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MPSI-MP2I 04.05.

23

DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN


Le sujet comporte deux exercices (comptant chacun pour environ un quart de la note finale) et un problème (comptant
pour environ la moitié). Il est conseillé de tous les aborder.
Chaque exercice doit être traité sur copies doubles séparées mentionnant vos prénom, nom et classe.
Les aides électroniques comme la calculatrice sont interdites.

▶ Exercice 1

Soit (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ la suite réelle définie par


𝑛  
∑︁ 𝑛
𝑢0 = 1 et ∀𝑛 ∈ ℕ 𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑘 .
𝑘
𝑘=0

L’objectif de cet exercice est de montrer que pour tout nombre premier 𝑝 on a la relation de congruence de
Touchard :
𝑢𝑝 ≡ 2 [𝑝].
1. Calculer 𝑢 5 .
2. Montrer que la suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers +∞.
On note 𝑓 la solution définie sur ℝ du problème de Cauchy (PC) :

𝑦 ′ = e𝑥 𝑦 et 𝑦 (0) = 1

3. Sans chercher à calculer ni l’expression exacte, ni le développement limité en 0 de 𝑓 , justifier que la


fonction 𝑓 possède un développement limité en 0 à tout ordre.
4. Pour tout entier naturel 𝑛, on note 𝑎 0, 𝑎 1, . . . , 𝑎𝑛 , 𝑎𝑛+1 les coefficients du développement limité de la
fonction 𝑓 en 0 à l’ordre 𝑛 + 1, de sorte que
𝑛+1
∑︁
𝑓 (𝑥) = 𝑎𝑘 𝑥 𝑘 + 𝑜 𝑥 𝑛+1 .

𝑥→0
𝑘=0

a. Montrer que
𝑛
∑︁ 𝑎
∀𝑛 ∈ ℕ (𝑛 + 1)𝑎𝑛+1 =
𝑛−𝑘
.
𝑘!
𝑘=0

b. En déduire que : ∀𝑛 ∈ ℕ 𝑛!𝑎𝑛 = 𝑢𝑛 .


5. a. Résoudre le problème de Cauchy (PC).
b. En déduire que pour tout entier 𝑝 ⩾ 2,
−1
(e𝑥 − 1)𝑟 𝑥 𝑝
𝑝
∑︁
𝑓 (𝑥) = e + + + 𝑜 𝑥𝑝 .
𝑥 
𝑥→0
𝑟 =2
𝑟! 𝑝!

Soit 𝑝 un nombre premier.


6. On note A𝑝 l’ensemble des nombres rationnels 𝑟 pouvant s’écrire sous la forme 𝑟 = 𝑐/𝑑 où 𝑐 et 𝑑 sont des
entiers et 𝑝 ne divise pas 𝑑. Montrer que A𝑝 , +, × est un anneau.


7. On souhaite montrer que 𝑢𝑝 ≡ 2[𝑝] .


𝑢𝑝 − 2
a. Montrer qu’il suffit de prouver que ∈ A𝑝 .
𝑝!
b. Conclure.

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▶ Exercice 2
1
Pour tout 𝑛 ∈ N∗ et tout 𝑡 ∈ R, on note 𝑓𝑛 (𝑡) = .
+ 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛
∫(1𝑎+1
Pour tout 𝑛 ∈ N∗ et tout 𝑎 ∈ R, on note 𝐼𝑛(𝑎) = 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡.
𝑎

1. Cette question est indépendante des suivantes.


a. Calculer 𝐼 1(−1/2) .
b. Montrer que, pour tout 𝑎 ∈ R et tout 𝑛 ∈ N∗ , on a
4𝑛 − 2 (𝑎) 1 2𝑎 + 3 2𝑎 + 1
 
(𝑎)
𝐼𝑛+1 = 𝐼 + − .
3𝑛 𝑛 3𝑛 (3 + 3𝑎 + 𝑎 2 )𝑛 (1 + 𝑎 + 𝑎 2 )𝑛

a. Pour tout 𝑎 ∈ [0, +∞[, étudier la monotonie de la suite 𝐼𝑛(𝑎) 𝑛⩾1 ; en déduire que 𝐼𝑛(𝑎) 𝑛⩾1 converge
 
2.
(vers un réel que l’on ne cherchera pas à déterminer).
b. Montrer proprement à l’aide d’un changement de variables que, pour tout 𝑛 ∈ N∗ et tous 𝑎, 𝑏 ∈ [0, +∞[
vérifiant 𝑎 ⩽ 𝑏, on a 𝐼𝑛(𝑏 ) ⩽ 𝐼𝑛(𝑎) .
3. a. À l’aide d’une majoration, montrer que l’on a 𝐼𝑛(1) −→ 0.
𝑛→+∞
b. En écrivant ∫ 𝜀/2 ∫ 1
𝐼𝑛(0) = 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 + 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡,
0 𝜀/2

où 𝜀 est un réel appartenant à l’intervalle ]0, 1[, montrer que l’on a 𝐼𝑛(0) −→ 0.
𝑛→+∞
c. Montrer que l’on a
1 1 1
   
∀𝜀 ∈]0, +∞[ ∀𝜂 ∈ 0, 0 < 1 + 𝑡 + 𝑡2
𝑛
∃𝑁 ∈ N ∀𝑛 ⩾ 𝑁 ∀𝑡 ∈ − − 𝜂, − + 𝜂 , ⩽ 𝜀.
2 2 2

d. En déduire la limite de 𝐼𝑛(−1) lorsque 𝑛 tend vers +∞.


e. Déterminer l’ensemble des réels 𝑎 ∈ R tels que l’on ait 𝐼𝑛(𝑎) −→ 0.
𝑛→+∞

▶ Problème

Notations et définitions
▶ Dans tout le problème, 𝑛 est un entier naturel non nul fixé.
▶ On note 0R[𝑋 ] le polynôme nul de R[𝑋 ], on note 0𝑛 le vecteur nul de M𝑛 (R) et 0𝑛,1 celui de M𝑛,1 (R).
▶ Pour 𝐴 ∈ M𝑛 (R), on note 𝑓𝐴 l’endomorphisme de M𝑛,1 (R) canoniquement associé à 𝐴, c’est à dire
𝑓𝐴 : 𝑋 ↦→ 𝐴𝑋 .
▶ Pour 𝑃 = 𝑎 0 + 𝑎 1𝑋 + 𝑎 2𝑋 2 + · · · + 𝑎𝑝 𝑋 𝑝 ∈ R[𝑋 ], et 𝐴 ∈ M𝑛 (R), on note 𝑃 (𝐴) la matrice de M𝑛 (R) définie par
𝑃 (𝐴) = 𝑎 0 𝐼𝑛 + 𝑎 1𝐴 + 𝑎 2𝐴2 + · · · + 𝑎𝑝 𝐴𝑝 .
Par exemple pour 𝑃 = 𝑋 3 − 2𝑋 + 1, 𝑃 (𝐴) = 𝐴3 − 2𝐴 + 𝐼𝑛 .
On pourra admettre sans démonstration que pour 𝑃, 𝑄 ∈ R[𝑋 ],
(𝑃 + 𝑄) (𝐴) = 𝑃 (𝐴) + 𝑄 (𝐴) et 𝑃 (𝐴)𝑄 (𝐴) = 𝑄 (𝐴)𝑃 (𝐴) = (𝑃𝑄) (𝐴).
!
𝑎 𝑏
▶ Pour 𝐴 = ∈ M2 (R), on note det(𝐴) = 𝑎𝑑 − 𝑏𝑐 le déterminant de 𝐴. On pourra admettre le résultat
𝑐 𝑑
suivant (bientôt prouvé en cours) :
∀𝐴, 𝐵 ∈ M2 (R), det(𝐴𝐵) = det(𝐴) det(𝐵).
▶ On rappelle que deux matrices 𝐴, 𝐵 ∈ M𝑛 (R) sont semblables si et seulement si il existe 𝑃 ∈ 𝐺𝐿𝑛 (R) telle que
𝐴 = 𝑃 −1 𝐵𝑃.

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Partie I. Classes de similitude de M2 (R)
1. Soient 𝐴, 𝐵 ∈ M2 (R) deux matrices semblables. Montrer que det(𝐴) = det(𝐵).
2. Soit 𝐴 ∈ M2 (R) une matrice
! !telle que
! pour tout 𝑋 ∈ M2,1 (R), (𝑋, 𝐴𝑋 ) soit une famille liée.
1 0 1
À l’aide des vecteurs , et , montrer que 𝐴 est scalaire, c’est-à-dire qu’il existe 𝜆 ∈ R tel que
0 1 1
𝐴 = 𝜆𝐼 2 .
3. Soit 𝐴 ∈ M2 (R) une matrice qui n’est pas scalaire.
a. Justifier qu’il existe 𝑋 ∈ M2,1 (R) tel que (𝑋, 𝐴𝑋 ) soit une base de M2,1 (R).
!
0 − det(𝐴)
b. Prouver que la matrice de 𝑓𝐴 dans une telle base est .
1 tr(𝐴)
4. a. En déduire que deux matrices non scalaires 𝐴, 𝐵 de M2 (R) sont semblables si et seulement si elles
ont même trace et même déterminant.
b. Est-il vrai que deux matrices de M2 (R) sont semblables si et seulement si elles ont même trace et
même déterminant ? Justifier.

