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Plan

Chapitre 2 : Fonctions de plusieurs variables

Prof : Abdelhak EL HADDOUCHI


F.S.T Errachidia

2023/2024

Prof : Abdelhak EL HADDOUCHI F.S.TChapitre


Errachidia
2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 1 / 66
Plan

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 2 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 3 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Définitions

Définition
Une application d’une partie D ⊂ Rn , dans R, qui à chaque x = (x1 , x2 , ..., xn ) fait
correspondre un réel f (x).

f : D ⊂ Rn → R
x = (x1 , ..., xn ) 7→ f (x).

est appelée fonction numérique de n variables réelles.

Exemple
1) Les fonctions définies par

f : R2 −→ R
(x, y ) −→ 2x + y

g : R3 −→ R
xyz
(x, y , z) −→
x2 + y2 + z4 + 1
sont des fonctions numériques à plusieurs variables.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 4 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Définitions

Définition
Soit f : Rn → R. Alors
1) L’ensemble D := {x ∈ Rn : f (x) existe }, est appelé ensemble de définition d’une
fonction f .
2) L’ensemble f (D) = {f (x), x ∈ D} est appelé l’image de D par f .
3) Si E ⊂ f (D), on appelle image réciproque de E par f , l’ensemble noté f −1 (E ) où

f −1 (E ) = {x ∈ D|f (x) ∈ E }.

Remarques
On dit qu’une application f est définie au voisinage d’un point x0 ∈ Rn si son ensemble
de définition contient un voisinage de x0 .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 5 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Définitions

Exemple
Soit f la fonction à deux variables réelles x, y définie par f (x, y ) = x + ln(y ).
1) Le domaine de définition de f est D = R × R∗+ .
2) L’image de D par f est R.

Exemple
Soit f la fonction à deux variables réelles x, y définie par
p
f (x, y ) = ln( 4 − x 2 − y 2 )

1) Le domaine de définition de la fonction f est l’ensemble D = {(x, y ); x 2 + y 2 < 4}


c’est à dire la boule ouvert de centre 0 et de rayon 2.
2) L’image de D par f est ] − ∞, ln(2)].

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 6 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Représentation graphique

Définition ( Graphe d’une fonction)


On appelle graphe d’une fonction f de n variables définie sur un domaine D ⊂ Rn et à
valeurs réelles, l’ensemble des points (x, f (x)) ∈ Rn+1 où x ∈ D. Le graphe de f est noté

Gf = {(x, f (x)) ∈ Rn+1 /x ∈ D}

Définition ( Courbe de niveau)


Soit f une fonction de n variables définie sur un domaine D ⊂ Rn et à valeurs réelles.
Pour tout réel λ ∈ R, on appelle courbe de niveau λ de la fonction f , l’ensemble Cλ des
points de Rn dont l’image par f vaut λ, c’est-à-dire

Cλ = {x ∈ D/f (x) = λ}.

Exemple
La représentation géométrique de la fonction f (x, y ) = x 2 + y 2 :

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 7 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Représentation graphique

Exemple
La représentation géométrique de la fonction f (x, y ) = x 2 + y 2 :

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 8 / 66
Généralités sur les fonctions de plusieurs variables Fonctions vectorielles de plusieurs variables

Définition
Une fonction vectorielle de n variables réelles est une application définie sur une partie D
de Rn à valeurs dans Rp par p fonctions numériques f1 , . . . , fp définies sur D a valeurs
dans R. C’est-à-dire,

f : D ⊂ Rn −→ Rp
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x))

fj : D ⊂ Rn −→ R ∀j ∈ {1, . . . , p}
x = (x1 , . . . , xn ) 7−→ fj (x)

Exemple

f : D f ⊂ R2 −→ R2
(x, y ) 7−→ (x 3 − y 2 + 4xy , x 2 + y 2 )

avec Df = R2 , f1 (x, y ) = x 3 − y 2 + 4xy et f2 (x, y ) = x 2 + y 2 .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 9 / 66
Limites et continuité

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 10 / 66
Limites et continuité Limite

E et F désignent des K−espaces vectoriels normés par k.kE et k.kF


Soit f : D ⊂ E → F et a un point adhérent à D.

Définition
On dira que f tend vers l ∈ F en a si,

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ D \ {a}, kx − akE < η) ⇒ kf (x) − lkF < ε.

On note alors lim f (x) = l.


x→a

Exemple
Soit f : R2 −→ R la fonction définie par f (x, y ) = x + y .
On a lim f (x, y ) = 1.
(x,y )→(1,0)

Remarques
1) La limite quand elle existe est unique.
2) Pour les opérations algébriques sur les fonctions continues concernant sommes,
différences, produits, quotients et compositions sont les mêmes que celles utilisées dans
le cas des fonctions d’une variable réelle.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 11 / 66
Limites et continuité Limite

Proposition
Si lim f (x) = l alors lim kf (x)k = klk.
x→a x→a

Preuve : On sait que

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ Rn , kx − ak < η ⇒ kf (x) − lk < ε

Or | kf (x)k − klk |≤ kf (x) − lk < ε, par conséquent

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ E kx − ak < η ⇒| kf (x)k − klk |< ε

D’où
lim kf (x)k = klk
x→a

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 12 / 66
Limites et continuité Limite

Proposition
Les assertions suivantes sont équivalentes :
1. lim f (x) = l
x→a
2. ∀(xn )n∈N ⊂ D, lim xn = a ⇒ lim f (xn ) = l.
n→+∞ n→+∞

Preuve : Montrons que 1 ⇒ 2/ on sait que


∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x ∈ E .kx − ak < η ⇒ kf (x) − lk < ε.
De plus si (xn )n∈N une suite qui converge vers a :
∀η > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n ≥ N, kxn − ak < η
On déduit que
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ≥ N, kf (xn ) − lk < ε
C’est-à-dire,
lim f (xn ) = l
n→+∞
Réciproquement, prouvons que 2/ ⇒ 1/ Par la contra-posée, on suppose que f ne
converge pas vers l, alors
∃ε > 0, ∀η > 0, ∃x ∈ E , kx − akE < η et kf (x) − lkF ≥ ε
 
1 1
En particulier pour chaque n ∈ N, on prend η = > 0 et xn ∈ B a, ∩ D tel que
n n
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 13 / 66
Limites et continuité Limite

1
kxn − akE < et kf (xn ) − lkF ≥ ε
n
Donc la suite (xn )n∈N converge vers a, mais (f (xn ))n∈N ne converge pas vers l.

