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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I UNIVERSITY OF YAOUNDE I
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ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE DE HIGHER TEACHERTRAINING
YAOUNDÉ I COLLEGE OF YAOUNDE I
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DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES DEPARTMENT OF MATHEMATICS
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Edition 2019-2020
ENS - Promotion 2020
Table des matières
1 Fonctions spéciales 2
1.1 Fonctions hypergéométriques de Gauss . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Fonction hypergéométrique de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Fonction hypergéométrique généralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Série hypergéométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5 Equation et fonction de Bessel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6 Equation et polynômes de Legendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.7 Fonctions de Legendre associées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.8 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2 Inégalités 16
2.1 Inégalité de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Inégalité de Hölder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.3 Inégalités de Minkowski . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4 Inégalité de Jensen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1
Chapitre 1
Fonctions spéciales
Théorème 1.1
On suppose c ∈
/Z
∞
(a)k (b)k
La série entière :F(a, b, c; x) = ∑ (c)k (1)k xk est convergente pour |x| < 1.
k=0
Les deux fonctions F(a, b, c; x) et x1−c F(a+1−c, b+1−c, 2−c−; x) forment une base de l’espace des solutions
de l’équation.
Théorème 1.2
Z 1
Si 0 < Reb < Rebc, on a : F(a, b, c; x) = t b−1 (1 − t)c−b−1 (1 − xt)−a dt
0
Définition 2.1
+∞
(α)k (β )k zk
F(α, β , γ; z) = ∑ (γ)k k!
k=0
2
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Définition 3.1
+∞ p
∏i=1 (αi )k zk
Fq (α1 , . . . , α p ; γ1 , . . . , γ p ) = ∑ q
k=0 ∏ j=1 (γ j )k k!
Notation
On pose :
+∞
F 0 (z) = ∑ nαn zn−1
n=1
+∞
= ∑ (n + 1)αn+1 Z n
n=0
ab
F 0 (a, b, c, z) = F(a + 1, b + 1, c + 1, z)
c
Théorème 4.1
F(z) satisfait l’équation différentielle suivante :
d2 F dF
z(1 − z) + (c − (a + b + 1)z) − abF = 0
dz2 dz
Quand |z| < 1, la fonction hypergéométrique : F(α, β , γ; z) est définie comme somme de la série :
(α)k (β )k k
F(α, β , γ; z) = ∑ z
k∈N (γ)k k!
(α)k (β )k zk
= ∑ (γ)k k!
k∈N
3
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Fonctions hypergéométriques
|z| < 1
F(α, β , γ; z) =de f
2 F1 (α, β , γ; z) quand il y’a risque d’ambiguité
αβ α(α + 1)β (β − 1) z2
= 1+ + +...+
γ γ(γ + 1) 2!
(α)k (β )k zk
= ∑
k∈N (γ)k k!
où F(α, β , γ; z) est invariante dans l’échange des α et β La serie converge uniformément dans le disque unité.
4
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Définition 4.2
∞
Γ(n + 1 + α)Γ(n + 1 + β )Γ(1 + γ) t n
F(α, β , γ; z) = ∑
n=0 Γ(1 + α)Γ(1 + β )Γ(n + 1 + γ) n!
αβ α(α + 1).β (β + 1) 2
= 1+ t+ t +...
γ.1 γ(γ + 1).1.2
C’est une solution de l’équation hypergéométrique de Gauss t(1 −t)ÿ + (γ − (α + β + 1)t)ẏ − αβ y = 0 qui possède
uniquement 3 singularités régulières en t = 0, 1, ∞.
Une base de solutions en t=0 est y1 (t) = F(α, β , γ,t); y2 (t) = t 1−γ F(α − γ + 1, β , −γ + 1, 2 − γ,t)
Propriétés 4.3
an
1. Rayon de convergence :Si γ 6= 0, −1, −2 , la série converge pour |t| < lim = 1.
x→+∞ an+1
2. Pour β = −m, entier négatif, F(α, −m, γ;t) sont des polynômes orthogonaux (Jacobi) par rapport à la
mesure :
Z 1
dt t γ−1 (1 − t)α−m−γ F(α, −m, γ;t)F(α, −m0 , γ;t) = 0
0
Les cas particulier (α = m + 1, γ = 1) est celui des polynômes de Legendre.