Partie II. Polynôme minimal d’une matrice de M𝑛 (R)


Dans toute cette partie, on considère une matrice 𝐴 ∈ M𝑛 (R) fixée.
Un polynôme 𝑃 ∈ R[𝑋 ] est dit annulateur de 𝐴 si 𝑃 (𝐴) = 0𝑛 .
On note 𝐼𝐴 = {𝑃 ∈ R[𝑋 ] | 𝑃 (𝐴) = 0𝑛 } l’ensemble des polynômes annulateurs de 𝐴.
5. Prouver que 𝐼𝐴 est un sous-groupe de (R[𝑋 ], +) et que
∀(𝑃, 𝑄) ∈ R[𝑋 ] 2, 𝑄 ∈ 𝐼𝐴 ⇒ 𝑃𝑄 ∈ 𝐼𝐴 .
2
6. Montrer que la famille (𝐼𝑛 , 𝐴, . . . , 𝐴𝑛 ) est liée, et en déduire que 𝐼𝐴 ≠ {0R[𝑋 ] }.
7. Soit 𝑑 = min{deg 𝑃, 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 \ {0R[𝑋 ] }}.
a. Justifier que 𝐼𝐴 contient un polynôme unitaire de degré 𝑑.
Dans la suite de cette question on note 𝜇𝐴 un tel polynôme.
b. En utilisant une division euclidienne, montrer que tout polynôme de 𝐼𝐴 est divisible par 𝜇𝐴 .
c. En déduire que 𝜇𝐴 est en fait l’unique polynôme unitaire de degré 𝑑 de 𝐼𝐴 , et que pour tout 𝑃 ∈ R[𝑋 ],
𝑃 est annulateur de 𝐴 si et seulement si 𝜇𝐴 divise 𝑃.
Le polynôme 𝜇𝐴 ainsi défini s’appelle le polynôme minimal de 𝐴.
8. Premiers exemples :
! !
0 −1 0 0
a. Justifier que les polynômes minimaux de et sont de degré 2, et calculer ces polynômes
1 0 1 0
minimaux.
©−2 −2 −2ª
b. Dans cette question, on note 𝐴 = ­­ 1 0 4 ®®.
«0 1 −1¬
Prouver que la famille (𝐼 3, 𝐴, 𝐴2 ) est libre, puis prouver que 𝐴3 ∈ Vect(𝐼 3, 𝐴2 ). En déduire 𝜇𝐴 .
9. a. Montrer que deg 𝜇𝐴 = 1 si et seulement si 𝐴 est une matrice scalaire.
b. Prouver que deux matrices semblables ont le même polynôme minimal.

Pour 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R), on note 𝐼𝐴,𝑌 = {𝑃 ∈ R[𝑋 ] | 𝑌 ∈ Ker(𝑃 (𝐴))} = {𝑃 ∈ R[𝑋 ] | 𝑃 (𝐴)𝑌 = 0𝑛,1 }.

10. Soit 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R). Prouver que 𝐼𝐴,𝑌 est un sous-groupe de (R[𝑋 ], +), contenant 𝐼𝐴 et tel que :
∀(𝑃, 𝑄) ∈ R[𝑋 ] 2, 𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 ⇒ 𝑃𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 .
On admet qu’on pourrait tenir le même raisonnement qu’à la question 7 et prouver qu’il existe un unique polynôme
unitaire 𝜇𝐴,𝑌 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 tel que pour tout 𝑃 ∈ R[𝑋 ], 𝑃 (𝐴)𝑌 = 0𝑛,1 si et seulement si 𝜇𝐴,𝑌 divise 𝑃.

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11. Soit 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R), et notons 𝑑 = deg 𝜇𝐴,𝑌 . Montrer que la famille (𝑌 , 𝐴𝑌 , . . . , 𝐴𝑑 −1𝑌 ) est libre, et en
déduire que 𝑑 ⩽ 𝑛.
Pour la partie III, on admettra temporairement le résultat suivant (qui sera prouvé dans la dernière partie) :
pour toute matrice 𝐴 ∈ M𝑛 (R), il existe 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R) tel que 𝜇𝐴 = 𝜇𝐴,𝑌 .

Partie III. Classes de similitude de M3 (R)


12. Soit 𝐴 ∈ M3 (R) telle que deg 𝜇𝐴 = 3, et on note 𝜇𝐴 = 𝑋 3 + 𝑎𝑋 2 + 𝑏𝑋 + 𝑐, avec (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ R3 .
©0 0 −𝑐 ª
À l’aide de la question 11 et du résultat admis, montrer que 𝐴 est semblable à ­­1 0 −𝑏 ®®.
«0 1 −𝑎 ¬
13. Soit 𝐴 ∈ M3 (R) telle que deg 𝜇𝐴 = 2, et on note 𝜇𝐴 = 𝑋 2 − 𝑎𝑋 − 𝑏.
On considère alors un vecteur 𝑋 0 ∈ M3,1 (R) tel que 𝜇𝐴 = 𝜇𝐴,𝑋0 .
a. Justifier qu’il existe deux vecteurs 𝑋 1, 𝑋 2 de M3,1 (R) tels que B = (𝑋 0, 𝑋 1, 𝑋 2 ) soit une base de
©0 𝑏 𝜆0 ª
M3,1 (R) dans laquelle la matrice de 𝑓𝐴 soit de la forme ­­1 𝑎 𝜆1 ®® avec (𝜆0, 𝜆1, 𝜆2 ) ∈ R3 .
«0 0 𝜆2 ¬
b. Prouver que B′ = (𝑋 0, 𝑋 1, 𝑋 2 − 𝜆1𝑋 0 ) est une base de M3,1 (R), et déterminer la matrice de 𝑓𝐴 dans
cette base.
©0 𝑏 0 ª
c. En notant que 𝜇𝐴 (𝐴) = 03 , montrer que 𝐴 est semblable à ­­1 𝑎 0 ®®, et que 𝜆2 est racine de 𝜇𝐴 .
«0 0 𝜆2 ¬
14. Montrer que deux matrices de M3 (R) sont semblables si et seulement si elles ont même polynôme minimal
et même trace.
15. Donner un exemple de deux matrices de M3 (R) non semblables mais de même polynôme minimal.

Partie IV. Preuve du résultat admis


Cette partie, qui a pour but de prouver le résultat admis à la fin de la partie II, n’est à aborder que si vous avez très bien
réussi le reste du devoir.

Dans cette partie, 𝐴 est encore une matrice fixée de M𝑛 (R).


16. Soit 𝐸 un R-espace vectoriel non réduit au vecteur nul. Le but de cette question est de prouver que 𝐸
n’est pas l’union d’un nombre fini de sous-espaces vectoriels stricts (c’est-à-dire distincts de 𝐸).
Raisonnons par l’absurde et suppose que 𝐸 est union de sous-espaces vectoriels stricts. Soit alors 𝑛 le plus
petit entier tel que 𝐸 soit union de 𝑛 sous-espaces vectoriels stricts, et soient 𝐹 1, . . . , 𝐹𝑛 des sous-espaces
𝑛
Ø
vectoriels stricts de 𝐸 tels que 𝐸 = 𝐹𝑖 .
𝑖=1
On fixe alors 𝑥 ∈ 𝐹 1 et 𝑦 ∈ 𝐸 \ 𝐹 1 .
𝑛
Ø
a. Montrer que pour tout 𝛼 ∈ R∗ , 𝑥 + 𝛼𝑦 ∈ 𝐹𝑖 .
𝑖=2
𝑛
Ø
b. En déduire que 𝐹 1 ⊂ 𝐹𝑖 et aboutir à une contradiction.
𝑖=2
17. a. Montrer que C = {𝜇𝐴,𝑌 , 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R)} est un ensemble fini.
Ø
b. Après avoir justifié que M𝑛,1 (R) = Ker(𝑃 (𝐴)), montrer qu’il existe 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R) tel que 𝜇𝐴 = 𝜇𝐴,𝑌 .
𝑃∈ C

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CORRECTION 1

CORRECTION DU DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

▶ Exercice 1

1. Appliquons la formule de récurrence définissant les termes de (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ , on a :


—𝑢 1 = 00 𝑢 0 = 1 × 1 = 1.


—𝑢 2 = 10 𝑢 0 + 11 𝑢 1 = 1 × 1 + 1 × 1 = 2.
 

—𝑢 3 = 20 𝑢 0 + 21 𝑢 1 + 22 𝑢 2 = 1 × 1 + 2 × 1 + 1 × 2 = 5.
  

—𝑢 4 = 30 𝑢 0 + 31 𝑢 1 + 32 𝑢 2 + 33 𝑢 3 = 1 × 1 + 3 × 1 + 3 × 2 + 1 × 5 = 15.
   

—𝑢 5 = 40 𝑢 0 + 41 𝑢 1 + 42 𝑢 2 + 43 𝑢 3 + 44 𝑢 4 = 1 × 1 + 4 × 1 + 6 × 2 + 4 × 5 + 1 × 15 = 52.
    

𝑢 5 = 52.

