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Faculté des sciences Oujda

Projet de fin d’études

Approximation des Dérivées Fractionnaires

Réalisé par : Encadrant : Pr. M Lamnii


Mohammed Smahi Soutenu le : 5 Juillet 2022
Membres du jury :
Pr. L Boudjaj
Pr. M Lamlili
Pr. A Sghir

Année Universitaire : 2021-2022


❖ D édi ca ce

Je dédie ce travail :

Á ma chère mère et à mon cher père Dieu ait son âme qui
n’ont jamais cessé de me supporter, me soutenir et
m’encourager durant mes années d’études. Qu’ils trouvent ici
le témoignage de ma profonde gratitude et reconnaissance.

Á mes frères, mes sœurs et ma famille qui me donnent de


l’amour et de la vivacité.

Á Mon encadrent Pr. Lamnii Mohammed pour ses multiples


conseils et pour toutes les heures qu’il a consacré à me diriger
pour faire ce projet.

Á tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin et ceux qui ont
partagé avec moi les moments d’émotion lors de la réalisation
de ce travail et qui m’ont chaleureusement supporté et
encouragé tout au long de mon parcours.

Á tous mes amis qui m’ont toujours encouragé.

Merci !

Sm a hi M oh amm ed ✍


Table des matières

1 Introduction 6

2 Rappel mathématique 9
2.1 Fonctions spécifiques utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.1 Fonction gamma . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.1.2 Fonction Bêta . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.3 Fonction de Mittag-Leffler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Généralisation des définitions usuelles de la dérivabilité et de la continuité . . . . . 16
2.2.1 Formule de Grünwald-Letnikov . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 Formule de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

3 Définitions générales des dérivées fractionnaires 20


3.1 Définition de Riemann-Liouville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.1 Intégral fractionnaire au sens de Riemann-Liouville . . . . . . . . . . . . . . 20
3.1.2 Dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2 Dérivée fractionnaire au sens de Caputo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.3 Relation entre la dérivée de Riemann-Liouville et celle de Caputo . . . . . . . . . . 24
3.4 Dérivée fractionnaire au sens de Grünwald-Letnikov . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

4 Approximation des dérivées fractionnaires 26


4.1 Approximation numérique de la dérivée de Caputo . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.1.1 Méthode L1 pour une subdivision uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.1.2 Méthode L1 pour une subdivision non-uniforme . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.1.3 Méthode L2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.1.4 Méthode L2C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.2 Approximation numérique de la dérivée de Riemann-Liouville . . . . . . . . . . . . 33
4.2.1 Méthode L1 pour une subdivision uniforme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.2.2 Méthode L1 pour une subdivision non-uniforme . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.2.3 Méthode L2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

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4.2.4 Méthode L2C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37


4.3 Approximation numérique de la dérivée de Grünwald-Letnikov . . . . . . . . . . . 37
4.4 Schémas de Grünwald . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

3
Liste des tableaux

4.1 Résultats numériques pour α = 0.3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29


4.2 Résultats numériques pour α = 0.5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.3 Résultats numériques pour α = 0.7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.4 Résultats numériques pour α = 0.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.5 Résultats numériques pour α = 0.4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.6 Résultats numériques pour α = 0.6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.7 Les valeurs de Wj,k correspondantes à la méthode L2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.8 cj,k correspondantes à la méthode L2C . . . . . . . . . . . . . . . .
Les valeurs de W 33
4.9 Résultats numériques pour α = 0.3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.10 Résultats numériques pour α = 0.5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.11 Résultats numériques pour α = 0.7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.12 Résultats numériques pour α = 0.2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
4.13 Résultats numériques pour α = 0.4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4.14 Résultats numériques pour α = 0.6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

4
Abréviations et Notations

Les différentes abréviations et notations utilisées tout au long de ce projet sont expliquées ci-dessous :

Abréviation&Notations Signification
Γ(x) Fonction Gamma
Γ(z) Fonction Gamma d’Euler
B(p, q) Fonction Bêta
Eα (z) Fonction de Mittag-Liffer
Eα,β (z) Fonction de Mittag-Liffer généralisée
C([a, b]) Espace des fonctions continues sur l’intervalle [a, b]
C n ([a, b]) Espace des fonctions de classe C n sur l’intervalle [a, b]
f n (t0 ) Dérivée nième de la fonction f au point t0
[α] Partie entière d’un nombre réelle α
Re(z) Partie réelle d’un nombre complexe z
RL Riemann-Liouville
C Caputo
GL Grünwald-Letnikov
Iaα f Intégral fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α
RL α
Da f Dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α
C α
Da f Dérivée fractionnaire au sens de Caputo d’ordre α
GL α
Da f Dérivée fractionnaire au sens de Grünwald-Letnikov d’ordre α
Chapitre 1
Introduction

Le calcul différentiel fournit un outil puissant pour expliquer et modéliser des processus dynamiques
dans de nombreux domaines des sciences appliquées. Mais les expériences et la réalité nous en-
seignent qu’il y a beaucoup de systèmes complexes dans la nature avec une dynamique différente,
tels le transport de contaminants chimiques dans l’eau autour de rochers, la diffusion atmosphérique
de la pollution, la dynamique des matériaux viscoélastiques comme les polymères, le processus de
diffusion cellulaire, la transmission de signaux par l’intermédiaire de champs magnétiques intenses,
l’effet de la spéculation sur la rentabilité des stocks sur les marchés financiers, le trafic réseau et bien
d’autres. Dans les cas mentionnés, les processus ont un comportement complexe macroscopique, qui
fait que les dérivées classiques ne peuvent exprimer leur dynamique, d’oú l’intervention du calcul
fractionnaire.

L’analyse fractionnaire est une branche de l’analyse mathématique qui étudie la possibilité de définir
des puissances non entières des opérateurs de dérivation et d’intégration. Ces dérivées ou intégra-
tions fractionnaires rentrent dans le cadre plus général des opérateurs pseudo-différentiels.
La dérivation fractionnaire fournit plusieurs outils potentiellement utiles pour la résolution des
équations intégrales. Elle s’introduit aussi naturellement dans la modélisation mécanique des maté-
riaux qui conservent la mémoire des transformations passées. D’oú l’intérêt particulier porté sur le
calcul et l’analyse fractionnaire pendent ces dernières décennies.

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L’histoire de la dérivée d’ordre non entier s’étale de la fin du 17ème siècle jusqu’à nos jours. Les
spécialistes s’accordent pour faire remonter son début à la fin de l’année (1695) quand l’Hospital a
dn y 1
soulevé une question à Leibniz en s’interrogeant sur la signification dxn lorsque n = 2 .

Leibniz, dans sa réponse voulut engager une réflexion sur une possible théorie de la dérivation non
entière, et à écrit à l’Hospital : "... cela conduirait à un paradoxe à partir duquel,un jour, on aura tirer
des conséquences utiles".
Il a fallu attendre les années (1990) pour voir apparaître les premières "conséquences utiles". la pre-
mière tentative sérieuse de donner une définition logique pour la dérivée fractionnaire est dû à Liou-
ville qui a publié neuf documents dans ce sujet entre (1832) et (1837). Indépendamment, Riemann a
proposé une approche qui s’est avérée essentiellement celle de Liouville, et c’est depuis qu’elle porte
le nom "Approche de Riemann-Liouville". Plus tard, d’autres théories on fait leurs apparition comme
celle de Grünwald–Letnikov, de Weyl et de Caputo.
Nous citons des mathématiciens qui ont fourni des contributions importantes au calcul fractionnaire
jusqu’au milieu du 20ème siècle, inclut :
P.S. Laplace (1812), J.B.J. Fourier (1822), N.H. Abel (1823-1826), J. Liouville (1832-1873), B. Riemann
(1847), H. Holmgren (1865-1867), A.K. Grünwald (1867-1872), A.V. Letnikov (1868-1872), H. Laurent
(1884), P.A. Nekrassov (1888), A. Krug (1890), J. Hadamard (1892), O. Heaviside (1892-1912), S. Pin-
cherle (1902), G.H. Hardy et J.E. Littlewood (1917-1928), H. Weyl(1917), P. Levy (1923), A. Marchaud
(1927), H.T. Davis (1924-1936), A. Zygmund (1935-1945), E.R. Amour (1938-1996), H. Kober (1940),
D.V. Widder (1941) et M. Riesz(1949).