3. On peut écrire pratiquement tous les développements en série de fonctions spéciales comme des cas
particuliers d’hypergéométriques
- (1 − t)n = F(n, 1, 1;t) ( Série géométrique/coeff.binomiaux)
- log(1 − t) = −tF(1, 1, 2;t)
t
- et = lim F(1, β , 1; )
β →+∞ β
3 t2
- sint(t) = lim tF(α, β , ; − )
α,β →∞ 2 4αβ
1 t2
- cos(t) = lim F(α, β , ; − )
α,β →∞ 2 4αβ
1 1
- arcsin(t) = tF( , 3
2 2, 2 ; −t 2 )
1 3
- arcost(t) = tF( , 1, ; −t 2 )
2 2
t v t2
- Jv (t) = lim F(α, β , v + 1; − )
α,β →∞ 2 4αβ
Les limites α, β → ∞ sont nécessaires pour réaliser la confluence des singularités régulières de F en t = 1
et t = ∞, et de la sorte obtenir une singularité essentielle en t = ∞
5
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Définition 5.1
∞ t 2k+ν
1 1
Jν (t) = ∑ (−1)k Γ(k + 1) Γ(ν + k + 1) 2
k=0
(1.1)
t ν t2
= lim F(α, β , ν + 1; − )
2 α,β →∞ 4αβ
6
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Propriétés 5.2
1. Si ν = nentier, en posant k = k0 + n dans (1.1), on a : Jν (t) = (−1)n Jn (t) qui n’est donc pas linéairement
indépendante de Jn
2. L’autre solution est alors donnée par la fonction de Neummann :
qui reste finie pour ν → n,contient un terme en logt, et est indépendante grâce à la :
3. Formule de Lommel :( Wronskien des solutions J et N).
2
W2 (Jν , Nν ;t) = Jν (t)Ṅν (t) − J˙ν (t)Nν (t) = (1.4)
πt
r r
2 2
4. J 1 (t) = sint; J− 1 (t) = cost
2 πt 2 πt
5. Fonction génératrice : Série de Fourrier d’une onde plane à 2 dimensions :
∞
ei(kx x+ky y) = eikrcosφ = ∑ einφ (−i)n Jn (kr) (1.5)
n=−∞
in
Z 2π
↔ Jn (kr) = dφ eikrcosφ e−inφ (1.6)
2π 0
6. Récurrences :
ν
J˙ν+1 (t) = Jν (t) − J˙ν (t) (1.7)
t
2ν
Jν+1 (t) + Jν−1 (t) = Jν (t) (1.8)
t
r
2 π 1 3
Jν (t) ∼t→∞ cos t − (ν + ) + O(t − 2 ) (1.9)
πt 2 2
7. Orthogonalité : Si t = λi , λ j sont des zéros différents Jν (λi j = 0
Z 1
dx xJν (λi x)Jν (λ j x) = 0, λi 6= λ j (1.10)
0
8. Zéros : Dans le plan complexe t, Jn (t) ne s’annule que pour t réel. t = 0 est un zéro d’ordre n, les zéros
suivants t = λ1n , . . . , λin sont simples. Pour grand i, on peut approcher le ieme zéro par la formule asympto-
n 1
tique λin ∼ π(i+ − ) découlant de (1.9). Pour avoir une idée de l’erreur , l’approximation asymptotique
2 4
est donnée entre parenthèses après chaque valeur exacte dans le tableau suivant :
9. Série asymptotique
λi↓n→ 0 1 2 3
1 2.40(2.36) 3.83(3.93) 5.14(5.5) 6.38(7.08)
2 5.52(5.50) 7.02(7.07) 8.42(8.64) 9.76(10.21)
3 8.65(8.64) 10.17(10.21) 11.62(11.78) 13.02(13.35)
4 11.79(11.78)
7
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Application 5.1
~
D’après (1.5), Jn (kr) est une superposition d’ondes planes eik.~x à 2 dimensions, dont le module ~k est fixé. C’est
donc une fonction propre du Laplacien ∆ = ∂x2 + ∂y2 avec la valeur propre −k2 = −kx2 − ky2 . Les modes propres
ki,n d’un tambour de rayon R s’obtiennent en demandant que Jn (ki,n R) = 0 (la membrane est fixée au bord), et
sont donc déterminés par les zéros λin des fonctions de Bessel. On rencontre aussi les fonctions de Bessel dans
tous les problèmes à symétrie cylindrique(câbles coaxiaux, etc.).
