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Arithmétique et Combinatoire

Partie I : Arithmétique

Chapitre 1 : Groupes
Chapitre 2 : Groupes symétriques
Chapitre 3 : Anneaux

Partie II : Combinatoire
Chapitre 1 : Groupes

• Introduction
• Groupes
• Sous-groupes
• Morphisme de groupes
• Groupes cycliques
• Théorème de Lagrange
• Groupes quotients
2
Introduction
Vous savez résoudre les équations de degré 2. Les solutions s’expriment en fonction des racines carrées.

De même pour les équations de degré 3. Les solutions s’expriment en fonction des racines cubiques.

Il existe aussi des formules pour les équations de degré 4.

Une préoccupation majeure au début du XIXe siècle était de savoir s’il existait des formules similaires pour les
équations de degré 5 ou plus.

La réponse fut apportée par Galois et Abel : non il n’existe pas en général une telle formule. Galois parvient même à
dire pour quels polynômes c’est possible et pour lesquels ce ne l’est pas. Il introduit pour sa démonstration la notion
de groupe.

Les groupes sont à la base d’autres notions mathématiques comme :

les anneaux, les corps, les matrices, les espaces vectoriels,...


3
Vous les retrouvez aussi en arithmétique, en géométrie, en cryptographie, …
1. Groupes
1.1. Définitions :
• Définition 1
Un groupe (𝐺,∗) est un ensemble G muni d’une opération, notée * (appelée loi de composition)
vérifiant les quatre propriétés suivantes :
1. ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥 ∗ 𝑦 ∈ 𝐺 (* est une loi de composition interne)
2. ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥 ∗ 𝑦 ∗ 𝑧 = 𝑥 ∗ (𝑦 ∗ 𝑧) (la loi * est associative)
3. ∃𝑒 ∈ 𝐺 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∶ ∀ 𝑥 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥 ∗ 𝑒 = 𝑒 ∗ 𝑥 = 𝑥 (e est l’élément neutre)
4. ∀𝑥 ∈ 𝐺 , ∃ 𝑥 ′ ∈ 𝐺 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 ∶ 𝑥 ∗ 𝑥 ′ = 𝑥 ′ ∗ 𝑥 = 𝑒 (𝑥 ′ est 𝐥′𝐢𝐧𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞 de x )1

• Définition 2
On dit que G est un groupe commutatif (ou abélien) si :
∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥 ∗ 𝑦 = 𝑦 ∗ 𝑥

Cette propriété n’est pas vraie pour tous les groupes 4


• Remarques :
✓ L’élément neutre 𝑒 est unique. En effet si 𝑒′ vérifie aussi la propriété (3), alors on a :
𝑒 ∗ 𝑒 ′ = 𝑒 ′ ∗ 𝑒 = 𝑒 (car 𝑒 est élément neutre)
𝑒 ′ ∗ 𝑒 = 𝑒 ∗ 𝑒 ′ = 𝑒′ (car 𝑒′ aussi élément neutre).
Donc 𝑒 = 𝑒′.
✓ S’il y a plusieurs groupes, on pourra noter 𝑒𝐺 pour l’élément neutre du groupe G.

✓ Remarquez aussi que l’inverse de l’élément neutre est lui-même.

✓ Un élément 𝑥 ∈ 𝐺 ne possède qu’un seul inverse. En effet si 𝑥 ′ 𝑒𝑡 𝑥" vérifient tous les deux la propriété (4) alors
on a : 𝑥 ∗ 𝑥" = 𝑒 donc 𝑥 ′ ∗ (𝑥 ∗ 𝑥") = 𝑥′ ∗ 𝑒 = 𝑥′.

Par la propriété d’associativité (2) on a : 𝑥 ′ ∗ (𝑥 ∗ 𝑥") = 𝑥 ′ ∗ 𝑥 ∗ 𝑥" = 𝑥′.

Mais 𝑥 ′ ∗ 𝑥 = 𝑒 donc 𝑒 ∗ 𝑥" = 𝑥′ et ainsi 𝑥" = 𝑥′.

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1.2. Exemples :
Voici des ensembles et des opérations bien connus qui ont une structure de groupe.
• ℝ∗ ,× est un groupe commutatif, × est la multiplication habituelle.
1) Si 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗ alors 𝑥 × 𝑦 ∈ ℝ∗
2) ∀𝑥, 𝑦, 𝑧 ∈ ℝ∗ : 𝑥 × 𝑦 × 𝑧 = 𝑥 × (𝑦 × 𝑧), c’est l’associativité de la multiplication des nombres réels.
3) e=1 est l’élément neutre pour la multiplication, en effet ∀𝑥 ∈ ℝ∗ 1 × 𝑥 = 𝑥 𝑒𝑡 𝑥 × 1 = 𝑥,
1 1 1
4) L’inverse d’un élément 𝑥 ∈ ℝ∗ est 𝑥 ′ = car 𝑥 × = 1 = 𝑒 . L’inverse de x est donc x ′ = . Notons au passage
𝑥 𝑥 𝑥
que nous avions exclu 0 de notre groupe, car il n’a pas d’inverse.
• Ces 4 propriétés font de ℝ∗ ,× un groupe.
5) Enfin 𝑥 × 𝑦 = 𝑦 × 𝑥, c’est la commutativité de la multiplication des réels.

• ℚ∗ ,× , ℂ∗ ,× , ℤ, + , ℚ, + , ℝ, + , (ℂ, +) sont tous des groupes commutatifs.


• ℕ, + , ℤ∗ ,× ne sont pas des groupes (la propriété d’inverse n’est pas vérifiée).

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• Exemples :
• Soit ℛ l’ensemble des rotations du plan dont le centre est à l’origine O.

ℛ 𝑚𝑢𝑛𝑖 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑙𝑜𝑖 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑠𝑖𝑡𝑜𝑛 "o" , ℛ, 𝑜 forme un groupe commutatif.

1) Si 𝑅𝜃 , 𝑅𝜃′ , ∈ ℛ alors 𝑅𝜃 𝑜𝑅𝜃′ ∈ ℛ

2) ∀ 𝑅𝜃 , 𝑅𝜃′ , 𝑅𝜃" , ∈ ℛ ∶ (𝑅𝜃 𝑜 𝑅𝜃′ ) 𝑜 𝑅𝜃" = 𝑅𝜃 𝑜 (𝑅𝜃′ 𝑜 𝑅𝜃" )

3) L’élément neutre est la rotation d’angle 0 : c’est l’identité du plan.

4) L’inverse d’une rotation d’angle 𝜃 est la rotation d’angle −𝜃.

5) 𝑅𝜃 𝑜𝑅𝜃′ = 𝑅𝜃′ 𝑜𝑅𝜃

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• Exemples :
• L’ensemble des matrices inversibles (𝑛 × 𝑛), muni de la multiplication des matrices ×, forme un groupe non-
commutatif.
Ce groupe est noté (𝐺𝑙𝑛 ,×).

Pour n= 2 , on peux facilement vérifier que 𝑀 × 𝑀′ ≠ 𝑀′ × 𝑀

1 0 1 1
𝑀= et M′ =
2 1 0 −1

3 1 1 1
𝑀 × 𝑀′ = et 𝑀′ × 𝑀 =
−2 − 1 2 1

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1.3. Notations :
• Soit 𝐺,∗ un groupe et soit 𝑥 ∈ 𝐺 et 𝑛 ∈ ℤ, on note :

𝑥 ∗𝑥 ∗ ⋯∗𝑥 𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑛 > 0


𝑥𝑛 = ቐ 𝑒 𝑠𝑖 𝑛 = 0
(𝑥 −1 )−𝑛 = 𝑥 −1 ∗ 𝑥 −1 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 −1 −𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑛 < 0

• Soit 𝐺, + un groupe et soit 𝑥 ∈ 𝐺 et 𝑛 ∈ ℤ, on note :

𝑥 + 𝑥 + ⋯+ 𝑥 𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑛 > 0
𝑛𝑥 = ቐ 𝑒 𝑠𝑖 𝑛 = 0
−𝑛 −𝑥 = −𝑥 + −𝑥 +, , , + −𝑥 −𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑠𝑖 𝑛 < 0
𝑖𝑛𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒
Notation multiplicative : 𝑥 𝑥 −1 Notation additive : 𝑥 −𝑥
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1.4. Règles de calcul :
• Les règles de calcul sont les mêmes que pour les puissances des nombres réels. Pour 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐺 𝑒𝑡 𝑛, 𝑚 ∈ ℤ ∶

➢ 𝑥 𝑛 ∗ 𝑥 𝑚 = (𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥) ∗ (𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥) = (𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥) = 𝑥 𝑛+𝑚
𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑚 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑛+𝑚 𝑓𝑜𝑖𝑠

➢ (𝑥 𝑛 )𝑚 = 𝑥 𝑛 ∗ 𝑥 𝑛 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 𝑛 = 𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 ∗ 𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 ∗ 𝑥 ∗ ⋯ ∗ 𝑥 = 𝑥 𝑛.𝑚
𝑚 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠 𝑛 𝑓𝑜𝑖𝑠
𝑚 𝑓𝑜𝑖𝑠

➢ (𝑥 ∗ 𝑦)−1 = 𝑦 −1 ∗ 𝑥 −1 , Attention à l′ ordre!

➢ Si (𝐺,∗) est commutatif alors (𝑥 ∗ 𝑦)𝑛 = 𝑥 𝑛 ∗ 𝑦 𝑛

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2. Sous-groupes
2.1. Définitions :
• Définition 3
Soit 𝐺,∗ un groupe. Soit 𝐻 une partie non vide de G.

On dit que H est un sous groupe de G ssi :

1. 𝑒 ∈ 𝐻 ,
2. ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐻 ∶ 𝑥 ∗ 𝑦 ∈ H ,
3. ∀𝑥 ∈ 𝐻 , 𝑥 −1 ∈ 𝐻.