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Ce travail est divisé en trois chapitres principales :

Dans le chapitre 2, nous mentionnons quelques concepts et définitions de fonctions utiles spéci-
fiques : la fonction Gamma, la fonction Bêta et la fonction Mittag-Leffler. Dans ce chapitre aussi
nous donnons deux formules très importantes qui va nous aider à construire les intégrales et déri-
vées fractionnaires : La formule de Grünwald-Letnikov et la formule de Cauchy.

Dans le chapitre 3, nous définissons l’intégrale et la dérivée fractionnaire au sens Riemann-


Liouville, puis on introduit les dérivées fractionnaires au sens de Caputo et Grünwald–Letnikov.

Le chapitre 4 est un chapitre principal de ce mémoire qui traite l’approximation numériques des
dérivées fractionnaires, plus précisément on va utiliser :

• La méthode L1 pour approcher les dérivées au sens de Caputo et Riemann-Liouville lorsque


0 < α < 1.

• Les méthodes L2 et L2C pour approcher les dérivées au sens de Caputo et Riemann-Liouville
lorsque 1 < α < 2.

• Le schéma G(1) pour approcher la dérivée au sens de Grünwald–Letnikov lorsque 0 < α < 1.

• Le schéma G(1) pour approcher la dérivée au sens de Grünwald–Letnikov lorsque 1 < α < 2.
Chapitre 2
Rappel mathématique

Dans ce chapitre, nous rappelons quelques notions et définitions des fonctions spécifiques utiles
qu’on va utiliser dans la suite de cette mémoire : la fonction Gamma et la fonction Bêta. Ensuite,
nous présenterons la formule de Grünwald-Letnikov puis, la formule de Cauchy.

2.1 Fonctions spécifiques utiles

2.1.1 Fonction gamma


La fonction Gamma d’Euler Γ(z) est l’une des fonctions de base du calcul fractionnaire qui prolonge
naturellement la factorielle aux nombres réels positifs (et même aux nombres complexe à parties
réelles positives).

Définition 2.1.1.
Soit x ∈ R. On appelle fonction gamma la fonction définie par :
Z +∞
Γ(x) = tx−1 e−t dt
0

Figure 2.1 – La courbe représentative de la fonction Gamma.

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Proposition 2.1.1 ([16]).

1. La fonction Γ est définie sur l’intervalle ]0, +∞[.


2. Γ(1) = 1.
3. Pour tout x > 0 on a la propriété importante suivante :

Γ(x + 1) = xΓ(x).

4. La fonction Gamma généralise la factorielle, c’est à dire pour tout n ∈ N on a :

Γ(n + 1) = n!.

Preuve :
• Pour tout x ∈ R, on pose la fonction gx (t) = tx−1 e−t qui est bien définie et continue sur l’intervalle
]0, +∞[.
1
D’autre part la fonction gx (t) est équivalente à t1−x
en 0 qui est intégrable en 0 ⇔ 1 − x < 1 ⇔
x > 0.
Au voisinage de +∞, la fonction gx est toujours intégrable.
En effet pour t assez grand, on a :
1
0 ≤ tx−1 e−t ≤
t2
D’après le critère de la comparaison, on en déduit que la fonction gx est intégrable en +∞, d’où le
résultat.
•On a : Z +∞  0
Γ(1) = e−t dt = e−t +∞ = 1.
0

•On intègre par parties, et on trouve :


Z +∞
Γ(x + 1) = [−tx e−t ]+∞
0 +x tx−1 e−t dt = xΓ(x).
0

• La démonstration se fait par récurrence :

pour n = 1, Γ(1 + 1) = Γ(2) = 1 × Γ(1) = 1 × 1! = 1!


pour n = 2, Γ(2 + 1) = Γ(3) = 2 × Γ(2) = 2 × 1! = 2!
pour n = 3, Γ(3 + 1) = Γ(4) = 3 × Γ(3) = 3 × 2! = 3!

Supposons par récurrence que le résultat est vrai pour n.


Pour (n + 1) on trouve :
Γ((n + 1) + 1) = (n + 1) × Γ(n + 1) = (n + 1) × n! = (n + 1)!, d’où le résultat.

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Proposition 2.1.2 ([5]).

1. La fonction Γ est continue sur ]0, +∞[.


2. La fonction Γ est de classe C ∞ sur ]0, +∞[ et on a :
Z +∞

∀x ∈ N , ∀x ∈ R∗+ , (k)
Γ (x) = (ln t)k e−t tx−1 dt.
0

3. La fonction Γ est convexe sur ]0, +∞[.


Exemples 2.1.1.
Calculons Γ 12 .


Par définition :   Z +∞
1 1
Γ = √ e−t dt
2 0 t
Posons t = x2 , on trouve :
  Z +∞
1 1 −x2
Γ = e 2xdx
2 0 x
Z +∞
2
=2 e−x dx
0

1 2
 
Calculons maintenant Γ 2
, on trouve :
  2  Z +∞ 2
1 −x2
Γ = 2 e dx
2 0
 Z +∞   Z +∞ 
−x2 −y 2
= 2 e dx 2 e dy
0 0
Z +∞ Z +∞
2 2
=4 e−(x +y ) dxdy.
0 0

En passant aux coordonnées polaires, posons :


(
x = r cos(θ)
y = r sin(θ)
on trouve :
  2 Z π Z +∞
1 2 2
Γ =4 e−r rdrdθ
2 0 0

Z π " 2
#+∞
2 e−r
=4 − dθ
0 2
0
" 2
#+∞ Z π
e−r 2
=4 − dθ
2 0
0

1 π
=4× ×
2 2

1
 √
Γ 2
= π.

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Proposition 2.1.3.   √
1 (2n)! π
∀n ∈ N, Γ n+ = .
2 22n n!

Preuve :
• Pour n = 0, 1 la formule est vraie car :
√ √ √ √
(2 × 0)! π √
       
1 1 1 1 (2 × 1)! π 2 π π
Γ = 2×0 = π, Γ 1+ = Γ = 2×1 = = .
2 2 × 0! 2 2 2 2 × 1! 4 2

Supposons par récurrence que le résultat est vrai pour n.


Pour (n + 1) on trouve :

    
1 1
Γ (n + 1) + =Γ n+ +1
2 2
   
1 1
= n+ Γ n+
2 2
  √ 
2n + 1 (2n)! π
=
2 22n n!

(2n + 2)(2n + 1)(2n!) π
=
2(2n + 2)22n n!

(2n + 2)! π
= 2
2 × 22n (n + 1)n!

(2(n + 1))! π
= 2(n+1)
2 (n + 1)!

d’oú le résultat. ■

Théorème 2.1.1 ([9]).


La fonction Gamma se prolonge à une fonction holomorphe (dérivable) dans le demi-plan droit
Z = {z ∈ C; Re(z) > 0}, qui est définie par :
Z +∞
∀z ∈ Z, Γ(z) = tz−1 e−t dt.
0

Cette nouvelle fonction s’appelle la fonction Gamma d’Euler.

