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004
EXERCICES
RE
G ÈB
A L
Mohammed AASSILA
Docteur et agrégé en mathématiques
À mes parents,
Ce livre s’adresse aux étudiants de première année des classes préparatoires aux
grandes écoles des filières MPSI, PCSI et PTSI. Il pourra également être utilisé
avec profit par les étudiants de première année de licence et plus généralement, par
quiconque souhaite apprendre ou se replonger dans les bases des mathématiques du
supérieur. Il sera également utile aux étudiants de seconde année, voire aux candidats
à un concours d’enseignement, qui auront le recul suffisant pour pleinement tirer
parti des remarques et exercices les plus délicats.
Malgré toute ma vigilance et celle de mes relecteurs, il est possible que quelques
erreurs subsistent dans ce livre. J’accueillerai donc volontiers les commentaires, cor-
rections ou critiques qui pourront m’être directement adressés à mon adresse élec-
tronique : aassilam@yahoo.fr
Je souhaiterais ici remercier les éditions Ellipses pour leur travail technique et leur
efficacité, en particulier, Madame Corinne Baud et Monsieur Paul de Laboulaye.
J’ai eu beaucoup de plaisir à écrire ce livre. J’espère qu’il pourra rendre service à ses
lecteurs en leur donnant envie de continuer à s’investir dans les mathématiques. Je
leur souhaite en tous cas beaucoup de courage, de persévérance et tous mes vœux
de réussite.
Table des matières
2 Calculs algébriques 29
2.1 Sommes simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
2.2 La formule du binôme de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
2.3 Produits simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.4 Sommes doubles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
2.5 Systèmes linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.6.1 Exercices de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.6.2 Exercices d’assimilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.6.3 Exercices d’entraînement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
1
2 TABLE DES MATIÈRES
4 Arithmétique 117
4.1 Division euclidienne dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
4.2 PGCD et PPCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117
4.3 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
4.4 Congruence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
4.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.5.1 Exercices de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.5.2 Exercices d’assimilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
4.5.3 Exercices d’entraînement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
4.5.4 Exercices d’approfondissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
1.1.1 Assertions
Une assertion (ou propriété) est un assemblage de mots dont la construction
obéit à une certaine syntaxe et à laquelle on peut donner une valeur de vérité : V
(vraie) ou F (faux).
☞ « 3 est un nombre impair » est une assertion vraie.
☞ « 102 = 101 » est une assertion fausse.
☞ « 2 = 3 + » n’est pas une assertion.
P Q P et Q P ou Q
V V V V
V F F V
F V F V
F F F F
5
6 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
P Q P =⇒ Q P ⇐⇒ Q
V V V V
V F F F
F V V F
F F V V
☞ Par définition, l’assertion P =⇒ Q est vraie dès que P est fausse. Elle peut
donc être vraie même lorsque Q est fausse, par exemple l’assertion
(2 = 3) =⇒ (1 = 4)
est vraie.
☞ Si P est vraie et si P =⇒ Q est vraie, alors Q est vraie.
☞ L’implication Q =⇒ P s’appelle la réciproque de l’implication P =⇒ Q.
☞ L’équivalence P ⇐⇒ Q est vraie si, et seulement si, P et Q sont logiquement
équivalentes.
☞ la négation de P =⇒ Q est donnée par : Non(P =⇒ Q) ⇐⇒ (P et Non(Q)).
☞ On a également : (P =⇒ Q) ⇐⇒ (Non(Q) =⇒ Non(P )).
1.2 Ensembles
✍ Limite d’une suite réelle. Soit (xn )n≥0 une suite réelle. On dit que l ∈ R
est limite de (xn )n≥0 lorsque :
∀ ε > 0, ∃ p ∈ N, ∀ n ∈ N, n ≥ p =⇒ |xn − l| ≤ ε.
8 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
La phrase exprimant qu’un réel l n’est pas limite de (xn )n≥0 est alors :
Définition 1.5 Une application f est un triplet (E, F, G) où E et F sont des ensembles
non vides, et G un sous-ensemble de E ×F tel que, pour tout x ∈ E, il existe un élément
y et un seul de F tel que (x, y) appartienne à G.
L’élément y est noté f (x). On dit alors que f est une application définie sur E à valeurs
dans F .
L’ensemble des applications de E dans F est noté F E .
(h ◦ g) ◦ f = h ◦ (g ◦ f ).
10 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
f −1 (B) = {x ∈ E | f (x) ∈ B }.
sin ([0, 2π]) ∩ sin ([−π, π]) = [−1, 1] alors que sin ([0, 2π] ∩ [−π, π]) = [0, 1].
☞ On a toujours : 12A = 1A .
☞ Deux ensembles A et B sont égaux si, et seulement si, 1A = 1B . En particulier,
1E = 1 et 1∅ = 0.
✍ L’application A 7−→ 1A est une bijection de P(E) sur l’ensemble F (E, {0, 1})
des applications de E dans {0, 1}.
et ! !
[ \ \ [
∁E Ai = ∁E Ai , ∁E Ai = ∁E Ai .
i∈I i∈I i∈I i∈I
Définition 1.15 Relation binaire. On appelle relation binaire dans un ensemble non
vide E, un triplet R = (E, E, G) où G est un sous-ensemble de E × E, et on notera
xRy lorsque (x, y) ∈ G.
Définition 1.16 Relation d’ordre. Une relation binaire R sur un ensemble E est une
relation d’ordre sur E si elle est :
✓ réflexive : ∀ x ∈ E, xRx
✓ antisymétrique : ∀(x, y) ∈ E 2 , (xRy et yRx) =⇒ x = y
✓ transitive : ∀(x, y, z) ∈ E 3 , (xRy et yRz) =⇒ xRz.
On appelle ensemble ordonné un couple (E, R) où R est une relation d’ordre sur E.
Définition 1.18 Si A est une partie d’un ensemble ordonné (E, ≤), un élément a ∈ E
est :
✓ un majorant de A si : ∀ x ∈ A, x ≤ a,
✓ un minorant de A si : ∀ x ∈ A, a ≤ x.
Définition 1.19 Si A est une partie d’un ensemble ordonné (E, ≤). Alors :
✓ la borne supérieure de A dans E est, si elle existe, le plus petit des majorants de
A. Elle se note sup(A),
✓ la borne inférieure de A dans E est, si elle existe, le plus grand des minorants de
A. Elle se note inf(A).
14 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
xRy ⇐⇒ ∃ k ∈ Z : x − y = kn
Définition 1.22 Classe d’équivalence. Soit R une relation d’équivalence sur un en-
semble E.
✓ L’ensemble {y ∈ E : xRy} est appelé classe d’équivalence de l’élément x pour
la relation R. On le note x.
✓ Une partie A de E est une classe d’équivalence s’il existe un élément x ∈ E tel
que A = x.
x = {x + nk : k ∈ Z}.
1.4. EXERCICES 15
Définition 1.23 Soient R une relation d’équivalence sur un ensemble E, et A une classe
d’équivalence pour R. On appelle représentant de la classe A tout élément x appartenant
à A.
Définition 1.24 Partition d’un ensemble. On appelle partition d’un ensemble E une
partie S de P(E) telle que :
✓ ∀ A ∈ S, A 6= ∅,
✓ ∀ A ∈ S, ∀ B ∈ S, A 6= B =⇒ A ∩ B = ∅,
[
✓ A = E.
A∈S
Autrement dit, une partition de E est un ensemble de parties non vides de E, disjointes
deux à deux et dont la réunion est égale à E.
Proposition 1.5 Les classes d’équivalence pour une relation d’équivalence sur un en-
semble E forment une partition de E.
1.4 Exercices
Exercice 1.2
Soit F l’ensemble des applications de R dans R.
1. On considère les deux affirmations suivantes :
(P ) : ∀ f ∈ F, ∃ x ∈ R : f (x) = 0,
(Q) : ∃ x ∈ R, ∀ f ∈ F : f (x) = 0.
Les implications (P ) =⇒ (Q) et (Q) =⇒ (P ) sont-elles vraies ?
2. On considère les deux assertions suivantes :
(P ′ ) : ∀ x ∈ N, ∃ y ∈ R : y ≤ x,
(Q′ ) : ∃ y ∈ R, ∀ x ∈ N : y ≤ x.
Montrer que (P ′ ) et (Q′ ) sont vraies mais ne sont pas équivalentes.
1.
(P ) =⇒ (Q) Cette implication est fausse. Il suffit de considérer, par exemple, l’en-
semble F = {x 7−→ x − a, a ∈ R}, alors l’affirmation (P ) est vraie par contre (Q)
ne l’est pas.
(Q) =⇒ (P ) Cette implication est vraie. L’affirmation (P ) signifie que pour toute
fonction f ∈ F , il existe un élément x = xf (qui dépend de f ) tel que f (xf ) = 0.
L’affirmation (Q) signifie qu’il existe un réel x0 ∈ R pour lequel f (x0 ) = 0 pour
toute fonction f ∈ F . En prenant, xf = x0 , alors on voit bien que (Q) =⇒ (P ).
2. L’affirmation (P ′ ) est vraie car si x ∈ N on peut prendre (par exemple) y = x − 1
qui est bien un réel ≤ x. L’affirmation (Q′ ) est vraie, il suffit de prendre (par
exemple) y = −1 qui est inférieur à tous les entiers naturels. Cependant, les deux
affirmations ne sont pas équivalentes (dans la première le terme y dépend de x alors
1.4. EXERCICES 17
Exercice 1.3
Montrer que pour tout n ∈ N∗ :
1 3 2n − 1 1
× × ··· × ≤ √ .
2 4 2n 3n + 1
1 3 2k − 1 2k + 1 1 2k + 1
× × ··· × < √ × .
2 4 2k 2k + 2 3k + 1 2k + 2
Exercice 1.4
On considère l’ensemble
√ ©
S = x∈Q : x ≤ 2
√
1. Il est clair que 2 est un majorant de S car tous ses éléments lui sont inférieurs.
2. Supposons, par l’absurde, que S possède un plus grand élément M. Alors le terme
√ √
ε := 2 − M est > 0 car 2 est irrationnel et M ∈ S. En prenant, par exemple,
1 1
n= + 1, on déduit qu’il existe un entier n ∈ N tel que < ε, alors en posant
ε n
1
M ′ := M + on déduit que :
n
√
M′ ∈ S (car c’est bien un rationnel); M ′ ≤ 2.
Exercice 1.5
Soient F et G deux parties d’un ensemble E. Montrer que :
1. E \ (F ∪ G) = (E \ F ) ∩ (E \ G).
2. E \ (F ∩ G) = (E \ F ) ∪ (E \ G).
Exercice 1.6
Soient f : E −→ F une application, (Ai )i∈I , (Bi )i∈I des familles de parties de E et F
respectivement.
!
Montrer que :
[ [
1. f −1 Bi = f −1 (Bi ).
i∈I ! i∈I
\ \
2. f −1 Bi = f −1 (Bi ).
i∈I ! i∈I
[ [
3. f Ai = f (Ai ).
i∈I ! i∈I
\ \
4. f Ai ⊂ f (Ai ).
i∈I i∈I
!
[
−1
1. Si x ∈ f Bi , alors f (x) appartient à l’un des Bi , d’où l’inclusion ⊂. Ré-
i∈I
ciproquement, si x est dans l’image réciproque d’un des Bi , alors f (x) ∈ Bi et par
suite dans la réunion !des Bi .
\ \
2. Si x ∈ f −1 Bi , alors f (x) appartient à Bi , d’où l’inclusion ⊂. Récipro-
i∈I i∈I
quement, si x est dans l’intersection des images réciproques des Bi , alors f (x) est
dans chaque Bi et!ainsi dans leur intersection.
[ [
3. Si y ∈ f Ai , alors il existe x ∈ Ai tel que f (x) = y. Donc, x appartient à
i∈I i
l’un des Ai , et alors y appartient à l’un des f (Ai ), donc
!
à leur union. Réciproque-
!
[ [ [
ment, comme chaque f (Ai ) est contenu dans f Ai , alors f (Ai ) ⊂ f Ai .
! i i i
\
4. Si y ∈ f Ai , alors pour tout i ∈ I, il existe x ∈ Ai tel que y = f (x). Donc,
\
i∈I
y∈ f (Ai ).
i∈I
L’autre inclusion est en général fausse (c’est le cas si f n’est pas injective). Par
exemple en prenant f (x) = x2 , A = [0, +∞[ et B =] − ∞, 0], alors A ∩ B = {0} et
f (A) ∩ f (B) = [0, +∞[.
1.4. EXERCICES 19
Exercice 1.7
Soit E un ensemble muni d’une relation d’ordre total ≤.
Montrer qu’il y a équivalence entre :
(i) toute partie non vide de E admet un plus petit élément,
(ii) toute suite décroissante d’éléments de E est stationnaire,
(iii) il n’existe aucune suite strictement décroissante d’éléments de E.
(i)=⇒(ii) Soit (xn )n∈N une suite décroissante d’éléments de E. L’ensemble S défini
par S = {xn : n ∈ N} est une partie non vide de E, il admet alors (par hypothèse)
un plus petit élément xn0 . On a d’une part : n ≥ n0 =⇒ xn ≤ xn0 car la suite est
décroissante, d’autre part on a aussi xn ≥ xn0 car xn0 est le plus petit élément de S.
Par conséquent, pour tout n ≥ n0 on a xn = xn0 , c’est-à-dire que la suite (xn )n∈N
est stationnaire.
(ii)=⇒(iii) Cette implication est claire.
(iii)=⇒(i) Pour montrer cette implication on fait un raisonnement par contrapo-
sée : soit S une partie non vide de E qui ne possède pas de plus petit élément, et
construisons (par récurrence) une suite strictement décroissante d’éléments de E.
Comme S est non vide, alors il existe x0 ∈ S. Soit n ∈ N et supposons construits
(par récurrence) des éléments x0 > x1 > · · · > xn . Comme xn n’est pas le plus petit
élément de S, il existe x ∈ S tel que xn ≤ x est faux. Comme l’ordre est total, alors
x < xn et on pose alors xn+1 = x. Ainsi, on a construit (par récurrence) une suite
strictement décroissante d’éléments de E : x0 > x1 > · · · > xn > xn+1 > · · · . Ceci
termine la démonstration.
Exercice 1.8
Soient A et B deux parties d’un ensemble E. Montrer que :
A = B ⇐⇒ 1A = 1B .
A = {x : 1A (x) = 1} = {x : 1B (x) = 1} = B.
Exercice 1.9
Soient f : E −→ F et g : F −→ G deux applications.
1. Montrer que : g ◦ f surjective =⇒ g est surjective.
2. Montrer que : g ◦ f injective =⇒ f est injective.
3. Montrer que :
8
< g ◦ f injective
=⇒ g injective.
:
f surjective,
20 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
4. Montrer que :
8
< g ◦ f surjective
=⇒ f surjective.
:
g injective,
g = f −1 ◦ (f ◦ g ◦ f ) ◦ f −1 ,
Exercice 1.10
Soient E et F deux ensembles non vides.
1. Soit f : E −→ F une application injective. Montrer qu’il existe une application
g : F −→ E telle que g ◦ f = IdE . Montrer, en plus, que g est surjective.
2. Soit f : F −→ E une application surjective. Montrer qu’il existe une application
1.4. EXERCICES 21
1. Pour tout y ∈ f (E) on définit g(y) comme l’unique antécédent de y par f (cet
antécédent existe car y ∈ f (E)), il est unique parce que f est injective. Pour tout
y ∈ F \ f (E), on définit g(y) comme un élément arbitraire de E (c’est possible car
E est non vide). On vérifie alors que g(f (x)) = x pour tout x ∈ E. Cela implique
en particulier que tout x ∈ E admet au moins un antécédent par g, à savoir f (x).
Donc, g est surjective.
2. Pour tout x ∈ E, on définit g(x) comme l’un quelconque des antécédents de x
par f (cela est possible car f est surjective). On vérifie que f (g(x)) = x pour tout
x ∈ E. Si g(x) = g(x′ ) alors x = f (g(x)) = f (g(x′)) = x′ et l’application g est bien
injective.
3.
(=⇒)Tout d’abord comme A ∩ B ⊂ A et A ∩ B ⊂ B, alors f (A ∩ B) ⊂ f (A) et
f (A ∩ B) ⊂ f (B). D’où, f (A ∩ B) ⊂ f (A) ∩ f (B) (ce résultat est toujours vrai
indépendamment de l’injectivité de f ). Réciproquement, soit y ∈ f (A) ∩ f (B), alors
il existe a ∈ A et b ∈ B tels que f (a) = f (b) = y, et comme f est injective alors
a = b, d’où a = b ∈ A ∩ B et y = f (a) ∈ f (A ∩ B).
(⇐=) Supposons, par l’absurde, que f est non injective, alors il existe deux éléments
distincts a et b de E tels que f (a) = f (b). Par suite, on a : f ({a}) ∩ f ({b}) = {f (a)}
alors que f ({a} ∩ {b}) = f (∅) = ∅, contradiction. En conclusion, f est injective.
Exercice 1.11
1. Montrer que l’application f : C −→ C∗ définie par f (z) = ez est surjective.
2. L’application f est-elle injective ?
ex · eiy = r eiθ .
Exercice 1.12
Soit f une application de E dans F . Pour A ⊂ E et B ⊂ F , montrer que :
1. f f −1 (B) ⊂ B.
22 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
2. f −1 (f (A)) ⊃ A.
3. Montrer que :
4. Montrer que :
Exercice 1.13
Soient E un ensemble et f : E −→ E une application telle que f ◦ f ◦ f = f .
Montrer que :
(=⇒) Soit y ∈ E, on cherche un x ∈ E tel que f (x) = y, ce qui montrera que f est
surjective. Par hypothèse on a : f (f ◦ f (y)) = f (y), et ainsi comme f est injective
alors f (f (y)) = y. Donc, y = f (x) avec x = f (y). Par conséquent, f est surjective.
(⇐=) Soient y et y ′ deux éléments de E tels que f (y) = f (y ′), on se propose de
montrer que y = y ′ , et donc que f est injective. Comme f est surjective, alors f ◦ f
l’est aussi, par suite il existe deux éléments x et x′ de E tels que : y = f ◦ f (x) et
y ′ = f ◦ f (x′ ). Maintenant, la relation f (y) = f (y ′) s’écrit :
f ◦ f ◦ f (x) = f ◦ f ◦ f (x′ ).
1.4. EXERCICES 23
Donc, f (x) = f (x′ ) par hypothèse. Ainsi, f ◦ f (x) = f ◦ f (x′ ), ce qui donne y = y ′ .
En conclusion, f est injective.
Exercice 1.14 K
Soit (Aij )(i,j)∈I×J une famille de parties d’un ensemble E.
1. Montrer que
[ \ \ [
Aij ⊂ Aij .
j∈J i∈I i∈I j∈J
\ [
x∈ Aij ⇐⇒ ∀ i ∈ I, ∃ j ∈ J : x ∈ Aij ,
i∈I j∈J
[ \
x∈ Aij ⇐⇒ ∃ j ∈ J, ∀ i ∈ I, x ∈ Aij .
j∈J i∈I
!
\ [ \ [ \
Aij = N=N et Aij = ∅.
i∈N j∈N i∈N j∈N i∈N
Exercice 1.15 K
Soient E et F deux ensembles et f : E −→ F une application.
Montrer que
f est bijective ⇐⇒ ∀ A ∈ P(E), f ∁E A = ∁F f (A).
(=⇒) On montre, par double inclusion, que f ∁E A = ∁F f (A).
⋄ (⊂) Soit y ∈ f ∁E A , alors il existe x ∈ ∁E A tel que y = f (x). Supposons, par
l’absurde, que y ∈ f (A), alors y = f (a) avec a ∈ A, d’où f (x) = f (a) et x = a par
injectivité, contradiction car x 6∈ A. D’où, y ∈ ∁F f (A).
⋄ (⊃) Soit y ∈ ∁F f (A), alors comme f est surjective il existe x ∈ E tel que y = f (x).
Or y 6∈ f (A) donc x 6∈ A, c’est-à-dire x ∈ ∁E A. Par conséquent, y = f (x) inf ∁E A .
(⇐=) On va montrer que f est injective et surjective.
⋄ f est injective : soient x et x′ deux éléments de E tels que f (x) = f (x′ ), alors par
hypothèse on a (avec A = {x}) :
f ∁E {x} = ∁F f ({x}).
Supposons, par l’absurde, que x 6= x′ , alors x′ ∈ ∁E A et f (x′ ) ∈ f ∁E A = ∁F f (A).
Par suite, f (x′ ) 6∈ f (A), contradiction car f (x′ ) = f (x) ∈ f (A). En conclusion, f
est injective.
⋄ f est surjective : par hypothèse on a (avec A = ∅) :
f ∁E ∅ = ∁F f (∅).
Exercice 1.16 K
Soient A et B deux parties d’un ensemble E et f : P(E) −→ P(A)×P(B) l’application
définie par :
f (X) = (X ∩ A , X ∩ B) .
1.4. EXERCICES 25
Exercice 1.17 K
Soit f une application de N −→ N.
1. Montrer que :
8
< f est injective,
=⇒ f = IdN .
:
f (n) ≤ n, ∀ n ∈ N,
26 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
2. Montrer que :
8
< f est surjective,
=⇒ f = IdN .
:
f (n) ≥ n, ∀ n ∈ N,
Exercice 1.18 KK
Soient A et B deux parties d’un ensemble E.
Résoudre les équations d’inconnue X ∈ P(E) :
1. X ∩ A = B.
2. X ∪ A = B.
X = X ∩ E = X ∩ (A ∪ ∁E A) = (X ∩ A) ∪ (X ∩ ∁E A) = B ∪ (X ∩ ∁E A).
1.4. EXERCICES 27
X ∩ A = (B ∪ X ′ ) ∩ A = (B ∩ A) ∪ (X
| {z }
′
∩ A) = B.
| {z }
=B =∅
{X ∈ P(E) : B ⊂ X ⊂ B ∪ ∁E A}.
Exercice 1.19 KK
Montrer qu’il n’existe pas d’application surjective f : E −→ P(E).
S = {x ∈ E : x 6∈ f (x)}.
Puisque f est surjective, alors il existe x0 ∈ E tel que f (x0 ) = S. On distingue alors
deux cas :
⋄ Si x0 ∈ S : alors on a x0 ∈ f (x0 ), donc par définition x0 6∈ S. Contradiction.
⋄ Si x0 6∈ S : alors comme S = f (x0 ) on a x0 6∈ f (x0 ), c’est-à-dire x0 ∈ S. Contra-
diction.
En conclusion, il n’existe pas d’application surjective f : E −→ P(E).
±12 ± 22 ± · · · ± n2
28 CHAPITRE 1. RAISONNEMENT ET VOCABULAIRE ENSEMBLISTE
avec n ∈ N∗ .
Indication : faire un raisonnement par récurrence sur N ∈ N∗ .
alors le résultat est vrai au rang k + 4, ceci termine la preuve par récurrence.
Chapitre 2
Calculs algébriques
Proposition 2.1 Soient (ak )k∈N et (bk )k∈N deux suites de nombres complexes et α ∈ C.
Alors, on a :
n
X n
X n
X
✓ (ak + bk ) = ak + bk ,
k=0 k=0 k=0
Xn n
X
✓ α ak = α ak ,
k=0 k=0
Xn n
X
✓ ak = an−k .
k=0 k=0
Les deux propriétés de la proposition 2.1 sont toujours valables, mais la troisième
se transforme en :
n
X n−N
X
an = an + an−1 + · · · + aN = an−k .
k=N k=0
29
30 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
1 − q n+1
n
X
– pour q ∈ C − {1}, qk =
.
k=1 1−q
Plus généralement, si N ∈ N et n ≥ N, alors :
n
X 1 − q n−N +1
qk = qN .
k=N 1−q
n
X
❏ Sommes téléscopiques. On a : (ak+1 − ak ) = an+1 − a1 .
k=1
n
X
❏ Somme avec indices pairs et impairs. On considère la somme S = ak ,
k=0
alors S = Spair + Simpair avec
X X 2⌋
⌊X
n
et
X X
⌊X2 ⌋
n−1
n
Y
✍ En particulier k = 1 × 2 × · · · × n = n! (factorielle de n), et par convention
k=1
0! = 1.
✍ Si (an )n≥1 est une suite de nombres complexes non nuls, alors on a :
n
Y ak−1 a0
= .
k=1 ak an
! !
n
Y n
Y n
Y
✍ ak bk = ak × bk .
k=1 k=1 k=1
X n−1
X X n n X
X
j−1
☞ aij = aij = aij .
1≤i<j≤n i=1 j=i+1 j=2 i=1
☞ Développement d’un produit de sommes : on a
!
n
X m
X X
ai × bj = ai bj ,
i=1 j=1 1≤i≤n;1≤j≤m
et !2
n
X n
X X n
X X
ai = a2i + ai aj = a2i + 2 ai aj .
i=1 i=1 1≤i6=j≤n i=1 1≤i<j≤n
> i1
a x1 + ai2 x2 + · · · + aij xj + · · · + aip xp = bi
>
> ..
>
>
>
.
>
>
:
an1 x1 + an2 x2 + · · · + anj xj + · · · + anp xp = bn
à-dire lorsque (S) est compatible, on obtient les solutions en ajoutant à une
solution particulière de (S) toutes les solutions de (SH ).
❏ Interprétation géométrique d’un système linéaire. Pour n = p = 2 ou
n = p = 3, on reconnaît (en général) l’intersection de droites dans R2 , de
plans dans R3 .
>
−x − 3y + 5z = 2,
>
>
:
x+y+z = 3.
34 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
>
−y + 8z = 3,
>
>
:
−y − 2z = 2.
>
−y + 8z = 3,
>
>
:
−10z = −1.
1 11
Finalement, on conclut que z = (par la troisième ligne), ensuite y = − (par
10 5
51
la deuxième ligne), et finalement x = .
10
2.6 Exercices
Exercice 2.1
Montrer que pour tout n ∈ N∗ :
1.
n(n + 1)
1 + 2 + ··· + n = .
2
2.
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + · · · + n2 = .
6
3. 2
n(n + 1)
13 + 23 + · · · + n3 = .
2
n
X
4. En déduire la valeur de S = k4 .
k=1
alors au rang n + 1 on a :
n(n + 1) (n + 1)(n + 2)
1+···+n+n +1 = +n+1 = .
2 2
Par suite, on a :
n
X n
X n
X n
X n
X n
X
(k + 1)5 − k5 = 5S + 10 k 3 + 10 k2 + 5 k+ 1.
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n
X n
X
Or (k + 1)5 − k 5 = (n + 1)5 − 1. Par conséquent :
k=1 k=1
2
5 n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
(n + 1) − 1 = 5S + 10 + 10 +5 + n.
2 6 2
Ainsi
n2 (n + 1)
4 n(n2n + 1) n
5S = (n + 1) (n + 1) − 5 −5 −5 −1
2 3 2
3 2 n(n + 1) 2n + 1 5
= n(n + 1) n + 4n + 6n + 4 − 5 −5 −
2 3 2
n(n + 1)
3 2
n(n + 1)(2n + 1)(3n2 + 3n − 1)
= 6n + 9n + n − 1 = .
2 6
36 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
Exercice 2.2
Calculer les sommes suivantes :
1.
X
ij.
1≤i,j≤n
2.
X
ij.
1≤i≤j≤n
3.
X
(i + j).
1≤i,j≤n
1. On a :
! !
X n X
X n n
X n
X n(n + 1) n(n + 1) n2 (n + 1)2
ij = ij = i j = × = .
1≤i,j≤n i=1 j=1 i=1 i=1 2 2 4
2. On a n
X X X X X
2 ij = ij + ij = ij + i2 .
1≤i≤j≤n 1≤i≤j≤n 1≤j≤i≤n 1≤i,j≤n i=1
3. On a
!
n
X n
X n
X n(n + 1) n
X n2 (n + 1)
(i + j) = ni + =n i +
i=1 j=1 i=1 2 i=1 2
n(n + 1) n (n + 1) 2
=n + = n2 (n + 1).
2 2
Exercice 2.3
Calculer les sommes suivantes :
1.
X
ij.
i,j∈N
i+j=n
2.6. EXERCICES 37
2.
X
min(i, j).
1≤i≤n
1≤j≤n
3.
X
max(i, j).
1≤i≤n
1≤j≤n
1. On a
X n
X n
X n
X n
X
ij = k(n − k) = (kn − k 2 ) = n k− k2
i,j∈N k=0 k=0 k=0 k=0
i+j=n
2. On a
n X
X n n
X i
X n
X n
X i(i + 1)
min(i, j) = j+ i = + (n − i)i
i=1 j=1 i=1 j=1 j=i+1 i=1 2
2
Xn
1 i
= n+ i−
i=1 2 2
1 n(n + 1) n(n + 1)
= n+ × − × (2n + 1)
2 2 2
n(n + 1)(2n + 1)
= .
6
3. On sait que pour tout (i, j) ∈ J1, nK2 on a : min(i, j) + max(i, j) = i + j. Donc
X X X
min(i, j) + max(i, j) = i + j.
