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RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

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Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I UNIVERSITY OF YAOUNDE I
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ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE HIGHER TEACHERTRAINING
YAOUNDÉ I COLLEGE OF YAOUNDE I
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DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES DEPARTMENT OF MATHEMATICS
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MATHÉMATIQUES POUR PHYSIQUE II


UV MA 408
NGONGO Isidore Séraphin

Edition 2019-2020
ENS - Promotion 2020
Table des matières

1 Fonctions spéciales 2
1.1 Fonctions hypergéométriques de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Fonction hypergéométrique de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Fonction hypergéométrique généralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Série hypergéométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5 Equation et fonction de Bessel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Equation et polynômes de Legendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.7 Fonctions de Legendre associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

2 Inégalités 16
2.1 Inégalité de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Inégalité de Hölder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3 Inégalités de Minkowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4 Inégalité de Jensen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

3 Méthode de quadrature de Gauss 23


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2 Principe général . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.3 Théorème fondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.4 Principales configurations de quadratures de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.5 Généralisation pour un intervalle fermé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.6 Méthode de Gauss-Legendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

1
Chapitre 1

Fonctions spéciales

1.1 Fonctions hypergéométriques de Gauss


L’origine de la fonction hypergéométrique de Gauss se trouve au début du 19eme siècle , lorques Gauss étudie l’équa-
tion différentielle suivante appelée équation différentielle de Gauss : x(1 − x)F00 + (c − (a + b + 1)x)F0 − abF = 0 où
a, b, c ∈ C. Cette équation linéaire qui provient de la physique a trois points singuliers en 0, 1 et +∞.
On recherche des solutions en série entière :
n
F(x) = ∑ ck xk
k=0
Ck+1 (k + a)(k + b)
=
Ck (k + c)(k + 1)

(a)k (b)k
En faisant C0 = 1 on obtient : F(a, b, c; x) = ∑ (c)k (1)k xk
k=0
où (α)k désigne le symbole du I2 /22
Pochhammer :
(α)k = (α)(α + 1)(α + 2) . . . (α + k − 1), α ∈ C, k ∈ N∗
(α)0 = 1
(1)k = k!

Théorème 1.1
On suppose c ∈
/Z

(a)k (b)k
La série entière :F(a, b, c; x) = ∑ (c)k (1)k xk est convergente pour |x| < 1.
k=0
Les deux fonctions F(a, b, c; x) et x1−c F(a+1−c, b+1−c, 2−c−; x) forment une base de l’espace des solutions
de l’équation.

Théorème 1.2
Z 1
Si 0 < Reb < Rebc, on a : F(a, b, c; x) = t b−1 (1 − t)c−b−1 (1 − xt)−a dt
0

1.2 Fonction hypergéométrique de base

Définition 2.1
+∞
(α)k (β )k zk
F(α, β , γ; z) = ∑ (γ)k k!
k=0

2
NGONGO Isidore Séraphin - MA 408

1.3 Fonction hypergéométrique généralisée

Définition 3.1
+∞ p
∏i=1 (αi )k zk
Fq (α1 , . . . , α p ; γ1 , . . . , γ p ) = ∑ q
k=0 ∏ j=1 (γ j )k k!

1.4 Série hypergéométrique

Notation
On pose :

a.b a(a + 1)b(b + 1) 2 a(a + 1)(a + 2)b(b + 1)(b + 2) 3


F(a, b, c; z) = 1 + z+ z + z
1.c 1.2c.(c + 1) 1.2.3.c(c + 1)(c + 2)
+∞
a(a + 1)(a + 2) . . . (a + n − 1)b(b + 1)(b + 2) . . . (b + n − 1) n
= ∑ z
n=0 n!c(c + 1) . . . (c + n − 1)
+∞
= ∑ αn zn
n=0

Γ(c) +∞ Γ(a + n)Γ(b + n) n


On peut réécrire cela sous la forme : F(a, b, c; z) = ∑ Γ(c + n)Γ(n + 1) z
Γ(a)Γ(b) n=0
Cette serie converge absolument lorsque |z| < 1 (Confère théorème de d’Alembert)

Rappel (Convergence absolue)


+∞

Un+1
La série ∑ Un converge absolument si ∃ρ tel que

n=0 Un

+∞
F 0 (z) = ∑ nαn zn−1
n=1
+∞
= ∑ (n + 1)αn+1 Z n
n=0
ab
F 0 (a, b, c, z) = F(a + 1, b + 1, c + 1, z)
c

Théorème 4.1
F(z) satisfait l’équation différentielle suivante :

d2 F dF
z(1 − z) + (c − (a + b + 1)z) − abF = 0
dz2 dz

Quand |z| < 1, la fonction hypergéométrique : F(α, β , γ; z) est définie comme somme de la série :

(α)k (β )k k
F(α, β , γ; z) = ∑ z
k∈N (γ)k k!
(α)k (β )k zk
= ∑ (γ)k k!
k∈N

3
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Notation (Symbole de Pochhammer)


d2F dF
- L’équation différientielle dite hypergéométrique : z(1 − z) + (γ − (α + β + 1)z) − αβ F = 0 z(1 −
dz2 dz
z)F 00 + (γ − (α + β + 1)z)F 0 − αβ F = 0
+∞
(α)k zk
- La fonction hypergéométrique confluente : G(α, γ; z) = ∑
k=0 (γ)k k!

Fonctions hypergéométriques
|z| < 1

F(α, β , γ; z) =de f
2 F1 (α, β , γ; z) quand il y’a risque d’ambiguité
αβ α(α + 1)β (β − 1) z2
= 1+ + +...+
γ γ(γ + 1) 2!
(α)k (β )k zk
= ∑
k∈N (γ)k k!

où F(α, β , γ; z) est invariante dans l’échange des α et β La serie converge uniformément dans le disque unité.

F(α, β , γ; z) =de f 2 F1 (α, β , γ; z)


+∞
(α)k (β )k zk
= ∑ , (α)0 = 0; (β )0 = 0; (γ)0 = 0
k=0 (γ)k k!

