Vous êtes sur la page 1sur 17

Lycée St Joseph Pour le jeudi 7 février 2019

Classe de PC

Devoir de Mathématiques numéro 6

Correction

Exercice 1 (INP PC 2018 – complet)

Partie I - Quelques résultats généraux

(0)
Q1. n=0 : U0 = (X 2 − 1)0 = 1 et L0 = U0 =1
1
n=1 : U1 = X 2 − 1 et L1 = U10 = X
21 1!
1
n=2 : U2 = (X 2 − 1)2 donc U20 = 2(2X)(X 2 − 1) = 4(X 3 − X) et U200 = 4(3X 2 − 1). Comme L2 = U200 ,
22 2!

1
L2 = (3X 2 − 1)
2

Q2. Comme deg(X 2 − 1) = 2, deg Un = 2n. De plus la formule du binome de Newton nous donne :
n
!
n
X n
2
Un = (X − 1) = (−1)k X 2n−2k = X 2n + Q avec Q ∈ R2n−1 [X]
k=0
k

En dérivant n fois, il vient

Un(n) = 2n(2n − 1) . . . (2n − n + 1)X n + Q(n) où deg Q(n) = deg Q − n 6 n − 1


(2n)! n
= X + Q(n)
n!
Ainsi,

(2n)!
Ln est de degré n et an =
2n (n!)2

On vérifie évidemment toutes ses formules sur les polynômes L0 , L1 , L2 (et L3 si vous n’avez pas confiance en vous),
comme toujours dans ce genre de sujet sur une famille de polynômes. On vous demandait d’ailleurs fort aimablement
de les calculer à la première question.
Pour trouver la formule, on n’hésite pas à utiliser des pointillés, et à ajuster les derniers termes du produit en testant
pour n petit.
Q3. Montrons que (L0 , . . . , Ln ) est libre : Soit (λ0 , . . . , λn ) ∈ Rn+1 tels que
n
X
λi Li = 0 (1)
i=0

1
DL 6

Supposons qu’il existe i ∈ J0, nK tel que λi 6= 0. Notons alors

i0 = max{i | λi 6= 0}

(Cet ensemble est non vide et majoré par n donc admet un maximum). Ainsi, pour tout i > i0 , λi = 0 et
l’équation 1 s’écrit alors
i0
X
λi Li = 0
i=0

En isolant Li0 , comme λi0 6= 0 par construction,


i0 −1
1 X
Li0 = − λi Li
λi0 i=0

Et en regardant les degrés 1 , le membre de droite est de degré au plus i0 − 1 et celui de gauche de degré i0
(d’après 2). Ce qui est absurde.
Ainsi, ∀i ∈ J0, nK, λi = 0 et

La famille (L0 , . . . , Ln ) est libre.

De plus c’est une famille de n + 1 vecteurs et dim Rn [X] = n + 1. Conclusion :

La famille (L0 , . . . , Ln ) est une base de Rn [X]

Q4. Pour n ∈ N∗ , n
= (X − 1)n (X + 1)n

Un = (X − 1)(X + 1)
Ainsi,

Un a pour racines 1 de multiplicité n et −1 de multiplicité n

Caractérisation de la multiplicité d’une racine :

α ∈ R racine d’ordre m ∈ N∗ de P ⇐⇒ P (α) = P 0 (α) = · · · = P (m−1) (α) = 0 et P (m) (α) 6= 0

En phrases : il y a exactement m annulations en dérivant (de P (0) (α) = 0 à P (m−1) (α) = 0). Les polynômes, c’est un
peu du Python, on commence à compter à partir de 0.
Ce qui entraine en particulier : (α racine d’ordre m > 1 de P ) =⇒ (α racine d’ordre m − 1 de P 0 ).
Donc α = 1 est racine d’ordre n − 1 de Un0 , et de meme pour α = −1 :

Un0 = (X − 1)n−1 (X + 1)n−1 Q avec Q ∈ R[X]

De plus deg Un0 = 2n − 1 donc deg Q = 1. Ainsi, Q = λ(X − α) avec λ 6= 0 et α ∈ R.


Montrons que α ∈] − 1, 1[. La fonction polynomiale Un est continue sur [0, 1], dérivable sur ] − 1, 1[ puisque
C ∞ sur R, et Un (1) = Un (−1) = 0. Donc le théorème de Rolle s’écrit

∃c ∈] − 1, 1[, Un0 (c) = 0

Ainsi, comme il ne reste plus qu’une seule racine de Un0 , α, qui ne vaut ni 1 ni −1, α = c ∈]−1, 1[. Conclusion :

Il existe α ∈] − 1, 1[ et λ ∈ R tels que : Un0 = λ(X − 1)n−1 (X + 1)n−1 (X − α)

1. Dans les polynômes, il faut toujours regarder le degré : c’est nombre entier, ce qui est plus facile à comprendre qu’un
polynôme, et il donne beaucoup d’informations – par exemple il majore le nombre de racines. Ici comparer les degrés suffit à
prouver que la famille est libre : toute famille de degré échelonné est libre.

2
DL 6

Q5. Comme n − k > 0, α0 = −1 et αk+1 = −1 sont des racines de Un(k) par hypothèse. Quitte à réordonner
les αi , on peut les supposer rangés par ordre croissant :
−1 = α0 < α1 < · · · < αk < αk+1 = 1
Pour tout i ∈ J0, kK, la fonction Un(k) est continue sur [αi , αi+1 ], dérivable sur ]αi , αi+1 [ et Un(k) (αi ) =
Un(k) (αi+1 ) = 0. Donc, comme (Un(k) )0 = Un(k+1) , le théorème de Rolle nous dit
∃βi ∈]αi , αi+1 [, Un(k+1) (βi ) = 0
Fixons β0 , . . . , βk qui convienne. Les βi sont dans des intervalles disjoints, ils sont donc distincts et même
−1 < β0 < · · · < βk < 1. De même qu’au 4, 1 et −1 sont des racines d’ordre n − k − 1 de Un(k+1) . Donc
Un(k+1) = (X − 1)n−k−1 (X + 1)n−k−1 (X − β1 ) . . . (X − βk+1 )Q avec Q ∈ R[X]
En regardant prenant le degré, on trouve deg Q = 0. C’est-à-dire Q = ν ∈ R∗ . En conclusion :

