.12 Recherche d’une asymptote à une courbe


On peut utiliser les développements limités pour la recherche d’une asymptote à une
courbe.
22CHAPITRE 1. DÉVELOPPEMENTS LIMITÉS, DÉVELOPPEMENTS ASYMPTOTIQUES

Proposition 17 La courbe représentative d’une fonction f définie au voisinage de +∞


admet une asymptote d’équation
y = ax + b,
si et seulement si la fonction ε : x 7→ f (x) − ax − b admet une limite nulle en +∞. Les
nombres a et b sont alors définis de manière unique par

f (x)
a = lim et b = lim (f (x) − ax),
x→+∞ x x→+∞

et l’on a, au voisinage de +∞,

f (x) = ax + b + ε(x). (F)


x→+∞

Remarque 7 En posant h = x1 , on remarque que h → 0 lorsque x → +∞, et donc


l’égalité (F) peut encore s’écrire,
 
1
hf = a + bh + o(h).
h h→0

Donc, si l’on dispose d’un développement limité en 0 de la forme


 
1
hf = a + bh + chp + o(hp ),
h h→0

avec c non nulle et p > 2, on en déduira


 
c 1
f (x) = ax + b + +o ,
x→+∞ xp−1 xp−1
c
ce qui permettra d’obtenir directement l’équation de l’asymptote. Le signe de xp−1
, donne
alors la position de la courbe de f par rapport à son asymptote.
Ce qui précède peut également s’étudier au voisinage de −∞.

Exemple 20 Voir la correction de l’exercice 16 du TD1.


Chapitre 2

Extrema locaux d’une fonction.

Objectifs :
• Savoir déterminer les points critiques d’une fonction de R dans R.
• Connaı̂tre les conditions nécessaires et les conditions suffisantes à l’ordre 2 pour
un extremum local.
• Savoir utiliser les développements limités pour préciser l’allure d’un graphe au
voisinage d’un point.
• Savoir détermination des extrema locaux et globaux d’une fonction de R dans R.
24 CHAPITRE 2. EXTREMA LOCAUX D’UNE FONCTION.

Dans tout ce chapitre f est une fonction définie sur un intervalle I de R à valeurs dans
R.

2.1 Définition
Définition 8 Soient I un intervalle ouvert de R, f une fonction définie sur I à valeurs
dans R et soit c un point de I.
On dira que f présente un maximum local (resp. minimum local) au point c, s’il existe
η > 0 tel que, pour x ∈ I∩]c − η, c + η[ on ait f (x) ≤ f (c) (resp. pour x ∈ I∩]c − η, c + η[
on ait f (x) ≥ f (c)).
On dira que f présente un maximum global (resp. minimum global) au point c, si pour
tout x ∈ I on a f (x) ≤ f (c) (resp. si pour tout x ∈ I on a f (x) ≥ f (c))

Définition 9 Soient I un intervalle ouvert de R, f une fonction définie sur I à valeurs


dans R et soit c un point de I. On dit que c est un point critique de f si f est dérivable
au point c et si f 0 (c) = 0.

2.2 Condition nécessaire et condition suffisante pour


un extremum local pour une fonction régulière
2.2.1 Rappels d’analyse 1
Théorème 3 (Heine) Toute fonction f contine sur un segment [a, b] y est bornée et
atteint ses bornes (donc admet un minimum et un maximum global).
Démonstration faite en cours d’analyse 1.

Théorème 4 L’image d’un intervalle par une application continue est un intervalle.
Démonstration faite en cours d’analyse 1.

2.2.2 Extrema et dérivées premières


Proposition 18 Soient I un intervalle ouvert de R, f une fonction définie sur I à
valeurs dans R et soit c un point de I. On suppose que f est dérivable au point c et que
f présente au point c un maximum local (ou un minimum local). Alors f 0 (c) = 0.

Remarque 8 La réciproque de cette proposition est fausse. Pour s’en convaincre, il suffit
de considérer f (x) = x3 . Nous avons f 0 (0) = 0 pour autant f ne présente ni maximum
local, ni minimum local en x = 0.

Démonstration
Supposons qu’il s’agisse d’un maximum local. Il existe donc η > 0 tel que pour tout x ∈ I,
2.2. CONDITION NÉCESSAIRE ET CONDITION SUFFISANTE POUR UN EXTREMUM LOCAL POUR

tel que |x − c| < η nous ayons


(
f (x) − f (c) ≥0 si x < c
x−c ≤0 si x > c.

En faisant tendre maintenant x vers c avec x < c dans la première inégalité et x vers c
avec x > c dans la seconde nous obtenons que fg0 (c) ≥ 0 et fd0 (c) ≤ 0. Par conséquent
f 0 (c) = 0 car fg0 (c) = fd0 (c) = f 0 (c).

Remarque 9 Attention, les extrema d’une fonction f dérivable sur [a, b] se trouvent
parmi les points critiques de f ou/et en a ou b.

Exemple 21 Si f (x) = cos(x) + sin(x), alors f est continue sur le segment [0, π] donc
0
√ dérivable et f (x) = − sin(x) + cos(x)
y est bornée et atteint ses bornes. De plus f est
s’annule sur [0, π] en x0 = π/4. On a f (x0 ) = 2, f (0) = 1 et√f (π) = −1. Donc
• le maximum de f sur [0, π] est atteint en π/4 et vaut 2,
• son minimum est atteint en π et vaut −1.

2.2.3 Extrema et dérivées secondes


Proposition 19 Soient f une fonction deux fois dérivable sur un intervalle I de R, et a
un point de I, tel que f 0 (a) = 0. Alors si f 00 (a) > 0, la fonction f possède un minimum
local en a, si f 00 (a) < 0, la fonction f possède un maximum local en a.
Démonstration
En écrivant la formule de TAYLOR-YOUNG à l’ordre 2 en a, et puisque f 0 (a) = 0, on
obtient
f 00 (a)
f (x) = f (a) + (x − a)2 + (x − a)2 ε(x),
2
où ε est une fonction de I dans R de limite nulle en a. Alors si f 00 (a) n’est pas nul
00
f (x) − f (a) ∼a (x − a)2 f 2(a) et, dans un voisinage de a, la différence f (x) − f (a) possède
le même signe que f 00 (a). Alors si f 00 (a) > 0, on a, dans un voisinage de a, l’inégalité
f (x) > f (a), et f possède un minimum local en a, et si f 00 (a) < 0, on a, dans un voisinage
de a, l’inégalité f (x) < f (a), et f possède un maximum local en a.

Remarque 10 Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle ouvert I de R. Soit


a ∈ I tel que f admet un DLn (a) avec n ≥ 2 de la forme
n
X
f (x) = ak (x − a)k + o((x − a)n ).
k=0

Si la partie régulière de f en a est de degré positif, alors on peut définir

k = min{l ∈ [1, n] : al 6= 0}.

On a alors a0 = f (a) et f (x) − f (a) ∼a ak (x − a)k .