Lemme 2.1.1.

1. Pour tout complexe z ∈ Z, on a la propriété suivante :

Γ(z + 1) = zΓ(z).

2. ∀n ∈ N, Γ(n + 1) = n!.

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n
Généralisation du coefficient binomial : Les coefficients binomiaux , définis pour tout
k
entier naturel n et tout entier naturel k inférieur ou égal à n, donnent le nombre de parties de k
éléments dans un ensemble de n éléments, notés aussi Cnk . Cette quantité s’exprime à l’aide de la
fonction factorielle par :
 
n n(n − 1) . . . (n − k + 1) n!
= = , k ≤ n.
k k! k!(n − k)!
 
α
La formule généralisée pour α ∈ C et k ∈ N est donnée par :
k
 
α α(α − 1) . . . (α − k + 1)
=
k k!

Proposition 2.1.4.
Soient k ∈ N∗ et α ∈ C. Si Re(α − k + 1) > 0, alors on a :
 
α Γ(α + 1)
=
k Γ(k + 1)Γ(α − k + 1)
.

Preuve :

Γ(α+1) = αΓ(α) = αΓ(α−1+1) = α(α−1)Γ(α−1) = . . . = α(α−1) . . . (α−k +1)Γ(α−k +1)

Γ(α + 1)
ce qui implique que = α(α − 1) . . . (α − k + 1).
Γ(α − k + 1)
Divisons par Γ(k + 1) = k!, on aura alors :
 
α α(α − 1) . . . (α − k + 1) Γ(α + 1)
= =
k k! Γ(k + 1)Γ(α − k + 1)

d’oú le résultat.

2.1.2 Fonction Bêta


La fonction Bêta fait partie des fonctions de base du calcul fractionnaire. Cette fonction joue un rôle
important quand elle est combinée avec la fonction Gamma.

Soit D = {(p, q) ∈ C2 ; Re(p) > 0, Re(q) > 0}

Définition 2.1.2.
On appelle fonction Bêta la fonction définie sur D par :
Z 1
B(p, q) = tp−1 (1 − t)q−1 dt. (2.1)
0

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Propriétés 2.1.1 ([13]).

1. La fonction Bêta est symétrique, c’est à dire :

∀(p, q) ∈ D, B(p, q) = B(q, p).

2. La fonction Gamma d’Euler et la fonction Bêta sont reliées par la relation :

Γ(p)Γ(q)
∀(p, q) ∈ D, B(p, q) = .
Γ(p + q)

Preuve :
• En posant :
t = 1 − x ⇒ dt = −dx.

On aura :

Z 1
B(p, q) = tp−1 (1 − t)q−1 dt
0
Z 0
=− (1 − x)p−1 xq−1 dx
Z 11
= xq−1 (1 − x)p−1 dx
0

d’où
B(p, q) = B(q, p).

• En posant t = sin2 θ, alors on a :




 dt = 2 sin θcosθ
1 − t = cos2 θ



 t = 1 ⇒ θ = π2
t=0⇒θ=0

On remplace dans (2.1) on obtient :


Z π
2
B(p, q) = (sin2 θ)p−1 (cos2 θ)q−1 (2 sin θ cosθ)dθ
0
Z π
2
=2 (sin θ)2(p−1) (cos θ)2(q−1) (sin θ cosθ)dθ
0

d’où Z π
2
B(p, q) = 2 (sin θ)2p−1 (cos θ)2q−1 dθ. (2.2)
0

On a Z +∞
Γ(p) = tp−1 e−t dt
0

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Posons t = x2 ⇒ dt = 2xdx, on a alors :


Z +∞
2
Γ(p) = 2 x2(p−1) e−x xdx
Z0 +∞
2
=2 x2p−1 e−x dx.
0

De même on a : Z +∞
2
Γ(q) = 2 y 2p−1 e−y dy.
0

Multiplions les deux membres des deux égalités et passant aux coordonnées polaires :

Z +∞ Z +∞
2 +y 2 )
Γ(p)Γ(q) = 4 x2p−1 y 2p−1 e−(x dxdy
0 0
π
Z +∞ Z
2 2
=4 (r cos θ)2p−1 (r sin θ)2q−1 e−r rdrdθ
0 0
Z +∞ Z π
2
2p−1 2q−1 −r2
=4 rr r e dr (cos θ)2p−1 (sin θ)2q−1 dθ
0 0
π
!
 Z +∞  Z
2
−r2
= 2 r2(p+q)−1 e dr 2 (cos θ)2p−1 (sin θ)2q−1 dθ
0 0

= Γ(p + q)B(q, p)
= Γ(p + q)B(p, q)

donc on a :
Γ(p)Γ(q)
B(p, q) = .
Γ(p + q)

Remarque 2.1.1.
L’égalité (2.2) s’appelle la forme trigonométrique de la fonction Bêta.

2.1.3 Fonction de Mittag-Leffler


La fonction exponentielle joue un rôle très important dans la théorie des équations différentielles
d’ordre entier. Elle est aussi largement utilisée dans la recherche des solutions des équations dif-
férentielles d’ordre fractionnaire. La fonction Mittag-Leffler à un seul paramètre qui généralise la
fonction exponentielle a été introduite par G. M Mittag-Leffer en 1903.

Définition 2.1.3.
Pour z ∈ C, la fonction de Mittag-Leffler Eα (z) est définie comme suit :

+∞
X zk
Eα (z) = , α > 0.
k=0
Γ(αk + 1)

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Définition 2.1.4.
Pour z ∈ C, la fonction de Mittag-Leffler généralisée Eα,β (z) est définie comme suit :
+∞
X zk
Eα,β (z) = , α > 0, β > 0.
k=0
Γ(αk + β)

Exemples 2.1.2.
+∞ +∞ k
X xk X x
•E1 (x) = = = ex , x ∈ R.
k=0
Γ(k + 1) k=0 k!
+∞ +∞ +∞ √ 2k
X xk X xk X ( x) √
•E2 (x) = = = = cosh( x), x ≥ 0.
k=0
Γ(2k + 1) k=0 (2k)! k=0 (2k)!
+∞ +∞ +∞
X xk X xk 1 X xk+1 ex − 1
•E1,2 (x) = = = = , x ∈ R∗ .
k=0
Γ(k + 2) k=0 (k + 1)! x k=0 (k + 1)! x
+∞ +∞
2
 X x2k X x2k
•E2,1 x = = = cosh(x), x ∈ R.
k=0
Γ(2k + 1) k=0 (2k)!

Remarque 2.1.2.
Pour avoir en plus d’informations sur la fonction de Mittag-Leffler voir [11].

2.2 Généralisation des définitions usuelles de la dérivabilité


et de la continuité

2.2.1 Formule de Grünwald-Letnikov


Dans cette sous-section, on va annoncer la formule de Grünwald-Letnikov, qui donne une générali-
sation de la définition classique de la dérivation entière d’une fonction.

Soient I une partie ouverte non vide de R, t0 ∈ I et f : I → R une fonction.


Proposition 2.2.1 ([3]).
Si f est n fois dérivable en t0 , alors on a la formule suivante :
n  
(n) 1 X k n
f (t0 ) = lim n (−1) f (t0 − kh). (2.3)
h→0 h k
k=0

L’égalité (2.3) s’appelle la formule de Grünwald-Letnikov.


Notation:.
On désigne par f (n) (t0 ) la dérivée nième de f en t0 .