2. Montrons par récurrence forte que 𝑢𝑛 ⩾ 𝑛 pour tout 𝑛 ∈ ℕ. Le résultat est établi à l’ordre
0 car 𝑢 0 = 1 ⩾ 0.
Soit 𝑛 ∈ ℕ, supposons le résultat vrai aux rangs 0, 1, . . . 𝑛, alors pour tout entier 𝑘 tel que
1 ⩽ 𝑘 ⩽ 𝑛, le coefficient binomial 𝑛𝑘 est strictement positif donc 𝑛𝑘 𝑘 ⩾ 1, ainsi
𝑛   𝑛   (𝐻𝑅) 𝑛   𝑛
∑︁ 𝑛 ∑︁ 𝑛 ∑︁ 𝑛 ∑︁
𝑢𝑛+1 = 𝑢𝑘 = 1 + 𝑢𝑘 ⩾ 1 + 𝑘 ⩾ 1+ 1=𝑛+1
𝑘 𝑘 𝑘
𝑘=0 𝑘=1 𝑘=1 𝑘=1

ce qui établit l’hérédité et le résultat pour tout entier naturel 𝑛, par principe de récurrence.
On en déduit par théorème de divergence par minoration que

La suite (𝑢𝑛 )𝑛∈ℕ diverge vers +∞.

3. La fonction 𝑓 est dérivable sur ℝ car solution d’une équation différentielle d’ordre 1. Elle
est donc continue, c’est-à-dire de classe 𝒞 0 . Par ailleurs, pour tout entier 𝑛 tel que 𝑓 est de
classe 𝒞𝑛 , la dérivée 𝑓 ′ = exp ×𝑓 est de classe 𝒞𝑛 comme produit de fonctions de classe
𝒞𝑛 donc 𝑓 est de classe 𝒞𝑛+1 . Ainsi, par une récurrence immédiate 𝑓 est de classe 𝒞 ∞ et
donc, d’après le théorème de Taylor-Young,

La fonction 𝑓 possède un développement limité en 0 à tout ordre.

4.a. Soit 𝑛 ∈ ℕ. D’après la formule de Taylor-Young, d’une part 𝑎𝑛+1 = 𝑓 (𝑛+1) (0)/(𝑛 + 1)! , et
d’autre part la fonction 𝑓 ′ étant de classe 𝒞 ∞ elle admet un développement limité à l’ordre
𝑛 dont le coefficient de degré 𝑛 est égal à :

(𝑓 ′ ) (𝑛) (0) 𝑓 (𝑛+1) (0) 𝑓 (𝑛+1) (0)


= = (𝑛 + 1) = (𝑛 + 1)𝑎𝑛+1
𝑛! 𝑛! (𝑛 + 1)!

L’unicitié du développement limité en 0 du produit 𝑓 ′ = exp ×𝑓 , permet alors d’identifier


le coefficient de degré 𝑛 :
∑︁ 1
(𝑛 + 1)𝑎𝑛+1 = 𝑎𝑗 .
𝑘!
𝑘+𝑗=𝑛

𝑛
∑︁ 𝑎
∀𝑛 ∈ ℕ (𝑛 + 1)𝑎𝑛+1 =
𝑛−𝑘
.
𝑘!
𝑘=0

4.b. Pour tout 𝑛 ∈ ℕ posons la proposition

𝒫(𝑛) : 𝑛!𝑎𝑛 = 𝑢𝑛

et montrons par récurrence forte que 𝒫(𝑛) est vraie pour tout 𝑛 ∈ ℕ.
—Initialisation : 𝒫(0) est vraie car 𝑓 (0) = 1 = 𝑎 0 donc 0!𝑎 0 = 1 = 𝑢 0 .

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2 DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

—Hérédité. Soit 𝑛 ∈ ℕ. Supposons le résultat établi aux rangs 0, 1, . . . , 𝑛 alors

𝑛
∑︁ 𝑎
(𝑛 + 1)!𝑎𝑛+1 = 𝑛!(𝑛 + 1)𝑎𝑛+1 = 𝑛! (question précédente)
𝑛−𝑘
𝑘!
𝑘=0
𝑛
∑︁ 𝑢𝑛−𝑘
= 𝑛! (hypothèse de récurrence)
𝑘!(𝑛 − 𝑘)!
𝑘=0
𝑛  
∑︁ 𝑛
= 𝑢𝑛−𝑘
𝑘
𝑘=0 
𝑛 
∑︁ 𝑛
= 𝑢𝑘 ′ (on pose 𝑘 ′ = 𝑛 − 𝑘.)
𝑛 − 𝑘′
𝑘 ′ =0  
𝑛
∑︁ 𝑛
= 𝑢 ′
′ 𝑘
(symétrie des coefficients)
𝑘
𝑘 ′ =0
(𝑛 + 1)!𝑎𝑛+1 = 𝑢𝑛+1

—Conclusion : par le principe de récurrence 𝒫(𝑛) est vraie pour tout 𝑛 ∈ ℕ, c’est-à-
dire :
∀𝑛 ∈ ℕ 𝑛!𝑎𝑛 = 𝑢𝑛

5.a. L’équation différentielle dont 𝑓 est solution est linéaire du premier ordre et homogène.
D’après le cours il existe 𝜆 ∈ ℝ telle que 𝑓 : 𝑥 ↦→ 𝜆e−A(𝑥 ) où A est une primitive de − exp,
prenons A = − exp. La condition 𝑓 (0) = 1 implique 𝜆eexp(0) = 1 donc 𝜆 = e−1 . Le problème
de Cauchy admet une solution unique d’après le cours d’où :

𝑓 (𝑥) = ee .
𝑥 −1
∀𝑥 ∈ ℝ

5.b. Soit un entier 𝑝 ⩾ 2. On a e𝑥 − 1 −→ 0 donc la fonction exp admettant un développement


𝑥→0
limité en 0 à tout ordre, on en déduit par composée de développements limités que

(e𝑥 − 1)𝑟
∑︁𝑝
𝑓 (𝑥) + 𝑜 (e𝑥 − 1) 𝑝

=
𝑥→0
𝑟 =0
𝑟 !
−1
(e𝑥 − 1)𝑟 (e𝑥 − 1) 𝑝
𝑝
∑︁
1 + (e − 1) + + + 𝑜 (e𝑥 − 1) 𝑝

= 𝑥
𝑥→0
𝑟 =2
𝑟 ! 𝑝!

Mais e𝑥 − 1 = 𝑥 + 𝑜 (𝑥) donc (e𝑥 − 1) 𝑝 = 𝑥 𝑝 + 𝑜 (𝑥 𝑝 ), d’où finalement


𝑥→0 𝑥→0

−1
(e𝑥 − 1)𝑟 𝑥 𝑝
𝑝
∑︁
𝑓 (𝑥) = e𝑥 + + + 𝑜 𝑥𝑝 .

𝑥→0
𝑟 =2
𝑟! 𝑝!

6. Montrons que A𝑝 est un sous-anneau de ℚ. On a 1 ∈ A𝑝 ⊂ ℚ. Soient 𝑎, 𝑎 ′ ∈ A𝑝 il existe


des entiers 𝑐, 𝑐 ′, 𝑑, 𝑑 ′ les deux derniers non divisibles par 𝑝 tels que 𝑎 = 𝑐/𝑑 et 𝑎 ′ = 𝑐 ′ /𝑑 ′ .
On a 𝑎 − 𝑎 ′ = (𝑐𝑑 ′ − 𝑐 ′𝑑) /𝑑𝑑 ′ et 𝑎𝑎 ′ = 𝑐𝑐 ′ /𝑑𝑑 ′ . Puisque 𝑐𝑑 ′ − 𝑐 ′𝑑, 𝑐𝑐 ′ et 𝑑𝑑 ′ sont entiers et
que ce dernier n’est pas divisible par 𝑝 (sinon 𝑝 qui est premier divise un des deux facteurs,
ce qui est faux par hypothèse), on en déduit que 𝑎 − 𝑎 ′ et 𝑎𝑎 ′ appartiennent à A𝑝 . On a
montré que A𝑝 est un sous-anneau de ℚ donc

A𝑝 , +, × est un anneau.


7.a. Supposons 𝑢𝑝 − 2 /𝑝! ∈ A𝑝 , alors il existe des entiers 𝑐, 𝑑 tels que 𝑝 ne divise pas 𝑑 et


𝑑 𝑢𝑝 − 2 = 𝑐 × 𝑝!


On en déduit que 𝑝 divise 𝑑 𝑢𝑝 − 2 or 𝑝 ne divise pas 𝑑 donc 𝑝 est premier avec 𝑑 donc

d’après le lemme de Gauss 𝑝 divise 𝑢𝑝 − 2.

𝑢𝑝 −2
Il suffit de prouver 𝑝! ∈ A𝑝 .

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CORRECTION 3

7.b. Identifions, à l’aide des résultats des questions 4.b et 5.b le coefficient de degré 𝑝 du
développement limité d’ordre 𝑝 en 0 de 𝑓 :
𝑝 −1
𝑢𝑝 1 ∑︁ 1
𝑎𝑝 = = + 𝑣𝑟 +
𝑝! 𝑝! 𝑟 =2 𝑝!

où pour tout entier 𝑟 tel que 2 ⩽ 𝑟 ⩽ 𝑝 − 1 on a noté 𝑣𝑟 le coefficient de degré 𝑝 de

(e𝑥 − 1)𝑟 1 𝑥 𝑥2
 𝑟
𝑥𝑝
= + +... +𝑜 𝑥 𝑝
𝑟! 𝑥→0 𝑟 ! 1! 2! 𝑝!