• Remarques :
- Notez qu’un sous-groupe H est aussi un groupe (H,*) avec la loi induite par celle de G.

- 𝑒 𝑒𝑡 𝐺 sont des sous-groupes de G qu’on appelle sous-groupes triviaux de G.

- H a le même élément neutre que G.

- Si H ne contient pas 𝑒𝐺 donc H n’a aucune chance d’être un sous-groupe de G. 11


• Preuve :
• Proposition
⟹ découle de la définition d’un groupe,
Soit 𝐺,∗ un groupe. Soit 𝐻 une partie non vide de G. ⟸ Soient 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐻 alors :
H est un sous groupe de G ssi : ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐻 ∶ 𝑥 ∗ 𝑦 −1 ∈ H ▪ 𝑥 ∗ 𝑥 −1 = 𝑒 ∈ 𝐻
▪ 𝑒 ∗ 𝑥 −1 = 𝑥 −1 ∈ 𝐻
▪ 𝑥 ∗ (𝑦 −1 )−1 = 𝑥 ∗ 𝑦 ∈ 𝐻
• 2.2. Exemples :
• ℝ∗+ ,× est un sous-groupe de ℝ∗ ,× . En effet :

1) 1 ∈ ℝ∗+
1
2) S𝑖 𝑥, 𝑦 ∈ ℝ∗+ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 × 𝑦 −1 ∈ ℝ∗+ , (𝑦 −1 = ∈ ℝ∗+ ).
𝑦

• 𝑈,× est un sous-groupe de ℂ∗ ,× , où 𝑈 = 𝑧 ∈ ℂ 𝑧 = 1}.

• L’ensemble ℛ des rotations du plan dont le centre est à l’origine est un sous-groupe du groupe des isométries ℑ.

𝑎 0
• L’ensemble des matrices diagonales avec 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎 ≠ 0 𝑒𝑡 𝑑 ≠ 0 est un sous-groupe de (𝐺𝑙2 ,×). 12
0 𝑑
• Proposition
Soit 𝐺,∗ un groupe. Soit {𝐻𝑖 }𝑖∈𝐼 une famille de sous groupes de G.

L’intersection de sous-groupes ‫ 𝑖𝐻 𝐼∈𝑖ځ‬est un sous groupe de G.

• Preuve : Exercice.

• Remarque : En général, l’union des sous-groupes n’est pas un sous groupe.

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2.3. Sous-groupes de ℤ
• Proposition
Les sous-groupes de (ℤ, +) sont les 𝑛ℤ, pour 𝑛 ∈ ℕ.

L’ensemble 𝑛ℤ désigne l’ensembles des multiples de n : 𝑛ℤ = 𝑛. 𝑘 Τ𝑘 ∈ ℤ .


Par exemple :
2ℤ = … , −4, −2,0, +2, +4, +6, … 𝑒𝑠𝑡 𝑙 ′ 𝑒𝑛𝑠𝑒𝑚𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑝𝑎𝑖𝑟𝑠.
7ℤ = … , −14, −7,0, +7, +14, +21, … est l’ensemble des multiples de 7.
• Preuve :
Montrons que : H est un sous groupe de ℤ ⟺ ∃𝑛 ∈ ℕ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 = 𝑛ℤ
⟸ Supposons que ∃𝑛 ∈ ℕ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 = 𝑛ℤ et montrons que H est un sous groupe de (ℤ, +) :
▪ 𝑒 = 0 = 0. 𝑛 ∈ 𝑛ℤ ⟹ 𝑛ℤ ≠ ∅
▪ Soient 𝑥, 𝑦 ∈ 𝑛ℤ vérifions que 𝑥 + −𝑦 ∈ 𝑛ℤ ?
𝑥 ∈ 𝑛ℤ ⟹ ∃𝑘 ∈ ℤ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥 = 𝑛𝑘 ⟹ 𝑥 + −𝑦 = 𝑛𝑘 − 𝑛𝑘 ′ = 𝑛 𝑘 − 𝑘 ′ = 𝑛𝑘" ∈ 𝑛ℤ
𝑦 ∈ 𝑛ℤ ⟹ ∃𝑘 ′ ∈ ℤ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑦 = 𝑛𝑘 ′
Alors H est un sous groupe de ℤ 14
• Preuve (suite):

⟹ Supposons que H est un sous groupe de (ℤ, +) et montrons que ∃𝑛 ∈ ℕ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 = 𝑛ℤ.

1. Si 𝐻 = 0 alors ∃𝑛 = 0 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 = 0ℤ .

2. Si 𝐻 = ℤ alors ∃𝑛 = 1 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 = 1ℤ .

3. Si 𝐻 ≠ 0 𝑒𝑡 𝐻 ≠ ℤ alors H contient au moins un élément non-nul et positif (puisque tout élément est
accompagné de son opposé) et notons 𝑛 = min ℎ > 0Τℎ ∈ 𝐻 .

Comme 𝑛 ∈ 𝐻 et H est un sous groupe, alors 𝑛𝑘 ∈ 𝐻, ∀𝑘 ∈ ℤ. Ainsi 𝑛ℤ ⊂ 𝐻.

Nous allons maintenant montrer l’inclusion inverse. 𝐻 ⊂ 𝑛ℤ

Soit ℎ ∈ 𝐻. La division euclidienne de h par n donne : ℎ = 𝑛𝑘 + 𝑟, 𝑘, 𝑟 ∈ ℤ 𝑒𝑡 0≤𝑟<𝑛

Mais ℎ ∈ 𝐻 et 𝑛𝑘 ∈ 𝐻 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑟 = ℎ − 𝑛𝑘 ∈ 𝐻.

Comme 𝑟 ≥ 0, 𝑟 ∈ 𝐻 , 𝑟 < 𝑛 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑟 = 0 donc h=nk. Ainsi 𝐻 ⊂ 𝑛ℤ .


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• Conclusion 𝐻 = 𝑛ℤ.
2.4. Sous-groupes engendrés

• Définition 4
Soit G un groupe et soit A une partie non vide de G.

Soit ℱ𝐴 la famille des sous-groupes de G qui contiennent A.


ℱ𝐴 = {𝐻 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐻 𝑠𝑔 𝑑𝑒 𝐺 𝑒𝑡 𝐴 ⊂ 𝐻 }

• Bien évidemment : ℱ𝐴 ≠ ∅ 𝑐𝑎𝑟 𝐺 ∈ ℱ𝐴 .

• On a : ‫∈𝐻ځ‬ℱ𝐴 𝐻 est un sous-groupe contenant A et on l’appelle sous-groupe de G engendré par A, c’est le


plus petit sous-groupe de G contenant A et on le note < 𝐴 >.

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• Exemples :
1) Soit le groupe ℝ∗ ,× et 𝐴 = 2 .
1
Alors le sous-groupe engendré par A doit contenir 2 et donc son inverse .
2
Ainsi < 𝐴 > = { 2𝑛 , 𝑛 ∈ ℤ}

Pour le prouver : il faut montrer que H est un sous-groupe, que 2 ∈ 𝐻, et que si 𝐻′ est un autre sous-groupe
contenant 2 alors 𝐻 ⊂ 𝐻 ′ .

2) Soit le groupe ℤ, + et 𝐴1 = 3 . Alors le sous-groupe engendré par 𝐴1 est < 𝐴1 > = 3ℤ.

𝐴2 = 8,12 ⊂ ℤ. Alors le sous-groupe engendré par 𝐴2 est < 𝐴2 > = 4ℤ 𝑎𝑣𝑒𝑐 4 = 𝑝𝑔𝑐𝑑 8,12 .

Plus généralement si 𝐴 = 𝑎, 𝑏 ⊂ ℤ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 < 𝐴 > = 𝑑ℤ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑑 = 𝑝𝑔𝑐𝑑 𝑎, 𝑏 .

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• Proposition
Soit (𝐺,∙) un groupe et soit ∅ ≠ 𝐴 ⊂ 𝐺 Alors :
< 𝐴 > = 𝑎1 . 𝑎2 … 𝑎𝑛 , 𝑛 ∈ ℕ∗ , ∀𝑖 = 1, 𝑛 ∶ 𝑎𝑖 ∈ 𝐴 𝑜𝑢 𝑎𝑖−1 ∈ 𝐴

• Preuve :

• Montrons d’abord que 𝐻 = 𝑎1 . 𝑎2 … 𝑎𝑛 , 𝑛 ∈ ℕ∗ , ∀𝑖 = 1, 𝑛 ∶ 𝑎𝑖 ∈ 𝐴 𝑜𝑢 𝑎𝑖−1 ∈ 𝐴 est un sous-groupe


contenant A. <𝐴 >⊆𝐻 .
Soit 𝑎 ∈ 𝐴 𝐴 ≠ ∅ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑎 ∈ 𝐻 𝑛 = 1 , par conséquent H est non vide et contient A.
Soient 𝑥 = 𝑎1 . 𝑎2 … 𝑎𝑛 et 𝑦 = 𝑎1′ . 𝑎2′ … 𝑎𝑚

deux éléments de H.
Alors 𝑥𝑦 −1 = 𝑎1 … 𝑎𝑛 (𝑎1′ … 𝑎𝑚
′ −1 ′−1
) = 𝑎1 … 𝑎𝑛 𝑎𝑚 … 𝑎1′−1 ∈ 𝐻.
D’où H est un sous-groupe de G contenant A.
Par voie de conséquence < 𝐴 > ⊆ 𝐻.

