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Université Cheikh Anta DIOP de Dakar

Faculté des Sciences et Techniques


(F. S. T.)

Département de Mathématiques et Informatique


(D. M. I.)

Laboratoire d'Algèbre de Cryptologie de Géométrie Algèbrique et Applications


(L. A. C. G. A. A.)

CHAPITRE 5 :
DERIVABILITE ET CONVEXITE

Dr. Demba SOW, demba1.sow@ucad.edu.sn

Année académique 2022-2023


1
Table des matières

5 Dérivabilité et Convexité 3
5.1 Dérivabilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
5.1.1 Dénitions de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
5.1.2 Applications aux fonctions élémentaires . . . . . . . . . . . . . 12
5.1.3 Théorèmes de Rolle et Applications . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5.1.4 Application à la variation des fonctions numériques . . . . . . . . . . 17
5.2 Fonctions numériques à varaiables rélles convexes . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.2.1 Dénitions et caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.2.2 Fonctions convexes une fois dérivable . . . . . . . . . . . . . . 22
5.2.3 Fonctions convexes deux fois dérivables . . . . . . . . . . . . . . 23

2
Chapitre 5

Dérivabilité et Convexité

5.1 Dérivabilité

Remarques 5.1.1. La notion de dérivèe déjà rencontrée en classe de 1 au lycèe est un


ere

concept fondemental en analyse.


La notion de dérivée et plus généralment le calul diérentiel, est introduite et développée
par Pierre de Fermat, Blaise Pascal, Newton et Leibniz aux 17 et 18 siécle.
e e

Elle trouve son origine dans la caractérisation des extrémums de fonction par l'existence
de tangente horizontale ou plus généralement en essayant d'approcher une fonction en un
point x par une droite (sa tangente) passant par x dont la pente est le nombre dérivée
f (x ) de f en x (s'il existe).
o o

La plus part des fonctions continues intervenant dans les calculs usuels sont dérivables
o o

sauf enPcertains points isolés. En 1872, Karl Weierstrass a montrer que que la fonction
f (x) = cos(3nx)/2n) est continue en tout et est non dérivable en tout point.

Dans ce sous chapitre, nous rappellerons les théorêmes fondamentaux déjà vu au lycée
0

comme le Théorême de Rolle, le Théorême de Valeurs Intermédiares, le Théorême des Ac-


croissements Finis, mais aussi de nouveaux concepts comme la notion classe C , la notion
p

de Diérentielle, la régle de l'hôpital, l'inversion local et la dérivé d'une nouveau type de


fonctions à variable réelle (certes!) mais à valeur dans R ou C .
n

5.1.1 Dénitions de base


Dénition 5.1.2. Dérivabilité

3
Soit I un intervalle de R, x 0 ∈I

(=intérieur de I ) et f une fonction à variable réelle i.e.
f : I −→ E = R ou C
x 7→ f (x)

1. On dit que f est dérivable en x si o

f (x) − f (xo )
lim
x−→xo x − xo
existe (dans E). cette limite est appelée nombre dérivée de f au point x et est noté
f (x ) ou (x ) ou ( ) .
o
′ df df
o dx o dx xo

2. Si f est dérivable en chaque point d'un ouvert I , on dit que f est dérivable sur I et
dans ce cas l'application

f ′ : I −→ E = R ou C
x 7→ f ′ (x)

est appelée fonction dérivée de f sur I ou simplement la dérivée de f .


Remarques 5.1.3. 1. On peut aussi poser x = x + h et on a o

f (x) − f (xo ) f (xo + h) − f (xo )


lim = lim
x−→xo x − xo h−→0 h
2. soit
φ : I ∖ {xo } −→ E(= Rn ouC)
f (x) − f (xo )
x 7→ φ(x) =
x − xo
alors si f (x ) existe, on a

o

lim φ(x) = f ′ (xo )

donc
x−→xo

lim (φ(x) − f ′ (xo )) = 0

alors
x−→xo

f (x) − f (xo ) − (x − xo )f ′ (xo )


lim ( )=0
x − xo
on dénie
x−→xo

εxo : I ∖ {xo } −→ E(= Rn ou C)


x 7→ εxo (x)

4
où f (x) − f (xo ) − (x − xo )f ′ (xo )
εxo (x) =
x − xo
on a (
limx−→xo ε(x) = 0
.
f (x) = f (xo ) + (x − xo )f ′ (xo ) + (x − xo )εxo (x)
ou encore f (x) − f (x ) + (x − x )f (x ) = o (x − x ) d'après la dénition de "petit tau"
o o

o x0 0

Cette écriture est utilisée pour expliquer la possibilité d'approcher f au voisinage de x o

par la fonction ane y(x) = f (x ) + (x − x )f (x ).


o o

o

Géométriquement on dit que la droite D d'équation y = f (x ) + (x − x )f (x ) passant


xo o o

o

par le point (x , f (x )) du graphe C de f et de pente f (x ) est la tangente de f en x


o o f

o o

DESSIN
Exemple 5.1.4. 1. Soit f (x) = x 2
+ 3x + 5 xo ∈ R ,
f (x) − f (xo ) x2 + 3x − xo 2 − 3xo (x − xo )[(x + xo ) + 3]
= = ∀x ̸= xo
x − xo x − xo x − xo
d'où f (x) − f (xo )
lim = lim (x + xo + 3) = 2xo + 3.
x−→xo x − xo x−→xo

ainsi f (x ) = 2x +3 ou plus général la dérivèe de f (x) = x +3x+5 est f (x) = 2x+3



o o
′ 2 ′

2. f (x) = sin x, x ∈ R posons x = x + h


o o

f (xo + h) − f (xo ) = sin(xo + h) − sin xo


= sin xo cos h + cos xo sin h − sin xo
= sin xo (1 − cos h) + cos xo sin h
donc f (xo +h)−f (xo )
= h sin xo ( 1−cos
h2
h
) + cos xo ( sinh h )
or
h

sin h 1 − cos h 1
lim = 0 et lim 2
=
h−→0 h h−→0 h 2
d'où f (xo + h) − f (xo )
lim = cos xo
h−→0 h
par suite
(sin x)′xo = cos xo

ou plus généralement
(sin x)′ = cos x

5
3. soit f (x) = √x 2 ,
+ x + 1 xo ∈ R .
√ p
f (x) − f (xo ) = x2 + x + 1 − (xo )2 + xo + 1
x2 + x + 1 − (xo )2 − xo − 1
=√ p
x2 + x + 1 + (xo )2 + xo + 1
(x − xo )(x + xo + 1)
=√ p
x2 + x + 1 + (xo )2 + xo + 1
donc f (x) − f (xo ) 2xo + 1
lim = p
x−→xo x − xo 2 (xo )2 + xo + 1
Ainsi 2xo + 1
f ′ (xo ) = p
2 (xo )2 + xo + 1
ou plus généralement
2x + 1 u′ (x)
f ′ (x) = p = p
2 (x)2 + x + 1 2 u(x)
si u(x) = x 2
+x+1

Proposition 5.1.5. les fonctions numériques à variables réelles suivants sont dérivables sur
leur domaines de dénitions : les fonctions pôlynomes, les fonctions trigonométriques, , les
fonctions logarithmes et exponentielles et les fonctions puissances.
Preuve A faire (s'inspirer des exemples ci dessus et des opérations sur les fonctions
dérivables ci dessous!!)
Proposition 5.1.6. 1. si f : I ⊆ R :→ R est une application telle que f (x) =
n

f (x), f (x), ...., f (x) où f : I ⊆ R :→ R est bien dénie.