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n 1≤i,j≤n
Par conséquent :
X X n(n + 1)(2n + 1)
max(i, j) = (i + j) −
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n 6
n(n + 1)(2n + 1) 2n + 1
= n2 (n + 1) − = n(n + 1) n −
6 6
n(n + 1)(4n − 1)
= .
6
38 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
Exercice 2.4
Montrer que
√ √ 1 1 1 1 √ √
2 n+1− m < √ +√ + ··· + √ +√ < 2 n− m−1 .
m m+1 n−1 n
√ √ √ √
Comme k+1− k × k+1+ k = 1 alors
√ √
2 1
2 k+1− k = √ √ < √ et
k+1+ k k
√ √
1 2
√ < √ √ = 2 k− k−1 .
k k+ k−1
Exercice 2.5
Soit n et k deux entiers naturels non nuls. Calculer les sommes suivantes :
X n X n
et .
0≤2k≤n
2k 0≤2k+1≤n
2k + 1
On a :
! ! !
n n
X n X n X n
2 = (1 + 1) = = + ,
0≤p≤n p 0≤2k≤n 2k 0≤2k+1≤n 2k + 1
! ! !
n n
X
p n X n X n
0 = (1 − 1) = (−1) = − .
0≤p≤n p 0≤2k≤n 2k 0≤2k+1≤n 2k + 1
Exercice 2.6
Transformer en somme les produits suivants :
1.
m
X n
X
ap × bq .
p=1 q=1
2. ! !
m
X m
X
ak × bk .
k=1 k=1
3. !2
m
X
ak .
k=1
1. On a :
2 3
m
X n
X m
X n
X m
X n
X m X
X n
ap bq = 4 ap bq 5 = ap bq = ap bq .
p=1 q=1 p=1 q=1 p=1 q=1 p=1 q=1
2. On a ! ! !
m
X m
X m
X m
X m X
X m X
ak bl = ak bl = ak bl = ak bl .
k=1 l=1 k=1 l=1 k=1 l=1 k,l
n
X 1
.
k=1
k(k + 1)
n
Y ak a0
2. Montrer que = , et en déduire la valeur du produit suivant :
a
k=0 k+1
an+1
n
X 1
1− .
k=2
k
3. Calculer la somme n
X 1
√ √ .
k=1 (k + 1) k + k k+1
40 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
4. Calculer le produit
N
Y 1
1−
n=2
n2
1. On a
n
X
(ak − ak+1 ) = (a0 − a1 ) + (a1 − a2 ) + · · · + (an−1 − an ) + (an − an+1 )
k=0
= a0 − a1 + a1 − a2 + a2 − · · · − an + an − an+1
= a0 − an+1 .
Maintenant, on a :
n
X 1 n
X 1 1 1
= − = 1− .
k=1 k(k + 1) k=1 k k+1 n+1
2. On a n
Y ak a0 × a1 × · · · × an−1 × an a0
= = .
k=0 ak+1 a1 × · · · × an × an+1 an+1
Maintenant, on a :
n
Y 1 n
Y k−1 1
1− = = .
k=2 k k=2 k n
3. On pose
n
X 1
Sn = √ √ .
k=1 (k + 1) k + k k+1
Alors, on a :
√ √
n
X (k + 1) k − k k + 1
Sn = √ √ √ √
k=1 ((k + 1) k + k k + 1) × ((k + 1) k − k k + 1)
√ √ n
Xn
(k + 1) k − k k + 1 X 1 1
= = √ − √
k=1 k(k + 1) k=1 k k+1
1
= 1− √ .
n+1
4. On a :
N
Y 1 N
Y 1 1 n−1 Y
N
Y N
n+1
1− 2 = 1− 1+ =
n=2 n n=2 n n n=2 n n=2 n
2.6. EXERCICES 41
1 N +1 N +1
= × = .
N 2 2N
Exercice 2.8
Montrer que pour tout n ∈ N :
1. n X
n
X
2min(i,j) = 6 × 2n − 2n − 5.
i=0 j=0
2. n
n X
X
2max(i,j) = (2n − 1) × 2n+1 + 3.
i=0 j=0
1. On montre le résultat par récurrence sur n. Pour n = 0, le résultat est vrai car
20 = 1 = 6 × 20 − 2 × 0 − 5. Supposons que la formule est vraie pour le rang n et
montrons la au rang n + 1. On a :
X n+1
n+1 X n X
X n n
X n+1
X
2min(i,j) = 2min(i,j) + 2i + 2j
i=0 j=0 i=0 j=0 i=0 j=0
2
− 1 2n+2 − 1
n+1
= 6 × 2n − 2n − 5 + +
2−1 2−1
= 6 × 2n+1 − 2(n + 1) − 5.
Par conséquent :
n X
X n
2max(i,j) = (n + 1)2n+2 − 2n − 2 − 6 × 2n − 2n − 5 = (2n − 1)2n+1 + 3.
i=0 j=0
Exercice 2.9
Calculer les sommes suivantes :
42 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
1.
n X
n
X 1
.
i=1 j=i
j
2. n X
n
X i
.
i=1 j=i
j+1
j
X j(j + 1)
2. De même, en utilisant un changement de sommation, et comme i= ,
i=1 2
alors :
j j
X n
n X
i n
X X i n
X 1 X
= = i
i=1 j=i j+1 j=1 i=1 j + 1 j=1 j + 1 i=1
Xn
1 j(j + 1) 1X n
n(n + 1)
= × = j = .
j=1 j + 1 2 2 j=1 4
Exercice 2.10
Soient a1 , a2 , . . . , an des nombres réels. Montrer que
n X
X n
ij cos(ai − aj ) ≥ 0.
i=1 j=1
On a
X n
n X n X
X n
ij cos(ai − aj ) = (ij cos ai cos aj + ij sin ai sin aj )
i=1 j=1 i=1 j=1
Xn n
X n
X n
X
= i cos ai j cos aj + i sin ai j sin aj
i=1 j=1 i=1 j=1
!2 !2
n
X n
X
= i cos ai + i sin ai ≥ 0.
i=1 i=1
2.6. EXERCICES 43
Exercice 2.11
Résoudre, à l’aide de l’algorithme de Gauss, le système linéaire suivant :
8
>
>
> x+y+z = 1,
<
>
x−y = 2,
>
>
: x+z = 3.
>
−y − z = 1,
>
>
:
−y = 2.
Exercice 2.12 K
Calculer les sommes suivantes :
1. n
X k
.
k=1
(k + 1)!
2.
n
X k+1
.
k=1
(k − 1)! + k! + (k + 1)!
1 1 1 1
1 = + + ··· + +
m1 m2 mn−1 mn
1. On a
k (k + 1) − 1 k+1 1 1 1
= = − = − .
(k + 1)! (k + 1)! (k + 1)! (k + 1)! k! (k + 1)!
44 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
2. On a
n−1
X k 1
= 1−
k=1 (k + 1)! n!
par suite
1 1 1 1
1 = + 3! + · · · + n! + .
2! 2 n−1
n!
n! n! n! n!
n! = + + ··· + +
m1 m2 mn−1 mn
et n!
, n! , · · ·
m1 m2
, mn!n sont tous des diviseurs distincts de n!
Exercice 2.13 K
Identité de Catalan
Soit n ∈ N∗ un entier naturel non nul. Montrer que
1 1 1 1 1 1 1 1
1− + − + ··· + − = + + ··· + .
2 3 4 2n − 1 2n n+1 n+2 2n
2.6. EXERCICES 45
Pour k = 1, 2, · · · , on pose
1 1
Hk = 1+ + ··· + .
2 k
Alors, on a :
1 1 1 1 1 1 1 1
1− + − + ··· + − = H2n − 2 + + ··· +
2 3 4 2n − 1 2n 2 4 2n
= H2n − Hn
1 1 1
= + + ··· + .
n+1 n+2 2n
Exercice 2.14 K
Montrer l’inégalité
1 1 1
√ √ +√ √ + ··· √ √ > 24.
1+ 3 5+ 7 9997 + 9999
1 1 1
√ √ +√ √ + ··· √ √ >
1+ 3 5+ 7 9997 + 9999
1 1 1
√ √ +√ √ + ··· √ √
3+ 5 7+ 9 9999 + 10001
1 1 1 1
√ √ +√ √ +√ √ + ··· √ √ > 48.
1+ 3 3+ 5 5+ 7 9999 + 10001
Or
√√ √ √
1 k− k+2 k+2− k
√ √ = √ √ √ √ = .
k+ k+2 ( k + k + 2) × ( k − k + 2) 2
Par conséquent
√ √ √ √ √ √ √
3− 1 5− 3 10001 − 9999 10001 − 1
+ +···+ = > 48.
2 2 2 2
L’inégalité est ainsi démontrée.
46 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
Exercice 2.15 K
Calculer la somme
n
X 1
Sn = .
k=0
(n − k)! (n + k)!
n
1 X 2n
Indication : montrer que Sn = et puis déduire sa valeur.
(2n)! k=0 k
On a :
!
1 X n
(2n)! 1 X n
2n
Sn = =
(2n)! k=0 (n − k)! (n + k)! (2n)! k=0 n − k
!
1 X n
2n
= .
(2n)! k=0 k
n n
Maintenant, comme p
= n−p
, alors par symétrie on déduit que :
! " ! !#
1 X n
2n 1 1 2n
X 2n 2n
= · +
(2n)! k=0 k (2n)! 2 k=0 k n
" !#
1 1 2n 2n 22n−1 1
= · 2 + = + .
(2n)! 2 n (2n)! 2(n!)2
Exercice 2.16 K
Calculer la somme
3 4 2015
+ + ··· + .
1! + 2! + 3! 2! + 3! + 4! 2013! + 2014! + 2015!
Soit k ∈ N∗ alors :
k+2 k+2
=
k! + (k + 1)! + (k + 2)! k! [1 + k + 1 + (k + 1)(k + 2)]
1 k+1 (k + 2) − 1
= = =
k!(k + 2) (k + 2)! (k + 2)!
1 1
= − .
(k + 1)! (k + 2)!
2.6. EXERCICES 47
Par conséquent,
2013
X k+2 2013
X 1 1 1 1
= − = − .
k=1 k! + (k + 1)! + (k + 2)! k=1 (k + 1)! (k + 2)! 2 2015!
Exercice 2.17 KK
Calculer les sommes suivantes :
1. n
X 1
arctan .
k=0
k2 + k + 1
tan a−tan b
Indication : utiliser la relation tan(a − b) = 1+tan a tan b lorsque a, b et a − b ne sont pas
π
congrus à 2 modulo π.
2. n
X 1
arctan .
k=1
2k2
Finalement
n n
X X π
arctan (tan(xk+1 − xk )) = (xk+1 − xk ) = xn+1 − x1 = arctan(n + 1) − .
k=0 k=0 4
2. On a
n
X 1 n
X (2k + 1) − (2k − 1)
arctan = arctan
k=1 2k 2 k=1 1 + (2k − 1)(2k + 1)
n
X
= [arctan(2k + 1) − arctan(2k − 1)] , (cf. question 1)
k=1
(2n + 1) − 1
= arctan(2n + 1) − arctan(1) = arctan
1 + (2n + 1)
n
= arctan .
n+1
48 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
Exercice 2.18 KK
1. Montrer que pour tout x ∈ R :
2. Calculer
N
X x
n−1 3
lim 3 sin
N →+∞
n=1
3n
avec x ∈ R.
1. Pour tout x ∈ R :
3
sin(3x) = Im e3ix = Im eix = Im (cos x + i sin x)3
= Im(cos3 x + 3i cos2 x sin x − 3 cos x sin2 x − i sin3 x)
= 3 cos2 x sin x − sin3 x = 3(1 − sin2 x) sin x − sin3 x
= 3 sin x − 4 sin3 x.
2. D’après la première question, on sait que sin(3x) = 3 sin x − 4 sin3 x, par suite :
x 1 n
x
x
3n−1 sin3 = 3 sin n − 3n−1 sin n−1 .
3n 4 3 3
N
X
n−1 3 x 1 sin 3xn 1 x sin x
lim 3 sin = lim − sin x = − .
N →+∞
n=1 3n 4 N →+∞ 1
3n
4 4 4
N
X x x − sin x
lim 3n−1 sin3 = .
N →+∞
n=1 3n 4
Exercice 2.19 KK
1. Montrer que
sin(3x)
1 + 2 cos(2x) = .
sin x
2. Calculer n
Y 2π × 3k
1 + 2 cos n .
k=1
3 +1
2.6. EXERCICES 49
sin(3x)
1 + 2 cos(2x) = 1 + 2(1 − 2 sin2 x) = 3 − 4 sin2 x =
sin x
Exercice 2.20 KK
1. Vérifier que :
1 1 1
x4 + y 4 = x2 + xy + y 2 × x2 − xy + y 2 .
4 2 2
1
= 1− 2 .
2n + 2n + 1
50 CHAPITRE 2. CALCULS ALGÉBRIQUES
Chapitre 3
Nombres complexes et trigonométrie
On note la partie réelle x sous la forme ℜe(z) et la partie imaginaire y sous la forme
Im(z).
z+z z−z
ℜe(z) = et Im(z) = .
2 2i
51
52 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
√
On appelle module de z le réel positif : |z| = z z.
Si z est réel, son module est aussi sa valeur absolue (c’est pourquoi on utilise
la même notation), cependant pour un réel x on a : |x|2 = x2 alors que pour
un complexe quelconque z on a : |z|2 = z z.
|zz ′ | = |z| |z ′ |.
z |z|
✍ Pour (z, z ) ∈ C × C on a : ′ = ′ .
′ ∗
z |z |
✍ Pour z ∈ C∗ et n ∈ Z on a : |z n | = |z|n .
|z + z ′ | ≤ |z| + |z ′ |.
z
On a égalité si, et seulement si, z ′ = 0 ou ∈ R+ .
z′
U = {z ∈ C : |z| = 1}
vérifie
✓ ∀ z1 , z2 ∈ U, z1 × z2 ∈ U,
✓ ∀ (z1 , z2 , z3 ) ∈ U3 , z1 × (z2 × z3 ) = (z1 × z2 ) × z3 ,
✓ ∀ z ∈ U, z × 1 = 1 × z = z,
1 1
✓ si z ∈ U, alors son inverse ∈ U et on a de plus = z,
z z
✓ ∀ z1 , z2 ∈ U, z1 × z2 = z2 × z1 .
On dit que (U, ×) est un groupe commutatif, appelé groupe des nombres complexes de
module 1.
3.3. FONCTION EXPONENTIELLE COMPLEXE 53
n
✍ Formule de De Moivre : pour tout θ ∈ R et tout n ∈ Z on a : einθ = eiθ .
ix ix ix x x
✍ Pour tout x ∈ R on a : eix + 1 = e 2 e 2 + e− 2 = 2ei 2 cos et
2
ix ix ix x x
eix − 1 = e 2 e 2 − e− 2 = 2iei 2 sin .
2
☞ Tout nombre complexe non nul Z peut s’écrire sous la forme ez , mais cet
élément z ∈ C n’est pas unique : il n’existe pas d’application réciproque de
z 7−→ ez définie sur C∗ , en effet :
2
2 eix + e−ix eix − e−ix 1
cos x sin x = = − (e3ix − eix − e−ix + e−3ix )
2 2i 8
1
= − (cos 3x − cos x).
4
cos(a + b) + cos(a − b)
cos a × cos b = ,
2
cos(a − b) − cos(a + b)
sin a × sin b = ,
2
sin(a + b) + sin(a − b)
sin a × cos b = .
2
p+q p−q
cos p + cos q = 2 cos × cos ,
2 2
p+q p−q
cos p − cos q = −2 sin × sin ,
2 2
p+q p−q
sin p + sin q = 2 sin × cos ,
2 2
p+q p−q
sin p − sin q = 2 cos × sin .
2 2
k=0 2 sin 2b
n
X nb sin (n+1)b
sin(a + kb) = sin a + × 2
.
k=0 2 sin 2b
z
❏ Soit z un nombre complexe non nul, comme ∈ U alors il existe θ ∈ R tel
|z|
que : z = |z|eiθ . Cette écriture est appelée forme trigonométrique de z. Le
nombre réel θ est un argument de z, noté arg(z). L’ensemble des arguments
de z est {θ + 2kπ, k ∈ Z}.
❏ Pour tout (z, z ′ ) ∈ C2 on a : arg(zz ′ ) ≡ arg(z)
+ arg(z ′ ) (mod 2π).
z
❏ Pour tout (z, z ′ ) ∈ C × C∗ on a : arg ′ ≡ arg(z) − arg(z ′ ) (mod 2π).
z
❏ Pour tout z ∈ C et tout n ∈ Z on a : arg(z n ) ≡ n arg(z) (mod 2π).
❏ Si z = a + ib, alors zeix = a cos x + b sin x + i(a sin x − b cos x), par suite :
Tout nombre complexe non nul admet n racines n-ièmes distinctes. Elles se déduisent
de l’une d’elles en la multipliant par un élément quelconque du groupe Un . La somme
de ces racines n-ièmes est nulle.
⋄ Racines carrées : Soient Z = X + iY et z = x + iy avec x, y, X, Y des nombres
réels. L’équation z 2 = Z (avec Z 6= 0) admet, d’après ce qui précède, deux racines
opposées.
Les égalités z 2 = Z et |z|2 = |Z| nous donnent les trois équations suivantes :
√
x2 − y 2 = X, 2xy = Y, x2 + y 2 = X 2 + Y 2.
az 2 + bz + c = 0
−b + δ −b − δ
z1 = , z2 = .
2a 2a
3.8 Exercices
Exercice 3.1
Vrai - Faux
1. Soit z ∈ C. On a : ℜe(z 2 ) ≥ 0 ou Im(z 2 ) ≥ 0.
2. Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Si z1 + z2 ∈ R et z1 z2 ∈ R, alors z1 et z2
sont réels.
3. Soit z ∈ C tel que |z| = 1. Alors, il existe n ∈ N∗ tel que z soit une racine n-ième de
l’unité.
4. Soit z ∈ C, alors : ez = −1 =⇒ z = iπ.
1. Faux. Il suffit de prendre les racines carrées d’un nombre complexe dont les
parties réelles et imaginaires sont négatives. Par exemple,√
les racines carrées du
nombre complexe −1 − i, ou alors le nombre complexe 2 comme autre exemple.
1−i 3
Exercice 3.2
Résolution d’équations
Résoudre, dans C, les équations suivantes :
1. z 2 − z + i = 0.
2. z 4 − 4(1 + i)z 3 + 12iz 2 + 8(1 − i)z − 5 = 0.
3. z 6 + 7z 3 − 8 = 0.
z+i 3 z+i 2 z+i
4. z−i − z−i +z−i − 1 = 0.
5. (z + 1)n = (z − 1)n avec n ∈ N∗ .
√
6. ez = 3 3 − 3i.
√
7. z 5 = − 21 + i 3
2 .
8. z 3 − (5 + 3i)z 2 + (7 + 16i)z + 3 − 21i = 0 (indication : commencer par chercher les
racines imaginaires pures).
9. z 3 = −25 z 7 .
10. z n = −1.
3.8. EXERCICES 59
1. On calcule le discriminant ∆. On a :
∆ = (−1)2 − 4 × 1 × i = 1 − 4i.
1 ± (a + ib)
Les solutions de l’équation z 2 − z + i = 0 sont données par : .
2
2. On cherche des nombres complexes α, β, γ et δ tels que :
kπ
Finalement, les solutions de l’équation sont les nombres complexes zk = i cotan
n
avec k ∈ J1, n − 1K.
√ π π
6. Comme 3 3 − 3i = 6e−i 6 = eln 6−i 6 , alors l’ensemble des solutions est donné par
§ ª
π
ln 6 − i + 2ikπ : k ∈ Z .
6
7. Le même raisonnement que ci-dessus nous permet de conclure que l’ensemble des
solutions est donné par :
§ √ ª
2(1+3k)π
2 ei : k ∈ J0, 4K .
5
15
1
Par conséquent, r −4 = 25 et 10 θ = π. En conclusion, r = 1 et θ = π
10
+ kπ
5
avec
25 4
k ∈ J0, 9K.
10. Comme −1 = eiπ , alors l’ensemble des solutions est donné par :
n iπ+2kπ o
e n : k ∈ J0, n − 1K .
Exercice 3.3
Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Montrer que
|z1 +z2 |+|z1 +z2 |×|z1 |+|z1 +z2 |×|z2| ≤ |z1 |+|z2 |+|z1 +z2 |×|z1 |+|z1 +z2 |×|z2|.
|z1 + z2 |
(1 + |z1 + z2 |) × (1 + |z1 | + |z2 |) × ≤
1 + |z1 + z2 |
|z1 | + |z2 |
(1 + |z1 + z2 |) × (1 + |z1 | + |z2 |) × .
1 + |z1 | + |z2 |
C’est-à-dire :
|z1 + z2 | |z1 | + |z2 |
≤ .
1 + |z1 + z2 | 1 + |z1 | + |z2 |
Remarque : comme pour tout réel u ≥ 0 on a u
1+u
= 1− 1
1+u
, alors l’inégalité
demandée est équivalente à
1 1
1− ≤ 1− .
1 + |z1 + z2 | 1 + |z1 | + |z2 |
Or, cette inégalité découle simplement de l’inégalité triangulaire |z1 +z2 | ≤ |z1 |+|z2|.
Exercice 3.4
Méthode de Cardan
Soient p et q deux nombres complexes non nuls, et considérons les équations d’inconnue
62 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
z∈C
z 3 + pz + q = 0 (1)
et d’inconnue Z ∈ C :
p3
Z 2 + qZ − = 0. (2)
27
Soient U et V les racines complexes de (2), et u ∈ C tel que : u3 = U .
1. Montrer que u 6= 0.
−p
2. On pose v = 3u . Calculer u3 v 3 et déduire que v 3 = V et la valeur de u3 + v 3 .
3. Montrer que u + v est solution de (1).
2iπ
4. Montrer que ju+j 2 v et j 2 u+jv sont aussi solutions de (1). On rappelle que j = e 3 .
5. Application : résoudre les équations suivantes
(i) z 3 − z − 1 = 0.
(ii) z 3 − 3z + 1 = 0.
U +V = u3 + v 3 = −q.
3. Dans l’équation (1) on remplace z par u + v, alors il est facile de voir que
(u + v)3 + p(u + v) + q = 0.
p
− = j2v
3ju
1
Z2 − Z + = 0.
27
On a Ì Ì
È È
3 1+ 23
3 1− 23
u = 27
v = 27
.
2 2
Une solution réelle de z 3 − z − 1 = 0 est donc donnée par :
Ì Ì
È È
3 1+ 23
3 1− 23
27
+ 27
.
2 2
Finalement :
2 π 2 5π
ju + j v = −2 cos et j u + jv = −2 cos .
9 9
Exercice 3.5
Soient z1 , z2 et z3 trois nombres complexes de module 1. Montrer que
|z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 | = |z1 + z2 + z3 | .
1
Comme il s’agit de nombres complexes de module 1, alors on a z i = pour
zi
i ∈ J1, 3K. Par suite :
1 1 1
z1 z2 + z2 z3 + z3 z1
|z1 + z2 + z3 | = |z 1 + z 2 + z 3 | = + + =
z1 z2 z3 z1 z2 z3
|z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 |
= = |z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 | .
|z1 z2 z3 |
Exercice 3.6
Identité du parallélogramme
Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Montrer que
|z1 + z2 |2 + |z1 − z2 |2 = 2 |z1 |2 + |z2 |2 .
64 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
On a clairement :
Exercice 3.7
1. Soient z1 et z2 deux nombres complexes. Montrer que
8
< |z1 | = |z2 | = 1, z1 + z2
=⇒ ∈ R.
:
z1 z2 6= −1, 1 + z1 z2
Exercice 3.8
Soient z1 , z2 , z3 trois nombres complexes. Montrer que :
En posant
m = −z1 + z2 + z3 , n = z1 − z2 + z3 , p = z1 + z2 − z3
Exercice 3.9
Nombres complexes et combinatoire
1. Montrer que
3n−1
X
k 6n
(−1) 3k = 0.
k=0
2k + 1
2. Montrer l’identité
2 2
n n n n n n
− + − ··· + − + − ··· = 2n .
0 2 4 1 3 5
1. On a
! ! !
3n−1
X 6n 6n
3n−1
X 3n−1
X 6n √ 2k
(−1)k 3k = (−3)k = i 3
k=0 2k + 1 k=0 2k + 1 k=0 2k + 1
!
1 3n−1
X 6n √ 2k+1
= √ i 3
i 3 k=0 2k + 1
! !
1 X6n
6n √ k′
= √ Im i 3 , (i2 = −1)
i 3 ′
k =0 k ′
√ 6n
1
= √ Im 1 + i 3 (formule du binôme)
i 3
66 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
1 π π 6n
= √ Im 2 cos + i sin
i 3 3 3
1
= √ Im 26n (cos 2πn + i sin 2πn) = 0.
i 3
2. On note
! ! ! ! ! !
n n n n n n
an = − + −··· et bn = − + −···
0 2 4 1 3 5
n
|an + ibn | = |(1 + i)n | = |1 + i|n = 22.
n nπ n nπ
an = 2 2 cos et bn = 2 2 sin .
4 4
Exercice 3.10
Montrer que pour tout n ∈ N∗ on a :
n
1 + i tan x 1 + i tan nx
= .
1 − i tan x 1 − i tan nx
On a : n n
cos x × (1 + i tan x) eix
= .
cos x × (1 − i tan x) e−ix
D’autre part, on a :
En comparant les deux identités, on conclut que l’égalité demandée est vraie.
3.8. EXERCICES 67
Exercice 3.11
Soit θ ∈ R \ 2πZ un nombre réel.
1. Montrer que
n
X θ sin(n + 1) 2θ
eikθ = ein 2 × .
k=0 sin θ2
n
X n
X
2. En déduire la valeur de cos(kθ) et de sin(kθ).
k=0 k=0
3. Calculer les sommes suivantes :
n n
X n X
cos(kx) et cos2 (kx).
k=0
k k=0
1. On a
n
X
ikθ
n
X
iθ k 1 − ei(n+1)θ
e = e = .
k=0 k=0 1 − eiθ
iθ −iθ iθ iθ
Or, on sait que : 1 − eiθ = e 2 e 2 −e2 = e 2 −2i sin 2θ , et donc :
θ
n
X
ikθ
ei(n+1) 2 −2i sin(n + 1) 2θ in 2θ sin(n + 1) 2θ
e = θ = e × .
k=0 ei 2 −2i sin 2θ sin θ2
3. On a
! " ! #
n
X n n
n ikx
X n x x n
cos(kx) = ℜe e = ℜe 1 + eix = ℜe 2ei 2 cos
k=0 k k=0 k 2
n n
x nx x x
= 2n cos ℜe ei 2 = 2n cos cos n .
2 2 2
68 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Par linéarisation on a :
!
n
X
2
n
Xcos(2kx) + 1 1X n
n+1 1 n
X
2ikx n+1
cos (kx) = = cos(2kx)+ = ℜe e + .
k=0 k=0 2 2 k=0 2 2 k=0 2
et par conséquent :
n
X sin(n + 1)x n+1
cos2 (kx) = cos(nx) + .
k=0 2 sin x 2
−→ −
→
4. On choisit le repère orthonormal (O, OA, j ) de sorte que A ait pour affixe i. On
note b = eiϕ et c = eiθ les affixes respectives des points B et C.
Pour répondre à la question il suffit de montrer que
c−0 c−a
arg ≡ 2 × arg (mod 2π)
b−0 b−a
2
c−a 2 b c−a b
⇐⇒ arg × ≡ 0 (mod 2π) ⇐⇒ × > 0.
b−a c b−a c
Or, on a :
!2 2
2 θ
c−a b eiθ − 1 eiϕ 2iei 2 sin 2θ eiϕ
× = × iθ = ϕ ×
b−a c eiϕ − 1 e 2iei 2 sin ϕ2 eiθ
!2
sin θ2
= > 0.
sin ϕ2
Exercice 3.12
Linéariser les deux expressions suivantes :
(i) cos2 x × sin3 x,
(ii) sinn x, avec n ∈ N∗ .
2. Exprimer cos(3x) (resp. sin(3x)) en fonction de cos x (resp. sin x).
3.8. EXERCICES 69
1. 2 3
eix + e−ix eix − e−ix
(i) On a : cos x × sin x =
2 3
× . Or
2 2i
2 3 2
eix + e−ix eix − e−ix = eix + e−ix eix − e−ix eix − e−ix
2
= e2ix − e−2ix eix − e−ix
= e4ix − 2 + e−4ix eix − e−ix
= e5ix − e−5ix − e3ix + e−3ix − 2eix + 2e−ix .
1
cos2 x × sin3 x = (− sin(5x) + sin(3x) + 2 sin x) .
16
⋄ Si n est impair (n = 2m + 1), alors en utilisant les mêmes techniques que ci-dessus,
on obtient :
!
1 m
X 2m + 1
sinn x = (−1)k sin((2k + 1)x).
22m k=0 m−k
cos(3x)+i sin(3x) = (cos x+i sin x)3 = (cos3 x−3 cos x sin2 x)+i(3 cos x sin2 x−sin3 x).
Exercice 3.13
Calculer la valeur de
1.