On définit aussi les fonctions hypergéométriques généralisées :


(α1 )k (α2 )k . . . (α p )k zk
p Fq (α1 , α2 , . . . , α p , β1 , β2 , . . . , βq , z) = ∑
k∈N (β1 )k (β2 )k . . . (βq )k k!
On voit sans peine que la fonction F(α, β , γ; z) définie précédemment statisfait l’équation différentielle dite hypergéo-
métrique :
d2 F dF
z(1 − z) 2 + (c − (a + b + 1)z) − abF = 0
dz dz
et en consititue la solution en z = 0 pour |z| < 1 et γ non entier. L’autre solution linéairement indépendante est : z1−α F(α −
γ + 1, β − γ + 1, 2 − γ; z) Dans les autres cas, l’expression de la deuxième solution est loin d’être simple ;
La fonction hypergéométrique admet diverse autres représentations intégrales : F(α, β , γ; z) =
Γ(α + n)Γ(β + n) (−1)n Γ(α + ε)Γ(β + ε)
Z
Γ(γ)
∑ (−z)n F(α, β , γ; z) = .Γ(−ε)(−z)ε dε C est un
n∈N Γ(γ + n) n! 2iπΓ(α)Γ(β ) C Γ(γ + ε)
contour allant de −i∞ à +i∞ ayant à sa gauche tous les pôles simples de Γ(α + ε)
F(α, β , γ; z) est analytique , ce qui laisse soupçonner l’existence des singularités pour F situées sur la frontière de ce
disque : Lorsque α(ouβ ) est un entier n,(n ∈ N), la série se réduit à un polynôme de degré n ou vérifie plus particulièrement
que F(−n, β , β , z) = (1 − z)n Cas très simple révélant que F coïncide avec certains élémentaires quand ses arguments sont
judicieusement choisis.
1
- F(1, 1, 2, −z) = ln(1 + z)
z
1 1 3 z
- F( , , , sin2 z) =
2 2 2 sinz
z z
− ∞ F(1, β , 1, β ) = e
- limβ →

4
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Equation et fonction hypergéométrique de Gauss

Définition 4.2

Γ(n + 1 + α)Γ(n + 1 + β )Γ(1 + γ) t n
F(α, β , γ; z) = ∑
n=0 Γ(1 + α)Γ(1 + β )Γ(n + 1 + γ) n!
αβ α(α + 1).β (β + 1) 2
= 1+ t+ t +...
γ.1 γ(γ + 1).1.2

C’est une solution de l’équation hypergéométrique de Gauss t(1 −t)ÿ + (γ − (α + β + 1)t)ẏ − αβ y = 0 qui possède
uniquement 3 singularités régulières en t = 0, 1, ∞.
Une base de solutions en t=0 est y1 (t) = F(α, β , γ,t); y2 (t) = t 1−γ F(α − γ + 1, β , −γ + 1, 2 − γ,t)

Propriétés 4.3
an
1. Rayon de convergence :Si γ 6= 0, −1, −2 , la série converge pour |t| < lim = 1.
x→+∞ an+1

2. Pour β = −m, entier négatif, F(α, −m, γ;t) sont des polynômes orthogonaux (Jacobi) par rapport à la
mesure :
Z 1
dt t γ−1 (1 − t)α−m−γ F(α, −m, γ;t)F(α, −m0 , γ;t) = 0
0
Les cas particulier (α = m + 1, γ = 1) est celui des polynômes de Legendre.
3. On peut écrire pratiquement tous les développements en série de fonctions spéciales comme des cas
particuliers d’hypergéométriques
- (1 − t)n = F(n, 1, 1;t) ( Série géométrique/coeff.binomiaux)
- log(1 − t) = −tF(1, 1, 2;t)
t
- et = lim F(1, β , 1; )
β →+∞ β
3 t2
- sint(t) = lim tF(α, β , ; − )
α,β →∞ 2 4αβ
1 t2
- cos(t) = lim F(α, β , ; − )
α,β →∞ 2 4αβ
1 1
- arcsin(t) = tF( , 3
2 2, 2 ; −t 2 )
1 3
- arcost(t) = tF( , 1, ; −t 2 )
2 2
t v t2
- Jv (t) = lim F(α, β , v + 1; − )
α,β →∞ 2 4αβ
Les limites α, β → ∞ sont nécessaires pour réaliser la confluence des singularités régulières de F en t = 1
et t = ∞, et de la sorte obtenir une singularité essentielle en t = ∞

5
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1.5 Equation et fonction de Bessel

Définition 5.1
∞  t 2k+ν
1 1
Jν (t) = ∑ (−1)k Γ(k + 1) Γ(ν + k + 1) 2
k=0
(1.1)
 t ν t2
= lim F(α, β , ν + 1; − )
2 α,β →∞ 4αβ

est une solution de :


t 2 ÿ + t ẏ + (t 2 − ν 2 )y = 0 (1.2)
J−ν est aussi solution, puisque seul ν 2 apparaît dans l’équation.

6
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Propriétés 5.2

1. Si ν = nentier, en posant k = k0 + n dans (1.1), on a : Jν (t) = (−1)n Jn (t) qui n’est donc pas linéairement
indépendante de Jn
2. L’autre solution est alors donnée par la fonction de Neummann :

cos(πν)Jν (t) − J−ν (t)


Nν (t) = (1.3)
sin(πν)

qui reste finie pour ν → n,contient un terme en logt, et est indépendante grâce à la :
3. Formule de Lommel :( Wronskien des solutions J et N).
2
W2 (Jν , Nν ;t) = Jν (t)Ṅν (t) − J˙ν (t)Nν (t) = (1.4)
πt
r r
2 2
4. J 1 (t) = sint; J− 1 (t) = cost
2 πt 2 πt
5. Fonction génératrice : Série de Fourrier d’une onde plane à 2 dimensions :

ei(kx x+ky y) = eikrcosφ = ∑ einφ (−i)n Jn (kr) (1.5)
n=−∞

in
Z 2π
↔ Jn (kr) = dφ eikrcosφ e−inφ (1.6)
2π 0

6. Récurrences :
ν
J˙ν+1 (t) = Jν (t) − J˙ν (t) (1.7)
t

Jν+1 (t) + Jν−1 (t) = Jν (t) (1.8)
t
r  
2 π 1 3
Jν (t) ∼t→∞ cos t − (ν + ) + O(t − 2 ) (1.9)
πt 2 2
7. Orthogonalité : Si t = λi , λ j sont des zéros différents Jν (λi j = 0
Z 1
dx xJν (λi x)Jν (λ j x) = 0, λi 6= λ j (1.10)
0