1 2 n k

Alors f est dérivable sur I ssi f est dérivable pour tout 1 ≤ k ≤ n et on f (x) = ′

f (x), f (x), ...., f (x) .


i
′ ′ ′

1 2 n

2. si f : I ⊆ R :→ C est une application telle que f (x) = f (x) + if (x) où f : I ⊆ R :→


R est bien dénie.
1 2 i

Alors f est dérivable sur I ssi f est dérivable pour tout 1 ≤ k ≤ 2, et on a f (x) = ′

f (x) + if (x).
k
′ ′
1 2

Preuve A faire (voir ce qui est fait sur les limites et la continuité)

N.B. Il est possible de dénir la dérivée sur intervalle non ouvert I . Dans ce cas on
introduit la notion de dérivée à droite et gauche et on l'applique aux extrémités de I .
6
Dénition 5.1.7. 1. Soit f : [x , b[−→ E(= R ou C) une application si
o

f (x) − f (xo )
lim +
x−→xo x − xo

existe (= élément de E) on dit que f admet une dérivée à droite de x et on note cette
valeur f (x ).
o

d o

2. Soit f :]a, x ] −→ E(= R ou C) une application si


o

f (x) − f (xo )
lim −
x−→xo x − xo

existe (= élément de E) on dit que f est dérivable à gauche de x et on note cette


valeur f (x )
o

g o

3. Si f [x , b[−→ R (f est a valeur réelle) est continue à gauche de x et


o o

f (x) − f (xo )
lim + = ±∞
x−→xo x − xo
on dit que C admet un demi-tangente verticale à droite de x . On a un résultat
similaire à gauche de x sur ]a, x ]
f o

o o

Exemple 5.1.8. 1. f (x) =| x − 3x + 2 |, x = 2 2


o
(
x2 − 3x + 2 sur ] − ∞, 1] ∪ [2, +∞]
f (x) =
−x2 + 3x + 2 sur [1, 2] .
f (x) − f (2) x2 − 3x + 2 − 0
lim+ = lim+ = lim x − 1 = 1
x−→2 x−2 x−→2 x−2 x−→2

f (x) − f (2) −x2 + 3x − 2 − 0


lim− = lim+ = lim 1 − x = −1
x−2 x−2 x−→2

donc
x−→2 x−→2

fg′ (2) = −1 et fg′ (2) = 1

2. g(x) = √x 2 − 3x + 2 sur
] − ∞, 1] ∪ [2, +∞]
√ √ √ √ √
g(x) − g(2) x2 − 3x + 2 − 0 x−2 x−1 x−1 1
lim+ = lim+ = lim+ √ √ = lim+ √ = + = +∞
x−→2 x−2 x−→2 x−2 x−→2 x − 2 x − 2 x−→2 x−2 0

donc le graphe de g admet une demi-tangente verticale en 2 . +

Proposition 5.1.9. 1. f est dérivable en x ssi f (x ) et f (x ) existent et coïcident.


o

d o

g o

2. Si f est dérivable alors f est continue.


7
Preuve.
1. découle des propriétés des limites.
2. Soit f (x ) le nombre dérivée de f en x .

o o

Soit ε > 0 alors ∃η/0 <| x − x |< η o

f (x) − f (xo )
⇒| − f ′ (xo ) |< ε
x − xo
f (x) − f (xo )
⇒|| | − | f ′ (xo ) ||< ε
x − xo
| f (x) − f (xo ) |< (ε+ | f ′ (xo ) |) | x − xo |
donc si on choisit η ≤ ε
ε+|f ′ (xo )|
alors on a bien
| f (x) − f (xo ) |< ε

d'où f est continue en x . o

Autre méthode
f (x) = f (xo ) + (x − xo )f ′ (xo ) + (x − xo )εxo (x)
avec
lim εxo (x) = 0
donc
x−→xo

lim f (x) = f (xo )


x−→xo

Proposition 5.1.10. (dérivée d'une somme et d'un produit)


Soient
f, g : I −→ E(= R ou C) E ̸= Rn n ≥ 2
dérivable sur I . Soit α, β ∈ R alors
1. (αf + βg) = αf + βg (reste vrai pour E = R
′ ′ ′ n
n≥2 ) (linéarité de la dérivée)
2. (f g) = f g + g f
′ ′ ′

Preuve.
1. Simple
2. f (x)g(x) − f (x )g(x ) = (f (x) − f (x ))g(x) + f (x )(g(x) − g(x ))
o o o o o

donc
f (x)g(x) − f (xo )g(xo ) f (x) − f (xo ) (gx) − g(xo )
lim = lim ( )g(x) + f (xo )( )
x−→xo x − xo x−→x o x − xo x − xo
= f ′ (xo )g(xo ) + f (xo )g ′ (xo )

8
Propriétés 5.1.11. (dérivée d'une fonction composée)
Soit g une fonction réelle à variable réelle g : I −→ R, dénie sur un intervalle, voisinage
de x , dérivable en x .
Soit f une fonction f : J −→ E(= R ou C) dénie sur J ⊇ g(I).
o o

Si f est dérivable en y = g(x ) alors h = f ◦ g : I −→ R est dérivable en x et on a


o o o

h′ (xo ) = g ′ (xo )f ′ (yo ) = g ′ (xo ).f ′ ◦ g(xo )

Preuve.
h(x) − h(xo ) f ◦ g(x) − f ◦ g(xo ) f (y) − f (yo ) f (y) − f (yo )
= = ×
x − xo x − xo y − yo y − yo

où y = g(x) et y = g(x ) comme g est dérivable en x alors g est continue en x


o o o o

donc (y −→ y ) ⇐⇒ (x −→ x ) donc
o o

h(x) − h(xo ) f (y) − f (yo ) f (x) − f (xo )


lim = lim × lim = f ′ (yo ) × g ′ (xo )
x−→xo x − xo y−→yo y − yo x−→xo x − xo

Propriétés 5.1.12. (dérivée de l'inverse)