Exemple
xy
1. Dans R2 la fonction g définie par g (x, y ) = p admet 0 pour limite quand
x2 + y2
(x, y ) −→ (0, 0). En effet on a :

1 x2 + y2 1
|g (x, y )| ≤ p ≤ k(x, y )k
2 x2 + y2 2

1 + x 2 + y 2 sin y

2. Dans R2 la fonction f définie par f (x, y ) = admet 1 pour limite
y
quand (x, y ) −→ (0, 0)
3. La fonction f : R2 → R définie par
 
1
f (x, y ) = sin
x2 + y2

n’admet pas de limite en (0, 0).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 14 / 66
Limites et continuité Continuité d’une application de plusieurs variables réelles

Définition
Soit f une fonction de D ⊂ Rn dans R définie sur un voisinage de a ∈ Rn . On dit que f
est continue en a si lim f (x) = f (a), c’est à dire
x→a

(∀ε > 0)(∃η > 0)(∀x ∈ D \ {a}, kx − ak < η) ⇒ |f (x) − f (a)| < ε.

Exemple
La fonction f : R2 → R définie par
  
1
x sin , si y 6= 0

f (x, y ) = y
0, sinon .

est continue en (0, 0).

Remarques
Si f est définie dans un voisinage V d’un point a et continue en a, alors pour tout
i ∈ {1, ..., n} la fonction partielle fi a définie par fi a (t) = f (a1 , ..., ai−1 , t, ai+1 , ..., an ) est
continue au point ai . En général, la réciproque est fausse.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 15 / 66
Limites et continuité Continuité d’une application de plusieurs variables réelles

Exemple (Contre-exemple)
Considérons la fonction f définie sur R2 par :
( xy
si (x, y ) 6= (0, 0)
f (x, y ) = x2 + y2
0, sinon .

Au point a = (0, 0) les fonctions partielles associées à f sont :

f1a : R → R
x 7→ f (x, 0) = 0.

et

f2a : R → R
y 7→ f (0, y ) = 0.

On remarque que les deux fonctions partielles f1a et f2a sont continues au point
1
a = (0, 0), mais la fonction f ne l’est pas car lim f (t, t) = mais lim f (t, 0) = 0
t→0 2 t→0

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 16 / 66
Limites et continuité Continuité d’une application de plusieurs variables réelles

Définition
Soit f une application définie sur une partie A de Rn à valeurs dans R. f est continue
sur A si et seulement si continue en tout point de A.

Exemple
La fonction projection Pi : Rn −→ R, i = 1, ..., n, définie par Pi (x) = Pi (x1 , ..., xn ) = xi
est continue en tout point a = (a1 , ..., an ) ∈ Rn . En effet, on a
|Pi (x) − Pi (a)| = |xi − ai | ≤ kx − ak1 ,
il suffit donc de prendre η = ε dans la définition précédente.

Exemple
Pn
Les fonctions polynômiales de la forme f (x, y ) = i,j=1 aij x i y j où aij ∈ R, sont
continues sur R2 .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 17 / 66
Limites et continuité Prolongement par continuité

Définition
Soit f une fonction définie sur U ⊂ Rn et a ∈ Rn \ U, (c’est à dire que f n’est pas
définie en un point a).
S’il existe un l ∈ R tel que lim f (x) = l, on dit alors que f admet un prolongement par
x→a
continuité en a. 
f (x), si x ∈ U \ {a}
Dans ce cas, la fonction définie par : f¯(x) = est le
l, si x = a
prolongement par continuité de f en a.

Exemple
!
2 2 2 1
La fonction f : R \ (0, 0) → R définie par f (x, y ) = (x + y ) sin p . Alors
x + y2
2
 !
 2 2 1
(x + y ) sin p , si (x, y ) 6= (0, 0)

la fonction f¯(x, y ) = x2 + y2 est le

0, sinon .

prolongement par continuité de f en (0, 0).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 18 / 66
Limites et continuité Continuité des fonctions vectorielles de plusieurs variables

Soit f : D ⊂ Rn → Rp et a un point adhérent à D.

Définition
On dit que f tend vers l ∈ Rp en a ∈ Rn si

∀ε > 0, ∃δ > 0, ∀x ∈ D \ {a}, kx − akRn < δ ⇒ kf (x) − lkRp < ε.

Autrement dit que lim f (x) = l si et seulement si pour tout i = 1, ..., p on a


x→a
lim fi (x) = li .
x→a

Définition
Si f est une application définie dans un voisinage V ⊂ Rn de a à valeurs dans Rp . on
dira que f est continue au point a si

lim f (x) = f (a).


x→a

Ce qui est équivalent de dire que toutes les applications composantes fi sont continues
en a.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 19 / 66
Limites et continuité Continuité des fonctions vectorielles de plusieurs variables

Remarques
Comme pour le cas des fonctions composantes fi (i = 1, ..., p) :
1/ La limite l = (l1 , ..., lp ) quand elle existe est unique.
2/ Les théorèmes pour la somme, la différence, le produit, le quotient et compositions
s’énoncent et se démontrent de la même manière.

Définition
Une application f définie dans une partie A ⊂ Rn à valeurs dans Rp est dite continue sur
A si elle est continue en tout point de A.
On note C (A, Rp ) l’ensemble des fonctions continues de A vers Rp .

Exemple
1/ Les fonctions constantes sont continues.
2/ La fonction IdE est continue.
3/ La fonction x 7→ kxk est continue.
4/ Soit f : Rn → Rp est une application continue sur Rn et A ⊂ Rn , non vide. La
restriction g = f/A de f est continue sur A.
5/ Soit f : Rn → Rp est une application continue sur Rn , la fonction g : Rn → R+
définie par g (x) = kf (x)k, est continue sur Rn .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 20 / 66
Limites et continuité Propriétés des applications continues sur Rn

Théorème
Soit K une partie compacte de Rn . Si la fonction f : K → Rp est continue sur K alors
1) L’ensemble f (K ) est une partie compacte de Rp .
2) f est uniformément continue sur K . C’est à dire :

∀ε > 0, ∃η > 0, ∀x, x 0 ∈ K : kx − x 0 kRn < η ⇒ kf (x) − f (x 0 )kRp < ε.