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• Preuve (suite) :
• Montrons l’autre inclusion 𝐻 ⊆<𝐴> .
Soit 𝑥 = 𝑎1 . 𝑎2 … 𝑎𝑛 ∈ 𝐻 et soit i compris entre 1 et n.
✓ Si 𝑎𝑖 ∈ 𝐴 , alors 𝑎𝑖 ∈< 𝐴 >.
✓ Si 𝑎𝑖−1 ∈ 𝐴 , alors 𝑎𝑖−1 ∈ < 𝐴 > et donc 𝑎𝑖 ∈ < 𝐴 >.
D’où : 𝑥 ∈ < 𝐴 > . Alors on a bien 𝐻 ⊆< 𝐴 > .

• Corollaire (groupe multiplicatif) • Corollaire (groupe additif)


Soit 𝑎 ∈ 𝐺 Alors : < 𝑎 > = 𝑎𝑘 ∕ 𝑘 ∈ ℤ . Soit 𝑎 ∈ 𝐺 Alors : < 𝑎 > = 𝑘𝑎 ∕ 𝑘 ∈ ℤ .

• Preuve :

• D’après la proposition précédente, les éléments de < a > sont tous de la forme 𝑎1 . 𝑎2 … 𝑎𝑛 avec 𝑎𝑖 = 𝑎 ou
𝑎𝑖−1 = 𝑎−1 pour tout i compris entre 1 et n. Donc, en simplifiant tant que c’est possible les a avec les
𝑎−1 , les éléments de < a > prennent la forme 𝑎𝑘 , 𝑘 ∈ ℤ.
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3. Ordre d’un groupe et d’un élément
• Définition 6
Soit G un groupe fini,.
On appelle ordre de G, le nombre d’éléments de G et on note ord(G) ou o(G) ou |G|.

• Définition 7
Soit G un groupe non réduit à l’élément neutre. Soit 𝑎 ∈ 𝐺.
Si le sous-groupe < a > est fini, on appelle ordre de a et on note o(a), l’ordre du sous sous-groupe < a >.

• Remarques :
1. Un groupe infini peut contenir des éléments d’ordre fini.
Considérer par exemple -1 dans le groupe (ℝ∗ ,×), il est d’ordre 2.
• Corollaire
< −1 > = (−1)𝑘 ∕ 𝑘 ∈ ℤ Soit 𝑎 ∈ 𝐺 Alors : < 𝑎 > = 𝑎𝑘 ∕ 𝑘 ∈ ℤ .
= (−1)−1 = −1, −1 0
= 1, −1 1
= −1 , … . = −1, 1
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2. o(a) = 1 si et seulement si a = e.
• Proposition
Soit 𝑎 ∈ 𝐺 différent de 𝑒 et d’ordre fini. Alors ∶

En notation multiplicative < 𝒂 >= {𝒂𝒌 / 𝟏 ≤ 𝒌 ≤ 𝒐(𝒂)}.


o(a) est le plus petit entier strictement positif k tel que 𝑎𝑘 = 𝑒.

En notation additive < 𝒂 >= {𝒌𝒂 / 𝟏 ≤ 𝒌 ≤ 𝒐(𝒂)}.


o(a) est le plus petit entier strictement positif k tel que 𝑘𝑎 = 𝑒.

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• Proposition
Soit a un élément d’ordre fini d’un groupe G et soit n un entier strictement positif tel que 𝑎𝑛 = 𝑒.
Alors, o(a) divise n.

• Preuve
Soit m = o(a). (le plus petit entier strictement positif tq 𝑎𝑚 = 𝑒). Par division euclidienne de n par m, il existe
deux entiers k et r tels que n = km + r,
avec 0 ≤ 𝑟 < 𝑚.
Donc :
𝑎𝑛 = 𝑎𝑘𝑚+𝑟
= 𝑎𝑘𝑚 𝑒∗ 𝑎𝑟
= 𝑎𝑚 𝑘 ∗ 𝑎𝑟
= 𝑎𝑟
= 𝑒 Alors r = 0. Sinon 0 < 𝑟 < 𝑚 et ça contredit m = o(a) (c’est le plus petit entier22>0 tel
qua 𝑎𝑚 = 𝑒). D’où : 𝑚 = 𝑜(𝑎) 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑒 𝑛
• Définition 8
Soit G un groupe.

Le groupe G est dit monogène s’il existe un élément 𝑥 ∈ 𝐺 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐺 =< 𝑥 >, un tel élément est appelé générateur
de G. On dit aussi que le groupe G est engendré par x.
• Si de plus G est fini le groupe est appelé groupe cyclique et s’écrit 𝐺 = {𝑒, 𝑥, . . . , 𝑥 𝑛−1 }.

• Exemple
𝐺 = (ℤ, +) 𝑒𝑡 𝑛 ∈ ℤ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 < 𝑛 > = 𝑘𝑛 / 𝑘 ∈ ℤ . < 1 > = 1𝑘 ∕ 𝑘 ∈ ℤ = ℤ = G
Le sous-groupe <n> de ℤ est désigné par 𝑛ℤ. < −1 > = −1 𝑘Τ𝑘 ∈ ℤ = ℤ = 𝐺
Remarquons si 𝑛 = ±1, 𝑜𝑛 𝑎 𝑛ℤ = ℤ.
Ce qui signifie que ℤ est monogène, engendré par 1 ou -1 où bien les générateurs de ℤ sont : 1 et -1.
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• Proposition
Tout groupe monogène est abélien

• Preuve
Soit G un groupe monogène 𝐺 =< 𝑥 > où 𝑥 ∈ 𝐺. < 𝑥 > = {𝑥 𝑘 Τ𝑘 ∈ ℤ}
Montrons que G est abélien : ∀𝑎, 𝑏 ∈ 𝐺 ∶ 𝑎. 𝑏 = 𝑏. 𝑎
Soient 𝑎, 𝑏 ∈ 𝐺 ∶
𝑎 ∈ 𝐺 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∶ ∃𝑘 ∈ ℤ ∶ 𝑎 = 𝑥 𝑘

𝑏 ∈ 𝐺 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 ∶ ∃𝑘 ′ ∈ ℤ ∶ 𝑏 = 𝑥 𝑘
′ ′ ′ +𝑘 ′
𝑎. 𝑏 = 𝑥 𝑘 . 𝑥 𝑘 = 𝑥 𝑘+𝑘 = 𝑥 𝑘 = 𝑥 𝑘 . 𝑥 𝑘 = 𝑏. 𝑎
D’où G est abélien.
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4. Morphismes de groupes
• Définition 9
Soient (𝐺,∗) et 𝐺′,◊ deux groupes.
Un morphisme de groupes est une application 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ tel que :
∀𝒙, 𝒙′ ∈ 𝑮 ∶ 𝒇 𝒙 ∗ 𝒙′ = 𝒇 𝒙 ◊ 𝒇 𝒙′
▪ Morphisme = homomorphisme;
▪ Un morphisme d’un groupe dans lui-même (G=G’) = endomorphisme;

• Exemples :

• L’application 𝑓 ∶ ℝ, + ⟶ (ℝ∗+ ,×) définie par 𝑓 𝑥 = 𝑒 𝑥 est un morphisme de groupes de ℝ, + ⟶ (ℝ∗+ ,×)
′ ′
∀𝑥, 𝑥 ′ : 𝑓 (𝑥 + 𝑥′) = 𝑒 𝑥+𝑥 = 𝑒 𝑥 × 𝑒 𝑥 = 𝑓 (𝑥) × 𝑓 (𝑥′).

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• Proposition
Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes alors :
✓ 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺′ ,
−1
✓ ∀𝑥 ∈ 𝐺 , 𝑓 𝑥 −1 = 𝑓 𝑥 .

• Remarque : Il faut faire attention où «habitent» les objets : 𝑒𝐺 est l’élément neutre de 𝐺, 𝑒𝐺 ′ celui de 𝐺′. Il n’y a pas de
raison qu’ils soient égaux (ils ne sont même pas dans le même ensemble). Aussi 𝑥 −1 est l’inverse de 𝑥 dans 𝐺, alors que
−1
𝑓 𝑥 est l’inverse de 𝑓 (𝑥) mais dans 𝐺′.

• Exemple :
𝑓 ∶ ℝ, + ⟶ (ℝ∗+ ,×) définie par 𝑓 𝑥 = 𝑒 𝑥

✓ 𝑓 0 = 1 l′ élément neutre de ℝ, + a pour image l’élément neutre de (ℝ∗+ ,×) .

1 1
✓ Pour 𝑥 ∈ ℝ son inverse dans ℝ, + est −𝑥, alors 𝑓 −𝑥 = 𝑒 −𝑥 = 𝑒 𝑥 = 𝑓 est bien l’inverse de 𝑓 𝑥 dans (ℝ∗+ ,×) .
𝑥
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• Proposition
Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes alors :
✓ 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺′ ,
−1
✓ ∀𝑥 ∈ 𝐺 , 𝑓 𝑥 −1 = 𝑓 𝑥 .

• Preuve :
✓ 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑓 𝑒𝐺 ∗ 𝑒𝐺 = 𝑓 𝑒𝐺 ◊ 𝑓 𝑒𝐺 (car 𝑓 est un morphisme)
−1
En composant à droite par 𝑓 𝑒𝐺 on obtient :
𝑓 𝑒𝐺 ◊ 𝑓 𝑒𝐺 −1 = 𝑓 𝑒𝐺 ◊ 𝑓 𝑒𝐺 ◊ 𝑓 𝑒𝐺 −1 ⟹ 𝑒𝐺 ′ = 𝑓 𝑒𝐺 .