Il existe des réels β0 , . . . , βk deux à deux distincts dans ] − 1, 1[ et un réel ν tels que :

Un(k+1) = ν(X − 1)n−k−1 (X + 1)n−k−1 (X − β0 ) · · · (X − βk )

Q6. Supposons n > 2. Montrons par récurrence que la propriété :


Hk : Il existe des réels α1 , . . . , αk deux à deux distincts dans ] − 1, 1[ et un réel µ tels que :

Un(k) = µ(X − 1)n−k (X + 1)n−k (X − α1 ) · · · (X − αk )


est vraie pour tout k ∈ J1, nK.
• H1 : a été montré à la question 4. On pouvait aussi partir de H0 , en adaptant un peu la propriété.
• Hk =⇒ Hk+1 : Soit k ∈ J1, n − 1K. Supposons Hk vraie. À la question 5, nous avons prouvé qu’il existe
des réels β0 , . . . , βk deux à deux distincts dans ] − 1, 1[ et un réel ν tels que :
Un(k+1) = ν(X − 1)n−k−1 (X + 1)n−k−1 (X − β0 ) · · · (X − βk )
C’est-à-dire Hk+1 est vraie.
• Conclusion : ∀k ∈ J1, nK, Hk est vraie.
En particulier pour k = n : Il existe des réels α1 , . . . , αn deux à deux distincts dans ] − 1, 1[ et un réel µ tels
que :
n
Y
Un(n) = µ(X − 1)n−n (X + 1)n−n (X − α1 ) · · · (X − αn ) = µ (X − αi )
i=1

Ce résultat est aussi vrai pour n = 1 : U10 = 2X et α1 = 0 ∈] − 1, 1[. Comme Ln est égal à Un(n) à un scalaire
près,

Pour n ∈ N∗ , Ln admet n racines réelles simples, toutes dans ] − 1, 1[.

Partie II - Étude des éléments propres de l’endomorphisme ϕ

Q7. Montrons que ϕ est linéaire : Soit P, Q ∈ R[X]2 et λ ∈ R.


ϕ(λP + Q) = (X 2 − 1)(λP + Q)00 + 2X(λP + Q)0
= λ(X 2 − 1)P 00 + (X 2 − 1)Q00 + 2λXP 0 + 2XQ0
= λϕ(P ) + ϕ(Q)
Donc ϕ est linéaire.
Endomorphisme : Pour tout P ∈ R[X], ϕ(P ) est un polynôme.
Pour ce point, il s’agit surtout de montrer au correcteur que vous saviez quoi regarder – il n’y a rien à faire.
Conclusion :

3
DL 6

ϕ est un endomorphisme de R[X]

Q8. Montrons que ϕ(Rn [X]) ⊂ Rn [X] :

Q ∈ ϕ(Rn [X]) =⇒ ∃P ∈ Rn [X], Q = ϕ(P ) = (X 2 − 1)P 00 + 2XP 0


=⇒ ∃P ∈ Rn [X], deg Q 6 max(deg((X 2 − 1)P 00 ), deg(XP 0 ))
Or deg((X 2 − 1)P 00 ) = 2 + deg(P 00 ) 6 2 + deg P − 2 6 n et deg XP 0 6 n de même.
=⇒ deg Q 6 n
=⇒ Q ∈ Rn [X]

On remarque que, si n = 0 ou 1, P 00 = 0 et le premier terme de ϕ(P ) est nul. D’où la majoration :


deg((X 2 − 1)P 00 ) 6 2 + deg P − 2. Le polynôme P 00 peut être nul, et son degré −∞.
Conclusion :

Rn [X] est stable par ϕ

Soit f ∈ L (E) et F un sous-espace vectoriel de E. Comme f (F ) = {f (x) | x ∈ F }, on peut aussi rédiger ainsi :

x ∈ F =⇒ . . .
=⇒ f (x) ∈ F

Q9. Soit k ∈ J1, nK. D’après 8), ϕ laisse stable Rk [X], donc ϕn (X k ) = ϕ(X k ) ∈ Rk [X]. Ainsi

ϕn (X k ) = m0,k + m1,k X + · · · + mk,k X k

Donc

La matrice M est triangulaire supérieure

De plus (un calcul effectif de ϕn (X k ) n’est pas très compliqué)

ϕn (X k ) = (X 2 − 1)k(k − 1)X k−2 + 2X(kX k−1 )


 
= k(k − 1) + 2k X k − k(k − 1)X k−2
= k(k + 1)X k − k(k − 1)X k−2

Ainsi,
∀k ∈ [[0, n]], mk,k = k(k + 1)

Q10. La matrice M est triangulaire, donc ses éléments diagonaux mk,k = k(k + 1) sont ses valeurs propres.
Or les ((k(k + 1))06k6n sont deux à deux distincts : ϕn admet n + 1 valeurs propres 2 à 2 distinctes, et
dim Rn [X] = n + 1. En conclusion,

ϕn est diagonalisable

Q11. Soit k ∈ [[0, n]]. Uk = (X 2 − 1)k et Uk0 = k(2X)(X 2 − 1)k−1 . Donc

(X 2 − 1)Uk0 − 2kXUk = (X 2 − 1)k(2X)(X 2 − 1)k−1 − 2kX(X 2 − 1)k = 0

Finalement,
∀k ∈ [[0, n]], (X 2 − 1)Uk0 − 2kXUk = 0
Q12. Rappel de la formule de Leibniz : si f et g sont de classe C n ,
n
!
X n (k) (n−k)
(f g)(n) = f g
k=0
k