π 2π 3π
cos − cos + cos .
7 7 7
2.
π 3π 5π 7π 9π
cos + cos + cos + cos + cos .
11 11 11 11 11
0 = z 7 + 1 = (z + 1) (z 6 − z 5 + z 4 − z 3 + z 2 − z + 1).
Comme z + 1 6= 0 et z 3 − 1 6= 0, alors
1
z 6 −z 5 +z 4 −z 3 +z 2 −z+1 = 0 ⇐⇒ 1 = (1−z 3 )(z 3 −z 2 +z) ⇐⇒ z 3 −z 2 +z = .
1 − z3
π 2π 3π
cos − cos + cos = ℜe(z 3 − z 2 + z).
7 7 7
On se propose de montrer que ℜe 1
1−z 3
= 1
2
. En effet, si Z = cos x + i sin x avec
Z 6= 1 et (x, y) ∈ R alors
2
1 1 1
= =
1−Z 1 − (cos x + i sin x) (1 − cos x) + i sin x
1 1
= x =
2 sin 2 − 2i sin 2 cos 2
2 x x
2 sin x2 sin x2 − i cos x2
sin x2 + i cos x2 1 cos x2
= = + i .
2 sin x2 2 2 sin x2
π 2π 3π 1
cos − cos + cos = .
7 7 7 2
2. Soit z = cos 11
π
+ i sin 11
π
, alors on a z 11 = −1. Comme
z + z 2 + z 3 + · · · + z 10 = (z + 1)(z + z 3 + z 5 + z 7 + z 9 )
3.8. EXERCICES 71
(z − 1)(z + z 2 + z 3 + · · · + z 10 ) = (z 2 − 1)(z + z 3 + z 5 + z 7 + z 9 ).
z 11 − z −1 − z 1
z + z3 + z5 + z7 + z9 = = 2 = .
z −1
2 z −1 1−z
π 3π 5π 7π 9π 1
cos + cos + cos + cos + cos = .
11 11 11 11 11 2
Exercice 3.14
Donner la forme trigonométrique des nombres complexes suivants :
1
1. j4 .
2. (1√ + j)4 .
( 3−i)2
3. (1−i)3 .
4. 1 + e2ix , avec x ∈ [0, 2π].
2iπ
1. On sait que j 3 = 1 et 1 + j + j 2 = 0 (on rappelle que j = e 3 ), donc 1
j
= j 2 et
4iπ
par suite j14 = e 3 = cos 4π
3
+ i sin 4π
3
.
2. Comme dans la première question, on a (1 + j)4 = (−j 2 )4 = j 8 = j 2 (car j 3 = 1).
Donc (1 + j)4 = cos 4π
3
+ i sin 4π
3
.
√ √
−iπ √ √ √ √ −iπ
3. On a 3 − i = 2 23 − 21 i = 2 e 6 et 1 − i = 2 22 − 22 i = 2 e 4 . Par
conséquent, on a :
√
( 3 − i)2 √ iπ 3iπ √ 5iπ
= 2 e− 3 + 4 = 2 e 12 .
(1 − i)3
Exercice 3.15
1. Déterminer la forme algébrique et trigonométrique du nombre complexe
√
(1 + i)( 3 − i).
72 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
π π
En déduire cos et sin .
12 12
2. En déterminant, de deux manières
différentes,
les racines carrées du nombre complexe
π π
−1 + i, déduire la valeur de cos et sin .
8 8
1. On a :
√ 1 1 √ π π √ iπ
1 + i = 2 √ + i√ = 2 cos + i sin = 2e 4,
2 2 4 4
√ !
√ 3 1 −π −π π
3−i = 2 −i = 2 cos + i sin = 2 e−i 6 .
2 2 6 6
Donc
√ √ √ π π
(1 + i)( 3 − i) = 2 2 ei( 4 − 6 ) = 2 2 cos
π π
+ i sin .
12 12
√ √ √
D’autre part, on a : (1 + i)( 3 − i) = 3 + 1 + i( 3 − 1). Par conséquent, on déduit
que : √ √
π 3+1 π 3−1
cos = √ et sin = √ .
12 2 2 12 2 2
√ √ !
√ − 2 2 √ 3π
2. On sait que −1 + i = 2 + i = 2 ei 4 . Par conséquent, les racines
√
2 2
3π
carrées sont données par ± 4
2 ei 8 .
D’autre part, si (a + ib)2 = −1 + q
i, alors en développant
q√
on déduit que les racines
√
carrées sont données aussi par ± 2−1
2
+i 2+1
2
. Par conséquent, on conclut
que :
s √ s √
π 3π 2+1
π 3π 2−1
cos = sin = et sin = cos =
8 8 2 8 8 2
Exercice 3.16
Déterminer l’ensemble des points M d’affixe z tels que :
z+i π
arg ≡ (mod π).
z−i 4
2x x2 + y 2 − 1
= 2 ⇐⇒ 2x = x2 + y 2 − 1 ⇐⇒ (x − 1)2 + y 2 = 2.
x2 + (y − 1)2 x + (y − 1)2
√
Par conséquent, l’ensemble cherché est le cercle de centre O(1, 0) et de rayon 2
privé des points d’affixe i et −i.
Exercice 3.17
Est-il vrai que
[
U = Un ?
n∈N∗
[
Pour tout n ∈ N∗ il est clair que Un ⊂ U et donc Un ⊂ U. Cependant,
n∈N ∗
[
l’autre inclusion est fausse. En effet, les éléments de Un s’écrivent sous la forme
√ n∈N∗
e2iπr avec r ∈ Q. Ainsi, l’élément e2iπ 2
est bien un élément de U alors que pour
tout n ∈ N∗ on a :
√ n √ √
eiπ 2
= e2inπ 2
6= 1, car 2nπ 2 6∈ 2πZ.
[
Donc, on a uniquement Un ⊂ U.
n∈N∗
Exercice 3.18
Soient A et B deux points distincts du plan d’affixes respectives a et b. Donner l’équation
complexe de la droite (AB).
−−→
Soit M un point d’affixe z, alors M ∈ (AB) si, et seulement si, les vecteurs AM
−→
et AB sont collinéaires. D’où :
Exercice 3.19
1. On considère les points A, B et C d’affixes respectives 1, z et iz. Déterminer l’en-
semble des points B pour lesquels A, B et C sont alignés.
2. On considère les points E, F et G deux à deux distincts, d’affixes respectives z1 , z2
74 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
C’est équivalent à :
iπ iπ
(c − a) − e 3 (b − a) = 0 ou (c − a) − e− 3 (b − a) = 0,
ou aussi à l’équation :
h i h i
iπ iπ
(c − a) − e 3 (b − a) × (c − a) − e− 3 (b − a) = 0.
Exercice 3.20
Écriture complexe des transformations géométriques
Donner l’écriture complexe des transformations géométriques suivantes.
1. Translation de vecteur d’affixe 2 − 4i.
1
2. Homothétie de centre d’affixe 2i et de rapport .
3
3π
3. Rotation de centre d’affixe −1 et d’angle .
4
π
4. Similitude directe de centre d’affixe 2, de rapport 4, et d’angle .
4
1 4
2i = × 2i + b =⇒ b = i.
3 3
3π
3. La rotation est définie par z 7−→ ei 4 z + b où b ∈ C est défini par le fait que le
centre de la rotation est invariant. Donc, on a :
3π 3π
−1 = ei 4 × (−1) + b =⇒ b = ei 4 − 1.
π
4. La similitude est définie par z 7−→ 4ei 4 + b où b ∈ C est défini par le fait que le
centre de la similitude est invariant. Donc, on a :
π π
2 = 4ei 4 × 2 + b =⇒ b = 2 − 8ei 4 .
b
N
b
C
b
B
b
M P
b
b
D
A
Exercice 3.22
Soient z1 , z2 , . . . , zn les affixes respectives des sommets A1 , A2 , · · · , An d’un polygone
régulier inscrit dans un cercle de centre O. Montrer que :
!
3
∃ (i, j, k) ∈ J1, nK : zi + zj = zk ⇐⇒ 6 | n.
Soit ω = cos 2π
n
+ i sin 2π
n
, alors zp = z1 × ω p−1 pour tout p ∈ J1, nK. On a
zi + zj = zk ⇐⇒ 1 + ω j−i = ω k−i
(j − i)π (j − i)π (j − i)π
⇐⇒ 2 cos cos + i sin
n n n
2(k − i)π 2(k − i)π
= cos + i sin
n n
(j − i)π π 2(k − i)π
⇐⇒ = =
n 3 n
⇐⇒ n = 6(k − i) = 3(j − i).
3.8. EXERCICES 77
Exercice 3.23
Soient n ≥ 4 un entier naturel et z1 , z2 , · · · , zn les affixes des sommets d’un polygone
régulier inscrit dans un cercle de centre O. Montrer que :
1.
z12 + z22 + · · · + zn2 = z1 z2 + z2 z3 + · · · + zn z1 .
2.
z1 z2 + z2 z3 + · · · + zn z1 = z1 z3 + z2 z4 + · · · + zn z2 .
Soit ω = cos 2π
n
+ i sin 2π
n
avec k ∈ J1, nK. Alors on a : zk = z1 ω k−1.
1. On a
n
X n
X 1 − ω 2n
z1 z2 + z2 z3 + · · · + zn z1 = zk zk+1 = z12 ω 2k−1 = z12 ·ω· = 0.
k=1 k=1 1 − ω2
D’autre part, on a :
n
X n
X 1 − ω 2n
z12 + z22 + · · · + zn2 = zi2 = z12 ω 2k−2 = z12 = 0.
k=1 k=1 1 − ω2
Exercice 3.24
−−
→ −−→ π
Soit ABCD un carré de centre O et tel que (AB, AD) = .
2
Déterminer les éléments caractéristiques de la similitude directe s vérifiant s(O) = A
et s(C) = D.
−→ −−→
Considérons le repère (A, AB, AD), alors dans ce repère les points A, B, C, D, O
ont respectivement pour affixes :
1 1
A(0), B(1), C(1 + i), D(i), O +i .
2 2
78 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Comme s est une similitude directe alors son expression analytique complexe est de
la forme z ′ = az + b avec (a, b) ∈ C2 . On a
8 8 8
> >a >
< s(O) = A, <
2
(1 + i) + b = 0 a = 1 + i,
<
>
=⇒ > =⇒ > .
: s(C) = D :a(1 + i) + b = i :b = −i
Exercice 3.25 K
Trouver le nombre de couples ordonnés (x, y) ∈ R2 tels que :
(x + iy)2014 = x − iy.
Exercice 3.26 K
Soient α un nombre réel et n ≥ 2 un entier naturel.
Résoudre l’équation d’inconnue z ∈ C :
α ( z + zn ) = i ( z − zn ) .
(α + i) z n = (−α + i) z.
3.8. EXERCICES 79
−α + i
z n+1 = .
α+i
Comme −α+i
α+i
= 1, alors il existe x ∈ [0, 2π[ tel que :
−α+i
α+i
= cos x + i sin x. Par
conséquent :
x + 2kπ x + 2kπ
zk = cos + i sin , k ∈ J0, nK.
n+1 n+1
Exercice 3.27 K
Soient z1 , z2 , z3 des nombres complexes distincts tels que :
Montrer que z1 , z2 , z3 sont les affixes des sommets d’un triangle équilatéral.
En posant
α = z1 − z2 , β = z2 − z3 , γ = z3 − z1
α7 + β 7 + γ 7 = 0.
(α + β)7 − α7 − β 7 = 0.
Exercice 3.28 K
Soit q ∈ R. Calculer les sommes suivantes :
n
X n
X
A = q k cos kx et B = q k sin kx.
k=1 k=1
On a
n
X n
X
1 + A + iB = q k (cos kx + i sin kx) = q k (cos x + i sin x)k
k=0 k=0
1 − q (cos x + i sin x)
n+1 n+1
=
1 − q cos x − iq sin x
1 − q n+1 [cos(n + 1)x + i sin(n + 1)x]
= .
1 − q cos x − iq sin x
Donc
En conclusion :
n
X q n+2 cos nx − q n+1 cos(n + 1)x − q cos x + 1
q k cos kx = − 1,
k=1 q 2 − 2q cos x + 1
Xn
q n+2 sin nx − q n+1 sin(n + 1)x + q sin x
q k sin kx = .
k=1 q 2 − 2q cos x + 1
n
X sin nx cos (n+1)x n
X sin nx sin (n+1)x
cos kx = 2 2
et sin kx = 2 2
.
k=1 sin x
2 k=1 sin x
2
Exercice 3.29 K
Soit ω 6= 1 une racine n-ième de l’unité, avec n ≥ 3.
1. (a) Montrer que
(ω − 1) ω n−2 + 2ω n−3 + · · · + (n − 2)ω + (n − 1) = −n.
ω n−1 + ω n−2 + · · · + ω + 1 = 0.
n(n − 1)
n ≤ |1 − ω| (1 + 2 + · · · + (n − 1)) = |1 − ω| .
2
En conclusion, on a bien :
2
|1 − ω| > .
n−1
2. Soit ω = cos 2kπ
n
+ i sin 2kπ
n
, alors
2
2 2kπ 2kπ 2kπ kπ
|1 − ω| = 1 − cos + sin2 = 2 − 2 cos = 4 sin2 .
n n n n
Exercice 3.30 K
Pour tout z ∈ C, on considère le polynôme P défini par
P (z) = z 4 + z 3 + z 2 + z + 1.
1
1. Pour z ∈ C∗ , on pose Z = z + . Que devient alors le polynôme P ?
z
2. En déduire les valeurs de :
2π 2π 4π 4π π π
cos , sin , cos , sin , cos , sin .
5 5 5 5 5 5
82 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
1. On a
2
4 3 2 2 1 1
P (z) = z + z + z + z + 1 = z z+ + z+ −1 = z 2 (Z 2 + Z − 1).
z z
2. Si z = eiθ , alors
z4 + z3 + z2 + z + 1 = z 2 4 cos2 θ + 2 cos θ − 1 .
2π 4π
En particulier, si z = ω =
ei 5 (respectivement
z = ω 2 = ei 5 ), alors on déduit des
2π 4π
égalités ci-dessus que cos et cos sont racines du polynôme 4X 2 +2X −1.
5 5 √ √
5−1 − 5−1
Or, les racines de ce polynôme sont données par et . Par conséquent
4 4
√ √
2π 5−1 4π − 5−1
cos = et cos = .
5 4 5 4
È √
È √
2π 10 + 2 5 4π 10 − 2 5
sin = et sin = .
5 4 5 4
Finalement
√ È √
π
π 5+1
π
π 10 − 2 5
cos = − cos π − = et sin = sin π − = .
5 5 4 5 5 4
Exercice 3.31 K
Soit x ∈ R.
1. Exprimer cos x, cos 2x et cos 3x en fonction de z = cos x + i sin x.
2. Résoudre l’équation :
z 2 +1
D’où cos x = 2z
. De la même façon on montre que
z4 + 1 z6 + 1
cos 2x = et cos 3x = .
2z 2 2z 3
3.8. EXERCICES 83
z2 + 1 z4 + 1 z6 + 1 z4 + z2 + z5 + z − z6 − 1
+ − = = 1.
2z 2z 2 2z 3 2z 3
D’où :
z 6 − z 5 − z 4 + 2z 3 − z 2 − z + 1 = 0 ⇐⇒ (z 3 + 1)(z 3 − z 2 − z + 1) = 0
⇐⇒ (z 3 + 1)(z − 1)2 (z + 1) = 0.
Exercice 3.32 K
Résoudre l’équation n n
z−i z+i
+ = 2 cos θ
z+i z−i
avec n ∈ N∗ et θ ∈ ]0, π[.
z−i n
En posant Z = , alors l’équation devient Z 2 −2Z cos θ +1 = 0 et Z 6= 0.
z+i
Le discriminant est donné par ∆ = −4 sin2 θ = (2i sin θ)2 , les solutions sont données
par Z1 = eiθ et Z2 = e−iθ . Par conséquent Z = eiθ ou Z = e−iθ , ainsi
n n
z−i iθ z−i
=e ou = e−iθ .
z+i z+i
n
z−i z−i i
Or, = eiθ ⇐⇒ ∃ k ∈ J0, n − 1K : = e n (θ+2kπ) , donc puisque
z+i i
z+i
1 + e n (θ+2kπ)
θ ∈ ]0, π[ alors z = i i . On va simplifier cette expression, en factorisant
i
1 − e n (θ+2kπ)
par e 2n (θ+2kπ) au numérateur et au dénominateur, on déduit que :
cos θ+2kπ θ + 2kπ
z = −
2n
= −cotan , k ∈ J0, n − 1K.
sin 2n
θ+2kπ 2n
n
z−i
Finalement, en changeant θ en −θ on obtient les solutions de = e−iθ .
z+i
Exercice 3.33 K
Pour tout k ∈ N∗ on définit :
Uk = {z ∈ C : z k = 1}.
84 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Montrer que pour tout entiers naturels m et n tels que 0 < m < n on a :
U1 ∪ U2 ∪ · · · ∪ Um ⊂ Un−m+1 ∪ Un−m+2 ∪ · · · ∪ Un .
z ∈ Uk ⊂ Un−m+1 ∪ Un−m+2 ∪ · · · ∪ Un .
U1 ∪ U2 ∪ · · · ∪ Um ⊂ Un−m+1 ∪ Un−m+2 ∪ · · · ∪ Un .
Exercice 3.34 K
Soit A1 A2 · · · An un polygone régulier inscrit dans le cercle unité C(O, 1). Montrer que
max (P A1 × P A2 × · · · × P An ) = 2.
P ∈C
En faisant une rotation du polygone, si besoin est, on peut supposer que les
affixes des sommets du polygone sont les racines n-ièmes de l’unité ω1 , · · · , ωn . Si
n
Y
un point de C est d’affixe z alors |z| = 1 et comme z n − 1 = (z − ωk ) alors on
k=1
déduit que
n
Y n
Y
|z n − 1| = |z − ωk | = P Ak .
k=1 k=1
et ce max est atteint lorsque z n = −1, c’est-à-dire pour les points milieux des arcs
Ak Ak+1 avec k ∈ J1, nK. (Par convention An+1 = A1 ).
Exercice 3.35 K
Calculer le produit
(1 + j) (1 + j 2 ) · · · (1 + j)2014
2iπ
où j = e 3 .
3.8. EXERCICES 85
670
Y
(1 + j) (1 + j 2 ) · · · (1 + j 2014 ) = (1 + j 3k+1 )(1 + j 3k+2 )(1 + j 3k+3 ) (1 + j 2014 )
k=0
670
Y
= (1 + j)(1 + j 2 )(1 + 1) (1 + j)
k=0
671
= (1 + j) 2(1 + j + j 2 + j 3 )
= (1 + j) [ 2(0 + 1) ]671 = 2671 (1 + j)
√
1 + i 3 √
= 2671 (−j 2 ) = 2671 = 2671 (1 + i 3 ).
2
Exercice 3.36 K
1. Soit ABCD un quadrilatère complexe. On construit les points M1 , M2 , M3 , M4 exté-
rieurement au quadrilatère de sorte que : ABM1 , BCM2 , CDM3 , ADM4 soient rec-
tangles isocèles de sommets M1 , M2 , M3 , M4 . Montrer que les segments [M1 M3 ] et
[M2 M4 ] sont perpendiculaires et ont la même longueur.
2. Soit ABC un triangle quelconque. On construit extérieurement au triangle les carrés
ACLN et AM P B. Soit E le milieu de [BC]. Montrer que les droites (M N ) et (AE)
sont perpendiculaires et que M N = 2 AE.
b
M1
B
b
b
M2
A b
C
b
M4
D
b
M3
86 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
a + b + i(a − b)
a − m1 = i(b − m1 ) d’où m1 = ,
2
et de même
N
b
b
P
A
b
b
L
B b
E b
Exercice 3.37 KK
Noyaux de Dirichlet et de Fejér
Soient x ∈ R tel que x 6≡ 0 (mod 2π) et n ∈ N. On pose
n
X
Dn (x) = eikx .
k=−n
3.8. EXERCICES 87
Montrer que
n+1
n
X sin2 2 x
Dk (x) = .
k=0 sin2 x2
Remarquons, tout d’abord, que le nombre Dn (x) est réel car les complexes de la
somme sont deux à deux conjugués. Maintenant, on a :
−inx
n
X
i(k+n)x −inx
2n
X
imx −inx 1 − e(2n+1)x
Dn (x) = e e = e e = e ×
k=−n m=0 1 − eix
2n+1
ei 2
x −2i sin 2n+1
x
= e−inx × x × 2
.
ei 2 −2i sin 2 x
Par conséquent
sin n+ 1
x 1
× Im e (
2 i n+ 21 )x
Dn (x) = = .
sin x2 sin x2
Or
n
X
i(k+ 21 )x i x2
n
X
i x2 1 − ei(n+1)x i n+1
sin n+1 x
e = e eikx = e × = e 2
x
× 2
.
k=0 k=0 1−e ix
sin 2x
Exercice 3.38 KK
Birapport et théorème de Miquel
Soient a, b, c et d quatre points distincts de C. On appelle birapport de ces quatre points
et on note [a, b, c, d] le nombre complexe :
c−a d−a
[a, b, c, d] = : .
c−b d−b
1. Montrer que les quatre points du plan dont a, b, c et d sont les affixes sont cocycliques
ou alignés si, et seulement si, leur birapport [a, b, c, d] est réel.
88 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
B C D
A b
b
b
b
A1 b
A2 b
A3
b
b b
b
A′ B′
b
C′ D′
c−a d−a
1. Les deux quotients et sont réels si, et seulement si, les points sont
c−b d−b
alignés. D’autre part, le birapport est réel si, et seulement si, les arguments des deux
rapports sont égaux modulo π, i.e., si et seulement si :
3. Par hypothèse et d’après la question 2., les quatre premiers birapports du produit
sont réels. Donc, si l’un des deux derniers l’est, l’autre aussi, et par suite grâce à la
question 1. on conclut que :
A, B, C et D sont alignés ou cocycliques si, et seulement si, A′ , B ′ , C ′ et D ′ le sont.
A
D A4 b
b
A′
D′ b
b
b
A1
b
A3
B′
b
′
C b
B
b
b
A2
Exercice 3.39 KK
Déterminer
Im (z 5 )
inf .
z ∈ C\R Im5 (z)
Im (z 5 )
= 5α2 − 10α + 1 = 5(α − 1)2 − 4.
Im5 (z)
z = x(1 ± i) avec x ∈ R∗ .
90 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Exercice 3.40 KK
Soient z1 , z2 , · · · , zn des nombres complexes tels que :
Par le principe des tiroirs, au moins un terme des quatre sommes ci-dessus est ≥ 14 .
Par symétrie, on peux supposer sans perte de généralité que :
1 X X
≤ |xk | =
x
k
4 xk ≥0 x ≥0
k
et par conséquent
X
X
1
z k ≥ xk ≥ .
x ≥0
k
x ≥0
k
4
Exercice 3.41 KK
Soient α ∈ R∗ un nombre réel et n ≥ 3 un entier naturel.
Montrer que toute racine z ∈ C \ R de l’équation
zn + α z + 1 = 0
vérifie
1
1 n
|z| ≥ .
n−1
Si z = r(cos θ + i sin θ), avec θ ∈ ]0, 2π[\{π}, est une racine non réelle de l’équa-
tion, alors on a :
D’où 8
> n
< r cos nθ + rα cos θ + 1 = 0,
> n
: r sin nθ + rα sin θ = 0.
En multipliant la première équation par sin θ, la seconde par cos θ, et en faisant une
soustraction des équations obtenues on déduit que :
Or, on sait que | sin kθ| ≤ k| sin θ| pour tout k ∈ N∗ (résultat qu’on peut montrer
par récurrence). D’où, comme sin θ 6= 0, on conclut que :
1
r n | sin(n − 1)θ| = | sin θ| =⇒ | sin θ| ≤ r n (n − 1)| sin θ| =⇒ rn ≥ .
n−1
1
Par conséquent, |z| ≥ 1
n−1
n
.
Exercice 3.42 KK
On considère le nombre complexe
2+i
z = .
2−i
2+i 2−i
|z|2 = z×z = · = 1.
2−i 2+i
Exercice 3.43 KK
Soit Un l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité. Montrer qu’il y a équivalence entre :
(i) il existe ω ∈ Un tel que 1 + ω ∈ Un ,
(ii) il existe η ∈ Un tel que 1 − η ∈ Un ,
(iii) 6 | n.
1
1 = |1 + ω|2 = (1 + ω)(1 + ω) = 1 + ω + ω + 1 = 2 + ω + .
ω
√
D’où ω = − 21 ± i 23 et 1 + ω = cos 2π 6√
± i sin 2π
6
. Comme √(1 + ω)n = 1 alors 6 | n.
(iii) =⇒ (i) Si n | 6, alors ω = − 12 + i 23 et 1 + ω = 12 + i 23 appartiennent à Un .
Exercice 3.44 KK
Calculer le produit
Y 1
Pn = ω+ .
ω ∈ Un
ω
On a
Y
(ω + i)(ω − i)
Y 1 Y ω2 + 1 ω ∈ Un
Pn = ω+ = = Y
ω ∈ Un ω ω ∈ Un ω ω
ω ∈ Un
Y Y
(i + ω) (−i + ω)
ω ∈ Un ω ∈ Un f (−1) × f (i) [(−i)n − 1](in − 1)
= = =
(−1)n f (0) (−1)n−1 (−1)n−1
3.8. EXERCICES 93
Y
où f (X) = X n − 1 = (X − ω).
ω ∈ Un
En conclusion, on a :
8
>
> 0 si n ≡ 0 (mod 4),
>
>
>
Y 1 < 2 si n ≡ 1 (mod 4),
ω+ =
ω ∈ Un ω >
> −4 si n ≡ 2 (mod 4),
>
>
>
:
2 si n ≡ 3 (mod 4).
Exercice 3.45 KK
Soient a, b et c trois nombres réels tels que
8
< sin a + sin b + sin c = 0,
:
cos a + cos b + cos c = 0.
Montrer que :
1. 8
<sin 2a + sin 2b + sin 2c = 0,
:
cos 2a + cos 2b + cos 2c = 0.
2. 8
1
< cos(a + b + c) = 3 (cos 3a + cos 3b + cos 3c),
: 1
sin(a + b + c) = 3 (sin 3a + sin 3b + sin 3c).
Maintenant, on a aussi :
Par conséquent, (cos 2a+ cos 2b+ cos 2c) + i(sin 2a+ sin 2b+ sin 2c) = 0, et le résultat
en découle alors clairement.
94 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
2. On pose
1
cos(a+b+c)+i sin(a+b+c) = (cos 3a + i sin 3a + cos 3b + i sin 3b + cos 3c + i sin 3c) .
3
Exercice 3.46 KK
1. Montrer que
π 3π 5π 1
cos + cos + cos = .
7 7 7 2
2. Montrer que
2π 4π 6π 1
cos + cos + cos = − .
7 7 7 2
2π
3. En déduire que cos est solution de l’équation
7
8X 3 + 4X 2 − 4X − 1 = 0.
4. Montrer que √
2π 4π 8π 7
sin + sin + sin = .
7 7 7 2
1. Soit z = cos π
7
+ i sin π
7
alors z 7 = −1. D’où z 10 = −z 3 et z 8 = −z. D’autre
part on a :
π 3π 5π 1 1 1 3 1 1 5 1
cos + cos + cos = z+ + z + 3 + z + 5
7 7 7 2 z 2 z 2 z
z +z +z +z +z +1
10 8 6 4 2
z +z −z +z −z+1
6 4 3 2
= =
2z 5 2z 5
3.8. EXERCICES 95
z 7 +1
z6 − z5 + z4 − z3 + z2 − z + 1 + z5 z+1
+ z5 1
= = = .
2z 5 2z 5 2
2. On sait que la somme des racines 7-ièmes de l’unité est égale à 0, d’où
2π 4π 6π 8π 10π 12π
1 + ei 7 + ei 7 + ei 7 + ei 7 + ei 7 + ei 7 = 0.
2π
4. Si ω = ei 7 alors en posant A = ω + ω 2 + ω 4 et B = ω 3 + ω 5 + ω 6 , on a :
A + B = ω + ω 2 + ω 3 + ω 4 + ω 5 + ω 6 = −1.
A2 = (ω + ω 2 + ω 4)2 = ω + ω 2 + ω 4 + 2(ω 3 + ω 5 + ω 6 ) = 2B + A = −2 − A.
Im(A) > 0. On a :
2π 8π 2π 8π 2π π
sin + sin = sin + sin π − = sin − sin
7 7 7
7 7 7
π π π
= 2 sin cos − sin
7
7 7
π π 1
= 2 sin × cos − .
7 7 2
π π
Or, comme ∈ 0, , alors l’expression ci-dessus est strictement positive. Le
7 3
résultat est ainsi montré.
Exercice 3.47 KK
1. Soit A0 A1 · · · An−1 un polygone régulier à n côtés inscrit dans le cercle unité. On
trace les segments [A0 A1 ], [A0 A2 ], · · · , [A0 An−1 ]. Montrer que
A0 A1 × A0 A2 × · · · × A0 An−1 = n.
