Vous êtes sur la page 1sur 21

Deuxième année du baccalauréat

Série sciences expérimentales


Option sciences physiques // sciences de vie et de
terre
Série sciences et technologies industrielles
Section internationale

Continuité d’une
1f fonction numérique
Professeur : Mustapha Baq

Premier semestre
Année scolaire 2022_2023 Matière : mathématiques

Prof.Mustapha Baq Mustapha Baq Mustapha Baq


baqmustapha@gmail.com

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 1


I. Rappels (Limite d’une fonction numérique)................................................................................................ 3
1. Limites usuelles. ...................................................................................................................................... 3
2. Limites des fonctions usuelles. ................................................................................................................ 3
3. Opérations sur les limites finies. ............................................................................................................. 4
4. Opérations sur les limites infinies. .......................................................................................................... 5
5. Limites et ordre. ...................................................................................................................................... 5
II. Continuité en un point. ............................................................................................................................... 6
III. Continuité sur un intervalle. .................................................................................................................... 7
1. Continuité sur un intervalle. .................................................................................................................... 7
2. Opérations sur les fonctions continues. .................................................................................................. 8
3. Fonction partie entière. ........................................................................................................................... 8
IV. L’image d’un intervalle par une fonction continue. ................................................................................ 9
1. L’image d’un segment- L’image d’un intervalle. ..................................................................................... 9
2. Théorème des valeurs intermédiaires. .................................................................................................. 10
3. Cas d’une fonction continue et strictement monotone. ....................................................................... 11
4. Méthode de dichotomie pour encadrer les solutions de l’équation 𝑓𝑥 = 0. ....................................... 12
V. Continuité de la composée de deux fonctions. ......................................................................................... 14
VI. Fonction réciproque d’une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle. .................. 14
VII. Fonction racine nième - Puissance rationnelle d’un nombre réel strictement positif. ............................ 17
1. Fonction racine nième ............................................................................................................................. 17
2. Puissance rationnelle d’un nombre réel strictement positif. ................................................................ 20

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 2


I. Rappels (Limite d’une fonction numérique).
1. Limites usuelles.
a. Propriété.

Soient 𝑛 un nombre entier naturel non nul, 𝑎 et 𝜆 deux nombres réels. On a :


✓ 𝑙𝑖𝑚 𝜆𝑥 𝑛 = 0, 𝑙𝑖𝑚 𝜆 √|𝑥| = 0, 𝑙𝑖𝑚 𝜆(𝑥 − 𝑎)𝑛 = 0 et 𝑙𝑖𝑚 𝜆√|𝑥 − 𝑎| = 0.
𝑥→0 𝑥→0 𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
1 1 +∞ 𝑠𝑖 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑖𝑟 1
✓ 𝑙𝑖𝑚+ 𝑥 𝑛 = +∞, 𝑙𝑖𝑚− 𝑥 𝑛 = { et 𝑙𝑖𝑚 = +∞.
𝑥→0 𝑥→0 −∞ 𝑠𝑖 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑡𝑒 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟 𝑥→0 √|𝑥|

b. Exemples.
1 −5
On a : 𝑙𝑖𝑚 3𝑥 2 = 0, 𝑙𝑖𝑚 −4𝑥 3 = 0, 𝑙𝑖𝑚 2 √𝑥 = 0, 𝑙𝑖𝑚 √−𝑥 = 0, 𝑙𝑖𝑚 √2(𝑥 − 1)3 = 0,
𝑥→0 𝑥→0 𝑥→0 𝑥→0 2 𝑥→1
𝑥>0 𝑥<0
1 1 1 1 1 1
𝑙𝑖𝑚 2 √3 − 𝑥 = 0, 𝑙𝑖𝑚 𝑥 2 = +∞, 𝑙𝑖𝑚 𝑥 2 = +∞, 𝑙𝑖𝑚 𝑥 3 = −∞, 𝑙𝑖𝑚 = +∞ et 𝑙𝑖𝑚 = +∞.
𝑥→3 𝑥→0 𝑥→0 𝑥→0 𝑥→0 √𝑥 𝑥→0 √−𝑥
𝑥<3 𝑥>0 𝑥<0 𝑥<0 𝑥>0 𝑥<0
c. Propriété.

Soient 𝑛 un nombre entier naturel non nul et 𝜆 un nombre réel. On a :


+∞ 𝑠𝑖 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑖𝑟
✓ 𝑙𝑖𝑚 𝑥 𝑛 = +∞ et 𝑙𝑖𝑚 𝑥 𝑛 = { .
𝑥→+∞ 𝑥→−∞ −∞ 𝑠𝑖 𝑛 𝑒𝑠𝑡 𝑢𝑛 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑡𝑒 𝑖𝑚𝑝𝑎𝑖𝑟
✓ 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 = +∞ et 𝑙𝑖𝑚 √−𝑥 = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥→−∞
𝜆 𝜆 𝜆 𝜆
✓ 𝑙𝑖𝑚 = 0, 𝑙𝑖𝑚 = 0, 𝑙𝑖𝑚 = 0 et 𝑙𝑖𝑚 = 0.
𝑥→+∞ 𝑥 𝑛 𝑥→−∞ 𝑥 𝑛 𝑥→+∞ √𝑥 𝑥→−∞ √−𝑥

d. Exemples.
−2 3 6
On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑥 2 = +∞, 𝑙𝑖𝑚 𝑥 4 = +∞, 𝑙𝑖𝑚 𝑥 5 = −∞, 𝑙𝑖𝑚 = 0, 𝑙𝑖𝑚 = 0, et 𝑙𝑖𝑚 = 0 et
𝑥→+∞ 𝑥→−∞ 𝑥→−∞ 𝑥→+∞ 𝑥 2 𝑥→−∞ 𝑥 2 𝑥→+∞ √𝑥
−3
𝑙𝑖𝑚 = 0.
𝑥→−∞ √−𝑥
e. Remarques.

✓ La limite d’une fonction numérique en un point est une notion locale, ça veut dire que cette notion ne
dépend de la fonction qu’au voisinage de ce point.
✓ Si la limite d’une fonction numérique 𝑓 existe en un point, alors elle est unique.
✓ Soient 𝑙 et 𝑎 deux nombres réels, on a l’équivalence suivante : 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 ⇔ 𝑙𝑖𝑚 𝑓(ℎ + 𝑎) = 𝑙 où
𝑥→𝑎 ℎ→0
ℎ = 𝑥 − 𝑎.

f. Exercice d’application.
1 1 1 1 1 1
Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 𝑥−1 2) 𝑙𝑖𝑚 𝑥−1 3) 𝑙𝑖𝑚 (𝑥−2)2 4) 𝑙𝑖𝑚 (2−𝑥)3 5) 𝑙𝑖𝑚 (−2+𝑥)3 6) 𝑙𝑖𝑚
𝑥→1 𝑥→1 𝑥→2 𝑥→2 𝑥→2 𝑥→2 √𝑥−2
𝑥>1 𝑥<1 𝑥>2 𝑥>2 𝑥>2
1
7) 𝑙𝑖𝑚 .
𝑥→3 √3−𝑥
𝑥<3
2. Limites des fonctions usuelles.
a. Propriété.

Soient 𝑃 et 𝑄 deux fonctions polynomiales et 𝑎 un nombre réel. On a :


✓ 𝑙𝑖𝑚 𝑃(𝑥) = 𝑃(𝑎), si 𝑎 n’est pas une racine de 𝑄(𝑥) (c’est-à-dire que : 𝑄(𝑎) ≠ 0) alors
𝑥→𝑎

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 3


𝑃(𝑥) 𝑃(𝑎)
𝑙𝑖𝑚 𝑄(𝑥) = 𝑄(𝑎).
𝑥→𝑎
✓ Si 𝑎 ≥ 0 alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 = √𝑎.
𝑥→𝑎
𝜋
✓ 𝑙𝑖𝑚 𝑠𝑖𝑛(𝑥) = 𝑠𝑖𝑛(𝑎), 𝑙𝑖𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝑥) = 𝑐𝑜𝑠(𝑎) et si 𝑥 ≠ 2 + 𝑘𝜋 où 𝑘 ∈ ℤ, alors 𝑙𝑖𝑚 𝑡𝑎𝑛(𝑥) = 𝑡𝑎𝑛(𝑎).
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
𝑠𝑖𝑛(𝑥) 𝜋 𝑡𝑎𝑛(𝑥) 1−𝑐𝑜𝑠(𝑥) 1
✓ 𝑙𝑖𝑚 = 1, si 𝑥 ≠ 2 + 𝑘𝜋 où 𝑘 ∈ ℤ, alors 𝑙𝑖𝑚 = 1 et 𝑙𝑖𝑚 = 2.
𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥 𝑥→0 𝑥2

b. Exercice d’application.
1 1 3𝑥 2 −1
Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 3𝑥 2 − 2𝑥 + 2 2) 𝑙𝑖𝑚 3𝑥 2 − 2𝑥 + 2 3) 𝑙𝑖𝑚 𝑥 3 −2𝑥 4) 𝑙𝑖𝑚𝜋 𝑠𝑖𝑛(𝑥)
𝑥→0 𝑥→−1 𝑥→1 𝑥→
2
𝜋 2𝜋 1
5) 𝑙𝑖𝑚𝜋 𝑠𝑖𝑛 (𝑥 − 3 ) 6) 𝑙𝑖𝑚
2𝜋
𝑐𝑜𝑠(𝑥) 7) 𝑙𝑖𝑚𝜋 𝑐𝑜𝑠 ( 3 − 𝑥) 8) 𝑙𝑖𝑚𝜋 𝜋 .
𝑥→ 𝑥→ 𝑥→ 𝑥→ 𝑡𝑎𝑛(𝑥− 3 )
2 3 6 6

3. Opérations sur les limites finies.


a. Propriété.

Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions numériques, 𝑎, 𝜆, 𝑙 et 𝑙′ quatre nombres réels tels que 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 et
𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙′. On a :
𝑥→𝑎
✓ 𝑙𝑖𝑚(𝑓 + 𝑔)(𝑥) = 𝑙 + 𝑙′, 𝑙𝑖𝑚(𝑓 × 𝑔)(𝑥) = 𝑙 × 𝑙′, 𝑙𝑖𝑚|𝑓(𝑥)| = |𝑙| et 𝑙𝑖𝑚(𝜆𝑓)(𝑥) = 𝜆 × 𝑙.
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎 𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
1 1 𝑓 𝑙
✓ Si 𝑙′ ≠ 0, alors 𝑙𝑖𝑚 (𝑔) (𝑥) = 𝑙′ et 𝑙𝑖𝑚 (𝑔) (𝑥) = 𝑙′ .
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
✓ Si 𝑙 ≥ 0, alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑓(𝑥) = √𝑙 et si 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = +∞, alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑓(𝑥) = +∞
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎 𝑥→𝑎

b. Remarque.
Les résultats de la propriété précédente restent aussi valables lorsque 𝑥 tend vers +∞ ou vers −∞ ou
vers 𝑎 à droite ou vers 𝑎 à gauche.

c. Exercice d’application.
𝜋
𝑠𝑖𝑛(𝑥) 𝑠𝑖𝑛(3𝑥) 𝑠𝑖𝑛(𝑥) 𝑠𝑖𝑛(𝑥− ) 1−𝑐𝑜𝑠(3𝑥)
2
Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 2) 𝑙𝑖𝑚 3) 𝑙𝑖𝑚 𝑡𝑎𝑛(2𝑥) 4) 𝑙𝑖𝑚𝜋 5) 𝑙𝑖𝑚 𝑠𝑖𝑛(2𝑥) 𝑡𝑎𝑛(4𝑥)
𝑥→0 2𝑥 𝑥→0 2𝑥 𝑥→0 𝑥→ 2𝑥−𝜋 𝑥→0
2
𝑥 2 −3𝑥+2 𝑥 3 +3𝑥 2 −4
6) 𝑙𝑖𝑚 −2𝑥 2−2𝑥+4 7) 𝑙𝑖𝑚 √ .
𝑥→1 𝑥→1 𝑥−1
d. Propriété.

Soient 𝑃 et 𝑄 deux fonctions polynômes définies par : 𝑃(𝑥) = 𝑎𝑛 × 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 × 𝑥 𝑛−1 + ⋯ +


𝑎1 × 𝑥 + 𝑎0 et 𝑄(𝑥) = 𝑏𝑚 × 𝑥 𝑚 + 𝑏𝑚−1 × 𝑥 𝑚−1 + ⋯ + 𝑏1 × 𝑥 + 𝑏0 où
𝑎𝑛 , 𝑎𝑛−1 , … , 𝑎1 , 𝑎0 , 𝑏𝑚 , 𝑏𝑚−1 , … , 𝑏1 et 𝑏0 des nombres réels avec 𝑎𝑛 ≠ 0, 𝑏𝑚 ≠ 0, 𝑛 et 𝑚 deux
nombres entiers naturels. On a :
✓ La limite de la fonction polynôme 𝑃 en +∞ et en −∞ est la limite du monôme de plus haut degré.
Autrement dit : 𝑙𝑖𝑚 𝑃(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 𝑎𝑛 × 𝑥 𝑛 et 𝑙𝑖𝑚 𝑃(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 𝑎𝑛 × 𝑥 𝑛 .
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→−∞ 𝑥→−∞
𝑃
✓ La limite de la fonction rationnelle en +∞ et en −∞ est la limite du quotient des monômes de
𝑄
𝑃(𝑥) 𝑎𝑛 ×𝑥 𝑛 𝑃(𝑥) 𝑎𝑛 ×𝑥 𝑛
plus haut degré. Autrement dit : 𝑙𝑖𝑚 = 𝑙𝑖𝑚 et 𝑙𝑖𝑚 = 𝑙𝑖𝑚 .
𝑥→+∞ 𝑄(𝑥) 𝑥→+∞ 𝑏𝑚 ×𝑥 𝑚 𝑥→−∞ 𝑄(𝑥) 𝑥→−∞ 𝑏𝑚 ×𝑥 𝑚

e. Exercice d’application.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 4


1 3
Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 𝑥 4 − 3𝑥 3 + 1 2) 𝑙𝑖𝑚 𝑥 3 − 2 𝑥 2 + 1 3) 𝑙𝑖𝑚 √7𝑥 4 − 3𝑥 3 − 1
𝑥→+∞ 𝑥→−∞ 2 𝑥→+∞
2 3
𝑥 3 −1 𝑥 3 −1 𝑥 2 −2𝑥 (𝑥 −𝑥) (9𝑥 3 +3𝑥 2 −4)2
4) 𝑙𝑖𝑚 5) 𝑙𝑖𝑚 6) 𝑙𝑖𝑚 7) 𝑙𝑖𝑚 8) 𝑙𝑖𝑚 √ .
𝑥→+∞ 3𝑥 2 +1 𝑥→+∞ 𝑥 3 +1 𝑥→−∞ 3𝑥+1 𝑥→−∞ (2𝑥−1)2 𝑥→+∞ (3𝑥 2 −1)3

4. Opérations sur les limites infinies.


Dans tous ce qui suit, 𝑎 est un nombre réel ou +∞ ou −∞, 𝑙 et 𝑙′sont deux nombres réels.
Ces opérations restent aussi valables pour les limites à droite en 𝑎 et à gauche en 𝑎.
On admet toutes les opérations suivantes :
a. Limite d’une somme de deux fonctions numériques.
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 𝑙 𝑙 +∞ −∞ +∞
𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙′ +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚(𝑓 + 𝑔)(𝑥) = 𝑙 +∞ −∞ +∞ −∞ Forme indéterminée
𝑥→𝑎
+ 𝑙′
b. Limite d’un produit de deux fonctions numériques.
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 𝑙 𝑙 𝑙 𝑙 +∞ −∞ −∞ +∞ ou −∞
𝑥→𝑎
>0 <0 >0 <0
𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙′ +∞ +∞ −∞ −∞ +∞ +∞ −∞ 0
𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚(𝑓 × 𝑔)(𝑥) = 𝑙 +∞ −∞ −∞ +∞ +∞ −∞ +∞ Forme indéterminée
𝑥→𝑎
× 𝑙′
c. Limite de l’inverse d’une fonction numérique.
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 0+ 0 +∞ −∞
𝑥→𝑎
≠0

1 1 +∞ −∞ 0+ 0−
𝑙𝑖𝑚 ( ) (𝑥) =
𝑥→𝑎 𝑓 𝑙
d. Limite d’un quotient de deux fonctions numériques.
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 𝑙 +∞ −∞ +∞ −∞ 0 +∞ ou −∞
𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙′ ≠ 0 +∞ 𝑙>0 𝑙>0 𝑙<0 𝑙<0 0 +∞ ou −∞
𝑥→𝑎
ou ou 0+ ou 0+ ou 0− ou 0−
−∞
𝑓 𝑙 0 +∞ −∞ −∞ +∞ Forme Forme
𝑙𝑖𝑚 ( ) (𝑥) = ′
𝑥→𝑎 𝑔 𝑙 indéterminée indéterminée
e. Remarques.
✓ L’obtention d’une forme indéterminée ne signifie pas que la fonction n’admet pas de limite.
✓ Ne jamais écrire sur sa copie +∞ + (+∞) = +∞, +∞ − (−∞) = +∞, −∞ + (−∞) = −∞,
1 1
+∞ × (+∞) = +∞, +∞ = 0+ , 0− = −∞,…
∞ 0
✓ Les formes indéterminées sont : +∞ + (−∞), 0 × ∞, ∞ et 0.

f. Exercice d’application.
2
(1−√3)𝑥4 𝑥 2 −3𝑥−(𝑥 2 −1) 𝑥2 𝑥 2 −4
Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 2) 𝑙𝑖𝑚 3) 𝑙𝑖𝑚 − 2𝑥 4) 𝑙𝑖𝑚
𝑥→+∞ 2𝑥 4 −3𝑥 2 −1 𝑥→−∞ 2𝑥 4 −3𝑥 2 −1 𝑥→+∞ 𝑥−2 𝑥→2 𝑥−2
𝑥 2 −4 𝑥 2 −2𝑥 √2𝑥+3−√𝑥+6 −4 𝑥3
5) 𝑙𝑖𝑚 6) 𝑙𝑖𝑚 7) 𝑙𝑖𝑚 8) 𝑙𝑖𝑚 3− 9) 𝑙𝑖𝑚 √𝑥−1 + 𝑥 10) 𝑙𝑖𝑚 √16𝑥 2 − 3𝑥 − 4𝑥
𝑥→2 √𝑥−√2 𝑥→2 𝑥 3 −8 𝑥→3 √3𝑥+3−√2𝑥+6 𝑥→9 √𝑥 𝑥→−∞ 𝑥→+∞
𝑥<9
5. Limites et ordre.
a. Propriété.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 5


Soient 𝑎 et 𝑙 deux nombres réels et 𝐼 = [𝑎; +∞[ un intervalle de ℝ , et soient 𝑓, 𝑔 et ℎ trois fonctions
numériques définies sur l’intervalle 𝐼. On a :
✓ Si (∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ 𝑓(𝑥) ≥ 𝑔(𝑥) et 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = +∞, alors 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = +∞.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
✓ Si (∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ 𝑓(𝑥) ≤ 𝑔(𝑥) et 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = −∞, alors 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = −∞.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
✓ Si (∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ ℎ(𝑥) ≤ 𝑓(𝑥) ≤ 𝑔(𝑥) et 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 ℎ(𝑥) = 𝑙, alors 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→+∞
✓ Si (∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ |𝑓(𝑥) − 𝑙| ≤ 𝑔(𝑥) et 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 0, alors 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙.
𝑥→+∞ 𝑥→+∞

b. Remarque.
Les résultats de la propriété précédente restent aussi valables lorsque tend vers +∞ ou vers −∞ ou vers
𝑎 ou vers 𝑎 à droite ou vers 𝑎 à gauche.

c. Exercice d’application.
Soit 𝑓 une fonction numérique définie sur l’intervalle 𝐼 = [0; +∞[ telle que :
(∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ 𝑥 2 − 2𝑥 ≤ 𝑓(𝑥) ≤ 𝑥 2 + 2𝑥. Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) 2) 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)
𝑥→0 𝑥→+∞
𝑥>0
𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥)
3) 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) − 2𝑥 4) 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) + 2𝑥 5) 𝑙𝑖𝑚 6) 𝑙𝑖𝑚 7) 𝑙𝑖𝑚 8) 𝑙𝑖𝑚 9) 𝑙𝑖𝑚 .
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥 𝑥→+∞ 𝑥2 𝑥→+∞ 𝑥3 𝑥→+∞ √𝑥 𝑥→+∞ 𝑥 √𝑥

II. Continuité en un point.


a. Activité.
Soit (𝐶𝑓) une courbe représentative d’une fonction 𝑓 dans un
repère orthonormé (voir le graphe ci-contre).
1. Déterminer 𝑓(1) et 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥).
𝑥→1
On dit que la fonction 𝑓 est continue en 1.
2. Déterminer 𝑓(−2), puis étudier la limite de 𝑓 en −2. Que peut-
on conclure ?
On dit que la fonction 𝑓 est continue en −2 à gauche et
discontinue en −2 à droite.
b. Définition (Continuité en un point).