4
DL 6

Comme toujours, commencer par écrire la formule avec les notations du cours, puis traduire dans celles de l’énoncé. Si
vous ne vous souvenez plus de la formule, juste qu’il est question de (f g)(n) et qu’il y a une somme, testez les premiers
termes : (f g)0 , (f g)00 et (f g) 000
h . Vous reconnaîtrez
i la formule du binôme et retrouverez la formule.
En dérivant (k + 1) fois (X 2 − 1)Uk0 , comme (X 2 − 1)(i) = 0 pour tout i > 2,

k+1
!
h i(k+1) k+1 (k+1−i+1)
1)Uk0
X
2
(X − = (X 2 − 1)(i) Uk
i=0
i
2
!
X k+1 (k+1−i+1)
= (X 2 − 1)(i) Uk
i=0
i
! ! !
k+1 (k+2) k+1 (k+1) k+1 (k)
= (X 2 − 1)Uk + (2X)Uk + (2)Uk
0 1 2
(k+2) (k+1) (k)
= (X 2 − 1)Uk + 2(k + 1)XUk + (k + 1)kUk
De même pour 2kXUk ,
1
!
h i(k+1) X k+1 (k+1−i)
2kXUk = (2X)(i) Uk
i=0
i
(k+1) (k)
= (2kX)Uk + 2(k + 1)kUk
Donc, en dérivant (k + 1) fois le membre de gauche de la relation de la question 11, il vient
(k+2) (k+1) (k) (k+1) (k)
= (X 2 − 1)Uk + 2(k + 1)XUk + (k + 1)kUk − (2kX)Uk − 2(k + 1)Uk
h i h i h i
(k+2) (k+1) (k)
= (X 2 − 1) Uk + 2(k + 1)X − 2kX Uk + (k + 1)k − 2(k + 1)k Uk

Conclusion,
(k+2) (k+1) (k)
(X 2 − 1)Uk + 2XUk − k(k + 1)Uk =0
1 (k)
Q13. Soit k ∈ [[0, n]]. Comme Lk = U ,
2k k! k
ϕn (Lk ) = (X 2 − 1)L00k + 2XL0k
1  2 (k+2) (k+1)

= k (X − 1)Uk + 2XUk
2 k!
1  (k)

= k k(k + 1)Uk D’après la question 12
2 k!
= k(k + 1)Lk
Conclusion : comme Lk 6= 0, (un vecteur propre est non nul)

Pour tout k ∈ [[0, n]], Lk est un vecteur propre de ϕn pour la valeur propre λ = k(k + 1)

Q14. D’après la question 13, le spectre de ϕn est

Sp (ϕn ) = {k(k + 1) | k ∈ J0, nK}

Il y a donc n + 1 = dim Rn [X] valeurs propres distinctes (raisonnement déjà tenu à la question 10), elles
sont par conséquent toute de multiplicité 1 :
∀k ∈ J0, nK dim Ek(k+1) = 1
Or, pour tout k, d’après 13, Lk ∈ Ek(k+1) (et non nul). Donc

∀k ∈ J0, nK Ek(k+1) = Vect (Lk )

5
DL 6

Partie III - Distance au sous-espace vectoriel Rn [X]

Z 1
15) • Pour tout P, Q ∈ R[X], hP, Qi = P (t)Q(t)dt existe car t 7→ P (t)Q(t) est continue sur le segment
−1
[−1, 1].
• Pour tout P, Q, R ∈ R[X], pour tout λ ∈ R,
Z 1
h(λP + Q), Ri = (λP + Q)(t)R(t)dt
−1
Z 1
= λP (t)R(t) + Q(t)R(t)dt
−1
Z 1 Z 1
=λ P (t)R(t)dt + Q(t)R(t)dt (par linéarité de l’intégrale)
−1 −1
= λhP, Ri + hQ, Ri,

donc h·, ·i est linéaire à gauche.


• Pour tout P, Q ∈ R[X],
Z 1 Z 1
hP, Qi = P (t)Q(t)dt = Q(t)P (t)dt = hQ, P i,
−1 −1

donc h·, ·i est symétrique.


• h·, ·i est symétrique et linéaire à gauche, donc bilinéaire.
• Pour tout P ∈ R[X],
Z 1
hP, P i = (P (t))2 dt > 0
−1

par positivité de l’intégrale (bornes dans le bon sens), donc h·, ·i est positif.
• Soit P ∈ R[X] tel que hP, P i = 0.
Comme t 7→ P (t)2 est continue et positive sur [−1, 1] et −1 < 1,
Z 1
hP, P i = 0 ⇔ (P (t))2 dt = 0 ⇔ ∀t ∈ [−1, 1], P (t) = 0.
−1

Par suite, P a une infinité de racines, donc P est nul.


h·, ·i est donc défini.
• h·, ·i est donc un produit scalaire sur R[X].
16) Pour tout (P, Q) ∈ R[X]2 ,
Z 1
hϕ(P ), Qi = ((t2 − 1)P 00 (t) + 2tP 0 (t))Q(t)dt.
−1

Posons u0 (t) = (t2 − 1)P 00 (t) + 2tP 0 (t), u(t) = (t2 − 1)P 0 (t), v(t) = Q(t), v 0 (t) = Q0 (t).
Comme u et v sont de classe C 1 sur [−1, 1], on peut intégrer par parties et on a :
Z 1
hϕ(P ), Qi = ((t2 − 1)P 00 (t) + 2tP 0 (t))Q(t)dt
−1
h i1 Z 1 Z 1
0 0 0
2
= (t − 1)P (t)Q(t) − 2
(t − 1)P (t)Q (t)dt = − (t2 − 1)P 0 (t)Q0 (t)dt.
−1 −1 −1
| {z }
=0

Cette dernière écriture étant symétrique en P et Q, on obtient :

∀(P, Q) ∈ R[X]2 , hϕ(P ), Qi = hϕ(Q), P i = hP, ϕ(Q)i.