Ainsi 𝑢𝑝 − 2 /𝑝 ! est la somme des 𝑣𝑟 . Montrons que chaque 𝑣𝑟 appartient à A𝑝 , il en sera



de même de leur somme. Développons l’expression précédente. Chaque 𝑣𝑟 est une somme
de produits de type
1 1 1 1
× × ×···×
𝑟 ! 𝛼1! 𝛼2! 𝛼𝑟 !
où 𝛼 1, . . . , 𝛼𝑟 sont des entiers strictement positifs de somme égale à 𝑝 donc, strictement
inférieurs à 𝑝 car 𝑟 ⩾ 2, de même 1 < 𝑟 < 𝑝 donc les facteurs 1/𝛼𝑖 ! et 1/𝑟 ! appar-
tiennent à A𝑝 . Par stabilité de A𝑝 par produit et somme les 𝑣𝑟 appartiennent à A𝑝 et donc
𝑢𝑝 − 2 /𝑝! ∈ A𝑝 également, ce qui prouve, d’après la question précédente que

𝑢𝑝 ≡ 2 [𝑝].

▶ Exercice 2
1.a. On commence par mettre le dénominateur de 𝑓1 (𝑡) sous forme canonique : pour tout
𝑡 ∈ R, on a
2
1 3

1 + 𝑡 + 𝑡2 = 𝑡 + + .
2 4
On en déduit
1/2    1/2
4
d𝑡 2 2 1
∫   
𝐼 1(−1/2) = = √ arctan √ 𝑡 + ,
−1/2

2 3

1
2
3 3 2 −1/2
1+ √ 𝑡 +
3 2

2 2
 
et finalement 𝐼 1(−1/2) = √ arctan √ .
3 3
1.b. Soient 𝑎 ∈ R et 𝑛 ∈ N∗ . On écrit
𝑡 2 + 2𝑡 2 +1
𝑡
∫ 𝑎+1 ∫ 𝑎+1
(𝑎)
𝐼𝑛 = d𝑡 + d𝑡 .
𝑎 (1 + 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛+1 𝑎 (1 + 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛+1
On effectue une intégration par parties sur l’intégrale de gauche à l’aide des fonctions
1 𝑡
𝑢 : 𝑡 ↦→ 𝑡 et 𝑤 : 𝑡 ↦→ − de classe 𝐶 1 :
2𝑛 (1 + 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛
𝑡 2 + 2𝑡 1 1
  𝑎+1
𝑡
∫ 𝑎+1
d𝑡 = − + 𝐼𝑛(𝑎) .
𝑎
2
(1 + 𝑡 + 𝑡 ) 𝑛+1 2𝑛 (1 + 𝑡 + 𝑡 ) 𝑎
2 𝑛 2𝑛
Pour l’intégrale de droite, on a :

2 +1 1 1 3 (𝑎)
∫ 𝑎+1 𝑡   𝑎+1
d𝑡 = − + 𝐼𝑛+1 .
𝑎 (1 + 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛+1 4𝑛 (1 + 𝑡 + 𝑡 2 )𝑛 𝑎 4
On en déduit
1 (𝑎) 3 (𝑎) 1 2𝑎 + 1 2𝑎 + 3
 
𝐼𝑛(𝑎) = 𝐼 + 𝐼𝑛+1 + − ,
2𝑛 𝑛 4 4𝑛 (1 + 𝑎 + 𝑎 2 )𝑛 (3 + 3𝑎 + 𝑎 2 )𝑛
ce qui se récrit

4𝑛 − 2 (𝑎) 1 2𝑎 + 3 2𝑎 + 1
 
(𝑎)
𝐼𝑛+1 = 𝐼 + − .
3𝑛 𝑛 3𝑛 (3 + 3𝑎 + 𝑎 2 )𝑛 (1 + 𝑎 + 𝑎 2 )𝑛

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4 DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

2.a. Soient 𝑎 ∈ [0, +∞[ et 𝑛 ∈ N∗ . Pour tout 𝑡 ∈ [𝑎, 𝑎 + 1], on a 1 + 𝑡 + 𝑡 2 ⩾ 1 et donc


(𝑎)
0 ⩽ 𝑓𝑛+1 (𝑡) ⩽ 𝑓𝑛 (𝑡). Par croissance de l’intégrale (car 𝑎 ⩽ 𝑎 + 1), il en résulte 0 ⩽ 𝐼𝑛+1 ⩽ 𝐼𝑛(𝑎) .
La suite 𝐼𝑛(𝑎) 𝑛⩾1 est donc décroissante et minorée par 0 ; par théorème de convergence

 
monotone, 𝐼𝑛(𝑎) converge vers un réel ℓ (𝑎) ∈ [0, +∞[.
𝑛⩾1

2.b. Soient 𝑛 ∈ N∗ et 𝑎, 𝑏 ∈ [0, +∞[ vérifiant 𝑎 ⩽ 𝑏. On effectue le changement de variables


𝑢 : 𝑡 ↦→ 𝑡 + 𝑏 − 𝑎 de classe 𝐶 1 :
d𝑡 d𝑢
∫ 𝑎+1 ∫ 𝑏+1
(𝑎)
𝐼𝑛 = 2 )𝑛
= 𝑛 .
𝑎 (1 + 𝑡 + 𝑡 𝑏 1 + (𝑢 + 𝑎 − 𝑏) + (𝑢 + 𝑎 − 𝑏) 2
Comme 𝑢 ↦→ (1 + 𝑢 + 𝑢 2 )𝑛 est croissante et strictement positive sur [0, +∞[, on a pour
𝑢 ∈ [𝑏, 𝑏 + 1] :
1 1
𝑛 ⩾ .
1 + (𝑢 + 𝑎 − 𝑏) + (𝑢 + 𝑎 − 𝑏) 2 (1 + 𝑢 + 𝑢 2 )𝑛

Par croissance de l’intégrale, il suit 𝐼𝑛(𝑏 ) ⩽ 𝐼𝑛(𝑎) .


3.a. Soit 𝑛 ∈ N∗ . Pour 𝑡 ∈ [1, 2] ⊆ [0, +∞[, on a 0 ⩽ 𝑓𝑛 (𝑡) ⩽ 𝑓𝑛 (1). En intégrant entre 1 et 2,
on obtient
1
0 ⩽ 𝐼𝑛(1) ⩽ 𝑓𝑛 (1) = 𝑛 .
3
1
Comme on a 𝑛 −→ 0, par existence de limite par encadrement, on a 𝐼𝑛(1) −→ 0.
3 𝑛→+∞ 𝑛→+∞

3.b. Soit 𝜀 ∈]0, +∞[. On écrit


∫ 𝜀/2 ∫ 1
𝐼𝑛(0) = 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 + 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 .
0 𝜀/2
 
𝜀
Pour 𝑡 ∈ 0, , on a 0 ⩽ 𝑓𝑛 (𝑡) ⩽ 1 et donc
2

𝜀
∫ 𝜀/2
0⩽ 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 ⩽ .
0 2

Puis, pour l’intégrale de droite dans le découpage de 𝐼𝑛(0) , on a


∫ 1  𝜀
0⩽ 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 ⩽ 1 − 𝑓𝑛 (𝜀).
𝜀/2 2
 𝜀   𝜀 𝜀
De 1 − 𝑓𝑛 (𝜀) −→ 0, on prend 𝑁 ∈ N vérifiant ∀𝑛 ⩾ 𝑁 , 1 − 𝑓𝑛 (𝜀) ⩽ .
2 𝑛→+∞ 2 2
Au total, pour 𝑛 ⩾ 𝑁 , on a 0 ⩽ 𝐼𝑛(0) ⩽ 𝜀 ; et ainsi 𝐼𝑛(0) −→ 0.
𝑛→+∞
i1h
3.c. Soit 𝜀 ∈]0, +∞[ et 𝜂 ∈ 0, .
2
Une étude rapide de la fonction 𝑡 ↦→ 1 + 𝑡 + 𝑡 2 , polynomiale de degré 2 et possédant un
minimum en − 12 prouve que sur − 12 − 𝜂, − 21 + 𝜂 , elle admet un maximum strictement


inférieur à 1 et atteint en − 12 − 𝜂 et en − 12 + 𝜂.
1 + 𝑥 + 𝑥2
1 1
 
Donc pour tout 𝑡 ∈ − − 𝜂, − + 𝜂 , on a
2 2 1
2 2
1 1 1 1
     
2
0 < 1 + 𝑡 + 𝑡 ⩽ 1 + − + 𝜂 + − + 𝜂 = 1 + − − 𝜂 + − − 𝜂 < 1.
2 2 2 2
On prend alors 𝑁 ∈ N vérifiant
 2 𝑛
1 1
   
∀𝑛 ⩾ 𝑁 , 1+ − +𝜂 + − +𝜂 ⩽ 𝜀. −1 − 1 − 𝜂 − 12 + 𝜂
2 2 2

On obtient par suite l’assertion demandée par stricte croissance de 𝑡 ↦→ 𝑡 𝑛 sur [0, +∞[ :

1 1 1
   
∀𝜀 ∈]0, +∞[ ∀𝜂 ∈ 0, 0 < 1 + 𝑡 + 𝑡2
𝑛
∃𝑁 ∈ N ∀𝑛 ⩾ 𝑁 ∀𝑡 ∈ − − 𝜂, − + 𝜂 , ⩽ 𝜀.
2 2 2

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CORRECTION 5

1 1
3.d. Soit 𝐴 ∈]0, +∞[. On pose 𝜀 = ∈]0, +∞[. On prend 𝜂 = et 𝑁 ∈ N comme en (3c).
2𝐴 4
On a alors
3 1 1
 
∀𝑛 ⩾ 𝑁 ∀𝑡 ∈ − , − , 0 < 1 + 𝑡 + 𝑡 2 ⩽
𝑛
.
4 4 2𝐴
D’où, en passant à l’inverse :

3 1
 
∀𝑛 ⩾ 𝑁 ∀𝑡 ∈ − , − , 𝑓𝑛 (𝑡) ⩾ 2𝐴.
4 4

3 1
En intégrant entre − et − , on obtient
4 4
∫ −1/4
∀𝑛 ⩾ 𝑁 , 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 ⩾ 𝐴.
−3/4

3 1
   
Par relation de Chasles et positivité de 𝑓𝑛 sur − 1, − ∪ − , 0 , on obtient
4 4
∫ −1/4
∀𝑛 ⩾ 𝑁 , 𝐼𝑛(−1) ⩾ 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 ⩾ 𝐴.
−3/4

D’où 𝐼𝑛(−1) −→ +∞.