Soient 𝑓 une fonction numérique définie sur un intervalle ouvert 𝐼,


et 𝑎 un élément de 𝐼. On dit que la fonction 𝑓 est continue en 𝑎 si
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎).
𝑥→𝑎

La fonction 𝑓 est continue en 𝑎.


c. Définition (Continuité à droite).

Soient 𝑓 une fonction numérique définie sur un intervalle de la


forme [𝑎; 𝑎 + 𝛼[ où 𝛼 > 0. On dit que la fonction 𝑓 est continue à
droite en 𝑎 si 𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎).
𝑥>𝑎

La fonction 𝑓 est continue à droite en 1.


d. Définition (Continuité à gauche).

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 6


Soient 𝑓 une fonction numérique définie sur un intervalle de la
forme ]𝑎 − 𝛼; 𝑎] où 𝛼 > 0. On dit que la fonction 𝑓 est continue à
gauche en 𝑎 si 𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑎).
𝑥<𝑎

La fonction 𝑓 est continue à gauche en −1.


e. Exemples.
1. Montrons que la fonction 𝑓 définie par : continuité de la fonction 𝑔 à gauche en 0 et à
𝑥 2 +𝑥−2
𝑓(𝑥) = 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 1 droite en 0.
{ 𝑥−1 est continue en 1. 𝑥−2 0−2
𝑓(1) = 3 On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 𝑥+1 = 0+1 = −2.
𝑥→0 𝑥→0
𝑥 2 +𝑥−2 𝑥<0 𝑥<0
On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚
𝑥→1 𝑥→1 𝑥−1 Puisque 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) ≠ 𝑔(0), alors la fonction 𝑔
(𝑥−1)(𝑥+2) 𝑥→0
= 𝑙𝑖𝑚 𝑥<0
𝑥→1 𝑥−1
= 𝑙𝑖𝑚(𝑥 + 2) n’est pas continue à gauche en 0.
𝑥→1 On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚3 − 𝑥 = 3 − 0 = 3.
=1+2=3 𝑥→0 𝑥→0
𝑥>0 𝑥>0
D’où 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑓(1).
𝑥→1 Puisque : 𝑙𝑖𝑚 𝑔(𝑥) = 𝑔(0), alors la fonction 𝑔
𝑥→0
Par suite la fonction 𝑓 est continue en 1. 𝑥>0
2. Soit 𝑔 la fonction définie par : est continue à droite en 0.
𝑥−2
𝑔(𝑥) = 𝑥+1 𝑠𝑖 𝑥 > 0
{ 𝑔(𝑥) = 3 − 𝑥 𝑠𝑖 𝑥 < 0 . Étudions la
𝑔(0) = 3
f. Exercice d’application.
𝑥 2 −1
𝑓(𝑥) = 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 1
1. Soit 𝑓 la fonction définie par : { 𝑥−1 . Étudier la continuité de la fonction 𝑓 en 1.
𝑓(1) = 2
𝑔(𝑥) = 𝑥 − 1 𝑠𝑖 𝑥 < 1
2. Soit 𝑔 la fonction définie par : { 2 . Étudier la continuité de la fonction 𝑔 à gauche
𝑔(𝑥) = 𝑥 − 2 𝑠𝑖 𝑥 ≥ 1
en 1 et à droite en 1.
g. Propriété.
Soient 𝑓 une fonction numérique définie sur un intervalle ouvert 𝐼, et 𝑎 un élément de 𝐼. La fonction 𝑓
est continue en 𝑎, si et seulement si, 𝑓 est continue à droite en 𝑎, et continue à gauche en 𝑎.

h. Remarques.

✓ La courbe représentative d’une fonction continue se trace sans lever le stylo.


✓ Si 𝑓 est définie en un point 𝑎, et n’admet pas de limite en 𝑎 ou 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = +∞ ou 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = −∞,
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
alors 𝑓 est discontinue en 𝑎.

III. Continuité sur un intervalle.


1. Continuité sur un intervalle.
a. Définition.
✓ On dit qu’une fonction 𝑓 est continue sur un intervalle ]𝑎; 𝑏[, si elle est continue en tout élément de
cet intervalle.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 7


✓ On dit qu’une fonction 𝑓 est continue sur un intervalle [𝑎; 𝑏], si elle est continue sur l’intervalle ]𝑎; 𝑏[
et continue à droite en 𝑎 et à gauche en 𝑏.

b. Remarque.
De façon analogue, on définit la continuité d’une fonction 𝑓 sur les intervalles [𝑎; 𝑏[, ]𝑎; 𝑏], [𝑎; +∞[ et
]−∞; 𝑎].

c. Propriété (Continuité des fonction usuelles).


Soient 𝐼 un intervalle de ℝ, 𝜆 𝜖 ℝ et 𝑓 et 𝑔 deux fonctions continues sur 𝐼.
✓ Les fonctions 𝑓 + 𝑔, 𝑓𝑔 et 𝜆𝑓 sont continues sur l’intervalle 𝐼 .
1 𝑓
✓ Si (∀𝑥𝜖𝐼) 𝑔(𝑥) ≠ 0, alors les deux fonctions 𝑔 et 𝑔 sont continues sur l’intervalle 𝐼.

2. Opérations sur les fonctions continues.


a. Propriété.

✓ Les fonctions polynômes sont continues sur ℝ .


✓ Les fonctions rationnelles sont continues sur chaque intervalle inclus dans leur ensemble de
définition.
✓ Les fonctions constantes sont continues sur ℝ.
✓ Les fonctions 𝑥 → 𝑠𝑖𝑛 𝑥 et 𝑥 → 𝑐𝑜𝑠 𝑥 sont continues sur ℝ .
✓ La fonction 𝑥 → √𝑥 est continue sur ℝ+ .
✓ La fonction 𝑥 → |𝑥| est continue sur ℝ .

b. Exercice d’application.
1. Dans chacun des cas suivants, montrer que la fonction 𝑓 est continue sur l’intervalle 𝐼.
1
1.1. 𝑓(𝑥) = 3 𝑐𝑜𝑠(𝑥) + 𝑥 et 𝐼 = ]0; +∞[.
3𝑥 3 +√𝑥
1.2. 𝑓(𝑥) = et 𝐼 = ]3; +∞[.
3−𝑥
𝑥−9
𝑔(𝑥) = 𝑠𝑖 𝑥 ≠ 9
2. Etudier la continuité de la fonction 𝑔 définie par : { √𝑥−3 sur 𝐼 = [0; +∞[.
𝑔(9) = 6
3. Fonction partie entière.
a. Définition.

La fonction qui à tout nombre réel 𝑥 associé l’unique entier relatif 𝑝 qui vérifie 𝑝 ≤ 𝑥 < 𝑝 + 1 est
appelée fonction partie entière.
L’image 𝑥 par cette fonction est notée 𝐸(𝑥) ou [𝑥].

b. Activité.
1. Recopier et remplir le tableau suivant :
𝑥 1,2 −4,3 6 √3 −2 1 √5 4,7
2. Soit 𝑓 la fonction numérique définie sur
3
l’intervalle [−1; 2[ par : 𝑓(𝑥) = 𝐸(𝑥). 𝐸(𝑥)
2.1. Calculer 𝑓(𝑥) dans chacun des cas
suivants : 𝑥 ∈ [−1; 0[, 𝑥 ∈ [0: 1[ et 𝑥 ∈ [1; 2[.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 8


2.2. Représenter graphiquement la fonction 𝑓.
2.3. Etudier la continuité de la fonction 𝑓 à gauche en 1 et à droite en 1.
c. Conséquences.

Pour tout 𝑥 de ℝ et pour tout 𝑝 de ℤ, on a :


✓ 𝐸(𝑥) ≤ 𝑥 < 𝐸(𝑥) + 1 et 𝑥 − 1 < 𝐸(𝑥) ≤ 𝑥.
✓ 𝐸(𝑥) = 𝑥 ⇔ 𝑥 ∈ ℤ.
✓ 𝐸(𝑥 + 𝑝) = 𝐸(𝑥) + 𝑝.
✓ La fonction partie entière est continue à droite en 𝑝 et discontinue à gauche en 𝑝.
✓ La fonction partie entière n’est pas continue en 𝑝
✓ La fonction partie entière est continue sur l’intervalle [𝑝; 𝑝 + 1[.

IV. L’image d’un intervalle par une fonction continue.


1. L’image d’un segment- L’image d’un intervalle.
a. Activité.
Soit 𝑓 la fonction numérique définie sur ℝ par : 𝑓(𝑥) = 𝑥 2 .
1. Tracer la courbe représentative (𝐶𝑓 ) de la fonction 𝑓 dans un repère orthonormé.
2. Déterminer l’image de l’intervalle 𝐼 dans chacun des cas suivants : 𝐼 = [0; 1], 𝐼 = [−1; 1], 𝐼 = [−2; 1[,
𝐼 = [2; +∞[, 𝐼 = ℝ.
b. Propriété.
✓ L’image d’un segment par une fonction continue est un segment.
✓ L’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.

c. Remarques.

✓ L’image d’un intervalle 𝐼 par une fonction 𝑓 est notée 𝑓(𝐼).