par symétrie de h·, ·i

6
DL 6

17) Soit k et n deux entiers naturels distincts. On a :


k(k + 1)hLk , Ln i = hk(k + 1)Lk , Ln i (linéarité à gauche)
= hϕ(Lk ), Ln i (car Lk ∈ Ek(k+1) (ϕ))
= hLk , ϕ(Ln )i (d’après la question précédente)
= hLk , n(n + 1)Ln i (car Ln ∈ Rn(n+1) (ϕ))
= n(n + 1)hLk , Ln i (linéarité à droite),
donc (k(k + 1) − n(n + 1))hLk , Ln i = 0, donc hLk , Ln i = 0, car, comme (k(k + 1))k∈N∗ est une suite
strictement croissante (cf. question 10), k(k + 1) 6= n(n + 1).
La famille (Ln )n∈N est donc bien orthogonale pour le produit scalaire h·, ·i.
Autre présentation de la preuve : ϕ est symétrique, donc si λ 6= µ, alors Eλ ⊥ Eµ . Puis reprendre la preuve
ci-dessus.
18) Soit n ∈ N∗ .
Comme (L0 , . . . , Ln−1 ) est une base de Rn−1 [X] (cf. question 3), pour tout P ∈ Rn−1 [X], il existe n
n−1
X
réels a0 , · · · an−1 tels que P = ai Li . Par suite,
i=0
*n−1 +
X
hP, Ln i = ai Li , Ln
i=0
n−1
X
= ai hLi , Ln i (linéarité à gauche)
i=0
n−1
X
= 0 (car, pour tout i ∈ [[0, n − 1]], i 6= n et d’après la question 17)
i=0
= 0.

19) • Soit k et n deux entiers naturels distincts. On a :


s r
2k + 1 2n + 1
hQk , Qn i = hLk , Ln i = 0,
2 2
donc la famille (Qn )n∈N est orthogonale pour le produit scalaire h·, ·i.
• De plus, pour tout n ∈ N,
r r s
2n + 1 2n + 1 2
kQn k = kLn k = = 1,
2 2 2n + 1
donc (Qn )n∈N est une famille orthonormale pour le produit scalaire h·, ·i.
• De plus, pour tout P ∈ R[X], en posant n = deg(P ), il existe a0 , ..., an tels que
n n r !
X X 2n + 1
P = ai Li = ai Qi
i=0 i=0
2

donc la famille (Qn )n∈N est génératrice de R[X].


Comme elle est de plus libre (car orthogonale), c’est une base de R[X].
• (Qn )n∈N est donc une base orthonormale de R[X] pour le produit scalaire h·, ·i.
20) Soit n ∈ N.
• Rn [X] est un sous-espace vectoriel de dimension finie de R[X].
Donc, d’après la caractérisation par la distance du projeté orthogonal sur un sous-espace vectoriel de
dimension finie, il existe un unique polynôme Tn ∈ Rn [X] tel que : d(P, Rn [X]) = kP − Tn k et Tn est
le projeté orthogonal de P sur Rn [X].
• D’après le théorème de Pythagore,
kP k2 = kTn k2 + kP − Tn k2 ,

7
DL 6

donc

d(P, Rn [X])2 = kP − Tn k2
= kP k2 − kTn k2
n 2
X
2
= kP k − hP, Qk iQk (projeté orthogonal dans une base orthonormée)
k=0
n
X
= kP k2 − hP, Qk i2 (car (Qk ) est une famille orthonormale d’après Q19.)
k=0
Xn
= kP k2 − (ck (P ))2 , où ck (P ) = hP, Qk i.
k=0

n
X
21) • On a, pour tout n ∈ N, (ck (P ))2 = kP k2 − d(P, Rn [X])2 6 kP k2 .
k=0
n
!
X
2
• De plus, la suite (ck (P )) est croissante, donc elle converge (croissante et majorée par
k=0 n∈N
kP k2 ).
X +∞
X
• Par suite, la série (ck (P ))2 converge et (ck (P ))2 6 kP k2 . Je pense que la preuve ci-dessus est celle
k=0
attendue, mais il y a plus simple et on aboutit en plus à un résultat plus précis...
Soit P ∈ R[X]. Posons n = deg(P ). r
2k + 1
Alors, pour tout k > n, hP, Qk i = hP, Lk i = 0 (d’après la question 18)
X 2
D’où (ck (P )2 converge (car (ck (P ))2 est nul au-delà d’un certain rang) et

+∞
X n
X n
X
(ck (P ))2 = (ck (P ))2 = hP, Qk i2 = kP k2
k=0 k=0 k=0

car (Qk )06k6n est une base orthonormée de Rn [X].

Partie IV - Fonction génératrice

Les racines du trinôme X 2 − 2X − 1 sont


√ √
2+ 8 2− 8
r1 = et r2 = ,
2 2
donc r = r1 et on a r > 2.
22) Soit x ∈ [−1, 1].
Montrons par récurrence que la propriété :

Hn : |Ln (x)| 6 rn

est vraie pour tout n > 0.


• H0 : L0 = 1 et r0 = 1, donc H0 est vraie.
• H1 : Comme r > 2, |L1 (x)| = |x| 6 1 6 r1 . Donc H1 est vraie.

8
DL 6

• Hn−1 ,Hn =⇒ Hn+1 : Soit n > 1. Supposons Hn et Hn−1 vraies.


(2n + 1)xLn (x) − nLn−1 (x)
|Ln+1 (x)| = (d’après la relation admise)
n+1
(2n + 1)|x| · |Ln (x)| + n|Ln−1 (x)|
6 (inégalité triangulaire)
n+1
(2n + 1)rn + nrn−1
6 (car |x| 6 1 et d’après Hn et Hn−1 )
n+1
2n + 1 n n n−1
= r + r 6 2rn + rn−1
n+1 n+1
= rn−1 (2r + 1) = rn−1 r2 (car r2 − 2r − 1 = 0)
= rn+1
Donc Hn+1 est vraie.
• Conclusion : ∀n > 0 |Ln (x)| 6 rn
1 1
 
23) Soit x ∈ [−1, 1]. Pour tout t ∈ − , ,
r r
|Ln (x)tn | 6 rn tn = (rt)n .
X X
Or, rt ∈ [0, 1[, donc la série géométrique (rt)n converge, donc, par comparaison, |Ln (x)tn |
n>0 n>0
X
n
converge, donc Ln (x)t converge absolument, donc t est dans le disque ouvert de convergence.
n>0
1 1 1
 
Par suite, − , est inclus dans le disque ouvert de convergence, donc R(x) > .
r r r
+∞
Ln (x)tn est de classe C ∞ sur son disque ouvert de convergence, donc en particulier sur
X
24) Sx : t 7→
 n=0
1 1