𝑛→+∞

3.e. Soit 𝑛 ∈ N∗ . Par positivité de 𝑓𝑛 sur R, on obtient ∀𝑎 ∈ R, 𝐼𝑛(𝑎) ⩾ 0.


Pour tout 𝑎 ∈ [0, +∞[, on a par (2b) : 0 ⩽ 𝐼𝑛(𝑎) ⩽ 𝐼𝑛(0) . Par (3b) et existence de limite par
encadrement, il s’ensuit que, pour tout 𝑎 ∈ [0, +∞[, on a 𝐼𝑛(𝑎) −→ 0.
𝑛→+∞
Soient 𝑎 ∈] − ∞, −2] et 𝑛 ∈ N∗ . Effectuons le changement de variables 𝑢 : 𝑡 ↦→ −1 − 𝑡
de classe 𝐶 1 (qui traduit la symétrie de la courbe Γ𝑛 de 𝑓𝑛 par rapport à l’axe d’équation
𝑥 = −1/2) :
−𝑎−2
d𝑡 −d𝑢
∫ 𝑎+1 ∫
𝐼𝑛(𝑎) = 𝑛 = 𝑛 ,
𝑎 1 + 𝑡 + 𝑡2 −𝑎−1 1 + (−1 − 𝑢) + (−1 − 𝑢) 2

et donc on a
−𝑎−1
d𝑢

𝐼𝑛(𝑎) = (−𝑎−2)
 𝑛 = 𝐼𝑛 .
−𝑎−2 1 + 𝑢 + 𝑢2

On a ensuite −𝑎 − 2 ⩾ 0 et donc 𝐼𝑛(𝑎) = 𝐼𝑛(−𝑎−2) −→ 0.


𝑛→+∞
Soit 𝑎 ∈] − 2, 0[. On a [𝑎, 𝑎 + 1]∩] − 1, 0[≠ ∅, et on prend alors un 𝑝 ∈ [𝑎, 𝑎 + 1]∩] − 1, 0[.
On a 𝑓1 (𝑝) > 1 ; et par continuité de 𝑓1 , on prend 𝜂 > 0 tel que [𝑝 − 𝜂, 𝑝 + 𝜂] ⊂ [𝑎, 𝑎 + 1] et
vérifiant ∀𝑡 ∈ [𝑝 − 𝜂, 𝑝 + 𝜂], 𝑓1 (𝑡) ⩾ 1. On a alors

∀𝑛 ∈ N∗ ∀𝑡 ∈ [𝑝 − 𝜂, 𝑝 + 𝜂], 𝑓𝑛 (𝑡) ⩾ 1.

Par relation de Chasles et positivité des 𝑓𝑛 , il vient


∫ 𝑝+𝜂
∀𝑛 ∈ N∗, 𝐼𝑛(𝑎) ⩾ 𝑓𝑛 (𝑡) d𝑡 ⩾ 2𝜂. Remarque
𝑝 −𝜂
En adaptant le raisonnement
En particulier, 𝐼𝑛(𝑎) ne tend pas vers 0 lorsque 𝑛 tend vers +∞. tenu à la question 3.d. on
pourrait prouver qu’on a
En conclusion, l’ensemble des réels 𝑎 tels que 𝐼𝑛(𝑎) tend vers 0 lorsque 𝑛 tend vers +∞ est encore 𝐼𝑛
(𝑎)
−→ +∞.
𝑛→+∞
] − ∞, −2] ∪ [0, +∞[.

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6 DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

▶ Problème

Partie I. Classes de similitude de M2 (R)


1 0
 
1. Commençons par noter que det(𝐼 2 ) = det = 1 × 1 − 0 × 0 = 1. Remarque
0 1
Notons que la preuve nous
Et donc si 𝑃 ∈ 𝐺𝐿2 (R), alors 1 = det(𝐼 2 ) = det(𝑃𝑃 −1 ) = det(𝑃) det(𝑃 −1 ). informe que det(𝑃 ) ≠ 0 et
1
que det(𝑃 −1 ) = det(𝑃 )
.
Soient 𝐴, 𝐵 ∈ M2 (R) deux matrices semblables. Il existe donc 𝑃 ∈ 𝐺𝐿2 (R) telle que
𝐴 = 𝑃 −1 𝐵𝑃. Et donc

det(𝐴) = det(𝑃 −1 𝐵𝑃) = det(𝑃 −1 ) det(𝐵) det(𝑃) = det(𝑃 −1 ) det(𝑃) det(𝐵) = det(𝐵).

Ainsi, deux matrices semblables de M2 (R) ont même déterminant.


1
     
𝑎 𝑏 𝑎
2. Notons 𝐴 = . Alors 𝐴 = .
𝑐 𝑑 0 𝑐
1 1 1 1
       
Puisque 𝐴 et forment une famille liée, 𝐴 ∈ Vect , si bien que 𝑐 = 0.
0 0 0 0
Plus généralement
0 0
     
𝑏
De même, =𝐴 ∈ Vect , si bien que 𝑏 = 0. Il est possible d’adapter cette
𝑑 1 1
preuve pour montrer qu’une
1 1
       
𝑎 +𝑏 𝑎 matrice 𝐴 ∈ M𝑛 (K) est
Enfin, 𝐴 = = ∈ Vect , de sorte que 𝑎 = 𝑑.
1 𝑐 +𝑑 𝑑 1 scalaire si et seulement si
𝑎 0 pour tout 𝑋 ∈ M𝑛,1 (K),
 
Et donc 𝐴 = = 𝑎𝐼 2 est une matrice scalaire. (𝑋 , 𝐴𝑋 ) est liée.
0 𝑎
3.a. C’est la contraposée de la question précédente : puisque 𝐴 n’est pas scalaire, il existe
𝑋 ∈ M2,1 (R) tel que (𝑋, 𝐴𝑋 ) soit libre.
Si 𝑋 ∈ M2,1 (R) est un tel vecteur, alors (𝑋, 𝐴𝑋 ) est une famille libre de deux vecteurs de
M2,1 (R), avec dim M2,1 (R) = 2, c’est donc une base de M2,1 (R).
3.b. Soit donc 𝑋 ∈ M2,1 (R) comme dans la question précédente, et notons B = (𝑋, 𝐴𝑋 ).
On a alors 𝑓𝐴 (𝑋 ) = 𝐴𝑋 , si bien qu’il existe deux réels 𝑏, 𝑑 tels que

 𝑓𝐴 (𝑋 ) 𝑓𝐴 (𝐴𝑋 )
0

MatB (𝑓𝐴 ) = 𝑏 𝑋
.
1 𝑑 𝐴𝑋

Mais puisque 𝐴 est la matrice de 𝑓𝐴 dans la base canonique de M2,1 (R), 𝐴 et MatB (𝑓𝐴 )
sont semblables, et donc ont même trace, si bien que tr(𝐴) = tr(MatB (𝑓𝐴 )) = 0 + 𝑑 = 𝑑.
Et de même, det(𝐴) = det(MatB (𝑓𝐴 )) = 0 × 𝑑 − 1 × 𝑐 = −𝑐, et donc 𝑐 = − det(𝐴).
0 − det(𝐴)
 
Par conséquent, MatB (𝑓𝐴 ) = . Rappel
1 tr(𝐴)
Deux matrices qui repré-
4.a. D’après la question 1, deux matrices semblables ont même déterminant, et il a été vu en sentent le même endomor-
cours que deux matrices semblables ont même trace. phisme dans deux bases
Inversement, soient 𝐴, 𝐵 ∈ M2 (R) deux matrices non scalaires, de même trace et même différentes sont semblables :
c’est une conséquence de la
déterminant. formule de changement de
0 − det(𝐴) 0 − det(𝐵) 0 − det(𝐴)
     
Par 3.b, 𝐴 est semblable à et 𝐵 est semblable à = . base. Or ici, nous avons deux
1 tr(𝐴) 1 tr(𝐵) 1 tr(𝐴) matrices qui représentent
Puisque la relation de similitude est une relation d’équivalence sur M2 (R), on en déduit le même endomorphisme
𝑓𝐴 : 𝐴 est sa matrice dans la
que 𝐴 et 𝐵 sont semblables.
base canonique de M2,1 (R),
0 −1 0 − det(𝐴)
   
4.b. Les deux matrices 𝐼 2 et ont toutes les deux une trace égale à 2 et un déterminant 1 tr(𝐴)
est sa matrice
1 2
dans la base B.
égal à 1.
Pourtant elles ne sont pas semblables puisque seule la matrice identité est semblable à
elle-même.