Preuve :
• Supposons que la fonction f est n fois dérivables en t0 .
Ainsi, par définition de la dérivation en t0 on a :

′ f (t0 + h1 ) − f (t0 )
f (t0 ) = lim . (2.4)
h1 →0 h1

16
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Si on pose h = −h1 on trouve :

′ f (t0 ) − f (t0 − h)
f (t0 ) = lim . (2.5)
h→0 h

On applique la formule (2.5) à f (2) (t0 ), on trouve :

′ ′
(2) f (t0 ) − f (t0 − h)
f (t0 ) = lim (2.6)
h→0 h

f (t0 ) − f (t0 − h) f (t0 − h) − f (t0 − 2h)


 
lim − lim
= lim  h→0
 h h→0 h 
(2.7)
h

h→0

f (t0 )−f (t0 −h)


!
h
− f (t0 −h)−f
h
(t0 −2h)
= lim (2.8)
h→0 h

f (t0 ) − 2f (t0 − h) + f (t0 − 2h)


= lim . (2.9)
h→0 h2

En utilisant (2.5) et (2.9), nous obtenons :

f (t0 ) − 3f (t0 − h) + 3f (t0 − 2h) − f (t0 − 3h)


f (3) (t0 ) = lim (2.10)
h→0 h2

et, par récurrence pour n nous obtenons la formule :


n  
(n) 1 X k n
f (t0 ) = lim n (−1) f (t0 − kh).
h→0 h k
k=0

Remarque 2.2.1.
La formule (2.3) s’appelle aussi dérivée d’ordre n à gauche en t0 , de même, en utilisant la formule (2.4),
on obtient une dérivée d’ordre n à droite en t0 :
n  
(n) 1 X k n
f (t0 ) = lim n (−1) f (t0 + kh).
h→0 h k
k=0

2.2.2 Formule de Cauchy


La formule de Cauchy joue un rôle important au niveau de la construction des dérivées et des inté-
grales fractionnaires.

Soit f une fonction continue sur l’intervalle [a, b] et −∞ < a ≤ x ≤ b < +∞.
Une primitive de f est donnée par l’expression :

17
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Z x
(Ia1 f )(x) = f (t)dt.
a

Une primitive seconde est donnée par l’expression :


Z x
(Ia2 f )(x) = (Ia1 f )(t)dt.
a

Une nième primitive est donnée par l’expression :


Z x
n
(Ia f )(x) = (Ian−1 f )(t)dt.
a

Proposition 2.2.2 ([14]).


Pour tout n ∈ N∗ on a : Z x
1
(Ian f )(x)
= (x − t)n−1 f (t)dt. (2.11)
(n − 1)! a
L’égalité (2.11) s’appelle la formule de Cauchy.

Preuve :
•Pour n=1 la formule est vraie.
•Pour n=2 :

Z x
(Ia2 f )(x) = (Ia1 f )(s)ds
Za x Z s 
= f (t)dt ds.
a a
Z s
On pose F (s) = f (t)dt et on intègre par partie, alors on aura :
a

Z x
(Ia2 f )(x) = F (s)ds
a
Z x
= [sF (s)]xa − sF ′ (s)ds
a
Z x
= xF (x) − sf (s)ds
a
Z x Z x
= xf (t)dt − tf (t)dt
a a
Z x
= (x − t)f (t)dt.
a

•Pour n=3 :

Z x Z s Z  t 
Ia3 f

(x) = f (τ )dτ dt ds
a a a
Z x Z s 
= (s − τ )f (τ )dτ ds
a a
1 x
Z
= (x − τ )2 f (τ )dτ.
2 a

18
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•Dans le cas général pour tout entier n ∈ N∗ et par récurrence on aura la formule (2.11). ■

19
Chapitre 3
Définitions générales des dérivées
fractionnaires

Dans ce chapitre nous présenterons la définition d’une dérivée fractionnaire, puis nous étudions
trois définitions des dérivés fractionnaires les plus populaires : la définition de Riemann-Liouville,
Grünwald-Letnikov et de Caputo.

3.1 Définition de Riemann-Liouville

3.1.1 Intégral fractionnaire au sens de Riemann-Liouville


Depuis la généralisation du factoriel par la fonction Gamma : Γ(n) = (n − 1)!, Riemann s’est rendu
compte que la formule de Cauchy (2.11) pourrai avoir un sens même quand n prenne une valeur
non-entière.

Soient f : I = [a, b] → R une fonction continue sur I et x ∈ I.

Définition 3.1.1.
L’intégrale fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α ∈ C et d’origine a de la fonction f est
définie par :
Z x
1
(Iaα f )(x) = (x − t)α−1 f (t)dt, Re(α) > 0.
Γ(α) a

Proposition 3.1.1 ([7]).


Soient α et β deux complexes d’une partie réelles strictement positives, on a

Iaα Iaβ f = Iaα+β .




20
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Preuve :

Z x
1
Iaα Iaβ f (x − s)α−1 Iaβ f (s)ds
 
(x) =
Γ(α) a
Z x  Z s 
1 α−1 1 β−1
= (x − s) (s − t) f (t)dt ds
Γ(α) a Γ(β) a
Z xZ s
1
= (x − s)α−1 (s − t)β−1 f (t)dtds
Γ(α)Γ(β) a a
Z x Z x 
1 α−1 β−1
= f (t) (x − s) (s − t) ds dt
Γ(α)Γ(β) a t

En posant s = t + (x − t) τ , alors on a :

ds = (x − t)dτ

s = t =⇒ t + (x − t)τ = t =⇒ τ = 0

s = x =⇒ t + (x − t)τ = x =⇒ τ = 1

alors

Z x Z 1
α−1 β−1
(x − s) (s − t) ds = x − (t + (x − t)τ )α−1 (t + (x − t)τ − t)β−1 (x − t)dτ
t
Z0 1
= [(x − t)(1 − τ )]α−1 [(x − t)τ ]β−1 (x − t)dτ
0
Z 1
α+β−1
= (x − t) (1 − τ )α−1 τ β−1 dτ
0
α+β−1
= (x − t) B(β, α) =

Γ(α)Γ(β)
On sait que B(β, α) = , alors :
Γ(α + β)
Z x  
1 α+β−1 Γ(α)Γ(β)
Iaα Iaβ f

(x) = f (t) (x − t) dt
Γ(α)Γ(β) a Γ(α + β)
Z x
1
= (x − t)(α+β)−1 f (t)dt
Γ(α + β) a
= Iaα+β f (x).



Exemples 3.1.1 ([8]).
On considère la fonction f (x) = (x − a)β avec a ∈ R et β > −1.
On va calculer l’intégral fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α (on prend α un réel
strictement positif) et d’origine a de la fonction f .

Z x
1
(Iaα f )(x) = (x − t)α−1 f (t)dt
Γ(α) a
Z x
1
= (x − t)α−1 (t − a)β dt.
Γ(α) a

21
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Par un changement de variables t = a + (x − a)u, on aura



dt = (x − a)du

t = a ⇒ (x − a)u = 0 ⇒ u = 0

t = x ⇒ (x − a)u = (x − a) ⇒ u = 1

alors

Z 1
1
(Iaα f )(x) = (x − (a + (x − a)u))α−1 (a + (x − a)u − a)β (x − a)du
Γ(α) 0

Z 1
1
= (x − a)α−1 (1 − u)α−1 (x − a)β uβ (x − a)du
Γ(α) 0

Z 1
1
= (x − a)α−1 (1 − u)α−1 (x − a)β+1 uβ du
Γ(α) 0

1
(x − a)α+β
Z
= (1 − u)α−1 uβ du
Γ(α) 0

(x − a)α+β
= B(α, β + 1)
Γ(α)

Γ(α)Γ(β + 1)
= (x − a)α+β
Γ(α + β + 1)Γ(α)

Γ(β + 1)
= (x − a)α+β .
Γ(α + β + 1)

3.1.2 Dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville


Soient f : I = [a, b] → R une fonction continue sur I et x ∈ I.