− , .
r r
1 1
 
De plus, pour tout t ∈ − , , par dérivation terme à terme à l’intérieur du domaine de convergence,
r r
+∞
Sx0 (t) =
X
nLn (x)tn−1
n=1
donc
+∞ +∞
(1 − 2tx + t2 )Sx0 (t) + (t − x)Sx (t) = (1 − 2tx + t2 )
X X
nLn (x)tn−1 + (t − x) Ln (x)tn
n=1 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
= nLn (x)tn−1 − 2nxLn (x)tn + nLn (x)tn+1 + Ln (x)tn+1 − xLn (x)tn
n=1 n=1 n=1 n=0 n=0
+∞
X +∞
X +∞
X +∞
X +∞
X
= (n + 1)Ln+1 (x)tn − 2nxLn (x)tn + (n − 1)Ln−1 (x)tn + Ln−1 (x)tn − xLn (x)tn
n=0 n=1 n=2 n=1 n=0
+∞ +∞ +∞
! !
X X X
= L1 (x) + (n + 1)Ln+1 (x)tn − 2nxLn (x)tn + (n − 1)Ln−1 (x)tn − 0
n=1 n=1 n=1
+∞ +∞
!
X X
+ Ln−1 (x)tn − xL0 (x) + xLn (x)tn
n=1 n=1
+∞
X
= L1 (x) − xL0 (x) + ((n + 1)Ln+1 (x) − 2nxLn (x) + (n − 1)Ln−1 (x) + Ln−1 (x) − xLn (x)) tn
n=1
+∞
X
=x−x+ ((n + 1)Ln+1 (x) − (2n + 1)xLn (x) + nLn−1 (x)) tn
n=1
| {z }
=0 d’après la relation vérifiée par Ln

= 0,

9
DL 6

donc Sx vérifie bien l’équation différentielle : (1 − 2tx + t2 )y 0 + (t − x)y = 0.


1 1
 
25) • Pour tout x ∈ [−1, 1], pour tout t ∈ − , ,
r r
1 2
|2xt| 6 2 × 1 = < 1 6 1 + t2 ,
r r car r>2

donc 1 − 2tx + t2 > 0.


Par suite,
t−x
(1 − 2tx + t2 )y 0 + (t − x)y = 0 ⇔ y 0 + y = 0.
1 − 2tx + t2
t−x 1
Une primitive de t 7→ est t 7→ ln(1 − 2tx + t2 ) (car 1 − 2tx + t2 > 0).
1 − 2tx + t2 2
Les solutions de l’équation homogène (1 − 2tx + t2 )y 0 + (t − x)y = 0 sont donc de la forme :
1 C
 
t 7→ C exp − ln(1 − 2tx + t2 ) = √ .
2 1 − 2tx + t2
1 1
 
2 0
• Sx est une solution de (1 − 2tx + t )y + (t − x)y = 0 sur − , , donc il existe C ∈ R tel que :
r r
1 1 C
 
∀t ∈ − , , Sx (t) = √ .
r r 1 − 2tx + t2
C
Enfin, Sx (0) = L0 = 1, donc √ = 1 ⇔ C = 1.
1
• On a donc bien,
+∞
1 1 1
  X
∀x ∈ [−1, 1], ∀t ∈ − , , Ln (x)tn = √ .
r r n=0 t2 − 2xt + 1

1 1
 
26) • En prenant t = 0 ∈ − , dans l’égalité obtenue en 25, on obtient
r r
∀x ∈ [−1, 1], L0 (x) = 1,

donc L0 − 1 a une infinité de racines (tous les éléments de [−1, 1]), donc L0 − 1 = 0, donc L0 = 1.
• En dérivant la relation obtenue en 25, on obtient :
+∞
1 1 2(t − x)
  X
∀x ∈ [−1, 1], ∀t ∈ − , , nLn (x)tn−1 = − √ .
r r n=1 2(t2 − 2xt + 1) t2 − 2xt + 1
1 1
 
En prenant t = 0 ∈ − , , on obtient
r r
−2x
L1 (x) = − = x,
2
donc le polynôme L1 − X a une infinité de racines (les éléments de [−1, 1]), donc L1 − X = 0, donc
L1 = X.
• En dérivant une seconde fois, on obtient :
+∞
1 1
  X
∀x ∈ [−1, 1], ∀t ∈ − , , n(n − 1)Ln (x)tn−2 = ... (calcul inutile, on veut juste l’idée)
r r n=2

1 1
 
En prenant t = 0 ∈ − , , on va obtenir
r r
2L2 (x) = 3x2 − 1(vu ce que l’on a obtenu en question 1),

donc le polynôme 2L2 −3X 2 +1 a une infinité de racines (les éléments de [−1, 1]), donc 2L2 −3X 2 +1 = 0,
1
donc L2 = (3X 2 − 1).
2

10
DL 6

Partie V - Expression intégrale des polynômes de Legendre

27) Soit n ∈ N. Un module se calcule au carré, puis on prend la racine.

∀θ ∈ [−π, π] |vn (θ)|2 = t2n (cos2 θ + sin2 θ cos2 u)n 6 t2n (cos2 θ + sin2 θ)n = t2n

Par conséquent, ∀θ ∈ [−π, π], |vn (θ)| 6 |t|n , et en passant au sup pour θ ∈ [−π, π],

kvn k∞ 6 |t|n
X X
Or, comme |t| < 1, la série géométrique |t|n converge. Donc, par majoration, kvn k∞ converge.
Conclusion :
X
vn converge normalement sur [−π, π]

28) On vous demande de déterminer la somme d’une série, sans plus d’indication : elle donc ... soit géométrique,
soit télescopique.
X
Soit t ∈] − 1, 1[ et u ∈ [−π, π] fixés. vn converge normalement donc simplement sur [−π, π].
Soit q = t(cos θ + i sin θ cos u). Comme |q| 6 |t| < 1 d’après ci-dessus, on a
+∞ +∞
X X 1 1
S(u) = vn (u) = qn = =
n=0 n=0
1−q 1 − t(cos θ + i sin θ cos u)

donc finalement,
1
∀u ∈ [−π, π] S(u) =
1 − t(cos θ + i sin θ cos u)
Théorème d’intégration terme à terme :
• Pour tout n ∈ N, vn est continue sur [−π, π] ;
X
• vn converge normalement donc uniformément vers S sur [−π, π] d’après la question 1.
XZ π
Alors, d’après le théorème d’intégration terme à terme, la série vn (u) du converge et
−π