Soit g : I −→ R une fonction dérivable sur un intervalle I , si g(x) ̸= 0 alors est 1

dérivable sur I et
g


1 g
( )′ = − 2
g g
Preuve. On pose f (x) = 1
sur R alors f (x) = − .
∗ ′ 1

donc (f ◦ g) = g .f ◦ g = g (−
x x2

f ◦ g(x) = 1
g(x)
′ ′ ′ ′ 1
g2
) = − gg2

Propriétés 5.1.13. (dérivée d'une fonction réciproque)


Soit f une application bijection et continue sur un intervalle I sur un intervalle J de R,
dérivable en x ∈ I telle que f (x ) ̸= 0. ′

Alors sa réciproque h = f est dérivable en y = f (x ) et on a h (y ) = .


o o
−1 ′ 1

Si f est dérivable sur I et f ne s'annulle pas, alors f est dérivable sur J et


o o o f ′ (xo )
′ −1

1
(f −1 )′ (y) =
f′ ◦ f −1 (y)

Propriétés 5.1.14. (Dérivées sucessives)


Soit x o ∈R et I un voisinage de x . Soit f une fonction de I dans E(= R ou C)
o

9
Si f est dénie dans un voisinage de x et est dérivable en x , cette dérivée est appelé

dérivée seconde de f en x et est notée f (x ) ou (x ) ou f (x ).


o o
′′ d2 f (2)

Par recurrence, on dénit la dérivée d'ordre p de f en x , notée f (x ) ou (x ) si elle


o o dx2 o o
(p) dp f

existe, c'est la dérivée de l'application x −→ f (x).


o p dxp o
(p−1)

Par convention, la dérivée de la fonction nulle est zéro ( i.e. elle même).
Dénition 5.1.15. On dit que la fonction f est de classe C sur l'intervalle I si la dérivée p

f (x) existe en tout point I et si l'application x −→ f (x) est continue sur I .


(p) (p)

Si f est de classe C , alors f est de classe C pour 0 ≤ k ≤ p.


p k

Par extension on dit que f est de classe C si f admet des dérivées de tous les ordres ∞

(ces dérivées étant alors automatiquement continues).


Propriétés 5.1.16. La dérivée n du produit f g est eme

n
X
(n)
(f g) = Cin f (n−i) g (i) (F ormuledeLeibniz)
0

Exemple 5.1.17. 1. f (x) = e , x

f (x) = e , f (x) = e , ..., f (x) = e , ∀p ≥ 0 donc f est de classe C .


′ x ′′ x (p) x ∞

2. g(x) = ln x sur ]0, +∞[


g (x) = , g (x) = − , g (x) = , g (x) =
′ 1 ′′ 1
x2
, g (x) = , ...,
(3) 2
x3
(4) −3×2
x4
(5) 4×3×2
x5

, ∀p ≥ 1 donc g(x) = ln x est de classe C sur ]0, +∞[.


x
(p) (−1)p−1 (p−1)! ∞
g (x) = xp

3. h(x) = x − 2x
2

h (x) = 2x, h (x) = 2, h (x) = 0 donc h est de classe C .


′ ′′ ′′′ 3

4. En physique on utilise des fonctions deux fois dérivables précisément au moins de


classe C . 2

Propriétés 5.1.18. Diérentielle d'une fonction en un point


Soit f : I −→ R, I un intervalle ouvert de R. Si f est dérivable en x ∈ I , on peut écrire
comme on l'a déjà vu que f (x) − f (x ) = f (x )(x − x ) + (x − x )ε(x − x )
o

ou encore f (x + h) − f (x ) = hf (x ) + hε(h)
o o o o o

Si on pose y = f (x) la quantité △ =△ f = f (x) − f (x ) = f (x + h) − f (x ) est appelé


o o o

accroissement de f de x à x + h
y xo o o o

△ x = x−x = h est l'accroissement de la fonction x −→ x au point x . Si f est dérivable


o o

au point x , on a
o o

f (x) − f (xo ) = (x − xo )f ′ (xo ) + (x − xo )εxo (x − xo )

10
avec lim εxo (x − xo ) = 0
donc
x→xo

△ y =△ fxo = (△ x)f ′ (xo ) + (△ x)εxo (△ x)

l'application linéaire
h −→ f ′ (xo )h

est appelée diérentielle de f en x et est noté df (x )


o o

df (xo ) : I −→ R
h 7→ df (xo )(h) = f ′ (xo )h

Ainsi f (x o Ce qui motive la dénition suivante.


+ h) = f (xo ) + df (xo )(h) + hεxo (h)

Dénition 5.1.19. Soit f : I −→ R, I un intervalle ouvert non vide de R, x ∈ I . On dit


que f est diérentiable en x ssi il existe une application linéaire
o

Lfxo : R −→ R
h 7→ Lfxo (h)

telle que
f (xo + h) = f (xo ) + Lfxo (h) + hεxo (h)

avec
lim εxo (h) = 0
h−→+∞

Remarques 5.1.20. 1. Si L existe, elle est unique et s'appelle la diérebtielle de f en


f

.
xo
xo
2. Par linéairité L (h) = hL
f f
xo (1) d'où f est diérentiable en x ssi f est dérivable en
x et L (1) = f (x ).
xo o
f ′
o xo o

11
5.1.2 Applications aux fonctions élémentaires
Exemple 5.1.21. Logarithme et Exponentielle
 f (x) = logx, x ∈]0, +∞[ est bijective et dérivable. On sait que f (x) = et f (x) = ′ 1 (p)

.
x
(−1)p (p−1)!

 La réciproque de f est la fonction exponentielle g(x) = exp x = e . Elle est dérivable


xp
x

sur R et g (x) = exp x ∀x ∈ R.


(p)

 Faire les schémas


Exemple 5.1.22. Fonctions trigonométriques et leur réciproque
1. f (x) = sin x de [ sur [−1, 1]
−π π
, ]
f (x) = cos x > 0 sur ] , [ donc f est bijective. Sa bijection réciproque est appelée
2 2
′ −π π

arcsin et est dénie de [−1, 1] sur [ , ].


2 2
−π π

Comme f (x) = 0 sur [ , ] ⇔ x = , alors f est non dérivable en et .