• Si k est impair alors f n’admet pas d’extremum local en a.
• Si k est pair et ak > 0, alors f admet un minimum local en a ;
• si k est pair et ak < 0, alors f admet un maximum local en a.
26 CHAPITRE 2. EXTREMA LOCAUX D’UNE FONCTION.

Exemple 22 Si

f (x) = sin3 (x) + 2 cos(x) + x2 et g(x) = f (x) − x3 ,

alors au voisinage de 0, on a

x2 x4 x4
f (x) = (x + o(x2 ))3 + 2(1 − + ) + x2 = 2 + x3 + + o(x4 )
2 4! 12
4
et g(x) = 2 + x12 + o(x4 ) donc f n’admet pas d’extremum en 0 mais g admet un minimum
local en 0 qui vaut 2.
Chapitre 3

Fonctions convexes

Objectifs :
• Savoir caractériser géométriquement la convexité à l’aide de l’épigraphe ou de la
croissance des taux d’accroissements.
• Connaı̂tre la position du graphe d’une fonction convexe par rapport à ses cordes
et ses tangentes.
• Savoir caractériser la convexité pour les fonctions dérivables et les fonctions deux
fois dérivables.
• Connaı̂tre et mettre en œuvre des techniques pour déterminer des inégalités de
convexité.
• Savoir les résultats dans le cas de la concavité.
28 CHAPITRE 3. FONCTIONS CONVEXES

3.1 Définition
Définition 10 Soit f une fonction définie sur un intervalle I de R à valeurs dans R. On
dit que f est convexe sur I lorsque :

∀x, y ∈ I, ∀λ ∈ [0, 1], f (λx + (1 − λ)y) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (y).

Lorsque l’on a l’inégalité dans l’autre sens, on dit que f est concave sur I. Si l’inégalité
est stricte, on parle alors de stricte convexité ou concavité.

Remarque 11 f est concave ssi −f est convexe.

f (y)

1
4
f (x) + 34 f (y)

1
+ 34 y

f 4
x

f (x)

1
x 4
x + 34 y y

Figure 3.1 – Illustration graphique dans le cas où λ = 41 .

Remarque 12 f est convexe ssi le graphe de f est au dessous de ses cordes car le point
de coordonnées (λx + (1 − λ)y, λf (x) + (1 − λ)f (y)) est un point de la corde reliant le
point (x, f (x)) au point (y, f (y)).

Exemple 23 — (x 7→ |x|) est convexe sur R (inégalité triangulaire).


— (x 7→ x2 ) est convexe sur R (faire le calcul).
3.2. CARACTÉRISATIONS GÉOMÉTRIQUES DE LA CONVEXITÉ 29

Théorème 5 (Inégalité de Jensen) Soit f une fonction convexe P sur un intervalle I,


x1 , · · · , xn des points de I et λ1 , · · · , λn des réels positifs tels que ni=1 λi = 1. Alors

n
! n
X X
f λ i xi ≤ λi f (xi ).
i=1 i=1

En particulier
n
! n
1X 1X
f xi ≤ f (xi ).
n i=1 n i=1

Démonstration par récurrence sur n.

Exemple 24
n
!2 n
X X
∀x1 , · · · , xn ∈ R : xi ≤n x2i .
i=1 i=1

3.2 Caractérisations géométriques de la convexité


3.2.1 Par l’épigraphe
Définition 11 On appelle épigraphe de f : I → R l’ensemble des points du plan de
coorodonnées (x, y) avec x ∈ I et y ≥ f (x).
On dit qu’une partie E du plan est convexe si pour tout couple de points (M, M 0 ) de
E, le segment [M M 0 ] est inclus dans E.

Proposition 20 f est convexe ssi l’épigraphe de f est convexe.

Soit E l’épigraphe de f .
(⇐=) Supposons E convexe. Soit x, x0 ∈ I. Alors M (x, f (x)) et M 0 (x0 , f (x0 ))
sont des points de E donc [M, M 0 ] ⊂ E. Soit λ ∈ [0, 1]. Alors le point
de coordonnées (λx + (1 − λ)x0 , λf (x) + (1 − λ)f (x0 )) appartient au seg-
ment [M M 0 ] donc à E et donc f (λx + (1 − λ)x0 ) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (x0 )
par définition de E. f est donc convexe.
(=⇒) Supposons f convexe. Soient M (x, y), M 0 (x0 , y 0 ) deux points de E. Soit
A un point de [M M 0 ]. Alors il existe λ ∈ [0, 1] tel que xA = λx + (1 − λ)x0
et yA = λy + (1 − λ)y 0 . On a donc

yA ≥ λf (x) + (1 − λ)f (x0 ) ≥ f (λx + (1 − λ)x0 ) = f (xA )

et A ∈ E. Ainsi E est convexe.


30 CHAPITRE 3. FONCTIONS CONVEXES

f (z)

f (z) − f (y)

f (y)

f (y) − f (x)

f (x)

y−x z−y

f
x y z

Figure 3.2 – Illustration graphique des fonctions convexes par la caractérisation des
pentes.

3.2.2 Par l’inégalité des pentes


Proposition 21 Soit f : i → R une fonction. Alors f est convexe sur I ssi

f (y) − f (x) f (z) − f (y)


∀x, y, z ∈ I, x < y < z ⇒ ≤ .
y−x z−y
z−y y−x
Soient x, y, z ∈ I tels que x < y < z. Posons λ = z−x
(donc 1 − λ = z−x
).
Alors y = λx + (1 − λ)z. On a

f (y) ≤ λf (x) + (1 − λ)f (z) ⇔ λf (y) − λf (x) ≤ (1 − λ)f (z) − (1 − λ)f (y)
⇔ λ(f (y) − f (x)) ≤ (1 − λ)(f (z) − f (y))
⇔ (z − y)(f (y) − f (x)) ≤ (y − x)(f (z) − f (y))
f (y) − f (x) f (z) − f (y)
⇔ ≤
y−x z−y

car z − x > 0, z − y > 0 et y − x > 0.


Comme y ∈]x, z[⇔ y = λx+(1−λ)z avec λ ∈]0, 1[ et l’inégalité de convexité
est triviale pour λ = 0 ou 1, on a bien l’équivalence.
3.3. CONVEXITÉ ET RÉGULARITÉ 31

f (x)−f (α)
Proposition 22 Soit f : I → R une fonction. Pour α ∈ I, on pose ϕα (x) = x−α
pour x ∈ I \ {α}.
Alors f est convexe sur I ssi ∀α ∈ I, ϕα est croissante sur I \ {α}.

f (z)

ϕα (z)

f (α)
ϕα (x)

f (x)

f
0 x α z

Figure 3.3 – Fonction convexe et taux d’accroissements

⇒ Supposons f convexe. Si x < α < z alors la caractérisation précédente


donne en prenant y = α, ϕα (x) ≤ ϕα (z).
Si α < y < z alors y = (1 − λ)α + λz avec λ = y−α z−α
, on obtient par convexité
de f l’inégalité f (y) ≤ (1−λ)f (α)+λf (z) donc f (y)−f (α) ≤ λ(f (z)−f (α)),
ce qui donne ϕα (y) ≤ ϕα (z).
Le cas x < y < α est similaire.
⇐ Si ϕα est croissante, alors par la caractérisation précédente, f est convexe.