8. Zéros : Dans le plan complexe t, Jn (t) ne s’annule que pour t réel. t = 0 est un zéro d’ordre n, les zéros
suivants t = λ1n , . . . , λin sont simples. Pour grand i, on peut approcher le ieme zéro par la formule asympto-
n 1
tique λin ∼ π(i+ − ) découlant de (1.9). Pour avoir une idée de l’erreur , l’approximation asymptotique
2 4
est donnée entre parenthèses après chaque valeur exacte dans le tableau suivant :
9. Série asymptotique

λi↓n→ 0 1 2 3
1 2.40(2.36) 3.83(3.93) 5.14(5.5) 6.38(7.08)
2 5.52(5.50) 7.02(7.07) 8.42(8.64) 9.76(10.21)
3 8.65(8.64) 10.17(10.21) 11.62(11.78) 13.02(13.35)
4 11.79(11.78)

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F IGURE 1.1 – Les fonctions de Bessel J0 et J1 et leurs approximations asymptotiques

Application 5.1

~
D’après (1.5), Jn (kr) est une superposition d’ondes planes eik.~x à 2 dimensions, dont le module ~k est fixé. C’est

donc une fonction propre du Laplacien ∆ = ∂x2 + ∂y2 avec la valeur propre −k2 = −kx2 − ky2 . Les modes propres
ki,n d’un tambour de rayon R s’obtiennent en demandant que Jn (ki,n R) = 0 (la membrane est fixée au bord), et
sont donc déterminés par les zéros λin des fonctions de Bessel. On rencontre aussi les fonctions de Bessel dans
tous les problèmes à symétrie cylindrique(câbles coaxiaux, etc.).

8
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1.6 Equation et polynômes de Legendre

Définition 6.1
(1 − t 2 )ÿ − 2t ẏ + l(l + 1)y = 0 (1.11)

C’est un cas particulier de l’équation hypergéométrique, avec les substitutions : α → l + 1 (entier), β → −l


1−t
,γ → 1 , t → . Une des 2 solutions est un Polynôme de Legendre.
2
1−t
P1 (t) = F(l + 1, −l, 1; )x
2
1 − t 2 (l + 1)(l + 2)(−l)(−l + 1)
 
1 − t (l + 1)(−l)
= 1+ . + + +...
2 1.1! 2 2!2!
1 dl 2
= (t − l)l (Formule de Rodriguez)
2l l! dt l
l
1 2 l! (2l − 2m)!
= ∑ (−1)m m!(l − m)! (l − 2m)! t l−2m
2l l! m=0 (1.12)
l
t2 t4
 
(−1) 2 l!
= 1 − l(l + 1) + l(l + 1)(l − 2)(l + 3) − . . . (l pair)
2l ( 2l !)2 2! 4!
l−1
t3 t5
 
(−1) 2 l!
= 2 t − l(l − 1)(l + 2) 3! + (l − 1)(l + 2)(l − 3)(l + 4) 5! − . . . ( l impair)
2l−1 l−1 2 !
 
2l! l l(l − 1) l−2 l(l − 1)(l − 2)(l − 3) l−4
= t − t + t −...
2l (l!)2 2.(2l − 1) 2.4.(2l − 1)(2l − 3)

L’autre solution Q1 (t) a une singularité logarithmique en t = ±1

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Propriétés 6.2
1. Pl (1) = 1
2. Premiers polynômes : (t = cos θ )
- P2 = 1
- P3 = t = cos θ
1 1
- p4 = (3t 2 − 1) = (3 cos 2θ + 1)
2 4
1 3 1
- p5 = (5t − 3t) = (5 cos 3θ + 3cosθ )
2 8

r0
3. Fonction génératrice : G(t, x) = ∑ Pl (t)xl . En utilisant des variables plus parlantes x = r
; t = cosθ ,
t=0
1 1 1 ∞ r0
on a : = q = ∑ Pl (cos θ )( )0
|~r − ~r0 | r 1 + ( )2 − 2(r0 /r) cos θ
r r l=0 r
r0

4. Application : Un (l + 1)−pôle linéaire est un ensemble de (l + 1) charges de valeurs


l!
{1, −l, . . . , (−1)m , . . . , (−1)l } situées sur l’axe z où elles sont également espacées d’une dis-
m!(l − m)!
tance r0 . Un tel (l + 1)− pôle peut être obtenu par récurrence en prenant 2 l-pôles de charges opposées,
et en les décalant de la distance r0 . A des distances r grandes devant r0 , le potentiel électrostatique d’un
rl r0
(l + 1)−pôle est : Vl (r, θ , φ ) ∼ l! ( 0 Pl (cos θ )(1 + O( ) Les polynômes de Legendre donnent donc
r l + 1) r
la dépendance angulaire à grande distance de ces (l + 1)−pôles linéaires. Pour l = 0, on a un monopole
1
électrique et donc une charge usuelle : le potentiel V0 ∼ est à symétrie sphérique indépendant de θ . Pour
r
1
l = 1, on a un dipôle usuel , avec V1 ∼ 2 . Le nombre l est de fois où le potentiel s’annule quand on
r cos θ
passe (le long d’un cercle ) de l’axe z positif (θ = 0) à l’axe négatif (θ = π)
5. Récurrences Ṗl+1 (t) = (l + 1)Pl (t) + t Ṗl (t) Pl+1 (t) = (2l + 1)tPt (t) + lPl (t)
6. Equation de Legendre sous forme d’équation
 aux valeurs propres d’un opérateur différentiel L[y] =
d d
λ y; L[y] = (1 − t 2 ) y ; λ = −l(l + 1)
dt dt
Z +1
2
7. Orthogonalité dt Pl (t)Pl 0 (t) = δ µ0
−1 2l + 1