2 2
′ −π π −π π −1 −π π
2 2 2 2 2 2
d
dy
(arcsin y) = (f −1 )′ (y) = 1
f ′ ⊙f −1 (y)
= 1
cos(arcsin y)

x = arcsin y ⇔ y = sin x
Or sin x + cos x = 1 donc cos x = ±p1p− sin x p
2 2 2

mais sur ] , [, cos x ≥ 0 donc cos x = 1 − sin x = 1 − y ainsi


−π π 2 2 d
(arcsin y) =
pour tout y ∈] − 1, 1[
2 2 dy
√ 1

Ainsi en se ramenant à la variable x on a :


1−y 2

(arcsin x)′ = √ 1 ∀x ∈] − 1, 1[
Faire les schémas.
1−x2

2. De façon similaire om montre que g(x) = cos x est dérivable sur [0, Π] et g (x) = ′

− sin x < 0 sur ]0, Π[


La réciproque est arccos x de [−1, 1] dans [0, Π] et (arccos x) = − ∀x ∈] − 1, 1[ ′ √ 1

Faire les schémas.


1−x2

3. La fonction tangente h(x) = tgx = dénie sur ] , [ est dérivable de dérivée


sin x −π π

= 1 + tg x > 0 donc elle est bijective de ] , [ sur R.


cos x 2 2
′ 1 2 −π π
h (x) = cos2 x

La réciproque est apperlée arctangente : h (y) = arctan y


2 2
−1

(h−1 )′ (y) = 1
h′ (h−1 (y))
= 1
tg 2 (arctan y)
= 1
1+y 2

Ense ramenant à la variable x on a :


(arctan x) = , ∀x ∈ R
′ 1
1+x2

Faire les schémas.


12
Exemple 5.1.23. Fonctions puissances
Pour a ∈ R, on pose x = exp(a ln x) pour x > 0. En appliquant la dérivée d'une fonction
a

composé, on a (x ) = exp(a ln x) = ax
d a a a−1

La dérivée est > 0 si a > 0 et est < 0 si a < 0 donc la fonction puissance p(x) = x est
dx x
a

bijective
y = x ⇔ ln y = a ln x ⇔ x = exp( ln x) = x .
1 1
a a

Faire les schémas.


a

Exercice 5.1.24. Montrer que


1. arccos x + arcsin x = ∀x ∈ [−1, 1] Π
2

2. Determiner les fonctions réciproques de x 7→ sin x et x 7→ cos x sur les intervalles


[− , − ] et [2π, 3π] respectivement et les représenter graphiquement.
5π 3π

- Peut-on avoir une formule similaire à (1) pour les fonctions réciproques?
2 2

3. Determiner la réciproque de x 7→ tgx sur ] , [. 3π 5π


2 2

Exemple 5.1.25. Fonctions hyperbolique et leurs réciproques


1. Pour tout x ∈ R, on pose cosh x = (cosinus hyperbolique)
exp x+exp−x

(sinus hyperbolique),
2
exp x−exp−x
sinh x =
Alors (cosh x) = sinh x et (sinh x) = cosh x
2
′ ′

Faire les schémas.


2. On a les formules de trigonométries "hyperbolique" suivantes (à démontrer).
α) cosh(x+y) = cosh x cosh y+sinh x sinh y et sinh(x+y) = sinh x cosh y+cosh y sinh x
β) cosh x − sinh x = 1, cosh 2x = cosh x + sinh x = 2 cosh x − 1 sinh 2x =
2 2 2 2 2

2 sinh x cosh x
Faire les schémas.
3. On pose tanh x = (Tangente hyperbolique)
sinh x

( Cotangente hyperbolique)
cosh x
cosh x
coth x =
Faire les schémas des fonctions Argsinh : R → R, Argcosh : [1, +∞[→ [0, +∞[ et
sinh x

Argtanh :] − 1, 1[→ R qui sont les réciproques des fonctions sinh, cosh et tanh.
En s'inspirant des dérivées des fonctions trigonométriques, montrer que :
- (Argsinhx) = ′ √ 1
∀x ∈ R
- (Argcoshx) =
1+x2
′ √ 1
∀x ∈]1, +∞[
- (Argtanhx) = ∀x ∈] − 1, 1[
x2 −1
′ 1
1−x2

13
Exprimer les fonctions Argsinh : R → R, Argcosh : [1, +∞[→ [0, +∞[ et Argtanh :
]−1, 1[→ R explicitement en fonction de x en utilisant la fonction logarithme népérien.

Exemple 5.1.26. Dérivée de fonctions non réelle à variables réelle


1. f (x) = exp ix = cos x + i sin x f (x) = − sin x + i cos x = i exp ix car i = −1.
′ 2

2. g(x) = (exp x, ln x), ∀x > 0 g (x) = (exp x, ).


′ 1
x

3. h(x) = (sin x , arctan x, Argsinhx), ∀x ∈ R h (x) = (2x cos x , , ), ∀x ∈ R


2 ′ 2 1
1+x2
√ 1
1+x2

14
5.1.3 Théorèmes de Rolle et Applications
Théorème 5.1.27. (Théorème de Fermat) Soit f une fonction numérique dénie sur
un intervalle I et admettant en un point x ∈ I (=intérieur de I ), un extrémum relatif

(maximum ou minimum).
0

Si la dérivée f (x) existe, on a f (x ) = 0


′ ′
0

NB Si x est une extrémité de I le théorème n'est pas vrai. (voir Exemple ci-
0

dessous).
Démonstration. On peut supposer qu'il s'agit d'un maximum ( le cas minimum se fait de
façon similaire ).
f admet un maximum relatif ⇔ ∃x < x < x tel que f (x) ≤ f (x ), ∀x ∈]x , x [ donc
1 0 2 0 1 2

≥ 0 sur ]x , x ] et ≤ 0 sur [x , x [
f (x)−f (x0 )
1 0 0 2

Alors en passant à la limite (x → x ) on obtient les dérivées à gauche et à droite f (x ) ≥ 0


x−x0

0 0

et f (x ) ≤ 0.
g

0

Comme f est dérivable alors f (x ) = f (x ) = f (x ) donc f (x ) ≥ 0 et f (x ) ≤ 0


d
′ ′ ′ ′ ′
0 0 0 0 0

⇒ f (x ) = 0 comme recherché.
g d

0

Exemple 5.1.28. soit f (x) = x sur [0, 3] alors f (x) = 2x. On f admet un maximum en 3
2 ′

alors que f (3) = 6 ̸= 0. Par contre f admet un minimum en 0 et on a bien f (0) = 0


′ ′

Théorème 5.1.29. (Theoreme de Rolle) Soit f une fonction continue sur l'intervalle
fermé [a, b] et dérivable sur ]a, b[ telle que f (a) = f (b).
Alors il existe (au moins) un point c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0. ′

Démonstration. (Faire un schémas ) La fonction numérique f , continue sur le compact [a, b],
atteind ses bornes, donc elle présente un maximum et un minimum absolus. Si ces extrémes
sont égaux, f est constante sur [a, b] et on a f ((x ) = 0 ∀x ∈]a, b[.