3.3 Convexité et régularité


Proposition 23 Si f est convexe sur I, alors f est continue en tout point intérieur à I.
Soit α un point intérieur à I. Soient a, b ∈ I tels que a < α < b. On a donc
pour x ∈ [a, b] ϕα (a) ≤ ϕα (x) ≤ ϕα (b), donc
f (x) − f (α)
ϕα (a) ≤ ≤ ϕα (b)
x−α
32 CHAPITRE 3. FONCTIONS CONVEXES

et
|f (x) − f (α)| ≤ |x − α| max (|ϕα (a)|, |ϕα (b)|) ,
ce qui assure la continuité de f en α.

Théorème 6 Soit f une fonction dérivable sur un intervalle I de R à valeurs dans R.


Alors f est convexe sur I si et seulement si f 0 est croissante sur I.
⇒ Si a, b ∈ I et a < b, alors f 0 (a) = limx→a ϕa (x) ≤ ϕa (b) par croissance
de ϕa et f 0 (b) = limx→b ϕb (x) ≥ ϕb (a) par croissance de ϕb . Comme ϕa (b) =
ϕb (a), alors f 0 (a) ≤ f 0 (b).
⇐ Si a, b, c ∈ I avec a < b < c, on a d’après le théorème des accroissements
finis :

∃α ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f 0 (α)(b − a), i.e. f 0 (α) = ϕb (a),

∃β ∈]b, c[ tel que f (c) − f (b) = f 0 (β)(c − b), i.e. f 0 (β) = ϕb (c).
Comme f 0 est croissante et α < β, on a f 0 (α) ≤ f 0 (β) donc ϕb (a) ≤ ϕb (c).
ϕb est croissante donc f est convexe.

On a une interprétation géométrique de la convexité à l’aide des tangentes. Le graphe


d’une fonction convexe est au-dessus de ses tangentes.

T3

T1

T2

f
3.4. INÉGALITÉS DE CONVEXITÉ 33

Proposition 24 Si f est dérivable et convexe sur I alors pour tout α ∈ I, pour tout
x ∈ I, on a
f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α).
Si f est convexe, comme précédemment, on a pour x > α, f 0 (α) ≤ ϕα (x), ce
qui donne f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α). Pour x < α, f 0 (α) ≥ ϕα (x), ce qui
donne f (x) ≥ f (α) + (x − α)f 0 (α). Le cas x = α est trivial.

Théorème 7 Soit f une fonction définie deux fois dérivable sur un intervalle I. Alors f
est convexe si et seulement si f 00 ≥ 0 sur I.

Exemple 25 La fonction exponentielle est convexe sur R, en particulier on a pour x ∈ R,


exp(x) ≥ x + 1.
La fonction ln est concave sur ]0, +∞[ en particulier on a pour x > 0, ln(x) ≤ x − 1.
La fonction sinus est concave sur [0, π] en particulier on a pour x ∈ [0, π], π2 x ≤ sin(x) ≤
x.

3.4 Inégalités de convexité


Théorème 8 (Inégalité arithmético-géométrique) Pour tous x1 , · · · , xn > 0, on a
1
(x1 + · · · + xn ) ≥ (x1 · · · xn )1/n .
n
On applique l’inégalité de convexité à ln avec λi = 1/n.

Théorème 9 (Inégalité de Hölder) Soient p et q deux réels positifs tels que p1 + 1q = 1.


Pour tous a1 , · · · , an > 0 et b1 , · · · , bn > 0, on a
n n
!1/p n
!1/q
X X X
ai b i ≤ api bqi .
i=1 i=1 i=1

Démonstration vue en exercice de TD.

Théorème 10 (Inégalité de Minkowski) Soient p > 1 un réel. Pour tous


a1 , · · · , an > 0 et b1 , · · · , bn > 0, on a
n
!1/p n
!1/p n
!1/p
X X X
(ai + bi )p ≤ api + bpi .
i=1 i=1 i=1

Démonstration vue en exercice de TD.


34 CHAPITRE 3. FONCTIONS CONVEXES
Chapitre 4

Courbes paramétrées

Objectifs :
• Savoir étudier des courbes paramétrées planes de classe C k .
• Connaı̂tre et savoir identifier des symétries du domaine d’étude.
• Savoir mettre en œuvre la réduction du domaine d’étude.
• Déterminer la tangente à la courbe en un de ses points et la position de cette
dernière par rapport à sa tangente.
• Savoir étudier les branches infinies à la courbe : direction asymptotique et droite
asymptote.
• Tracer des courbes.
36 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

4.1 Fonctions périodiques


Définition 12 Soit T un nombre réel strictement positif, et D une partie de R telle que,
pour tout x de D, les nombres x + T et x − T soient aussi dans D. Une fonction f définie
sur D sera dite périodique de période T , ou T −périodique, si l’on a, pour tout x de
D
f (x + T ) = f (x) .
S’il existe un plus petit nombre T > 0 tel que f soit T −périodique, on dira que T est la
période de f .

Proposition 25 • Si f est T −périodique, on a, pour tout x de D et tout n de Z

f (x + nT ) = f (x) .

• Une fonction f est T −périodique, si et seulement si sa courbe représentative dans un


repère (O,~ı, ~) est invariante par translation de vecteur T~ı.

Exemple 26 — la période des fonctions x 7→ sin x et x 7→ cos x est 2π


— la période de la fonction x 7→ tan x est π
— la période des fonctions x 7→ sin2 x, et x 7→ cos2 x est π
— la période de la fonction x 7→ sin(x/2) + cos(x/3) est 12π

4.2 Fonction d’une variable réelle à valeurs dans R2


Définition 13 On appelle fonction d’une variable réelle à valeurs dans R2 toute
application d’une partie D de R dans R2 .
Puisqu’un élément de R2 est un couple de réels, se donner une telle application de D dans
R2 revient à se donner deux applications x et y de D dans R, à savoir les applications
définies par
∀t ∈ D, f (t) = (x(t), y(t)) .
Ces deux applications x et y seront encore appelées fonctions coordonnées de f .
Nous nous intéressons désormais aux fonctions d’une variable réelle, à valeurs dans R2
qui sont définies sur un intervalle I de R, non vide et non réduit à un point. On développe
pour ces fonctions les mêmes notions que pour les fonctions de la variable réelle à valeurs
dans R, de la façon suivante.