2iπ
1. Soit ω = e n , alors les racines de 1 sont les puissances de ω.
Le problème revient à montrer que :
|1 − ω| × 1 − ω 2 × · · · × 1 − ω n−1 = n.
Or les facteurs de ce produit sont deux à deux conjugués, on peut alors enlever les
modules :
1 − ω k × 1 − ω n−k
= 1 − ω k × 1 − ω n−k .
Par suite
n−1
Y n−1
Y
k kπ
1−ω
= −2i sin .
k=1 k=1
n
kπ kπ
Or, comme ∈ ]0, π[ pour tout k ∈ J1, nK, alors sin > 0 et par conséquent :
n n
n−1 n−1
Y Y kπ
k n−1
n = 1−ω = 2 sin .
k=1 k=1 n
Exercice 3.48 KK
Encadrement d’Archimède
1. Déterminer le périmètre d’un polygone régulier à n côtés inscrit dans le cerle unité.
2. En déduire pour tout entier naturel n ≥ 3 on a l’encadrement d’Archimède
π π
n sin ≤ π ≤ n tan .
n n
2kπ 2(k−1)π
1. La distance entre deux racines n-ièmes de l’unité ei n et ei n est donnée par :
2kπ
i n
2(k−1)π π
e − ei n
=
2 sin .
n
Donc, comme cette distance est indépendante de k ∈ J0, n − 1K, alors on déduit que
le périmètre du polygone est donné par :
π
Périmètre = 2n sin .
n
Exercice 3.49 KK
On considère le polynôme P donné par :
P (X) = 1 + 2X + 3X 2 + · · · + nX n−1 .
2iπ
Calculer P (ω) où ω = e n .
1 − X n+1
Q(X) = 1 + X + X2 + · · · + Xn = .
1−X
1−(n+1)X n +nX n+1
On a Q′ (X) = (1−X)2
et Q′ (ω) = P (ω), c’est-à-dire :
1 − (n + 1)ω n + nω n+1 −n −in −iπ n iπ
P (ω) = = = e n = − 1 + icotan .
(1 − ω)2 1−ω 2 sin n
iπ
2 n
Exercice 3.50 KK
2iπ
Soient n un entier naturel impair et ω = e n .
n−1
X
1. Déterminer la valeur de ω rk selon les valeurs de r ∈ N.
k=0
2
2. Montrer que l’application f : k ∈ Z 7−→ wk ∈ C est n-périodique.
3. Soit j ∈ Z. Montrer que
n−1
X n−1
X
2 2
ω (k+j) = ωk
k=0 k=0
3.8. EXERCICES 99
n−1
X
k2
et en déduire la valeur de ω .
k=0
4. Montrer que
k
n n n 2n X jπ njπ
+ + + ··· = cosn cos .
0 k 2k k j=1
k k
1. On a : 8
>
n−1
X
rk
< n si n | r
ω = >
k=0 : 0 sinon.
n−1
X n−1
X
rk
En effet, si n | r, alors ω = 1 et
r
ω = 1k = n. Si r n’est pas un multiple de
k=0 k=0
n, alors ω r 6= 1 et on a
n−1
X 1 − (ω n )r
ω rk = = 0.
k=0 1 − ωr
2. Pour tout k ∈ Z on a :
2 2 2 2 2
f (k + n) = ω (k+n) = ω k ω 2kn+n = ω k (ω n )2k+n = ω k = f (k).
3. Posons
n−1
X 2
S = ωk .
k=0
n−1
X
Alors, S = f (k), et comme f est n-périodique alors :
k=0
j+n−1
X n−1
X
k2 2
S = ω = ω (k+j) .
k=j k=0
n−1
X 2
Maintenant comme ω = 1
ω
= ω −1 , alors S = ω −j , et par suite
j=0
!
n−1
X n−1
X n−1
X n−1
X n−1
X
−j 2 (k+j)2 2 2
S×S = Gω = ω ω −j = ω k ω 2kj
j=0 j=0 k=0 k=0 j=0
n−1
X n−1
X
2
= ωk ω 2kj .
k=0 j=0
100 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Par conséquent :
n−1
X √
k2
S ×S = n et ω = n.
k=0
2jπ
4. Soit ωj = e n , alors d’après la première question on sait que :
8
>
< k si k | s
ω1s + ω2s +···+ ωks = >
: 0 sinon.
D’où
!
⌊X
k⌋
n !
k n k
X
n
X n X n
(1 + ωj ) = ωjs = k .
j=1 s=0 s j=1 j=0 jk
Comme 1 + ωj = 2 cos jπ
k
cos jπ
k
+ i sin jπ
k
alors par la formule de De Moivre on
déduit que :
k k
X
n
X
njπ njπn njπ
(1 + ωj ) = 2 cos cos + i sin .
j=1 j=1 k k k
Par conséquent :
! ! !
n n n 2n k
X jπ njπ
n njπ
+ + +··· = cos cos + i sin .
0 k 2k k j=1 k k k
Exercice 3.51 KK
Calculer la somme
2018 2018 2018 2018
+ + + ··· + .
2 5 8 2018
Soit !
2018
2018
X 2018 k
f (x) = (1 + x) = x .
k=0 k
3.8. EXERCICES 101
2iπ
Soit j = e 3 , alors j 3 = 1 et 1 + j + j 2 = 0. Par suite :
" ! ! !#
2018 2018 2018
3 + +···+ = f (1) + j f (j) + j 2 f (j 2 )
2 5 2018
= 22018 + j(1 + j)2018 + j 2 (1 + j 2 )2018
= 22018 + j(−j 2 )2018 + j 2 (−j)2018
= 22018 + j 2 + j
= 22018 − 1.
En conclusion, on a :
! ! ! !
2018 2018 2018 2018 22018 − 1
+ + + ··· + = .
2 5 8 2018 3
Exercice 3.52 KK
Montrer que les racines communes des équations
zm − 1 = 0 et zn − 1 = 0
zm − 1 = 0 et zn − 1 = 0
2pπ 2qπ
ωp = ωq′ ⇐⇒ arg(ωp ) = arg(ωq′ ) c-à-d = + 2rπ, r ∈ Z.
m n
102 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
p q
Donc, m
− n
= r, c’est-à-dire : pn − qm = rmn. D’autre part, on peux écrire
m = m d et n = n′ d avec m′ ∧ n′ = 1. De la relation pn − qm = rmn on déduit que
′
Exercice 3.53 KK
Inversion
−
→ − →
Le plan R2 est muni d’un repère orthonormal (O, i , j ), et identifié à C. On appelle
plan épointé le plan R2 privé de l’origine O(0, 0).
1
On appelle inversion l’application f : C∗ −→ C∗ définie par f (z) = .
z
1. Montrer que f ◦ f = IdC∗ (on dit que f est une involution).
2. Soit g : C −→ C une application et P la partie du plan complexe définie par :
P = {z ∈ C∗ : g(z) = 0}.
ω
4. En déduire que si O 6∈ C, alors f (C) est un cercle de centre d’affixe − 2 et de
r − |ω|2
r
rayon 2 .
|r − |ω|2 |
5. Montrer que si O ∈ C, alors f (C \ {O}) est une droite.
6. Montrer que l’image par f d’une droite ne passant pas par l’origine est un cercle
privé de O.
7. Déterminer les cercles C de rayon r > 0 tels que f (C) = C.
1. Pour tout z ∈ C∗ on a :
1 1
f (f (z)) = = 1 = z.
f (z) z
a b
Si z = a + ib ∈ C∗ avec (a, b) ∈ R2 , alors f (z) = +i 2 .
+b 2 a + b2a2
2. Soit z ∈ C un élément de f (P) alors f (z) ∈ f (f (P)) = P car f est une
∗
involution. En fait, z ∈ f (P) si, et seulement si, g(f (z)) = 0, et ainsi f (P) = {z ∈
C∗ : g(f (z)) = 0}.
3.8. EXERCICES 103
2
ω ω r
z+ 2 z + − =
r − |ω|2 r 2 − |ω|2 |r 2 − |ω|2|
zω + zω |ω|2 − r 2 2 zω + zω − 1
= zz+ 2 + 2 = |z| +
r − |ω| 2
(r 2 − |ω|2) r 2 − |ω|2
1
= 2 2
r 2 − |ω|2 |z|2 + ωz + ωz − 1 .
r − |ω|
D’après ce qui précède, z ∈ f (C) si, et seulement si, la quantité ci-dessus est nulle,
c’est-à-dire que l’expression dans la première des trois égalités ci-dessus est nulle.
Par suite, f (C) est le cercle de centre − r2 −|ω|
ω
2 et de rayon |r 2 −|ω|2 | .
r
ωz + ωz = 1.
Il s’agit bien de l’équation d’une droite ne passant pas par l’origine, en effet Si
z = x + iy et ω = 12 (a + ib) avec x, y, a, b des nombres réels, alors :
ωz + ωz = 1 ⇐⇒ ax + by = 1.
ω r
ω = − et r = .
r2 − |ω|2 |r 2 − |ω|2|
104 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
Exercice 3.54 KK
Inversion du plan affine euclidien et théorème de Ptolémée
Inversion du plan affine euclidien
On suppose que le plan affine euclidien E2 est orienté et muni d’un repère affine ortho-
normé direct d’origine O. On pourra identifier le plan E2 à l’espace vectoriel R2 , ainsi
qu’à l’ensemble C.
On appelle inversion de pôle O et de puissance k 6= 0 l’application
i : E2 \ {O} −→ E2 \ {O}
−−→ k −−→
M 7−→ M ′ tel que OM ′ = OM
OM 2
OM · OM ′ = k (1)
|k| M N
M ′N ′ = .
OM · ON
−−→ k −−→
1. D’après la relation OM ′ = OM on déduit que
OM 2
′ ′ x y
(x , y ) = k , 2 .
x + y x + y2
2 2
z k
z′ = k 2
= .
|z| z
√
2. Si k > 0, l’ensemble des points fixes est le cercle de centre O et de rayon k (on
l’appelle le cercle d’inversion).
Si k < 0, il n’ y a pas de points fixes.
3. On a
′ ′ ′ ′ k k zM − zN |zM − zN | |k| MN
MN = |zN − zM | = − = |k| ·
= |k| ·
= .
zN
zM zM zN |zM | · |zN | OM · ON
4.
(i) Soit D une droite passant par O, montrons que i(D \ {O}) = D \ {O}. On
a i(D \ {O}) ⊂ D \ {O} car i est une inversion. D’autre part, d’après l’inclusion
précédente on a aussi : D \ {O} = i(i(D \ {O})) ⊂ i(D \ {O}), ce qui termine la
démonstration.
(ii) Soit D une droite ne passant pas par O et d’équation ax + by + c = 0 avec
(a, b) 6= (0, 0) et c 6= 0. Si M est un point d’affixe z alors son image est M ′ point
k
d’affixe z ′ = 6= 0. On a (avec ω := a2 + 2ib ) :
z
z+z z−z
M ∈ D ⇐⇒ ax + by + c = 0 ⇐⇒ a +b +c=0
2 2
k k
⇐⇒ ω ′
+ ω ′ + c = 0 ⇐⇒ cz ′ z ′ + k(ωz ′ + ω z ′ ) = 0, z ′ 6= 0
z z
k
⇐⇒ x′2 + (ax′ + by ′ ) + y ′2 = 0 avec (x′ , y ′) 6= (0, 0).
c
k2 k k
⇐⇒ zz + ωz + ω z + c = 0 ⇐⇒ ′ ′
+ω ′ +ω ′ +c=0
zz z z
′ ′ ′ ′ 2 ′2 ′2 k ′ ′ k2
⇐⇒ cz z + k(ωz + ωz ) + k = 0 ⇐⇒ x + y + (ax + by ) + = 0.
c c
k2
Donc M ∈ C ′ le cercle d’équation x′2 + y ′2 + kc (ax′ + by ′ ) + c
= 0 et qui ne passe
pas par O. D’où i(C) = C ′ .
5. Théorème de Ptolémée
• 1ère démonstration :
Soit ABCD un quadrilatère convexe et I l’inversion de pôle D et de puissance 1.
Soient A′ , B ′ et C ′ les images respectives par l’inversion I des points A, B et C.
Pour que ABCD soit inscriptible il faut et il suffit que A′ , B ′ et C ′ soient alignés
dans cet ordre, c’est-à-dire qu’il faut et il suffit que
A′ C ′ = A′ B ′ + B ′ C ′ . (1)
AB BC AC
A′ B ′ = , B′C ′ = , A′ C ′ = .
DA · DB DB · DC DA · DC
AC AB BC
= +
DA · DC DA · DB DB · DC
c’est-à-dire :
AC · BD = AB · CD + AD · BC.
A b
b
D
C
b
B
3.8. EXERCICES 107
• 2ème démonstration :
A
b
b β
O
b
α D
b
B C
AC · BD ≤ AB · CD + BC · DA
avec égalité si, et seulement si ABCD est convexe inscriptible (i.e. les points A, B, C
et D dans cet ordre sont cocycliques). En effet : On considère la demi-droite symé-
trique de [AD) par rapport à la bissectrice de l’angle BAC.
Ö
Sur cette demi-droite,
on considère l’unique point O tel que AOB = ACD (i.e. α = β). Les deux triangles
Ö Ö
OB OA AB AB × CD
= = =⇒ OB = . (2)
CD AC AD DA
OA AC
D’autre part, on a OAC
Ö
= BAD
Ö
et = , ce qui montre que les deux triangles
AB AD
OAC et BAD sont semblables. Par conséquent :
OC AC AC × BD
= =⇒ OC = . (3)
BD DA DA
c’est-à-dire
1 1 1 1 1 1
− + − ≥
− ,
z3 z2 z2 z1 z3 z1
ce qui est bien évidemment vrai car il s’agit de l’inégalité triangulaire. D’autre part,
on a égalité si, et seulement si :
1 1 z1
−
z2 z1 z3
1 1 ∈ R+ i.e. z2 − z1 ∈ R−
−
z3 z2 z2 − z3
Exercice 3.55 KK
On rapporte le plan complexe à un repère orthonormé de centre O.
1. Soient M et N deux points d’affixes respectives zM et zN . Montrer que le triangle
OM N est rectangle si, et seulement si, ℜe(zM zN ) = 0.
2. Soient A, B et C les points d’affixes respectives z, z 2 et z 3 . Déterminer l’ensemble
des complexes z tels que le triangle ABC soit un triangle rectangle
Or,
c’est-à-dire si z = x + iy alors
2
1 1
z = 0, ou z = 1, ou z = −1 + iy, ou z = iy, ou x+ + y2 = .
2 4
Exercice 3.56 KK
Théorème de Napoléon
Soit ABC un triangle quelconque. Soient D, E, F les points extérieurs au triangle ABC
et tels que les triangles ABD, BCE et ACF soient équilatéraux. On note X, Y, Z les
centres de gravité respectivement des trois triangles construits.
Montrer que le triangle XY Z est équilatéral et possède le même centre de gravité que
ABC.
Supposons que le triangle ABC soit direct. Notons a, b, c, x, y, z les affixes res-
pectifs des points A, B, C, X, Y, Z. Comme X est le centre de gravité de ABD alors
jb−a
a−x = j(b−x) c’est-à-dire x = j−1
où j est le nombre complexe tel que 1+j+j 2 = 0
√
√ −1 + i 3
(rappelons que j = −1−i 3
et que j 2 = j = ). De même on a :
2
2
jc − b ja − c
y= et z= .
j−1 j −1
D’où :
jb − a jc − b ja − c
x+y+z = + + = a + b + c.
j−1 j−1 j−1
Donc, les triangles XY Z et ABC ont le même centre de gravité. Pour montrer que
XY Z est équilatéral il suffit de vérifier que : y − z = −j 2 (x − z). On a
1
y−z = [j(c − a) − b + c] ,
j −1
110 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
−j 2 1
−j 2 (x − z) = [j(b − a) − a + c)] = −b + a − j 2 (−a + c)
j −1 j−1
1
= [j(c − a) − b + c] car − j 2 = 1 + j.
j −1
b
F
Z
b
b
C
A b
b
Y
X b b
E
b
b
D B
11 z 10 + 10i z 9 + 10i z − 11 = 0
alors |z| = 1.
11 − 10i z
z9 = .
11z + 10i
È È
112 (x2 + y 2 ) + 220 y + 102 > 112 + 220 y + 102 (x2 + y 2)
1 n
an = (4 + 2) .
3
Montrer que
An+1 An
b
b
b
In A2
b
A2n−1 b
A1
b
I2 b
A2n b I1
En conclusion, on a bien :
1 1 1
= + .
B1 B2 B1 B3 B1 B4
1.
b b
A3
b
b
A7
b
b
b
b
A1
b
b
b
b
b
b b
π 2π 3π
A1 A3 = 2r sin , A3 A7 = 2r sin , A1 A7 = 2r sin .
7 7 7
2π 4π 6π 1
cos + cos + cos = − .
7 7 7 2
114 CHAPITRE 3. NOMBRES COMPLEXES ET TRIGONOMÉTRIE
sin(a+b)+sin(a−b)
On multiplie le terme de gauche par sin 2π
7
, comme sin a cos b = 2
et
sin 8π
7
= sin 2π − 6π
7
= − sin 6π
7
alors on déduit que :
1 4π 6π 2π 8π 4π 1 2π
sin + sin − sin + sin − sin = − sin .
2 7 7 7 7 7 2 7
2π 4π 6π 1
Par suite, cos + cos + cos = − et l’identité est ainsi montrée.
7 7 7 2
2. On inscrit cet heptagone dans un cercle de rayon r, alors on a :
π 2π 3π
B1 B2 = 2r sin , B1 B3 = 2r sin , B1 B4 = 2r sin .
7 7 7
1 1 1
= 2π + .
sin π7 sin 7 sin 3π
7
C’est équivalent à :
2π 3π π 3π π 2π
sin sin = sin sin + sin sin .
7 7 7 7 7 7
cos(a−b)−cos(a+b)
Or on sait que sin a sin b = 2
, par suite la relation ci-dessus s’écrit :
5π π π 2π 3π π
− cos + cos = − cos + cos − cos + cos .
7 7 7 7 7 7
Enfin, comme 2π 7
+ 5π
7
= 3π
7
+ 4π
7
= π, alors cos 2π
7
= − cos 5π
7
et cos 3π
7
= − cos 4π
7
.
L’égalité est ainsi montrée.
1
Aire(A1 A2 A3 ) = Im ( z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 ) .
2
(Cette question utilise la notion de déterminant qui sera vue au chapitre 8).
2. Soit A1 A2 · · · An un polygone convexe orienté positivement et dont les sommets ont
pour affixes respectives z1 , z2 , · · · , zn . Montrer que :
1
Aire(A1 A2 · · · An ) = Im ( z1 z2 + z2 z3 + · · · + zn−1 zn + zn z1 ) .
2
1. Si zi = xi + iyi avec (xi , yi) ∈ R2 pour i ∈ J1, 3K, alors l’aire du triangle est donnée
3.8. EXERCICES 115
par :
x
1 y1 1
1
∆ = x
2 y2 1 .
2
x
3 y 3 1
zi + zi zi − zi
Comme xi = et yi = (avec i ∈ J1, 3K), alors on déduit que
2 2i
z + z1 z1 − z1 1
1 z
1 z1 1 z
1 z1 1
1
1
i
∆ = z + z2 z2 − z2 1 = − z
2 2 z2 1 = z 2 z2 1 .
8i
4i
4
z + z3 z3 − z3 1
3 z 3 z3 1 z 3 z3 1
Or
z
1
z1 1
z
2
z2 1 = ( z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 − z3 z2 − z1 z3 − z2 z1 )
z
3 z3 1
= (z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 ) − (z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 )
= 2i Im ( z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 )
= −2i Im ( z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 ) .
Par conséquent :
1
Aire(A1 A2 A3 ) = Im ( z1 z2 + z2 z3 + z3 z1 ) .
2
Remarque : dans le cas d’un polygone régulier à n côtés inscrits dans le cercle unité,
on déduit que :
n 2π π π
Aire (A1 A2 · · · An ) = n × Aire(A1 OA2 ) = sin = n sin cos .
2 n n n
Chapitre 4
Arithmétique
117
118 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
Définition 4.1 Entiers premiers entre eux. Deux entiers a et b sont dits premiers
entre eux si leur pgcd est égal à 1.
au + bv = 1.
a | bc et a ∧ b = 1 =⇒ a | c.
Définition 4.2 PPCM. L’ensemble des multiples communs de deux entiers relatifs a et
b est l’ensemble des multiples d’un seul entier naturel appelé PPCM de a et b que l’on
note a ∨ b :
aZ ∩ bZ = (a ∨ b) Z.
✍ Soient a et b deux entiers relatifs non nuls, alors : (a∨b) × (a∧b) = |a × b|.
Définition 4.3 Un entier p > 1 est dit premier si ses seuls diviseurs positifs sont 1 et
p.
❏ Soit n > 1 un entier, alors on peut l’écrire comme : n = pα1 1 pα2 2 · · · pαk k où les
pi sont des nombres premiers deux à deux distincts. L’exposant du nombre
premier p dans la décomposition de l’entier n s’appelle la p-valuation de n,
on la note vp (n) .
❏ Pour a et b entiers naturels non nuls et p un nombre premier on a :
et
sup(a1 ,b1 ) sup(ak ,bk )
ppcm(n, m) = p1 × · · · × pk .
4.4 Congruence
4.5 Exercices
Exercice 4.2
Montrer que tout entier naturel n ≥ 2 se décompose en produit de facteurs premiers.
1. On montre ce résultat par récurrence sur n. Si n = 1 alors le résultat est vrai car
ax0 + by0 = a et ax1 + by1 = b. Supposons le résultat vrai pour n et montrons le
122 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
pour n + 1. On a :
1. Comme m et n sont premiers entre eux alors il existe, d’après le lemme de Bézout,
deux entiers u et v tels que : mu + nv = 1. Donc, il s’ensuit en particulier que :
mu ≡ 1 (mod n) et bmu ≡ b (mod n). De même on a aussi : nv ≡ 1 (mod m) et
anv ≡ a (mod m).
Comme on cherche un nombre ≡ b (mod n) (resp. ≡ a (mod m)), alors on déduit
qu’il est de la forme bmu+ny (resp. anv+mx). Finalement, le nombre x = bmu+anv
est de chacune de ces formes et vérifie le système (S).
2. Soit x0 une solution particulière de (S). Si x1 est une autre solution de (S) alors :
Exercice 4.5
1. Soit p un nombre premier. Montrer que la plus grande puissance de p divisant n! est
égale à :
n
X n
.
k=1
pk
1. Soit en la plus grande puissance de p divisant n!. Si k est un entier tel que pk |n+ 1
et pk+1 ∤ n + 1 alors en+1 =en + k. Lenombre d’entiers plus petits que n, multiples
n n
de p et pas de p2 est égal à − 2 . Plus généralement, le nombre d’entiers plus
p p
n n
petits que n, multiples de p et pas de p
k k+1
est égal à k − k+1 , et est nul pour
p p
p > n. En conclusion, on a :
n n
X n n X n
en = k× k
− k+1 = .
k=1 p p k=1 pk
2. Le nombre de zéros par lequel se termine un entier donné n est égal à la plus
grande puissance de 10 divisant n. Si n = 100! = 2u × 5v × w avec w entier premier
avec 2 et 5, alors le nombre de zéros terminant n est égal au plus petit des deux
entiers u et v. D’après la première question, il est évident que u > v. On trouve que
u = 1005
+ 100
25
= 24, et ainsi le nombre 100 ! se termine par 24 zéros.
1. Soit Dn l’ensemble des diviseurs de l’entier n et d(n) son cardinal. Montrons que si
m et n sont deux entiers premiers entre eux alors l’application ϕ : Dm ×Dn −→ Dmn
définie par ϕ(p, q) = pq est bijective, ce qui donne le résultat demandé.
L’application ϕ est bien définie car le produit d’un diviseur de m par un diviseur
de n est un diviseur de mn. De plus, soit d un diviseur de mn, on peut factoriser d
comme le produit d’un diviseur de m par un diviseur de n (car d se factorise comme
le produit d’un nombre premier avec m par un nombre premier avec n). Dans ce
cas, la factorisation est unique, ce qui montre que ϕ est bijective.
2. L’ensemble des diviseurs de l’entier pk est donné par {1, p, p2, · · · , pk−1 , pk }, son
cardinal est égal à k + 1. D’où d(pk ) = k + 1.
3. Soit n un entier naturel non nul, alors n se décompose en produit de facteurs
premiers comme suit : n = pk11 pk22 · · · pkmm . D’après les questions précédentes on déduit
124 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
que :
d(n) = (k1 + 1) × (k2 + 1) × · · · × (km + 1).
Exercice 4.8
Déterminer l’ensemble des couples d’entiers naturels (a, b), avec a ≤ b tels que :
pgcd(a, b) = 153 et ppcm(a, b) = 546975.
Si (a, b) est une solution, alors il existe deux entiers premiers entre eux u et v
tels que a = 153u et b = 153v. Par suite, ppcm(a, b) = 153uv = 546975, c’est-à-
dire uv = 3575. On doit donc trouver l’ensemble des couples (u, v) d’entiers relatifs
premiers entre eux tels que u ≤ v et uv = 3575. Comme on a 3575 = 52 × 11 × 13
(décomposition en produit de nombres premiers), alors on a les solutions :
©
(u, v) ∈ (1, 3575); (52 , 11 × 13); (11, 52 × 13); (13, 52 × 11) .
Exercice 4.9
Soit n un entier naturel non nul. Montrer que
Exercice 4.10
Valuation p-adique
Soient n un entier naturel non nul et P l’ensemble des nombres premiers. Pour p ∈ P
on appelle valuation p-adique de n l’entier vp (n) défini par :
©
vp (n) = max k ∈ N : pk | n .
4. En déduire que
Y Y
pgcd(a, b) = pmin(vp (a),vp (b)) et ppcm(a, b) = pmax(vp (a),vp (b)) .
p∈P p∈P
Exercice 4.11
Soient a, b et c des entiers naturels. Montrer que
(a ∧ b) ∧ c = a ∧ (b ∧ c) .
En effet, on a
Exercice 4.12
Soit n un entier naturel. Montrer que :
√
n ∈ Q ⇐⇒ n est un carré parfait.
√
L’implication (⇐=) est évidente, supposons donc que n ∈ Q et montrons que
n est un carré parfait.
√ p
Si n = avec p, q deux entiers naturels premiers entre eux, alors p2 = nq 2 , par
q
suite n | p2 . D’autre part, p2 | nq 2 et comme p2 ∧ q 2 = 1 alors par le théorème de
Gauss on déduit que p2 | n. En conclusion, on vient de voir que n|p2 et p2 |n, par
conséquent n = p2 et c’est donc un carré parfait.
128 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
Exercice 4.13
Soit n ≥ 2 un entier naturel. Montrer que si l’entier n n’est divisible par aucun nombre
√
premier p tel que 2 ≤ p ≤ n, alors n est premier.
Exercice 4.14
Nombres de Fermat
Pour tout n ∈ N on définit le n-ième nombre de Fermat par :
n
Fn = 22 + 1.
n+1 n ×2 n 2
Fn+1 = 22 + 1 = 22 + 1 = 22 +1
= (Fn − 1)2 + 1 = (10k + 7 − 1)2 + 1 = 10 × (10k 2 + 12k + 3) + 7.
Exercice 4.15
Trouver tous les couples (x, y) ∈ N2 tels que :
x ∧ y + x∨y = x + y.
devient :
x∧y + x∨y = x + y.
Exercice 4.16
1. Montrer que pour tout n ∈ N, il existe un unique couple (xn , yn ) ∈ Z2 tel que :
√ n √
1+ 2 = xn + y n 2.
2. Montrer que : xn ∧ yn = 1.
Exercice 4.17 K
Trouver les entiers naturels non nuls solutions de l’équation
3x + 4y = 5z .
Par suite x et z sont pairs : disons x = 2x1 et z = 2z1 avec (x1 , z1 ) ∈ N∗2 . L’équation
devient alors :
4y = (5z1 + 3x1 ) × (5z1 − 3x1 ) .
Donc
Par suite
5z1 = 2t−1 2s−t + 1 et 3x1 = 2t−1 2s−t − 1 .
3 x 1 = 2u − 1 avec u = s − t.
En considérant cette dernière équation modulo 3 on déduit que u est un entier pair,
disons u = 2u1 avec u1 ∈ N∗ . Donc
2 u 1 + 1 = 3a et 2 u 2 − 1 = 3b
Exercice 4.18 K
7
1. Quel est le chiffre des unités de 77 .
2. Montrer que si p ≥ 5 est un nombre premier alors 24 | p2 − 1.
4.5. EXERCICES 131
car p − 1 et p + 1 sont deux nombres pairs qui se suivent (ils différent de 2). Donc
p2 − 1 = (p − 1)(p + 1) ≡ 0 (mod 8). D’autre part, comme p ≥ 5 est premier alors
p 6≡ 0 (mod 3). Donc on a :
Exercice 4.19 K
1. Montrer que si 2a + 1 est un nombre premier alors a est une puissance de 2.
2. Montrer que si 2a − 1 est un nombre premier alors a est un nombre premier.
p p p p
22 ≡ −1 (mod 22 + 1) =⇒ 2n2 ≡ (−1)n ≡ −1 (mod 22 + 1)
p
=⇒ 2a + 1 ≡ 0 (mod 22 + 1)
2a − 1 = 2nm − 1 = (2n )m − 1
= (2n − 1) (2n )m−1 + (2n )m−2 + · · · + 2n + 1 ,
Exercice 4.20 K
Quel est le chiffre des unités de 10041005 ?