0

Sinon, l'une de ses extrémes, soit M est distinct de f (a) = f (b).


Il existe alors un point c ∈]a, b[ tel que f (c) = M ; et puisque f (c) existe alors d'après le

théorème de Fermat on a bien f (c) = 0. ′

Exemple 5.1.30. montrer que tan x = x admet au moins une solution sur ]0, [ π
2
tan x = x ⇔ x sin x − cos x = ⇔ (x cos x)′ = 0
On pose f (x) = x cos x.On a f dérivable sur ]0, [ et f (0) = f ( π π
) = 0 donc il existe
c ∈]0, [ / f (c) = 0 ⇔ cos c − c sin c = 0 donc, tan c = c
2 2
π ′
2

15
Théorème 5.1.31. (Theoreme des acroissements nis) Soit f une fonction numérique
continue sur l'intervalle [a, b] et dérivable sur ]a.b[.
Alors il existe un point c ∈]a.b[ tel que l'on ait f (b) − f (a) = (b − a)f (c). ′

Démonstration. Appliquer le théorème de Rolle à g(x) = f (x) − x[ ] f (b)−f (a)


b−a

Remarques 5.1.32. Interprétation géométrique Le théorème des accroissements nis


dit qu'il existe un point du graphe de f où la tangente est paralélle à la droite passant par les
points A(a, f (a)) et B(b, f (b)).
Faire un dessin.
Théorème 5.1.33. (Théorème des Accroissements Finis Généralisés ) Soient f et g
deux fonctions numériques continues sur l'intervalle fermé [a, b] et dérivables sur ]a, b[.
Si g(b) ̸= g(a) alors il existe un point c ∈]a, b[ tel que (f (b)−f (a))g (c) = (g(b)−g(a))f (c)
′ ′

Démonstration. Appliquer le théorème de Rolle à h(x) = f (x) − f (a) − [f (b) − g(x)−g(a)


g(b)−g(a)
f (a)]

Remarques 5.1.34. Le théorème suivant est utilisé pour lever l'indetermination dans le
calcul de certaines limites en utilisant le fait que sous certaines conditions la limite du quotient
de 2 fonctions peut être obtenue par la limite du quotient de leur dérivée.
Théorème 5.1.35. ( Régle de l'hôpital ) Soient a, b ∈ R, a < b, f et g deux fonctions
numériques continues dans ]a, b[ et vérient g (x) ̸= 0 sur ]a, b[ (α ) et lim

= f ′ (x)

L ∈ R (α ).
1 x→a g ′ (x)

Si lim f (x) = lim g(x) = 0 (α ) ou lim g(x) = +∞ ou −∞ (α ),


2

Alors lim = L (α ).
x→a x→a 3 x→a 4
f (x)
x→a g(x) 5

Démonstration. Supposons −∞ ≤ L < +∞ (donc L ̸= +∞)


Soit q > L et soit L < r < q.
D'après (α ), il existe c ∈]a, b[ tel que pour tout x ∈]a, c[, on ait < r (α )
1
f ′ (x)
6

D'où, si x ̸= y ∈]a, c[, le théorème des accroissements nis implique qu'il existe x ∈]x, y[
g ′ (x)

tel que f (x)−f (y)


=
g(x)−g(y)
< r (α ).
f ′ (x0 )
g ′ (x0 ) 7

1. 1a) Supposons que lim f = lim g = 0. Alors par passage aux limites, (α ) implique
a+ a+ 7
f (y)
g(y)
< r ∀y ∈]a, c[
Ainsi en posant x = y et u = c on a bien f (x)
g(x)
, ,
< r < q ∀x ∈]a, u[ (A1 ) .

16
2. 1b) Supposons lim g = +∞ a+

En xant y arbitrairement, comme lim g = +∞ alors ∃u > a tel que : g(x)


(
>0
a+ 1
g(x) > g(y) ∀x ∈]a, u [ 1

En multipliant (α ) par on a
7
g(x)−g(y)

] donc
g(x)
f (x)−f (y) g(x)−g(y) f (x) g(y) f (y)
< r[ <r−r + (α ) 8

Comme y est xé et lim g(x) = +∞ il existe u > a tel que |


g(x) g(x) g(x) g(x) g(x)
−rg(y)+f (y) q−r
x→a+ |<| |= 2 g(x) 2
q−r

Ainsi sur ]a, u [ < r + = < q


2
f (x) q−r q+r
2

c-a-d < q ∀x ∈]a, u [, (A )


g(x) 2 2
f (x)
2 2

D'après A et A on a : il existe γ ∈]a, b[ tel que < q ∀x ∈]a, γ [, (A)


g(x)
f (x)
1 2 1 g(x) 1

3. De manière analogue, pour −∞ < L ≤ +∞, pour p < L, on peut trouver γ 2 ∈]a, b[
tel que > p ∀x ∈]a, γ [, (B).
f (x)
2

De (A) et (B) on déduit que : lim


g(x)
f (x) f ′ (x)
= L = lim x→a g(x) x→a g ′ (x)

Remarques 5.1.36. La régle de l'hôpital reste vraie si x → b . −

Exemple 5.1.37. 1. lim x→0 = lim sin x


x
= lim x→0
(sin x)′
(x)′ x→0
cos x
1
=1

2. lim 1 −1
ln(1+x)−x 1+x
−1 (1+x)2 −1
x→0 x2
= limx→0 2x
= limx→0 2
= 2

Exemple 5.1.38. 1. lim ex


x→+∞ x3 = limx→0 (ex )′
(x3 )′
= limx→+∞ ex
3x2
= limx→0 (ex )′
3(x2 )′
= limx→+∞ ex
6x
=
(ex )′ x
limx→0 6(x) ′ = limx→+∞ e6 = +∞

2. lim ln(x)
x→∞ √x = limx→∞
2
1
x
1

x
= limx→∞

2 x
x
=0

Exercice 5.1.39. En appliquant le théorème de l'hôpital calculer


1. lim x→0
ex −1−x
x2
; lim ; lim
x→0
sinx−x+x3
x5
; lim x→0
ln(1−x)+x+x2 /2
x3 x→0
cosx−1+x2 /2
x4

2. lim ex
x→∞ xn ; lim , limex
x→∞ ln3 (x)
x
x→−∞ ln(1−x)