✓ 𝑓 est une fonction continue sur un intervalle [𝑎; 𝑏], alors 𝑓([𝑎; 𝑏]) = [𝑚; 𝑀] où 𝑚 est la valeur
minimale de la fonction 𝑓 sur l’un intervalle [𝑎; 𝑏], et 𝑀 est la valeur maximale de la fonction 𝑓
sur l’un intervalle [𝑎; 𝑏] (Voir la figure 1).
✓ Les intervalles 𝐼 et 𝑓(𝐼) où 𝑓(𝐼) est l’image de 𝐼 par la fonction continue 𝑓, ne sont pas en
général de même nature (A titre d’exemple, voir la figure 2 ci-dessous).
✓ Pour déterminer graphiquement l’image d’un intervalle 𝐼 par une fonction continue 𝑓, on suit
les étapes suivantes :
➢ On détermine une partie de la courbe représentative (𝐶𝑓 ) de la fonction 𝑓qui correspond à
l’intervalle 𝐼.
➢ On détermine le projeté de cette partie sur l’axe des ordonnées parallèlement à l’axe des
abscisses.
➢ Ce projeté sur l’axe des ordonnées représente l’intervalle 𝐽 l’image de l’intervalle 𝐼 par la
fonction 𝑓, et on écrit : 𝐽 = 𝑓(𝐼).
✓ Il se peut que l’image d’un intervalle par une fonction discontinue soit un intervalle, cela veut
dire que la continuité de la fonction est une condition suffisante soit un intervalle, mais n’est
nécessaire.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 9


Figure 1

Figure 2
d. Exercice d’application.
La figure ci-contre représente la courbe d’une fonction 𝑓
définie sur l’intervalle [−2; 5]. Dans chacun des cas
suivants déterminer l’image de l’intervalle 𝐼 par la
fonction 𝑓 : 𝐼 = [−2; −1],
𝐼 = [−1; 2], 𝐼 = [2; 4], 𝐼 = [−1; 0], 𝐼 = [−2; 0[,
𝐼 = [0; 3[ et 𝐼 = [−2; 4[.
2. Théorème des valeurs intermédiaires.
a. Propriété.

Soient 𝑓 une fonction continue sur un intervalle 𝐼, 𝑎 et 𝑏 deux


éléments de 𝐼. Pour tout réel 𝜆 compris entre 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏), il existe
au moins un nombre réel 𝑐 compris entre 𝑎 et 𝑏 tel que : 𝑓(𝑐) = 𝜆.

b. Preuve.
On a : 𝑓 est une fonction continue sur l’intervalle 𝐼, 𝑎 et 𝑏 deux éléments de 𝐼 (supposons que 𝑎 < 𝑏), alors
la fonction 𝑓 est continue sur l’intervalle [𝑎; 𝑏].
Donc il existe deux nombres réels 𝑚 et 𝑀 tels que : 𝑓([𝑎; 𝑏]) = [𝑚; 𝑀].
Comme 𝑓(𝑎) ∈ [𝑚; 𝑀] et 𝑓(𝑏) ∈ [𝑚; 𝑀], alors [𝑓(𝑎); 𝑓(𝑏)] ⊂ [𝑚; 𝑀] (ici on a supposé que : 𝑓(𝑎) ≤
𝑓(𝑏)).
Cela veut dire que : [𝑓(𝑎); 𝑓(𝑏)] ⊂ 𝑓([𝑎; 𝑏]).
Il en résulte que : pour tout nombre réel 𝜆 compris entre 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏), il existe au moins un nombre réel 𝑐
compris entre 𝑎 et 𝑏 tel que : 𝑓(𝑐) = 𝜆.
c. Remarque.
Si le nombre réel 𝜆 compris entre 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏), alors 𝜆 𝜖 𝑓([𝑎; 𝑏]).

d. Exemple.
Soit 𝑓 la fonction numérique définie sur = −3 =3
l’intervalle 𝐼 = [−1; 1] par : 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 + 2𝑥. Comme 1 est compris entre 𝑓(−1) et 𝑓(1), alors
On a : la fonction 𝑓 continue sur l’intervalle 𝐼 il existe au moins un nombre réel 𝑐 de l’intervalle
puisque c’est une fonction polynôme. 𝐼 tel que 𝑓(𝑐) = 1.
De plus on a : On dit que l’équation 𝑓(𝑥) = 1 (ou 𝑥 3 + 2𝑥 = 1)
𝑓(−1) = (−1)3 + 2 × (−1), 𝑓(1) = 13 + 2 × 1 admet au moins une solution sur l’intervalle 𝐼.
= −1 − 2 = 1+2
e. Conséquence.
Si 𝑓 est une fonction continue sur un intervalle [𝑎; 𝑏] et 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑏) < 0, alors l’équation 𝑓(𝑥) = 0
admet au moins une solution dans intervalle ]𝑎; 𝑏[.

f. Remarque (Interprétation géométrique).

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 10


Si 𝑓 est une fonction continue sur un intervalle [𝑎; 𝑏] et 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑏) < 0 (c’est-à-dire que : 𝑓(𝑎) et
𝑓(𝑏) ont deux signes différents), alors cela signifie géométriquement que la courbe représentative
(𝐶𝑓 ) de la fonction 𝑓 coupe au moins l’axe des abscisses une foi en un point dont l’abscisse appartient
à l’intervalle ]𝑎; 𝑏[.

g. Exemple.
1 1
Montrons que l’équation 𝑠𝑖𝑛(𝑥) = 𝑥 − 2 admet (𝑓(𝑥) = 𝑠𝑖𝑛(𝑥) + (−𝑥 + 2)).
1 1
au moins une solution dans intervalle [0; 𝜋]. On a : 𝑓(0) = 𝑠𝑖𝑛(0) − 0 + 2 = 2 et
On considère la fonction 𝑓 définie par : 1 1
1 𝑓(𝜋) = 𝑠𝑖𝑛(𝜋) − 𝜋 + 2 = −𝜋 + 2.
𝑓(𝑥) = 𝑠𝑖𝑛(𝑥) − 𝑥 + 2.
Donc 𝑓(0) × 𝑓(𝜋) < 0.
Continuité de la fonction 𝑓. Par suite d’après le théorème des valeurs
On a : 𝑥 → 𝑠𝑖𝑛(𝑥) est continue sur ℝ (fonction intermédiaires il existe au moins un élément 𝑐
usuelle), alors elle est continue sur l’intervalle dans l’intervalle ]0; 𝜋[ tel que : 𝑓(𝑐) = 0.
[0; 𝜋].
1
Donc l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet au moins une
𝑥 → −𝑥 + 2 est continue sur ℝ (fonction solution dans intervalle [0; 𝜋], c’est-à-dire que :
1
polynôme), alors elle est continue sur l’intervalle l’équation 𝑠𝑖𝑛(𝑥) = 𝑥 − 2 admet au moins une
[0; 𝜋]. solution dans intervalle [0; 𝜋].
D’où 𝑓 est continue sur l’intervalle [0; 𝜋] comme
somme de deux fonctions continues
3. Cas d’une fonction continue et strictement monotone.
L’intervalle 𝐼 𝑓 est continue et strictement 𝑓 est continue et strictement La courbe
croissante décroissante représentative (𝐶𝑓)
𝐼 = [𝑎; 𝑏] 𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑎); 𝑓(𝑏)] 𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑏); 𝑓(𝑎)]
𝐼 = [𝑎; 𝑏[
𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑎); 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ 𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑓(𝑎)]
𝑥→𝑏 𝑥→𝑏
𝑥<𝑏 𝑥<𝑏
𝐼 = ]𝑎; 𝑏]
𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚
𝑥→𝑎
𝑓(𝑥) ; 𝑓(𝑏)] 𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑏); 𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
𝑥>𝑎 𝑥>𝑎
𝐼 = ]𝑎; 𝑏[
𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚
𝑥→𝑎
𝑓(𝑥) ; 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ 𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
𝑥→𝑏 𝑥→𝑏
𝑥>𝑎 𝑥<𝑏 𝑥<𝑏 𝑥>𝑎
𝐼 = [𝑎; +∞[ 𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑎); 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ 𝑓(𝐼) = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑓(𝑎)]
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
𝐼 = ]𝑎; +∞[
𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚
𝑥→𝑎
𝑓(𝑥) ; 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ 𝑓(𝐼) = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑥→𝑎
𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
𝑥>𝑎 𝑥>𝑎
𝐼 = ]−∞; 𝑏] 𝑓(𝐼) = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑓(𝑏)] 𝑓(𝐼) = [𝑓(𝑏); 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
𝑥→−∞ 𝑥→−∞
𝐼 = ]−∞; 𝑏[
𝑓(𝐼) = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ 𝑓(𝐼) = ]𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
𝑥→−∞ 𝑥→𝑏 𝑥→𝑏 𝑥→−∞
𝑥<𝑏 𝑥<𝑏

a. Exemples.
Soit 𝑓 une fonction numérique continue et définie On a : 𝑓(]−∞; −4]) = [𝑓(−4); 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[
sur ℝ par le tableau de variations suivant : 𝑥→−∞
(puisque la fonction 𝑓 strictement décroissante
𝑥 −∞ −4 0 +∞
sur l’intervalle ]−∞; −4].
Variations +∞ 2
Alors 𝑓(]−∞; −4]) = [−3; +∞[
de 𝑓 −3 −∞
Comme 𝑓 est une strictement croissante sur
l’intervalle [−4; 0] .
Alors 𝑓([−4; 0] ) = [𝑓(−4); 𝑓(0)]
Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 11
= [−3; 2] Alors 𝑓(ℝ+ ) = 𝑓([0; +∞[)
Comme 𝑓 est une strictement croissante sur = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑓(0)]
l’intervalle ℝ+ . 𝑥→+∞
= ]−∞; 2]
b. Exercice d’application.
Soit 𝑓 une fonction numérique définie sur ℝ par : 𝑓(𝑥) = 𝑥 4 − 2𝑥 2 .
1. Justifier la continuité de la fonction 𝑓 sur ℝ.
2. Déterminer les images des intervalles ]−∞; −1], [−1; 0[, [0; 1] et ]1; +∞[ par la fonction 𝑓.
c. Conséquences.

✓ Si 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur l’intervalle [𝑎; 𝑏], alors pour tout nombre
réel 𝜆 compris entre 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏), il existe un nombre réel unique 𝑐 compris entre 𝑎 et 𝑏 tel que :
𝑓(𝑐) = 𝜆.
✓ Si 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle [𝑎; 𝑏] et 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑏) < 0,
alors l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une unique solution dans intervalle ]𝑎; 𝑏[.

d. Remarque (Interprétation géométrique).