1.7 Fonctions de Legendre associées

Définition 7.1
m
 l+m  
m d 1 d d d
˙ − t 2 ) 2 m Pl (t) = l
Plm (t)=(1 (t 2 − 1)l est solution de l’equation de Legendre. (1 − t 2 ) y +
dt 2 l! dt dt dt
m2
 
l(l + 1) − y=0
1 − t2

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Notation
(l − m)! m
Extension : Pour m < 0, On définit : Pl−m (t)=(−)
˙ m
P (t)
(l + m)! l
(2l)! l (2l)!
Valeurs Particulières : P0l (t) = Pl (t) → Pl0 (±1) = Pl (±1) = (±)l Pll (t) = (1 −t 2 ) 2 = l sinl θ Plm (t) ≡
2l l! 2 l!
0 si|m| > l
Récurrences :
m fixé : (2l + 1)tPlm (t) = (l + m)Pl−1m m
(t) + (l + 1 − m)Pl+1 (t)
m+1 t
l fixé : Pl (t) − 2m √ P (t) + [l(l + 1) − m(m + 1)]Plm−1 (t) = 0
m
1 − t 2 l
Z +1
2 (l + m)!
Orthonormalisation dt Ptm (t)Plm0 (t) =
−1 2l + 1 (l − m)!

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1.8 Exercices
Exercice 8.1 (Equations hypergéométriques)
On étudie ici l’équation différentielle dite de type hypergéométrique (E) : σ (x)y00 + τ(x)y0 + λ y = 0 avec τ, σ
polynômes de degrés respectivement inférieurs ou égaux à 2 et 1, et λ constante. On se place ici dans le cadre
de variables réelles.

A) Préliminaires
1. On note ρ une des solutions de l’équation différentielle du premier ordre : [σ (x)ρ]0 = τ(x)ρ Expliciter
les différentes expressions possibles ρ. ON restreindra l’étude à un intervalle I sur lequel σ (x) est
strictement positif. La fonction ρ est appelée résolvante de (E)
2. Montrer que pour tout exposant réel ν on a [σ ν (x)ρ]0 = σ ν−1 (x)τν (x)ρ avec τν (x) = τ(x) + (ν − 1)σ 0 (x).
3. Montrer que (E) est équivalente à : [σ (x)ρ(x)y0 ]0 = −λ ρ(x)y
4. On suppose que ρ est strictement positif sur I et on munit l’espace des fonctions de classe C∞ sur I du
1
Z
produit scalaire < f /g >ρ = f (t)g(t)ρ(t)dt. Montrer que l’opérateur T qui à y associe T (y) = [σ ρy0 ]0
l ρ
est symétrique pour ce produit si σ ρ s’annule aux bornes de I

B) Recherche d’une solution sous forme intégrale


1 σ ν (z)ρ(z)
Z
On se propose dans cette partie de rechercher une solution de (E) du type fν (x) = dz, avec ν
ρ(x) C (z − x)ν+1
réel et C désignant un segment réel ou un chemin du plan complexe paramétré, ρ(z) étant alors un prolongement
analytique de ρ. On supposera que le théorème de dérivation sous l’intégrale peut s’appliquer.
1. Expliciter la dérivée de ρ(x) fν (x).
2. En développant σ (z) à l’aide de la formule de Taylor, établir l’égalité (F1) suivante : ρ(x) fν+1 (x) =
σ (x) σ 00 (x) σ ν (z)ρ(z)
Z
[ρ(x) fν (x)]0 + σ 0 (x)ρ(x) fv (x) + dz
ν +1 2 C (z − x)
ν

3. En intégrant par parties et en supposant que le terme intégré s’annule aux bornes du chemin C, montrer
1 σ ν (z)ρ(z)τν+1 (z)
Z
que : ρ(x) fν+1 (x) = dz
ν +1 C (z − x)ν+1
4. En développant τν+1 (z) par la formule de Taylor, établir l’égalité (F2) :
 
1 σ ν (z)ρ(z)
Z
0 0

ρ(x) fν+1 (x) = νσ (x) + τ(x) ρ(x) fν (x) + τν+1 (x) dz
ν +1 C (z − x)
ν

5. En comparant (F1) et (F2), montrer que : σ (x)ρ(x) fν0 (x) =


Z
σ ν (z)ρ(z) 00
σ (x)
K dz avec K constante définie par K = (ν − 1) + τ 0 (x).
C (z − x) 2
ν

6. En tuilisant la forme A.3 de l’équation (E), montrer que fν en sera solution si et seulement si λ = −Kν
7. On suppose ici que ν = n est un entier naturel. En choisissant pour contour C un cercle de centre x par-
2iπ d 00 00
couru dans le sens direct, montrer par la formule intégrale de Cauchy que : fn (x) = [σ (x)ρ(x)]
n!ρ(x) dxn
En déduire ensuite que fn est un polynôme de degré au plus égal à n

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Solution (Exercice 8.1)


Préliminaires
1. L’équation [σ (x)ρ]0 = τ(x)ρ est linéaire homogène du premier ordre, car se ramenant à σ (x)ρ 0 =
(τ(x) − σ 0 (x))ρ. Si on travaille sur un intervalle I sur lequel σ (x) est strictement positif, on aura donc
R τ(x)−σ 0 (x)
dx K R στ(x) dx
ρ = Ke σ (x) , avec K constante quelconque , ou encore ρ = e (x) .
σ (x)
Suivant le degré de σ , on obtient alors à une constante de multiplicité près les formule du type suivant, où
α, β représentent des constantes dépendant le σ , τ :
2 +β x
- Pour σ constant : ρ = eαx
- Pour σ (x) = a(x − x1 ) : ρ = (x − x1 )α eβ x
- Pour σ (x) = a(x − x1 )(x − x2 ) avec x1 6= x2 : ρ = (x − x1 )α (x − x2 )β
β
- Pour σ (x) = a(x − x1 )2 : ρ = (x − x1 )α e x−x1
x−b
- Pour σ (x) = a[(x − b)2 + ω 2 ] : ρ = [(x − b)2 + ω 2 ]α eβ arctan( ω )
On remarquera que l’on pourra toujours ajuster la constute multiplicative de façon que ρ(x) soit, comme
σ (x), strictement positif sur l’intervalle I
2. [σ ν (x)ρ]0 = νσ ν−1 σ 0 ρ + σ ν ρ 0 = σ ν−1 [νσ 0 ρ + σ ρ 0 ].
Or ρ vérifie σ 0 ρ + σ ρ 0 = τρ, on en déduit νσ 0 ρ + σ ρ 0 = [τ + (ν − 1)σ 0 ]ρ = τν ρ.
On a donc bien [σ ν (x)ρ]0 = σ ν−1 (x)τν (x)ρ.
3. [(σ ρ).y0 )]0 = (τρ).y0 + (σ ρ)y” = ρ[σ y” + τy0 ].
Ainsi , sur l’intervalle I où ρ ne s’annule pas on aura bien l’équivalence entre les équations (E) et [σ (x)ρ (x)y0 ]0 =
−λ ρ(x)y