5.1.4 Application à la variation des fonctions numériques


Proposition 5.1.40. Soit f une fonction numérique continue sur un intervalle quelconque
I de R et dérivable en tout point de I .
Pour que f soit croissante [ resp : décroissante ] au sens large sur I , il faut et il sut
que sa dérivée soit partout ≥ 0 [ resp : ≤ 0 ]; et pour que f soit constante, il faut et il sut
que sa dérivée soit partout nulle.
17
Démonstration. ⇒) Si f est croissante alors pour x ∈ I on a 0
f (x)−f (x0 )
> 0 si x ≤ x et 0

> 0 si x ≥ x donc lim = f (x ) et lim ainsi f (x ) =


x−x0
f (x)−f (x0 ) f (x)−f (x0 ) ′
0 x→x0 x−x0 g 0 x→x0 x−x0
= fd (x0 ) 0

fd′ (x0 ) = fg′ (x0 ) ≥ 0


⇐) Supposons f (x ) ≥ 0 ′
0

Soit x < y dans I alors le TAF implique ∃c ∈]x, y[ tel que f (y) − f (x) = (y − x)f (c) ≥ 0 ′

donc f (y) ≥ f (x) cad f est ↗.


NB :
• les cas f ↘ et f ≤ 0 se font de façon similaire.

• f = cste, f = 0 est trivial.


Proposition 5.1.41. Pour qu'une fonction numérique dérivable sur un intervalle I de R


soit strictement croissante, il sut que sa dérivée soit strictement positive.
Démonstration. Découle du théorème précédent.
Remarques 5.1.42. La fonction g : x → g(x) = (x−1) est strictement croissante alors que 5

sa dérivée s'annule en 1. Donc la réciproque de la proposition précédente n'est pas toujours


vraie.On généralise cette remarque dans dans ce qui suit.
Inversion locale
Proposition 5.1.43. Soit f une fonction numérique de classe C sur un voisinage du point 1

x dans R vériant f (x ) ̸= 0. ′

Alors il existe un intervalle ouvert I contenant x , tel que la restriction de f à I soit


0 0

strictement monotone et admette une réciproque de classe C .


x0 0 x0
1

Démonstration. f est de classe C donc f est continue et f (x ) ̸= 0 alors il existe un


1 ′ ′
0

intervalle I contenant x où f garde le même signe et ne s'annule pas. Donc f est strictement
x0 0

monotone surI . x0

• posons g (x) = f (x) sur J = f (I ) alors g est dérivable de dérivée g (x) =


x0
−1
x0 x0 x0

et donc g est aussi continue sur I car f et g sont continuent.


x0
1 ′ ′
f ′ (gx0 (x)) x0 x0 x0

Exercice 5.1.44. 1) Soit f : [0, 1] → R une fonction continue en 0.On suppose que lim x→0+
f (2x)−f (x)
=
a ∈ R.
x

Montrer que f est dérivable en 0 . +

2) Pour n ≥ 1, (Arctgx) est de la forme .Calculer explicitement le polynôme


(n) Pn (x)

P ; montrer que, pour tout x > 0, on a (Arctgx) = .sin(nArctg ).


(1+x2 )n
(n) (−1)n−1 (n−1)! 1
n (1+x2 )n/2 x

Exercice 5.1.45. 1. On pose g(x) = x sin( √ ) si x ̸= 0 et g(0) = 0 2


4
1
|x|

18
(a) Montrer que g est de classe C sur R 1

(b) Montrer que g n'est pas bornée.


2. On donne f (x) = x sin si x ̸= 0 et f (0) = 0.


2 1

Montrer que f est de classe C .


x
1

Exercice 5.1.46. 1. On suppose que f est continue sur [a, b] dans R, f (a) existe et µ ′

est un réel entre f (a) et . Montrer qu'il existe c ∈]a, b[ tel que f (c) − f (a) =
d
′ f (b)−f (a)
d b−a
µ(c − a)
2. Soit f continue en un point x ∈ I intervalle de R.f dérivable sur I\{x } tel que
f (x) existe. Montrer que f est continue en x
0 0
′ ′
lim x→x0 0

Exercice 5.1.47. 1. Soit f une fonction positive et dérivable sur un intervalle ouvert
]0, +∞[.
On suppose que lim = L où 0 < L ≤ +∞ On dénit la suite de fonction
f ′ (x)

f par f (x) = x et f = f (f (x)) pour n ≥ 1 Si α > 0 et n ≥ 1, montrer que


x→+∞ f (x)

n 0 n n−1
[fn (x)]α
lim fn−1 (x)
= +∞
2. On suppose que f et g sont diérentibles et g ̸= 0 sur ]a, b[.On suppose aussi que ′

lim = L et soit lim f = lim g = 0 ou soit lim f = +∞ et lim g = ±∞


f ′ (x)
x→b− g ′ (x) b− b− b− b−

Déterminer lim (1 + f (x))


x→b−
1
g(x)

Exercice 5.1.48. 1. Soit n ≥ 1 et f (n) = si n ̸= kΠ, k ∈ Z. sinnx


nsinx

(a) Prolonger f par continuité en kΠ.


(b) Soit x un extrémum local de f .
0

Montrer que |f (x )| = √ 0
1
1+(n2 −1)sin2 x0

2. On dit qu'une fonction g admet n zèros ( en comptant les multiplicités ), sur un


intervalle ouvert I , s'il existe p réels distincts x , x , ......, x dans I tel que f (x ) = 0 (j)

pour 0 ≤ j ≤ n − 1 et 1 ≤ i ≤ p avec n + n + ........ + n = n. Montrer que si f est


1 2 p i

dérivable et admet n zèros ( en comptant les multiplicités ) sur un intervalle ouvert


i 1 2 p

I , alors f admet n − 1 zèros en comptant les multiplicités.


Exercice 5.1.49. Soit f une fonction numérique continue sur un intervalle [a, b] de
R.
1. On suppose que ∀x ∈ [a, b[, ∃(x )/ lim x = x et lim n x→+∞ ∈ [0, +∞]
n
+
x→+∞
f (xn )−f (x)
xn −x

(a) Montrer que ∀ε > 0, f (b) − ε(b − a) ≥ f (a)


19
(b) En déduire que f est croissante sur [a, b]
Indication : raisonner par l'absurde en supposant ∃γ/f (a) > γ > f (b) − ε(b − a)
et étudier ce qui se passe au point c = sup{t ∈ [a, b]/f (t) + ε(t − a) ≥ γ}
2. Nombres dérivées généralisées. On dénit les 4 fonctions de ]a, b[→ R par :
f (y)−f (x)
λd (x) = limy→x inf y>x y−x
f (y)−f (x)
λg (x) = limy→x inf y<x y−x
Λd (x) = limy→x supy>x f (y)−f
y−x
(x)