4 ≡ 4 (mod 10), 42 ≡ 6 (mod 10), · · · , 42n ≡ 6 (mod 10), 42n+1 ≡ 4 (mod 10).
Donc, 42n ≡ 6 (mod 10) et 42n+1 ≡ 4 (mod 10) pour tout n ∈ N∗ . Or, 1005 est un
nombre impair, donc 10041005 ≡ 41005 ≡ 4 (mod 10).
Exercice 4.21 K
Résoudre dans Z2 l’équation ax + by = c où (a, b, c) ∈ Z3 .
Application : résoudre l’équation : 5x + 13y = 6.
Réciproquement, il est facile de vérifier que si (x0 , y0 ) est une solution alors (x0 +
kb′ , y0 − ka′ ) est aussi une solution pour tout k ∈ Z. Finalement, l’ensemble des
solutions est : S = {(x0 + kb′ , y0 − ka′ ), k ∈ Z}.
On a pgcd(5, 13) = 1 donc l’équation admet bien des solutions. Cherchons, par
l’algorithme d’Euclide, une solution particulière de 5x + 13y = 6. On a :
13 = 2 × 5 + 3, 5 = 3 × 1 + 2, 3 = 2 × 1 + 1, 2 = 2 × 1 + 0.
4.5. EXERCICES 133
D’où :
3 = 13 − 2 × 5 =⇒ 2 = 5 − 13 + 2 × 5 =⇒ 1 = 13 − 2 × 5 − 3 × 5 + 13 = 2 × 13 − 5 × 5.
Une solution particulière est donc (−30, 12), et par suite l’ensemble des solutions
est S := {(−30 + 13k, 12 − 5k), k ∈ Z}.
Exercice 4.22 K
Soit n ∈ N∗ quelconque. Montrer qu’il existe n entiers consécutifs non premiers.
xi = i + (n + 1)!.
Exercice 4.23 K
Infinité des nombres premiers
1ère méthode :
Montrer, par l’absurde, que l’ensemble P des nombres premiers est infini.
2ème méthode :
Soient m et n deux entiers naturels distincts. Montrer que les nombres premiers
m n
Fm = 22 + 1 et Fn = 22 + 1
est périodique.
(i) Montrer que si S et T sont deux ensembles périodiques de périodes respectives s et
t, alors S ∪ T est périodique de période divisant ppcm(s, t).
(ii) Montrer que si S est périodique, alors Z \ S est périodique.
(iii) En considérant l’ensemble Sp = {n × p : n ∈ Z}, où p est un nombre premier,
montrer que P est infini.
1. Supposons, par l’absurde, que P est fini. Soit alors N son plus grand élément, et
posons M := N! + 1. Soit p un nombre premier divisant N, alors p ≤ N et on a
134 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
N −→ P, n 7−→ pn
est injective d’après ce qui précède. D’où, P est infini car il contient un ensemble
équipotent à N.
3.
(i) vérification immédiate.
(ii) vérification immédiate.
(iii) Chaque ensemble Sp est périodique. Soit
[
S := Sp .
p∈P
Si P était fini, alors S serait périodique, et par suite Z \ S l’aurait été aussi. Or
Z \ S = {−1, +1} qui est fini et non périodique. Donc, P est infini.
Exercice 4.24 K
1. Soit p ≥ 2 un nombre entier. Montrer que
p
p est premier ⇐⇒ p pour tout k ∈ J1, p − 1K.
k
3. Montrer que
n561 ≡ n (mod 561) ∀n ∈ Z
k k−1
n3 ≡ n3 ≡ · · · ≡ n3 ≡ n (mod 3) ∀k ∈ N.
Par suite,
2 +2×33 +2×35
n561 ≡ n3+2×3 ≡ n × n2 × n2 × n2 ≡ n (mod 3),
2
n561 ≡ n7×11+4×11 ≡ n7 × n4 ≡ n (mod 11),
16×17+172
n561 ≡ n ≡ n16 × n ≡ n (mod 17).
D’où, n561 − n est divisible par 3, 11 et 17, et comme ces entiers sont deux à deux
premiers entre eux alors
561 | n561 − n,
Exercice 4.25 K
Théorème de Fermat pour n = 2
On se propose de résoudre l’équation diophantienne
x2 + y 2 = z2 (1)
z+y z−y
= a2 , = b2 avec pgcd(a, b) = 1.
2 2
x 2
3. On a 2
= a2 b2 , donc x = 2ab (x étant entier positif). D’autre part, on a :
L’entier z est impair, donc a2 + b2 est impair, i.e., a + b est impair, et ainsi a et b
sont de parités différentes.
4. On a clairement (2ab)2 +(a2 −b2 )2 = (a2 +b2 )2 . Si pgcd(a, b) = 1, alors pgcd(x, y) =
1 et donc a et b sont de parités différentes.
Théorème de Fermat pour n = 4
1. Si d = pgcd(x, y), alors x = dx′ , y = dy ′ avec pgcd(x′ , y ′) = 1, et on a alors
d4 x′4 + d4 y ′4 = t2 =⇒ d4 |t2 et d2 | t.
D’où, t = d2 t′ et x′4 + y ′4 = t′2 . Donc, (x′ , y ′, t′ ) est aussi solution de (2) avec t′ < t
sauf si d = 1 car à ce moment là t′ = t.
2. Comme x et y sont premiers entre eux, ils ne peuvent donc être tous les deux
pairs. Si maintenant x et y sont tous les deux impairs, alors x4 + y 4 = t2 ≡ 1 + 1 = 2
(mod 4) ce qui n’est pas possible. Donc, x et y sont de parités différentes.
3. On a x est un entier pair et pgcd(x, y) = 1.
(i) D’après la première partie, il existe deux entiers a et b de parités opposées et
138 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
x2 = 2ab, y 2 = a2 − b2 , t = a2 + b2 .
Si a est pair, b est impair et y 2 ≡ −1 = 3 (mod 4), ce qui est impossible. Donc, a
est impair et b est pair, i.e., b := 2c. De plus, comme pgcd(a, b) = 1 et a est impair,
alors pgcd(a, c) = 1.
(ii) D’après la question ci-dessus, on a :
x 2
= ac avec pgcd(a, c) = 1.
2
Exercice 4.26 K
Soient a et r deux entiers naturels ≥ 2. Montrer que :
ar − 1 premier =⇒ r premier et a = 2.
ar − 1 = (a − 1)(ar−1 + ar−2 + · · · + a + 1)
Supposons, par l’absurde, que r n’est pas premier. Alors r = st avec s et t deux
entiers naturels ≥ 2. Alors l’égalité
Exercice 4.27 KK
Soient 0 < a0 < a1 < · · · < an des entiers naturels. Montrer que
1 1 1 1
+ + ··· + ≤ 1− .
ppcm(a0 , a1 ) ppcm(a1 , a2 ) ppcm(an−1 , an ) 2n
1 1 1 1 1 1
+· · ·+ + ≤ 1 − n + n+1 = 1 − n+1 .
ppcm(a0 , a1 ) ppcm(an−1 , an ) ppcm(an , an+1 ) 2 2 2
Par conséquent, on a :
n
X 1 n
X 1 1 1 1
≤ − = − .
k=0 pgcd(ak , ak+1 ) k=0 ak ak+1 a0 an+1
Finalement, comme 1
a0
≤ 1 et 1
an+1
> 1
2n+1
, alors il résulte que :
n
X 1 1
≤ 1− .
k=0 pgcd(ak , ak+1 ) 2n+1
Exercice 4.28 KK
1. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers de la forme 4k + 3.
2. Montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers de la forme 6k + 5.
Exercice 4.29 KK
1. Soient a, b, c trois entiers naturels non nuls. Montrer que
8
< b
a ≡ 1 (mod n),
=⇒ ab∧c ≡ 1 (mod n).
: c
a ≡1 (mod n),
1. Soit d = b ∧ c, alors il existe (u, v) ∈ Z2 tel que d = bu − cv, donc d = b(u + ct) −
c(v + bt) pour tout t ∈ N. Pour t suffisamment grand on a u + ct > 0, v + bt > 0, on
peut supposer u > 0, v > 0. Maintenant, on a :
2.
(a) Si x2 ≡ −1 (mod p), alors on déduit que x4 ≡ 1 (mod p). D’autre part, comme
p ≡ 3 (mod 4) alors p −1 est pair et 4 ∤ p −1, par suite (p −1) ∧4 = 2. Donc, d’après
le théorème de Fermat : xp−1 ≡ 1 (mod p), et la d’après la question précédente on
déduit que : x2 ≡ 1 (mod p). Or on a x2 ≡ −1 (mod p), donc on aurait 2 ≡ 0
(mod p), impossible puisque p ≥ 3.
4.5. EXERCICES 141
(b) Supposons que y 6≡ 0 (mod p), alors il existe z tel que yz ≡ 1 (mod p). D’où :
Exercice 4.30 KK
On note pk le k-ème nombre premier, par exemple p1 = 2; p2 = 3; p3 = 5, · · · .
1. Montrer que
p1 + p2 + · · · + pn > n2 .
pm m m
1 + p2 + · · · + pn > nm+1 .
1. On a pk+1 − pk ≥ 2 et ainsi
n−1
X
pn − 2 = (pk+1 − pk ) ≥ 2(n − 1) =⇒ pn > 2n − 1
k=1
n(n + 1)
=⇒ p1 + p2 + · · · + pn > 2 −n = n2 .
2
D’où
m
p1 + p2 + · · · + pn m n2
pm
1 + pm
2 +···+ pm
n ≥n >n = nm+1 .
n n
Exercice 4.31 KK
Équations diophantiennes et congruence
Déterminer toutes les solutions entières des équations diophantiennes suivantes :
1.
x3 + y4 = 7.
142 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
3x = 9 ou 3x = 11.
Or 15999 ≡ 15 (mod 16) et comme r ∈ J0, 14K, alors l’équation n’a pas de solutions
entières.
Exercice 4.32 KK
Méthode de descente infinie de Fermat
Trouver toutes les solutions entières de l’équation diophantienne :
x4 + y4 + z4 = 9 t4 .
x4 + y 4 + z 4 ≡ 4 (mod 5).
C’est impossible car par le théorème de Fermat les nombres x4 , y 4 , z 4 sont congrus
à 0 ou 1 modulo 5. Par suite, on a 5 | t. Posons t = 5t1 pour un certain t1 ∈ Z. On
a alors
x4 + y 4 + z 4 = 9(5t1 )4 ≡ 0 (mod 5),
et par suite x, y, z sont divisibles par 5, c’est-à-dire que x = 5x1 , y = 5y1, z = 5z1
pour x1 , y1 , z1 ∈ Z convenables. L’équation de départ devient alors (après division
par 54 ) :
x41 + y14 + z14 = 9t41 .
On a ainsi une nouvelle solution dont les termes sont plus petits que x, y, z, t. Par
conséquent, l’unique solution est (0, 0, 0, 0).
Exercice 4.33 KK
Équations diophantiennes quadratiques
On se propose de chercher toutes les solutions entières de l’équation diophantienne
x2 + axy + y2 = z2 (1)
où k, m, n ∈ Z.
2. En déduire alors :
(i) toutes les solutions entières (x, y, z, t) ∈ Z4 de :
x2 + xyt + y2 = z2.
144 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
x2 + uxy + vy 2 = z2.
x2 + axy + y2 = z2, a ∈ Z.
1. Tout d’abord, il est facile de vérifier que les triplets (x, y, z) donnés par la relation
(2) sont bien solutions de l’équation (1).
Réciproquement, l’équation (1) est équivalente à
x z+y n
= = , (m, n) ∈ Z∗2 .
z−y x + ay m
an2 − 2mn m2 − n2
x = z, y = z.
amn − m2 − n2 amn − m2 − n2
On choisit
z = k(amn − m2 − n2 )
>
y = k(m2 − n2 ), >
y = k(an2 − 2mn),
> >
> >
:
z = k(amn − m2 − n2 ) :
z = k(amn − m2 − n2 )
4.5. EXERCICES 145
2.
(i) La solution générale est (x, y, z, t) avec t = a ∈ Z et x, y, z donnés par la relation
(2).
(ii) On montre comme ci-dessus que les solutions sont données par
8
>
>
>
x = k(m2 − bn2 ),
<
>
y = k(an2 − 2mn), (3)
>
>
:
z = k(amn − m2 − bn2 ),
où k, m, n ∈ Z.
(iii) Les solutions de cette équation sont les (x, y, z, u, v) avec u = a ∈ Z, v = b ∈ Z
et x, y, z sont donnés par la relation (3).
(iv) Les solutions entières positives sont données par
8 8
> >
>
>
x = k(2mn + an ), 2
>
>
x = k(m2 − n2 ),
< <
>
y = k(m2 − n2 ), >
y = k(2mn + an2 ),
> >
> >
:
z = k|m2 + amn + n2 | :
z = k|m2 + amn + n2 |
où k, m, n ∈ N∗ , 2m + an > 0, m > n.
Exercice 4.34 KK
Soient m et n deux entiers naturels non nuls. On pose
8
<ϕ(n) si n | m,
ϕm (n) =
:
0 si n ∤ m,
X
On sait que ϕ(d) = n pour tout n ∈ N∗ (voir exercice 4.7). Donc
d|n
X X X
ϕm (d) = ϕ(d) = ϕ(d) = pgcd (m, n).
d|n d|n d | pgcd (m,n)
d|m
Exercice 4.35 KK
Soient a et b deux entiers naturels non nuls, distincts, et premiers entre eux.
146 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
Montrer que
(an − bn ) ∧ (am − bm ) = an∧m − bn∧m .
1. Montrer que :
pour tout n ≥ 1.
On définit, pour n ≥ 1, le polynôme cyclotomique d’indice n par :
Y 2ikπ
Φn (X) = X − exp .
k∈J1,nK,k∧n=1
n
4. Montrer que
Y
Xn − 1 = Φd (X).
d|n
est une bijection, où Div(m) est l’ensemble des diviseurs de m dans N∗ . On a alors
X X X X X
µ(d) = µ(d) = µ(dd′ ) = µ(dd′).
d | n+1 d∈Div(rs) (d,d′ )∈Div(r)×Div(s) d∈Div(r) d′ ∈Div(s)
Comme r et s sont dans J2, nK alors les deux sommes ci-dessus sont nulles et par
X
suite µ(d) = 0. Le résultat est donc montré par récurrence.
d | n+1
3. Comme l’application
n
Div(n) −→ Div(n), d 7−→
d
n X X
n
est une bijection, alors on a clairement µ g(d) = µ(d)g . D’autre
d|n
d d|n
d
part, on a
X n X X
µ(d)g = f (k) µ(d)
d|n
d k|n d| n k
car (d | n et k | nd ) ⇐⇒ (k | n et d | nk ).
X
- Si k = n, alors f (k) µ(d) = f (n)µ(1) = f (n).
n
d| k
X
- Si k | n et k 6= n, alors n
k
≥ 2 et alors f (k) µ(d) = 0 d’après la question
n
d| k
précédente.
n
X
En conclusion, on a µ(d)g = f (n).
d|n
k
4. Soient d et d′ deux diviseurs de n dans N∗ , supposons que les polynômes Φd et
Φd′ ont une racine commune alors il existe k ∈ J1, dK premier avec d et k ′ ∈ J1, d′ K
premier avec d′ tels que :
2ikπ 2ik′ π
e d = e d′ .
4.5. EXERCICES 149
2idk′ π
en prenant la puissance d-ème, on déduit que e d′ = 1, d’où d′ | dk ′ et d′ | d par le
théorème de Gauss. De même, on montre que d |d′. Par conséquent, les racines du
Y
polynôme Φd sont toutes simples et sont racines de X n − 1. D’autre part, soient
d|n
k ∈ J1, nK et δ = pgcd(k, n), alors on a k = jδ et n = dδ avec j ∧ d = 1. D’où,
2ikπ 2ijπ
e n = e n qui est racine de Φd . Donc, les racines de X n − 1, qui sont simples, sont
Y
aussi racines de Φd .
d|n
Y
En conclusion, les polynômes X n −1 et Φd sont unitaires et ont les mêmes racines
d|n
(toutes simples) alors ils sont égaux.
5. On montre le résultat par récurrence sur n ≥ 1. Pour n = 1, on a Φ1 (X) =
X − 1 ∈ Z[X]. Supposons le résultat vrai jusqu’au rang n − 1 et montrons le au rang
n. On a
X n − 1 = Φn (X) × T (X) (1)
Y
en notant T (X) = Φd (X). On a T (X) ∈ Z[X] par l’hypothèse de récurrence,
d|n,d6=n
montrons que Φn (X) ∈ Z[X]. La division euclidienne dans Q[X] de X n − 1 par
T (X) nous permet d’écrire :
avec Q(X) ∈ Q[X] et deg(R) < deg(T ). Comme X n − 1 et T (X) sont unitaires et
éléments de Z[X] alors on déduit que Q(X) et R(X) sont aussi éléments de Z[X].
Les relations (1) et (2) nous donnent, par unicité de la division euclidienne dans
C[X], Φn (X) = Q(X) ∈ Z[X]. Le résultat est ainsi montré par récurrence.
6. La formule d’inversion de Möbius montrée à la question (3) ci-dessus peut être
adaptée à un cadre multiplicatif : on peut montrer que pour f : N −→ C∗ on a
pour tout n ≥ 1 :
Y Y Y n µ(d)
(g(d))µ( d )
n
g(n) = f (d) =⇒ f (n) = = g .
d|n d|n d|n
d
Cette égalité a lieu pour une infinité de z, elle se transporte aux fractions rationnlles
associées, et par suite on conclut que pour tout n ≥ 1 :
Y
(X d − 1)µ( d ) .
n
Φn (X) =
d|n
a1 ak
(1 + x)n = (1 + x)2 × · · · × (1 + x)2
a1 a
≡ (1 + x2 ) × · · · × (1 + x2 k ) (mod 2).
a a
En développant l’expression (1 + x2 1 ) × · · · × (1 + x2 k ) on a clairement 2k termes
avec chacun une puissance différente de x car chaque entier a exactement une seule
représentation (vide éventuellement) comme somme de puissances distinctes de 2.
Donc, il y a exactement 2k termes de (1 + x)n qui ont un nombre impair comme
coefficient, i.e., il y a exactement 2k coefficients binomiaux ni (i ∈ J0, nK) qui sont
impairs. Le résultat est aussi vrai pour n = 0.
En conclusion, le nombre de coefficients binomiaux impairs sur une ligne du triangle
de Pascal est une puissance de 2.
1 1 1
S(n) = 1+ + + ··· +
2 3 n
m m m m
m · S(n) = m + + +···+ k +···+ (c’est un entier impair).
2 3 2 ×i n
Or, m est divisible par tous les dénominateurs des termes du membre de droite sauf
le dénominateur 2k × i (car M est de la forme 2k × l (l est un entier impair) donc
m est de la forme 2k−1 × l) ; donc tous les termes du membre de droite sont entiers
m
sauf le terme k qui contient après toutes les simplifications possibles 2 dans le
2 ×i
dénominateur. D’où, m · S(n) 6∈ N et par suite S(n) 6∈ N pour tout n ≥ 2.
Application : quelle est la plus grande somme d’argent que vous ne pouvez pas payer
avec des pièces de 2 e et des billets de 5 e ?
2.
(i) Trouver toutes les solutions entières de l’équation :
3x + 4y + 5z = 6.
(ii) Soient a, b, c des entiers naturels non nuls et premiers entre eux deux à deux. Montrer
que
2abc − ab − bc − ca
est le plus grand entier naturel qu’on ne peut pas écrire sous la forme
où (x, y, z) ∈ N3 .
3. Montrer que si a1 , a2 , · · · , an sont des entiers strictement positifs et premiers entre
eux deux à deux, alors le plus grand entier qui ne peut pas s’écrire sous la forme
Y Y Y
aj x1 + aj x2 + ··· + aj xn
j6=1 j6=2 j6=n
152 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
est !
n
X 1
a1 × a2 × · · · × an × n − 1 − .
i=1
ai
g(a, b) ≤ ab − a − b.
contradiction, d’où
g(a, b) ≥ ab − a − b,
et en conclusion g(a, b) = ab − a − b.
application : Comme 2 ∧ 5 = 1, alors g(2, 5) = 2 × 5 − 2 − 5 = 3 . Donc, 3 e est
la plus grande somme qu’on ne peut pas payer avec des pièces de 2 e et des billets
de 5 e, alors qu’on peut payer toute somme supérieure à 3 e.
2.
(i) On travaille modulo 5, alors l’équation 3x + 4y + 5z = 6 devienne 3x + 4y ≡ 1
(mod 5). D’où
3x + 4y = 1 + 5s, s ∈ Z.
Une solution particulière de cette équation est donnée par (x, y) = (−1 + 3s, 1 − s)
car 3(−1 + 3s) + 4(1 − s) = −3 + 4 + 9s − 4s = 1 + 5s, et alors la solution générale
est donnée par
x = −1 + 3s + 4t, y = 1 − s − 3t, t ∈ Z.
4.5. EXERCICES 153
avec x, y, z ≥ 0, alors
contradiction.
Maintenant, montrons que tout nombre N avec N > 2abc − ab − bc − ca peut s’écrire
sous la forme N = bcx+acy+abz. Remarquons d’abord que 2abc−ab−bc−ca+1 > 0,
alors
1 1 1 1 1 1 1 1 1
(2abc − ab − bc − ca + 1) = 2 − − − + >2− − − + > 0.
abc a b c abc 1 2 3 abc
Comme a, b, c sont premiers entre eux deux à deux, alors A ≡ N (mod abc). Main-
154 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
où x0 + ka ≥ 0, y0 ≥ 0, z0 ≥ 0.
3. On montre le résultat par récurrence sur n. On vient de le montrer pour n = 2
et n = 3. Supposons le résultat vrai jusqu’au rang n − 1 et montrons le pour le rang
n : soit !
Xn
1
k > a1 × a2 × · · · × an × n − 1 − .
k=1 ai
d’où
Y Y Y Y
k = aj x1 + aj x2 + · · · + aj xn−1 + aj xn .
j6=1 j6=2 j6=n−1 j6=n
n−1
X Y
sous la forme aj xi . Si c’est le cas, alors on a :
i=1 j6=i
Y
ai | (xi + 1) aj , ∀i ∈ J1, nK,
j6=i
4.5. EXERCICES 155
√
g(a1 , a2 , a3 ) ≥ 3a1 a2 a3 − a1 − a2 − a3 .
√ 5
g(a1 , a2 , a3 ) ≤ ( a1 a2 a3 ) 4 − a1 − a2 − a3 .
[1] Sylvester J., Math. quest. & their solutions, Educ. Times 41(1884), 171-178.
[2] Erdős P. & Graham R., On a linear diophantine problem of Frobenius, Acta
Arith. 21 (1972), 399 - 408.
[3] Selmer E., On a linear diophantine problem of Frobenius, J. Reine Angew. Math
293/294 (1977), 1 - 17.
[4] Vitek Y., Bounds for a linear diophantine problem of Frobenius, J. London Math.
Soc. 10 (1975), 79 - 85.
[5] Davison J. L., On the linear diophantine problem problem of Frobenius, J. Num-
ber Theory 48 (1994), 353 - 363.
[6] Beck M., Einstein D. & Zacks S., Some experimental results on the Frobenius
problem, Exp. Math 3 (2003), 263 - 269.
156 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
u2 − Dv 2 = 1
1 √ √
un = (u0 + v0 D )n + (u0 − v0 D )n ,
2
1 √ √
vn = √ (u0 + v0 D )n − (u0 − v0 D )n ,
2 D
où (u0 , v0 ) est la solution fondamentale, i. e., la solution minimale différente de (1, 0).
2. Montrer que
un √
lim = D.
n→+∞ vn
applications :
(i) Montrer qu’il existe une infinité de triplets d’entiers consécutifs tels que chacun d’eux
soit la somme de deux carrés.
(ii) Trouver tous les triangles ayant des côtés de longueurs des entiers consécutifs et
d’aire un entier.
Équation ax2 − by 2 = 1
On se propose d’étudier l’équation
ax2 − by 2 = 1 (1)
où (a, b) ∈ N∗2 .
1. Montrer que si ab = k2 où k est un entier ≥ 2, alors l’équation (1) n’a pas de solutions
entières positives.
2. Supposons que l’équation (1) admet des solutions entières positives et soit (A, B) la
plus petite de telles solutions. Montrer que la solution générale de (1) est donnée par :
x2 − dy 2 = −1
1 √ √ 1 √ √
xn = Bun + dAvn = (B + A d )(u0 + v0 d )n + (B − A d )(u0 − v0 d )n ,
2
2
1 B √ n 1 B
√
yn = Aun + Bvn = A + √ (u0 + v0 d ) + A − √ (u0 − v0 d )n ,
2 d 2 d
1 + 2 + ··· + k = (k + 1) + (k + 2) + · · · + m.
Équation de Pell
u2 − Dv 2 = 1.
Soit c1 ≥ 2 un entier naturel, montrons qu’il existe (t1 , w1 ) ∈ N∗2 tels que :
√ 1
t − w1 D <
1 , w 1 ≤ c1 .
c1
√
En effet, soit lk = ⌊k D + 1⌋ (où ⌊x⌋ est la partie entière de x) avec k ∈ J0, c1 K,
√ √
alors on obtient 0 < lk − k D ≤ 1, k ∈ J0, c1 K, et alors comme D est un nombre
irrationnel
on a : lk′′ 6= lk′ si k ′ 6= k ′′ . Comme il y a c1 intervalles de la forme
p−1 p √
, , p ∈ J1, c1 K, et c1 + 1 nombres de la forme lk − k D, k ∈ J0, c1 K, alors
c1 c1
par le principe des tiroirs, il existe i, j, p ∈ {0, 1, 2, · · · , c1 } , i 6= j, p 6= 0 tels que
p−1 √ p p−1 √ p
< li − i D ≤ et < lj − j D ≤ .
c1 c1 c1 c1
158 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
w1 √ 1 √
|t21 − Dw12| < 2 D+ < 2 D + 1.
c1 c1
√ 1
En choisissant un entier naturel c2 > c1 tel que |t1 − w1 D| > on obtient
c2
l’existence de deux entiers positifs t1 et t2 tels que
√
|t22 − Dw22 | < 2 D + 1 et |t1 − t2 | + |w1 − w2 | =
6 0.
vérifient l’équation de Pell. On a que (u0 , v0 ) est une solution de l’équation, mainte-
nant si (un , vn ) est une solution alors
u2n+1−Dvn+1
2
= (u0 un + Dv0 vn )2 −D (v0 un + u0 vn )2 = u20 − Dv02 u2n − Dvn2 = 1.
Donc, (un+1, vn+1 ) est aussi une solution de l’équation de Pell, de plus on a (preuve
4.5. EXERCICES 159
et par suite
√ √
1 < (uum − Dvvm ) + (um v − uvm ) D < u0 + v0 D.
D’autre part,
c’est-à-dire que (uum − Dvvm , um v − uvm ) est une solution de l’équation de Pell plus
petite que (u0 , v0 ), contradiction avec le fait que (u0 , v0 ) est la solution minimale.
Finalement, les relations (2) peuvent s’écrire comme :
un+1 u0 Dv0 un
= ×
vn+1 v0 u0 vn
d’où n
un u0 Dv0 u0
= × .
vn v0 u0 v0
Or, si n
u0 Dv0 an bn
= ,
v0 u0 cn d n
alors on sait que an , bn , cn , dn sont
des combinaisons
linéaires de λn1 , λn2 où λ1 , λ2 sont
u0 Dv0
les valeurs propres de la matrice . Un calcul très simple nous donne alors
v0 u0
les solutions :
1h √ √ i
un = (u0 + v0 D )n + (u0 − v0 D )n ,
2
1 h √ √ i
vn = √ (u0 + v0 D )n − (u0 − v0 D )n ,
2 D
160 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
Par conséquent, on a
un √
lim = D.
n→+∞ vn
La détermination des solutions fondamentales de l’équation se fait par la méthode
des moindres carrées (que nous nous développons pas içi), on donne cependant la
liste des solutions fondamentales pour D ≤ 52.
D u0 v0 D u0 v0 D u0 v0
2 3 2 20 9 2 37 73 12
3 2 1 21 55 12 38 37 6
5 9 4 22 197 42 39 25 4
6 5 2 23 24 5 40 19 3
7 8 3 24 5 1 41 2049 320
8 3 1 26 51 10 42 13 2
10 19 6 27 26 5 43 3482 531
11 10 3 28 127 24 44 199 30
12 7 2 29 9801 1820 45 161 24
13 649 180 30 11 2 46 24335 3588
14 15 4 31 1520 273 47 48 7
15 4 1 32 17 3 48 7 1
17 33 8 33 23 4 50 99 14
18 17 4 34 35 6 51 50 7
19 170 39 35 6 1 52 649 90
applications :
(i) Un exemple assez simple d’un tel triplet est par exemple (8, 9, 10) car
8 = 22 + 2 2 , 9 = 32 + 0 2 , 10 = 32 + 12 .