Définition 3.1.2.
La dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α ∈ C et d’origine a de la fonction f est
définie par :

x
dn dn
Z 
RL 1
( Daα f )(x) = n (Ian−α f )(x) = (x − t) (n−α)−1
f (t)dt
dx Γ(n − α) dxn a

avec Re(α) ≥ 0 et n = [Re(α)] + 1.


On désigne par [.] la partie entière d’un nombre réel.

Exemples 3.1.2 ([7]).


On considère la même fonction de l’exemple précédente f (x) = (x − a)β , et on calcule leur dérivée
fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’ordre α et d’origine a.
On a
dn n−α
(RL Daα f )(x) = (I f )(x) avec n = [α] + 1.
dxn a

22
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On a vu l’expression de l’intégrale d’ordre α de cette fonction, donc pour l’ordre (n − α) on obtient :

Γ(β + 1)
(Ian−α f )(x) = (x − a)β+n−α
Γ(β + 1 + n − α)
alors
dn
 
RL Γ(β + 1)
( Daα f )(x) = n (x − a) β+n−α
dx Γ(β + 1 + n − α)

Γ(β + 1) dn  β+n−α

= (x − a)
Γ(β + 1 + n − α) dxn
or
dn  β+n−α
 Γ(β + 1 + n − α)
(x − a) = (x − a)β−α
dxn Γ(β − α + 1)
enfin on a :

Γ(β + 1)
(RL Daα f )(x) = (x − a)β−α .
Γ(β − α + 1)

3.2 Dérivée fractionnaire au sens de Caputo


La définition de Caputo diffère de celle de Riemann-Liouville en ce qu’elle effectue la dérivation n
fois avant l’intégrale fractionnaire d’ordre (n − α).

Soit f ∈ C n ([a, b]).


Définition 3.2.1.
La dérivée fractionnaire au sens de Caputo d’ordre α ∈ R et d’origine a de la fonction f est définie par :
Z x
C α n−α (n) 1
( Da f )(x) = (Ia f )(x) = (x − t)(n−α)−1 f (n) (t)dt
Γ(n − α) a

avec α ≥ 0 et n = [α] + 1.
On désigne par [.] la partie entière d’un nombre réel.
Exemples 3.2.1 ([4]).
Concernant la dérivée fractionnaire au sens de Caputo d’ordre α et d’origine a de la fonction f (x) =
(x − a)β , on aura :

dn 
 
C
Daα f )(x) Ian−α β

( = (x − a)
dxn
 
Γ(β + 1)
= Ian−α (x − a)β−n
Γ(β − n + 1)

Γ(β + 1)
Ian−α (x − a)β−n

=
Γ(β − n + 1)

23
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or

Γ(β − n + 1)
Ian−α (x − a)β−n = (x − a)β−α
Γ(β − α + 1)

alors

Γ(β + 1) Γ(β − n + 1)
(C Daα f )(x) = (x − a)β−α
Γ(β − n + 1) Γ(β − α + 1)

Γ(β + 1)
= (x − a)β−α
Γ(β − α + 1)

3.3 Relation entre la dérivée de Riemann-Liouville et celle de


Caputo
Le théorème suivant établit le lien entre la dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville et
celle au sens de Caputo .

Soit f ∈ C n ([a, b]).


Théorème 3.3.1 ([12] ).
Soient α un réel strictement positive et n = [α] + 1. Si RL Daα f et C Daα f existent, alors la dérivée de
Riemann-Liouville et celle de Caputo sont liées par la formule :

n−1 (j)
RL
X f (a)(x − a)j−α
( Daα f )(x) =(C
Daα f )(x) + . (3.1)
j=0
Γ(j + 1 − α)

Remarque 3.3.1.
• Pour 0 < α < 1 on a :

f (a)(x − a)−α
(RL Daα f )(x) = (C Daα f )(x) + .
Γ(1 − α)
• Pour 1 < α < 2 on a :

f (a)(x − a)−α f ′ (a)(x − a)1−α


(RL Daα f )(x) = (C Daα f )(x) + + .
Γ(1 − α) Γ(2 − α)
• Pour 2 < α < 3 on a :

f (a)(x − a)−α f ′ (a)(x − a)1−α f ′′ (a)(x − a)2−α


(RL Daα f )(x) = (C Daα f )(x) + + + .
Γ(1 − α) Γ(2 − α) Γ(3 − α)
Remarque 3.3.2.
Si ∀k ∈ {0, 1, 2, . . . , n − 1} f (k) (0) = 0, on aura :

C
Da f = RL Da f.

24
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3.4 Dérivée fractionnaire au sens de Grünwald-Letnikov


L’idée principale de la dérivée fractionnaire de Grünwald-Letnikov est de donner une généralisation
de la définition classique de la dérivation entière d’une fonction à des ordres de dérivée arbitraire.

Soit f une fonction définie sur R.

Définition 3.4.1.
La dérivée fractionnaire au sens de Grünwald-Letnikov d’ordre α ∈ R de la fonction f est définie par :

+∞  
GL α 1 X k α
( D f )(x) = lim α (−1) f (x − kh).
h→0 h k
k=0

Remarque 3.4.1.
Pour avoir une idée sur la construction de Grünwald-Letnikov dérivation voir [6] et [15].

25
Chapitre 4
Approximation des dérivées fractionnaires

Parfois ce n’est pas facile de calculer explicitement une dérivée fractionnaire d’ordre α d’une fonc-
tion donnée. Les méthodes numériques consistent à donner une approximation de ces types de déri-
vées avec une estimation d’erreur très petite. Dans ce chapitre on va introduire des approximations
numériques de dérivée de Caputo, Riemann-Liouville et Grünwald-Letnikov.

4.1 Approximation numérique de la dérivée de Caputo


Dans cette section on va aborder quatre méthodes numérique pour approcher la dérivée de Caputo :
Les méthodes L1 uniforme et non-uniforme : qu’on va les utiliser pour approcher la dérivée
lorsque 0 < α < 1.
Les méthodes L2 et L2C : qu’on va les utiliser pour approcher la dérivée d’origine a = 0 lorsque
1 < α < 2.

Étant donné une fonction f ∈ C n ([a, b]), on rappelle que la dérivée fractionnaire au sens de Caputo
d’ordre α et d’origine a de la fonction f est définie par :
Z x
C 1
( Daα f )(x) = (x − t)(n−α)−1 f (n) (t)dt
Γ(n − α) a

avec α ≥ 0 et n = [α] + 1.
• Si on prend 0 < α < 1, alors n = 1 et on a donc :
Z x
1
( C
Daα f )(x) = (x − t)−α f ′ (t)dt. (4.1)
Γ(1 − α) a

• Si on prend 1 < α < 2, alors n = 2 et on a donc :


Z x
1
(C
D0α f )(x) = (x − t)1−α f ′′ (t)dt. (4.2)
Γ(2 − α) 0

26
Faculté des sciences Oujda Mohammed Smahi

En faisant le changement de variable suivante :



h = x − t ⇒ dt = −dh

t=0⇒h=x

t=x⇒h=0

alors

Z x
1
(C
D0α f )(x) = (x − t)1−α f ′′ (t)dt
Γ(2 − α) 0
Z 0
1
=− h1−α f ′′ (x − h)dh
Γ(2 − α) x
Z x
1
= h1−α f ′′ (x − h)dh
Γ(2 − α) 0
enfin on a
Z x
1
(C
D0α f )(x) = t1−α f ′′ (x − t)dt (4.3)
Γ(2 − α) 0

Dans cette section on va essayer d’approcher les deux formules (4.1) et (4.3).