Z π +∞
X +∞
XZ π
vn (u) du = vn (u) du
−π n=0 n=0 −π

Par conséquent,
+∞ +∞ Z π
X X 1
wn (θ)tn = vn (u) du
n=0 n=0
2π −π
Z π +∞
1 X
= vn (u) du Par intégration terme à terme
2π −π n=0
Z π
1 du
=
2π −π 1 − t(cos θ + i sin θ cos u)

Conclusion :
+∞ Z π
X 1 du
∀t ∈ ]−1, 1[ , wn (θ)tn =
n=0
2π −π 1 − t cos θ − it sin θ cos u

11
DL 6

29) Effectuons le changement de variable v = π − u (c’est un intégrale sur un segment, pas besoin de prendre
des gants et un théorème).
Z π Z 0
cos u cos(π − v)
du = (−1) dv
0 1 + a2 cos2 u π 1 + a2 cos2 (π − v)
Z π
− cos v
= dv
0 1 + a2 cos2 v
Conclusion : Z π
cos u
du = 0
0 1 + a2 cos2 u
30) Posons u = Arctan v. La fonction Arctan est C 1 , strictement croissante et bijective de [0, +∞[ vers
[0, π/2[. De plus
1 dv
2
= 1 + tan2 u = 1 + v 2 et du =
cos u 1 + v2
Donc, d’après le théorème de changement de variable, les deux intégrales sont de même nature – donc
convergentes ici – et
π Z +∞
du 1 dv
Z
2
= a2
0 1 + a cos2 u
2
0 1+ 1 + v2
1+v 2
Z +∞
1
= dv
0 1 + v 2 + a2
Z +∞ √ 1
1 1+a2
=√ 2 dv
1 + a2

0 1+ √ v
1+a2
+∞
1 v
 
=√ Arctan √
1 + a2 1 + a2 0
1 π
=√
1+a 22

Finalement,
π
du π 1
Z
2
= √
0 1+ 2
cos ua22 1 + a2
Z π π
1 1
Z
2
31) Préliminaire : comme cos(π−u) = − cos(u) pour tout u ∈ R, du = du
π
2
1 + a cos2 u
2
0 1+ a2 cos2 u
et Z π π
1 1
Z
2
du = 2 du
0 1 + a cos2 u
2
0 1+ a2 cos2 u
Puis
Z π Z π
S(u) du = 2 S(u) du car S est paire
−π 0
Z π
1 − t cos θ + it sin θ cos u
=2 2 2 2 2
du produit par la quantité conjuguée
0 (1 − t cos θ) + t sin θ cos u
Z π Z π
2 1 2it sin θ cos u
= du + du
1 − t cos θ 0 1 + a2 cos2 u (1 − t cos θ)2 0 1 + a2 cos2 u
t sin θ
avec a = >0
1 − t cos θ
2 π 2it sin θ
= ×√ + ×0 d’après les questions 29 et 30
1 − t cos θ 1+a 2 (1 − t cos θ)2
2 π
= ×r
1 − t cos θ 
t sin θ
2
1 + 1−t cos θ

=√
1 − 2t cos θ + t2 cos2 θ + t2 sin2 θ

12
DL 6

Ainsi,
Z π
du 2π
∀t ∈ ]−1, 1[ , ∀θ ∈ [0, π] , =√
−π 1 − t cos θ − it sin θ cos u 2
t − 2t cos θ + 1

32) Soit θ ∈ [0, π].


 +∞
1 1 1
X
x = cos(θ) ∈ [−1, 1], donc, pour tout t ∈ − , , L(cos θ)tn = √ d’après la
r r n=0
2
t − 2t cos θ + 1
question 25.
D’après les questions 28 et 31, pour tout t ∈] − 1, 1[,
+∞ Z π
X 1 du 1
wn (θ)tn = =√ .
n=0
2π −π 1 − t cos θ − it sin θ cos u 2
t − 2t cos θ + 1

1 1 1
 
• D’où, par unicité du développement en série entière de t 7→ √ sur − , ⊂] − 1, 1[,
2
t − 2t cos θ + 1 r r
on a :
∀n ∈ N, Ln (cos θ) = wn (θ).
33) Par suite, pour tout x ∈ [−1, 1], en posant θ ∈ [0, π] tel que cos θ = x, on a, pour tout t ∈] − 1, 1[,
1 1
√ =√
t2 − 2xt + 1 t2 − 2t cos θ + 1
+∞
X
= wn (θ)tn (d’après les question 31 et 28)
n=0
+∞
X
= L(cos θ)tn (d’après la question 32)
n=0
+∞
X
= Ln (x)tn (par définition de θ).
n=0

34) • D’après la question précédente, on a R(x) > 1.


• Supposons R(x) > 1.
+∞
X
Le rayon de convergence de z ∈ C 7→ Ln (x)z n est R(x) > 1.
n=0
Le rayon de convergence de z ∈ C 7→ z 2 − 2xz + 1 est +∞ (c’est un polynôme, que l’on voit comme
une série entière).
+∞
!2
X
Par produit de Cauchy de séries entières, z 7→ (z 2 − 2tz + 1) Ln (x)z n est une série entière de
n=0
rayon de convergence > R(x), donc il existe une suite (bn )n∈N ∈ Rn (comme somme et produit de
nombres réels dans le produit de Cauchy) telle que,
+∞
!2 +∞
X X
n
∀z ∈ C tel que |z| < R(x), 2
(z − 2xz + 1) Ln (x)z = bn z n .
n=0 n=0

+∞
!2 +∞
X X
n
En particulier, pour tout t ∈] − R(x), R(x)[, (t − 2xt + 1) 2
Ln (x)t = bn tn .
n=0 n=0
+∞
!2
X
Or, pour tout t ∈] − 1, 1[, (t2 − 2xt + 1) Ln (x)tn = 1 d’après la question précédente.
n=0
Or 1 est son propre développement en série entière, de rayon de convergence +∞, donc, par unicité
+∞
!2
X
2 n
du développement en série entière sur ] − 1, 1[ de t 7→ (t − 2xt + 1) Ln (x)t , on a
n=0

b0 = 1 et ∀n > 1, bn = 0.