✓ Soit 𝑥 ∈ 𝐺 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 ∗ 𝑥 −1 = 𝑒𝐺 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑥 ∗ 𝑥 −1 = 𝑓 𝑒𝐺 . Cela entraîne 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥 −1 = 𝑒𝐺′


−1
En composant à gauche par 𝑓 𝑥 on obtient :
−1 −1 −1
𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥 −1 = 𝑓 𝑥 ◊ 𝑒𝐺′ ⟹ 𝑓 𝑥 −1 = 𝑓 𝑥
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• Proposition
1. Soient 𝑓 ∶ (𝐺,∗) ⟶ (𝐺 ′ , ◊) et 𝑔 ∶ (𝐺 ′ ,◊) ⟶ (𝐺", . ) deux morphismes de groupes alors :
𝑔 ∘ 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺" est un morphisme de groupes.
2. Si 𝑓: 𝐺 ⟶ 𝐺′ est un morphisme bijectif alors 𝑓 −1 : 𝐺′ ⟶ 𝐺 est aussi un morphisme de
groupes.
• Preuve :
1. Soient 𝑥, 𝑥′ ∈ 𝐺 ∶ 𝑔 ∘ 𝑓 𝑥 ∗ 𝑥′ = 𝑔 𝑓 𝑥 ∗ 𝑥′ = 𝑔 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥′ (car 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺 ′ est un morphisme)
=𝑔 𝑓 𝑥 . 𝑔 𝑓 𝑥′ (car g ∶ 𝐺′ ⟶ 𝐺 " est un morphisme)
= (𝑔 ∘ 𝑓 𝑥 ). (𝑔 ∘ 𝑓 𝑥′ ) .
D’où 𝑔 ∘ 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺" est un morphisme de groupes.
2. Soient 𝑦, 𝑦 ′ ∈ 𝐺 ′ . Comme f est bijective, ∃𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐺 ∶ 𝑓 𝑥 = 𝑦 𝑒𝑡 𝑓 𝑥 ′ = 𝑦′.
Alors : 𝑓 −1 𝑦 ◊ 𝑦 ′ = 𝑓 −1 𝑓(𝑥) ◊ 𝑓(𝑥 ′ ) = 𝑓 −1 𝑓(𝑥 ∗ 𝑥 ′ ) (Car f est un morphisme)
= 𝑥 ∗ 𝑥 ′ = 𝑓 −1 𝑦 ∗ 𝑓 −1 (𝑦 ′ )
Donc 𝑓 −1 : 𝐺′ ⟶ 𝐺 est un morphisme. 28
• Définition 10
▪ Un morphisme de groupes bijectif est appelé isomorphisme de 𝐺 vers 𝐺′.
▪ Lorsque 𝐺 = 𝐺′, on parle d’un automorphisme de G.
▪ Deux groupes 𝐺, 𝐺′ sont isomorphes s’il existe un morphisme bijectif 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′.

• Exemple :

• L’application 𝑓 ∶ ℝ, + ⟶ (ℝ∗+ ,×) définie par 𝑓 𝑥 = 𝑒 𝑥 est une application bijective. Sa bijection réciproque

𝑓 −1 : ℝ∗+ ,× ⟶ ℝ, + est définie par 𝑓 −1 𝑥 = ln 𝑥 . Par la proposition précédente nous savons que 𝑓 −1 est

aussi un morphisme de ℝ∗+ ,× ⟶ ℝ, + donc 𝑓 −1 𝑥 × 𝑥′ = ln 𝑥 × 𝑥 ′ = ln 𝑥 + ln 𝑥 ′ = 𝑓 −1 𝑥 + 𝑓 −1 𝑥 ′ .

Ainsi f est un isomorphisme et les groupes ℝ, + 𝑒𝑡 (ℝ∗+ ,×) sont isomorphes.

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• Proposition
Soient 𝐺 et 𝐺’ deux groupes isomorphes. Alors, 𝐺 est abélien si, et seulement si 𝐺’ est abélien.

• Preuve :
Soit 𝑓: 𝐺 → 𝐺 ′ un isomorphisme.
Soient 𝑦, 𝑦 ′ ∈ 𝐺 ′ . Comme f est bijective, ∃𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐺 ∶ 𝑓 𝑥 = 𝑦 𝑒𝑡 𝑓 𝑥 ′ = 𝑦′.
⟹) 𝑆𝑢𝑝𝑝𝑜𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐺 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑏é𝑙𝑖𝑒𝑛 𝑒𝑡 ⟸) 𝑆𝑢𝑝𝑝𝑜𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐺′ 𝑒𝑠𝑡 𝑎𝑏é𝑙𝑖𝑒𝑛 𝑒𝑡
𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐺 𝑎𝑏é𝑙𝑖𝑒𝑛
𝑚𝑜𝑛𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝐺′ est abélien
𝑓 𝑥𝑥 ′ = 𝑓 𝑥 𝑓 𝑥 ′ (car f est un morphisme)
𝑦𝑦 ′ =𝑓 𝑥 𝑓 𝑥′
= 𝑦𝑦 ′
= 𝑓(𝑥𝑥 ′ ) (car f est un morphisme)

= 𝑦 ′ 𝑦 (car 𝐺’ abélien )
= 𝑓(𝑥 𝑥) (car G abélien )

= 𝑓(𝑥′𝑥)
= 𝑓 𝑥 𝑓(𝑥) (car f est un morphisme)
Et comme f est injective alors 𝑥𝑥 ′ = 𝑥 ′ 𝑥
= 𝑦 ′ 𝑦 d’où 𝐺’ est abélien
et par conséquent G est abélien
30
• Propriétés
Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes.
1) 𝑓 𝑥 𝑛 = 𝑓 𝑥 𝑛, ∀𝑥 ∈ 𝐺, ∀𝑛 ∈ ℤ.
2) Pour tout sous-groupe 𝐻 de 𝐺, 𝑓(𝐻) est un sous-groupe de 𝐺’.
3) Pour tout sous-groupe 𝐻 ′ de 𝐺′, 𝑓 −1 (𝐻′ ) est un sous groupe de G.
Où 𝑓 −1 𝐻′ = {𝑥 ∈ 𝐺 Τ𝑓 𝑥 ∈ 𝐻′}
4) Pour toute partie A de G, on a 𝑓 < 𝐴 > = < 𝑓(𝐴) >.

• Preuve :
1) Pour 𝑛 ∈ ℕ , par récurrence :

Pour 𝑛 = 0 ∶ 𝑓 𝑥 0 = 𝑓 𝑥 0 ⟺ 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺 ′ . 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒

Supposons qu’elle est vraie pour 𝑛 (𝑓 𝑥 𝑛 = 𝑓 𝑥 𝑛


) et montrons qu’elle est vraie pour 𝑛 + 1.

𝑓 𝑥 𝑛+1 = 𝑓 𝑥 𝑛 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑛 𝑓 𝑥 = 𝑓 𝑥 𝑛 𝑓(𝑥) = 𝑓 𝑥 𝑛+1


31
• Preuve : (suite)
Pour 𝑛 < 0 ∶ on utilise la propriété : 𝑥 +𝑛 = 𝑥 −1 −𝑛

𝑛 −1 −𝑛
𝑓 𝑥 = 𝑓 (𝑥 ) = [𝑓 𝑥 −1 ]−𝑛 = 𝑓 𝑥 −1 −𝑛
= 𝑓 𝑥 𝑛
.

2) Soit 𝐻 un sous-groupe de 𝐺. Montrons que 𝑓(𝐻) est un sous-groupe de 𝐺’.


𝑓 𝐻 = 𝑦 ∈ 𝐺′ , ∃𝑥 ∈ 𝐻 ∶ 𝑓 𝑥 = 𝑦 = 𝑓 𝑥 ; 𝑥 ∈ 𝐻

✓ On a : 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺′ 𝑒𝑡 𝑒𝐺 ∈ 𝐻 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑒𝐺 ′ ∈ 𝑓 𝐻 .

✓ Soient : 𝑦, 𝑦 ′ ∈ 𝑓 𝐻 montrons que 𝑦𝑦 ′−1 ∈ 𝑓 𝐻 .

𝑦, 𝑦 ′ ∈ 𝑓 𝐻 alors ∃𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐻 ∶ 𝑓 𝑥 = 𝑦, 𝑓 𝑥 ′ = 𝑦 ′
𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑦𝑦 ′−1 = 𝑓 𝑥 𝑓 𝑥 ′ −1

= 𝑓 𝑥𝑥 ′−1 𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑟𝑝ℎ𝑖𝑠𝑚𝑒

∈𝑓 𝐻 𝑐𝑎𝑟 𝐻 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑠 − 𝑔𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒 𝑒𝑡 𝑥 , 𝑥 ′−1 ∈ 𝐻 Donc f(H) est un sous groupe de 𝐺′.

32
• Preuve : (suite)
3) Soit 𝐻′ un sous-groupe de 𝐺′. Montrons que 𝑓 −1 (𝐻′) est un sous-groupe de 𝐺.

𝑓 −1 𝐻′ = 𝑥 ∈ 𝐺, 𝑓 𝑥 ∈ 𝐻′ .

✓ On a : 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺′ ∈ 𝐻 ′ ⟹ 𝑓(𝑒𝐺 ) ∈ 𝐻′ ⟹ 𝑒𝐺 ∈ 𝑓 −1 𝐻′ .

✓ Soient : 𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝑓 −1 𝐻′ montrons que 𝑥𝑥 ′−1 ∈ 𝑓 −1 𝐻′ .

𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝑓 −1 𝐻′ ⟺ 𝑓 𝑥 ∈ 𝐻′ , 𝑓 𝑥 ′ ∈ 𝐻 ′ .
𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑓 𝑥𝑥 ′−1 = 𝑓 𝑥 𝑓 𝑥 ′−1 𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑟𝑝ℎ𝑖𝑠𝑚𝑒

∈ 𝐻′ 𝑐𝑎𝑟 𝐻′ 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑠 − 𝑔𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒 𝑒𝑡 𝑓 𝑥 , 𝑓 𝑥 ′−1 ∈ 𝐻 ′

Donc 𝑓 −1 (𝐻′) est un sous groupe de 𝐺.