Si 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle [𝑎; 𝑏] et 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑏) < 0
(c’est-à-dire que : 𝑓(𝑎) et 𝑓(𝑏) ont deux signes différents), alors cela signifie géométriquement que la
courbe représentative (𝐶𝑓 ) de la fonction 𝑓 coupe l’axe des abscisses une seule foi en un point dont
l’abscisse appartient à l’intervalle ]𝑎; 𝑏[.

e. Exemple.
Montrons que l’équation 𝑥 3 − 𝑥 2 − 1 = 0 admet On a : (∀𝑥 ∈ [1; 2]) ∶ 𝑓′(𝑥) = (𝑥 3 − 𝑥 2 − 1)′
une solution unique dans l’intervalle ]1; 2[. = 3𝑥 2 − 2𝑥
On pose 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 𝑥 2 − 1. = 𝑥(3𝑥 − 2)
3 2
Donc 𝑥 − 𝑥 − 1 = 0 ⇔ 𝑓(𝑥) = 0. Comme 𝑥 ∈ [1; 2] alors le signe de 𝑓′(𝑥) est celui
Continuité de la fonction 𝑓. de 3𝑥 − 2.
La fonction 𝑓 est évidement continue sur ℝ car On a : 𝑥 ∈ [1; 2] ⇒ 1 ≤ 𝑥 ≤ 2
c’est une fonction polynomiale. ⇒ 3 × 1 ≤ 3𝑥 ≤ 3 × 2
Donc elle est continue sur l’intervalle [1; 2]. ⇒ 3 ≤ 3𝑥 ≤ 6
3 2 3
On a : 𝑓(1) = 1 − 1 − 1 et 𝑓(2) = 2 − 2 − 1 2 ⇒ 3 − 2 ≤ 3𝑥 − 2 ≤ 6 − 2
=1−1−1 =8−4−1 ⇒ 1 ≤ 3𝑥 − 2 ≤ 4
= −1 =3 ⇒ 3𝑥 − 2 > 0
Donc 𝑓(1) × 𝑓(2) < 0. Par suite (∀𝑥 ∈ [1; 2]) ∶ 𝑓 ′ (𝑥) > 0.
Alors d’après le théorème des valeurs Il en résulte que la fonction 𝑓 est strictement
intermédiaires, l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet au croissante sur l’intervalle [1; 2].
moins une solution sur l’intervalle ]1; 2[. D’où d’après le théorème des valeurs
Monotonie de la fonction 𝑓 sur l’intervalle [1; 2]. intermédiaires, l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une
La fonction 𝑓 est dérivable sur ℝ car c’est une unique solution sur l’intervalle ]1; 2[.
fonction polynomiale. C’est-à-dire que l’équation 𝑥 3 − 𝑥 2 − 1 = 0
Donc elle est dérivable sur l’intervalle [1; 2]. admet une unique solution sur l’intervalle ]1; 2[.
Exercice d’application.
1. Montrer que l’équation 3𝑥 3 − 4𝑥 2 + 4𝑥 − 1 = 0 admet une solution unique dans l’intervalle ]0; 1[.
2 𝜋 𝜋
2. Montrer que l’équation 𝑐𝑜𝑠(𝑥) = 3 𝑥 admet une solution unique dans l’intervalle ] 6 ; 3 [.
4. Méthode de dichotomie pour encadrer les solutions de l’équation 𝑓(𝑥 ) = 0.
a. Activité.
Considérons la fonction 𝑓 définie sur ℝ par : 𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 𝑥 − 1.
Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 12
1. Montrer que l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une solution unique 𝛼 telle que 1 < 𝛼 < 2.
3 3
2. Calculer 𝑓 (2), en déduire que 1 < 𝛼 < 2.
5
3. Calculer 𝑓 (4), en déduire un autre encadrement de 𝛼.
b. Principe de la méthode de dichotomie.
Soit 𝑓 une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle [𝑎; 𝑏] telle que 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑏) < 0.
Alors d’après le théorème des valeurs intermédiaires, l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une unique solution 𝛼 sur
l’intervalle ]𝑎; 𝑏[.
Pour déterminer un encadrement du nombre 𝛼 avec une précision donnée, on suit les étapes suivantes :
𝑎+𝑏
On calcule le nombre 𝑐 milieu de l’intervalle [𝑎; 𝑏] (C’est-à-dire (𝑐 = )) et l’image de 𝑐 par la fonction 𝑓
2
(C’est-à-dire 𝑓(𝑐)).
Si 𝑓(𝑎) × 𝑓(𝑐) < 0 alors 𝛼 ∈ ]𝑎; 𝑐[, sinon 𝛼 ∈ ]𝑐; 𝑏[.
On continue en testant le milieu du nouvel intervalle jusqu’à trouver la précision demandée.
c. Exemple.
On considère la fonction 𝑓 définie sur ℝ par : Par suite d’après le théorème des valeurs
𝑓(𝑥) = 𝑥 3 − 6𝑥 2 + 6. intermédiaires (∃! 𝛼 ∈ ]−1; 0[) ∶ 𝑓(𝛼) = 0.
Montrons que l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet une Déterminons un encadrement de 𝛼 d’amplitude
solution unique 𝛼 ]−1; 0[. 0,25.
La fonction 𝑓 est évidement continue sur On a : −1 < 𝛼 < 0, cet encadrement est
l’intervalle [−1; 0] car c’est une fonction d’amplitude 0 − (−1) = 1.
−1+0 1
polynôme. Le centre de l’intervalle [−1; 0] est : 2 = − 2,
On a : 1 1 3 1 2
𝑓(−1) = (−1)3 − 6 × (−1)2 + 6 et on a : 𝑓 (− 2) = (− 2) − 6 × (− 2) + 6
= −1 − 6 + 6 1 1
= −8 − 6 × 4 + 6
= −1 1 2 48
et 𝑓(0) = 03 − 6 × 02 + 6 = −8 − 6 × 8 + 6
35
= 0−0+6 =
6
=6 1 1
Donc 𝑓(−1) × 𝑓(0) < 0. Comme 𝑓 (− 2) × 𝑓(0) < 0 alors − 2 < 𝛼 < 0,
Alors d’après le théorème des valeurs cet encadrement est d’amplitude
1 1
intermédiaires, l’équation 𝑓(𝑥) = 0 admet au 0 − (− 2) = 2 = 0,5.
moins une solution sur l’intervalle ]−1; 0[. − +0
1
1 2 1
La fonction 𝑓 est dérivable sur l’intervalle [−1; 0] Le centre de l’intervalle [− 2 ; 0] est : = − 4,
2
car c’est une fonction polynôme. 1 1 3 1 2
et on a : 𝑓 (− 4) = (− 4) − 6 × (− 4) + 6
On a : (∀𝑥 ∈ [−1; 0]) ∶ 𝑓′(𝑥) = (𝑥 3 − 6𝑥 2 + 6)′
1 1
= 3𝑥 2 − 6 × 2𝑥 = − 64 − 6 × 16 + 6
= 3𝑥(𝑥 − 4) 1
= − 64 − 6 × 64 +
4 384
On a : 𝑥 ∈ [−1; 0] ⇒ −1 ≤ 𝑥 ≤ 0 359
64

⇒ −1 − 4 ≤ 𝑥 − 4 ≤ 0 − 4 𝑒𝑡 𝑥 ≤ 0 = 64
⇒ −5 ≤ 𝑥 − 4 ≤ −4 < 0 et 3𝑥 ≤ 0 1 1
Comme 𝑓 (− ) × 𝑓 (− ) < 0 alors
2 4
⇒ 𝑓 ′ (𝑥) > 0 1 1
Il en résulte que la fonction 𝑓 est strictement − 2 < 𝛼 < − 4, cet encadrement est d’amplitude
1 1 1
croissante sur l’intervalle ]−1; 0[. − 4 − (− 2) = 4 = 0,25, la précision voulue.
d. Exercice d’application.
𝜋 𝜋
1. Montrer que : (∃ ! 𝛼 ∈ ] 4 ; 2 [) ∶ 𝛼 𝑐𝑜𝑠(𝛼) + 𝑠𝑖𝑛(𝛼) = 𝛼 2 .
𝜋 𝜋 𝜋 𝜋
2. A quel des deux intervalles ] 4 ; 3 [ et ] 3 ; 2 [ appartient-il le nombre réel 𝛼 ? justifier la réponse.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 13


V. Continuité de la composée de deux fonctions.
a. Propriété.

Soient 𝑓 et 𝑔 deux fonctions numériques. Si 𝑓 est une fonction continue sur un intervalle 𝐼, et 𝑔 est une
fonction continue sur un intervalle 𝐽 tel que 𝑓(𝐼) ∁ 𝐽, alors la fonction 𝑔𝑜𝑓 est continue sur l’intervalle 𝐼.

b. Exemples.
1. Etudions la continuité de la fonction Montrons que : 𝑓(𝐼) ∁ 𝐽.
𝑥 → 𝑐𝑜𝑠(𝑥 2 − 𝑥 + 3) sur l’intervalle 𝐼 = ℝ. Calculons 𝑓(𝐼).
On pose 𝑓(𝑥) = 𝑥 2 − 𝑥 + 3 et 𝑔(𝑥) = 𝑐𝑜𝑠(𝑥), On a : 𝑓 est dérivable sur 𝐷𝑓 (fonction
−6
alors 𝑐𝑜𝑠(𝑥 2 − 𝑥 + 3) = 𝑔𝑜𝑓(𝑥). rationnelle) et (∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓) 𝑓′(𝑥) = (𝑥−2)2, ⟹
On a : 𝑓 est continue sur 𝐼 = ℝ, car c’est une
(∀𝑥 ∈ 𝐷𝑓) 𝑓 ′ (𝑥) < 0
fonction polynôme, et la fonction 𝑔 est
D’où 𝑓 est strictement décroissante sur l’intervalle
continue sur 𝐽 = ℝ (fonction usuelle), et
𝐼, et par suite
𝑓(𝐼) = 𝑓(ℝ) ∁ ℝ = 𝐽.
D’où, par composée, la fonction 𝑓(𝐼) = 𝑓(]2; +∞[) = ] 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) ; 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[.
𝑥→2
𝑥 → 𝑐𝑜𝑠(𝑥 2 − 𝑥 + 3) est continue sur ℝ. 𝑥→+∞
𝑥>2
𝑥+4 𝑥
2. Etudions la continuité de la fonction Puisque 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 = 𝑙𝑖𝑚 = 1 et
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 𝑥−2 𝑥→+∞ 𝑥
𝑥+4 𝑥+4
𝑥 → √𝑥−2 sur l’intervalle 𝐼 = ]2; +∞[. 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 𝑥−2 = +∞ car 𝑙𝑖𝑚𝑥 + 4 = 6 et
𝑥→2 𝑥→2 𝑥→2
𝑥+4 𝑥>2 𝑥>2 𝑥>2
On pose 𝑓(𝑥) = 𝑥−2 et 𝑔(𝑥) = √𝑥, alors 𝑙𝑖𝑚𝑥 − 2 = 0 .+
𝑥→2
𝑥+4 𝑥>2
√ = 𝑔𝑜𝑓(𝑥). Alors 𝑓(𝐼) = ]1; +∞[ ∁ [0; +∞[ = 𝐽.
𝑥−2
On a : 𝑓 est continue sur 𝐼 = ]2; +∞[, car c’est D’où, par composée, la fonction 𝑥 → √𝑥−2 sur
𝑥+4
une fonction rationnelle définie sur
𝐷𝑓 = ]−∞; −4[ ∪ ]2; +∞[, et la fonction 𝑔 est l’intervalle 𝐼 = ]2; +∞[.
continue sur 𝐽 = [0; +∞[ (fonction usuelle).
c. Conséquence.