8
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Définition 6.1
(1 − t 2 )ÿ − 2t ẏ + l(l + 1)y = 0 (1.11)
9
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Propriétés 6.2
1. Pl (1) = 1
2. Premiers polynômes : (t = cos θ )
- P2 = 1
- P3 = t = cos θ
1 1
- p4 = (3t 2 − 1) = (3 cos 2θ + 1)
2 4
1 3 1
- p5 = (5t − 3t) = (5 cos 3θ + 3cosθ )
2 8
∞
r0
3. Fonction génératrice : G(t, x) = ∑ Pl (t)xl . En utilisant des variables plus parlantes x = r
; t = cosθ ,
t=0
1 1 1 ∞ r0
on a : = q = ∑ Pl (cos θ )( )0
|~r − ~r0 | r 1 + ( )2 − 2(r0 /r) cos θ
r r l=0 r
r0
Définition 7.1
m
l+m
m d 1 d d d
˙ − t 2 ) 2 m Pl (t) = l
Plm (t)=(1 (t 2 − 1)l est solution de l’equation de Legendre. (1 − t 2 ) y +
dt 2 l! dt dt dt
m2
l(l + 1) − y=0
1 − t2
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Notation
(l − m)! m
Extension : Pour m < 0, On définit : Pl−m (t)=(−)
˙ m
P (t)
(l + m)! l
(2l)! l (2l)!
Valeurs Particulières : P0l (t) = Pl (t) → Pl0 (±1) = Pl (±1) = (±)l Pll (t) = (1 −t 2 ) 2 = l sinl θ Plm (t) ≡
2l l! 2 l!
0 si|m| > l
Récurrences :
m fixé : (2l + 1)tPlm (t) = (l + m)Pl−1m m
(t) + (l + 1 − m)Pl+1 (t)
m+1 t
l fixé : Pl (t) − 2m √ P (t) + [l(l + 1) − m(m + 1)]Plm−1 (t) = 0
m
1 − t 2 l
Z +1
2 (l + m)!
Orthonormalisation dt Ptm (t)Plm0 (t) =
−1 2l + 1 (l − m)!
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1.8 Exercices
Exercice 8.1 (Equations hypergéométriques)
On étudie ici l’équation différentielle dite de type hypergéométrique (E) : σ (x)y00 + τ(x)y0 + λ y = 0 avec τ, σ
polynômes de degrés respectivement inférieurs ou égaux à 2 et 1, et λ constante. On se place ici dans le cadre
de variables réelles.
A) Préliminaires
1. On note ρ une des solutions de l’équation différentielle du premier ordre : [σ (x)ρ]0 = τ(x)ρ Expliciter
les différentes expressions possibles ρ. ON restreindra l’étude à un intervalle I sur lequel σ (x) est
strictement positif. La fonction ρ est appelée résolvante de (E)