33
• Preuve : (suite)
4) Pour toute partie A de G, on a 𝑓 < 𝐴 > = < 𝑓 𝐴 >.
< 𝐴 > = {𝑥𝑦 , ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐴 }
• Montrons que 𝑓 < 𝐴 > ⊆ < 𝑓 𝐴 >.
Soient 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐴 ∶ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥𝑦 ∈ < 𝐴 > ⟹ 𝑓 𝑥𝑦 ∈ 𝑓(< 𝐴 >)
De plus 𝑓 𝑥𝑦 = 𝑓 𝑥 𝑓 𝑦 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑓 𝑥 ∈ 𝑓 𝐴 𝑒𝑡 𝑓 𝑦 ∈ 𝑓 𝐴
Alors 𝑓 𝑥𝑦 = 𝑓 𝑥 𝑓 𝑦 ∈ < 𝑓 𝐴 >
Ainsi : 𝑓 < 𝐴 > ⊆ < 𝑓 𝐴 >.
• Montrons que < 𝑓 𝐴 > ⊆ 𝑓 < 𝐴 > .
Soient 𝑓 𝑥 , 𝑓 𝑦 ∈ 𝑓 𝐴 ⟹ 𝑓 𝑥 𝑓 𝑦 ∈ < 𝑓 𝐴 > 𝑒𝑡 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐴 .
Et comme 𝑓 𝑥𝑦 ∈ 𝑓 < 𝐴 >
Donc 𝑓 𝑥 𝑓 𝑦 ∈ 𝑓 < 𝐴 >)
D’où : < 𝑓 𝐴 > ⊆ 𝑓 < 𝐴 > .
Conclusion : 𝒇 < 𝑨 > = < 𝒇 𝑨 >.
34
• Définition 11 : Noyau et image d’un morphisme de groupes

Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes.

➢ Le noyau de f , noté 𝐾𝑒𝑟𝑓 , est :


𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑥 ∈ 𝐺 Τ𝑓 𝑥 = 𝑒𝐺′
▪ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⊂ 𝐺
▪ 𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑓 −1 (𝑒𝐺′ )
▪ 𝐾𝑒𝑟𝑓 sont les éléments de G qui sont envoyés par f par l’élément neutre de 𝐺’.

➢ L’image de f , noté Imf , est :


𝐼𝑚𝑓 = 𝑓 𝑥 Τ 𝑥 ∈ G
▪ 𝐼𝑚𝑓 ⊂ 𝐺′
▪ 𝐼𝑚𝑓 = 𝑓(𝐺)
▪ 𝐼𝑚𝑓 sont les éléments de 𝐺′ qui ont (au moins) un antécédant par f . 35
• Proposition
Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes.
1. 𝐾𝑒𝑟𝑓 est un sous-groupe de 𝐺.
2. 𝐼𝑚𝑓 est un sous-groupe de 𝐺′.

• Preuve :
1. Montrons que le noyau Kerf est un sous-groupe de 𝐺.
(a) 𝑒𝐺 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺 ′ .
−1 −1
(b) Soient 𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓, 𝑓 𝑥 ∗ 𝑥 ′ = 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥′ = 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥′ −1
= 𝑒𝐺′ ◊ 𝑒𝐺−1
′ = 𝑒𝐺 ′ donc 𝑥 ∗ 𝑥
′−1
∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓.
2. Montrons que l’image est un sous-groupe de 𝐺′.
(a) 𝑒𝐺 ′ ∈ 𝐼𝑚𝑓 𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝐺 = 𝑒𝐺′ .
−1
(b) Soient 𝑦, 𝑦 ′ ∈ 𝐼𝑚𝑓, ∃𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐺 𝑡𝑒𝑙𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑓 𝑥 = 𝑦, 𝑓 𝑥 ′ = 𝑦 ′ . 𝐴𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑦 ◊ 𝑦 ′ = 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥′ −1

−1
= 𝑓(𝑥 ∗ 𝑥 ′ ) ∈ 𝐼𝑚𝑓
36
• Proposition
Soit 𝑓 ∶ 𝐺 ⟶ 𝐺′ un morphisme de groupes.
1. f est injectif ⟺ 𝐾𝑒𝑟𝑓 = {𝑒𝐺 }.
2. f est surjectif ⟺ 𝐼𝑚𝑓 = 𝐺′.

• Preuve :
𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 ∶ ∀𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐸 ∶ 𝑓 𝑥 = 𝑓 𝑥 ′ ⟹ 𝑥 = 𝑥′
1. ⟹) Supposons que f est injective,

Soit 𝑥 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑓 𝑥 = 𝑒𝐺 ′ 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑥 = 𝑓(𝑒𝐺 ). Comme f est injective alors 𝑥 = 𝑒𝐺 . Donc 𝑘𝑒𝑟𝑓 = 𝑒𝐺 .

⟸) Supposons que 𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑒𝐺 .

Soient 𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐺, 𝑓 𝑥 = 𝑓 𝑥 ′ 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑥 ◊ (𝑓 𝑥 ′ )−1 = 𝑓 𝑥 ′ ◊ (𝑓 𝑥 ′ )−1 ⟹ 𝑓 𝑥 ◊ (𝑓 𝑥 ′ )−1 = 𝑒𝐺′

−1
𝑑 ′ 𝑜ù 𝑓 𝑥 ◊ 𝑓 𝑥 ′ = 𝑒𝐺′ 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑥 ∗ 𝑥 ′−1 = 𝑒𝐺′ . Ceci implique que 𝑥 ∗ 𝑥 ′−1 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓.

𝐶𝑜𝑚𝑚𝑒 𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑒𝐺 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥 ∗ 𝑥 ′−1 = 𝑒𝐺 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑥 = 𝑥 ′ . 𝐴𝑖𝑛𝑠 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒. 37


• Exemples
1/ Soit 𝑓 ∶ ℤ, + ⟶ ℤ, +
𝑘 ⟶ 𝑓 𝑘 = 3𝑘
• f est un morphisme du groupe ℤ, + ⟶ ℤ, +
𝑆𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑘, 𝑘 ′ ∈ ℤ ∶ 𝑓 𝑘 + 𝑘 ′ = 3 𝑘 + 𝑘 ′
= 3𝑘 + 3𝑘 ′
= 𝑓 𝑘 + 𝑓(𝑘 ′ )
• 𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑘 ∈ ℤΤ𝑓 𝑘 = 0
= 𝑘 ∈ ℤΤ3𝑘 = 0 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑘 = 0.
𝐴𝑖𝑛𝑠𝑖 𝑘𝑒𝑟𝑓 = 0 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒.
• 𝐼𝑚𝑓 = 𝑓 𝑘 Τ 𝑘 ∈ ℤ = 3𝑘Τ𝑘 ∈ ℤ = 3ℤ. 3ℤ 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑠𝑜𝑢𝑠 𝑔𝑟𝑜𝑢𝑝𝑒 𝑑𝑒 ℤ
3ℤ ≠ ℤ donc f n’est pas surjective.
38
• Exemples

2/ Soit 𝑔 ∶ 𝐺𝑙2 ,× ⟶ ℝ∗ ,×

𝑀 ⟶ g M = det(𝑀)

g est un morphisme du groupe 𝐺𝑙2 ,× ⟶ ℝ∗ ,×


𝑆𝑜𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑀, 𝑀′ ∈ 𝐺𝑙2 : det 𝑀 × 𝑀′ = 𝑑𝑒𝑡𝑀 × 𝑑𝑒𝑡𝑀′

• 𝐾𝑒𝑟𝑔 = 𝑀 ∈ 𝐺𝑙2 Τ 𝑔 𝑀 = 1 = 𝑀 ∈ 𝐺𝑙2 Τdet 𝑀 =1

1 0 2 1
= , ,…. ≠ 𝐼2 𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑛′ 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑠 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒.
0 1 1 1

• 𝐼𝑚𝑓 = 𝑔 𝑀 Τ 𝑀 ∈ 𝐺𝑙2 = det 𝑀 Τ𝑀 ∈ 𝐺𝑙2 = ℝ∗ donc f est surjective.

39
5. Classes modulo un sous groupe :
5.1. Relation modulo un sous-groupe
Proposition :
Soit (𝐺,∙) un groupe et H un sous-groupe de G. Pour tout couple 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐺 on définit les relations 𝑅𝑔 et 𝑅𝑑 comme
suit :
𝒙𝑹𝒈 𝒚 ⟺ 𝒚 ∈ 𝒙𝑯 = 𝒙. 𝒉, 𝒉 ∈ 𝑯 ⟺ 𝒙−𝟏 . 𝒚 ∈ 𝑯. 𝐄𝐧 𝐧𝐨𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐝𝐝𝐢𝐭𝐢𝐯𝐞 ∶ −𝒙 + 𝒚 ∈ 𝑯
𝒙𝑹𝒅 𝒚 ⟺ 𝒚 ∈ 𝑯𝒙 = 𝒉. 𝒙, 𝒉 ∈ 𝑯 ⟺ 𝒚 . 𝒙−𝟏 ∈ 𝑯. 𝒚−𝒙∈𝑯
𝑅𝑔 et 𝑅𝑑 sont des relations d’équivalence. On les appelle relation modulo le sous groupe H.