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Exercice 8.2 (Fonctions de Bessel)


A) Première Partie
1
Z π
On étudie ici la fonction définie sur R par : J0 (x) = cos(x sin θ )dθ . C’est la fonction de Bessel de première
π 0
espèce d’ordre 0. Z p
1. Pour tout entier n, on pose In = isin2n (θ )dθ
0
En utilisant une intégration par parties, montrer que ces intégrales peuvent se calculer de proche en proche
(2n)!
et en déduire l’expression générale : In = π n
4 (n!)2
2. Montrer que J0 est une série entière de rayon de convergence infini.
n=∞
(−1)n 2n
Montrer que J0 est explicitée par la formule : J0 (x) = ∑ n 2
x
n=0 4 (n!)
3. Montrer que J0 est solution de l’équation différentielle (E) : xy” + y0 + xy = 0
4. Déterminer la transformée de Laplace de J0
2 1 cos(xt)dt
Z
5. Montrer que J0 (x) = √
π 0 1 − t2
6. Soit I un intervalle ne contenant pas 0 et sur lequel J0 ne s’annule pas.
y
Résoudre alors l’équation (E) sur I grâce au changement de fonction z =
J0
J 2 (x) − 1
7. Donner un développement limité d’odre 3 à l’origine de 0 2 . En liaison avec la question précé-
xJ0 (x)
dente, montrer que ce développement suggère l’existence d’une solution de (E) non bornée, du type
y = J0 (x)ln(|x|) + s(x) avec s(x) série entière.
8. On se propose donc de trouver une autre solution de (E) définie sur R − {0} par une formule du type
|x| n=∞ x
f (x) = J0 (x)ln( ) + ∑ an ( )2n . Montrer que les an doivent satisfaire à la relation : (n + 1)2 an+1 + an =
2 n=0 2
(−1)n (n + 1)
[(n + 1)!]2
En déduire une solution effective non bornée. vérifier en examinant le rayon de convergence que la solu-
tion ainsi obtenue est bien définie sur R − {0}.

B) Deuxième Partie
OnZconsidère plus généralement pour n entier relatif quelqconque la fonction Jn définie par la formule Jn (x) =
1 π
cos(x sin(θ ) − nθ )dθ , appelée fonction de Bessel de première espèce d’ordre n.
π 0
1. Montrer que Jn est solution de (En ) : x2 y” + xy0 + (x2 − n2 )y = 0
2n
2. Montrer que pour tout n et tout x non nul : Jn+1 (x) + Jn−1 (x) = Jn (x) et Jn+1 (x) − Jn−1 (x) = −2Jn0 (x)
x
Jn (x) 0 d n n
3. Etablir aussi : Jn+1 (x) = n − Jn (x) et (x Jn (x)) = x Jn−1 (x).
x dx
4. Montrer que pour tout n : J−n (x) = (−1)n Jn (x).
xn n=∞ (−1)k  x 2k
5. Montrer que pour n entier :Jn (x) = n ∑ .
2 k=0 k!(n + k)! 2
6. Montrer que pour x fixé, la fonction : θ 7→ eix sin(θ ) se décompose en série de Fourier sous la forme :
n=+∞
eix sin θ = ∑ Jn (x)eniθ . (Formule de Schlömich).
n=−∞

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Exercice 8.3 (Fonctions de Bessel(suite))


C) Troisième Partie
On considère ici ν un réel quelconque et on considère l’équation différentielle (Eν ) généralisant l’étude faite
ci-dessus : x2 y” + xy0 + (x2 − ν 2 )y = 0 (avec x élément de ]0, +∞[).
1. On effectue le changement de fonction y = xν .z. Expliquer l’équation (Eνz ) déduite de l’équation (Eν ).
Z 1
1 1
2. On suppose ν > − et on considère la fonction : x 7→ z(x) = cos(tx)(1 − t 2 )ν− 2 dt Montrer que z est
2 0
z
un solution de (Eν ).
Z π
2
3. Montrer que z s’explicite aussi sous la forme : z(x) = cos(x sin θ ) cos2ν (θ )dθ .
0
Z π
2
4. Pour k entier naturel , on pose Ik = sin2k (θ ) cos2ν (θ )dθ
0
1 1
Z
1 1
Montrer que : Ik = t ν− 2 (1 − t)k− 2 dt.
2 0
En déduire
√ par la formule des intégrales Eulériennes que :
1
1 π(2k)!Γ(ν + 2 )
Ik = , Γ désignant la fonction gamma d’Euler.
2 4k k!Γ(ν + k + 1)
1
5. On définit la fonction Jν appelée fonction de Bessel de première espèce d’indexe ν > − , par :
2
2( 2x )ν
Z 1
2 ν− 12
Jν (x) = √ . cos(tx)(1 − t ) dt
πΓ(ν + 21 ) 0
Montrer que Jν est solution de (Eν ) et se décompose en série sous la forme : Jν (x) =
x k=∞ (−1)k x
( )ν ∑ ( )2k
2 k=0 k!Γ(ν + k + 1) 2

15
Chapitre 2

Inégalités

2.1 Inégalité de Cauchy

2.1.1 Avec ses sommes

Théorème 1.1
Soient (u1 , . . . , un ) et (v1 , . . . , vn ) des réels (ou des complexes). Alors :
n n 1
n 1
∑ |uk vk | ≤ ( ∑ |uk |2 ) 2 ( ∑ |vk |2 ) 2 (2.1)
k=1 k=1 k=1

Démonstration 1.1
On considère
n
P(λ ) = ∑ (|uk | + λ |vk |)2
k=1
n n n
= ∑ |uk |2 + 2λ ∑ (|uk vk |) + λ 2 ∑ |vk |2
k=1 k=1 k=1

P est donc un polynôme en λ de degré 2, toujours positif. Comme il ne s’annule pas , son discriminant(réduit)
est toujours négatif, ce qui donne l’inégalité recherchée.