2. Montrer que pour tout exposant réel ν on a [σ ν (x)ρ]0 = σ ν−1 (x)τν (x)ρ avec τν (x) = τ(x) + (ν − 1)σ 0 (x).
3. Montrer que (E) est équivalente à : [σ (x)ρ(x)y0 ]0 = −λ ρ(x)y
4. On suppose que ρ est strictement positif sur I et on munit l’espace des fonctions de classe C∞ sur I du
1
Z
produit scalaire < f /g >ρ = f (t)g(t)ρ(t)dt. Montrer que l’opérateur T qui à y associe T (y) = [σ ρy0 ]0
l ρ
est symétrique pour ce produit si σ ρ s’annule aux bornes de I
3. En intégrant par parties et en supposant que le terme intégré s’annule aux bornes du chemin C, montrer
1 σ ν (z)ρ(z)τν+1 (z)
Z
que : ρ(x) fν+1 (x) = dz
ν +1 C (z − x)ν+1
4. En développant τν+1 (z) par la formule de Taylor, établir l’égalité (F2) :
1 σ ν (z)ρ(z)
Z
0 0
ρ(x) fν+1 (x) = νσ (x) + τ(x) ρ(x) fν (x) + τν+1 (x) dz
ν +1 C (z − x)
ν
6. En tuilisant la forme A.3 de l’équation (E), montrer que fν en sera solution si et seulement si λ = −Kν
7. On suppose ici que ν = n est un entier naturel. En choisissant pour contour C un cercle de centre x par-
2iπ d 00 00
couru dans le sens direct, montrer par la formule intégrale de Cauchy que : fn (x) = [σ (x)ρ(x)]
n!ρ(x) dxn
En déduire ensuite que fn est un polynôme de degré au plus égal à n
12
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B) Deuxième Partie
OnZconsidère plus généralement pour n entier relatif quelqconque la fonction Jn définie par la formule Jn (x) =
1 π
cos(x sin(θ ) − nθ )dθ , appelée fonction de Bessel de première espèce d’ordre n.
π 0
1. Montrer que Jn est solution de (En ) : x2 y” + xy0 + (x2 − n2 )y = 0
2n
2. Montrer que pour tout n et tout x non nul : Jn+1 (x) + Jn−1 (x) = Jn (x) et Jn+1 (x) − Jn−1 (x) = −2Jn0 (x)
x
Jn (x) 0 d n n
3. Etablir aussi : Jn+1 (x) = n − Jn (x) et (x Jn (x)) = x Jn−1 (x).
x dx
4. Montrer que pour tout n : J−n (x) = (−1)n Jn (x).
xn n=∞ (−1)k x 2k
5. Montrer que pour n entier :Jn (x) = n ∑ .
2 k=0 k!(n + k)! 2
6. Montrer que pour x fixé, la fonction : θ 7→ eix sin(θ ) se décompose en série de Fourier sous la forme :
n=+∞
eix sin θ = ∑ Jn (x)eniθ . (Formule de Schlömich).
n=−∞
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15
Chapitre 2
Inégalités
Théorème 1.1
Soient (u1 , . . . , un ) et (v1 , . . . , vn ) des réels (ou des complexes). Alors :
n n 1
n 1
∑ |uk vk | ≤ ( ∑ |uk |2 ) 2 ( ∑ |vk |2 ) 2 (2.1)
k=1 k=1 k=1
Démonstration 1.1
On considère
n
P(λ ) = ∑ (|uk | + λ |vk |)2
k=1
n n n
= ∑ |uk |2 + 2λ ∑ (|uk vk |) + λ 2 ∑ |vk |2
k=1 k=1 k=1
P est donc un polynôme en λ de degré 2, toujours positif. Comme il ne s’annule pas , son discriminant(réduit)
est toujours négatif, ce qui donne l’inégalité recherchée.
Théorème 1.2
Soient f, g ∈ C([0, 1], R). Alors :
Z 1 Z 1 Z 1
1 1
|fg| ≤ ( |f|2 ) 2 ( |g|2 ) 2 (2.2)
0 0 0
Démonstration 1.2
C’est la Zmême, en considérant cette fois :
1
P(λ ) = (| f | + λ |g|)2
0
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Théorème 1.3
Soit H un espace préhilbertien. Alors :
Ce cas général comprend les 2 cas précédents, mais aussi le cas où les séries ∑ |un |2 , ∑ |vn |2 convergent, celui
des classes des fonctions de carré intégrables
Définition 2.1
1 1
Si p ∈ [1, +∞[, l’exposant conjugué de p est q ∈ [1, +∞[ tel que + =1
p q
Théorème 2.2
On fait les mêmes hypothèses que pour les inégalités de Cauchy-Schwarz. On a alors :
1 1
∑ |uk ||vk | ≤ (∑ |uk |p ) p (∑ |vk |q ) q (2.4)
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Démonstration 2.1
Il s’agit essentiellement d’une inégalité de convexité, ou plutôt de concavité du log. Nous ne faisons que l’in-
égalité pour les sommes, l’autre se démontrant de façon tout à fait similaire. D’autre part, nous remarquons que,
quitte à considérer |un |et|vn |, on peut supposer que tous les nombres sont des réels positifs.