Preuve :
1) Soit (yn )n∈N une suite d’élément de f (K ). Alors pour tout n ∈ N, il existe xn ∈
 K tel
que yn = f (xn ). La compacité de K nous permet d’extraire une sous-suite xϕ(n) n∈N

convergente et qui converge vers x, par suite la suite yϕ(n) n∈N converge vers f (x) car f
est continue. Donc pour tout suite de f (K ) il existe une sous-suite convergente. On en
déduit que f (K ) est compact.
2) Par l’absurde, si on suppose que f n’est pas uniformément continue, c’est-à-dire :

∃ε > 0, ∀η > 0, ∃x, y ∈ Rn , kx − y kRn < η et kf (x) − f (y )kRp ≥ ε


1
En particulier, pour η = (n ∈ N), il existe (xn )n∈N , (yn )n∈N deux suites
n+1
d’éléments de K . tel que kf (xn ) − f (yn ) kRp ≥ ε. Comme K étant compact,  alors il
existe une sous-suite xϕ(n) n∈N extraite qui converge vers l. D’où yϕ(n) n∈N converge
 
vers l. En outre puisque f est continue f xϕ(n) − f yϕ(n) −→ 0 Ce qui est absurde.
n→+∞
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 21 / 66
Limites et continuité Propriétés des applications continues sur Rn

Théorème
Soit K une partie compacte non vide de Rn . Si la fonction f : K → R est continue sur K
alors f est bornée et atteint ses bornes, c’est à dire il existe m, M ∈ R tels que
f (K ) ⊂ [m, M], de plus il existe a, b ∈ K tels que f (a) = m et f (b) = M.

Preuve :
Soit f : K ⊂ Rn −→ R une fonction continue sur le compact K . D’après le théorème
précédent, f (K ) est un compact dans R. D’où f (K ) est un fermé et un borné dans R.
D’où il existe m, M ∈ R tel que m = min f (K ), M = max f (K ) et

∀y ∈ f (K ) m≤y ≤M

C’est-à-dire il existe a, b ∈ K tel que f (a) = m et f (b) = M et f (K ) ⊂ [f (a), f (b)].

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 22 / 66
Limites et continuité Applications lipschitziennes

Soient E et F deux espaces vectoriels normés muni respectivement des normes k.kE et
k.kF .

Définition
Une application f : D ⊂ E → F est dite lipschitzienne s’il existe k ∈ R+ tel que

∀x, y ∈ D, kf (x) − f (y )kF ≤ kky − xkE .

Exemple
1/ L’application x → kxk est lipschitzienne de E vers R.
2/ On appelle distance de x ∈ E à une partie A non vide de E le réel

d(x, A) = inf ka − xk.


a∈A

L’application x ∈ E → d(x, A) est lipschitzienne.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 23 / 66
Limites et continuité Applications lipschitziennes

Proposition
Les applications lipschitziennes sont continues.

Preuve : Soient (E , k.kE ) , (F , k.kF ) deux espaces normés, et f : E → F une application


lipschitzienne. Alors il existe k ∈ R+ tel que

kf (x) − f (y )kF ≤ kkx − y kE ∀x, y ∈ E

En particulier pour y = a, on obtient

kf (x) − f (a)kF ≤ kkx − akE −→ 0


x→a

Donc f (x) −→ f (a), ainsi f est continue en chaque a ∈ E .


x→a
D’où la continuité de f sur E .
Exemple
Les fonctions projections

Pi : Rn → R
x = (x1 , ..., xn ) 7→ Pi (x) = xi .

sont lipschitziennes sur Rn , donc continues.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 24 / 66
Limites et continuité Continuité des applications linéaires

Théorème
Soit u une application linéaire de E vers F . Alors les assertions suivantes sont
équivalentes :
1. u est continue ;
2. u est continue en 0;
3. ∃k > 0, ∀x ∈ E , ku(x)kF ≤ kkxkE
4. u est lipschitzienne.

Preuve :
Soient (E , k.kE ) et (F , k.kF ) deux espaces normés.
1 =⇒ 2 trivial.
2/ =⇒ 3/ Supposons que u est continue en 0, pour ε = 1 > 0, ∃η > 0 tell que ∀x ∈ E
kx − 0kE ≤ η =⇒ ku(x) − u(0)k ≤ 1 (u(0) = 0)
1
On pose k = > 0. Montrons que ∀x ∈ E
η
1
ku(x)kF ≤
kxkE
η
η
Pour x = 0 (trivial), pour x 6= 0, on pose x 0 = x, on a kx 0 kE = η. Ce qui implique
kxkE
η
que ku (x 0 ) kF ≤ 1, Or u (x 0 ) = u(x), par suite
kxkE
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 25 / 66
Limites et continuité Continuité des applications linéaires

η
ku(x)kF = ku x 0 kF ≤ 1

kxkE
D’où
1
ku(x)kF ≤
kxkE
η
3 ⇒ 4 supposons que il existe k > 0 tel que ku(x)kF ≤ kkxkE . Alors pour tout
(x, y ) ∈ E 2
ku(x) − u(y )kF = ku(x − y )kF ≤ kkx − y kE :
D’où u est lipschitzienne.
4 ⇒ 1, u est lipschitzienne implique u est continue.

Proposition
Si E de dimension finie, toute application linéaire de E vers F est continue.

Preuve :
Soit u une application linéaire u : (E , k.kE ) −→ (F , k.kF ), B = (e1 , ..., en ) une base de E
et pour tout x ∈ E parPkxkE = k(x1 , ..., xn )k1 , où x = (x1 , ..., xn ) dans la base B.
Pour tout x ∈ E , x = i=n i=1 xi ei

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 26 / 66
Limites et continuité Continuité des applications linéaires

n
!
X
ku(x)kF = ku xi ei kF
i=1
n
X
=k xi u (ei ) kF
i=1
n
X
≤ |xi |ku (ei ) kF
i=1
n
X
≤ max ku (ei ) kF |xi |
1≤i≤n
i=1

= max ku (ei ) kF kxkE


1≤i≤n

si on prend k = max1≤i≤n ku (ei ) kF , alors ku(x)kF ≤ kkxkE . D’où f est continue.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 27 / 66
Calcul différentiel

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 28 / 66
Calcul différentiel Dérivées partielles
n
Soient U un ouvert de R , f : U → R et a = (a1 , ..., an ) ∈ U.
Définition
On dit que f admet une dérivée partielle par rapport à la variable xi (ou dérivée partielle
d’indice i) au point a si la ieme application partielle

fi a : xi → f (a1 , ..., ai−1 , xi , ai+1 , ..., an )


est dérivable en ai . Ce qui veut dire :

f (a1 , ..., ai−1 , ai + t, ai+1 , ..., an ) − f (a)


lim existe.
t→0 t
∂f
Notation : Cette limite quand elle existe est notée (a) (ou fx0i (a) ou encore Di f (a)).
∂xi

Exemple
Existence des dérivées partielles en (0, 0) de l’application f : R2 → R définie par :
 2
 x + xy
si (x, y ) 6= (0, 0)
f (x, y ) = x2 + y2
0 si (x, y ) = (0, 0)

Commençons par la première dérivée partielle en (0, 0).