13
DL 6

+∞
!2
X
On a donc, pour tout z ∈ C tel que |z| < R(x), (z 2 − 2xz + 1) Ln (x)z n = 1.
n=0
Or, en posant x = cos θ (possible car x ∈ [−1, 1]), z 2 − 2xz + 1 = 0 a pour solutions :
2 cos θ + 2i sin θ
z1 = = eiθ et z2 = e−iθ (car ∆ = 4 cos2 (θ) − 4 = (2i sin θ)).
2
+∞
!2
X
Par suite, pour z = eiθ , on a |z| < R(x) (car on a supposé R(x) > 1) et (z 2 − 2xz + 1) Ln (x)z n = 0.
| {z }
n=0
=0
C’est exclu, donc, par l’absurde, R(x) 6 1.
• On a donc R(x) 6 1 et R(x) > 1, donc R(x) = 1.

Partie VI - Application à l’approximation d’intégrales

35) Montrons par récurrence que, pour tout n > 2 “si f est une fonction de classe C n−1 sur R à valeurs
dans R telle qu’il existe n réels α1 < · · · < αn tels que ∀i ∈ [[1, n]], h(αi ) = 0, alors il existe un réel c
tel que f (n−1) (c) = 0” (HRn )
Initialisation Pour n = 2, f est supposée continue et dérivable sur R, donc sur [α1 , α2 ]. En appliquant
le théorème de Rolle, on obtient l’existence de c ∈]α1 , α2 [⊂ R tel que f (1) (c) = 0. On a donc bien HR2 .
Hérédité : Soit n > 2 et supposons HRn vérifée.
Soit alors une fonction f de classe C n sur R et α1 < ... < αn+1 n + 1 réels distincts en lesquels f
s’annule.
Alors, en appliquant le théorème de Rolle à f sur chaque intervalle [αi , αi+1 ], on obtient l’existence de
n réels distincts β1 < · · · < βn en lesquels f 0 s’annulle, avec f 0 fonction de classe C n−1 .
En appliquant HRn à f 0 , on obtient l’existence d’un c ∈ R tel que (f 0 )(n−1) (c) = 0, et donc f (n) (c) = 0.
On a bien HRn+1 .
Conclusion : La propriété est donc établie par récurrence.
Par suite, pour tout n ∈ N∗ , 2n > 2, donc on a HR2n , qui n’est autre que la propriété à démontrer.
36) Soit (a1 , ..., an ) ∈ Rn .
n
X n
X
Si ai `i = 0, alors, pour tout P ∈ Rn−1 [X], ai `i (P ) = 0.
i=1 i=1
n
Y
Soit, pour tout j ∈ [[1, n]], Pj = (X − xi ) ∈ Rn−1 [X] et
i=1
i6=j

n
X n
X
ai `i (Pj ) = ai Pj (xi ) = aj Pj (xj ),
i=1 i=1
| {z }
=0 si i6=j

n
X n
Y
donc, comme ai `i (P ) = 0, on a aj Pj (xj ) = 0, donc aj = 0 car Pj (xj ) = (xj − xi ) 6= 0 (car les xi
i=1 i=1
| {z }
i6=j 6=0
sont deux à deux distincts).
Ceci étant valable pour tout j ∈ [[1, n]], on a bien la liberté.
37) La famille (`1 , . . . , `n ) est donc libre.
De plus, elle est formée de n éléments de L(Rn−1 [X], R), espace vectoriel de dimension n, donc c’est
une base de L(Rn−1 [X], R).
Par suite, pour toute application linéaire ψ de Rn−1 [X] dans R, il existe un unique n-uplet (β1 , . . . , βn )
n
X
de réels tel que : ψ = β k `k .
k=1

14
DL 6

Z 1
38) ϕ : P ∈ Rn−1 [X] 7→ P (t)dt est une application linéaire (par linéarité de l’intégrale) de Rn−1 [X]
−1
dans R. n
X
Donc, d’après la question précédente, il existe un unique n-uplet (α1 , . . . , αn ) de réels tel que ϕ = αk `k ,
k=1
ie Z 1 n
X
∀P ∈ Rn−1 [X], P (t)dt = ϕ(P ) = αk `k (P ) = α1 P (x1 ) + · · · + αn P (xn ).
−1 k=1

39) • Pour tout P ∈ R2n−1 [X], il existe un unique couple (Q, R) avec deg(R) < deg(Ln ) = n tel que
P = QLn + R.
De plus, comme QLn = P − R où deg(Ln ) = n et deg(P − R) 6 2n − 1, on a deg(Q) 6 n − 1, donc
Q ∈ Rn−1 [X].
Alors, en reprenant le n-uplet (α1 , . . . , αn ) trouvé à la question précédente, on a :
Z 1 Z 1 Z 1
P (t)dt = Q(t)Ln (t)dt + R(t)dt
−1 −1 −1
Z 1
= hQ, Ln i + R(t)dt (par définition du produit scalaire introduit en partie III)
−1
Z 1
=0+ R(t)dt (d’après la question 18 avec Q ∈ Rn−1 [X])
−1
= α1 R(x1 ) + · · · + αn R(xn ) (car R ∈ Rn−1 [X])

et, comme pour tout i ∈ [[1, n]], P (xi ) = Q(xi ) Ln (xi ) +R(xi ) = R(xi ), on a bien
| {z }
=0
Z 1
P (t)dt = α1 R(x1 ) + · · · + αn R(xn ) = α1 P (x1 ) + · · · + αn P (xn ).
−1

40) • Soit ϕ : P ∈ R2n−1 [X] 7→ (P (x1 , . . . , P (xn ), P 0 (x1 ), . . . , P 0 (xn )).