1. Un lemme fondamental
Si u,v sont des réels positifs, alors :
up vq
uv ≤ + . (2.5)
p q
En effet, par concavité du log :
up vq log(up log(vq )
log( + )≥ + = log(uv). (2.6)
p q p q
Il suffit alors de passer à l’exponentielle.
Théorème 3.1
On fait les mêmes hypothèses que pour l’inégalité de Hölder. Alors :
1 1 1
(∑ |uk + vk |p ) p ≤ (∑ |uk |p ) p + (∑ |vk |p ) p (2.9)
Z Z Z
1 1 1
( |f + g|p ) p ≤ ( |f|p ) p + ( |g|p ) p (2.10)
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Démonstration 3.1
Il s’agit d’une conséquence de l’inégalité de Hölder. q est l’exposant conjugué de p. On écrit, en utilisant l’in-
égalité triangulaire :
|uk + vk | p ≤ |uk |.|uk + vk | p−1 + |vk |.|uk + vk | p−1
On prend la somme et on applique l’inégalité de Hölder aux deux sommes obtenues avec les exposants p et q.
On trouve : 1 1
1
∑ |uk + vk | p ≤ (∑ |uk | p ) p + (∑ |vk | p ) p .(∑ |uk + vk | pq−q ) p
1 1
En remarquant que pq-q=p et que = 1 − ,on obtient le résultat.
q p
Remarquons que si 0 < p < 1, et que si tous les termes sont réels positifs, alors les inégalités sont inversées.
L’inégalité de Minkowski est en fait l’inégalité triangulaire pour la norme k.kp dans lp ou Lp
Théorème 4.1
Soient a, b ∈ R ∪ ±∞ avec a < b, f ∈ C([0, 1], ]a, b]) et φ :]a, b] →
− R une fonction convexe. Alors :
Z 1 Z1
φ f(x)dx ≤ φ ◦ f(x)dx. (2.11)
0 0
Démonstration 4.1
On rappelle que si g est une fonction convexe sur ]a, b[, alors g est continue, dérivable à droite sur ]a,b[ et :
∀c, x ∈]a, b[, f(x) ≥ f(c) + (x − c)f0d (c) où fd0 (c) est la dérivée de f à droite en c
On note I l’intégrale de f, qui est élément de ]a, b[. Alors l’inégalité précédente donne
En intégrant cette inégalité, on obtient le résultat. Dans l’inégalité précédente, on peut prendre plus généralement
f ∈ L1 (X, µ), o(X, µ) est un espace de probabilité.
Consulter également
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2.5 Exercices
Exercice 5.1
n √ √ n(n + 1)
Montrer que pour tout entier n ≥ 1, on a ∑k k ≤ 2n + 1 √
k=1 2 3
Exercice 5.2
On se donne un entier n ≥ 1et
! des réelsx!1 , . . . , xn strictement positif.
n n
1
1. Montrer que : ∑ xk ∑ xk ≥ n2
k=1 k=1
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
n
1 6n
2. Montrer que : ∑ 2 ≥
k=1 k (n + 1)(2n + 1)
Exercice 5.3
1. On se donne un entier n ≥ 1et des réelsx1 , . . . , xn . Montrer que :
n n
( ∑ xk )2 ≤ n ∑ xk2
k=1 k=1
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
2. En déduire une condition nécessaire et suffisante, sur les réles a et b, pour que l’application
n
ϕ : (x, y) 7→ a ∑ xi yi + b ∑ xi y j définisse un produit scalaire sur Rn où n ≥ 2
i=1 1≤i6= j≤n
Exercice 5.4
Soit f ∈ C0 ([a, b], R). Montrer que :
Z b 2 Z b
f (t)dt ≤ (b − a) f 2 (t)dt
a a
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
Exercice 5.5
Soit f ∈ C0 ([a,
b], R∗ ). Montrer que :
Z b Z b+
1
dt f (t)dt ≥ (b − a)2
a f (t) a
Dans quel cas a-t-on l’égalité ?