• Preuve

✓ 𝑅𝑔 réflexive : 𝑥𝑅𝑔 𝑥 car 𝑥 −1 . 𝑥 = 𝑒 ∈ 𝐻

✓ 𝑅𝑔 symétrique : 𝑥𝑅𝑔 𝑦 ⟺ 𝑥 −1 . 𝑦 ∈ 𝐻
⟺ (𝑥 −1 . 𝑦)−1 ∈ 𝐻 (car H est un sous-groupe)

⟺ (𝑥 −1 . 𝑦)−1 = 𝑦 −1 . 𝑥 ∈ 𝐻 ⟺ 𝑦𝑅𝑔 𝑥

✓ 𝑅𝑔 transitive : 𝑥𝑅𝑔 𝑦 ⟺ 𝑥 −1 . 𝑦 ∈ 𝐻 Car H est un sous groupe


e
𝑦𝑅𝑔 𝑧 ⟺ 𝑦 −1 . 𝑧 ∈𝐻 ⟹ 𝑥 −1 . 𝑦. 𝑦 −1 . 𝑧 ∈ 𝐻 ⟹ 𝑥 −1 . 𝑧 ∈ 𝐻 ⟹ 𝑥𝑅𝑔 𝑧

La relation 𝑅𝑑 se traite de la même façon


Définition :
Les classes d’équivalence de 𝑥 ∈ 𝐺 induites par les relations 𝑅𝑔 et 𝑅𝑑 sont respectivement xH et Hx, et sont
appelées classe à gauche de x et classe à droite de x modulo H respectivement.

• Pour 𝑥 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥ҧ = 𝑦 ∈ 𝐺 Τ𝑥𝑅𝑔 𝑦 = 𝑦 ∈ 𝐺 Τ𝑦 ∈ 𝑥𝐻 = 𝑥𝐻.


𝑒ҧ
En particulier pour 𝑥 = 𝑒 ∶ 𝑒ҧ = 𝑒𝐻 = 𝐻.
c’est la seule classe qui est un sous groupe de G
Soit ℎ ∈ 𝐻 ∶ ℎത = ℎ𝐻 = 𝐻 𝑮
.e .ℎ
.ℎ′ 𝑯
• L’ensemble des classes d’équivalence à gauche (resp. à droite) modulo H, forme une
.𝑥
𝐺 𝐺 𝒙𝑯
partition de G et est noté (resp. )
𝐻 𝑔 𝐻 𝑑 .𝑥′
𝐺
= 𝑥𝑖 𝐻, 𝑥𝑖 ∈ 𝐺 = {𝐻, 𝑥1 𝐻, … , 𝑥𝑛 𝐻, … } où 𝑥𝑖 est un représentant de la classe 𝑥ҧ𝑖 𝑥ҧ
𝐻 𝑔

𝑆𝑜𝑖𝑡 𝑥 ∉ 𝐻 . 𝑆𝑢𝑝𝑝𝑜𝑠𝑜𝑛𝑠 𝑞𝑢𝑒 𝑥ℎ ∈ 𝐻


𝐺
= 𝐻𝑥𝑖 , 𝑥𝑖 ∈ 𝐺 = {𝐻, 𝐻𝑥1 , … , 𝐻𝑥𝑛 , … } 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑥ℎℎ−1 ∈ 𝐻 ⟹ 𝑥 ∈ 𝐻 (𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑎𝑑𝑖𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛)
𝐻 𝑑
𝑥𝐻 ∩ 𝐻 = ∅
5.2. Théorème de Lagrange
Théorème :
Si G est un groupe fini. Alors l’ordre de tout sous groupe H de G divise l’ordre de G. ( o(H) divise o(G) ).

• Preuve :
• Considérons les classes à droite (ou à gauche) modulo H. Ces classes forment une partition de G.
On peut supposer que le nombre de classes à droite (ou à gauche) = k (G est fini).
𝐺 =∪ 𝑥ഥ𝑖 =∪𝑘𝑖=1 𝐻𝑥𝑖 = 𝐻𝑥1 ∪ 𝐻𝑥2 ∪ 𝐻𝑥3 ∪ ⋯ ∪ 𝐻𝑥𝑘

𝐺 = σ𝑖=1..𝑘 |𝑥ഥ𝑖 | = σ𝑖=1..𝑘 |𝐻𝑥𝑖 | = 𝐻𝑥1 + 𝐻𝑥2 + ⋯ + |𝐻𝑥𝑘 |. 𝐻𝑥𝑖 = ℎ𝑥𝑖 , ℎ ∈ 𝐻 𝐻𝑥𝑖 = |𝐻|

|𝐺|
Donc : 𝐺 = σ𝑘𝑖=1 |𝐻| = 𝑘. |𝐻| On a donc 𝐻 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑒 𝐺 ⟹ 𝑘=
𝐻

𝐺 𝐺
k n’est autre que le cardinal commun de et et est appelé indice de H dans G et est noté [G:H].
𝐻 𝑔 𝐻 𝑑

|𝑮|
Donc : ⟹ [𝑮: 𝑯] = .
𝑯
Corollaire :
Soit G est un groupe fini. Soit 𝑥 ∈ 𝐺 alors o(x) divise o(G) .

• Preuve :
• 𝑜(𝑥) = | < 𝑥 > | et < 𝑥 > est un sous-groupe de G.

Par le théorème de Lagrange on a o(x) divise o(G).

Corollaire :
Soit G est un groupe fini. Soit H et K deux sous-groupes distincts d’ordre premiers entre eux. Alors 𝐻 ∩ 𝐾 = {𝑒}.

• Preuve :

• 𝐻 ∩ 𝐾 est un sous-groupe de H et de K, son ordre divise à la fois celui de H et celui de K, qui sont premiers
entre eux, c’est donc 1 alors o 𝐻 ∩ 𝐾 = 1 ⟹ 𝐻 ∩ 𝐾 = {𝑒}.
5.3. Sous groupe distingué
Définition :
Soit G est un groupe et soit H un sous-groupe de G.
On dit que H est un sous-groupe normal (ou distingué) de G, et on note 𝑯 ⊲ 𝑮 ssi 𝑹𝒈 = 𝑹𝒅
c’est-à dire les classes à gauche et à droite de x modulo H sont égales.

𝑮 𝑮 𝑮
𝑯⊲𝑮 ⟺ = et on écrit
𝑯 𝒈
𝑯 𝒅
𝑯
On a l’équivalence entre les propriétés suivantes :
𝑹𝒈 = 𝑹𝒅 ⟺ ∀𝒙 ∈ 𝑮 𝒙𝑯 = 𝑯𝒙 ⟺ ∀𝒙 ∈ 𝑮 , ∀𝒉 ∈ 𝑯 ∶ 𝒙𝒉𝒙−𝟏 ∈ 𝑯

• Remarques : 𝑯 = 𝒆 𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏 𝒔𝒈 𝒅𝒆 𝑮 𝐞𝐭 ∀𝒙 ∈ 𝑮 ∶ 𝒙𝒆𝒙−𝟏 = 𝒆 ∈ 𝑯 ⟹ 𝒆 ⊲ G

• 𝑒 𝑒𝑡 𝐺 sont des sous-groupes normaux de G. 𝑯 = 𝑮 𝒆𝒔𝒕 𝒖𝒏 𝒔𝒈 𝒅𝒆 𝑮 𝒆𝒕 ∀𝒙 ∈ 𝑮 ∶ 𝒙𝒈𝒙−𝟏 ∈ 𝑮, 𝒈 ∈ 𝑯 ⟹ 𝑮 ⊲ G

• Si G est abélien alors tout sous-groupe H de G est normal dans G.


Proposition :
Pour tout morphisme f d’un groupe 𝐺 vers un groupe 𝐺’, Kerf est un sous-groupe normal de 𝐺. (𝐾𝑒𝑟𝑓 ⊲ 𝐺)

• Preuve :
On sait que le Kerf est un sous-groupe de 𝐺.
Montrons que : 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⊲ 𝐺 ∶ ∀𝑥 ∈ 𝐺 ∶ ∀ℎ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 , 𝑥ℎ𝑥 −1 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 (𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑖𝑡 𝑓 𝑥ℎ𝑥 −1 = 𝑒𝐺′ )
On a :
Soit 𝑥 ∈ 𝐺 , ℎ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 𝑓 𝑥ℎ𝑥 −1 = 𝑓 𝑥 𝑓 ℎ 𝑓 𝑥 −1 𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑟𝑝ℎ𝑖𝑠𝑚𝑒
= 𝑓 𝑥 𝑒𝐺 ′ 𝑓 𝑥 −1 (𝑐𝑎𝑟 ℎ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 )
= 𝑓 𝑥 𝑓 𝑥 −1
= 𝑓(𝑥𝑥 −1 ) (𝑐𝑎𝑟 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑚𝑜𝑟𝑝ℎ𝑖𝑠𝑚𝑒)
= 𝑓 𝑒𝐺
= 𝑒𝐺 ′ ⟹ 𝑥ℎ𝑥 −1 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⟹ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⊲ 𝐺
6. Groupe quotient
Définition:
𝐺
Soit H ⊲ 𝐺 . L′ensemble muni d’une loi quotient ⨪ définie par : ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐺 ∶ 𝑥ҧ ⨪ 𝑦ത = 𝑥 𝑦 est appelé
𝐻
groupe quotient. 𝐺
loi dans 𝐻 loi dans 𝐺
Cette relation est indépendante des choix des représentants de x et y.
En effet, si on prend 𝑥,ҧ 𝑦ത = 𝑥ഥ′ , 𝑦ഥ′ , il s’agit de montrer que 𝑥𝑦 = 𝑥 ′ 𝑦′.
ഥ = 𝑥 ′ 𝐻 = 𝐻𝑥′
𝑥ҧ = 𝑥𝐻 = 𝐻𝑥 = 𝑥′
⟹ 𝑥𝑦 = 𝑥𝑦𝐻 = 𝑥𝐻𝑦 ′ = 𝐻𝑥 ′ 𝑦 ′ = 𝑥′ 𝑦′
𝑦ത = 𝑦𝐻 = 𝐻𝑦 = yഥ′ = 𝑦 ′ 𝐻 = 𝐻𝑦′
𝐺 𝐺
• La stabilité : soient 𝑥,ҧ 𝑦ത ∈ ∶ 𝑥ҧ ⨪ 𝑦ത = 𝑥 𝑦 ∈ .
𝐻 𝐻
𝐺
• L’associativité : soient 𝑥,ҧ 𝑦,
ത 𝑧ҧ ∈ ∶ 𝑥ҧ ⨪ 𝑦ത ⨪ 𝑧ҧ = 𝑥𝑦 ⨪ 𝑧ҧ = 𝑥𝑦𝑧 = 𝑥ҧ ⨪ 𝑦𝑧 = 𝑥ҧ ⨪ ( 𝑦ത ⨪ 𝑧).
ҧ
𝐻
𝐺
• L’élément neutre : 𝑥ҧ ⨪ 𝑒ҧ = 𝑥𝑒 = 𝑥ҧ , 𝑒ҧ ⨪ 𝑥ҧ = 𝑒𝑥 = 𝑥ҧ . 𝑒ҧ = 𝑒𝐻 = 𝐻𝑒 = 𝐻 est l’élément neutre de .
𝐻

• 𝑥 −1 = 𝑥 −1 𝐻 est l’élément symétrique de 𝑥ҧ = 𝑥𝐻.