2
Définition 14 (Limite de f en un point) Soient L = (`1 , `2 ) un élément de R , et a
un élément de I, ou une borne de I (éventuellement infinie). On dit que f admet L pour
limite en a si et seulement si les fonctions coordonnées x et y admettent respectivement
`1 et `2 pour limite en a.

Définition 15 (Continuité) On dit que f est continue en a ∈ I si et seulement si les


fonctions x et y sont continues en a. Il revient au même de dire que f admet (x(a), y(a))
comme limite en a.
La fonction f sera dite continue sur I si et seulement si elle est continue en tout point
de I.
4.2. FONCTION D’UNE VARIABLE RÉELLE À VALEURS DANS R2 37

Définition 16 (Dérivabilité) On dit que f est dérivable en a ∈ I, si et seulement si


les fonctions coordonnées x et y de f sont dérivables en a. Le couple (x0 (a), y 0 (a)), noté
f 0 (a) est appelé vecteur dérivé de f en a.
La fonction f est dite dérivable sur I si et seulement si elle est dérivable en tout point
de I, et l’on note f 0 la fonction, encore appelée fonction dérivée de f , qui à tout a ∈ I,
associe le vecteur dérivé f 0 (a).
Enfin, pour tout n ∈ N∗ , on dira que f est n fois dérivable sur I si x et y sont n fois
dérivables sur I, et l’on note encore f (n) (t) le couple (x(n) (t), y (n) (t)). Si de plus f (n) est
continue sur I, on dira que f est de classe Cn sur I.

Lorsque f est n fois dérivable sur I quel que soit n, on dira que f est indéfiniment
dérivable sur I ou de classe C ∞ sur I.
On se convaincra facilement en utilisant les fonctions coordonnées que les propriétés et
formules usuelles pour les fonctions de R dans R sont encore vraies pour celles de R dans
R2 . Donnons deux exemples illustrant le cas des fonctions dérivables.

1) Soient f et g deux fonctions n fois dérivables sur un intervalle I de R à valeurs dans


R2 , alors la fonction f + g est n fois dérivable sur I, et,

(f + g)(n) = f (n) + g (n) .

2) Soient f une fonction n fois dérivable sur un intervalle I de R à valeurs dans R2 , et


λ une fonction n fois dérivable sur I à valeurs dans R, alors la fonction λ f est n fois
dérivable sur I, et l’on a la formule de LEIBNIZ
n  
(n)
X n
(λ f ) = λ(k) f (n−k) .
k=0
k

Théorème 11 (Formule de TAYLOR-YOUNG) Si f est n fois dérivable en a ∈


I (n ≥ 1), il existe une fonction ε de I dans R2 , de limite (0, 0) en a, telle que, pour tout
t de I, on ait
n
X (t − a)k (k)
f (t) = f (a) + (t − a)n ε(t) .
k=0
k!

On applique la formule de Taylor-Young aux fonctions coordonnées x et y. Il existe


des fonctions ε1 , et ε2 de I dans R, de limite nulle en a, telles que, pour tout t de
I, on ait
n
X (t − a)k (k)
x(t) = x (a) + (t − a)n ε1 (t) ,
k!
k=0

et
n
X (t − a)k
y(t) = y (k) (a) + (t − a)n ε2 (t) .
k!
k=0

En notant ε le fonction définie pour tout t de I par ε(t) = (ε1 (t), ε2 (t)), on en
déduit la formule voulue pour la fonction f . 
38 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

4.3 Courbes paramétrées


4.3.1 Définition et plan d’étude
Une fonction f de D dans R2 étant donnée (dans la pratique D est un intervalle ou
une réunion d’intervalles disjoints), de fonctions coordonnées x et y, et le plan P étant
rapporté à un repère orthonormé direct, (O,~ı, ~), pour tout t ∈ D on notera Mt le point
du plan défini par
OM ~ t = x(t)~ı + y(t)~ .

Définition 17 On appelle courbe représentative de f , l’ensemble, note Cf défini par


Cf = {Mt | t ∈ D} .
On se propose d’obtenir un tracé aussi précis que posssible de Cf .

Remarque 13 on peut toujours considérer que la courbe Cf est la trajectoire d’un mobile
dont la position à l’instant t est le point Mt . Ce point de vue cinématique, permet de
comprendre que les valeurs de t n’apparaissent pas sur le dessin, et aussi d’interpréter le
sens de parcours de ce point Mt sur la courbe en fonction du sens de variation de t. Une
flèche sur Cf indique conventionnellement le sens de parcours suivant les t croissants.
Remarquons qu’en général on se donne la fonction f sans préciser le domaine D. Dans
ce cas on commencera donc par chercher le domaine de définition de f qui sera
l’intersection des domaines de définition des fonctions coordonnées x et y.

L’étude de f passe en général par les points suivants.


1. réduction du domaine d’étude : recherche d’une période, recherche d’isométries de
Cf ;
2. étude des variations conjointes des fonctions coordonnées ;
3. étude locale en des points particuliers ;
4. étude des branches infinies éventuelles.
Pour le point 2, on introduit la notion de tangente.

4.3.2 Tangente à Cf en un point Ma


Supposons l’application f de D dans R2 continue en un élément a de D. Nous dirons que
la courbe Cf admet une tangente en Ma , si la droite (Ma Mt ) admet une position limite
lorsque t tend vers a, ce qui suppose, bien sûr, que pour tout t 6= a d’un voisinage de a,
le point Mt soit distinct du point Ma .

Définition 18 Soit a un élément de D. Supposons f dérivable en a. Si f 0 (a) 6= (0, 0), le


nombre a est dit régulier pour f , dans le cas contraire, il est dit singulier pour f .
Si a est régulier alors au voisinage de a, on a x(t) − x(a) = x0 (a)(t − a) + o(t − a) et
y(t) − y(a) = y 0 (a)(t − a) + o(t − a) donc V~1 = x0 (a)~i + y 0 (a)~j est un vecteur directeur de
la tangente à Cf en Ma , autrement dit y 0 (a)/x0 (a) (dans R) est le coefficient directeur
de la tangente.
4.3. COURBES PARAMÉTRÉES 39

Remarque 14 Pour un point régulier, il suffit donc de calculer f 0 (a) pour obtenir la
tangente au point Ma .

L’utilisation des développements limités permet de traiter le cas des points singuliers et
de préciser la position de la courbe par rapport à la tangente dans tous les cas.

Hypothèses - Notations
(1) L’application f de D dans R2 est supposée suffisamment régulière, c’est-à-dire de
classe C n , avec n au moins égal à 2, sur un intervalle I contenant a et non réduit à a.


(2) Pour tout entier k ∈ [1, n], notons Vk = x(k) (a)~ı + y (k) (a)~.

(3) Nous supposons de plus qu’il existe un entier k > 1 tel que f (k) (a) 6= (0, 0) c’est-


à-dire Vk 6= ~0, et nous notons p le premier entier à vérifier ces conditions.