Exercice 5.6
+∞
Soit une fonction f (z) = ∑ an zn une fonction développable en série entière sur D(0, R), avec :
n=0
0 ≤ R ≤ +∞ Montrer que si | f | admet un maximum local en 0, elle est alors constante (principe du maximum)
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Solution (Exercice 2)
s s
n n n
√ 1 1
1. L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne : n = ∑ xk ≤ ∑ xk ∑ xk encore équivalent à l’in-
k=1 xk k=1 k=1
√ 1
xk = λ √ pour
égalité proposée. L’inégalité est réalisée si, et seulement si, il existe un réel λ tel que
xk
tout k compris entre 1 et n, ce qui équivaut à xk = λ pour tout k compris entre 1 et n , où λ est un réel
strictement positif.
! !
n n
2 2 1
2. Prenant xk = k pour tout k compris entre 1 et n , on en déduit que : ∑ k ∑ k2 ≥ n2
k=1 k=1
n n
n(n + 1)(2n + 1) 1 6n
et avec ∑ k2 = 6
, on en déduit que : ∑ 2 ≥
(n + 1)(2n + 1
k=1 k=1 k
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Solution (Exercice 4)
Z b
2 Z b Z b Z b
L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne : f (t).1dt ≤ f 2 (t)dt 1dt = (b − a) f 2 (t)dt l’éga-
a a a a
lité étant réalisée si, et seulement si, la fonction f est constante.
Solution (Exercice 5)
L’inégalité de Cauchy-Schwarz nous donne :
Z bp
!2 Z
1 b Z b
1
2
(b − a) = f (t). p ≤ f (t)dt l’égalité étant réalisée si, et seulement si , il existe un
a f (t) a a f (t)dt
√ 1
réel λ tel que λ = λ √ , ce qui équivaut à dire que f est constante
f
Solution (Exercice 6)
Si | f | admet un maximum local en 0, alors il existe un réel r0 ∈]0, R[ tel que| f (0)| = sup|z|≤r0 | f (z)|. On a alors
, en l’utilisant l’inégalité de Cauchy-Schwarz :
Z
1 2π it
| f (0)| = f (r0 e )dt
2π 0
Z 2π 12 Z 2π 21 Z 2π 21
1 it 2
1 it 2
≤ f (r0 e ) dt dt = f (r0 e ) dt
2π 0 0 2π 0
Z 2π 12
1 2
≤√ | f (0)| dt = | f (0)|
2π 0
Z 2π 12 +∞
1 1 2π
Z 2
2
donc |α0 | = | f (0)| = √ | f (0)| dt , soit |α0 |2 = f (r0 eit ) dt = ∑ |αn |2 r02n et αn = 0 pour
2π 0 2π 0 n=0
tout n ≥ 1, ce qui signifie que f est constante
22
Chapitre 3
3.1 Introduction
Définition 1.1
Dans le domaine mathématique de l’analyse numérique, les méthodes de quadrature sont des approximations
de valeur numérique d’une intégrale.
Proposition 1.2
En général on remplace le calcul de l’intégrale par une some pondérée prise en un certain nombre de points du
domaine d’intégration. Ces techniques procèdent en trois phases distinctes :
1. Décomposition du domaine en morceaux (un intervalle en sous-intervalles contigus).
2. Intégration apporchée de la fonction sur chaque morceau.
3. Sommation des résultats numériques ainsi obtenus.
Définition 1.3
On appelle formule quadratique une expression linéaire dont l’évaluation fournit une valeur approchée de
l’intégrale sur un morceau typique(l’intervalle [0, 1] par exemple
Proposition 1.4
La formule de quadrature fait intervenir des valeurs pondérées de la fonction (ou celle de ses dérivées) en certains
noeuds. Une indication grossière de l’efficacité d’une formule de quadrature est son ordre qui est par définition
la plus grande valeur entière m pour laquelle la valeur approchée de l’intégrale est exacte, pour tout polynôme
de degré inférieur ou égal à m.