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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 29 / 66
Calcul différentiel Dérivées partielles

x2
pour x 6= 0 on a f10 (x) = f (x, 0) = =1
x2
et pour le taux d’accroissement :
f (0 + h, 0) − f (0, 0) 1
= → ∞ quand h → 0.
h h
Donc l’application f n’admet pas de dérivée partielle par rapport à x en (0, 0) : le
∂f
nombre (0, 0) n’est pas défini.
∂x
Pour la seconde dérivée partielle en (0, 0).
0
Pour y 6= 0 on a f20 (y ) = f (0, y ) = = 0.
y2
Et pour le taux d’accroissement :
f (0, 0 + h) − f (0, 0) 0
= → 0 quand h → 0.
h h
Donc l’application f admet une dérivée partielle par rapport à y en (0, 0) égale 0, on
∂f
écrit : (0, 0) = 0.
∂y

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 30 / 66
Calcul différentiel La différentiabilité d’une fonction numérique

Soient U un ouvert de Rn , f : U → R et a = (a1 , ..., an ) ∈ U.

Définition
On dit que f est différentiable en a s’il existe une application linéaire
L ∈ L(Rn , R) = (Rn )0 telle que pour tout h ∈ Rn vérifiant a + h ∈ U on a

f (a + h) = f (a) + L(h) + khkε(h)

avec lim ε(h) = 0. Si elle existe, l’application linéaire L est unique, et est appelée
h→0
différentielle de f en a, notée df (a). On note alors : df (a).h = L(h).
On écrit souvent o(h) pour khkε(h).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 31 / 66
Calcul différentiel La différentiabilité d’une fonction numérique

Exemple
1/ Soit f : Rn → R constante et a ∈ Rn . Il est claire que quand h → 0Rn ,
f (a + h) = f (a) et f (a + h) = f (a) + l(h) + o(h) avec l(h) = 0 linéaire. Ainsi f est
différentiable en a et df (a) = 0.
2/ Soit f ∈ L(Rn , R) et a ∈ Rn . Puisque f (a + h) = f (a) + f (h), alors quand h → 0Rn ,
f (a + h) = f (a) + l(h) + o(h) avec l = f linéaire et o(h) = 0. Ainsi f est différentiable
en a et df (a) = f .
3/ On vérifie que f est différentiable au point (0, 0) tel que :
 2
 px y si (x, y ) 6= (0, 0)
f (x, y ) = x + y2
2

0, si (x, y ) = (0, 0).


En effet
|x 2 y | 1 |x|(x 2 + y 2 ) 1 p
|f (x, y ) − f (0, 0)| ≤ p ≤ p = |x| x 2 + y 2 .
2
x +y 2 2 2
x +y 2 2

Donc f (x, y ) − f (0, 0) = o(x, y ). La fonction f est bien différentiable au point (0, 0) et
df (0, 0) est égale à la fonction nulle.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 32 / 66
Calcul différentiel Fonctions différentiables

Définition
Une fonction f : U ⊂ Rn → R est dite différentiable si elle est différentiable en tout point
a ∈ U. L’application df : U → L(Rn , R) = (Rn )0 est alors appelée différentielle de f .

Théorème
Les fonctions différentiables sont continues.

Remarques
Pour f : I ⊂ R → R est dite différentiable si f est dérivable.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 33 / 66
Calcul différentiel Relation entre dérivées partielles et différentielle

Soient f : U ⊂ Rn → R, a = (a1 , ..., an ) ∈ U et v = (v1 , ..., vn ) ∈ Rn .

Définition
On dit que f admet une dérivée en a suivant la direction du vecteur v si la fonction

ψ : t 7−→ f (a1 + tv1 , ..., an + tvn ) = f (a + tv ),


 
f (a + tv ) − f (a)
est définie sur un voisinage de 0 et la limite au point t = 0 de existe.
t
f (a + tv ) − f (a) ψ(t) − ψ(0)
On note Dv f (a) = lim = lim = ψ 0 (0). C’est la dérivée de
t→0 t t→0 t
f suivant la direction du vecteur v .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 34 / 66
Calcul différentiel Relation entre dérivées partielles et différentielle

Théorème
Si f est différentiable en a alors f est dérivable en a selon tout vecteur v ∈ Rn et
Dv f (a) = [df (a)](v ) = df (a).v

Preuve : On va montrer que si f est différentiable au point a ∈ U alors


f (a + tv ) − f (a)
∀v ∈ Rn lim = Dv f (a)
t→0 t
(c’est - à - dire f est dérivable selon la direction du vecteur v ).
En effet, puisque f est différentiable en a. Alors

f (a + h) − f (a) = df (a)(h) + khkε(h)

En prenant h = t.v tel que (a + t.v ) ∈ U (ceci est possible car U est ouvert).
Donc

f (a + t.v ) − f (a) = df (a)(t.v ) + |t|kv kε(t.v ) = tdf (a)(v ) + |t|kv kε(t.v )

d’où
 
f (a + tv ) − f (a) |t|
lim = df (a).v + lim kv k.ε(t · v ) = df (a).v = Dv f (a).
t→0 t t→0 t
D’où le résultat.
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 35 / 66
Calcul différentiel Relation entre dérivées partielles et différentielle

Exemple
La réciproque de ce théorème est fausse. En effet il existe des fonctions qui admettent
des dérivées dans toute direction sans être différentiables ni même continues.
Contre-exemple de la fonction f définie de R2 vers R par :
 3
 x
si y 6= 0,
f (x, y ) = y
f (x, 0) = 0

alors f admet des dérivées dans toute direction au point a = (0, 0). En effet, soit
u = (u1 , u2 ) un vecteur dans R2 . Etudions Du f (0, 0), pour cela en distingue deux cas :
f (tu) − f (0, 0) u3
1. si u2 6= 0; = t 1 −→ 0 quand t −→ 0.
t u2
f (tu) − f (0, 0) 0
2. si u2 = 0; = = 0.
t t
Ainsi f est dérivable en (0, 0) selon tout vecteur u et Du f (0, 0) = 0. Cependant f n’est
1 1
pas continue en (0, 0) car lim f ( , 3 ) = 1 6= 0, a fortiori non différentiable en ce
n→+∞ n n
point.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 36 / 66
Calcul différentiel Relation entre dérivées partielles et différentielle