2.1.2 Avec des intégrales

Théorème 1.2
Soient f, g ∈ C([0, 1], R). Alors :
Z 1 Z 1 Z 1
1 1
|fg| ≤ ( |f|2 ) 2 ( |g|2 ) 2 (2.2)
0 0 0

Démonstration 1.2
C’est la Zmême, en considérant cette fois :
1
P(λ ) = (| f | + λ |g|)2
0

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2.1.3 Dans une espace de Hilbert

Théorème 1.3
Soit H un espace préhilbertien. Alors :

∀(x, y) ∈ H 2 , |hx, yi| ≤ kxk.kyk (2.3)

Ce cas général comprend les 2 cas précédents, mais aussi le cas où les séries ∑ |un |2 , ∑ |vn |2 convergent, celui
des classes des fonctions de carré intégrables

2.2 Inégalité de Hölder


Il s’agit d’une généralisation de l’inégation de Cauchy-Schwarz.

Définition 2.1
1 1
Si p ∈ [1, +∞[, l’exposant conjugué de p est q ∈ [1, +∞[ tel que + =1
p q

Théorème 2.2
On fait les mêmes hypothèses que pour les inégalités de Cauchy-Schwarz. On a alors :
1 1
∑ |uk ||vk | ≤ (∑ |uk |p ) p (∑ |vk |q ) q (2.4)

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Démonstration 2.1
Il s’agit essentiellement d’une inégalité de convexité, ou plutôt de concavité du log. Nous ne faisons que l’in-
égalité pour les sommes, l’autre se démontrant de façon tout à fait similaire. D’autre part, nous remarquons que,
quitte à considérer |un |et|vn |, on peut supposer que tous les nombres sont des réels positifs.

1. Un lemme fondamental
Si u,v sont des réels positifs, alors :
up vq
uv ≤ + . (2.5)
p q
En effet, par concavité du log :

up vq log(up log(vq )
log( + )≥ + = log(uv). (2.6)
p q p q
Il suffit alors de passer à l’exponentielle.

2. Un cas particulier crucial :


Nous démontrons pour le moment l’inégalité dans le cas où ∑ |uk |p = 1, ∑ |vk |q = 1. On a alors , d’après le
lemme :
up vq
uk vk ≤ k + k . (2.7)
p q
On somme pour k = 1, . . . , n et on obtient le résultat

3. Raisonnement par homogénéité


Pour obtenir le cas général, il suffit d’appliquer le cas particulier avec :
0 |uk | |vk |
et v0k =

uk = (2.8)
1 1
p
(∑ |uk | ) p (∑ |vk |p ) p

2.3 Inégalités de Minkowski

Théorème 3.1
On fait les mêmes hypothèses que pour l’inégalité de Hölder. Alors :
1 1 1
(∑ |uk + vk |p ) p ≤ (∑ |uk |p ) p + (∑ |vk |p ) p (2.9)
Z Z Z
1 1 1
( |f + g|p ) p ≤ ( |f|p ) p + ( |g|p ) p (2.10)

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Démonstration 3.1
Il s’agit d’une conséquence de l’inégalité de Hölder. q est l’exposant conjugué de p. On écrit, en utilisant l’in-
égalité triangulaire :
|uk + vk | p ≤ |uk |.|uk + vk | p−1 + |vk |.|uk + vk | p−1
On prend la somme et on applique l’inégalité de Hölder aux deux sommes obtenues avec les exposants p et q.
On trouve :  1 1
 1
∑ |uk + vk | p ≤ (∑ |uk | p ) p + (∑ |vk | p ) p .(∑ |uk + vk | pq−q ) p
1 1
En remarquant que pq-q=p et que = 1 − ,on obtient le résultat.
q p
Remarquons que si 0 < p < 1, et que si tous les termes sont réels positifs, alors les inégalités sont inversées.
L’inégalité de Minkowski est en fait l’inégalité triangulaire pour la norme k.kp dans lp ou Lp

2.4 Inégalité de Jensen

Théorème 4.1
Soient a, b ∈ R ∪ ±∞ avec a < b, f ∈ C([0, 1], ]a, b]) et φ :]a, b] →
− R une fonction convexe. Alors :
Z 1  Z1
φ f(x)dx ≤ φ ◦ f(x)dx. (2.11)
0 0

Démonstration 4.1
On rappelle que si g est une fonction convexe sur ]a, b[, alors g est continue, dérivable à droite sur ]a,b[ et :

∀c, x ∈]a, b[, f(x) ≥ f(c) + (x − c)f0d (c) où fd0 (c) est la dérivée de f à droite en c

On note I l’intégrale de f, qui est élément de ]a, b[. Alors l’inégalité précédente donne

φ ◦ f(x) − φ (I) − (f(x) − I)φd0 (I) ≥ 0

En intégrant cette inégalité, on obtient le résultat. Dans l’inégalité précédente, on peut prendre plus généralement
f ∈ L1 (X, µ), o(X, µ) est un espace de probabilité.