Définition 1.5
La méthode de la quadrature de Gauss, du nom de Carl Friedrich Gauss est une méthode de quadrature exacte
pour un polynôme de degré 2n − 1 avec n poinnts pris sur le domaine d’intégration.
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NGONGO Isidore Séraphin - MA 408
Proposition 1.6
Si ce dernier est (a, b), les méthodes sont de la forme :
Z b n
I= f (x)ω(x)dx ≈ ∑ ωi f (xi )
a i=1
. ou w : (a, b) → R+ est une fonction de pondération qui peut assurer l’intégralité de f , ωi est le coefficient de
quadrature ou poids. Les points xi sont des rééls, distincts, uniques et sont des racines de polynomes orthogonaux
pour le produit scalaire.
Z b
< f , g >= f (x)g(x)ω(x)dx
a
Les points et les noeuds sont choisis de façon à obtenir les degrés d’exactitude les plus grands possibles.
Proposition 2.1
On souhaite évaluer numériquement l’intégrale
Z b
I= f (x)ω(x)dx
a
n
Posons alors Pn = ∏(x − xi ), il vient
i=1
n
∀0 ≤ k ≤ n, < Pn , xk >=< xk Pn , 1 >= ∑ ωi xik Pn (xi ) = 0
i=1
Ainsi Pn est orthogonal à tout polynôme de degré inférieur au sien. Il est par conséquent le seul polynôme unitaire
de la direction orthogonale aux polynômes de degré i = 1, ..., n − 1 dans l’espace vectoriel des polynômes de
degré 1, ..., n. Pn a n racines distinctes. Le domaine d’intégration est la fonction de pondération déterminant le
type de la quadrature de Gauss.
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Proposition 4.1
Une fois le type de quadrature choisi, la formule à n points s’écrit :
n
I( f ) = ∑ ωi f (xi )
i=1
Les noeuds sont déterminés comme les n racines du n-ième polynôme orthogonal associé à la formule de qua-
drature (polynôme de Legendre pour la formule de Gauss-Legendre etc...)
Propriété 4.2
On définit l’erreur comme E( f ) = |I − I( f )|. Le degré d’exactitude d’une formule de quadrature est le degré le
plus élevé de la famille des polynômes annulant E( f ). On a le résultat suivant : Une formule à n points admet
un degré d’exactitude de 2n − 1.
Proposition 5.1
Le domaine d’intégration [a, b] doit être changé en [−1, 1] avant d’employer la méthode de Gauss.
b−a 1
Z b
b−a a+b
Z
f (t)dt = f x+ dx
a 2 −1 2 2
b−a n
b−a a+b
∑ ωi × f
2 i=1 2
xi +
2
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Proposition 6.1
Il s’agit d’intégrer la fonction f sur le segment [−1, 1]. Les n noeuds sont les racines du n-ième polynômes de
Legendre, Pn (x), et les coefficients sont donnés par l’une ou l’autre égalité :
−2 2
ωi = =
(n − 1)Pn0 (xi )Pn+1 (xi ) (1 − xi2 )Pn0 (xi )2
On peut aussi remarquer que la somme des coefficients est égale à 2. Le tableau suivant donne l’ensemble des
informations pour réaliser le calcul approché de I pour les formules à un, deux et trois points.
Exemple 6.1
Z 1
On cherche à déterminer (x + 1)2 dx. On cherche à intégrer un polynôme de degré 2, 2 points suffisent pour
−1
obtenir la valeur exacte 2 2
Z 1
8
(x + 1)2 dx = 1 √ + 1 + 1 − √ + 1 =
−1 3 3 3
On peut finalement vérifier ce résultat car dans cet exemple on connait une primitive de (x + 1)2
" #1
(x + 1)3
Z 1
2 8
(x + 1) dx = =
−1 3 3
−1
26
Table des figures
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