Remarques
Soit B = (e1 , ..., en ) la base canonique de Rn . Dans le cas particulier où v = ei (pour
i = 1, ..., n) :
f (a1 , ..., ai−1 , ai + t, ai−1 , ..., an ) − f (a) ∂f
Dei f (a) = lim = (a).
t→0 t ∂xi
Or selon le théorème Dei f (a) = df (a).ei . Il en découle
∂f
(a) = df (a).ei pour tout i = 1, ..., n.
∂xi

Définition
∂f
Soit f : U ⊂ Rn → R et a ∈ U tel que (a) existent pour tout 1 ≤ k ≤ n. On appelle
∂xk
gradient de f en a le vecteur
 
∂f ∂f
∇f (a) = (a), ..., (a) .
∂x1 ∂xn

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 37 / 66
Calcul différentiel La différentiabilité d’une fonction vectorielle

Soient U un ouvert de Rn , f : U → Rp et a = (a1 , ..., an ) ∈ U.

Définition
On dit que f est différentiable en a s’il existe une application linéaire L ∈ L(Rn , Rp ) telle
que pour tout h ∈ Rn vérifiant a + h ∈ U on a

f (a + h) = f (a) + L(h) + khkε(h)

avec lim ε(h) = 0. Si elle existe, l’application linéaire L est unique, et est appelée
h→0
différentielle de f en a, notée df (a). On note alors : df (a).h = L(h).
On écrit souvent o(h) pour khkε(h).

Proposition
Soit f : U ⊂ Rn → Rp . Les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) f est différentiable,
(ii) Les fonctions coordonnées de f dans une base de Rp le sont.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 38 / 66
Calcul différentiel Matrice jacobienne

Proposition
Soit f : Rn → Rp . On suppose f est différentiable en a ∈ Rn . La matrice de l’application
différentielle de f est :

∂f1 ∂f1
 
(a) · · · (a)
   ∂x1 ∂xn 
∂fi  . .. 
Jf (a) = (a) = .
 . . 

∂xj 1≤i≤p,1≤j≤n  ∂f
p ∂fp 
(a) · · · (a)
∂x1 ∂xn
La matrice Jf (a) est la matrice associée à l’application linéaire df (a) dans les bases
canoniques de Rn et Rp . On l’appelle la matrice Jacobienne de f en a. Dans le cas où
n = p, le déterminant de la matrice Jacobienne est appelé le Jacobien de f en a.

Exemple
Soit f : R3 → R2 définie par f (x, y , z) = (x 2 + y 2 + z 2 , xyz).
 
2x 2y 2z
Jf (x, y , z) =
yz xz xy

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 39 / 66
Calcul différentiel Matrice jacobienne

Exemple
Soit ϕ : R2 → R2 définie par ϕ(r , θ) = (r cos(θ), r sin(θ)).
 
cos(θ) −r sin(θ)
Jθ (r , θ) =
sin(θ) r cos(θ)

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 40 / 66
Calcul différentiel Fonction de classe C 1

On considère f : U ⊂ Rn → Rp .

Définition (Fonction de classe C 1 )


On dit que f est de classe C 1 sur U si toutes ses dérivées partielles existent et sont
continues sur U.

Proposition
Les fonctions de classe C 1 sont différentiables.

Exemple
1/ Les fonctions constantes sont de classe C 1 .
2/ Les applications linéaires sont de classes C 1 .

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 41 / 66
Calcul différentiel Opérations

Théorème
Soient f , g : U ⊂ Rn → Rp et λ, µ ∈ R. Si f et g sont différentiables alors λf + µg l’est
aussi et d(λf + µg ) = λdf + µdg .

Preuve :
(On pose f et g différentielles en a ∈ U )

(f + g )(x) − (f + g )(a) = f (x) + g (x) − (f (a) + g (a))


= [f (x) − f (a)] + [g (x) − g (a)]
= [Df (a)(x − a) + kx − ak · pa (x)] + [Dg (a)(x − a) + kx − ak · qa (x)]
= Df (a)(x − a) + Dg (a)(x − a) + kx − ak · pa (x) + kx − ak · qa (x)
= (Df (a) + Dg (a)) (x − a) + kx − ak (pa (x) + qa (x))

tel que lim pa = 0 et lim qa = 0. L’application Df (a) + Dg (a) étant linéaire continue
x→a x→a
(en tant que somme d’application linéaire continues) et l’application pa + qa tendant
vers 0Rp lorsque x tend vers a, on conclut que f + g est différentiable en a, de
différentielle df (a) + dg (a). De même pour l’application λf on conclut qu’elle est
différentiable en a de différentielle λDf (a).
Conclusion : l’ensemble des application qui sont différentiables est un sous espace
vectoriel.
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 42 / 66
Calcul différentiel Opérations

Théorème
Soient f et g deux applications définies respectivement de U ⊂ Rn dans Rm et de
V ⊂ Rm dans Rp , avec f (U) ⊆ V . On suppose qu’elles sont différentiables
respectivement aux points u ∈ U et v = f (u). Alors on a

d(gof )(u) = [dg (v )]odf (u)

et l’égalité des matrices :


Jgof (u) = Jg (v )Jf (u).

Preuve :
Soit ε > 0 fixé. Par hypothèse, il existe α, η > 0 tels que, pour khkRn < α, kkkRm < η,
les fonction
εf (h) = f (a + h) − f (a) − df (a)(h)
et
εg (h) = g (f (a) + k) − g (f (a)) − dg (f (a))(k)
vérifiant :
kεf (h)k ≤ εkhkRn , kεg (k)k ≤ εkkkRm .
On a
g ◦ f (a + h) − g ◦ f (a) = g (f (a) + df (a)(h) + εf (h)) − g ◦ f (a).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 43 / 66
Calcul différentiel Opérations

En posant : k = df (a)(h) + εf (h), on obtient :

g ◦ f (a + h) − g ◦ f (a) = g (f (a) + k) − g (f )(a)


= g (f (a)) + dg (f (a)(k) + εg (k) − g (f )(a)
= dg (f (a))df (a)(h) + dg (f (a))(εf (h)) + εg (k)

Evaluons cette expression on a :

kdg (f (a))εf (h)kRp ≤ kdg (f (a))kL(Rm ,Rp ) · kεf (h)k

D’où pour : khkRn < α,

kdg (f (a)) (εf (h))kRp ≤ kdg (f (a))kL(Rm ,Rp ) khkRn ≤ c.ε.khkRn

Par ailleurs, on peut choisir β < α tel que khkRn β cela entraîne

kkkRm = kdf (a)(h) + εf (h)kRm ≤ kdf (a) L(Rn ,Rm ) · h kRn + εk hkRn < η.