Partie II. Polynôme minimal d’une matrice de M𝑛 (R)


5. Il est évident que 0R[𝑋 ] est annulateur de 𝐴.
Soient 𝑃, 𝑄 ∈ 𝐼𝐴 . Alors (𝑃 − 𝑄) (𝐴) = 𝑃 (𝐴) − 𝑄 (𝐴) = 0𝑛 − 0𝑛 = 0𝑛 , si bien que 𝑃 − 𝑄 ∈ 𝐼𝐴 .

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CORRECTION 7

Donc déjà, 𝐼𝐴 est un sous-groupe additif de R[𝑋 ].

Soit à présent 𝑃 ∈ R[𝑋 ] et 𝑄 ∈ 𝐼𝐴 . Alors (𝑃𝑄) (𝐴) = 𝑃 (𝐴)𝑄 (𝐴) = 𝑃 (𝐴)0𝑛 = 0𝑛 , si bien que
𝑃𝑄 ∈ 𝐼𝐴 .
2 " Attention !
6. La famille (𝐼𝑛 , 𝐴, 𝐴2, . . . , 𝐴𝑛 ) est une famille de 𝑛 2 + 1 vecteurs de M𝑛 (R), qui est un espace
Rappelons que «non tous
vectoriel de dimension 𝑛 2 . nuls» signifie que l’un au
Par conséquent, il s’agit d’une famille liée : il existe des scalaires 𝑎 0, 𝑎 1, . . . , 𝑎𝑛2 , non tous moins des 𝑎𝑘 est non nul
𝑛2
∑︁ (c’est la négation de la liberté
2
nuls tels que 𝑎𝑘 𝐴𝑘 = 0𝑛 . de (𝐼𝑛 , 𝐴, . . . , 𝐴𝑛 ) ). C’est à
𝑘=0 ne pas confondre avec «tous
𝑛2 non nuls» qui voudrait dire
qu’aucun des 𝑎𝑘 n’est nul
∑︁
Et donc si on pose 𝑃 = 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ R[𝑋 ], qui est non nul puisque les 𝑎𝑘 ne sont pas tous
(ce que nous n’avons aucune
raison de supposer ici).
𝑘=0
nuls, on a donc 𝑃 (𝐴) = 0𝑛 , si bien que 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 .
Ainsi, nous venons bien de prouver l’existence d’un polynôme non nul de 𝐼𝐴 , de sorte que
𝐼𝐴 ≠ {0R[𝑋 ] }.
7.a. Par définition de 𝑑, il existe 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 \ {0R[𝑋 ] } tel que deg(𝑃) = 𝑑.
1 Par définition d’un coeffi-
Notons alors 𝛼 le coefficient dominant de 𝑃, qui est nécessairement non nul1 .
Alors par la question 5, 𝜇𝐴 = 𝛼1 𝑃 est encore annulateur de 𝐴,i unitaire et de degré 𝑑. cient dominant.

7.b. Soit 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 , et notons 𝑃 = 𝜇𝐴𝑄 + 𝑅 la division euclidienne de 𝑃 par 𝜇𝐴 , avec 𝑄 ∈ R[𝑋 ] et


𝑅 ∈ R𝑑 −1 [𝑋 ].
Alors 𝜇𝐴𝑄 ∈ 𝐼𝐴 d’après la question 5, et puisque 𝐼𝐴 est un sous-groupe de R[𝑋 ],
2 Rappelons que 𝑑 est le de-
𝑅 = 𝑃 − 𝜇𝐴𝑄 ∈ 𝐼𝐴 . Mais puisque deg 𝑅 < 𝑑, et par définition2 de 𝑑, 𝑅 = 0R[𝑋 ] .
gré minimal d’un polynôme
Et donc 𝑃 = 𝜇𝐴𝑄, si bien que 𝜇𝐴 divise 𝑃. non nul annulateur de 𝐴.
7.c. Soit 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 un polynôme unitaire de degré 𝑑.
Alors il existe 𝑄 ∈ R[𝑋 ] tel que 𝑃 = 𝜇𝐴𝑄. Et puisque deg 𝑃 = 𝑑 = deg 𝜇𝐴 , nécessairement,
deg 𝑄 = 0, si bien que 𝑄 est constant.
Et par identification des coefficients dominants, 𝑄 = 1, si bien que 𝑃 = 𝜇𝐴 .
Ainsi, 𝜇𝐴 est l’unique polynôme unitaire de degré 𝑑 de 𝐼𝐴 .

Nous avons déjà prouvé que si 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 , alors 𝑃 est divisible par 𝜇𝐴 .


Et inversement, si 𝑃 ∈ R[𝑋 ] est divisible par 𝜇𝐴 , et si on note 𝑄 ∈ R[𝑋 ] tel que 𝑃 = 𝜇𝐴𝑄,
alors 𝑃 (𝐴) = 𝜇 (𝐴)𝑄 (𝐴) = 0𝑛 𝑄 (𝐴) = 0𝑛 , donc 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 . Autrement dit, 𝐼𝐴 = {𝜇𝐴𝑄, 𝑄 ∈ R[𝑋 ]}.
8. Premiers exemples
0 −1
 
8.a. Notons 𝐴 = .
1 0
 
𝑏 −𝑎
Alors pour tous 𝑎, 𝑏 ∈ R, on a 𝑎𝐴 + 𝑏𝐼 2 = , qui est nulle si et seulement si 𝑎 = 𝑏 = 0.
𝑎 𝑏
Autrement dit, le seul polynôme annulateur de 𝐴 qui est de degré au plus 1 est le polynôme
3 Rappelons que par défini-
nul, si bien que3 𝜇𝐴 est de degré au moins 2.
−1 0 tion, 𝜇𝐴 ne peut pas être le

2
Par ailleurs, 𝐴 = = −𝐼 2 , si bien que 𝐴2 + 𝐼 2 = 02 , et donc 𝑋 2 + 1 est annulateur polynôme nul.
0 −1
de 𝐴. Étant unitaire et de degré 2, par 7.c. c’est nécessairement le polynôme minimal de 𝐴.

0 0
 
De même, si on note 𝐵 = , alors le même raisonnement que pour 𝐴 nous dit que
1 0
deg 𝜇𝐵 ⩾ 2, et puisque 𝐵 2 = 02 , alors 𝜇𝐵 = 𝑋 2 .
2 2 −2
8.b. On a 𝐴2 = ­−2 2 −6®. Soit (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ R3 tel que 𝑎𝐴2 + 𝑏𝐴 + 𝑐𝐼 3 = 03 . Alors
© ª

«1 −1 5¬

2𝑎 − 2𝑏 + 𝑐 2𝑎 − 2𝑏 −2𝑎 − 2𝑏
­ −2𝑎 + 𝑏 2𝑎 + 𝑐 −6𝑎 + 4𝑏 ® = 03 .
© ª

« 𝑎 −𝑎 + 𝑏 5𝑎 − 𝑏 + 𝑐 ¬

Par identification des coefficients (3, 1), on a immédiatement 𝑎 = 0, puis par identification
des coefficients (1, 2), 𝑏 = 0, et donc forcément 𝑐 = 0.

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8 DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

Donc la famille (𝐴2, 𝐴, 𝐼 3 ) est libre. Par conséquent, il n’existe pas de polynôme annulateur
de 𝐴 non nul et de degré inférieur ou égal à 2. Et donc deg 𝜇𝐴 ⩾ 3.
−2 −6 6
Par ailleurs, 𝐴3 = ­ 6 −2 18 ® = −3𝐴2 + 4𝐼 3 .
© ª

«−3 3 −11¬
Et donc 𝐴 + 3𝐴 − 4𝐼 3 = 03 , si bien que 𝑋 3 + 3𝑋 2 − 4 est annulateur de 𝐴. Étant unitaire
3 2
4 C’est encore la question 7.c.
et de degré 3, c’est nécessairement4 le polynôme minimal de 𝐴.
9.a. Si 𝐴 est une matrice scalaire, il existe 𝜆 ∈ R tel que 𝐴 = 𝜆𝐼𝑛 ⇔ 𝐴 − 𝜆𝐼𝑛 = 0𝑛 .
Par conséquent, 𝑋 − 𝜆 est annulateur de 𝐴. Or le polynôme minimal de 𝐴 ne saurait être
de degré 0 (puisque pour tout 𝛼 ∈ R∗ , le polynôme constant égal à 𝛼 n’est pas annulateur
de 𝐴), et donc 𝜇𝐴 = 𝑋 − 𝜆.

Inversement, si deg 𝜇𝐴 = 1, puisque 𝜇𝐴 est unitaire, il existe 𝜆 ∈ R tel que 𝜇𝐴 = 𝑋 − 𝜆. Et


donc 𝜇𝐴 (𝐴) = 0𝑛 ⇔ 𝐴 − 𝜆𝐼𝑛 = 0𝑛 ⇔ 𝐴 = 𝜆𝐼𝑛 . Donc 𝐴 est scalaire.