On applique la formule de TAYLOR-YOUNG en a à l’ordre p aux fonctions coordonnées


x et y. Il existe deux fonctions de I dans R notées ε1 et ε2 , de limite nulle en a, telles que,
pour tout t de I,

(t − a)p (p) (t − a)p (p)


x(t) − x(a) = (x (a) + ε1 (t)) et y(t) − y(a) = (y (a) + ε2 (t)) ,
p! p!
Ce qui montre que pour t 6= a suffisamment proche de a, le point Mt est distinct de Ma ,
et que le vecteur (x(p) (a) + ε1 (t))~ı + (y (p) (a) + ε2 (t))~ est alors un vecteur directeur de la
droite (Ma Mt ).
Les coordonnées de ce vecteur, tendent, lorsque t tend vers a, vers les coordonnées
du vecteur V~p . Il en résulte que la droite passant par Ma de vecteur directeur
V~p = x(p) (a)~ı + y (p) (a)~ est la tangente à la courbe Cf en Ma .

4.3.3 Position locale de Cf par rapport à sa tangente en Ma


Étudions maintenant la position locale de Cf par rapport à sa tangente en Ma .

Hypothèses - Notations
0
(4) Nous supposons de plus qu’il existe un entier k 0 > p, tel que f (p) (a) et f (k ) (a)
forment un système libre de R2 , et nous notons alors q le plus petit entier vérifiant
ces conditions.
Appliquons la formule de TAYLOR-YOUNG à f en a à l’ordre q. Il existe une fonction ε
de I dans R2 , de limite nulle en a, telle que, pour tout t de I,
q−1
X (t − a)k (t − a)q (q)
f (t) − f (a) = f (k) (a) + f (a) + (t − a)q ε(t) .
k=p
k! q!

Ainsi, on peut montrer qu’il existe deux fonctions X et Y de I dans R telles que l’on ait,
pour tout t dans I,

f (t) − f (a) = X(t)f (p) (a) + Y (t)f (q) (a) ,


40 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

donc
Ma~Mt = X(t)V~p + Y (t)V~q ,
avec
(t − a)p (t − a)q
X(t) ∼ , Y (t) ∼ .
a p! a q!
En résumé, sachant que deux fonctions équivalentes en un point ont même signe au
voisinage de ce point, nous avons donc le résultat suivant :

Proposition 26 Soit p le plus petit entier au moins égal à 1, tel que V~p 6= ~0, soit q
le plus petit entier, au moins égal à p + 1 tel que les vecteurs V~p et V~q ne soient pas
colinéaires, alors au voisinage de a, le comportement du vecteur Ma~Mt est le même que
celui du vecteur
(t − a)p ~ (t − a)q ~
Vp + Vq .
p! q!
En particulier :
• La courbe est tangente en Ma au vecteur V~p .
• La position de la courbe par rapport à sa tangente est donnée par le vecteur (t − a)q V~q :
si l’on place l’origine de ce vecteur en Ma , il se trouve situé, pour des valeurs de t proches
de a, du même côté de la tangente que le point Mt .

4.4 Deux exemples d’études


4.4.1 Astroı̈de
Réduction du domaine d’étude
Développons la technique sur un exemple, celui de la fonction f définie sur R par

f (t) = (x(t), y(t)) avec x(t) = 2 sin3 t + cos3 t , y(t) = 2 cos3 t − sin3 t .

Les fonctions x et y sont 2π−périodiques, donc, pour tout t ∈ R, on a Mt+2π = Mt . Si


l’on note I0 un intervalle de R d’amplitude 2π, on a alors

Cf = {Mt | t ∈ R} = {Mt | t ∈ I0 } .

L’application : Φ1 : t 7→ t + π est une bijection de I1 = [ 0, π ] sur I10 = [ π, 2π ] , et l’on a

x(t + π) = −x(t) et y(t + π) = −y(t) .

La courbe est symétrique par rapport à O. On l’étudie sur I1 , et on complètera par la


symétrie S1 par rapport à O.

L’application : Φ2 : t 7→ t + π/2 est une bijection de I2 = [ 0, π/2 ] sur I20 = [ π/2, π ] , et


l’on a
x(t + π/2) = y(t) et y(t + π/2) = −x(t) .
La courbe est invariante par la rotation S2 de centre O et d’angle −π/2. On l’étudie sur
I2 , et on complètera par la rotation S2 .
On étudie f sur I2 et trace Cf = {Mt | t ∈ I2 } puis on applique la rotation S2 puis la
symétrie par rapport à O (dans ce sens) pour avoir la courbe totale.
4.4. DEUX EXEMPLES D’ÉTUDES 41

Etude des variations conjointes des fonctions coordonnées


On consigne, dans un même tableau les variations des fonctions coordonnées x et y sur
le domaine réduit obtenu à l’étape précédente, ainsi que les limites aux bornes.

Ce tableau permet de prévoir la direction générale de la courbe. (Penser à l’interprétation


cinématique).
Revenons à la fonction f définie sur R par
f (t) = (x(t), y(t)) avec x(t) = 2 sin3 t + cos3 t , y(t) = 2 cos3 t − sin3 t .
Les fonctions x et y sont dérivables sur I2 = [0, π/2] et on a
x0 (t) = 3 sin t cos t (2 sin t − cos t)Qy 0 (t) = −3 sin t cos t (2 cos t + sin t) .
Posons
1
.
α = arctan
2
Sur l’intervalle I2 , la fonction x0 s’annule en 0, α et π/2 et y 0 s’annule en 0 et π/2.

On a alors
1
cos2 α = ,
1 + tan2 α
d’où
2
cos α = √ ,
5
et
√ 1
sin α = 1 − cos2 α = √ .
5
On en déduit
2 3
x(α) = √ ≈ 0, 89 et y(α) = √ ≈ 1, 34 .
5 5

On obtient donc le tableau de variation suivant :

t 0 α π/2

x0 0 − 0 + 0

1 2
x
0.89
2
y
-1
y0 0 − − 0

D’après ce tableau, on commence par aller dans la direction N E− > SO puis N O− > SE
(faire un dessin).
Les points correspondant à t = 0, α, π/2 jouent un rôle spécial.
42 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

Etude des points particuliers


√ √
Le point t = α est régulier, la courbe y passe en Mα = (2/ 5, 3/ 5) avec une tangente
de pente infinie (car x0 (α) = 0).

Les points t = 0 et t = π/2 sont singuliers.

Au voisinage de 0, on a
3
t2 3t2

3
x(t) = 2t + 1 − + ◦(t3 ) = 1 − + 2t3 + ◦(t3 ) ,
2 2

et
3
t2

y(t) = 2 1 − − t3 + ◦(t3 ) = 2 − 3t2 − t3 + ◦(t3 ) .
2

On a donc
~ (t) = OM
~ (0) + t2 U~2 + t3 U~3 + ◦ t3 ,

OM

où
3
U~2 = − ~ı − 3~ et U~3 = 2~ı − ~ .
2

Les vecteurs U~2 et U~3 ne sont pas colinéaires, et la courbe admet un point de rebrous-
sement de première espèce en t = 0 (faire un dessin). La tangente a pour coefficient
directeur 2.