1 √ √
xn = (3 + 2 2 )n + (3 − 2 2 )n ,
2
1 √ √
yn = √ (3 + 2 2 )n + (3 − 2 2 )n ,
2 2
3z
(ii) Notons z − 1, z, z + 1 les côtés du triangle, alors le demi-périmètre est égal à
2
et l’aire (donnée par la formule de Héron) :
È
z 3(z 2 − 4)
A := .
4
x2 − 3y 2 = 1
1 √ √
xn = (2 + 3 )n + (2 − 3 )n ,
2
1 √ √
yn = √ (2 + 3 )n − (2 − 3 )n .
2 2
En conclusion, les triangles dont les côtés mesurent 2xn − 1, 2xn , 2xn + 1 et d’aire
3xn yn répondent à la question.
Équation ax2 − by 2 = 1
1. supposons que l’équation ax2 −by 2 = 1 admet une solution entière positive (x0 , y0 ),
alors on a ax20 − by02 = 1 et a, b sont alors premiers entre eux. Comme ab = k 2 , alors
il existe deux entiers naturels k1 et k2 tels que a = k12 et b = k22 . Par suite on a
maintenant : k12 x20 − k22 y02 = 1, c-à-d (k1 x0 − k2 y0 )(k1 x0 + k2 y0 ) = 1. Par conséquent
1 < k1 x0 + k2 y0 = k1 x0 − k2 y0 = 1,
162 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
contradiction.
2. Commençons par vérifier que xn = Aun + bBvn , yn = Bun + aAvn sont bien
solutions de l’équation ax2 − by 2 = 1. On a
où
1 √ √ 1 √ √
un = (5 + 2 6 )n + (5 − 2 6 )n , vn = √ (5 + 2 6 )n − (5 − 2 6 )n .
2 2 2
(iii) Il suffit de trouver un entier k ≥ 1 et deux suites d’entiers (an ) et (bn ) tels que
b2n + 1 = k(a2n + an ). Cette relation est équivalente à
Pour k = 5 (par exemple), on obtient l’équation 5x2 − y 2 = 9 dont une solution est
(3, 6). De plus, l’équation de Pell u2 − 5v 2 = 1 admet pour solution fondamentale
(9, 4). On trouve ainsi l’ensemble des solutions (xn , yn ) de l’équation 5x2 − y 2 = 9.
Finalement, les deux suites
xn − 1 3un − 1
an = = + 3vn ,
2 2
yn vn
bn = + 3un + 15 ,
2 2
u0 ± 1 = 2α2 , u0 ∓ 1 = 2pβ 2
où α et β sont des entiers naturels tels que v0 = 2αβ. En éliminant u0 des deux
égalités ci-dessus, on aboutit à : ±1 = α2 − pβ 2 . Comme β < v0 on ne peut pas avoir
1 = α2 − pβ 2 . Par conséquent, on a donc −1 = α2 − pβ 2 .
L’obtention des solutions fondamentales de l’équation négative de Pell se fait par
la méthode des fractions continues que nous ne développons pas içi. Cependant, on
donne la liste des solutions fondamentales pour d ≤ 103.
d A B d A B d A B
2 1 1 37 6 1 73 1068 125
5 2 1 41 32 5 74 43 5
10 3 1 50 7 1 82 9 1
13 18 5 53 182 25 85 378 41
17 4 1 58 99 13 89 500 53
26 5 1 61 29718 3805 97 5604 569
29 70 13 65 8 1 101 10 1
164 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
applications :
(i) L’équation x2 − 6xy + y 2 = 1 est équivalente à 2(x − y)2 − (x + y)2 = 1. D’où,
en posant X := x + y et Y := x − y (avec x ≥ y) on arrive à l’équation négative de
Pell suivante :
X 2 − 2Y 2 = −1.
1 √ √ 1 √ √
Xn = (1 + 2 )2n+1 + (1 − 2 )2n+1 ; Yn = √ (1 + 2 )2n+1 − (1 − 2 )2n+1 .
2 2 2
Par conséquent, on a :
1 1 √ √
xn = (Xn + Yn ) = √ (1 + 2 )2n+2 − (1 − 2 )2n+2 ,
2 4 2
1 1 √ √
yn = (Xn − Yn ) = √ (1 + 2 )2n − (1 − 2 )2n .
2 4 2
Or l’équation négative de Pell x2 −2y 2 = −1 admet (1, 1) comme plus petite solution
entière positive, et la forme générale de la solution est donnée pour tout n ≥ 1 par :
1 √ √
xn = (1 + 2 )2n−1 + (1 − 2 )2n−1 ,
2
1 √ √
yn = √ (1 + 2 )2n−1 − (1 − 2 )2n−1 .
2 2
Quel est le nombre de segments (ouverts) ]OAk [ (k ∈ J0, n − 1K) qui ne contiennent pas
de points à coordonnées entières.
(Autre formulation : un chasseur est assis au point O dans une forêt où les arbres
sont placés aux points à coordonnées entières. Des lapins sont placés aux points
A0 , A1 , · · · , An−1 . Quel est la probabilité pour que le chasseur atteigne ses cibles ?)
1·n 2·n (k − 1) · n
, , ··· ,
k k k
1 · n1 2 · n1 (k1 − 1) · n1
, , ··· , .
k1 k1 k1
ep (an − bn ) = ep (pd).
Donc
On a
! ! ! !
n n n n
5N = 1 − 1 + 5 − 52 + 53 − · · · + 5n = 1 + (−1 + 5)n = 1 + 4n .
1 2 3 n
Donc
1 n 1 n n+1 2
N = (4 + 1) = (2 + 1)2 − 2 2
5 5
1 h n n+1
i h n+1
i
= × 2 − 2 2 + 1 × 2n + 2 2 + 1
5
1 n−1 2
n−1
2
= × 2 2 − 1 + 2n−1 × 2 2 + 1 + 2n−1 .
5
Comme n ≥ 5, alors les deux numérateurs dans l’expression ci-dessus sont plus
grand que 5, et un d’eux est divisible par 5. On a donc N est le produit de deux
entiers naturels > 1, ainsi N n’est pas un nombre premier.
168 CHAPITRE 4. ARITHMÉTIQUE
f (x, x) = x,
f (x, y) = f (y, x)
(x + y)f (x, y) = yf (x, x + y)
On montre tout d’abord que la fonction f (x, y) = ppcm(x, y) vérifie les trois
conditions du problème.
Il est clair que ppcm(x, x) = x et que ppcm(x, y) = ppcm(y, x). Maintenant, comme
xy
ppcm(x, y) = pgcd (x,y)
et que pgcd(x, y) = pgcd(x, x + y), alors on déduit que :
xy x(x + y)
(x+y) ppcm(x, y) = (x+y)× = y× = y ppcm(x, x+y).
pgcd(x, y) pgcd(x, x + y)
Montrons maintenant que f (x, y) = ppcm(x, y) est l’unique fonction vérifiant les
conditions de l’exercice.
Supposons, par l’absurde, qu’il existe une autre fonction (x, y) 7−→ g(x, y) vérifiant
les conditions de l’exercice et soit
On note (m, n) le couple élément de S tel que la somme m + n soit minimale. Alors,
il est clair que m 6= n car sinon
Par symétrie de f , f (x, y) = f (y, x), on peut supposer que n − m > 0. Notons que :
nf (m, n−m) = [m+(n−m)]f (m, n−m) = (n−m)f (m, m+(n−m)) = (n−m)f (m, n).
C’est-à-dire
n−m n−m
f (m, n − m) = f (m, n) ou aussi g(m, n − m) = g(m, n).
n n
Comme f (m, n) 6= g(m, n), alors f (m, n − m) 6= g(m, n − m). Par conséquent,
(m, n − m) ∈ S. Or le couple (m, n − m) a une somme m + (n − m) = n plus petite
4.5. EXERCICES 169
Définition 5.1 Soit E un ensemble. On appelle loi de composition interne dans E une
application de E × E dans E notée :
E × E −→ E
(a, b) 7−→ a ∗ b.
5.2 Groupe
Définition 5.2 On appelle groupe un ensemble G muni d’une loi de composition interne
notée ∗ telle que :
✓ la loi ∗ est associative,
✓ G possède un élément neutre e,
171
172 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
✍ (Z, +); (Q, +); (R, +); (C, +); (Q∗ , ×); (R∗ , ×) et (C∗ , ×) sont des groupes.
✍ (U, ×) est un groupe (on rappelle que U = {z ∈ C : |z| = 1}).
✍ (N, +) n’est pas un groupe.
Proposition 5.1 Groupe produit. Soient (G, ⊥) et (H, ⋆) deux groupes. On définit
sur l’ensemble G × H la loi ∗ donnée par :
Définition 5.3 Sous-groupe. Soit (G, ∗) un groupe. On dit qu’une partie H ⊂ G est
un sous-groupe de G si :
✓ e ∈ H,
✓ H est stable par ∗, c’est-à-dire : ∀ (x, y) ∈ H 2 , x ∗ y ∈ H,
✓ ∀ x ∈ H, x−1 ∈ H.
Définition 5.4 Soient (E, ∗) et (F, ⊥) deux ensembles munis des lois de compostion
internes ∗ et ⊥.
On appelle morphisme de (E, ∗) dans (F, ⊥) une application ϕ : E −→ F telle que :
Définition 5.5 Noyau d’un morphisme de groupes. Soient (G1 , ×) et (G2 , ×) deux
groupes multiplicatifs d’éléments neutres respectifs e1 et e2 , et ϕ un morphisme de G1
dans G2 . On appelle noyau de ϕ l’ensemble des éléments de G1 qui ont pour image e2 .
On le note :
ker(ϕ) = {x ∈ R : eix = 1} = 2π Z
Im(ϕ) = {z ∈ C : |z| = 1} = U
5.4 Anneau
☞ les ensembles (Z, +, ×); (Q, +, ×); (R, +, ×) et (C, +, ×) sont des anneaux.
☞ Formule du binôme : si a et b sont deux
!
éléments qui commutent, alors pour
n
X n n−k k
tout n ∈ N on a : (a + b)n = a b .
k=0 k
☞ Si a et b sont deux éléments qui commutent alors pour tout n ∈ N∗ on a :
n−1
X
a − b = (a − b)
n n
an−1−k bk . En particulier :
k=0
n−1
X n−1
X
n k
1−x = (1 − x) x = xk (1 − x).
k=0 k=0
✍ Le groupe des éléments inversibles de l’anneau (Z, +, ×) est ({−1, 1}, ×).
✍ Le groupe des éléments inversibles de l’anneau (C, +, ×) est (C∗ , ×).
5.5 Corps
Définition 5.10 On appelle corps un anneau (toujours supposé commutatif), non réduit
à {0}, dont tout élément non nul est inversible.
☞ La réciproque est fausse. L’anneau (Z, +, ×) est intègre mais n’est pas un
corps.
☞ Tout sous-anneau d’un corps commutatif est intègre. Réciproquement, on
admet que, tout anneau intègre est un sous-anneau d’un corps.
☞ On appelle corps des fractions d’un anneau intègre A le plus petit corps (à
isomorphisme près) dont A soit un sous-anneau. Par exemple, le corps des
fractions de Z est Q.
5.6 Exercices
1. Vrai. On considère la loi ∗ définie sur N par x ∗ y = |x − y|, alors elle est
commutative sans être associative. En effet, (3 ∗ 2) ∗ 5 = 4 alors que 3 ∗ (2 ∗ 5) = 0.
2. Faux. L’ensemble en question est bien un sous-groupe de G mais il n’est pas
forcément abélien. Prendre par exemple g = e et G = S3 .
3. Vrai. Prendre par exemple G = {e} et G′ = S3.
5.6. EXERCICES 177
Exercice 5.2
Soit G un ensemble non vide muni d’une loi de composition interne ∗ telle que :
(i) ∗ est associative,
(ii) il existe, dans G, un élément neutre à gauche e, c-à-d,
∃ e ∈ G, ∀ x ∈ G, e ∗ x = x,
∀ x ∈ G, ∃y ∈ G : y ∗ x = e.
Maintenant, on a :
Exercice 5.3
Sous-groupes de (Z, +)
Soit n ∈ Z. On désigne par nZ l’ensemble des multiples de n.
Montrer que les sous-groupes de (Z, +) sont de la forme nZ.
Réciproquement, soit H un sous-groupe de (Z, +), montrons qu’il est de la forme nZ.
Si H = {0} alors H = 0Z. On suppose dans la suite que H 6= {0}, alors l’ensemble
{n ∈ H : n > 0} possède un plus petit élément que l’on note n (car c’est une
partie non vide de N). On se propose de montrer que H = nZ par double inclusion.
(⊂) Soit x ∈ H, alors par division euclidienne de x par n il existe un unique couple
(q, r) ∈ Z2 tel que : x = qn + r avec 0 ≤ r < n. Comme H est un sous-groupe, alors
r = x − qn ∈ H (soustraction de deux éléments de H). Donc, r = 0 (car sinon on
aurait une contradiction avec la définition de n). Par suite, x = qn ∈ nZ.
(⊃) Par définition n ∈ H, comme H est un sous-groupe alors kn = n + · · · + n ∈ H.
D’autre part, H contient aussi les symétriques de tous ses éléments, et donc tous les
kn avec k ≤ −1. Enfin, H contient n + (−n) = 0, et en conclusion nZ ⊂ H.
Z(G) = {x ∈ G : ∀ y ∈ G, xy = yx}.
est un groupe.
2. Montrer que H × {0} et {0} × K sont des sous-groupes de H × K isomorphes à H
et K.
1. Il est facile de vérifier que la loi ⊥ est associative (cela découle de l’associativité
de la loi × sur H et K). L’élément neutre de ⊥ est (eH , eK ), enfin l’inverse de
5.6. EXERCICES 179
Exercice 5.6
Soient G1 et G2 deux sous-groupes d’un groupe (G, ⊥).
1. Montrer que G1 ∩ G2 est un sous-groupe de G.
2. Montrer que
G1 ∪ G2 est sous-groupe de G ⇐⇒ G1 ⊂ G2 ou G2 ⊂ G1 .
Un := {z ∈ C : zn = 1 }
n o
2ikπ
1. On sait que Un = e n , k ∈ J0, n − 1K . Comme (C∗ , ×) est un groupe et que
Un ⊂ C∗ , il suffit de montrer que (Un , ×) est un sous-groupe.
⋆ L’élément 1 appartient à Un .
2ikπ 2ilπ 2i(k+l)π
⋆ Le produit e n × e n = e n appartient à Un .
2ikπ 2i(n−k)π
⋆ L’inverse de e n est égal à e n et c’est un élément de Un .
En conclusion, (Un , ×) est un groupe.
2. On montre, de même, que (V, ×) est un sous-groupe de C∗ . On a :
⋆ V 6= ∅ car 1 ∈ V.
2ikπ 2i(n−k)π
⋆ L’inverse de e n est e n et c’est un élément de V.
2ikπ 2ik′ π
⋆ Soit z = e n ×e n′ , alors
n′ n
n n′
2ikπ 2ik′ π
n×n′ ′
z = e n × e n′ = 1n × 1 n = 1.
Pour montrer que ϕ est bijectif il suffit de montrer qu’il est injectif car les ensembles
Up × Uq et Upq ont le même cardinal. Soit (a, b) ∈ ker(ϕ), alors ab = 1, par suite
a = b−1 ∈ Up ∩ Uq = {1}.
Exercice 5.8
Automorphismes intérieurs
Soient (G, ×) un groupe, a ∈ G et τa l’application définie par :
τa : G −→ G, x 7−→ axa−1 .
Soit x ∈ G, on a :
Exercice 5.9
Soit G un sous-groupe de Sn groupe des permutations de J1, nK. On considère la relation
R définie sur J1, nK par :
aRb ⇐⇒ ∃ σ ∈ G : σ(a) = b.
Gp = {σ ∈ G : σ(p) = p}
est un sous-groupe de G.
3. Soient p ≤ n et q ≤ n deux entiers naturels tels qu’il existe un élément τ ∈ G avec
τ (p) = q. Montrer que Gp et Gq sont isomorphes.
σ ◦ τ −1 ∈ Gp .
En conclusion, Gp est un sous-groupe de G.
3. Soit ϕτ : G −→ G l’automorphisme intérieur défini par ϕτ (σ) = τ ◦ σ ◦ τ −1 .
Comme τ (p) = q, alors ϕτ (σ)(q) = τ ◦ (p) = τ (p) = q et par suite ϕτ (Gp ) ⊂ Gq . De
même, et comme τ −1 (q) = p, on a ϕτ −1 (Gq ) ⊂ Gp . Par conséquent, Gp et Gq ont
même cardinal, et ϕτ est l’isomorphisme demandé.
Exercice 5.10
On considère l’ensemble § ª
1
E = : n ∈ N∗ .
n!
Déterminer tous les sous-groupes du groupe (Q, +) contenant E.
p 1
r = = p(q − 1)! × ∈ E.
q | {z } q!
∈Z |{z}
∈E
En conclusion, on a : H = Q.
Exercice 5.11
Stabilisateur
Soient x un élément d’un ensemble X, et (G, ◦) le groupe des bijections de X. On
appelle stabilisateur de x l’ensemble :
Sx = {g ∈ G : g(x) = x}.
Exercice 5.12
Morphisme de groupes
1. Montrer que l’application f : C∗ −→ R∗ définie par z 7−→ |z| est un morphisme de
groupe multiplicatif. Quel est son noyau, et quelle est son image ?
2. Montrer que l’application exp : C −→ C∗ est un morphisme de groupe. Quel est son
noyau ? quelle est son image ?
1. Il est clair que c’est un morphisme car |z1 z2 | = |z1 | × |z2 | pour tout z1 , z2 ∈ C∗ .
Le noyau de f est donné par : ker(f ) = {z ∈ C∗ : |z| = 1}, c’est le sous-groupe de
C∗ des nombres complexes de module 1. On le note U. L’image de f est égale à R∗+ .
2. Il est clair que c’est un morphisme de groupe car ez1 +z2 = ez1 × ez2 pour tout
z1 , z2 ∈ C. L’image de exp est C∗ car l’exp est surjective, en effet tout z ∈ C∗ admet
une représentation z = reiθ (avec r > 0), d’où z = eln r+iθ . Le noyau de l’exp est le
sous-groupe 2iπZ, car ez = 1 (avec z = a + ib et a, b réels) implique que a = 0 et
b ≡ 0 (mod 2π).
Exercice 5.13
Commutateur. Groupe dérivé
Soient G et H deux groupes et ϕ : G −→ H un morphisme de groupes.
Pour (a, b) ∈ G × G on appelle commutateur de a et b l’élément
3. Montrer que
Ainsi, tous les commutateurs sont des éléments de ker(ϕ). D’où D(G) ⊂ ker(ϕ).
Exercice 5.14
Soit H un sous-groupe d’un groupe G1 .
Existe t-il un morphisme de groupes ϕ : G1 −→ G2 (pour un certain groupe G2 ) tel
que :
H = ker(ϕ).
Pa suite, on doit avoir g −1 hg ∈ H, ceci n’est pas vrai toujours (en particulier si H
n’est pas commutatif).
Exercice 5.15
Sous-groupe distingué
Soit G un groupe, qui n’est pas supposé abélien, d’élément neutre e. La loi de G est
notée (a, b) 7−→ ab.
1. Soit H un sous-groupe de G. Montrer qu’il y a équivalence entre :
– pour tout g ∈ G : gH ⊂ Hg,
– pour tout g ∈ G : Hg ⊂ gH,
– pour tout g ∈ G : gH = Hg.
On dit qu’un sous-groupe H de G est distingué s’il vérifie l’une des trois conditions
ci-dessus. On note H ⊳ G.
2. Soit H un sous-groupe de G. Montrer qu’il a équivalence entre :
– H est distingué dans G,
– pour tout g ∈ G : gHg−1 = H,
– pour tout g ∈ G : gHg−1 ⊂ H.
3. Montrer que {e} et G sont des sous-groupes distingués de G.
5.6. EXERCICES 185
1. On note les trois propositions par (i), (ii) et (iii) respectivement. Il suffit de
montrer que (i) ⇐⇒ (ii).
(i) =⇒ (ii) Soit g ∈ G, comme g −1 H ⊂ Hg −1 alors en multipliant à gauche et à
droite par g on déduit que :
En conclusion, ϕ(H) ⊳ G2 .
(iii) On sait que {eG2 } est un sous-groupe distingué de G2 , par suite on déduit
d’après ce qui précède que ker(ϕ) = ϕ−1 ({eG2 }) est un sous-groupe distingué de G1 .
Exercice 5.16
Groupe du triangle
Déterminer le groupe des isométries du plan conservant un triangle équilatéral ABC
de centre de gravité O.
(1 − a)(a0 + a1 + · · · + an−1 ) = 1 − an = 1.
5.6. EXERCICES 187
n−1
X
Par conséquent, l’élément 1 − a est inversible et son inverse est ak .
k=0
2. Soit n un netier tel que (ab)n = 0, alors on a :
(ba)n+1 = ba ba · · · ba = b (ab)n a = 0.
Exercice 5.18
Anneau de Boole
Soit A un anneau tel que x2 = x pour tout x ∈ A.
1. Montrer que A est commutatif.
2. Montrer que l’anneau A est intègre si, et seulement si, il contient exactement deux
éléments.
x + y = (x + y)2 = x2 + xy + yx + y 2 = x + xy + yx + y.
x + y + x + y + xy = x + xy + yx + y + x + y + xy.
xy = yx
et A est commutatif.
2.
(=⇒) Soit x ∈ A, alors x2 = x =⇒ x(1 − x) = 0 et donc x = 0 ou x = 1. Par suite,
A contient exactement deux éléments, 0 et 1.
(⇐=) L’anneau {0, 1} est intègre et vérifie x2 = x pour tout x ∈ {0, 1}.
Exercice 5.19
On considère l’ensemble E définit par :
p
E = : p ∈ Z, q ∈ N∗ , q impair .
q
Exercice 5.20
Crochet de Lie. Relation de Jacobi
Soit (A, +, ·) un anneau. Pour (x, y) ∈ A2 , on considère le crochet de Lie [x, y] par :
[x, y] = xy − yx.
1. On a :
2. On a
[x, [y, z]] + [y, [z, x]] + [z, [x, y]] = [x, yz − zy] + [y, zx − xz] + [z, xy − yx]
= x(yz − zy) − (yz − zy)x + y(zx − xz) − (zx − xz)y + z(xy − yx) − (xy − yx)z
= xyz − xzy − yzx + zyx + yzx − yxz − zxy + xzy + zxy − zyx − xyz + yxz = 0.
Exercice 5.21
1. On considère l’ensemble
√
E = {a + b 2 : (a, b) ∈ Q2 }.
Exercice 5.22 K
Soit ϕ : G1 −→ G2 un morphisme entre un groupe fini G1 et un groupe G2 .
190 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
Montrer que
Card(G1 ) = Card(ker(ϕ)) × Card(Im(ϕ)).
Soit x ∈ G1 , alors :
Or, l’application ψ : ker(ϕ) −→ a · ker(ϕ) définie par h 7−→ a · h est une bijection,
par suite Card(ker(ϕ)) = Card(a · ker(ϕ)). Donc, tous les éléments b ∈ Im(ϕ) ont le
même nombre d’antécédents égal à Card (ϕ−1 ({b})) = Card(ker(ϕ)).
Finalement, chaque x ∈ G1 admet une image et une seule, par suite x appartient
à une seule pré-image du type ϕ−1 ({b}). Ainsi, G1 est la réunion disjointe de ces
différentes pré-images, et par conséquent on a montré que :
Exercice 5.23 K
Ordre d’un élément
Soit G un groupe d’élément neutre e.
1. Montrer que l’ensemble
H = {n ∈ Z : gn = e}
∃n ∈ N : ∀ g ∈ G, gn = e.
g −a = (g a )−1 = e−1 = e.
5.6. EXERCICES 191
Exercice 5.24 K
Déterminer tous les morphismes de groupes de (Q, +) dans (Z, +).
Exercice 5.25 K
Soit G un groupe fini de cardinal 2n. Montrer que tout sous-groupe de cardinal n est
distingué dans G. (Voir exercice 5.15 pour la définition de groupe distingué).
Exercice 5.26 K
Soient H et K deux sous-groupes d’un groupe (G, ·). On pose
HK = {h · k : h ∈ H, k ∈ K}.
1.
(=⇒) Soit h ∈ H et k ∈ K, alors kh ∈ KH, h−1 ∈ H et k −1 ∈ K, par suite
h−1 k −1 ∈ HK. Comme HK est un sous-groupe de G, alors (h−1 k −1 )−1 ∈ HK,
c’est-à-dire kh ∈ HK, et ainsi KH ⊂ HK. De la même façon, on montre que
HK ⊂ KH. D’où, HK = KH.
(⇐=) Montrons que HK est un sous-groupe de G. Tout d’abord HK 6= ∅ (car H
et K sont non vides). Maintenant, si (h1 , h2 ) ∈ H × H et (k1 , k2 ) ∈ K × K, alors :
(h1 k1 ) · (h2 k2 ) = h1 (k 1 h2 ) k2
| {z }
=⇒ k1 h2 ∈ HK.
∈KH
k −1 Hk = H =⇒ Hk = kH =⇒ KH = HK.
Exercice 5.27 K
Théorème de Lagrange
Soit H un sous-groupe d’un groupe fini (G, · ).
1. Montrer que la relation R définie sur G par
fxy : x −→ y
t 7−→ t x−1 y
5.6. EXERCICES 193
où x est la classe d’équivalence de x dans G. Cette application est bien définie car
si t ∈ x alors tx−1 ∈ H et tx−1 y ∈ y car tx−1 yy −1 = tx−1 ∈ H.
On a clairement
Donc, fxy et fyx sont des bijections réciproques, et comme G est fini alors x et y ont
le même cardinal.
3. D’après la question ci-dessus, on a que les classes d’équivalences ont toutes le
même cardinal et de plus elles forment une partition de G par définition d’une
relation d’équivalence. Donc, l’ordre de ces classes divise l’ordre de G. Or, e = H,
donc l’ordre de H divise celui de G.
Exercice 5.28 K
Soit (K, +, ×) un corps fini. On note K \ {0} par K∗ . Calculer :
Y
x.
x∈K∗
On sait que K∗ est un groupe multiplicatif, donc tout élément admet un inverse.
Y
Par suite, dans le produit x tout élément va se simplifier avec son inverse à
x∈K∗
l’exception de ceux qui sont leur propre inverse. Or les éléments qui sont leur propre
inverse vérifient x = x−1 , c’est-à-dire x2 = 1. Ils sont donc racines du polynôme
X 2 − 1 = (X − 1)(X + 1). On distingue alors deux cas :
Y
Si 1 = −1 (c’est le cas des corps de caractéristique 2), alors x = 1 = −1.
Y
x∈K∗
Si 1 6= −1, alors x = −1. En conclusion, on a toujours :
x∈K∗
Y
x = −1.
x∈K∗
Exercice 5.29 K
Tout morphisme de corps est injectif
Soit ϕ : K −→ L un morphisme de corps. Montrer que ϕ est injectif.
Montrons que ker(ϕ) = {0K }. Soit x un élément non nul du corps K, alors x est
inversible et par suite :
Exercice 5.30 K
1. Montrer que tout anneau intègre et fini est un corps.
2. Trouver tous les sous-corps de Q.
3. Existe t-il un corps K pour lequel (K, +) est isomorphe à (K∗ , ×) ?
1. Il suffit de montrer que tout élément non nul a ∈ A admet un inverse pour conclure
que A est un corps. Soit a ∈ A un élément non nul, et considérons l’application
fa : A −→ A, x 7−→ a × x.
ϕ(a + a) = ϕ(a)2 = 1 =⇒ a + a = 0.
Exercice 5.31 KK
Sous-groupes finis de (C∗ , ×)
Soit G un groupe commutatif fini de cardinal n et d’élément neutre e.
1. Montrer que
xn = e, ∀ x ∈ G.
Exercice 5.32 KK
Racines primitives de l’unité
Soit n un entier naturel non nul, on note Un le groupe des racines n-ièmes de l’unité
2ikπ
dans C. Pour k ∈ J0, n − 1K, on pose ω = e n et on considère l’application :
ϕ : Z −→ Un , m 7−→ ω m .
1. Montrer que ϕ est un morphisme du groupe (Z, +) dans le groupe (Un , ×). Déterminer
ker(ϕ) et Im(ϕ).
2. On dit qu’une racine n-ième de l’unité ω est primitive si Un est égal à l’ensemble des
puissances de ω.
Donner une description des racines primitives, et en donner la liste pour n = 6; n = 7
et pour n = 12.
3. Montrer qu’une racine est primitive si, et seulement sa conjuguée l’est aussi.
2kπ
4. Donner une interprétation géométrique du fait que ei n est une racine primitive.
n | km ⇐⇒ u | vm ⇐⇒ u | m.