𝑥ҧ ⨪ 𝑥 −1 = 𝑥 −1 ⨪ 𝑥ҧ = 𝑥 𝑥 −1 = 𝑒ҧ
Et on écrit 𝑥 −1 = 𝑥ҧ −1
Théorème :
𝐺
Soit 𝑯 ⊲ 𝑮. Il existe un morphisme surjectif 𝑓 𝑑𝑒 𝐺 𝑣𝑒𝑟𝑠 tel que Kerf = H.
𝐻

• Preuve :
Soit 𝑓 l’application définie par
𝑮
𝒇 ∶ 𝑮 ⟶
𝑯

𝒙⟶𝒇 𝒙 = 𝒙
Cette application est surjective par construction.
Montrons que 𝑲𝒆𝒓𝒇 = 𝑯.
𝑲𝒆𝒓𝒇 = {𝒙 ∈ 𝑮Τ𝒇 𝒙 = 𝒆 𝑮 }
𝑯

= 𝒙 ∈ 𝑮Τ 𝒙
ഥ = 𝒆ത
= 𝒙 ∈ 𝑮Τ 𝒙
ഥ = 𝒆𝑯 = 𝑯
=𝑯
Théorème : (1er théorème d’isomorphisme)
𝑮 𝑮
Pour tout morphisme f d’un groupe 𝐺 dans 𝐺’, on a : est isomorphe à Imf. On écrit : 𝑰𝒎𝒇 ≃
𝑲𝒆𝒓𝒇 𝑲𝒆𝒓𝒇

• Preuve :
𝐺
Soit 𝜑 ∶ ⟶ 𝐼𝑚𝑓
𝐾𝑒𝑟𝑓

𝑥ҧ ⟶ 𝜑 𝑥ҧ = 𝑓 𝑥
1) 𝜑 𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑑é𝑓𝑖𝑛𝑖𝑒 ∶ Pour 𝑥, 𝑥 ′ ∈ 𝐺 𝑥 ≠ 𝑥 ′ 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥ҧ = 𝑥ഥ′ 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝜑 𝑥ҧ = 𝜑 𝑥ഥ′ .
𝑥ҧ = 𝑥ഥ′ ⟹ 𝑥𝐾𝑒𝑟𝑓 = 𝑥 ′ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⟹ ∃ℎ, ℎ′ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ∶ 𝑥ℎ = 𝑥 ′ ℎ′ ⟹ 𝑥 = 𝑥 ′ ℎ′ ℎ−1 , ℎ−1 , ℎ′ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓
Par conséquent :
𝜑 𝑥ҧ = 𝜑 𝑥 ′ ℎ′ ℎ−1 = 𝑓 𝑥 ′ ℎ′ ℎ−1
= 𝑓 𝑥 ′ . 𝑓 ℎ′ . 𝑓 ℎ−1 (car f est un morphisme)
= 𝑓 𝑥 ′ . 𝑒𝐺` . 𝑒𝐺` (𝑐𝑎𝑟ℎ−1 , ℎ′ ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓)
= 𝑓 𝑥′
= 𝜑 𝑥ഥ′ .
• Preuve (suite) :

𝐺
Soit 𝜑 ∶ ⟶ 𝐼𝑚𝑓
𝐾𝑒𝑟𝑓

𝑥ҧ ⟶ 𝜑 𝑥ҧ = 𝑓 𝑥

ഥ = 𝜑 𝑥ҧ . 𝜑(𝑥ഥ′ ) ?
2) 𝜑 𝑚𝑜𝑟𝑝ℎ𝑖𝑠𝑚𝑒 ∶ 𝜑 𝑥ҧ ⨪ 𝑥′

ഥ = 𝜑 𝑥𝑥′ = 𝑓 𝑥𝑥 ′ = 𝑓 𝑥 . 𝑓 𝑥 ′
On a : 𝜑 𝑥ҧ ⨪ 𝑥′ = 𝜑 𝑥ҧ . 𝜑(𝑥ഥ′ )

ഥ ⟺ 𝑓 𝑥) = 𝑓(𝑥 ′ ⟺ 𝑓 𝑥 . 𝑓 𝑥 ′
3) 𝜑 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 ∶ 𝜑 𝑥)ҧ = 𝜑 (𝑥′ −1
= 𝑓 𝑥′ . 𝑓 𝑥 ′ −1

ഥ.
⟺ 𝑓(𝑥𝑥 ′−1 ) = 𝑒𝐺 ′ ⟺ 𝑥𝑥 ′−1 ∈ 𝐾𝑒𝑟𝑓 ⟺ 𝑥ℛ𝑥′ ⟺ 𝑥ҧ = 𝑥′

4) 𝜑 𝑠𝑢𝑟𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 ∶ soit 𝑦 ∈ 𝐼𝑚𝑓, alors il existe 𝑥 ∈ 𝐺 tel que 𝑦 = 𝑓(𝑥) = 𝜑(𝑥).


ҧ (Par construction)

𝐺
D’où 𝜑 est un isomorphisme (𝐼𝑚𝑓 ≃ )
𝐾𝑒𝑟𝑓

6.1. Groupe ( ,+ഥ)
𝒏ℤ
ℤ ℤ
• Soit 𝑛 ≥ 1. Rappelons que est l’ensemble : = {0ത , 1ത , 2ത , … , 𝑛 − 1}
𝑛ℤ 𝑛ℤ

où 𝑥ҧ désigne la classe d’équivalence de x modulo n.


Autrement dit 𝑥ҧ = 𝑦ത ⟺ 𝑥 ≡ 𝑦 𝑚𝑜𝑑 𝑛 ⟺ ∃𝑘 ∈ ℤ ∶ 𝑥 = 𝑦 + 𝑘𝑛.


• On définit une addition sur par : ഥ 𝑦ത = 𝑥 + 𝑦
𝑥ҧ +
𝑛ℤ

• Cette addition est bien définie :


ഥ 𝑒𝑡 𝑦ത = 𝑦′
En effet, si 𝑥ҧ = 𝑥′ ഥ , il s’agit de montrer que : 𝑥 + 𝑦 = 𝑥 ′ + 𝑦′
On a : 𝑥 = 𝑥 ′ + 𝑛𝑘, 𝑘 ∈ ℤ 𝑒𝑡 𝑦 = 𝑦 ′ + 𝑛𝑘′ , 𝑘′ ∈ ℤ
Donc :
𝑥 + 𝑦 = 𝑥 ′ + 𝑛𝑘 + 𝑦 ′ + 𝑛𝑘 ′ = 𝑥 ′ + 𝑦 ′ + 𝑛 𝑘 + 𝑘 ′
Par conséquent :
𝑥 + 𝑦 = 𝑥 ′ + 𝑦′
• Nous avons montré que l’addition est indépendante du choix des représentants.

• Exemple : Pour 𝑛 = 60 alors : ഥ, 𝟏
= 𝟎 ഥ, 𝟐
ഥ, … , 𝟓𝟗
𝟔𝟎ℤ

• 60 = 0ത , 61 = 1ത , 62 = 2ഥ, …
• 135 = 15 𝑐𝑎𝑟 135 = 60 × 2 + 15.
• 41 + 36 = 41 + 36 = 77 = 17.
• 135 + 50 = 185 = 5ത 𝑐𝑎𝑟 185 = 60 × 3 + 5 .

• 135 + 50 = 15 + 50 = 65 = 5.
• 135 + 50 = 15 − 10 = 5ത 𝑐𝑎𝑟 50 = 60 − 10 = 60 + −10 = 0ത − 10 = −10 .


Proposition : ഥ
,+ est un groupe abélien.
𝒏ℤ

Preuve :
L’élément neutre est 0ത .
L’opposé de 𝑥ҧ est −𝑥ҧ = −𝑥 = 𝑛 − 𝑥.
L’associativité et la commutativité découlent de celles du groupe (ℤ, +).
Remarque :

Le groupe ഥ
,+ est un groupe cyclique (monogène + fini).
nℤ


En effet = 𝑛 , 𝑖𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑓𝑖𝑛𝑖.
𝑛ℤ

ℤ ℤ
Il est engendré par 1ത ( = < 1ത >), car tout élément 𝑘ത ∈
𝑛ℤ
𝑠 ′ é𝑐𝑟𝑖𝑡 ∶ ഥ
𝑛ℤ
𝑘=ഥ
1+ഥ
1+⋯+ഥ
1 = 𝑘. ഥ
1.
k fois

Théorème 1 :

Si (𝐺,∗) est un groupe cyclique d’ordre n, alors (𝐺,∗) est isomorphe à ഥ
,+ .
nℤ

En d’autres termes, il n’existe, à isomorphisme près, qu’un seul groupe cyclique à n éléments, c’est ·
nℤ
• Preuve :
➢ Comme (𝐺,∗) est cyclique, alors il existe 𝑎 ∈ 𝐺 tel que 𝐺 =< 𝑎 > 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐺 = {𝑒, 𝑎, . . . , 𝑎𝑛−1 }, avec 𝑎𝑛 = 𝑒.