Pour ce choix de β, on a bien :

kεg (k)k ≤ εkkkRn ≤ ε(kdf (a)kL(Rn ,Rm ) + ε .khkRn = c 0 εkhkRn .




d’où le résultat.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 44 / 66
Calcul différentiel Opérations

Corollaire
Soit f : U ⊂ Rn → R et ϕ : I ⊂ R → R telles que f (U) ⊂ I . Si f est différentiable et ϕ
dérivable alors ϕof l’est aussi et d(ϕof ) = ϕ0 (f ).df .

Exemple
1 −1 df
d(f n ) = nf n−1 df , d( ) = 2 df , d(ln f ) = , ...
f f f

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 45 / 66
Calcul différentiel Opérations

Corollaire
Soit γ : I ⊂ R → Rn et f : U ⊂ Rn → R et telles que γ(I ) ⊂ U. Si γ est dérivable et f
est différentiable alors t 7−→ f (γ(t)) est dérivable et

(foγ)0 (t) = df (γ(t)).γ 0 (t).

Exemple
1/ f : (x, y ) ∈ R2 7−→ f (x, y ) ∈ R différentiable. L’application t ∈ R 7−→ f (2t, 1 + t 2 )
est dérivable par composition et
d ∂f ∂f
(f (2t, 1 + t 2 )) = 2 (2t, 1 + t 2 ) + 2t (2t, 1 + t 2 )
dt ∂x ∂y

Exemple
Soit f : (x, y ) ∈ R2 7−→ f (x, y ) ∈ R différentiable. L’application
g : (r , θ) ∈ R2 7−→ f (r cos θ, r sin θ) différentiable et
∂g ∂f ∂f
(r , θ) = cos θ (r cos θ, r sin θ) + sin θ (r cos θ, r sin θ) et
∂r ∂x ∂y
∂g ∂f ∂f
(r , θ) = −r sin θ (r cos θ, r sin θ) + r cos θ (r cos θ, r sin θ).
∂θ ∂x ∂y

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 46 / 66
Calcul différentiel Opérations

Théorème
Soient f , g : U ⊂ Rn → R deux applications différentiables sur U. Alors :
1) ∀x ∈ U, l’application fg est différentiable au point x ∈ U, et :

d(fg )(x) = fdg (x) + gdf (x).


f
2) Si ∀x ∈ U, g (x) 6= 0 alors l’application est différentiable au point x ∈ U avec
g
 
f g (x)df (x) − f (x)dg (x)
d (x) = .
g g (x)2

Preuve : On utilise le corollaire ...


1) On pose : h(x, y ) = xy , ∀(x, y ) ∈ R2 . On a bien dh(x, y )(u, v ) = yu + xv ,
∀(u, v ) ∈ R2 . Donc
fg = h(f , g )
implique
d(fg )(x) = dh(f , g ).d(f , g )(x) = (g .df + f .dg )(x)
= f .dg (x) + g .df (x)
2) D’après 1) d(fh)(x) = f .dh(x) + h.df (x) et on posant :
1
h(x) = , g (x) 6= 0 ∀x.
g (x)
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 47 / 66
Calcul différentiel Opérations

Et on sait que
   
1 −dg −dg (x)
d (x) = (x) = 2
g g2 g (x)
ainsi dans ce cas :

      
1 −dg 1
d f · (x) = f · (x) + · df (x)
g g2 g
g (x) dg (x)
= · df (x) − f (x) 2
g 2 (x) g (x)
g (x) · df (x) − f (x) · dg (x)
= .
g (x)2

Exemple
Les fonctions rationnelles sur Rp sont différentiables car l’inverse d’une fonction
polynômiale est différentiable par un argument de composition.
x + yz
Cas particulier f (x, y , z) = 2 2 est différentiable sur R3 .
x y + z4 + 1

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 48 / 66
Calcul différentiel Dérivées partielles d’ordre supérieure

Lemme (Lemme de Schwartz)


∂2f ∂2f
Si f admet des dérivées partielles secondes et et sont continues dans un
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
2 2
∂ f ∂ f
voisinage de a, alors on a : (a) = (a). On dit que l’on peut intervertir
∂xj ∂xi ∂xi ∂xj
l’ordre de dérivation.

Exemple
x 2y 2 ∂2f ∂2f
f (x, y ) = On a (x, y ) = (x, y ) = xy .
4 ∂x∂y ∂y ∂x

Remarques
∂2f
1/ Pour calculer , on dérive d’abord par rapport à xi ensuite par rapport à xj .
∂xj ∂xi
2/ L’hypothèse de la continuité des dérivées partielles est importante comme le montre
l’exemple suivant :

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 49 / 66
Calcul différentiel Dérivées partielles d’ordre supérieure

Exemple
 xy (x 2 − y 2 )

, si (x, y ) 6= (0, 0)
f (x, y ) = x2 + y2 On a
0, sinon .

yx 2 − y 3 2x 3 y 3
 
∂f + 2 , si (x, y ) 6= (0, 0)

 
(x, y ) = 2
x +y 2 (x + y 2 )2


 ∂x


0, sinon .

x 3 − 5xy 2 4xy 4

∂f + 2 , si (x, y ) 6= (0, 0)

 
(x, y ) = 2 2 (x + y 2 )2


 x +y
 ∂y

0, sinon .

x 2 − 5y 2 4y 4 + 12x 3 y 2 16x 3 y 4
 
2
∂ f + − 2 , si (x, y ) 6= (0, 0)

 
(x, y ) = 2
x +y 2 2
(x + y )2 2 (x + y 2 )3


 ∂y ∂x


−1, sinon .

x 2 − 5y 2 4y 4 + 12x 2 y 2 16x 2 y 4

2
∂ f + − 2 , si (x, y ) 6= (0, 0)

 
(x, y ) = 2 2 2 2 2 (x + y 2 )3


 x +y (x + y )
 ∂x∂y

1, sinon .