Par conséquent, on a :
n n
ker(ϕ) = Z = Z.
d pgcd(n, k)
n n
ϕ(m) = ϕ(x) ⇐⇒ m−x ∈ ker(ϕ) ⇐⇒ | m−x ⇐⇒ ∃ q ∈ Z, m = q + x.
d d
n n 2kmπn/d
y d = ω m d = ei n = e2imπv = 1.
n
En conclusion, on a Im(ϕ) ⊂ U nd et Card(Im(ϕ)) = , par conséquent Im(ϕ) = U nd .
d
2. D’après ce qui précède, on voit que :
2π 10π
Pour n = 6, on a deux racines primitives : ω1 = ei 6 et ω5 = ei 6 = ω1 .
Pour n = 7, on a six racines primitives :
2π 4π 6π 8π 10π 12π
ω1 = ei 7 ; ω2 = ei 7 ; ω3 = ei 7 ; ω4 = ei 7 = ω3 ; ω5 = ei 7 = ω2 ; ω6 = ei 7 = ω1 .
π 5π 7π 11π
ω1 = ei 12 ; ω5 = ei 12 ; ω7 = ei 12 et ω11 = ei 12 .
pgcd(k, n) = 1 ⇐⇒ pgcd(n − k, n) = 1.
2kπ
4. Soit Ak l’image de ei n dans le plan complexe. On parcourt, sur le cercle unité,
l’ensemble {A0 , A1 , · · · , An−1 } en partant de A0 puis Ak , A2k , A3k et ainsi de suite.
5.6. EXERCICES 197
2kπ
Alors, la racine ei n est primitive si, et seulement si on passe une fois et une seule
par tous les points A0 , A1 , · · · , An−1 avant de revenir au point de départ A0 .
i
j
b
ω 2 = −j 2
b b
−ω = ω 5 ω
b
b
b
b
1
−1
b
b
ω 11 = ω
−ω = ω 7
b b
−j
j = j2 b
−i
Exercice 5.33 KK
Sous-groupe de (R, +)
Soit G un sous-groupe de (R, +) non réduit à 0.
1. Montrer que l’ensemble G ∩ R∗+ admet une borne inférieure (on la note a).
2. On suppose, dans cette question, a > 0. Montrer que G = a Z.
3. On suppose, dans cette question, a = 0. Montrer que G est dense dans R.
4. Soit α ∈ R \ Q. Montrer que l’ensemble Z + α Z est dense dans R.
5. Montrer que l’ensemble des périodes d’une fonction f : R −→ R est un sous-groupe
√
de R. Que dire d’une fonction continue qui admet 1 et 2 pour période ?
1. Comme G est un groupe non réduit à 0 alors il possède un élément non nul et est
stable par passage à l’opposé. Donc, G ∩ R∗+ est une partie non vide de R, comme
elle est en plus minorée par 0 alors G ∩ R∗+ admet une borne inférieure a.
2. Montrons que G = a Z.
g g
(⊂) Soit g ∈ G et posons k = ∈ N. D’où, k ≤ < k + 1 et comme a > 0 alors :
a a
de G ∩ R∗+ , alors il existe c tel que : a < c < b < 2a. Par suite, b − c ∈ G, b − c > 0
et b − c < a, contradiction avec la définition de a. Donc, a ∈ G et par une récurrence
immédiate on déduit que a N ⊂ G. Finalement, comme G est stable par passage à
l’opposé, alors a Z ⊂ G.
3. On se propose de montrer que G rencontre
tout intervalle [c, d] avec c < d. Soit
d
g ∈ G tel que 0 < g < d − c. En posant k = alors on déduit que
g
d d
−1 < k ≤ c-à-d en multipliant par g > 0 c < d − g < kg ≤ d.
g g
Exercice 5.34 KK
Sous-groupes additifs de R et de R2
1. Soit A un sous-groupe additif de R. Montrer que A est soit dense dans R, soit de la
forme aZ avec a ∈ A.
2. Soit A un sous-groupe additif de R2 vérifiant la propriété :
par suite x < nh < y et ainsi A ∩ ]x, y[ 6= ∅ pour tout intervalle ]x, y[ non vide de
R. Par conséquent, A est dense dans R.
2. Si A = {0} alors A = 0Z + 0Z. Si A 6= {0}, alors soit x 6= 0 un élément de A, on
distingue alors deux cas :
⋄ Si A ⊂ xR
alors l’image de l’homomorphisme injectif de groupes ϕ : A −→ R, αx 7−→ α est
un sous-groupe de R qui n’est pas dense car A vérifie la propriété (∗). Par suite on
a : ϕ(A) = λZ pour un certain λ ∈ R et A = (λx)Z.
⋄ Si il existe une famille libre {x, y} d’éléments de A :
soient P(x, y) la partie bornée {αx + βy : α, β ∈ [0, 1[}, et αx + βy ∈ A, alors
comme
|det(a, c)| = ν det(a, b) < det(a, b) et |det(c, b)| = µ det(a, b) < det(a, b).
Exercice 5.35 KK
L’anneau Z[j] √
2iπ 1 3
On note j le nombre complexe j = e 3 =− +i .
2 2
1. Vérifier que 1 + j + j 2 = 0.
2. Soit A = {a + bj : a, b ∈ Z}. Montrer que (A, +, ×) est un anneau.
3. Montrer que pour tout x ∈ A on a : |x|2 ∈ N.
4. Soit x ∈ A. Montrer que :
1. On a clairement :
1 − j3 1 − e2iπ
1 + j + j2 = = = 0.
1−j 1−j
1
= x = a + bj = a + bj 2 = a + b(−1 − j) = (a − b) − bj ∈ A.
x
Donc, x est inversible dans A.
b 2
5. Si x = a + bj ∈ A, alors |x|2 = 1 ⇐⇒ a− 2
+ 43 b2 = 1. Trouvons les entiers
2
(a, b) pour lesquels a − 2b + 34 b2 = 1. Si b 6∈ {−1, 0, 1} alors 43 b2 > 1. Par suite,
l’entier b ne peut prendre que les valeurs 0; 1 ou −1.
Si b = 0, alors a = ±1.
Si b = 1, alors a = 0 ou a = 1.
Si b = −1, alors a = 0 ou a = −1.
L’ensemble des éléments inversibles est : A∗ = {1, −1, j, −j, 1 + j, −1 − j} = U6 .
Exercice 5.36 KK
Soit A un anneau tel que :
x3 = x, ∀ x ∈ A.
Or 2z = 0, ainsi 2xy = 2yx et comme on sait déjà que 3xy = 3yx, alors par
soustraction on conclut que xy = yx, et ceci pour tout x, y dans A. En conclusion,
l’anneau A est commutatif.
Exercice 5.37 KK
Soit A un anneau unitaire tel que
x6 = x, ∀ x ∈ A.
x = x6 = (−x)6 = −x =⇒ x + x = 2x = 0.
x = x6 = x2 x4 = x2 x2 = x4 = x2 =⇒ x2 = x.
Exercice 5.38 KK
Anneau des entiers de Gauss
Soit Z[i] := {a + ib ∈ C : (a, b) ∈ Z2 } l’anneau des entiers de Gauss. Considérons
l’application
ϕ : Z[i] −→ N
u 7−→ u u.
1. Montrer que
u ∈ Z[i] est inversible ⇐⇒ ϕ(u) = 1.
2. Montrer que pour tout (u, v) ∈ Z[i] × Z[i]∗ , il existe (q, r) ∈ Z[i]2 tels que
3. Montrer que
1.
(=⇒) Soit u ∈ Z[i] un élément inversible, donc il existe v ∈ Z[i] tel que uv = 1.
Or, l’application ϕ est multiplicative donc ϕ(u)ϕ(v) = 1. D’où, ϕ(u) = 1 car il est
inversible dans Z.
(⇐=) Si ϕ(u) = 1, alors u u = 1, et par suite u ∈ Z[i] est l’inverse de u.
Déterminons, à présent, le groupe multiplicatif des inversibles de Z[i]. Soit u =
a + ib ∈ Z[i] un élément inversible, alors on a a2 + b2 = 1 avec (a, b) ∈ Z2 . D’où, les
éléments inversibles de Z[i] sont : 1, −1, i et −i. Il s’agit donc du groupe des racines
quatrièmes de l’unité.
u
2. Soient (u, v) ∈ Z[i]×Z[i]∗ et = x+iy, (x, y) ∈ R2 . Considérons q = a+ib ∈ Z[i]
v
1 1
avec a (resp. b) l’entier le plus proche de x (resp. y), i.e. |a − x| ≤ et |b − y| ≤ .
2 2
Alors, on a :
2 2
u 2 1 1
− q = (a − x)2 + (b − y)2 ≤ + < 1.
v 2 2
Par conséquent |u − vq|2 < |v|2. Posons r = u − vq alors r ∈ Z[i] et vérifie |r 2| < |v|2 ,
i.e. ϕ(r) < ϕ(v).
3. Soit u ∈ Z[i] tel que ϕ(u) soit un nombre premier. Supposons que u = vw avec
u, w ∈ Z[i]. Alors, on a ϕ(u) = ϕ(v)ϕ(w). Or, ϕ(u) est un nombre premier, donc
ϕ(v) = 1 ou ϕ(w) = 1, i.e. v ou w est inversible. Par suite, a est irréductible dans
Z[i].
Exercice 5.39 KK
1. Quels sont les automorphismes du corps R ?
2. Déterminer les automorphismes de corps continus de C dans C.
f (0) = 0, f (1) = 1,
f (x + y) = f (x) + f (y), ∀x, y ∈ R,
f (xy) = f (x)f (y), ∀x, y ∈ R.
204 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
d’où, f (f (x)) ≤ f (r) ≤ f (x), i.e., f (f (x)) ≤ r ≤ f (x). On a donc r ≤ f (x) < r ce
qui est absurde. Par conséquent f (x) = x. Le seul automorphisme de R est l’identité.
2. Soit f : C −→ C un automorphisme de corps continu, alors on a f (1) = 1 et
f (n) = n pour tout n ∈ Z. De plus, pour tout (p, q) ∈ Z × N∗ on a 1 = f q · 1
q
=
p p
qf , d’où f
1
q
= 1
q
1
q
.
On a aussi f = pf = q
Par conséquent, f (r) = r
1
q q
.
pour tout r ∈ Q. Maintenant si x ∈ R et (xn )n∈N une suite de rationnels de limite
x, alors
f (x) = lim f (xn ) = lim xn = x.
n→+∞ n→+∞
az + b
ϕa,b,c,d (z) = .
cz + d
G = {ϕa,b,c,d : a, b, c, d ∈ R et ad − bc = 1}.
1. On commence, tout d’abord, par montrer que ϕa,b,c,d est bien définie (c-à-d que
cz + d 6= 0) et que ϕa,b,c,d(H) ⊂ H.
Comme ad − bc = 1 alors c ou d est non nul, de plus comme z ∈ H alors z 6∈ R et
par suite z 6= − dc . L’application ϕa,b,c,d est donc bien définie. D’autre part, on a :
(az + b)(cz + d)
Im(ϕa,b,c,d(z)) = Im = Im(aczz+daz+bcz+bd) = (ad−bc) Im(z) > 0.
|cz + d|2
Montrons que ϕa,b,c,d est injective. Si z et z ′ sont deux éléments de H tels que
ϕa,b,c,d(z) = ϕa,b,c,d(z ′ ), alors :
az + b az ′ + b
= ′ ⇐⇒ (az+b)(cz ′ +d) = (cz+d)(az ′ +b) ⇐⇒ (ad−bc)z = (ad−bc)z ′ .
cz + d cz + d
az + b dz ′ − b
= z ′ ⇐⇒ az + b = czz ′ + dz ′ ⇐⇒ z = .
cz + d −cz ′ + a
206 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
ϕa,b,c,d ◦ ϕa′ ,b′ ,c′ ,d′ = ϕaa′ +b′ c,a′ b+b′ d,c′ a+cd′ ,bc′ +dd′ ∈ G.
az + b a
(cz + d) − ad +b a 1 1 a 1
= c c
= − = − 2 .
cz + d cz + d c c cz + d c c z + cd
cos(θ+θ′ ) = cos(θ) cos(θ′ )−sin(θ) sin(θ′ ) et sin(θ+θ′ ) = cos(θ) sin(θ′ )+sin(θ) cos(θ′ )
5.6. EXERCICES 207
ϕcos θ,− sin θ,sin θ,cos θ ◦ ϕcos θ′ ,− sin θ′ ,sin θ′ ,cos θ′ = ϕcos(θ+θ′ ),− sin(θ+θ′ ),sin(θ+θ′ ),cos(θ+θ′ ) .
cos(θ) z − sin(θ) 1z − 0
ϕcos θ,− sin θ,sin θ,cos θ = IdH ⇐⇒ = z = .
sin(θ) z + cos(θ) 0z + 1
Ce qui est équivalent à θ ≡ 0 (mod π). En conclusion, ker (ϕcos θ,− sin θ,sin θ,cos θ ) = π Z.
D’où, xϕ(x) × yϕ(y) = 1, par suite : (a2 − 2b2 )(c2 − 2d2 ) = 1. Ce sont deux entiers
dont le produit est égal à 1, alors on conclut que chacun d’eux vaut ±1 et par
conséquent : |a2 − 2b2 | = 1.
208 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
√ √ √
(=⇒) Si |a2 − 2b2 | = 1, alors (a + b 2)(a − b 2) = ±1. L’inverse de a + b 2 est
√ √
donc a − b 2 ou −a + b 2 qui sont des éléments de A. En conclusion, on a montré
que :
√
x = a + b 2 ∈ A∗ ⇐⇒ |a2 − 2b2 | = 1.
√ √
4. Supposons, par l’absurde, que A∗ ∩ ]1, 1 + 2[6= ∅. Soit x = a + b 2 un élément
de cette intersection, alors on sait d’après la question précédente que |a2 − 2b2 | = 1
√ √
et que l’inverse de x est |a − b 2|. De plus, comme x > 1, on a : 0 < |a − b 2| < 1.
On distingue alors cinq cas selon les valeurs prises par a et b :
Si a = 0, alors 2b2 = 1, impossible car b entier.
√
Si b = 0, alors a2 = 1 et x = a ∈ ]1, 1 + 2[, impossible.
√ √
Si a ≥ 1 et b ≥ 1, alors a + b 2 ≥ 1 + 2, impossible.
√
Si a ≤ −1 et b ≤ −1, alors a + b 2 < 0, impossible.
√ √
Si a et b sont non nuls et de signes opposés, alors |a − b 2| ≥ 1 + 2, impossible.
√
En conclusion, on a bien montré que A∗ ∩ ]1, 1 + 2[ = ∅.
√
Déduisons que A∗ = {±(1 + 2)n : n ∈ Z}.
√
(⊂) Soit x = a + b 2 ∈ A∗ . Supposons x positif (dans le cas où x est négatif on
applique le même raisonnement ci-dessous avec −x) et cherchons un entier n tel que
√ j k
x = (1 + 2)n . En choisissant n = ln(1+
ln x√
2)
, alors n ≤ ln(1+
ln x√
2)
< n + 1, donc
√ √ √ √
(1 + 2)n ≤ x < (1 + 2)n+1 c’est-à-dire 1 ≤ (1 + 2)−n x < 1 + 2.
√ √ √
Comme A∗ est un groupe, alors (1+ 2)−n x ∈ A∗ , de plus (1+ 2)−n x ∈ [1, 1+ 2[,
√ √
donc (1 + 2)−n x = 1 par ce qui précède, et enfin on a : x = (1 + 2)n .
√
(⊃) A∗ est un groupe multiplicatif contenant −1 et 1+ 2, donc il contient l’ensemble
√
{±(1 + 2)n : n ∈ Z}.
√
Donc, Q( 2) est un sous-corps de (C, +, ×).
5.6. EXERCICES 209
√ √
2. Soit f : Q( 2) −→ Q( 2) un automorphisme, et soit (a, b) ∈ Q2 , alors on a
√ √
f (a + b 2) = f (a) + f ( 2)f (b)
√
et par suite f est déterminé par l’image des rationnels et de 2. Il est facile de voir
que f|Q = IdQ (même raisonnement que dans l’exercice 5.39). D’autre part, on a
√
√ √
2 2
f 2 = f (2) = 2 et f 2 = f ( 2)2 ,
√ √ √
d’où, f ( 2) = ± 2. Par conséquent, on a deux automorphismes de Q( 2) à savoir
√ √
a + b 2 7−→ a + b 2,
√ √
a + b 2 7−→ a − b 2.
√
Réciproquement, ces deux applications sont clairement des automorphismes de Q( 2).
√ √
3. Q( 2) est un ensemble dénombrable alors que R et C ne le sont pas, donc, Q( 2)
n’est isomorphe ni à R ni à C.
210 CHAPITRE 5. STRUCTURES ALGÉBRIQUES USUELLES
Chapitre 6
Polynômes et fractions rationnelles
6.1 Polynômes
6.1.1 Généralités
211
212 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
PÜ : K −→ K x 7−→ PÜ(x) = a0 + a1 x + · · · + an xn .
❏ Un polynôme P ∈ K[X] est dit scindé lorsque la somme des ordres de mul-
tiplicité de ses racines dans K est égale à son degré.
Ü′ (a)
P Ü′′ (a)
P Ü(n) (a)
P
P (X) = Ü(a) +
P (X − a) + (X − a)2 + · · · + (X − a)n .
1! 2! n!
a aX + b
ou
(X − b)n (X 2 + cX + d)n
avec, dans le premier cas, (a, b) ∈ R2 et, dans le second cas, (a, b, c, d) ∈ R4
tels que c2 − 4d < 0.
216 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
A
F = n
Y
.
(X − zi )αi
i=1
P′ n
X 1
= .
P i=1 X − αi
☞ Si (α, α) est un couple de pôles non réels conjugués d’ordre m, alors pour
1 1
tout k ∈ J1, mK les coefficients de et de sont conjugués.
(X − α) k (X − α)k
P
☞ Soit α un pôle simple d’une fraction rationnelle R = et soit c le coefficient
Q
1
de . Alors
X −α
P (α)
c = .
Q′ (α)
☞ Soit α un pôle double alors sa partie polaire est
a b
+
(X − α) 2 (X − α)
6.3 Exercices
1. Vrai. Par exemple, les polynômes P (X) = X 2 (X − 1) et Q(X) = X(X − 1)2 sont
de même degré et ont pour racines 0 et 1, et pourtant ils ne sont pas proportionnels.
En fait, deux polynômes de même degré et ayant leurs racines simples et égales sont
proportionnels.
2. Vrai. Par exemple, le polynôme P (X) = (X 2 + 1)2 = X 4 + 2X 2 + 1 n’a aucune
racine sur R ou sur Q et qui n’est manifestement pas irréductible ni sur R ni sur Q.
En fait, si P est un polynôme de K[X] de degré ≥ 2, alors si P est irréductible sur
K, il n’admet pas de racines dans K.
Exercice 6.2
Soient P et Q deux polynômes premiers entre eux non nuls. On note
©
B = (U, V ) ∈ K[X]2 : UP + V Q = 1 .
On fixe (U0 , V0 ) ∈ B, (B =
6 ∅ d’après le théorème de Bézout).
1. Montrer que B = {(U0 + RQ, V0 − RP ) : R ∈ K[X]}.
2. Montrer que B contient un unique élément (U1 , V1 ) tel que deg(U1 ) < deg(Q) et
deg(V1 ) < deg(P ).
1. On montre ce résultat par double inclusion. Tout d’abord, il est clair que tous les
couples de la forme (U0 + RQ, V0 − RP ) appartiennent à B. Réciproquement, soit
(U, V ) ∈ B, alors on a : UP + V Q = U0 P + V0 Q = 1 et par suite (U − U0 )P =
(V0 − V )Q. D’après le lemme de Gauss, il existe R ∈ K[X] tel que U − U0 = RP et
V0 − V = RQ. Ceci termine la démonstration.
2. Il existe un unique polynôme R1 (quotient de la division euclidienne de U0 par
le polynôme −Q) tel que deg(U0 + R1 Q) < deg(Q). On note U1 = U0 + R1 Q et
V1 = V0 − R1 P alors on a : V1 Q = 1 − U1 P , par suite
Exercice 6.3
Soit P ∈ R[X] tel que P (x) ≥ 0 pour tout x ∈ R. Montrer qu’il existe deux polynômes
Q1 et Q2 éléments de R[X] tels que :
P = Q21 + Q22 .
Y
q Y
q Y
q
2 βi βi
(X + bi X + ci ) = (X − zi ) (X − zi )βi .
i=1 i=1 i=1
Or q
Y
(X − zi )βi = C + iD avec C ∈ R[X], D ∈ R[X].
i=1
Y
q
D’où (X − zi )βi = C − iD et
i=1
Y
q
(X 2 + bi X + ci )βi = (C + iD)(C − iD) = C 2 + D 2 .
i=1
i=1 i=1
Exercice 6.4
Montrer que
n−1
Y
2ikπ
X −e n = 1 + X + · · · + X n−1
k=1
6.3. EXERCICES 219
n−1
Y kπ
sin .
k=1
n
Xn − 1 = (X − 1)(1 + X + · · · + X n−1 )
n
Y n−1
Y
2ikπ 2ikπ
Xn − 1 = X−e n = (X − 1) X −e n .
k=1 k=1
Par conséquent, on a :
n−1
Y
2ikπ
X −e n = 1 + X + · · · + X n−1 .
k=1
n−1
Y
2ikπ
1−e n = n.
k=1
Or
2ikπ ikπ
− ikπ ikπ ikπ kπ
1−e n = e n e n −e n = −2ie n sin .
n
Donc
n−1
Y n−1
n−1 n−1 ikπ Y kπ
n = 2 (−i) e n sin .
k=1 k=1 n
Or, on sait que
n−1 Pn−1
Y ikπ ikπ iπ n(n−1) π n−1
e n = e k=1 n = en× 2 = ei 2 = in−1 .
k=1
En conclusion, on arrive à :
n−1
Y kπ n
sin = .
k=1 n 2n−1
220 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
Exercice 6.5
Déterminer les polynômes P ∈ Z[X] tels que
P (P ′ (x)) = P ′ (P (x)), ∀ x ∈ R.
Il est clair que le polynôme P (x) = x est une solution. Montrons que c’est la
seule.
Soit P (x) = an xn + an−1 xn−1 + · · · + a1 x + a0 ∈ Z[X] avec an 6= 0. Alors
En identifiant les coefficients du terme x(n−1)n dans la relation P (P ′(x)) = P ′(P (x)),
on déduit que :
an+1
n × nn = ann × n c’est-à-dire an nn−1 = 1.
Donc, an = 1
nn−1
, mais comme an ∈ Z alors n = 1 et an = 1. Par conséquent
P (x) = x + a0
Exercice 6.6
Existe t-il un polynôme Q ∈ Z[X] de degré n ≥ 1 tel que Q(0), Q(1), Q(2), · · · sont
tous des nombres premiers ?
On pose
Q(X) = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 .
Supposons qu’un tel polynôme existe et soit Q(0) = p nombre premier. Alors a0 = p
et Q(kp) est divisible par p pour tout k ∈ N∗ . Comme ces nombres sont premiers,
alors :
Q(kp) = p, ∀ k ∈ N∗ .
Donc, Q(X) prend la même valeur une infinité de fois, contradiction (car Q n’est
pas un polynôme constant).
6.3. EXERCICES 221
Exercice 6.7 K
On se donne k entiers distincts a1 , a2 , · · · , ak , et on considère le polynôme
k
Y
P (X) = (X − ai ) − 1.
i=1
Exercice 6.8 K
1. Montrer que si Q ∈ R[X] est scindé alors
′
Q′ (X) Q′′ (X)Q(x) − Q′ (X)2 Xn
mi
= = − .
Q(X)2 i=1 (X − xi )
Q(X) 2
2. Comme P est scindé, alors par le théorème de Rolle on a P ′ et P (k) sont scindés
et par la question a) appliquée à P (k) on déduit que : P (k−1) (0)P (k+1)(0) ≤ P (k) (0)2 ,
donc (k − 1)!ak−1 × (k + 1)!ak+1 ≤ (k!ak )2 . Comme ak = 0 et P est scindé, on conclut
que ak−1 ak+1 ≤ 0.
3. Si b = 0 alors le résultat est évident. Si b 6= 0, alors on peut supposer sans perte
222 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
t
Y t
Y t
X Y
Q = β (X − xi )αi −1 a (X − xi ) + αi (X − xj ) .
i=1 i=1 i=1 j6=i
Donc, en comptant les ordres de multiplicité des xi , on voit que Q possède déjà
t
X
(αi − 1) = n − t racine(s). Comme deg Q = n − 1, il nous reste à trouver t − 1
i=1
racines supplémentaires. Il est clair que eax Q est la dérivée de la fonction x 7→ eax P
– qui est C ∞ – s’annule en xi et en xi+1 pour tout i = 1, 2, · · · , t. Donc, par le
théorème de Rolle, la fonction x 7→ eax Q s’annule au moins une fois dans l’intervalle
]xi , xi+1 [, et ainsi on a t − 1 racines supplémentaires à Q.
Exercice 6.9 K
Soit P ∈ Z[X] tel qu’il existe quatre entiers λ1 , λ2 , λ3 , λ4 tels que :
4
Y
P (n) = 2p ⇐⇒ Q(n) × (n − λi ) = p.
i=1
D’où, le nombre premier p admet quatre diviseurs distincts : (n−λ1 ), (n−λ2 ), (n−λ3 )
et (n − λ4 ). Ceci est impossible car p est premier.
Exercice 6.10 K
Résoudre dans C l’équation
s1 := x1 + x2 , s2 := x3 + x4 , p1 := x1 x2 , p2 := x3 x4 ,
6.3. EXERCICES 223
σ1 = s1 + s2 , σ2 = s1 s2 + p1 + p2 , σ3 = s1 p2 + s2 p1 , σ4 = p1 p2 .
p1 = 6, s1 + s2 = 5, s1 s2 + p1 + p2 = 9, s1 p2 + s2 p1 = 15, p1 p2 = 18.
On en déduit que
p1 = 6, p2 = 3, s1 + s2 = 5, s1 + 2s2 = 5,
et par suite p1 = 6, p2 = 3, s1 = 5, s2 = 0.
Exercice 6.11 K
Si x1 , x2 et x3 sont les racines, dans C, de l’équation x3 +px−q = 0 avec (p, q) ∈ C×C∗ ,
calculer l’expression
X 1
S := .
x2 x
i6=j i j
On a
1 1 1 1 1 1
S = + + + + +
x21 x2 x21 x3 x22 x1 x22 x3 x23 x1 x23 x2
1
2 2 2 2 2 2
= × x3 x2 + x2 x3 + x 3 x1 + x1 x3 + x2 x1 + x1 x2
x21 x22 x23
1 1 3
= 2
× (σ1 σ2 − 3σ3 ) = 2
× −3q = − .
q q q
car
X X X
σ1 σ2 = xi xi xj = x2i xj + 3x1 x2 x3 ,
i i<j i6=j
X
et ainsi x2i xj = σ1 σ2 − 3σ3 = 0 − 3q = −3q.
i6=j
Exercice 6.12 K
Soient (a, b, c, d) ∈ C4 et Q le polynôme donné par :
Q(X) = X 4 + aX 3 + bX 2 + cX + d.
Donner une condition nécessaire et suffisante sur a, b, c, d pour que les points d’affixes
les racines complexes de Q forment un carré.
Notons Mi (zi ), pour i ∈ J1, 4K, les points d’affixes zi racines complexes du poly-
nôme Q. Ces points forment un carré si, et seulement si, il existe un point O du plan
(intersection des diagonales [M1 M3 ] et [M2 M4 ]) tel que les points Mi se déduisent
π
les uns des autres par des rotations de centre O et d’angle (mod 2π). Donc, il
2
existe deux nombres complexes α et β tels que
8
>
> 1 z = α + β,
>
>
>
< z2 = α + iβ,
>
>
> 3 z = α − β,
>
>
:
z4 = α − iβ.
a 6a2 4a3
Donc α = − et b = , c= . En conclusion, la CNS est : 8b = 3a2 et a3 = 16c.
4 16 64
6.3. EXERCICES 225
Exercice 6.13 K
1. Soit P (X) = a0 X n + a1 X n−1 + · · · + an−1 X + an (avec an 6= 0) un polynôme de R[X]
admettant n racines distinctes réelles x1 , x2 , · · · , xn . Montrer que
n
X 1 1
= − .
i=1
xi P ′ (xi ) an
(b) Calculer
n
X 1 X 1
et
k=1
(X − xk )2 1≤h<k≤n
(X − xh )(X − xk )
peut aussi écrire D = (X − a)D1 avec D1 ∈ C[X] et D1 (a) 6= 0, on déduit alors que
N
D1
= λ+(X −a)G et par conséquent λ = DN1(a) (a)
. Finalement, on D ′ = D1 +(X −a)D1′
et ainsi D ′ (a) = D1 (a). En conclusion, on a :
N(a)
λ = .
D ′ (a)
2.