La courbe possède également un point singulier en t = π/2, obtenu à partir du précédent


par la rotation S2 et la tangente a donc pour coefficient directeur en ce point −1/2.

Pour plus de précisions dans le tracé on peut chercher les points d’intersection avec Ox.
L’ordonnée y(t) est nulle lorsque

3
t = arctan 2,

et alors

2 tan3 t + 1
x(t) = cos3 (t) (2 tan3 t + 1) = = 5(1 + 22/3 )−3/2 ≈ 1, 2 .
(1 + tan2 t)3/2

Tracé de la courbe

On trace l’arc de courbe obtenu lorsque t varie de 0 à π/2, et on complète par la rotation
S2 , puis la symétrie S1 .
4.4. DEUX EXEMPLES D’ÉTUDES 43

-
1

4.4.2 Seconde courbe


Etudier la courbe paramétrée par
 
1 3 1 1 5
x(t) = − , y(t) = − .
3t t − 1 2 5t t + 1
Remarquons que l’on a aussi
8t + 1 1 − 24t
x(t) = − et y(t) = .
3t(t − 1) 10t(t + 1)

Domaine de définition
La fonction x n’est pas définie en 0 et 1. La fonction y n’est pas définie en −1 et 0. On a
donc D = R \ {−1, 0, 1}.
44 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

Dérivées
On a
1 3 9t2 − (t − 1)2 (2t + 1)(4t − 1)
x0 (t) = − 2
+ 2
= 2 2
= ,
3t (t − 1) 3t (t − 1) 3t2 (t − 1)2
et x0 s’annule en −1/2 et 1/4.

On a également
25t2 − (t + 1)2
 
0 1 1 5 (6t + 1)(4t − 1)
y (t) = − 2+ 2
= 2 2
=
2 5t (t + 1) 10t (t + 1) 10t2 (t + 1)2
et y 0 s’annule en −1/6 et en 1/4.

Pour t = 1/4, on a un point singulier.

Point singulier
Posons
1
h=t− .
4
On a alors
4 1 4
x(t) = + ,
3 1 + 4h 1 − 4h
3
et
2 1 2
y(t) = − .
5 1 + 4h 1 + 4h
5
On peut alors effectuer des développements limités. On a

4h 16h2 64h3
 
4
x(t) = (1 − 4h + 16h2 − 64h3 ) + 4 1+ + + + ◦(h3 )
3 3 9 27
16 28 2 211 3
= + h − h + ◦(h3 ) ,
3 9 27
et
4h 16h2 64h3
 
2 2 3
y(t) = (1 − 4h + 16h − 64h ) − 2 1 − + − + ◦(h3 )
5 5 25 125
8 27 2 210 3
= − + h −3 h + ◦(h3 ) ,
5 25 125
Cela permet d’écrire
~ (t) = OM
OM ~ (1/4) + h2 U~2 + h3 U~3 + ◦(h3 ) ,

où    
~ı ~ ~ı 3~
U~2 = 28 + et U~3 = −211 + .
9 50 27 250
Comme les vecteurs U~2 et U~3 ne sont pas colinéaires, on obtient un point de rebroussement
de première espèce, et le coefficient directeur de la tangente vaut 9/50. (faire un dessin)
4.4. DEUX EXEMPLES D’ÉTUDES 45

Point limite
Lorsque t tend vers l’infini, les fonctions x et y tendent vers 0. L’origine O est donc un
point limite. Comme
y(t) 3(t − 1)(24t − 1)
= ,
x(t) 10(t + 1)(8t + 1)
cette expression tend vers 3/10, qui est le coefficient directeur de la tangente à l’origine.

Tableau de variation

t −∞ −1 −1/2 −1/6 0 1/4 1 +∞

x0 + + 0 − 0 − − + +

1.33 +∞ +∞ 0
x
0 −∞ 5.33 −∞
+∞ −3.6 +∞ 0
y
0 −∞ −∞ 1.6
y0 + + 0 + 0 − − + +

Asymptotes
(i) Lorsque t tend vers −1, l’abscisse x tend vers 7/6 et l’ordonnée y vers l’infini. La
courbe admet la droite d’équation x = 7/6 comme asymptote verticale. La courbe coupe
l’asymptote lorsque x(t) vaut 7/6, ie lorsque

7t2 + 9t + 2 = 0 .

On trouve t = −2/7, ce qui donne comme ordonnée y(t) = −77/20.

(ii) Lorsque t tend vers 1, l’abscisse x tend vers l’infini et l’ordonnée y vers −23/20. La
courbe admet la droite d’équation y = −23/20 comme asymptote horizontale. La courbe
coupe l’asymptote lorsque y(t) vaut −23/20 ie lorsque

23t2 − 25t + 2 = 0 .

On trouve t = 2/23, ce qui donne comme abscisse x(t) = 299/42.

(iii) Lorsque t tend vers 0 l’abscisse x et l’ordonnée y tendent vers l’infini. On peut éliminer
les termes en 1/t en calculant 10y(t) − 3x(t). On obtient

25 9
10y(t) − 3x(t) = − + ,
t+1 t−1
46 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

et cette expression tend vers −34. La courbe admet comme asymptote la droite d’équation

3x 17
y= − .
10 5

Pour étudier la position de la courbe par rapport à l’asymptote, on calcule

3x(t) 17 5 9 17 t(17t − 8)
y(t) − + =− + + == .
10 5 2(t + 1) 10(t − 1) 5 5(t − 1)(t + 1)

Cette quantité est positive si et seulement si t appartient à l’ensemble

I =]−∞, −1[∪]0, 8/17[∪]1, +∞[ ,

et la courbe est au-dessus de l’asymptote si t appartient à I. Elle est en dessous dans le


cas contraire.

La courbe coupe l’asymptote lorsque t = 8/17 au point de coordonnées (51/8, −119/80).

Intersection avec les axes

L’ordonnée y s’annule pour t = 1/24. On trouve alors x(t) = 256/23.

L’abscisse x s’annule pour t = −1/8. On trouve alors y(t) = −128/35.


4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL47

Tracé de la courbe

7/6 -

4.5 Pratique de l’étude d’une fonction vectorielle :


cas général
4.5.1 Réduction du domaine d’étude : cas général
1. Recherche d’une période de f

Si les fonctions x et y sont périodiques, et si le rapport des périodes de x et de y est


rationnel, on cherche une période T commune à x et à y (un multiple entier de la
période de x et de la période de y). La courbe est obtenue complètement, lorsque
t décrit l’intersection du domaine de définition et d’un intervalle I0 d’amplitude
T . On peut prendre I0 = [ −T /2, T /2 ] , ou I0 = [ 0, T ] , mais d’autres choix sont
possibles, et en général on ne fixera I0 qu’en fonction des isométries laissant la
courbe invariante que l’on découvrira dans la suite.