∂2f ∂2f
(0, 0) = 1 6= −1 = (0, 0).
∂x∂y ∂y ∂x
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 50 / 66
Calcul différentiel Dérivées partielles d’ordre supérieure

Remarques
On considère f : U ⊂ Rn → R, où U est un ouvert de Rn .
1/ La fonction f est appelée dérivée partielle d’ordre 0 de f .
2/ Pour k ∈ N, sous réserve d’existence, on appelle dérivées partielles d’ordre k de f les
dérivées partielles des dérivées partielles d’ordre k − 1 de f . On not

∂ k f (x)
 k−1 
∂ ∂ f (x)
= .
∂xi1 ...∂xik ∂xi1 ∂xi2 ...∂xik

3/ On dit que f est de classe C k si ses dérivées partielles d’ordre k existent et sont
continues.
On dit que f est de classe C ∞ si f est de C k pour tout k ∈ N.
4/ Si f est de classe C k+1 alors f est de classe C k .
5/ Une fonction f = (f1 , ..., fp ) définie sur U de Rn à valeurs dans Rp est dite de classe
C k sur U, si chaque fonction composantes fi , 1 ≤ i ≤ p, est de classe C k sur U.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 51 / 66
Calcul différentiel Matrice Hessienne

Définition
Soit f : U ⊂ Rn → R et soit {e1 , ..., en } la base canonique de Rn . Si f est deux fois
différentiable sur l’ouvert U alors pour tout x ∈ E , pour tous i, j ∈ {1, ..., n}
∂ ∂f
d 2 fx (ei , ej ) = (x).
∂xi ∂xj
Alors la matrice
∂2f ∂2f
 
(x) ··· (x)

 ∂x12 ∂x1 ∂xn 
Hf (x) = 
 .. .. 
 . . 

 ∂2f 2
∂ f 
(x) ··· 2
(x)
∂xn ∂x1 ∂xn
est appelée matrice hessienne de f en x.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 52 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 53 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Théorème des Accroissement Finis
n
Soit f : U → R où U est un convexe de R .
Théorème
Si f est différentiable sur U, alors pour x ∈ U et h = (h1 , ..., hn ) ∈ Rn tels que
x + h ∈ U il existe θ ∈]0, 1[ tel que :
n
X ∂f
f (x + h) − f (x) = hi (x + θh),
i=1
∂xi

Cette relation est dite Formule des Accroissements Finis. On peut la formuler aussi de la
manière suivante :
f (x + h) − f (x) = df (x + θh)(h).

Preuve :
On considère g : [0, 1] → R définie par :
g (t) = f (x + th) − f (x) − (f (x + h) − f (x))t
On bien g (0) = g (1) = 0, g est continu sur [0, 1], g est dérivable sur ]0, 1[. Si on
applique le théorème de Rolle à la fonction g . On conclut que
∃θ ∈]0, 1[/g 0 (θ) = 0
ce qui entraine
f (x + h) − f (x) = df (x + θh)(h)
d’où le résultat.
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 54 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Formule de Taylor

On considérer l’application f : U → R et U est un ouvert de Rn , et soit


a = (a1 , ..., an ) ∈ U.

Théorème (Formule de Taylor à l’ordre 2.)


Si f est de classe C 2 sur U. Alors pour tout h = (h1 , ..., hn ) ∈ Rn tels que (a + h) ∈ U
on a,
1
f (a + h) = f (a) + ∇f (a).h + (t h.Hf (a).h) + o(khk2 ),
2
ou bien
n  n n
!
1 X X ∂2f

X ∂f
f (a + h) = f (a) + (a).hi + (a).hj hi + o(khk2 ).
i=1
∂xi 2 i=1 j=1 ∂xi ∂xj

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 55 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Formule de Taylor

Exemple
Donner le développement de Taylor à l’ordre 2 au voisinage de (e −1 , 0) de la fonction :

f (x, y ) = x ln x + xy 2 .

Il est immédiat que f est de classe C 2 au voisinage du point considéré. Le calcul des
dérivées partielles se fait facilement :
∂f
(x, y ) = 1 + ln x + y 2
∂x
∂f
(x, y ) = 2xy
∂y
2
∂ f 1
(x, y ) =
∂x 2 x
∂2f
(x, y ) = 2y
∂x∂y
∂2f
(x, y ) = 2x
∂y 2
Pour le développement de Taylor, on obtient :
 
1 2
f (e −1 + h, k) = −e −1 + eh2 + k 2 + o(khk2 )
2 e
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 56 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Soit U un ouvert de Rn .
Définition
Soient f : U → R et a un point de U.
f admet un minimum local en a s’il existe un voisinage V de a tel que
∀x ∈ V , f (x) ≥ f (a).
f admet un minimum global en a si ∀x ∈ U, f (x) ≥ f (a).
f admet un maximum local en a s’il existe un voisinage V de a tel que
∀x ∈ V , f (x) ≤ f (a).
f admet un maximum global en a si ∀x ∈ U, f (x) ≤ f (a).
On dit que f admet un extremum local en a si f admet un maximum local ou un
minimum local en a.
Ces extrema locaux (resp. globaux) deviennent stricts si les inégalités précédentes
sont strictes sur V \ a (resp. U \ a).
On dit que a est un point critique de f si ∇f (a) = 0.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 57 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Théorème
Soit f est différentiable en a. Si f a un extremum en a ∈ U, alors a est un point critique
de f . En général, la réciproque est fausse.

Exemple
∂f
Pour la fonction f (x, y ) = x 2 − y 2 , les dérivées partielles sont (x, y ) = 2x et
∂x
∂f
(x, y ) = −2y . Donc
∂y
∂f ∂f
(0, 0) = (0, 0) = 0.
∂x ∂y
Mais f n’admet pas d’extremum au point (0, 0), car f (x, 0) > 0, ∀x > 0 et
f (0, y ) < 0, ∀y > 0.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 58 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Le théorème qui suit nous donne une méthode simple permettant de déterminer la
nature des points critiques d’une fonction :

Théorème ( Caractérisation des extremums locaux)