C’est une application linéaire (dit dans l’énoncé).
Soit P ∈ Ker (ϕ). Alors, pour tout i ∈ [[1, n]], P (xi ) = P 0 (xi ) = 0, donc xi est une racine au moins
double de P.
Comptées avec multiplicité, P admet donc au moins 2n racines, donc, comme P ∈ R2n−1 [X], on a
P = 0.
ϕ est donc injective.
• D’après le théorème du rang, on a alors

dim Im ϕ = dim R2n−1 [X] − dim Ker ϕ = 2n = dim R2n

et Im ϕ ⊂ R2n , donc Im ϕ = R2n et ϕ est donc surjective.


• ϕ est injective et surjective, donc bijective.
• Par suite, pour tout P ∈ R2n−1 [X],
( !
P (xi ) = f (xi )
∀i ∈ [[1, n]], . ⇔ ϕ(P ) = (f (x1 ), . . . , f (xn ), f 0 (x1 ), . . . , f 0 (xn ))
P 0 (xi ) = f 0 (xi )
⇔ P = ϕ−1 (f (x1 ), . . . , f (xn ), f 0 (x1 ), . . . , f 0 (xn )),

ce qui assure l’existence et l’unicité de Hn .


41) Soit x ∈ [−1, 1] tel que : ∀i ∈ [[1, n]], x 6= xi .
An (t)2 (2n)!
Soit g : t ∈ [−1, 1] 7→ f (t) − Hn (t) − × (f (x) − Hn (x)) .
(2n)! An (x)2
| {z }
=K
n
Y
g est bien définie car An (x) = (x − xi ) 6= 0.
| {z }
i=1
6=0

15
DL 6

On renumérote (x1 , . . . , xn , x) en (y1 , . . . , yn+1 ) de telle sorte que y1 < · · · < yn+1 .
Alors, comme
=0
z }| {
An (xi )2
• ∀i ∈ [[1, n]], g(xi ) = f (xi ) − Hn (xi ) − ×K =0
| {z } (2n)!
=0
An (x)2 (2n)!
• et g(x) = f (x) − Hn (x) − × (f (x) − Hn (x)) = 0,
(2n)! An (x)2
on a g(yi ) = 0 pour tout i ∈ [[1, n + 1]].
g est de classe C 2n sur [−1, 1], donc, comme n > 1, g est continue et dérivable sur [−1, 1], donc sur
[yi , yi+1 ] pour tout i ∈ [[1, n]].
D’après le théorème de Rolle, appliqué sur chaque intervalle, il existe n réels β1 , . . . , βn tels que

y1 < β1 < y2 < . . . < βn < yn+1 et g 0 (βi ) pour tout i ∈ [[1, n]].

Par construction, la famille β1 , . . . , βn , x1 , . . . , xn ) est formée de 2n éléments de [−1, 1] deux à deux


distincts.
De plus, pour tout i ∈ [[1, n]],
• g 0 (βi ) = 0
=0
z }| {
2A0n (xi ) An (xi )
• et g 0 (xi ) = f 0 (xi ) − Hn0 (xi ) − K = 0,
| {z } (2n)!
=0
0
donc g s’annule (au moins) 2n fois sur [−1, 1] et, comme
• f 0 est de classe C 2n−1 sur [−1, 1] (car f est de classe C 2n )
• et Hn0 An et A0n sont de classe C ∞ (ce sont des fonctions polynomiales),
g 0 est de classe C 2n−1 sur [−1, 1].
D’où, d’après la question 35, adaptée sans difficulté à une fonction de [−1, 1] à valeurs dans R, il existe
c ∈ [−1, 1] tel que (g 0 )(2n−1) (c) = 0 ⇔ g (2n) (c) = 0.
(A2 )(2n)
Or, g (2n) = f (2n) − Hn(2n) − n K, où
(2n)!
• Hn(2n) = 0 car Hn ∈ R2n−1 [X]
• et (A2n )(2n) ∈ R0 [X] (car deg(A2n ) = 2n), et une récurrence similaire à celle de la question 2,
poussée jusqu’à k = 2n, donne An(2n) = (2n)!,
donc g (2n) (c) = f (2n) (c) − K, et donc

(2n)! An (x)2 (2n)


K = f (2n) (c) ⇔ (f (x) − Hn (x)) = f (2n)
(c) ⇔ f (x) = Hn (x) + f (c).
An (x)2 (2n)!

42) Pour tout y ∈ [−1, 1],


• si y 6= xi , alors c existe d’après la question précédente
• si y = xi , alors f (y) − Hn (y) = 0 et An (y) = 0, donc c quelconque dans [1, 1] convient.
43) • f (2n) est continue sur le segment [−1, 1], donc elle est bornée et atteint ses bornes sur [−1, 1],
donc M2n (f ) = max |f (2n) (t)| existe.
t∈[−1,1]
• Reprenons Hn comme à la question 40. Alors
Z 1 Z 1 Z 1
f (t)dt − (αi f (x1 ) + · · · + αn f (xn )) = f (t)dt − Hn (t)dt (d’après la question 39 avec Hn ∈ R2n−
−1 −1 −1
Z 1
= f (t) − Hn (t)dt
−1

16
DL 6

Or, pour tout t ∈ [−1, 1], il existe ct ∈ [−1, 1] tel que

An (t)2 (2n) An (t)2


|f (t) − Hn (t)| = f (ct ) 6 × M2n (f ),
(2n)! (2n)!

donc, par positivité de l’intégrale (avec −1 6 1),


Z 1 Z 1
f (t)dt − (αi f (x1 ) + · · · + αn f (xn )) = f (t) − Hn (t)dt
−1 −1
1 A 2 M2n (f )
Z 1
n (t)
Z
6 M2n (f )dt = An (t)2 dt.
−1 (2n)! (2n)! −1

44) Par définition de An ,


Z 1
1 1 2
An (t)2 dt = 2
hLn , Ln i = 2 (admis en question 9)
−1 an an 2n + 1
 4n
n √ 4
2πn  n √
(n!)4 2 e 1 n
= 22n ∼ 2 2n
(Stirling : n! ∼ 2πn)
2
((2n)!) 2n + 1
 4n
2n √ 2n e
2π2n
e
2 2
4π n 1 π
= 22n 4n = n.
2 4πn n 4

17

Vous aimerez peut-être aussi