4.1.1 Méthode L1 pour une subdivision uniforme


Considérons une subdivision uniforme {xk }N k=0 de l’intervalle [a, b] avec xk = a + kh, h = N et
b−a

k = 0, 1, . . . , N en utilisant la différence f (xk+1h)−f (xk ) pour approcher la dérivée première f ′ (t) sur
chaque intervalle [xk , xk+1 ].

Soit j ∈ {1, 2, . . . , N }, alors :

Z xj
1
( C
Daα f )(xj ) = (xj − t)−α f ′ (t)dt
Γ(1 − α) a
j−1 Z xk+1
1 X
= (xj − t)−α f ′ (t)dt
Γ(1 − α) k=0 xk
j−1 xk+1
1 XZ f (xk+1 ) − f (xk )
≈ (xj − t)−α dt
Γ(1 − α) k=0 xk h
j−1 xk+1
f (xk+1 ) − f (xk )
X Z
= (xj − t)−α dt.
k=0
hΓ(1 − α) xk

D’autre part pour k ∈ {0, 2, . . . , j − 1}, on a :

Z xk+1
1  x
(xj − t)−α dt = −(xj − t)1−α xk+1
xk 1−α k

1 
(xj − xk )1−α − (xj − xk+1 )1−α

=
1−α

27
Faculté des sciences Oujda Mohammed Smahi

(
xj − xk = (j − k)h
xj − xk+1 = (j − k − 1)h

alors
xk+1
h1−α 
Z
(xj − t)−α dt = (j − k)1−α − (j − k − 1)1−α

xk 1−α
1
(j − k)1−α − (j − k − 1)1−α .
 
= α−1
h (1 − α)

enfin

j−1
C
X [(j − k)1−α − (j − k − 1)1−α ]
( Daα f )(xj ) ≈ [f (xk+1 ) − f (xk )]
k=0
hhα−1 (1 − α)Γ(1 − α)
j−1
X h−α 
(j − k)1−α − (j − k − 1)1−α [f (xk+1 ) − f (xk )]

=
k=0
Γ(2 − α)
j−1
X
= bj−k−1 [f (xk+1 ) − f (xk )] .
k=0

avec
h−α 
(k + 1)1−α − k 1−α , pour k = 0, 1, . . . , j − 1.

bk = (4.4)
Γ(2 − α)
d’oú

j−1
X
C
( Daα f )(xj ) ≈ bj−k−1 [f (xk+1 ) − f (xk )] (4.5)
k=0

Cette méthode s’appelle la méthode L1.

Théorème 4.1.1 ([2]).


Soient f ∈ C 2 ([a, b]) , 0 < α < 1 et j ∈ {1, 2, . . . , N }.Alors

j−1
X
bj−k−1 [f (xk+1 ) − f (xk )] − (C Daα f )(xj ) ≤ Ch2−α
k=0

avec C une constante positive donnée par :

22−α
 
1 1−α −α
max |f ′′ (x)| .

C= + − 2 +1
Γ(2 − α) 12 2−α x0 ≤x≤xj

28
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Exemples 4.1.1.
Nous évaluons la dérivée fractionnaire au sens de Caputo d’origine 0 de la fonction f (x) = x2 au point
x = 1 en utilisant la méthode L1 uniforme.
Les résultats numériques sont présentés aux tableaux suivants :

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.6543 × 10−3 ∗
1
60
0.3284 × 10−3 1.7000
1
80
0.2014 × 10−3 1.7000
1
100
0.1378 × 10−3 1.7000

Table 4.1 – Résultats numériques pour α = 0.3

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0020 ∗
1
60
0.0011 1.5000
1
80
0.0007 1.5000
1
100
0.0005 1.5000

Table 4.2 – Résultats numériques pour α = 0.5

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0056 ∗
1
60
0.0033 1.3000
1
80
0.0023 1.3000
1
100
0.0017 1.3000

Table 4.3 – Résultats numériques pour α = 0.7

On remarque que lorsque le α s’augmente l’erreur maximale l’est aussi, par suite pour avoir une bonne
estimation d’erreur on doit augmenter le nombre d’itérations lorsque on augmente le α.

Exemples 4.1.2.
Nous évaluons la dérivée fractionnaire au sens de Caputo d’origine 0 de la fonction f (x) = cos(x) au
point x = π2 en utilisant la méthode L1 uniforme.
Les résultats numériques sont présentés aux tableaux suivants :

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.4134 × 10−3 ∗
1
60
0.1993 × 10−3 1.8000
1
80
0.1187 × 10−3 1.8000
1
100
0.0794 × 10−3 1.8000

Table 4.4 – Résultats numériques pour α = 0.2

29
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h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0012 ∗
1
60
0.0006 1.6000
1
80
0.0004 1.6000
1
100
0.0003 1.6000

Table 4.5 – Résultats numériques pour α = 0.4

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0031 ∗
1
60
0.0018 1.4000
1
80
0.0012 1.4000
1
100
0.0009 1.4000

Table 4.6 – Résultats numériques pour α = 0.6

4.1.2 Méthode L1 pour une subdivision non-uniforme


Considérons une subdivision quelconque {x̃i }N
k=0 de l’intervalle [a, b] avec a = x̃0 < x̃1 < · · · <
x̃N −1 < x̃N = b.

f (x̃k+1 )−f (x̃k )


Pour k ∈ {0, 2, . . . , N − 1}, on pose h̃k = x̃k+1 − x̃k et en utilisant la différence h̃k
pour
approcher la dérivée première f ′ (x) sur chaque intervalle [x̃k , x̃k+1 ].

Soit j ∈ {1, 2, . . . , N }. La méthode L1 classique est généralisée vers :

Z x̃j
1
( C
Daα f )(x̃j ) = (x̃j − t)−α f ′ (t)dt
Γ(1 − α) x̃0
j−1 Z x̃k+1
1 X
= (x̃j − t)−α f ′ (t)dt
Γ(1 − α) k=0 x̃k
j−1 x̃k+1
1 XZ f (x̃k+1 ) − f (x̃k )
≈ (x̃j − t)−α dt
Γ(1 − α) k=0 x̃k h̃k
j−1 x̃k+1
f (x̃k+1 ) − f (x̃k )
X Z
= (x̃j − t)−α dt
k=0
h̃k Γ(1 − α) x̃k

D’autre part pour k ∈ {0, 2, . . . , j − 1}, on a :

Z x̃k+1
1  x̃
(x̃j − t)−α dt = −(x̃j − t)1−α x̃k+1
x̃k 1−α k

1 
(x̃j − x̃k )1−α − (x̃j − x̃k+1 )1−α

=
1−α

30
Faculté des sciences Oujda Mohammed Smahi

Enfin

j−1
X 1
C
Daα f )(x̃j ) (x̃j − x̃k )1−α − (x̃j − x̃k+1 )1−α [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )]
 
( ≈
k=0
h̄k (1 − α)Γ(1 − α)
j−1
X 1
(x̃j − x̃k )1−α − (x̃j − x̃k+1 )1−α [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )]
 
=
k=0
h̃k Γ(2 − α)

donc

j−1
X
(C
Daα f )(x̃j ) ≈ bjk+1 [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )] (4.6)
k=0

avec

1
bjk+1 = (x̃j − x̄k )1−α − (x̃j − x̃k+1 )1−α , pour k = 0, 1, . . . , j − 1.
 
(4.7)
Γ(2 − α)h̃k

Théorème 4.1.2 ([2]).