Soit U ⊂ Rn un ouvert non vide et f : U → R une fonction de classe C p avec p ≥ 2 et
a ∈ U.
Hf (a) est alors une matrice symétrique réelle dont les valeurs propres, nécessairement
réelles sont ordonnées comme suit : λ1 ≤ λ2 ≤ λ2 ≤ · · · ≤ λn On alors :
- Si λi > 0 pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, f admet un minimum local strict en a.
- Si λi < 0 pour tout i ∈ {1, 2, . . . , n}, f admet un maximum local strict en a.
- Si λ1 < 0 et λn > 0, alors f n’admet pas d’extremum local en a.
- S’il existe i ∈ {1, 2, . . . , n} tel que λi = 0 et si ∀j 6= i, λj ≥ 0 ou λj ≤ 0, on ne
peut rien conclure.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 59 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Corollaire
Soit U ⊂ R2 un ouvert non vide et f : U → R une fonction de classe C p avec p ≥ 2.
Pour un point critique (x0 , y0 ) ∈ U de la fonction f on pose,

∂2f ∂2f ∂2f


p= 2
(x0 , y0 ), q = (x0 , y0 ), et r = (x0 , y0 ),
∂x ∂x∂y ∂y 2
et
∂2f ∂2f
 
 ∂x 2 (x0 , y0 ) (x0 , y0 )  
∆ = det Hf (x0 , y0 ) = det  ∂x∂y  = det p q
= pr − q 2 .
 ∂2f 2
∂ f  q r
(x0 , y0 ) (x0 , y0 )
∂y ∂x ∂y 2
Alors, on a les propositions suivantes,
1. Si ∆ > 0 et p > 0 ou r > 0 alors f admet un minimum local strict en a.
2. Si ∆ > 0 et p < 0 ou r < 0 alors f admet un maximal local strict en a.
3. Si ∆ < 0 f admet un point selle en a, (c’est à dire n’est pas extremum.)
4. Si ∆ = 0 on ne peut conclure directement.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 60 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Exemple
Déterminer la nature du point (e −1 , 0) pour la fonction :

f (x, y ) = x ln x + xy 2

On a vu plus haut que

∂ 2 f −1 1
p= (e , 0) = −1 ,
∂x 2 e
∂2f
q= (e −1 , 0) = 0,
∂x∂y
∂ 2 f −1
r= (e , 0) = 2e −1 .
∂y 2
Alors
1
× 2e −1 − 02 = 2 > 0,
∆ = pr − q 2 =
e −1
et comme p > 0, alors f admet un minimum local en (e −1 , 0).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 61 / 66
Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor Extrema

Exemple
Soit f (x, y ) = x 4 + y 4 − (x − y )2 , il est clair que
∂f  ∂f
(x, y ) = 2 2x 3 − x + y , (x, y ) = 2 2y 3 + x − y

∂x ∂y
Les points critiques de f sont A = (1, −1), B = (−1, 1) et C = (0, 0). Par ailleurs,

∂2f ∂2f ∂2f


2
(x, y ) = 12x 2 − 2, 2 (x, y ) = 12y 2 − 2, (x, y ) = 2
∂x ∂y ∂x∂y
1. Au point A, ∆ = 96 > 0 et r = 10 > 0, alors f admet un minimum local au point A.
2. Au point B, les mêmes coefficients s, r , t interviennent pour l’étude du point B.
Donc ce point critique est aussi un minimum (local) de f .
3. Au point C , ∆ = 0 car s = 2, r = −2 et t = −2. Donc on ne peut pas conclure.
Cependant f (x, x) > 0, et f (x, 0) < 0 pour x voisin de 0. On conclut que f n’a pas
d’extremum au point C = (0, 0).

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 62 / 66
Théorème des fonctions implicites

1 Généralités sur les fonctions de plusieurs variables

2 Limites et continuité

3 Calcul différentiel

4 Théorème des Accroissement Finis, Formule de Taylor

5 Théorème des fonctions implicites

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 63 / 66
Théorème des fonctions implicites Les fonctions implicite

On va admettons le résultat suivant :


Théorème
Soient U un ouvert de Rn−1 × R et f : U ⊂ Rn−1 × R → R (x, y ) → f (x, y ) une
fonction de classe C k sur U. Soit (a, b) ∈ U tel que a = (a1 , ..., an−1 ) ∈ Rn−1 et b ∈ R.
∂f
Si f (a, b) = 0 et (a, b) 6= 0, alors il existe un voisinage V de a, un voisinage W de b
∂y
(W est un intervalle ouvert contenant b) et une fonction φ : V → W de classe C k sur
V vérifiant
i) V × W ⊂ U et φ(a) = b;
ii) f (x, φ(x)) = 0, ∀x ∈ V ;
∂f ∂f
( (x, φ(x)), ..., (x, φ(x)))
∂x1 ∂xn−1
iii) ∇φ(x) = − , c’est à dire,
∂f
(x, φ(x))
∂y
∂f
(x, φ(x))
∂φ ∂xi
(x) = − , ∀i ∈ {1, ..., n − 1}.
∂xi ∂f
(x, φ(x))
∂y

Exemple
1 1 1

f (x, y , z) = ln(x + z) − y + z et (a, b) = , ,
2 2 2
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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 64 / 66
Théorème des fonctions implicites Théorème d’inversion locale

Définition
Soient U et V deux ouverts de Rn et k ∈ N. On dit qu’une fonction f : U → V est un
difféomorphisme de classe C k ou C k −difféomorphisme si elle satisfaite les conditions
suivantes :
i) f est bijective de U dans V ,
ii) f est de classe C k sur U,
iii) f −1 est de classe C k sur V .

Théorème ( Théorème d’inversion locale)


Soient U et V deux ouverts de Rn et k ∈ N. Soit f : U → V une fonction de classe C k
sur U. S’il existe a ∈ U tel que df (a) est un isomorphisme (c’est-à-dire detJf (a) 6= 0)
alors il existe un voisinage ouvert Ua de a dans U et un voisinage ouvert Vb de b = f (a)
dans V tel que la restriction de f à Ua soit un C k −difféomorphisme de Ua dans Vb .

Exemple
φ(r , θ) = (r cos(θ), r sin(θ)) avec a = (r , θ), ∀(r , θ) ∈ R∗ × R.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 65 / 66
Théorème des fonctions implicites Théorème d’inversion locale

Remarques ( Théorème d’inversion globale)


Soit f : U → Rn une fonction de classe C k sur U. f est un C k −difféomorphisme de U
dans f (U) si, et seulement si, f est injective et sa différentielle en tout point de U est
un isomorphisme de Rn dans Rn .

Exemple
φ(r , θ) = (r cos(θ), r sin(θ)) avec U = R∗+ × [0, 2π[.

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2 : Fonctions de plusieurs variables 2023/2024 66 / 66

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