Dans les autres cas, on prendra I0 = D

2. Recherche d’isométries de la courbe Cf

Les isométries cherchées seront, des symétries centrales ou axiales, des translations
ou des rotations.

Supposons avoir trouvé deux parties I1 et I10 de D ∩ I0 , telles que D = I1 ∪ I10 et


telles qu’il existe une bijection Φ1 de I1 sur I10 , et une isométrie I1 du plan, vérifiant
48 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

pour tout t de I1
MΦ1 (t) = I1 (Mt ) .
Posons alors Γ1 = {Mt | t ∈ I1 }. On obtient donc I1 (Γ1 ) = {Mt | t ∈ I10 } et

Cf = Γ1 ∪ I1 (Γ1 ) .

Les bijections Φ les plus souvent utilisées, sont données dans les tableaux suivants :

(i) Bijections entre intervalles bornés

[ 0, T ] 7→ [ −T , 0 ] [ 0, T /2 ] 7→ [ T /2, T ] [ a, (a + b)/2 ] 7→ [ (a + b)/2, b ]


Φ(x) = −x Φ(x) = T − x Φ(x) = a + b − x
Φ(x) = x − T Φ(x) = x + T /2 Φ(x) = x + (b − a)/2

(ii) Bijections entre intervalles non bornés

[ 0, +∞ [ 7→ ] −∞, 0 ] [ T /2, +∞ [ 7→ ] −∞, T /2 ]


Φ(x) = −x Φ(x) = T − x

(iii) Bijections entre intervalles de natures différentes

] 0, 1 ] 7→ [ 1, +∞ [ ] 0, 1 ] 7→ ] −∞, −1 ] [ −1, 1 ] − {0} 7→ ] −∞, −1 ] ∪ [ 1, +∞ [


Φ(x) = 1/x Φ(x) = −1/x Φ(x) = 1/x ou − 1/x

Et il conviendra de savoir identifier rapidement (au besoin à l’aide d’un dessin) les
isométries du plan les plus simples transformant M (x, y) en M 0 (x0 , y 0 ) :

6
M
y
(a) Symétrie par rapport à l’axe des x :
-
S : (x, y) 7→ (x, −y) x

−y
M0
4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL49

M0 y 6 M
(b) Symétrie par rapport à l’axe des y :

S : (x, y) 7→ (−x, y) -
−x x

6
M
y

(c) Symétrie par rapport à O :


−x O -
S : (x, y) 7→ (−x, −y) x

−y
M0

6
M
y
(d) Symétrie par rapport à
la première bissectrice x M0

S : (x, y) 7→ (y, x) -
x y
6
M
y

(e) Symétrie par rapport à


la deuxième bissectrice −y
-
S : (x, y) 7→ (−y, −x) x
−x
M0

6
M
Plus généralement, on a les symétries suivantes : y

(f) Symétrie par rapport à la droite


d’équation y = b
b

S : (x, y) 7→ (x, 2b − y) -
x
2b − y
M0

y M0 M
(g) Symétrie par rapport à la droite
d’équation x = a

S : (x, y) 7→ (2a − x, y) -
2a − x a x

6
M0
2b − y


(h) Symétrie par rapport au point Ω b
de coordonnées (a, b)

S : (x, y) 7→ (2a − x, 2b − y) M
y

-
x a 2a − x
4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL51

Autres isométries :

6
M
 y
(i) Rotation de centre O
et d’angle +π/2 M0 x

R : (x, y) 7→ (−y, x) -
−y O x

6
M
y

(j) Rotation de centre O U


et d’angle −π/2 O y -
R : (x, y) 7→ (y, −x) x
−x
M0

6
(k) Translation de vecteur y+b * M0
V~ = a~ı + b~
y V~
M
T : (x, y) 7→ (x + a, y + b)
-
x x+a

4.5.2 Etude des variations conjointes des fonctions coordonnées


On consigne, dans un même tableau les variations des fonctions coordonnées x et y sur
le domaine réduit obtenu à l’étape précédente, ainsi que les limites aux bornes.

Ce tableau permet de prévoir la direction générale de la courbe. (Penser à l’interprétation


cinématique).
Le tableau de variation met souvent en évidence quelques points particuliers de la courbe
dont on aimerait mieux cerner le voisinage. De même permet-il assez souvent de détecter
52 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

la présence de branches infinies que l’on désirera étudier plus en détail.

Il se peut aussi que la fonction f ne soit pas définie en un point a qui est une borne
(éventuellement infinie) d’un des intervalles constituant D, mais admette en ce point une
limite (`, `0 ). On pourra toujours prolonger f en posant f (a) = (`, `0 ) ce qui conduit à
compléter la courbe Cf en lui ajoutant le point (`, `0 ).

4.5.3 Tangente à Cf en un point Ma


Comme on a vu il existe deux fonctions X et Y de I dans R telles que l’on ait, pour tout
t dans I,
f (t) − f (a) = X(t)f (p) (a) + Y (t)f (q) (a) ,
ce qui permet d’écrire, que, pour tout t de I, on a

Ma~Mt = X(t)V~p + Y (t)V~q ,

avec
(t − a)p (t − a)q
X(t) ∼ , Y (t) ∼ .
a p! a q!
En résumé, sachant que deux fonctions équivalentes en un point ont même signe au
voisinage de ce point, nous avons donc le résultat suivant :

Soit p le plus petit entier au moins égal à 1, tel que V~p 6= ~0,
soit q le plus petit entier, au moins égal à p + 1 tel que les vecteurs V~p et V~q ne soient pas
colinéaires,
alors au voisinage de a, le comportement du vecteur Ma~Mt est le même que celui du
(t − a)p ~ (t − a)q ~
vecteur Vp + Vq .
p! q!

En particulier :

• La courbe est tangente en Ma au vecteur V~p .

• La position de la courbe par rapport à sa tangente est donnée par le vecteur (t − a)q V~q :
si l’on place l’origine de ce vecteur en Ma , il se trouve situé, pour des valeurs de t proches
de a, du même côté de la tangente que le point Mt .
• Pour des valeurs de t supérieures à a et proches de a, la courbe se trouve à l’intérieur
du parallélogramme construit sur les vecteurs V~p et V~q placés en Ma .
• Pour des valeurs de t inférieures à a, la position de la courbe par rapport à sa tangente
dépend des signes de (t − a)p et (t − a)q , et donc de la parité de p et de q. Il en résulte
quatre cas possibles, pour la position de Cf au voisinage de Ma .

Exemple 27 • Point d’inflexion. Par exemple, si p et q sont impairs, les


signes de (t − a)p et (t − a)q sont négatifs si t < a, et l’arc de courbe correspondant

− →

se trouve à l’intérieur du parallélogramme construit sur les vecteurs −Vp et −Vq
placés en Ma . La courbe traverse sa tangente en Ma , et on a un point d’inflexion.
4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL53

• Point de rebroussement de 2e espèce. Signalons que dans le cas où p et


q sont pairs, les deux arcs de courbes obtenus pour t > a et t < a sont situés
dans la même région du plan (point de rebroussement de 2o espèce) car les signes
de (t − a)p et (t − a)q restent positifs, mais l’étude précédente ne permet pas de
déterminer a priori leur position relative.