Si 𝑓 est une fonction continue et positive sur un intervalle 𝐼, alors la fonction √𝑓 est continue sur
l’intervalle 𝐼.

d. Exercice d’application.
Dans chacun des deux cas suivants, étudier la continuité de la fonction ℎ : ℎ(𝑥) = √|𝑥| − 1 et
ℎ(𝑥) = 𝑠𝑖𝑛(√𝑥 2 + 1).
VI. Fonction réciproque d’une fonction continue et strictement
monotone sur un intervalle.
a. Activité.
Considérons la fonction numérique 𝑓 définie sur l’intervalle 𝐼 = [1; 3] par : 𝑓(𝑥) = 𝑥 2 − 2𝑥.
1. Montrer que la fonction 𝑓 est continue et strictement monotone sur l’intervalle 𝐼.
On dit que la fonction 𝑓 admet une fonction réciproque.
2. Déterminer l’intervalle 𝐽 l’image de l’intervalle 𝐼 par la fonction 𝑓.
3. Soit 𝑥 un élément de l’intervalle 𝐽, et soit 𝑦 un élément de l’intervalle 𝐼. Montrer que :
𝑓(𝑦) = 𝑥 ⟺ 𝑦 = 1 + √𝑥 + 𝑥.
La fonction définie sur l’intervalle 𝐽 = 𝑓(𝐼) par : 𝐽 → 𝐼
𝑥 → 1 + √𝑥 + 1
Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 14
est la fonction réciproque de la fonction 𝑓, notée 𝑓 −1 et on a : (∀𝑥 ∈ 𝐽) ∶ 𝑓 −1 (𝑥) = 1 + √𝑥 + 1.
b. Propriété.
Si 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle 𝐼, alors pour tout élément 𝑦 de
𝑓(𝐼), l’équation 𝑓(𝑥) = 𝑦 admet une solution unique dans l’intervalle 𝐼.

c. Définition.
Soient 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle 𝐼, et 𝐽 l’image de
l’intervalle 𝐼 par la fonction 𝑓. On appelle fonction réciproque de la fonction 𝑓 la fonction notée 𝑓 −1
définie sur l’intervalle 𝐽 par : pour tout 𝑥 de 𝐽, 𝑓 −1 (𝑥) = 𝑦 où 𝑦 est l’unique élément de 𝐼 tel que
𝑓(𝑦) = 𝑥.

d. Conséquences.
Soient 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un intervalle 𝐼, et 𝑓 −1 sa fonction
𝑓 −1 (𝑥) = 𝑦 𝑓(𝑦) = 𝑥
réciproque, on a : { ⟺{ , (∀𝑥 ∈ 𝐼) ∶ 𝑓 −1 𝑜𝑓(𝑥) = 𝑥 et
𝑥 ∈ 𝑓(𝐼) 𝑦∈𝐼
(∀𝑥 ∈ 𝑓(𝐼)) ∶ 𝑓𝑜𝑓 −1 (𝑥) = 𝑥.

e. Exemple.
Montrons que la fonction numérique 𝑓 définie sur Alors la fonction 𝑥 → 2√𝑥 − 1 est dérivable sur
l’intervalle [2; +∞[ par : l’intervalle [2; +∞[.
𝑓(𝑥) = 𝑥 − 2 − 2√𝑥 − 1 admet une fonction Ainsi la fonction 𝑥 → 𝑥 − 2 est dérivable sur ℝ, en
−1
réciproque 𝑓 définie sur un intervalle 𝐽 que l’on tant que fonction polynôme, alors elle est
déterminera. dérivable sur l’intervalle [2; +∞[.
La continuité de la fonction 𝑓 sur l’intervalle Donc la fonction 𝑓 est dérivable sur l’intervalle
[2; +∞[. [2; +∞[ comme somme de deux fonctions
On a : (∀𝑥 ∈ [2; +∞[) ∶ 𝑥 − 1 > 0. dérivables.
La fonction 𝑥 → 𝑥 − 1 est continue sur ℝ, en tant (∀𝑥 ∈ [2; +∞[) ∶ 𝑓′(𝑥) = (𝑥 − 2 − 2√𝑥 − 1)′
que fonction polynôme, alors elle est continue sur (𝑥−1)′
= 1 − 2 × 2√𝑥−1
l’intervalle [2; +∞[.
1
Par suit la fonction 𝑥 → √𝑥 − 1 est continue sur = 1−
√𝑥−1
l’intervalle [2; +∞[. =
√𝑥−1−1
Alors la fonction 𝑥 → 2√𝑥 − 1 est continue sur √𝑥−1
On a : 𝑥 ∈ [2; +∞[ ⟹ 𝑥 ≥ 2
l’intervalle [2; +∞[.
⟹𝑥−1≥2−1
Ainsi la fonction 𝑥 → 𝑥 − 2 est continue sur ℝ, en
⟹𝑥−1≥1
tant que fonction polynôme, alors elle est
⟹ √𝑥 − 1 ≥ √1
continue sur l’intervalle [2; +∞[.
Donc la fonction 𝑓 est continue sur l’intervalle ⟹ √𝑥 − 1 ≥ 1
[2; +∞[ comme somme de deux fonctions ⟹ √𝑥 − 1 − 1 ≥ 1 − 1
continues. ⟹ √𝑥 − 1 − 1 ≥ 0
Monotonie de la fonction 𝑓 sur l’intervalle D’où (∀𝑥 ∈ [2; +∞[) ∶ 𝑓 ′ (𝑥) ≥ 0.
[2; +∞[. Par conséquent la fonction 𝑓 est strictement
On a : (∀𝑥 ∈ [2; +∞[) ∶ 𝑥 − 1 > 0. croissante sur l’intervalle [2; +∞[.
La fonction 𝑥 → 𝑥 − 1 est dérivable sur ℝ, en tant Il en résulte que la fonction 𝑓 admet une fonction
que fonction polynôme, alors elle est dérivable sur réciproque 𝑓 −1 définie sur un intervalle 𝐽 tel que
l’intervalle [2; +∞[. 𝐽 = 𝑓([2; +∞[).
Par suit la fonction 𝑥 → √𝑥 − 1 est dérivable sur On a : 𝐽 = 𝑓([2; +∞[)
l’intervalle [2; +∞[.
Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 15
= [𝑓(2); 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥)[ (Car 𝑓 est 1
⇒ 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 (√𝑥 − 2√1 − 𝑥) − 2 = +∞ (Par
𝑥→+∞
𝑥→+∞
strictement croissante sur l’intervalle [2; +∞[)
somme)
Or 𝑓(2) = 2 − 2 − 2√2 − 1
D’où 𝐽 = 𝑓([2; +∞[)
= −2√1
= [−2; +∞[
= −2
Détermination de 𝑓 −1 (𝑥) en fonction de 𝑥.
Et 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙𝑖𝑚 𝑥 − 2 − 2√𝑥 − 1 Soit 𝑥 un élément de l’intervalle [−2; +∞[ et soit
𝑥→+∞ 𝑥→+∞
1 𝑦 un élément de l’intervalle [2; +∞[.
= 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 × √𝑥 − 2 − 2√𝑥 (1 − 𝑥)
𝑥→+∞ On a : 𝑦 = 𝑓 −1 (𝑥) ⇔ 𝑓(𝑦) = 𝑥
(𝑥 est strictement positif) ⇔ 𝑦 − 2 − 2√𝑦 − 1 = 𝑥
1
= 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 × √𝑥 − 2 − 2√𝑥 × √1 − 𝑥 ⇔ 𝑦 − 1 − 2√𝑦 − 1 − 1 = 𝑥
𝑥→+∞ 2
1
⇔ √𝑦 − 1 − 2√𝑦 − 1 + 12 − 12 − 1 = 𝑥
= 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 (√𝑥 − 2√1 − 𝑥) − 2 2
𝑥→+∞ ⇔ (√𝑦 − 1 − 1) − 2 = 𝑥
= +∞ 2
⇔ (√𝑦 − 1 − 1) = 𝑥 + 2
Car 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 = +∞ et
𝑥→+∞ ⇔ √𝑦 − 1 − 1 = √𝑥 + 2 (Car 𝑥 ∈ [−2; +∞[)
1 1
𝑙𝑖𝑚 1 − 𝑥 = 1 ⇒ 𝑙𝑖𝑚 √1 − 𝑥 = √1 = 1 ⇔ √𝑦 − 1 = √𝑥 + 2 + 1
𝑥→+∞ 𝑥→+∞ 2 2
1
⇔ √𝑦 − 1 = (√𝑥 + 2 + 1)
⇒ 𝑙𝑖𝑚 −2√1 − 𝑥 = −2 2
𝑥→+∞ ⇔ 𝑦 − 1 = (√𝑥 + 2 + 1)
1 2
⇒ 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 − 2√1 − 𝑥 = + ∞ (Par somme) ⇔ 𝑦 = (√𝑥 + 2 + 1) + 1
𝑥→+∞
D’où
1 2
⇒ 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 (√𝑥 − 2√1 − 𝑥) = +∞ (Par produit) (∀𝑥 ∈ [−2; +∞[): 𝑓 −1 (𝑥) = (√𝑥 + 2 + 1) + 1.
𝑥→+∞

f. Propriété (Propriétés de la fonction réciproque).