Λg (x) = limy→x supy<x f (y)−f


y−x
(x)

(a) montrer que si l'une de ses 4 fonctions est positive alors f est croissante.
En déduire que les 3 autres sont positives.
(b) Montrer que si l'une de ses fonctions est continue en point x de [a, b] alors f est
dérivable en ce point.
0

5.2 Fonctions numériques à varaiables rélles convexes

Nous terminerons, ce chapitre en étudiant une classe de fonction appelées fonctions


convexes (très utiles en économie et dans d'autres domaines scientiques).
5.2.1 Dénitions et caractérisation
.
Rappel : On muni le plan d'un repère orthonormé. Consiérons deux points du plan :
P (x ; y ) et P (x ; y ). On sait qu'un point P (x; y) appartient au segment [P ; P ] si et
1 1 1 2 2 2 1 2

seulement si P est le barycente de (P ; (1−α))−−→et de (P−−;→α) où α ∈ [0, 1]. Cette caract¯isation


1 2

géométrique se traduit vectoriellement par P P = αP P et analytiquement par x = x +


1 1 2 1

α(x − x ) = (1 − α)x + αx et y = (1 − α)y + αy .


2 1 1 2 1 2

Dénition 5.2.1. . Une partie Λ du plan est dite convexe si et seulement si pour tout
couple (P ; P ) de points, le segment [P ; P ] est inclus dans Λ.
1 2 1 2

Exemple 5.2.2. - Dessiner à main levée des parties convexes et non convexes.
- Toute droite du plan est une partie convexe.
Exemple 5.2.3. - L'inérieur d'un cercle est convexe.
Preuve : On muni le plan d'un repère orthonormé (O, → i , j ). Quitte à faire un change-
− → −

ment de repère , on peut supposer que le centre du cercle C est l'origine du repère. On note r
20
le rayon du cercle. Soit P (x ; y ) et P (x ; y ) deux points de C. Soit P (x, y) ∈ [P ; P ] alors
il existe et α ∈]0; 1[ tel que x = αx + (1 − α)x et y = αy + (1 − α)y , et donc :
1 1 1 2 2 2 1 2

1 2 1 2

OP 2 = x2 + y 2 = [αx1 + (1 − α)x2 ]2 + [αy1 + (1 − α)y2 ]2


= α2 x21 + y12 + (1 − α)2 x22 + y12 + 2α(1 − α)[x1 x2 + y1 y2 ]
 
−−→ −−→
= α2 OP12 + (1 − α)2 OP22 + 2α(1 − α)OP1 .OP2
−−→ −−→
= α2 OP12 + (1 − α)2 OP22 + 2α(1 − α)OP1 .OP2 cos(OP1 , OP2 )
≤ α2 OP12 + (1 − α)2 OP22 + 2α(1 − α)OP1 .OP2
≤ α2 r2 + (1 − α)2 r2 + 2α(1 − α)r2 = r2

Exemple 5.2.4. Toute droite D du plan partage le plan en deux demi-plans, qui sont des
parties convexes.
Preuve :On muni le plan d'un repère orthonormé. Si D est une droite d'équation ax +
by + c = 0, les deux demi-plans ont pour équation ax + by + c > 0 et ax + by + c < 0.
Montrons par Exemple que P = {(x; y) ∈ R /ax + by + c > 0} est convexe. 2

Soit P (x ; y ) et P (x ; y ) deux points de P . Soit P (x, y) ∈ [P ; P ] alors il existe et


+

α ∈]0; 1[ tel que x = αx + (1 − α)x et y = αy + (1 − α)y , et donc ax + by + c = a αx +


1 1 1 2 2 2 + 1 2

1 2 1 2 1
  
(1 − α)x2 + b αy1 + (1 − α)y2 + c α + (1 − α) = α(ax1 + by1 + c) + (1 − α)(ax2 + by2 + c) > 0
puisque
,
α > 0, 1 − α > 0 ax1 + by1 + c > 0 (car P ∈ P+ ) et ax + by2 + c > 0 (carP ∈ P+ ).
On conclut que P ∈ P
1 2 2

Dénition 5.2.5. Soit f une fonction dénie sur un intervalle I à valeurs dans R. f est
dite convexe sur I si et seulement si la région du plan située au dessus de la courbe de f est
convexe.
La région du plan située au dessus de la courbe de f est la partie {(x; y) ∈ R y ≥ f (x)}. 2

f est dite concave si et seulement si (−f ) est convexe.


Proposition 5.2.6. Soit f une fonction dénie sur un intervalle I à valeurs dans R. Alors
les trois conditions suivantes sont équivalentes :
1. f est dite convexe sur I
2. ∀(x; y) ∈ I , ∀α ∈ [0; 1], f αx+(1−α)y ≤ αf (x)+(1−α)f (y) (Inégalité de convexité).
2

3. ∀(x; y) ∈ I , ∀(λ; µ) ∈ I / λ + µ = 1, f (λx + µy) ≤ λf (x) + µf (y).


2 2

4. la courbe de f est au dessous de ses cordes.


21
Faire un dessin
Preuve Montrons l'équivalence entre l'inégalité de convexité (2) et la dénition avec les
cordes (3) : soit M (x; f (x)) et N (y; f (y)) deux points de Cf−−,→alors un point P de la corde
liant M à N , c'est à dire du segment [M N ] s'écrit N P = αN M avec α ∈ [0; 1], c'est à dire
−−→

P αx + (1 − α)y; αf (x) + (1 − α)f (y) . Le point Q qui est sur Cf et a la même abscisse que
celle de P est Q αx + (1 − α)y; f (αx + (1 − α)y), donc la corde liant M à N est au dessus
de Cf si et seulement si f αx + (1 − α)y ≤ αf (x) + (1 − α)f (y).
Dénition 5.2.7. Si f est convexe sur l'un des intervalles ]a; x ] et [x ; b[ et concave sur
l'autre, alors le point M d'abscisse x de la courbe C de f est appelé point d'inexion de C.
0 0

(Voir une caractérisation avec la dérivée seconde ci dessous).


0 0

Faire un dessin

5.2.2 Fonctions convexes une fois dérivable


.
Théorème 5.2.8. (Caractérisation des fonctions convexes une fois dérivable).
Soit f une fonction une fois dérivable sur l'intervalle I . Les propositions suivantes sont
équivalentes :
1. f est convexe sur I .
2. f est croissante sur I.