Soient f ∈ C 2 ([a, b]) , 0 < α < 1 et j ∈ {1, 2, . . . , N }.Alors

j−1
X
(C Daα f )(x̃j ) = bjk+1 [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )] + Rj
k=0

avec !
h̃2j−1 h̃2
Rj ≤ + max h̃−α ′′
j−1 max |f (x)| .
2(1 − α) 8 a≤x≤x̃j

n o
h̃max = max h̃j .
0≤j≤N −1

4.1.3 Méthode L2
b
Considérons une subdivision uniforme {xk }N
k=0 de l’intervalle [0, b] avec un pas h = et soit
N
j ∈ {1, 2, . . . , N }, alors :

Z xj
1
( C
D0α f )(xj ) = t1−α f ′′ (xj − t)dt
Γ(2 − α) 0
j−1 Z xk+1
1 X
= t1−α f ′′ (xj − t)dt
Γ(2 − α) k=0 xk

f (xj − xk+1 ) − 2f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 )


En utilisant la différence 2
pour approcher la dérivée
h
seconde f ′′ (xj − t) sur chaque intervalle [xk , xk+1 ] par suite on a :

31
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j−1 xk+1  
f (xj − xk+1 ) − 2f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 )
Z
C 1 X
( D0α f )(xj ) ≈ t 1−α
dt
Γ(2 − α) k=0 xk h2
j−1
f (xj − xk+1 ) − 2f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 ) xk+1 1−α
X Z
= t dt.
k=0
Γ(2 − α)h2 xk

La méthode L2 est donnée par :

j
X
C
( D0α f )(xj ) ≈ Wj,k f (xj−k ) (4.8)
k=−1

oú les valeurs de Wj,k sont présentées dans le tableau suivant :

k Wj,k
h−α
k = −1
Γ(3 − α)
−α 2−α
h (2 − 3)
k=0
Γ(3 − α)
−α 2−α
h ((k + 2) − 3(k + 1)2−α + 3k 2−α − (k − 1)2−α )
1≤k ≤j−2
Γ(3 − α)
h−α (−2j 2−α + 3(j − 1)2−α − (j − 2)2−α )
k =j−1
Γ(3 − α)
h−α (j 2−α − (j − 1)2−α )
k=j
Γ(3 − α)
Table 4.7 – Les valeurs de Wj,k correspondantes à la méthode L2

4.1.4 Méthode L2C


b
Considérons une subdivision uniforme {xk }N
k=0 de l’intervalle [0, b] avec un pas h = et soit
N
j ∈ {1, 2, . . . , N }, alors :

Z xj
1
( C
D0α f )(xj ) = t1−α f ′′ (xj − t)dt
Γ(2 − α) 0
j−1 Z xk+1
1 X
= t1−α f ′′ (xj − t)dt
Γ(2 − α) k=0 xk

[f (xj − xk+2 ) − f (xj − xk+1 ) − f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 )]


En utilisant la différence
2h2
pour approcher la dérivée seconde f ′′ (xj − t) sur chaque intervalle [xk , xk+1 ] par suite on a :

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j−1 xk+1  
[f (xj − xk+2 ) − f (xj − xk+1 ) − f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 )]
Z
C 1 X
( D0α f )(xj ) ≈ t 1−α
dt
Γ(2 − α) k=0 xk 2h2
j−1
[f (xj − xk+2 ) − f (xj − xk+1 ) − f (xj − xk ) + f (xj − xk−1 )] xk+1 1−α
X Z
= t dt.
k=0
2Γ(2 − α)h2 xk

La méthode L2C est donnée par :

j+1
X
C
( D0α f )(xj ) ≈ W
cj,k f (xj−k ) (4.9)
k=−1

oú les valeurs de W
cj,k sont présentées dans le tableau suivant :

k W
cj,k
h−α
k = −1
2Γ(3 − α)
h−α (22−α − 2)
k=0
2Γ(3 − α)
−α 2−α
h (3 − 2 × 22−α )
k=1
2Γ(3 − α)
−α 2−α
h ((k + 2) − 2(k + 1)2−α + 2(k − 1)2−α − (k − 2)2−α )
2≤k ≤j−2
2Γ(3 − α)
−α 2−α
h (−j − (j − 3)2−α + 2(j − 2)2−α )
k =j−1
2Γ(3 − α)
h−α (−j 2−α + 2(j − 1)2−α − (j − 2)2−α )
k=j
2Γ(3 − α)
h−α (j 2−α − (j − 1)2−α )
k =j+1
2Γ(3 − α)

cj,k correspondantes à la méthode L2C


Table 4.8 – Les valeurs de W

4.2 Approximation numérique de la dérivée de Riemann-Liouville


Étant donné une fonction f ∈ C n ([a, b]), on rappelle que la dérivée fractionnaire au sens de Riemann-
Liouville d’ordre α et d’origine a de la fonction f est définie par :

x
dn
Z 
RL 1
Daα f (n−α)−1

(x) = (x − t) f (t)dt .
Γ(n − α) dxn a

avec Re(α) > 0 et n = [Re(α)] + 1.


• Si on prend 0 < α < 1, alors n = 1 et on a donc :
Z x 
RL 1 d −α
Daα f

(x) = (x − t) f (t)dt .
Γ(1 − α) dx a

33
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• Si on prend 1 < α < 2, alors n = 2 et on a donc :

x
d2
Z 
RL 1
D0α f 1−α

(x) = (x − t) f (t)dt .
Γ(1 − α) dx2 0

D’après (3.1) on a :

RL f (a)(x − a)−α
Daα f (x) = C
Daα f (x) +
 
. (4.10)
Γ(1 − α)

f (0)x−α f ′ (a)x1−α
(RL D0α f )(x) = (C D0α f )(x) + + . (4.11)
Γ(1 − α) Γ(2 − α)
Les méthodes L1 uniforme, L1 non-uniforme, L2 et L2C pour la dérivée de Caputo ont été déjà
expliquée en détail dans la section précédente et d’après le théorème (3.3.1) nous pouvons facilement
obtenir ces méthodes pour celle de Riemann-Liouville.

4.2.1 Méthode L1 pour une subdivision uniforme


Considérons une subdivision uniforme {xk }N k=0 de l’intervalle [a, b] avec xk = a + kh, h =
b−a
N
,k =
0, 1, . . . , N et soit j ∈ {1, 2, . . . , N }.
La méthode L1 uniforme pour la dérivée au sens de Riemann-Liouville est donnée par :

j−1
RL
X f (a) (xj − a)−α
Daα f

(xj ) ≈ bj−k−1 [f (xk+1 ) − f (xk )] + ,
k=0
Γ(1 − α)

les coefficients bk sont définies dans (4.4).

Théorème 4.2.1 ([2]).


Soient f ∈ C 2 ([a, b]) , 0 < α < 1 et j ∈ {1, 2, . . . , N }.Alors

j−1
X
bj−k−1 [f (xk+1 ) − f (xk )] − (RL Daα f )(xj ) ≤ Ch2−α
k=0

avec C une constante positive donnée par :

22−α
 
1 1−α −α
max |f ′′ (x)| .