Consulter également

- Biographie d’Augustin Cauchy


- Biographie d’Hermann Schwarz
- Biographie d’Hermann Minkowski
- Biographie de Johan Jensen
- Biographie de Otto Hölder

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2.5 Exercices
Exercice 5.1
n √ √ n(n + 1)
Montrer que pour tout entier n ≥ 1, on a ∑k k ≤ 2n + 1 √
k=1 2 3

Exercice 5.2
On se donne un entier n ≥ 1et
! des réelsx!1 , . . . , xn strictement positif.
n n
1
1. Montrer que : ∑ xk ∑ xk ≥ n2
k=1 k=1
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
n
1 6n
2. Montrer que : ∑ 2 ≥
k=1 k (n + 1)(2n + 1)

Exercice 5.3
1. On se donne un entier n ≥ 1et des réelsx1 , . . . , xn . Montrer que :
n n
( ∑ xk )2 ≤ n ∑ xk2
k=1 k=1
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
2. En déduire une condition nécessaire et suffisante, sur les réles a et b, pour que l’application
n
ϕ : (x, y) 7→ a ∑ xi yi + b ∑ xi y j définisse un produit scalaire sur Rn où n ≥ 2
i=1 1≤i6= j≤n

Exercice 5.4
Soit f ∈ C0 ([a, b], R). Montrer que :
Z b 2 Z b
f (t)dt ≤ (b − a) f 2 (t)dt
a a
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?

Exercice 5.5
Soit f ∈ C0 ([a,
 b], R∗ ). Montrer que :
Z b Z b+ 
1
dt f (t)dt ≥ (b − a)2
a f (t) a
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?

Exercice 5.6
+∞
Soit une fonction f (z) = ∑ an zn une fonction développable en série entière sur D(0, R), avec :
n=0
0 ≤ R ≤ +∞ Montrer que si | f | admet un maximum local en 0, elle est alors constante (principe du maximum)

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Solution des exercices


Solution (Exercice 1)
s s
√ n n n
L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne : ∑ k k ≤ ∑ k2 ∑ k
k=1 k=1 k=1
r
n
n(n + 1) n
n(n + 1)(2n + 1)
2
n√ n2 (n + 1)2 (2n + 1)
avec ∑ k =
2
et ∑k = 6
, ce qui donne : ∑k k ≤ 12
=
k=1 k=1 k=1
n(n + 1) √
√ 2n + 1
2 3

Solution (Exercice 2)
s s
n n n
√ 1 1
1. L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne : n = ∑ xk ≤ ∑ xk ∑ xk encore équivalent à l’in-
k=1 xk k=1 k=1
√ 1
xk = λ √ pour
égalité proposée. L’inégalité est réalisée si, et seulement si, il existe un réel λ tel que
xk
tout k compris entre 1 et n, ce qui équivaut à xk = λ pour tout k compris entre 1 et n , où λ est un réel
strictement positif.
! !
n n
2 2 1
2. Prenant xk = k pour tout k compris entre 1 et n , on en déduit que : ∑ k ∑ k2 ≥ n2
k=1 k=1
n n
n(n + 1)(2n + 1) 1 6n
et avec ∑ k2 = 6
, on en déduit que : ∑ 2 ≥
(n + 1)(2n + 1
k=1 k=1 k

Solution (Exercice 3.2)


L’application ϕ est bilinéaire et symétrique . Pour x ∈ Rn , on a :
n
q(x) = ϕ(x, x) = a ∑ xi2 + 2b ∑ xi x j
i=1 1≤i< j≤n
 !2 
n n n
= a ∑ xi2 + b  ∑ xi − ∑ xi 2 
i=1 i=1 i=1
!2
n n
= (a − b) ∑ xi2 + b ∑ xi
i=1 i=1
!
n
Si ϕ est un produit scalaire, on a alors a = q(e1 ) > 0, a − b = q(e1 − e2 ) > 0 et q ∑ ei = n(a + (n − 1)b) > 0.
i=1
Réciproquement si a > 0, a − b > 0 et on a pour x ∈ Rn \{0} ayant au moins deux composantes distinctes :
!2
n n
q(x) = (a − b) ∑ xi + b ∑ xi
i=1 i=1
!2 !2
n n
1
> (a − b) ∑ xi +b ∑ xi
n i=1 i=1
!2
n
1
= (a + (n − 1)b) ∑ xi ≥0
n i=1
!
n
n
et q(x) > 0. Si x ∈ R \{0} a toutes se composantes égales à λ 6= 0, on a alors : q(x) = q λ ∑ ei = nλ 2 (a +
i=1
(n − 1)b) > 0 Donc ϕ est un produit scalaire.

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Solution (Exercice 4)
Z b
2 Z b Z b Z b
L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne : f (t).1dt ≤ f 2 (t)dt 1dt = (b − a) f 2 (t)dt l’éga-
a a a a
lité étant réalisée si, et seulement si, la fonction f est constante.

Solution (Exercice 5)
L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne :
Z bp
!2 Z
1 b Z b
1
2
(b − a) = f (t). p ≤ f (t)dt l’égalité étant réalisée si, et seulement si , il existe un
a f (t) a a f (t)dt
√ 1
réel λ tel que λ = λ √ , ce qui équivaut à dire que f est constante
f

Solution (Exercice 6)
Si | f | admet un maximum local en 0, alors il existe un réel r0 ∈]0, R[ tel que| f (0)| = sup|z|≤r0 | f (z)|. On a alors
, en l’utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
Z
1 2π it

| f (0)| = f (r0 e )dt
2π 0
Z 2π  12 Z 2π  21 Z 2π  21
1 it 2
1 it 2

≤ f (r0 e ) dt dt = f (r0 e ) dt
2π 0 0 2π 0
Z 2π  12
1 2
≤√ | f (0)| dt = | f (0)|
2π 0

Z 2π  12 +∞
1 1 2π
Z 2
2
donc |α0 | = | f (0)| = √ | f (0)| dt , soit |α0 |2 = f (r0 eit ) dt = ∑ |αn |2 r02n et αn = 0 pour
2π 0 2π 0 n=0
tout n ≥ 1, ce qui signifie que f est constante

22
Chapitre 3

Méthode de quadrature de Gauss

3.1 Introduction
Définition 1.1
Dans le domaine mathématique de l’analyse numérique, les méthodes de quadrature sont des approximations
de valeur numérique d’une intégrale.

Proposition 1.2
En général on remplace le calcul de l’intégrale par une some pondérée prise en un certain nombre de points du
domaine d’intégration. Ces techniques procèdent en trois phases distinctes :
1. Décomposition du domaine en morceaux (un intervalle en sous-intervalles contigus).
2. Intégration apporchée de la fonction sur chaque morceau.
3. Sommation des résultats numériques ainsi obtenus.