Par double implication, nous avons bien prouvé que deg 𝜇𝐴 = 1 si et seulement si 𝐴 est scalaire.
9.b. Soient 𝐴, 𝐵 ∈ M𝑛 (R) deux matrices semblables. Alors il existe 𝑄 ∈ 𝐺𝐿𝑛 (R) telle que
𝐴 = 𝑄 −1 𝐵𝑄.

Commençons par noter que pour tout 𝑘 ∈ N,


Pointillés ?
−1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 −1 𝑘 Bien sûr une preuve rigou-
𝐴 = (𝑄
𝑘
𝐵𝑄) = (𝑄
𝑘
𝐵𝑄) (𝑄 𝐵𝑄) · · · (𝑄 𝐵𝑄) = 𝑄 𝐵(𝑄𝑄 )𝐵(𝑄𝑄 ) · · · 𝐵𝑄 = 𝑄 𝐵 𝑄. reuse nécessiterait une récur-
𝑝
rence.
∑︁
Et donc pour 𝑃 = 𝑎𝑘 𝑋 𝑘 ∈ R[𝑋 ],
𝑘=0

𝑝 𝑝 𝑝
!
∑︁ ∑︁ ∑︁
−1 𝑘 −1
𝑃 (𝐴) = 𝑎𝑘 𝐴 =
𝑘
𝑎𝑘 𝑄 𝐵 𝑄 =𝑄 𝑎𝑘 𝐵 𝑘
𝑄 = 𝑄 −1 𝑃 (𝐵)𝑄.
𝑘=0 𝑘=0 𝑘=0

Donc les matrices 𝑃 (𝐴) et 𝑃 (𝐵) sont semblables.


10. Commençons par noter que si 𝑃 ∈ 𝐼𝐴 , alors 𝑃 (𝐴)𝑌 = 0𝑛 𝑌 = 0𝑛,1 , si bien que 𝑃 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 .
Donc 𝐼𝐴 ⊂ 𝐼𝐴,𝑌 , ce qui prouve notamment que 0R[𝑋 ] et 𝜇𝐴 sont dans 𝐼𝐴,𝑌 .

De plus, pour 𝑃, 𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 , on a (𝑃 − 𝑄) (𝐴)𝑌 = 𝑃 (𝐴)𝑌 − 𝑄 (𝐴)𝑌 = 0𝑛,1 , donc 𝑃 − 𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 ,


et donc 𝐼𝐴,𝑌 est un sous-groupe additif de R[𝑋 ].
Et pour 𝑃 ∈ R[𝑋 ] et 𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 , (𝑃𝑄) (𝐴)𝑌 = (𝑃 (𝐴)𝑄 (𝐴))𝑌 = 𝑃 (𝐴) 𝑄 (𝐴)𝑌 = 0𝑛,1 .
| {z }
=0𝑛,1
Donc 𝑃𝑄 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 .
−1
𝑑∑︁
11. Soient 𝜆0, 𝜆1, . . . , 𝜆𝑑 −1 des réels tels que 𝜆𝑘 𝐴𝑘 𝑌 = 0𝑛,1 .
𝑘=0
−1
𝑑∑︁
Alors si on pose 𝑃 = 𝜆𝑘 𝑋 𝑘 , on a donc 𝑃 (𝐴)𝑌 = 0𝑛,1 , si bien que 𝑃 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 . Et par consé-
𝑘=0
quent 𝜇𝐴,𝑌 | 𝑃.
Mais deg 𝑃 < 𝑑 = deg 𝜇𝐴,𝑌 , si bien que 𝑃 = 0R[𝑋 ] . Et par conséquent, 𝜆0 = · · · = 𝜆𝑑 −1 = 0.
Donc la famille (𝑌 , 𝐴𝑌 , . . . , 𝐴𝑑 −1𝑌 ) est libre.

Puisque c’est une famille libre de cardinal 𝑑 de l’espace vectoriel M𝑛,1 (R), de dimension 𝑛,
alors 𝑑 ⩽ 𝑛.

Partie III. Classes de similitude de M3 (R).


12. Comme l’énoncé nous l’a fait admettre, il existe 𝑌 ∈ M3,1 (R) tel que 𝜇𝐴 = 𝜇𝐴,𝑌 .
Et d’après la question 11, la famille (𝑌 , 𝐴𝑌 , 𝐴2𝑌 ) est libre.
Étant de cardinal 3 = dim M3,1 (R), c’est une base de M3,1 (R).
On a alors 𝑓𝐴 (𝑌 ) = 𝐴𝑌 , 𝑓𝐴 (𝐴𝑌 ) = 𝐴2𝑌 et 𝑓𝐴 (𝐴2𝑌 ) = 𝐴3𝑌 .
Et puisque 𝜇𝐴 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 , (𝐴3 + 𝑎𝐴2 + 𝑏𝐴 + 𝑐𝐼𝑛 )𝑌 = 0𝑛,1 , soit encore 𝐴3𝑌 = −𝑐𝑌 − 𝑏𝐴𝑌 − 𝑎𝐴2𝑌 .

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CORRECTION 9

𝑓𝐴 (𝑌 ) 𝑓𝐴 (𝐴𝑌 ) 𝑓𝐴 (𝐴2𝑌 )
0 0 −𝑐 ! 𝑌
Et donc la matrice de 𝑓𝐴 dans la base B = (𝑌 , 𝐴𝑌 , 𝐴2𝑌 ) est 𝑀 = 1 0 −𝑏 𝐴𝑌
0 1 −𝑎 𝐴2 𝑌

Et alors puisque 𝑀 et 𝐴 représentent toutes les deux l’endomorphisme 𝑓𝐴 dans deux bases Méthode
de M3,1 (R), elle sont semblables. Notons que la première
colonne de la matrice donnée
13.a. Posons 𝑋 1 = 𝑓𝐴 (𝑋 0 ) = 𝐴𝑋 0 . dans l’énoncé ne nous laisse
Alors par la question 11, la famille (𝑋 0, 𝑋 1 ) est libre, il est donc possible, par le théorème pas le choix : il faut avoir
de la base incomplète, de la compléter en une base (𝑋 0, 𝑋 1, 𝑋 2 ) de M3,1 (R). 𝑋 1 = 𝑓𝐴 (𝑋 0 ) = 𝐴𝑋 0 .

Puisque 𝜇𝐴 ∈ 𝐼𝐴,𝑋0 , (𝐴2 − 𝑎𝐴 − 𝑏𝐼 3 )𝑋 0 = 03,1 , si bien que

𝑓𝐴 (𝑋 1 ) = 𝐴2𝑋 0 = (𝑎𝐴 + 𝑏𝐼 3 )𝑋 0 = 𝑎𝐴𝑋 0 + 𝑏𝑋 0 = 𝑏𝑋 0 + 𝑎𝑋 1 .

Et donc si on note 𝜆0, 𝜆1, 𝜆2 les réels tels que 𝐴𝑋 2 = 𝜆0𝑋 0 + 𝜆1𝑋 1 + 𝜆2𝑋 2 , alors la matrice de
𝑓𝐴 (𝑋 0 ) 𝑓𝐴 (𝑋 1 ) 𝑓𝐴 (𝑋 2 )
0 𝑏 𝜆0 ! 𝑋0
𝑓𝐴 dans la base (𝑋 0, 𝑋 1, 𝑋 2 ) est 1 𝑎 𝜆1 𝑋1
0 0 𝜆2 𝑋2

13.b. Notons 𝑋 2′ = 𝑋 2 − 𝜆1𝑋 0 . Alors la famille B′ = (𝑋 0, 𝑋 1, 𝑋 2′ ) est encore une base de M3,1 (R),
1 0 −𝜆1
par exemple car sa matrice dans la base B est 𝑃 = ­0 1 0 ®, qui est inversible, d’inverse
© ª

«0 0 1 ¬
1 0 𝜆1
𝑃 −1 = ­0 1 0 ®.
© ª

«0 0 1 ¬
Cette matrice 𝑃 est alors la matrice de passage 𝑃B B′ de B à B′ .

Et donc par la formule de changement de base, la matrice de 𝑓𝐴 dans la base B′ est

 ′
 −1 0 𝑏 𝜆0 1 0 𝜆1 0 𝑏 𝜆0 1 0 −𝜆1 0 𝑏 𝜆0 + 𝜆1 𝜆2
B ª B′ ©
𝑃B 1 𝑎 𝜆 𝑃 = ­0 1 0 ® ­1 𝑎 𝜆1 ® ­0 1 0 ® = ­1 𝑎 0 ®.
© ª© ª© ª © ª
­ 1® B
«0 0 𝜆 2¬ «0 0 1 ¬ «0 0 𝜆2 ¬ «0 0 1 ¬ «0 0 𝜆2 ¬

0 𝑏 𝛾
13.c. Notons donc 𝑀 = ­1 𝑎 0 ® la matrice de 𝑓𝐴 dans la base B′ .
© ª

«0 0 𝜆2 ¬
Alors puisque 𝑀 est semblable à 𝐴, 𝜇𝐴 (𝑀) = 03 , et donc 𝑀 2 = 𝑎𝑀 + 𝑏𝐼 3 .
Remarque
𝑏 𝑎𝑏 𝛾𝜆2 𝑏 𝑎𝑏 𝑎𝛾
Ceci signifie notamment que
Soit encore, ­𝑎 𝑏 + 𝑎 2 𝛾 ® = ­𝑎 𝑎 2 + 𝑏 0 ®.
© ª © ª
2 𝜇𝐴 doit avoir au moins une
«0 0 𝜆2 ¬ «0 0 𝑎𝜆2 + 𝑏 ¬ racine réelle. Par conséquent,
Par identification des coefficients, on en déduit que 𝛾 = 0, et que 𝜆22 = 𝑎𝜆22 + 𝑏. un polynôme irréductible de
degré 2 n’est le polynôme
0 𝑏 0 minimal d’aucune matrice de
Donc 𝐴 est semblable à 𝑀 = ­1 𝑎 0 ® avec 𝜆2 qui est bien racine de 𝜇𝐴 . M3 (R).
© ª