Si 𝑓 est une fonction continue et strictement monotone sur un


intervalle 𝐼, et 𝑓 −1 sa fonction réciproque, alors :
✓ 𝑓 −1 est continue sur l’intervalle 𝐽 = 𝑓(𝐼).
✓ 𝑓 −1 est strictement monotone sur l’intervalle 𝐽 = 𝑓(𝐼), et elle a
la même monotonie que la fonction 𝑓 sur l’intervalle 𝐼.
✓ La courbe représentative (𝐶𝑓−1 ) de la fonction 𝑓 −1 est le
symétrique de la courbe représentative (𝐶𝑓 ) de la fonction 𝑓 par
rapport la première bissectrice dans un repère orthonormé.

g. Preuve.
1. On admet la première propriété.
2. Montrons que la fonction réciproque 𝑓 −1 de la fonction 𝑓 est strictement monotone sur l’intervalle
𝐽 = 𝑓(𝐼), et elle a la même monotonie que la fonction 𝑓 sur l’intervalle 𝐼.
Soient 𝑦1 et 𝑦2 deux éléments distincts de l’intervalle 𝐽 = 𝑓(𝐼). Il existe deux éléments distincts 𝑥1 et 𝑥2
de l’intervalle 𝐼 tels que : 𝑦1 = 𝑓(𝑥1 ) et 𝑦2 = 𝑓(𝑥2 ).
Par suite 𝑓 −1 (𝑦1 ) = 𝑥1 et 𝑓 −1 (𝑦2 ) = 𝑥2 .
𝑓 −1 (𝑦1 )−𝑓 −1 (𝑦2 ) 𝑥1 −𝑥2 1
Alors = 𝑓(𝑥 = 𝑓(𝑥1 )−𝑓(𝑥2 ) .
𝑦1 −𝑦2 1 )−𝑓(𝑥2 )
𝑥1 −𝑥2
Il en résulte que le taux de variation de 𝑓 −1 et 𝑓 ont le même signe.
Par conséquent la fonction réciproque 𝑓 −1 de la fonction 𝑓 est strictement monotone sur l’intervalle
𝐽 = 𝑓(𝐼), et elle a la même monotonie que la fonction 𝑓 sur l’intervalle 𝐼.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 16


3. La courbe représentative (𝐶𝑓−1 ) de la fonction 𝑓 −1 est le symétrique de la courbe représentative (𝐶𝑓 ) de
la fonction 𝑓 par rapport la première bissectrice dans un repère orthonormé.
Soient 𝑀(𝑥; 𝑦) un point du plan et 𝑀′(𝑦; 𝑥) son symétrique par rapport à la droite d’équation cartésienne
𝑦 = 𝑥.
On a : 𝑀(𝑥; 𝑦) ∈ (𝐶𝑓 ) ⟺ 𝑦 = 𝑓(𝑥)
⟺ 𝑓 −1 (𝑦) = 𝑥
⟺ 𝑀′(𝑦; 𝑥) ∈ (𝐶𝑓−1 )
Il en résulte que les deux courbes représentatives (𝐶𝑓 ) et (𝐶𝑓−1 ) sont symétrique par rapport à la première
bissectrice du plan.
h. Exercice d’application.
On considère la fonction 𝑓 définie sur l’intervalle 𝐼 = [2; +∞[ par : 𝑓(𝑥) = −𝑥 2 + 4𝑥 − 3.
1. Montrer que la fonction 𝑓 admet une fonction réciproque 𝑓 −1 définie sur un intervalle 𝐽.
2. Dresser le tableau de variations de la fonction 𝑓 −1 .
3. Résoudre l’équation 𝑓 −1 (𝑥) = 3.
4. Tracer les courbes représentatives des fonctions 𝑓 et 𝑓 −1 dans un rep-re orthonormé (𝑂; 𝑖⃗; 𝑗⃗).
5. Déterminer 𝑓 −1 (𝑥) en fonction de 𝑥 pour tout 𝑥 élément de l’intervalle 𝐽.
VII. Fonction racine nième - Puissance rationnelle d’un nombre réel
strictement positif.
1. Fonction racine nième
a. Activité.
Soit 𝑛 un entier naturel non nul.
La fonction 𝑓 ∶ 𝑥 → 𝑥 𝑛 est continue et strictement monotone sur l’intervalle [0; +∞[, donc 𝑓 admet une
fonction réciproque définie sur l’intervalle 𝐽 = 𝑓([0; +∞[) = [0; +∞[.
b. Définition.

Soit 𝑛 un entier naturel non nul.


✓ La fonction réciproque de la fonction définie sur l’intervalle [0; +∞[ par : 𝑥 → 𝑥 𝑛 est appelée
𝑛
fonction racine nième notée √ .
𝑛
✓ L’image d’un réel positif 𝑥 par cette fonction est notée √𝑥.
𝑛
✓ Le nombre √𝑥 est appelé racine nième du nombre 𝑥.

c. Remarques.
2 1
✓ Pour tout nombre réel positif on a : √𝑥 = √𝑥 et √𝑥 = 𝑥.
𝑥𝑛 = 𝑦 𝑥 = 𝑛√𝑦
✓{ ⟺{ .
𝑥≥0 𝑦≥0
3
✓ La fonction 𝑥 → √𝑥 est appelée fonction racine cubique.

d. Conséquences.
𝑛 𝑛 𝑛
✓ (∀𝑥 ≥ 0) ∶ √𝑥 𝑛 = √𝑥 = 𝑥.
𝑛
✓ 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 = +∞.
𝑥→+∞
𝑛
✓ La fonction √ est continue et strictement croissante sur l’intervalle [0; +∞[, alors

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 17


(∀𝑥 ≥ 0) (∀𝑦 ≥ 0) on a : 𝑛√𝑥 = 𝑛√𝑦 ⟺ 𝑥 = 𝑦 et 𝑛√𝑥 > 𝑛√𝑦 ⟺ 𝑥 > 𝑦.

e. Exemples.
1. Résolvons dans ℝ l’équation (𝐸1 ) ∶ 𝑥 3 = 2. Si 𝑥 est une solution de l’équation (𝐸1 ) alors
Si 𝑥 est une solution de l’équation (𝐸1 ) alors 𝑥 ≥ 0 ou 𝑥 ≤ 0.
𝑥 ≥ 0. Donc 𝑥 6 = 3 ⟺ |𝑥|6 = 3
3 3 6 6
Donc 𝑥 3 = 2 ⟺ √𝑥 3 = √2 ⟺ √|𝑥|6 = √3
3 6
⟺ 𝑥 = √2 ⟺ |𝑥| = √3
6 6
D’où l’ensemble de solutions de l’équation ⟺ 𝑥 = √3 ou 𝑥 = − √3.
3
(𝐸1 ) est : 𝑆1 = { √2}. D’où l’ensemble de solutions de l’équation
2. Résolvons dans ℝ l’équation (𝐸2 ) ∶ 𝑥 7 = −5. 6 6
(𝐸3 ) est : 𝑆3 = {− √3: √3}.
Si 𝑥 est une solution de l’équation (𝐸1 ) alors 4. Résolvons dans ℝ l’inéquation
𝑥 ≤ 0. (𝐸4 ) ∶ 4√𝑥 − 2 > 4.
Donc 𝑥 7 = −5 ⟺ −𝑥 7 = 5 L’inéquation (𝐸4 ) est définie si et seulement si
⟺ (−𝑥)7 = 5 𝑥 − 2 ≥ 0, c’est-à-dire : 𝑥 ≥ 2.
7 7
⟺ √(−𝑥)7 = √5 4 4 4
On a : √𝑥 − 2 > 4 ⟺ { √𝑥 − 2 > 4
4
7
⟺ −𝑥 = √5 𝑥≥2
7
⟺ 𝑥 = − √5. 𝑥 − 2 > 64
⟺{
D’où l’ensemble de solutions de l’équation (𝐸2 ) 𝑥≥2
7 𝑥 > 66
est 𝑆2 = {− √5}. ⟺{ .
𝑥≥2
3. Résolvons dans ℝ l’équation (𝐸3 ) ∶ 𝑥 6 = 3. D’où l’ensemble de solutions de l’inéquation
(𝐸4 ) est : 𝑆4 = ]66; +∞[.
f. Exercice d’application.
1. Résoudre dans ℝ les équations suivantes : (𝐸1 ) ∶ 64𝑥 3 − 27 = 0, (𝐸2 ) ∶ (𝑥 − 1)3 + 125 = 0,
3 3
(𝐸3 ) ∶ 3√2 + 𝑥 + √2 − 𝑥 = √4 et (𝐸4 ) ∶ √𝑥 + 3√𝑥 − 36 = 0.
4
2. Résoudre dans ℝ les inéquations suivantes : (𝐸1 ) ∶ 16𝑥 4 − 625 < 0, (𝐸2 ) ∶ √𝑥 − 1 < 3 et
(𝐸3 ) ∶ 3√(𝑥 − 1)(𝑥 2 − 2𝑥 + 3) > 𝑥 − 1.
g. Propriété (Opérations sur les racines nième).
𝑛 𝑛 𝑛
Soient 𝑛 et 𝑚 deux éléments de ℕ∗ et soient 𝑎 et 𝑏 deux éléments de ℝ+ , on a : √𝑎 × √𝑏 = √𝑎𝑏 ,
𝑛
𝑛 1 1 √𝑎 𝑛 𝑎 𝑛𝑚 𝑛 𝑚 𝑛 𝑛𝑚
√ = 𝑛 (𝑏 ≠ 0), 𝑛 = √𝑏 (𝑏 ≠ 0), √𝑎𝑚 = √𝑎 et √ √𝑎 = √𝑎 .
𝑏 √𝑏 √𝑏

h. Exemples.
4 4
1. Simplifions le nombre = 3 √3 + 6 − 3 √3
4
𝐴 = √√3 + 2√81 − √243.
4 =6
5
4 4 2. Comparons les nombres suivants : 𝑎 = √3 et
On a : 𝐴 = 3√√3 + 2 √81 − √243 7
4 4 4 𝑏 = √2
= 3√3 + 2 √34 − √81 × 3 5×7 35 7×5 35
4 4 4 On a : 𝑎 = √37 = √37 et 𝑏 = √25 = √25
= 3√3 + 2 × 3 − √81 × √3 35 35
4 4 4
= 3√3 + 6 − √34 × √3 Comme √37 > √37 alors 𝑎 > 𝑏.
i. Exercice d’application.
4 3 3
√9×√ √3× √9
1. Simplifier le nombre 𝐴 = .
5
√729×√√√3
4 3
2. Comparer les deux nombres 𝑎 = √5 et 𝑏 = √4.