C= + − 2 +1
Γ(2 − α) 12 2−α x0 ≤x≤xj

34
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Exemples 4.2.1.
Nous évaluons la dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’origine 0 de la fonction f (x) =
exp(x) au point 1 en utilisant la méthode L1 uniforme.
Les résultats numériques sont présentés aux tableaux suivants :

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.8893 × 10−3 ∗
1
60
0.4463 × 10−3 1.7000
1
80
0.2737 × 10−3 1.7000
1
100
0.1873 × 10−3 1.7000

Table 4.9 – Résultats numériques pour α = 0.3

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0027 ∗
1
60
0.0015 1.5000
1
80
0.0009 1.5000
1
100
0.0007 1.5000

Table 4.10 – Résultats numériques pour α = 0.5

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.0076 ∗
1
60
0.0045 1.3000
1
80
0.0031 1.3000
1
100
0.0023 1.3000

Table 4.11 – Résultats numériques pour α = 0.7

Exemples 4.2.2.
Nous évaluons la dérivée fractionnaire au sens de Riemann-Liouville d’origine 2 de la fonction f (x) =
log(x) au point x = 4 en utilisant la méthode L1 uniforme.
Les résultats numériques sont présentés aux tableaux suivants :

h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.1596 × 10−3 ∗
1
60
0.0769 × 10−3 1.8000
1
80
0.0458 × 10−3 1.8000
1
100
0.0307 × 10−3 1.8000

Table 4.12 – Résultats numériques pour α = 0.2

35
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h Erreur maximale Ordre de convergence


1
40
0.4330 × 10−3 ∗
1
60
0.2264 × 10−3 1.6000
1
80
0.1429 × 10−3 1.6000
1
100
0.1000 × 10−3 1.6000

Table 4.13 – Résultats numériques pour α = 0.4


h Erreur maximale Ordre de convergence
1
40
0.0011 ∗
1
60
0.0006 1.4000
1
80
0.0004 1.4000
1
100
0.0003 1.4000

Table 4.14 – Résultats numériques pour α = 0.6

4.2.2 Méthode L1 pour une subdivision non-uniforme


Considérons une subdivision quelconque {x̃i }N k=0 de l’intervalle [a, b] avec a = x̃0 < x̃1 < . . . <
x̃N −1 < x̃N = b et soit j ∈ {1, 2, . . . , N }.
La méthode L1 non-uniforme pour la dérivée au sens de Riemann-Liouville est donnée par :

j−1
X f (a) (x̃j − a)−α
RL
Daα f (x̃j ) ≈ bjk+1 [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )] +

,
k=0
Γ(1 − α)

les coefficients bjk+1 sont définies dans (4.7).


Théorème 4.2.2 ([2]). Soient f ∈ C 2 ([a, b]) , 0 < α < 1 et j ∈ {1, 2, . . . , N }.Alors

j−1
X
( RL
Daα f )(x̃j ) = bjk+1 [f (x̃k+1 ) − f (x̃k )] + Rj
k=0

avec !
h̄2j−1 h̃2
Rj ≤ + max h̃−α ′′
j−1 max |f (x)| .
2(1 − α) 8 a≤x≤x̃j


h̃max = max h̄j .
0≤j≤N −1

4.2.3 Méthode L2
b
Considérons une subdivision uniforme {xk }N
k=0 de l’intervalle [0, b] avec un pas h = et soit
N
j ∈ {1, 2, . . . , N }
La méthode L2 est donnée par :

j
RL
X f (0)x−α
j f ′ (α)x1−α
j
( D0α f )(xj ) ≈ Wj,k f (xj−k ) + + (4.12)
k=−1
Γ(1 − α) Γ(2 − α)

Les coefficients Wj,k sont définies au tableau (4.7).

36
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4.2.4 Méthode L2C


b
Considérons une subdivision uniforme {xk }N
k=0 de l’intervalle [0, b] avec un pas h = et soit
N
j ∈ {1, 2, . . . , N }
La méthode L2C est donnée par :

j+1
RL
X f (0)x−α
j f ′ (α)x1−α
j
( D0α f )(xj ) ≈ W
cj,k f (xj−k ) + + (4.13)
k=−1
Γ(1 − α) Γ(2 − α)

Les coefficients W
cj,k sont définies au tableau (4.8).

4.3 Approximation numérique de la dérivée de Grünwald-Letnikov


Étant donné une fonction f : R −→ R, on rappelle que la dérivée fractionnaire au sens de Grünwald-
Letnikov d’ordre α est définie par :

+∞  
GL α 1 X k α
( D f )(x) = lim α (−1) f (x − kh).
h→0 h k
k=0

4.4 Schémas de Grünwald


Prenons x ∈ R et considérons une subdivision uniforme {xk }N
k=0 de l’intervalle [0, x] avec un pas
h = Nx et pour k ∈ N on pose :
  x
f
 k
 = f x − k
N !

k α
wk = (−1)


k

• Pour 0 < α < 1 la formule de dérivation de Grünewald-Letnikov est approchée par :

N −1   N −1
GL α −α
X
k α X
( D f )(x) ≈ h (−1) fk = ck f k (4.14)
k
k=0 k=0

avec ck = h−α wk , pour k = 0, 1, . . . , N − 1.


La formule (4.14) s’appelle le schéma G(1) .
• Pour 1 < α < 2 la formule de dérivation de Grünewald-Letnikov est approchée par :

N +1   N +1
GL α −α
X
k α X
( D f )(x) ≈ h (−1) fN −k+1 = ck fN −k+1 (4.15)
k
k=0 k=0

avec ck = h−α wk , pour k = 0, 1, . . . , N + 1.


La formule (4.15) s’appelle le schéma G(2) .
Voir la référence [10].

37
Conclusion
L’objet principal de ce mémoire est l’approximation de certaines
dérivées fractionnaires en utilisant quelques méthodes
numériques.
Ce travail nous a permis aussi de savoir quelques idées sur la
manière de la construction des dérivées fractionnaires.
Les dérivées fractionnaires sont très utilisées dans la physique
macroscopique, surtout les équations différentielles d’ordre
fractionnaire, en particulier dans l’équation de la diffusion
fractionnaire qui décrit le comportement du déplacement
collectif de particules.
Bibliographie

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[1] Benbachir, M. (2022). Calcul fractionnaire.
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[2] Cai, M. Li, C. (2019). Theory and Numerical Approximations of Fractional Integrals and
Derivatives. Philadelphia : Society for Industrial and Applied Mathematics. (Cité dans la page
106)

[3] Dubois, F. Galucio, A.C. Point, N. (2010). Introduction à la dérivation fractionnaire Théorie et
applications. Conservatoire National des Arts et Métiers, Mathématiques, Paris, France. (Cité
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[4] Guechi, M. (2020). Résolution de l’équation de Fitzhugh-Nagumo d’ordre fractionnaire moyen-


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[7] Kheira, F. Safa, S. (2018). Dérivée et intégrale fractionnaire au sens de Riemann-Liouville.


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[8] Kisela, T. (2008). Fractional Differential Equations and Their Applications. Faculty Of Mecha-
nical Engineering institute of mathematics. (Cité dans la page 28) https://core.ac.uk/
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[9] MARÇAY, F.D. Fonction Gamma d’Euler et fonction zêta de Riemann. Départe-
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universite-paris-saclay.fr/~merker/Enseignement/Analyse-Complexe/
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[10] Meryem, H. (2016). Méthode des différences finies appliquée aux EDPs fractionnaires. Mémoire
de master : Université Abou Bekr Belkaid-Tlemcen. http://dspace.univ-tlemcen.dz/
bitstream/112/9313/1/Methode-des-differences_-nies-appliquee.PDF
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[11] Mieghem, V. (2021). The Mittag-Leffler function. https://www.nas.ewi.tudelft.nl/


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Fractionnaires. Mémoire de master : Université Mentouri CONSTANTINE. http:
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[13] Riddhi, D. Beta Function and its Applications. Department of Physics and Astronomy : The
University of Tennessee Knoxville, TN 37919, USA.

[14] Sounya, B.B. (2021). Dérivées Fractionnaires : Théorie et Exemples. Mémoire de master :
Université Mohamed Khider, BISKRA. (Cité dans la page 13).

[15] Saeed, D. (2022). Fractional Calculus. https://www.youtube.com/watch?v=


F2Go7x54azE.

[16] Taboga, M. (2021). Gamma


function https://www.statlect.com/
mathematical-tools/gamma-function (05/07/2022).

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