Définition 1.3
On appelle formule quadratique une expression linéaire dont l’évaluation fournit une valeur approchée de
l’intégrale sur un morceau typique(l’intervalle [0, 1] par exemple

Proposition 1.4
La formule de quadrature fait intervenir des valeurs pondérées de la fonction (ou celle de ses dérivées) en certains
noeuds. Une indication grossière de l’efficacité d’une formule de quadrature est son ordre qui est par définition
la plus grande valeur entière m pour laquelle la valeur approchée de l’intégrale est exacte, pour tout polynôme
de degré inférieur ou égal à m.

Définition 1.5
La méthode de la quadrature de Gauss, du nom de Carl Friedrich Gauss est une méthode de quadrature exacte
pour un polynôme de degré 2n − 1 avec n poinnts pris sur le domaine d’intégration.

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Proposition 1.6
Si ce dernier est (a, b), les méthodes sont de la forme :
Z b n
I= f (x)ω(x)dx ≈ ∑ ωi f (xi )
a i=1

. ou w : (a, b) → R+ est une fonction de pondération qui peut assurer l’intégralité de f , ωi est le coefficient de
quadrature ou poids. Les points xi sont des rééls, distincts, uniques et sont des racines de polynomes orthogonaux
pour le produit scalaire.
Z b
< f , g >= f (x)g(x)ω(x)dx
a
Les points et les noeuds sont choisis de façon à obtenir les degrés d’exactitude les plus grands possibles.

3.2 Principe général

Proposition 2.1
On souhaite évaluer numériquement l’intégrale
Z b
I= f (x)ω(x)dx
a

. Le domaine d’intégration (a, b) couvre plusieurs cas :


- Intervalles bornés comme [a, b] , [a, b[ etc
- Démi-droite : [a, +∞[ , ]−∞, b]
- la droite entière R

3.3 Théorème fondamental


Théorème 3.1
Montrons que si la formule de la quadrature de Gauss marche alors les noeuds et les poids sont fixés de manière
unique. Supposons que nous avons des noeuds xi et des poids wi , i = 1, ..., n tel que pour tout polynôme P de
degré inférieur ou égal à 2n − 1,
Z b n
I= P(x)ω(x)dx =< P, 1 >= ∑ ωi P(xi )
a i=1

n
Posons alors Pn = ∏(x − xi ), il vient
i=1

n
∀0 ≤ k ≤ n, < Pn , xk >=< xk Pn , 1 >= ∑ ωi xik Pn (xi ) = 0
i=1

Ainsi Pn est orthogonal à tout polynôme de degré inférieur au sien. Il est par conséquent le seul polynôme unitaire
de la direction orthogonale aux polynômes de degré i = 1, ..., n − 1 dans l’espace vectoriel des polynômes de
degré 1, ..., n. Pn a n racines distinctes. Le domaine d’intégration est la fonction de pondération déterminant le
type de la quadrature de Gauss.

24
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3.4 Principales configurations de quadratures de Gauss


Familles de polynômes
Domaine d’intégration (a, b) Fonction de pondération
orthogonaux
[−1, 1] 1 Legendre
]−1, 1[ (1 − x)α (1 + x)β , α, β > −1 Jacobi
]−1, 1[ 1 Tchebychev (premier type)

2
p1 − x
]−1, 1[ 1 − x2 Tchebychev (second type)
R+ e−x Laguerre
2
R e−x Hermite

Proposition 4.1
Une fois le type de quadrature choisi, la formule à n points s’écrit :
n
I( f ) = ∑ ωi f (xi )
i=1

Les noeuds sont déterminés comme les n racines du n-ième polynôme orthogonal associé à la formule de qua-
drature (polynôme de Legendre pour la formule de Gauss-Legendre etc...)

Propriété 4.2
On définit l’erreur comme E( f ) = |I − I( f )|. Le degré d’exactitude d’une formule de quadrature est le degré le
plus élevé de la famille des polynômes annulant E( f ). On a le résultat suivant : Une formule à n points admet
un degré d’exactitude de 2n − 1.

3.5 Généralisation pour un intervalle fermé

Proposition 5.1
Le domaine d’intégration [a, b] doit être changé en [−1, 1] avant d’employer la méthode de Gauss.

b−a 1
Z b  
b−a a+b
Z
f (t)dt = f x+ dx
a 2 −1 2 2

L’approximation de la valeur de l’intégrale devient :

b−a n
 
b−a a+b
∑ ωi × f
2 i=1 2
xi +
2

25
NGONGO Isidore Séraphin - MA 408

3.6 Méthode de Gauss-Legendre

Proposition 6.1
Il s’agit d’intégrer la fonction f sur le segment [−1, 1]. Les n noeuds sont les racines du n-ième polynômes de
Legendre, Pn (x), et les coefficients sont donnés par l’une ou l’autre égalité :

−2 2
ωi = =
(n − 1)Pn0 (xi )Pn+1 (xi ) (1 − xi2 )Pn0 (xi )2

On peut aussi remarquer que la somme des coefficients est égale à 2. Le tableau suivant donne l’ensemble des
informations pour réaliser le calcul approché de I pour les formules à un, deux et trois points.

Nombre de Points Poids (ωi ) Points (xi ) Polynômes de Legendre


1 2 0 X
q q 2
(3x − 1)
2 1,1 − ,
r 3 r3 2
5 8 5 3 3 (5x3 − 3x)
3 , , − , 0,
9 9 9 5 5 2

Exemple 6.1
Z 1
On cherche à déterminer (x + 1)2 dx. On cherche à intégrer un polynôme de degré 2, 2 points suffisent pour
−1
obtenir la valeur exacte 2 2
Z 1  
8
(x + 1)2 dx = 1 √ + 1 + 1 − √ + 1 =
−1 3 3 3
On peut finalement vérifier ce résultat car dans cet exemple on connait une primitive de (x + 1)2
" #1
(x + 1)3
Z 1
2 8
(x + 1) dx = =
−1 3 3
−1

26
Table des figures

1.1 Les fonctions de Bessel J0 et J1 et leurs approximations asymptotiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

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