«0 0 𝜆 2 ¬
14. Nous avons déjà dit que deux matrices semblables ont même trace et même polynôme
minimal.
Inversement, soient 𝐴, 𝐵 ∈ M3 (R) deux matrices avec tr(𝐴) = tr(𝐵) et 𝜇𝐴 = 𝜇𝐵 .
Grâce au résultat admis, il existe 𝑌 ∈ M3,1 (R) tel que 𝜇𝐴 = 𝜇𝐴,𝑌 , et donc par la question 11,
deg 𝜇𝐴 = deg 𝜇𝐴,𝑌 ⩽ 3.
Donc 1 ⩽ deg 𝜇𝐴 ⩽ 3. Distinguons alors trois cas :
▶ si 𝜇𝐴 = 𝑋 − 𝜆 est de degré 1. Alors nous avons déjà expliqué à la question 9.a. que 𝐴 = 𝜆𝐼 3 .
Et donc de même 𝐵 = 𝜆𝐼 3 , si bien que 𝐴 et 𝐵 sont égales, donc semblables.
▶ si 𝜇𝐴 = 𝑋 2 − 𝑎𝑋 − 𝑏 est de degré 2. Alors il existe 𝛼 et 𝛽, deux racines de 𝜇𝐴 telles que 𝐴
0 𝑏 0 0 𝑏 0
soit semblable à ­1 𝑎 0 ® et 𝐵 soit semblable à ­1 𝑎 0®.
© ª © ª

«0 0 𝛼 ¬ «0 0 𝛽 ¬
On a alors tr(𝐴) = 𝑎 + 𝛼 et tr(𝐵) = 𝑎 + 𝛽, et donc 𝑎 + 𝛼 = 𝑎 + 𝛽 si bien que 𝛼 = 𝛽.

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10 DEVOIR SURVEILLÉ COMMUN

0 𝑏 0
Donc 𝐴 et 𝐵 sont toutes deux semblables à ­1 𝑎 0 ®, et donc sont semblables.
© ª

«0 0 𝛼 ¬
▶ Si 𝜇𝐴 = 𝑋 3 + 𝑎𝑋 2 + 𝑏𝑋 + 𝑐 est de degré 3, alors 𝐴 et 𝐵 sont toutes deux semblables à Pour la culture
0 0 −𝑐 Ce résultat n’est plus valable
­1 0 −𝑏 ®, et donc sont semblables.
© ª
pour des matrices de M𝑛 (R)
«0 1 −𝑎 ¬ pour 𝑛 ⩾ 4. En revanche
il est valable dans M2 (R),
Ainsi, nous avons bien prouvé que deux matrices de M3 (R) de même polynôme minimal et même sous une forme
et de même trace sont semblables. plus forte : deux matrices
de M2 (R) sont semblables
15. D’après la distinction de cas réalisée à la question précédente, deux telles matrices ne si et seulement si elles ont le
peuvent avoir un polynôme minimal de degré 1 ou 3. même polynôme minimal. La
Cherchons donc des matrices avec un polynôme minimal de degré 2, et donc des traces preuve découle facilement de
différentes. Inspirons nous pour cela de la question 13.c, mais en choisissant deux racines ce qui a été fait dans la partie
différentes d’un même polynôme de degré 2, par exemple 𝑋 2 − 1. Considérons alors I.
0 1 0 0 1 0
𝐴 = ­1 0 0® et 𝐵 = ­1 0 0 ®.
© ª © ª

«0 0 1¬ «0 0 −1¬
Alors 𝐴 = 𝐼 3 et 𝐵 = 𝐼 3 , si bien que 𝐴 et 𝐵 ont toutes deux 𝑋 2 − 1 comme polynôme
2 2

minimal. Pourtant elles ne sont pas semblables puisque de traces différentes. Alternative
Une autre option, qui vous
semblera sûrement bien
Partie IV. Preuve du résultat admis plus naturelle l’an pro-
16. Notons que puisque l’on demande aux 𝐹𝑖 d’être des sous-espaces vectoriels stricts de 𝐸, chain serait de considérer
1 0 0
nécessairement 𝑛 ⩾ 2. les matrices ­0 1
©
0 ® et
ª
1
16.a. Soit 𝛼 ∈ R∗ . Si 𝑥 + 𝛼𝑦 était dans 𝐹 1 , alors 𝑦 = (𝑥 + 𝛼𝑦 − 𝑥) serait également dans 𝐹 1 , ce «0 0 −1¬
𝛼 1 0 0
𝑛
𝐵 = ­0 −1 0 ®, qui ont
Ø © ª
qui est absurde. Donc nécessairement, 𝑥 + 𝛼𝑦 ∈ 𝐹𝑖 . «0 0 −1 ¬
𝑖=2 aussi 𝑋 2 − 1 pour polynôme
16.b. Considérons 𝛼 1, . . . , 𝛼𝑛 des réels deux à deux distincts. Alors les 𝑛 réels 𝑥 + 𝛼 1𝑦, . . . , 𝑥 + 𝛼𝑛𝑦 minimal.
Ø𝑛
sont tous dans 𝐹𝑖 , et donc deux d’entre eux sont dans le même 𝐹𝑖 .
𝑖=2
Plus précisément il existe 𝑖, 𝑗 deux entiers distincts de ⟦1, 𝑛⟧ et 𝑘 ∈ ⟦2, 𝑛⟧ tels que 𝑥 +𝛼𝑖 𝑦 ∈ 𝐹𝑘
et 𝑥 + 𝛼 𝑗 𝑦 ∈ 𝐹𝑘 .
Puisque 𝐹𝑘 est un sous-espace vectoriel, 𝛼𝑖 (𝑥 + 𝛼 𝑗 𝑦) − 𝛼 𝑗 (𝑥 + 𝛼𝑖 𝑦) ∈ 𝐹𝑘 , soit encore
5 Car 𝛼 − 𝛼 ≠ 0.
(𝛼𝑖 − 𝛼 𝑗 )𝑥 ∈ 𝐹𝑘 . Et donc5 𝑥 ∈ 𝐹𝑘 . 𝑖 𝑗

𝑛
Ø
Autrement dit, nous avons prouvé que tout élément 𝑥 ∈ 𝐹 1 se trouve dans 𝐹𝑖 , et donc
𝑖=2
𝑛
Ø 𝑛
Ø
𝐹1 ⊂ 𝐹𝑖 . Et donc 𝐸 = 𝐹𝑖 est union de 𝑛 − 1 de ses sous-espaces stricts, ce qui contredit
𝑖=2 𝑖=2
l’hypothèse de minimalité faite sur 𝑛.
Par conséquent, 𝐸 n’est pas union d’un nombre fini de sous-espaces vectoriels stricts.
17.a. Notons que pour tout 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R), puisque 𝜇𝐴 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 , alors 𝜇𝐴,𝑌 divise 𝜇𝐴 .
Or il n’existe qu’un nombre fini de diviseurs unitaires de 𝜇𝐴 , si bien que l’ensemble C est
nécessairement fini.
17.b. Soit 𝑌 ∈ M𝑛,1Ø
(R). Alors 𝜇𝐴,𝑌 ∈ C, et puisque 𝜇𝐴,𝑌Ø∈ 𝐼𝐴,𝑌 , alors 𝑌 ∈ Ker(𝑃 (𝐴)).
Et donc 𝑌 ∈ Ker(𝑃 (𝐴)). Ainsi, M𝑛,1 (R) ⊂ Ker(𝑃 (𝐴)), et l’inclusion réciproque
𝑃∈ C 𝑃∈ C
étant évidente, on a bien l’égalité.

Donc M𝑛,1 (R) est union d’un nombre fini de ses sous-espaces vectoriels. Par la question
16, nécessairement l’un de ces sous-espaces vectoriels doit être égal à M𝑛,1 (R) tout entier.
Soit 𝑃 ∈ C tel que Ker(𝑃 (𝐴)) = M𝑛,1 (R). Alors 𝑃 (𝐴) = 0𝑛 .
Donc 𝑃 est annulateur de 𝐴 et donc 𝜇𝐴 | 𝑃.
Rappel
Mais par ailleurs, par définition de C, il existe 𝑌 ∈ M𝑛,1 (R) tel que 𝑃 = 𝜇𝐴,𝑌 . Puisque
Un polynôme est dans 𝐼𝐴,𝑌 si
𝜇𝐴 ∈ 𝐼𝐴,𝑌 , alors 𝜇𝐴,𝑌 | 𝜇𝐴 . et seulement si il est divisible
Donc 𝑃 = 𝜇𝐴,𝑌 et 𝜇𝐴 se divisent mutuellement et sont tous deux unitaires : ils sont égaux. par 𝜇𝐴,𝑌 .

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