3. la courbe représentative Cf de f est au dessus de ses tangentes c'est- à-dire ∀x; x ∈


I, f (x) ≥ f (x ) + (x − x )f (x ).
0

0 0 0

Preuve
 (1 ⇒ 2) : Supposons que f est convexe sur I , et montrons que la d¯ivée f est croissante ′

sur I . Soit (x ; x ) ∈ I , x ̸= x , montrons alors que f (x ) ≤ f (x ), c'est à dire que


1 2
2
1 2

1

2

lim
f (x) − f (x )
x→x1 ≤ lim
f (x) − f (x )
1
. x→x2
2

Soit x ∈ [x ; x ], alors ∃α ∈ [0; 1] tel que x = αx + (1 − α)x . On a par convexité,


x−x 1 x−x 2
1 2 1 2

f (x) ≤ αf (x ) + (1 − α)f (x ), donc


1 2

- d'une part f (x) − f (x ) ≤ (1 − α)(f (x ) − f (x )), or x − x = (1 − α)(x − x ) > 0,


1 2 1 1 2 1

d'où f (x)x −− xf (x ) ≤ (1 −(1α)(f


1 (x ) − f (x ))
=
f (x ) − f (x )
;
2 1 2 1

- d'autre part f (x) − f (x ) ≤ α(f (x ) − f (x )), or x − x = α(x − x ) < 0, d'où


1 − α)(x − x ) x −x 2 1 2 1
2 1 2 2 1 2
f (x) − f (x )
x−x 2

2 α(f (x ) − f (x ))
α(x − x )
=
f (x ) − f (x )
1
x −x
1
. 2
2 2

2 1
1

22
Ainsi f (x)x −− fx(x ) ≤ f (xx) −− fx(x ) ≤ f (x)x −− fx(x ) .
1
1 2

2 1
1

2
2

En passant sucessivement aux limites en x et x , on obtient f (x ) ≤ f (xx) −− xf (x ) ≤


1 2

1
2

2 1
1

f ′ (x2 )
 (2 ⇒ 3) Supposons que la fonction dérivée f est croissante sur I , montrons que Cf

est au dessus de ses tangentes. Une équation de la tangente en (x ; f (x )) à Cf est : 0 0

y = f (x )(x − x ) + f (x ). Montrons donc que f (x) ≥ f (x )(x − x ) + f (x ).



0 0 0

0 0 0

Introduisons une fonction auxiliaire : ψ : x → f (x) − f (x ) − f (x )(x − x ). ψ est 0



0 0

dérivable sur I et ψ (x) = f (x) − f (x ).


′ ′ ′
0

Comme on a supposé que f est croissante sur I , alors ψ(x) est positive si x ≤ x et

0

ψ(x) est négative , x ≥ x donc x est un minimum global de ψ (faire le tableau de


0 0

variations!!), et comme ψ(x ) = 0, on en déduit bien que ψ ≥ 0 sur I donc Cf est au


0

dessus de sa tangente en x . 0

 (3 ⇒ 1) : Supposons que Cf est au dessus de ses tangentes et montrons que Cf est


au dessous de ses cordes (donc que f est convexe d'après la proposition ci dessus). Soit
M et N deux points de Cf et Q un point de Cf situé entre M et N . Soit P le point du
segment [M N ] ayant la même abscisse que Q. On veut montrer que P est au dessus
de Q.
Or, si ∆ est la tangente à Cf en Q, par hypothèse la courbe Cf est au dessus de
∆, donc M et N aussi. ∆ sépare le plan en deux demi-plans qui sont convexes (voir
Exemple ci dessus), M et N sont dans le même demi-plan (celui formé des points au
dessus de ∆ ), donc [M N ] aussi, d'où P est au dessus de ∆ et donc de Q. par suite
on a bien que toute corde est au dessus de Cf .

Exemple 5.2.9. - f (x) = x2 est convexe sur R alors que g(x) = x3 n'est pas convexe sur R.
- h(x) = est concave sur R .
1
x

+

5.2.3 Fonctions convexes deux fois dérivables


.
Théorème 5.2.10. (Caractérisation des fonctions deux fois dérivables). Soit f une fonction
deux fois dérivables sur l'intervalle I . f est convexe sur I si et seulement si f (x) ≥ 0, ∀x ∈ ′′

I;.
Preuve. Comme f est deux fois dérivables, f est une fois dérivable. Ainsi, f est croissante
′ ′

sur I si et seulement si f ≥ 0 sur I , et donc f est convexe sur I si et seulement si f est


′′ ′

23
croissante sur I (d'après le théorème précédent), donc si et seulement si f ′′
≥0 sur I , et donc
si et seulement si f est convexe sur I .

Corollaire 5.2.11. Soit f une fonction de classe C sur l'intervalle I . Si f s'annule en x


2 ′

en changeant de signe, alors le point M (x ; f (x )) est un point d'inexion de la courbe Cf .


0

0 0 0

Rappel : En un point d'inexion, la courbe traverse sa tangente. Dessiner h(x) = (x −


1) + 2 et expliciter son point d'inexion tracer la tangente en ce point.
3

Exemple 5.2.12. .
1. Etudier la convexité des fonctions suivantes f (x) = e sur I = R, f (x) = lnx sur
x

I =]0, +∞[, f (x) = cosx sur I = [0, ], f (x) = cosx sur I = [ , π].
1 1 2
π π
2 3 3 2 4 4 2

2. Montrer que x = est un point d'inexion de f (x) = cosx sur I = [0, π].
0
π
2 5 5

Exemple 5.2.13. Une application de la convexité. La fonction logarithme étant concave,


nous avons ln +  ≥ ln u + ln v = ln uv
up
p
vq
q

Exercice 5.2.14. 1. Soit G un sous-groupe additif non nul de R ; alors montrer que deux
cas et deux cas seulement sont possibles :
(a) G est dense dans R ;
(b) G est discret dans R cést-à-dire il existe a > 0, / G = a.Z = {ax/x ∈ Z}
2. Déduire de de (1) que Q et A = {p.2 , p ∈ Z, n ∈ N} sont denses dans R.
−n

3. Soient a, b ∈ R ; Montrer que G = a.Z + b.Z est discret si et seulement si a/b ∈ Q.


En particulier, si " ω ∈ R, alors G = {m + n.ω, m, n ∈ Z} = G est dense dans R
a,b

si et seulement si ω ∈/ Q.
ω 1,w

4. On dit qu'une fonction f est convexe sur un intervalle I si ∀x, y ∈ I , ∀λ ∈ [0, 1] on a


l'égalité f (λ.x + (1 − λ).y) ≤ λ.f (x) + (1 − λ).f (y).
Si f continue de [a, b] dans R ; en utilisant la densité de l'ensemble A de la question
(2) précédente, montrer que f est convexe si et seulement si" ∀x, y ∈ [a, b], f  ≤ x+y

f (x) + f (y) );
2
1
2

24

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