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 18


𝑛
j. Propriétés (Composée d’une fonction 𝑓 et de la fonction : 𝑥 → √𝑥 ).

Soit 𝑓 une fonction définie et positive sur un intervalle 𝐼.


✓ Si 𝑓 est continue sur l’intervalle 𝐼, alors la fonction 𝑛√𝑓 est continue sur l’intervalle 𝐼.
𝑛
✓ Si 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = 𝑙 (𝑙 ≥ 0), alors 𝑙𝑖𝑚 𝑛√𝑓(𝑥) = √𝑙 .
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎
✓ Si 𝑙𝑖𝑚 𝑓(𝑥) = +∞ , alors 𝑙𝑖𝑚 𝑛√𝑓(𝑥) = +∞.
𝑥→𝑎 𝑥→𝑎

k. Remarque.
Les résultats de la propriété précédente restent aussi valables lorsque 𝑥 tend vers +∞ ou vers −∞ ou
vers 𝑎 à droite ou vers 𝑎 à gauche.

l. Exemples.
1. Etudions la continuité de la fonction 𝑓 définie 3. Calculons la limite suivante :
5
4 1 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 3 + 4𝑥 2 − 8𝑥
par : 𝑓(𝑥) = √𝑥 + 1 + 𝑥 sur chaque intervalle 𝑥→+∞
On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑥 3 + 4𝑥 2 − 8𝑥 = 𝑙𝑖𝑚 𝑥 3
de son domaine de définition. 𝑥→+∞ 𝑥→+∞
Déterminons le domaine de définition de la = +∞
5 3 2
fonction 𝑓. Alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 + 4𝑥 − 8𝑥 = +∞
𝑥→+∞
1 3
On a ; 𝐷𝑓 = {𝑥 ∈ ℝ\𝑥 + 1 + 𝑥 ≥ 0 𝑒𝑡 𝑥 ≠ 0} √𝑥+1−1
4. Calculons la limite suivante : 𝑙𝑖𝑚
𝑥→+∞ 𝑥
𝑥 2 +𝑥+1
= {𝑥 ∈ ℝ\ 𝑥 ≥ 0 𝑒𝑡 𝑥 ≠ 0} Le calcul direct de cette limite nous donne une
Déterminons le signe du trinôme 𝑥 2 + 𝑥 + 1. forme indéterminée.
En posant 𝑎 = 1, 𝑏 = 1 et 𝑐 = 1. On a :
3
On a : ∆= 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑙𝑖𝑚
√𝑥+1−1
=
𝑥
= 12 − 4 × 1 × 1 𝑥→+∞
3 3 2 3
( √𝑥+1−1)(( √𝑥+1) + √𝑥+1×1+12 )
=1−4 𝑙𝑖𝑚 2
= −3 𝑥→+∞ 3
𝑥(( √𝑥+1) + √𝑥+1×1+12 )
3

Comme ∆< 0, alors le signe du trinôme 3 3


( √𝑥+1) −13
𝑥 2 + 𝑥 + 1 sur ℝ est celui de 𝑎 = 1. = 𝑙𝑖𝑚 2
𝑥→+∞ 𝑥(( 3√𝑥+1) + 3√𝑥+1+1)
Par suite (∀𝑥 ∈ ℝ) ∶ 𝑥 2 + 𝑥 + 1 > 0.
𝑥 2 +𝑥+1 𝑥+1−1
D’où le signe de est celui de 𝑥. = 𝑙𝑖𝑚 2
𝑥 𝑥→+∞ 𝑥(( 3√𝑥+1) + 3√𝑥+1+1)
𝑥 2 +𝑥+1 𝑥
Puisque (∀𝑥 > 0) ∶ > 0, alors on conclut = 𝑙𝑖𝑚 2
𝑥 𝑥→+∞ 𝑥(( 3√𝑥+1) + 3√𝑥+1+1)
que : 𝐷𝑓 = ]0; +∞[.
1 1
On a : la fonction 𝑥 → 𝑥 + 1 + 𝑥 est positive sur = 𝑙𝑖𝑚 2
𝑥→+∞ ( √𝑥+1) + 3√𝑥+1+1
3

l’intervalle ]0; +∞[, et elle est continue en tant On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑥 + 1 = 𝑙𝑖𝑚 𝑥


que somme de deux fonctions continues. 𝑥→+∞ 𝑥→+∞
= +∞
Alors il en résulte que la fonction 𝑓 est continue 3
sur l’intervalle ]0; +∞[. Alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 + 1 = +∞ et
𝑥→+∞
3 3 2
2. Calculons la limite suivante : 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 2 + 5𝑥 + 3 𝑙𝑖𝑚 ( √𝑥 + 1) = +∞.
𝑥→3 𝑥→+∞
On a : 𝑙𝑖𝑚 𝑥 2 + 5𝑥 + 3 = 32 + 5 × 3 + 3 Par somme, on obtient
𝑥→3 2
3 3
= 9 + 15 + 3 𝑙𝑖𝑚 ( √𝑥 + 1) + √𝑥 + 1 + 1 = +∞.
𝑥→+∞
= 27
3 3 Par inverse, on obtient
2
Alors 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 + 5𝑥 + 3 = √27 1
𝑥→3 𝑙𝑖𝑚 3 2 3 = 0.
3 𝑥→+∞ ( √𝑥+1) + √𝑥+1+1
= √33
=3
Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 19
3
√𝑥+1−1
Il en résulte que : 𝑙𝑖𝑚 = 0.
𝑥→+∞ 𝑥
m. Exercice d’application.
5
1. Montrer que la fonction 𝑓 définie par : 𝑓(𝑥) = √𝑥 2 + 2𝑥 − 3 est continue en tout point de son domaine
de définition.
5 5 5 𝑥+1
2. Calculer les limites suivantes : 1) 𝑙𝑖𝑚 √2𝑥 5 + 4𝑥 3 + 40𝑥 + 661 2) 𝑙𝑖𝑚 √𝑥 3 − 2𝑥 + 8 3) 𝑙𝑖𝑚 √𝑥−3
𝑥→4 𝑥→+∞ 𝑥→−∞
6 3 3
√𝑥 3 +𝑥−1 √𝑥+1−1 √𝑥 2 +1
4) 𝑙𝑖𝑚 5) 𝑙𝑖𝑚 6) 𝑙𝑖𝑚 .
𝑥→+∞ √𝑥+2 𝑥→0 𝑥 𝑥→+∞ √𝑥 3 +𝑥
2. Puissance rationnelle d’un nombre réel strictement positif.
a. Définition.

Soient 𝑥 un nombre réel strictement positif et 𝑟 un nombre rationnel non nul. On appelle puissance
𝑛 𝑚
rationnelle du nombre 𝑥 d’exposant 𝑟 le nombre noté 𝑥 𝑟 , définie par : 𝑥 𝑟 = √𝑥 𝑚 où 𝑟 = 𝑛 avec 𝑛 ∈
ℕ∗ et 𝑚 ∈ ℤ∗ .

b. Remarques.
𝑚 𝑚′
✓ Si 𝑟 = = où 𝑛 et 𝑛′ sont deux éléments de ℕ∗ et 𝑚 et 𝑚′ sont deux éléments de ℤ∗ , alors
𝑛 𝑛′
𝑛 𝑛′
𝑥 𝑟 = √𝑥 𝑚 = √𝑥 𝑚′ .
✓ (∀(𝑟; 𝑟 ′ ) ∈ ℚ∗2 ) (∀𝑥 ∈ ℝ∗+ ) ∶ 𝑥 𝑟 = 𝑥 𝑟′ ⇔ 𝑟 = 𝑟′.
1 1 1
3 𝑛
✓ Soit 𝑥 un nombre réel strictement positif, on a : √𝑥 = 𝑥 2 , √𝑥 = 𝑥 3 et de façon générale : √𝑥 = 𝑥 𝑛 .

c. Propriété.
𝑥𝑟
Pour tout 𝑥 et 𝑦 de ℝ∗+ et pour tout 𝑟 et 𝑟 ′ de ℚ∗ , on a : 𝑥 𝑟 𝑥 𝑟′ = 𝑥 𝑟+𝑟′, 𝑥 𝑟′ = 𝑥 𝑟−𝑟′, (𝑥 𝑟 )𝑟′ = 𝑥 𝑟𝑟′ ,
1 𝑥𝑟 𝑥 𝑟
𝑥 −𝑟 = 𝑥 𝑟 , 𝑥 𝑟 𝑦 𝑟 = (𝑥𝑦)𝑟 et 𝑦 𝑟 = (𝑦) .

d. Exemple.
10 12 1
√25 × √88 22 ×22
Simplifions le nombre : 𝐴 = = 3 1 5
4 6
√43 ×√ 4√16× √215 22 ×2

8 ×22
10 1
12
√25 × √88 22 ×22
On a : 𝐴 = = 3 1 5
4 6 4×
√43 ×√ 4√16× √215 22 ×2 2×4 ×22
1
5 8 22 ×22
210 ×812 = 3 1 5
= 15 22 ×22 ×22
3 1
44 ×√164 ×2 6
1
+2
22
5 4×2 = 3 1 5
25×2 ×84×3 + +
22 2 2
= 1 1 4
3 1 2 3×5 +
22 2
44 ×((164 ) ×23×2 = 9
1 2 22
5
22 ×83 22
= 3 1 1 5 = 9
×
44 ×164 2 ×22 22
1 2
1
22 ×(23 )3 =
= 3 1 5
9 5

22 2
(22 )4 ×168 ×22 1
1

2 = 4
22 ×2 3 22
= 3 1 5 1

2 2×2 ×(24 )8 ×22 = 22

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 20


1
=4
e. Exercice d’application.
1 6 1 2 4 6 4 4
√2× √27× √32× √108
Simplifier les nombres suivants : 𝐴 = (3−2 ) × 9−2 × (273 ) , 𝐵 = 4 et
√6
1 6
2 2 4 3
− 4
(55 ) ×(2 6 ) ×104
𝐶= 3 4 .
12 −24 4 2 −2

(5 3 ) ×326 ×(20 12 )

Chapitre 01 – Continuité d’une fonction numérique – Mustapha Baq 21

Vous aimerez peut-être aussi