Faire les dessins correspondants aux points ordinaires (p impair, q pair), d’inflexion (p et
q impairs), de rebroussement (p pair) de 1ere (q impair) et seconde espèce (q pair).

4.5.4 En pratique
En pratique, sauf dans le cas où les fonctions x et y sont très simples (des fonctions
polynômes par exemple), on préférera utiliser les développements limités . En effet, si les
fonctions x et y sont indéfiniment dérivables au voisinage de a, elles possèdent des DL en
a de la forme
x(t) = a0 + a1 (t − a) + . . . + an (t − a)n + (t − a)n ε1 (t) ,
et
y(t) = b0 + b1 (t − a) + . . . + bn (t − a)n + (t − a)n ε2 (t) .
Alors, en posant, si k ≥ 1,
U~k = ak~ı + bk~ ,
on a, en raison de la formule de Taylor,
1
U~k = V~k .
k!
On peut donc, dans l’étude précédente, remplacer les vecteurs V~k par les vecteurs U~k .

Le nombre réel a est dit birégulier pour f , si et seulement si f 0 (a) et f 00 (a) forment un
système libre de R2 (c’est-à-dire p = 1 et q = 2). Le point Ma est alors un point ordinaire
de Cf .

Il en résulte en particulier qu’une condition nécessaire pour qu’un point Mt de Cf soit


point d’inflexion, est que t ne soit pas birégulier pour f , c’est-à-dire que t doit vérifier la
condition
x0 (t)y 00 (t) − y 0 (t)x00 (t) = 0 ,
ce qui facilite la recherche de ces points. On remarquera aussi que l’expression précédente
est le numérateur de (y 0 /x0 )0 (t) ce qui peut simplifier les calculs dans certains cas.

Etude des branches infinies

Soit maintenant a une borne (éventuellement infinie) d’un des intervalles constituant
D, en laquelle on suppose que f n’est pas définie. On dira que Cf admet une branche
infinie en a, si et seulement si l’une au moins des fonctions coordonnées de f n’est pas
bornée en a. C’est en particulier le cas - et en pratique ce sont les seuls cas facilement
étudiables - lorsque x ou y possède une limite infinie en a.

Nous distinguerons plusieurs cas de figure.


54 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

1. Asymptote horizontale.

On obtient une asymptote horizontale d’équation y = `, en un point a lorsque y(t)


tend vers ` et x(t) tend vers +∞ ou −∞ quand t tend vers a.

2. Asymptote verticale.

On obtient une asymptote verticale d’équation x = `, en un point a lorsque x(t)


tend vers ` et y(t) tend vers +∞ ou −∞ quand t tend vers a.

3. Asymptote oblique.

On obtient une asymptote oblique d’équation y = αx + β, en un point a lorsque


x(t) et y(t) tendent vers +∞ ou −∞, et y(t) − αx(t) − β tend vers 0 quand t tend
vers a, soit
y(t) = αx(t) + β + ◦(1) .
On détermine α et β de la manière suivante :

y(t)
α = lim ,
t→a x(t)

puis
β = lim(y(t) − αx(t)) .
t→a

Le signe de l’expression δ(t) = y(t) − αx(t) − β donne la position de la courbe par


rapport à l’asymptote :

- La courbe est au-dessus de l’asymptote si δ(t) > 0


- La courbe est au-dessous de l’asymptote si δ(t) < 0
- La courbe coupe son asymptote si δ(t) = 0 pour une valeur t 6= a.

La recherche de α, β et du signe de δ peut se faire à l’aide des DL .

4. Branche parabolique dans la direction des y.

On obtient une branche parabolique dans la direction des y, en un point a lorsque


x(t), y(t) et y(t)/x(t) tendent vers +∞ ou −∞. La courbe ressemble à une
branche de parabole d’axe parallèle à Oy.

5. Branche parabolique dans la direction des x.

On obtient une branche parabolique dans la direction des x, en un point a lorsque


x(t) et y(t) tendent vers +∞ ou −∞ et y(t)/x(t) tend vers zéro. La courbe
ressemble à une branche de parabole d’axe parallèle à Ox.

6. Direction asymptotique. Branche parabolique.


4.5. PRATIQUE DE L’ÉTUDE D’UNE FONCTION VECTORIELLE : CAS GÉNÉRAL55

y6

Mt
y(t)

Ht Mt = y(t) − αx(t)
αx
y=

αx(t) Ht
- x
O x(t)
La courbe possède une direction asymptotique de direction ~ı + α~ en un point a, lorsque
x(t) et y(t) tendent vers +∞ ou −∞ et y(t)/x(t) tend vers α.

Lorsque de plus y(t) − αx(t) tend vers +∞ ou −∞, on obtient une branche parabolique
de direction ~ı + α~. La courbe ressemble à une branche de parabole d’axe parallèle à la
droite d’équation y = αx.

Toutes ces notions reçoivent une interprétation géométrique évidente : le nombre y(t)/x(t)
est le coefficient directeur de la droite (OMt ), et y(t) − αx(t) mesure l’écart Ht Mt entre
Mt et le point Ht de même abscisse que Mt situé sur la droite d’équation y = αx.

En dehors de ces cas simples, de nombreux cas de figure peuvent se présenter, par
exemple des branches infinies spirales (exemple f (t) = (et cos t, et sin t)) ou oscillantes
(exemple f (t) = (t sin t, t sin 2t)).

Tracé de la courbe

On commence par placer sur le dessin les points à tangentes verticales et horizontales, les
points singuliers (avec leur tangente), les branches infinies (en particulier les asymptotes,
en indiquant la position de la courbe par rapport à ces asymptotes).

Pour donner plus de précision au tracé, on a intérêt à placer, lorsqu’ils sont facilement
calculables, les points d’intersection de la courbe avec les asymptotes ou avec les axes,
et l’on joint ces divers points en suivant le tableau de variation. On complète la courbe
grâce aux isométries découvertes dans la réduction du domaine d’étude.

Une fois le tracé de la courbe effectué, on constate parfois l’existence de points d’inflexion
que l’on peut chercher à déterminer (si les calculs paraissent raisonnables), on peut aussi
constater que deux branches (ou plus) de la courbe se coupent en un même point appelé
point double. On en trouve souvent sur les axes de symétrie ou aux centres de symétrie.
Une condition nécessaire pour que l’on ait un point double est qu’il existe deux valeurs
distinctes t et t0 du paramètre telles que
x(t) = x(t0 )


y(t) = y(t0 ) .
56 CHAPITRE 4. COURBES PARAMÉTRÉES

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