➢ Maintenant on va construire l’isomorphisme entre ( ഥ)
,+ ⟶ (𝐺,∗)
𝑛ℤ

Soit 𝑓 l’application définie de 𝑣𝑒𝑟𝑠 𝐺 par :
𝑛ℤ

𝒇∶ ⟶ 𝑮
𝒏ℤ
ഥ ⟼𝒇 𝒌
𝒌 ഥ = 𝒂𝒌 .
ഥ ⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑓(𝑘ഥ′ ) )
1. 𝑓 est bien définie : (𝑘ത = 𝑘′
ഥ ⟹ 𝑘 = 𝑘 ′ + 𝑛𝑘,
𝑘ത = 𝑘′ 𝑘∈ℤ

⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑎𝑘 , 𝑘∈ℤ

⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑎𝑘 +𝑛𝑘 , 𝑘∈ℤ
e

⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑎𝑘 ∗ 𝑎𝑛𝑘 , 𝑘 ∈ ℤ

⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑎𝑘 , 𝑘∈ℤ
ഥ ,
⟹ 𝑓 𝑘ത = 𝑓 𝑘′ 𝑘∈ℤ
• Preuve : (Suite)

𝒇∶ ⟶ 𝑮
2. 𝑓 est un morphisme: (𝑓 𝑘ത +
ഥ 𝑘ഥ′ = 𝑓 𝑘ത ∗ 𝑓(𝑘ഥ′ ) ) 𝒏ℤ
ഥ ⟼𝒇 𝒌
𝒌 ഥ = 𝒂𝒌 .
′ ′
ത ഥ ഥ′
𝑓 𝑘+𝑘 = 𝑓 𝑘 + 𝑘′ = 𝑎 𝑘+𝑘 = 𝑎 ∗ 𝑎 = 𝑓 𝑘ത ∗ 𝑓 𝑘ഥ′ .
𝑘 𝑘

3. f est surjective : par construction, car pour tout élément 𝑥 ∈ 𝐺, il existe 𝑘 ∈ {1, . . . , 𝑛 − 1} tel que
𝑥 = 𝑎𝑘 = 𝑓 𝑘ത .

4. f est injective :
ℤ ℤ
Comme l’ensemble de départ et celui d’arrivée G ont le même nombre d’éléments ( = 𝑛 =|G|) et que f est
𝒏ℤ 𝑛ℤ
surjective alors f est bijective.


• Conclusion : f est un isomorphisme entre ഥ
,+ 𝑒𝑡 𝐺,∗ .
𝑛ℤ

Théorème : Les sous-groupes de ഥ
,+
nℤ

Tout sous-groupe de est cyclique, c’est-à-dire engendré par un seul élément.
nℤ

• Preuve :


Soit H un sous groupe de ഥ
,+ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐻 ≠ ∅ 𝑒𝑡 𝑜 𝐻 = 𝑘 ≥ 1.
nℤ

On pose : 𝐻 = 0ത , ℎ1 , ℎ2 , … . , ℎ𝑘−1 𝑎𝑣𝑒𝑐 ℎ𝑖 ∈ 1, … , 𝑛 − 1 𝑒𝑡 0 < ℎ1 < ℎ2 < ⋯ < ℎ𝑘−1 .

Soit 𝑎ത ∈ 𝐻 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑎 ≥ ℎ1 et la division euclidienne de a par ℎ1 donne a =𝑞ℎ1 + r avec 0 ≤ r <ℎ1 .


Il vient rഥ =ഥa − 𝑞ℎ1 ∈ H.
Comme r <ℎ1 , donc r = 0.
Anisi aത = qℎ1 .
Par conséquent H =<ℎ1 > ·
Théorème de Bézout :
𝑛, 𝑚 ∈ ℕ, ∃𝑢, 𝑣 ∈ ℤ ∶ 𝑛𝑢 + 𝑚𝑣 = 𝑝𝑔𝑐𝑑(𝑛, 𝑚)


Théorème : Les générateurs de ഥ
,+
nℤ
ℤ ℤ
Soit 𝑥ҧ ∈ ഥ . 𝑥ҧ est un générateur de
,+ ഥ si, et seulement si le représentant x de 𝑥ҧ dans {1, . . . , 𝑛} est
,+
nℤ nℤ
premier avec n (on note 𝒙 ∧ 𝒏 = 𝟏 ).
• Preuve :

⟸) Supposons que 𝒙 ∧ 𝒏 = 𝟏 et montrons que 𝑥ҧ est un générateur de .
nℤ
Soit 𝑥 ∈ 1, … , 𝑛 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝑥 ∧ 𝑛 = 1 𝑜𝑢 𝑏𝑖𝑒𝑛 𝑝𝑔𝑐𝑑 𝑥, 𝑛 = 1 .
D’après l’identité de Bézout, il existe 𝑢, 𝑣 ∈ ℤ ∶ 𝑢𝑥 + 𝑣𝑛 = 1 ⟹ 𝑢𝑥 = 1 − 𝑣𝑛 ⟹ 𝑢𝑥ҧ = 1ത 𝑒𝑡 𝑑𝑜𝑛𝑐 1ത ∈< 𝑥ҧ >.

D’où : < 𝒙
ഥ>= .
𝐧ℤ

⟹) Supposons que 𝑥ҧ est un générateur de et montrons que 𝒙 ∧ 𝒏 = 𝟏.
nℤ
ℤ ℤ
𝑥ҧ est un génarteur de de ⟹ < 𝑥ҧ > = 0ത , 𝑥,ҧ 2𝑥,ҧ … , 𝑛 − 1 𝑥ҧ = Par l’identité
nℤ nℤ
ℤ ℤ
de Bézout
Et comme est engendré par ഥ1 c ′ est − à − dire < 1ത > = 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 < 1ത > = < 𝑥ҧ >
nℤ nℤ

Alors 1ത = 𝑞𝑥ҧ , 𝑞 ∈ 1, … , 𝑛 − 1 𝑎𝑖𝑛𝑠𝑖 1 + 𝑛𝑘 = 𝑞 𝑥 + 𝑛𝑘 ′ , 𝑘, 𝑘 ′ ∈ ℤ ⟹ 1 = 𝑞𝒙 + 𝑞𝑘 ′ − 𝑘 𝒏 ⟹ 𝒙 ∧ 𝒏 = 𝟏.


Définition :

Le nombre de générateurs de ഥ
,+ , noté 𝝋 𝒏 , est le nombre d’entiers positifs, inférieurs à n et premiers avec n.
nℤ
𝜑(𝑛) est appelé indicateur d’Euler.
Exemple :

Les générateurs de ഥ, 𝟑
ഥ sont 𝟏
,+ ഥ 𝒆𝒕 𝟕
ഥ, 𝟓 ഥ 𝑐𝑎𝑟 𝟏, 𝟑, 𝟓, 𝒆𝒕 𝟕 𝒔𝒐𝒏𝒕 𝒑𝒓𝒆𝒎𝒊𝒆𝒓𝒔 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒏 = 𝟖. 𝝋 𝟖 = 𝟒
8ℤ

= {𝟎ഥ, 𝟏
ഥ, 𝟐
ഥ, 𝟑,
ഥ𝟒 ഥ𝟔
ഥ, 𝟓, ഥ, 𝟕
ഥ}
𝟖ℤ

ഥ ഥ ത ഥ ത ഥ ത ഥ ത ഥ
< 𝟏 > = 𝒌. 𝟏 Τ 𝒌 ∈ ℤ = 0. 1 = 𝟎, 1. 1 = 𝟏, 2. 1 = 𝟐, 3. 1 = 𝟑, 𝟒, 𝟓, 𝟔, 𝟕 = ഥ ഥ ഥ ഥ
𝟖ℤ

<𝟐 ഥ > = 𝒌. 𝟐 ഥ Τ 𝒌 ∈ ℤ = 0. 2ത = 𝟎 ഥ, 1. 2ത = 𝟐
ഥ, 2. 2ത = 𝟒 ഥ, 4. 2ത = 𝟖
ഥ, 3. 2ത = 𝟔 ഥ=𝟎
ഥ = 𝟎ഥ, 𝟐
ഥ, 𝟒 ഥ ≠
ഥ, 𝟔
𝟖ℤ
⟹𝟐 ഥ 𝒏 𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒖𝒏 𝒈é𝒏é𝒓𝒂𝒕𝒆𝒖𝒓 .

ഥ > = 𝒌. 𝟑
<𝟑 ഥΤ𝒌∈ℤ

= 0. 3ത = 𝟎
ഥ, 1. 3ത = 𝟑 ഥ, 3. 3ത = 𝟗
ഥ, 2. 3ത = 𝟔 ഥ=𝟏
ഥ, 4. 3ത = 𝟏𝟐 = 𝟒
ഥ , 5. 3ത = 𝟏𝟓 = 𝟕
ഥ, 6. 3ത = 𝟏𝟖 = 𝟐 ഥ =
ഥ, 7. 3ത = 𝟐𝟏 = 𝟓
𝟖ℤ
ℤ ℤ
ഥ > = 𝒌. 𝟓
<𝟓 ഥΤ𝒌∈ℤ = , ഥ > = 𝒌. 𝟕
<𝟕 ഥΤ𝒌∈ℤ = .
𝟖ℤ 𝟖ℤ

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