(a) On a
1 n
X 1/f ′ (xk )
=
f (X) k=1 X − xk
car les racines de f sont simples (et donc les pôles de la fraction rationnelle 1
f
sont
226 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
x n
X 1 x
= · ,
f (x) k=1 f (xk )
′ x − xk
on déduit que
n
X 1
= 0.
k=1 f (xk )
′
f ′ (X) n
X 1
= .
f (X) k=1 X − xk
Exercice 6.14 K
Pour tout n ∈ N∗ , calculer la somme
n−1
X 1
S = 2ikπ .
k=1 1−e n
n
Y
Si P = (X − ai ) ∈ C[X], alors on a
i=1
n
X n
Y
(X − ai )
P′ k=1 i=1,i6=k
n
X 1
= n = .
P k=1 X − ak
Y
(X − ai )
i=1
6.3. EXERCICES 227
n−1
Y
2ikπ
En prenant P = X −e n , alors on obtient
k=1
P′ n−1
X 1
= 2ikπ .
P k=1 X −e n
n−1
Y
2ikπ
Or, X −e n = X n − 1 = (X − 1)(X n−1 + X n−2 + · · · + X + 1), et donc
k=0
P = X n−1 + · · · + X + 1. Par conséquent,
P ′ (1) 1 + 2 + · · · + (n − 1) n−1
= =
P (1) n 2
et donc
n−1
X 1 n−1
S = = .
k=1 1−e
2ikπ
n 2
Exercice 6.15 K
1. Le polynôme X 4 + 4 est-il irréductible dans Q[X] ?
2. Quels sont les entiers n ∈ N∗ tels que n4 + 4 est premier ?
3. Quels sont les entiers n ∈ N∗ tels que le nombre n4 + 4n est premier ?
1. On a
X4 + 4 = (X 4 + 4X 2 + 4) − 4X 2 = (X 2 + 2)2 − (2X)2
= (X 2 − 2X + 2)(X 2 + 2X + 2).
n4 + 4n = (n2 )2 + (2n )2 + 2 × 2n n2 − 2 × 2n n2
= (n2 + 2n )2 − 2n+1 n2
228 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
n+1
n+1
= n2 + 2n − 2 2 n2 + 2n + 2 2 .
Remarquons que les deux facteurs ci-dessus sont > 2 et que n+1 2
∈ N car n impair,
donc n4 + 4n n’est pas premier. En conclusion, le seul entier n pour lequel n4 + 4n
est premier est n = 1.
Exercice 6.16 K
Trouver tous les polynômes P ∈ R[X] tels que
P (X 2 + 1) = P (X)2 + 1 et P (0) = 0.
Il semble donc que P − X admet une infinité de racines, pour le vérifier introduisons
la suite (un )n∈N définie par
On montre par récurrence sur n que P (un ) = un , et comme (un )n∈N est croissante
car un+1 − un = u2n − un + 1 > 0 alors elle prend une infinité de valeurs et qui sont
toutes racine du polynôme P − X. Par suite, P = X. Réciproquement, le polynôme
P = X vérifie clairement la relation du problème. En conclusion, le seul polynôme
vérifiant
P (X 2 + 1) = P (X)2 + 1 et P (0) = 0
Exercice 6.17 K
Soit P (X) = nX n − X n−1 − X n−2 − · · · − X − 1 avec n ∈ N∗ .
1. Montrer que, à l’exception de 1, P n’admet que des racines simples de module < 1.
2. Existe-t-il d’autres racines réelles que 1 ?
nz n = 1 + z + z 2 + · · · + z n−1
6.3. EXERCICES 229
D’où, les inégalités ci-dessus sont en fait des égalités, on a par suite
On a donc égalité dans l’inégalité triangulaire, ce qui veut dire que 1 et z sont sur
une même demi-droite issue de l’origine, i.e., z ∈ R+ , et donc z = 1. En conclusion,
les racines de P sont 1 et des complexes de module < 1.
Montrons que les racines de P sont simples : 1 est une racine de P mais P ′ (1) =
n(n+1)
2
6= 0, donc 1 est une racine simple. Maintenant, z ∈ C\{1} est racine simple de
P si, et seulement si, z est racine simple de Q := (X −1)P = nX n+1 −(n+ 1)X n + 1.
Comme Q′ = n(n + 1)X n−1 (X − 1) et que 0 n’est pas racine de P , il résulte que les
racines de P sont toutes simples.
2. Considérons la fonction
La fonction fn est de classe C ∞ , on a fn′ (x) = n(n + 1)xn−1 (x − 1). En étudiant les
variations de fn , et grâce au théorème des valeurs intermédiaires on conclut que :
⋄ si n est pair : fn admet une seconde racine dans ] − 1, 0[.
⋄ si n est impair : fn s’annule uniquement en 1.
Exercice 6.18 K
Soient a ∈ R et n ∈ N∗ . On considère le polynôme
Pn (X) = X 2n − 2 cos(na)X n + 1.
ei(a+ ) e−i(a+ ),
2kπ 2kπ
n ou n k ∈ J0, n − 1K.
n−1
Y
i(a+ 2kπ
n )
−i(a+ 2kπ
n )
Pn (X) = X −e X −e .
k=0
230 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
Pn (X) = X 2n − 2X n + 1 = (X n − 1)2
2
2 2
m−1
Y
2 2kπ
= (X − 1) (X + 1) X − 2 cos X +1 .
k=1 n
m 2
2n n n 2 2
Y
2 2kπ
Pn (X) = X − 2X + 1 = (X − 1) = (X − 1) X − 2 cos X +1
k=1 n
Exercice 6.19 K
Soit P ∈ R[X] un polynôme unitaire. Montrer que
(=⇒) Comme P est unitaire scindé sur R[X], alors on peut écrire que
deg(P )
Y
P (X) = (X − ak ) avec ak ∈ R.
k=1
6.3. EXERCICES 231
deg(P ) deg(P )
Y Y
|P (z)| = |z − ak | = |(ℜe(z) − ak ) + iℑm(z)|
k=1 k=1
deg(P ) È
Y
= (ℜe(z) − ak )2 + (ℑm(z))2 ≥ |ℑm(z)|deg(P ) .
k=1
b z
|ℑm(z)|
b b
ak ℜe(z)
(⇐=) Puisque deg(P ) ≥ 1, alors il est scindé sur C. Si z0 ∈ C est l’un de ses zéros,
alors on a par hypothèse
Exercice 6.20 K
Soit K un corps quelconque. Montrer qu’un polynôme P de degré 2 ou 3 est irréductible
dans K[X] si, et seulement s’il n’admet pas de racines dans K.
P est réductible si, et seulement s’il possède un diviseur Q qui ne soit ni une
unité de K[X] (i.e. une constante de K) ni égal à λP avec λ un scalaire, c’est-à-dire
Q vérifie 1 ≤ deg(Q) < deg(P ). D’où, deg(P ) ≥ 2. Maintenant, si P = QQ′ alors
on a
deg(P ) = deg(Q) + deg(Q′ ) et 1 ≤ deg(Q′ ) ≤ deg(P ) − 1.
Exercice 6.21 K
1. Factoriser le polynôme X 5 − 1 ∈ K[X] sur
(i) K = C, (ii) K = R.
2π π
2. En déduire la valeur de cos et cos .
5 5
1.
5
Y
2ikπ
(i) On a clairement : X − 1 =
5
X −e 5 .
i=1
(ii) Il est clair que 1 est racine de ce polynôme, de plus les polynômes irréductibles
sur R sont de degré 1 et les polynômes de degré 2 de discriminant strictement négatif.
On a alors
X5 − 1 = (X − 1)(X 2 + aX + 1)(X 2 + bX + 1).
2. D’après la factorisation du polynôme sur R[X], on voit que ses racines sont :
√ s√ √ s√
5−1 i 5+5 5−1 i 5+5
1, + , − ,
2 s 2 2 4 s
2 2
√ √ √ √
− 5−1 i 5+5 − 5−1 i 5+5
+ , − .
4 2 2 4 2 2
2iπ
Déduisons la valeur de cos 2π 5
. On a cos 2π5
+ i sin 2π
5
= e 5 est une racine
cinquième de l’unité, elle est la seule racine, à part 1, dont les parties réelles et
√
imaginaires sont positives (car 0 ≤ 2π/5 ≤ π/2). D’où : cos 2π 5
= 5−1
4
.
Déduisons maintenant cos 5 . Comme cos(π − x) = − cos(x), alors cos π5 =
π
4iπ
− cos 4π
5
. Or e 5 est la seule racine dont la partie réelle est négative et la par-
tie imaginaire positive. Donc :
√
π 5+1
cos = .
5 4
6.3. EXERCICES 233
Exercice 6.22 K
Factoriser le polynôme
P1 (X) = X + 1,
X(X + 1) (X + 1)(X + 2)
P2 (X) = 1+X + = ,
2! 2!
(X + 1)(X + 2)(X + 3)
P3 (X) = ··· = .
3!
1 Y n
On conjecture alors que Pn (X) = (X + k). Soit k ∈ J1, nK, alors on a :
n! k=1
n
X (−k)(−k + 1) · · · (−k + i − 1)
Pn (−k) =
i=0 i!
!
k
X
i k(k − 1) · · · (k − i + 1) Xk
k
= (−1) = (−1)i = 0.
i=0 i! i=0 i
(X + 1)(X + 2) · · · (X + n)
Donc, Pn (X) = pour tout n ∈ N.
n!
Remarque : on peut aussi faire un raisonnement par récurrence pour établir ce
résultat.
Exercice 6.23 K
Soient m et p deux entiers naturels non nuls avec m > p.
1. À quelle condition X m − am est-il divisible par X p − ap ?
2. Déterminer le pgcd de X m − 1 et X p − 1.
Exercice 6.24 K
Soient P ∈ R[X] un polynôme de degré impair et f : R −→ R une application de
classe C ∞ .
On suppose qu’il existe n0 ∈ N tel que :
(n)
f (x) ≤ |P (x)|, ∀ n ≥ n0 .
Puisque P est de degré impair, alors il admet une racine réelle x0 . Posons g :=
f (n0 )
, alors on a :
g (n) (x0 ) = 0, ∀ n ≥ n0 .
|x − x0 |n+1
∀ x ∈ R, ∀ n ∈ N, |g(x)| ≤ sup |P (t)| .
t∈[x0 ,x] (n + 1)!
!
|x − x0 |n+1
Puisque, lim sup |P (t)| = 0, alors g(x) = 0 et par suite g ≡ 0.
n→+∞ t∈[x ,x]
0 (n + 1)!
Par conséquent, si n0 = 0 alors f ≡ 0, et si n0 ≥ 1, alors f est un polynôme de
degré ≤ n0 − 1.
Exercice 6.25 K
Soit Q ∈ R[X] un polynôme donné. Discuter l’existence des solutions dans R[X] de
l’équation :
P (X) + P (1 − X) = Q(X). (E)
Considérons l’endomorphisme :
L’équation (E) est équivalente à : ϕ(P ) = Q. Il s’agit d’une équation linéaire, donc
l’ensemble de ses solutions S est soit vide, soit du type :
S = { Pk + Pp : Pk ∈ ker(ϕ) }
6.3. EXERCICES 235
2k+1
X 1
P (X) = bk X− ,
k∈N 2
où (bk )k≥0 est une suite nulle à partir d’un certain rang.
En résumé, si Q(1 − X) 6= Q(X) alors l’équation (E) n’a pas de solutions, et si
Q(X) = Q(1 − X), alors l’ensemble des solutions est l’ensemble des polynômes du
type :
Q(X) X 1 2k+1
+ bk X − .
2 k∈N 2
Exercice 6.26 K
Soit P ∈ R[X] un polynôme scindé sur R et de degré d ≥ 1. Montrer que toute racine
multiple de P ′ est racine de P .
Exercice 6.27 K
1. Soient P ∈ Z[X] et a, b deux entiers relatifs distincts. Montrer que
Montrer que n = 2.
Par conséquent, on a :
⋄ Si α1 = −1, alors λ2 = λn ;
⋄ Si αn = −1, alors λ1 = λn−1 ;
⋄ S’il existe un indice i ∈ J2, n − 1K pour lequel αi = −1, alors λi+1 = λi−1 .
Toutes les trois conclusions ci-dessus sont contraires aux hypothèses de l’exercice.
Donc, on déduit que αi = 1 pour tout i ∈ J1, nK. D’où, dans ce cas, on a la relation
λ1 − λn = (n − 1)(λ1 − λn ), ce qui est absurde.
En conclusion, on a montré que n = 2.
Exercice 6.28 K
Décomposer en éléments simples, sur C puis sur R, les fractions rationnelles suivantes :
1.
1
.
X 2n − 1
6.3. EXERCICES 237
2.
1
.
X n−1 + X n−2 + ··· + X + 1
P (X)
1. On sait que si F (X) = et si α est un pôle simple de F alors le coefficient de
Q(X)
1 P (α)
l’élément simple dans la décomposition est donné par ′ . Donc, comme
X −α Q (α)
ikπ 2n
X 2n = 1 ⇐⇒ x = e n := ωk avec k ∈ J0, 2n − 1K, alors Q(ωk ) = 2nωk2n−1 = , et
ωk
par suite :
1 2n−1
X ωk
= .
X −1
2n
k=0 2n(X − ωk )
Maintenant, comme
ωk ωk 2X cos kπ
n
−2
+ = ,
X − ωk X − ω k X 2 − 2X cos kπ
n
+1
alors
1 1 n−1
X X cos kπ −1
= n .
X −1
2n n k=0 X 2 − 2X cos kπn
+1
2. On sait que
1 X −1
= ,
X n−1 + X n−2 +···+1 Xn − 1
2kπ
alors les pôles sont les ωk = ei n avec k ∈ J1, n − 1K, et on a :
P (ωk ) ωk − 1 ωk (ωk − 1)
= = .
Q′ (ωk ) nωkn−1 n
Par conséquent
1 1 n−1
X ω (ω − 1)
k k
= .
X n−1 + X n−2 + · · · + 1 n k=1 X − ωk
Comme
ωk (ωk − 1) ω k (ω k − 1) 2X cos 4kπ
n
− 2 cos 2kπ n
+2
+ = ,
X − ωk X − ωk X − 2X cos n + 1
2 2kπ
Si n = 2p + 1 est impair on a :
X −1 2 X
p X cos 4kπ
2p+1
− cos 2kπ
2p+1
− cos 2kπ
2p+1
+1
= .
X 2p+1 −1 2p + 1 k=1 X 2 − 2X cos 2kπ
+1
2p+1
Exercice 6.29 K
Soient a, b deux nombres complexes et p, q deux entiers naturels non nuls.
Décomposer en éléments simples la fraction
1
F (X) = .
(X − a)p (X − b)q
1
.
(X 2 − 1)n
Si on a la décomposition
p q
1 X αi X βj
= +
(X − a) (X − b)q
p
i=1 (X − a)
i
j=1 (X − b)
j
g (q−j)(b) p(p + 1) × · · · × (p + q − j − 1)
βj = = (−1)q−j .
(q − j)! (q − j)!(b − a)−p+q−j
q(q + 1) × · · · × (q + p − i − 1)
αi = (−1)p−i .
(p − i)!(a − b)−q+p−i
Exercice 6.30 KK
1. Trouver les polynômes P ∈ R[X] tels que
Z k+1
P (x) dx = k, k ∈ N∗ .
k
Q(k + 1) − Q(k) = k ∀k ∈ N∗ .
Z k+1 k+1
x2 1
k= (x + c) dx = + cx =k+c+ .
k 2 k 2
Z k+1
D’où, P (X) = X − 21 .
Réciproquement, P (X) = vérifie bien
X − 12 P (x) dx = k
k
pour tout k ∈ N .
∗
k (Q(k + 1) − Q(k)) = 1, ∀k ∈ N∗ .
Exercice 6.31 KK
Théorème de Gauss-Lucas
1. Soit P ∈ C[X] un polynôme non constant, montrer que l’ensemble des racines de P ′
est inclus dans l’enveloppe convexe des racines de P .
2. application 1 : Illustrer ce résultat pour le polynôme
3. application 2 : Soit P ∈ C[X] un polynôme non constant, (D) une droite du plan
complexe, H1 et H2 deux demi-plans ouverts limités par (D). Montrer que
Remarquons, tout d’abord, que si z est racine multiple de P alors P (z) = P ′(z) = 0
et il est évident que z appartient à l’enveloppe convexe des racines de P . Maintenant,
si z est racine de P ′ mais n’est pas racine de P , alors on a dans ce cas :
P ′(z) X r
βj Xr
βj (z − αj ) X r
βj
0= = = = × (z − αj ).
P (z) j=1 z − αj j=1 |z − αj |
2
j=1 |z − αj |
2
6.3. EXERCICES 241
M3
b
2 −1 1 2 3
b
b
−1
M1 b
−2 b
M2
r1 = −1 − i, r2 = 1 − 2i, r3 = 2.
Ce discriminant est nul (i. e. P ′ admet une racine double) si, et seulement si, on a
la relation :
r12 + r22 + r32 = r1 r2 + r2 r3 + r3 r1 .
π
(=⇒) Si M1 M2 M3 est équilatéral, alors il existe θ = ± tel que
3
r1 − r2 r2 − r3
= eiθ = .
r3 − r2 r1 − r3
r1 − r2 r2 − r3
r12 + r22 + r32 = r1 r2 + r2 r3 + r3 r1 ⇐⇒ =
8
r3 − r2 r1 − r3
>
<M1 M2 × M1 M3 = M2 M32 ,
⇐⇒ > −−−−→ −−−−→ −−−−→ −−−−→
:( M M , M M ) = ( M M , M M ) (2π)
2 3 2 1 3 1 3 2
8
>
<M1 M2 × M1 M3 = M2 M32
⇐⇒ >
: M1 M2 M3 isocèle en M1
⇐⇒ M1 M2 = M1 M3 = M2 M3 ⇐⇒ M1 M2 M3 est équilatéral.
On se propose de montrer que n = 7 est le plus grand des entiers tels que P ait
toutes ses racines de module ≤ 1. Pour n = 7, on a
Donc, les racines de (X + 1)7 − X 7 − 1 sont {0, −1, j, j} avec j et j racines doubles.
Pour n > 7, on a vu que le polynôme P possède une racine double de module > 1.
Donc, en conclusion, n = 7 est le plus grand entier tel que P ait toutes es racines
de module ≤ 1.
Exercice 6.32 KK
Soient a, b ∈ N∗ . Trouver les n ∈ N∗ tels que
Trouvons donc les entiers n ∈ N∗ qui vérifient (a2 +b2 )n = (an +bn )2 pour (a, b) ∈ R∗2 .
Si n = 2, alors la relation est clairement vérifiée. Montrons que c’est la seule solution.
Si n = 1, la relation devient 2ab = 0, impossible car a et b sont supposés non nuls.
Si n ≥ 3, comme la relation est symétrique en a et b, on peut donc supposer – sans
perte de généralité – que a ≤ b. On pose c := ab , alors |c| ≥ 1 et la relation devient
Or, comme n ≥ 3, on a :
X 2 − (a2 + b2 ) | X 2n − (an + bn )2 ⇐⇒ n = 2.
Exercice 6.33 KK
Soit P (X) = a0 + a1 X + · · · + an−1 X n−1 un polynôme à coefficients complexes.
Montrer que
sup |P (ω)| ≥ |ak |, ∀ k ∈ J0, n − 1K
ω∈Un
Or 8
>
X
m
n−1
X 2imπ
k <n si n | m
ω = e n = >
ω∈Un k=0 :0 sinon.
Finalement, on a la majoration
1 X 1 X
|ak | = P (ω)ω −k ≤ |P (ω)| ≤ sup |P (ω)|
n ω∈Un n ω∈Un ω∈Un
Exercice 6.34 KK
Soit n ∈ N. Trouver les racines de Pn (X) = (X + i)2n+1 − (X − i)2n+1 , et en déduire la
valeur de n 2
Y kπ
4 + cotan .
k=1
2n + 1
On a Pn (i) 6= 0 et
z + i 2n+1
Pn (z) = 0 ⇐⇒ = 1,
z−i
z+i 2ikπ
⇐⇒ = e 2n+1 , k ∈ J0, 2nK
z−i
6.3. EXERCICES 245
kπ
⇐⇒ z = cotan , k ∈ J1, 2nK
2n + 1
z+i 2ikπ
car pour k = 0 l’équation = e 2n+1 n’a pas de solution. Le polynôme Pn est de
z−i
degré 2n et son coefficient dominant est 2(2n + 1)i car
de plus, les nombres cotan 2n+1
kπ
pour k ∈ J1, 2nK constituent 2n racines distinctes
de Pn , donc ce sont ses racines et on a la factorisation dans C[X] :
2n
Y kπ
Pn (X) = 2(2n + 1)i X − cotan .
k=1 2n + 1
n 2n
Y kπ Y kπ
Pn = 2(2n + 1)i X − cotan X − cotan
k=1 2n + 1 k=n+1 2n + 1
n n
Y kπ Y (2n + 1 − k)π
= 2(2n + 1)i X − cotan X − cotan
k=1 2n + 1 k=1 2n + 1
n
Y kπ kπ
= 2(2n + 1)i X − cotan X + cotan
k=1 2n + 1 2n + 1
n
Y
2 2 kπ
= 2(2n + 1)i X − cotan .
k=1 2n + 1
Exercice 6.35 KK
Soit P (X) = X 2 + aX + b un polynôme de C[X].
1. Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur a, b ∈ C pour que P ait deux
racines de même module.
2. Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur a, b ∈ C∗ pour que P ait deux
racines de même argument.
3. Déterminer une condition nécessaire et suffisante sur a, b ∈ C pour que P ait deux
racines de module 1.
1 1
(−a − δ) et (−a + δ).
2 2
2. Les racines sont non nulles car leur produit est b ∈ C∗ . P admet deux racines de
même argument si, et seulement si :
−a − δ
q := ∈ R∗+ .
−a + δ
q−1
Cette relation s’écrit aussi δ
a
= q+1
où q > 0. Soit la fonction
x−1
f : ]0, +∞[−→]0, +∞[, x 7−→ .
x+1
q−1
L’étude de cette fonction montre que −1 < f (q) = q+1
< 1, et donc −1 < δ
a
< 1.
Par suite, la condition s’écrit alors
δ2 a2 − 4b
= ∈ [0, 1[.
a2 a2
a2 −4b
Donc, la condition nécessaire est suffisante est a2
∈ [0, 1[.
6.3. EXERCICES 247
>
⇐⇒ >
⇐⇒ >
: aδ + aδ = 0, : ℜe(aδ) = 0, (a2 − 4b)a2 ≤ 0.
:
La condition nécessaire et suffisante pour que P ait deux racines de module 1 est :
8
>
<|a|2 + |a2 − 4b| = 4,
>
:(a2 − 4b)a2 ≤ 0.
Exercice 6.36 KK
1. Quels sont les entiers n ∈ N pour lesquels X 2 + X + 1 | (X + 1)n + X n + 1 ?
2. Quels sont les entiers n ∈ N pour lesquels (X 2 + X + 1)2 | (X + 1)n − X n − 1 ?
3. Les polynômes (X + 1)n + X n + 1 et (X + 1)n − X n − 1, n ∈ N, sont-ils divisibles
par (X 2 + X + 1)3 ?
Pour n = 6k − 1, on a :
Pour n = 6k + 1, on a :
Exercice 6.37 KK
Opérateur différence
Soient P ∈ R[X] un polynôme à coefficients réels, et h ∈ R∗ un réel non nul. On définit
∆h (P )(X) = P (X + h) − P (X).
On pose H0 = 0 et pour n ≥ 1 :
X(X − 1) · · · (X − n + 1)
Hn (X) = .
n!
P (X + 1) + P (X) = 2X n .
On notera ce polynôme En .
2. Trouver une relation simple entre En′ et En−1 et déduire que
n
X
En (X + h) = ap Ep (X)
p=0
où les ap sont des fonctions de h que l’on exprimera. Donner alors une relation de
récurrence entre En et les polynômes Ep (p ≤ n − 1).
3. Montrer que
En (1 − X) = (−1)n En (X).
Opérateur différence :
1. Si P 6= 0, alors il est clair que ∆h (Rn [X]) = Rn−1 [X] (l’opérateur ∆h abaisse de
1 le degré du polynôme P ). D’autre part, on a ker(∆h ) = R (car un polynôme ne
peut pas avoir une infinité de racines).
2. On a
! !
1 1
∆1h (P )(X) = P (X + h) − P (X) = − P (X) + P (X + h),
0 1
! ! !
2 2 2 2
∆h (P )(X) = P (X) − P (X + h) + P (X + 2h),
0 1 2
..
.
!
m
X m
∆m
h (P )(X) = (−1) m−k
P (X + kh).
k=0 k
Ce résultat se démontre très facilement par récurrence sur m. On peut aussi travailler
250 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
1 1 3 1 1
B1 = X − ; B2 = X 2 − X + ; B3 = X 3 − X 2 + X; B4 = X 4 − 2X 3 + X 2 − .
2 6 2 2 30
3.
(i) Posons Cn (X) = (−1)n Bn (1 − X), alors on a
Z 1
= n∆1 X n−1 .
D’où, on a !
n−1
X n
Bk (X) = nX n−1 + constante,
k=0 k
6.3. EXERCICES 251
Donc, Hn (Z) ⊂ Z.
2. Comme les (Hn )n∈N forment une base de R[X], alors pour tout P ∈ R[X] on peut
écrire :
P = a0 H0 + a1 H1 + · · · + an Hn où n = deg(P ).
∆m
1 P = am H0 + · · · + an Hn−m .
D’où, am = (∆m
1 P )(0) et
n
X
P = (∆m
1 P )(0)Hm .
m=0
3.
(=⇒) (∆m1 P )(0) ∈ Z, donc les coordonnées de P dans la base (Hn ) sont entières.
(⇐=) c’est clair d’après la question 2. ci-dessus.
Polynômes d’Euler :
1. L’application
est bijective car elle transforme la base canonique en une famille échelonnée et
deg(ψ(X n )) = n pour tout n ∈ N. Donc, il existe un unique polynôme P ∈ Rn [X]
tel que P (X + 1) + P (X) = 2X n .
252 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
1 ′ 1
Fn (X + 1) + Fn (X) = (En (X + 1) + En′ (X)) = × 2 × n × X n−1 = 2X n−1 .
n n
Donc, on a ap = np hn−p . Donnons maintenant une relation de récurrence entre En
et Ep (0 ≤ p ≤ n − 1). On a
!
n
n
X n n−p
En (X + 1) + En (X) = 2X = En (X) + h Ep (X)
p=0 p
d’où !
1 n−1
X n
En (X) + Ep (X) = X n .
2 p=0 p
alors
D’où, par unicité des polynômes d’Euler, on a Gn (X) = En (X), et donc en conclu-
sion : En (1 − X) = (−1)n En (X).
Exercice 6.38 KK
Un calcul de ζ(2)
1. Démontrer l’existence et l’unicité d’un polynôme Pn ∈ R[X] (n ∈ N∗ ) tel que
sin((2n + 1)x) π
Pn cotan2 (x) = , x ∈ 0, .
sin2n+1 (x) 2
6.3. EXERCICES 253
1. On a
sin ((2n + 1)) = ℑm [exp(i(2n + 1)x)] = ℑm (exp(ix))2n+1
= ℑm (cos(x) + i sin(x))2n+1
" ! #
2n+1
X 2n + 1
= ℑm cos2n+1−k (x)ik sink (x)
k=0 k
!
2n+1
X 2n + 1
= cos2n+1−2p−1 (x)(−1)p sin2p+1 (x); (k := 2p + 1)
2p+1=0 2p + 1
!
Xn
p 2n + 1
= (−1) cos2(n−p) (x) sin2p+1 (x).
p=0 2p + 1
D’où
!
sin((2n + 1)x) X n
p 2n + 1 cos
2(n−p)
(x)
= (−1)
sin 2n+1
(x) p=0 2p + 1 sin 2(n−p)
(x)
!
n
X
p 2n + 1 n−p
= (−1) cotan2 (x) = Pn cotan2 (x)
p=0 2p + 1
où ! !
n
X
p 2n + 1 n−p
Xn
2n + 1
Pn (X) = (−1) X = (−1)n−k Xk.
p=0 2p + 1 k=0 2k
Montrons que le polynôme Pn est unique. Soit Qn un autre polynôme de R[X] tel
que
sin((2n + 1)x) π
Qn cotan2 (x) = , ∀x ∈ 0, .
sin2n+1 (x) 2
On a, pour tout x ∈]0, π/2[, (Pn − Qn )(cotan2 (x)) = 0, donc Pn − Qn admet une
infinité de racines (tous les cotan2 (x) pour 0 ≤ x ≤ π/2). Donc, Pn − Qn = 0, d’où
l’unicité.
2. Pn étant un polynôme de degré n donc il admet au plus n racines. Pour tout
0 ≤ x ≤ π/2 on a
kπ
Pn (cotan2 (x)) = 0 ⇐⇒ sin((2n + 1)x) = 0 ⇐⇒ x = avec k ∈ J1, nK.
2n + 1
254 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
kπ
Les racines de Pn sont donc les xk := cotan avec k ∈ J1, nK. 2
2n + 1
On sait que si P (X) = an X n +an−1 X n−1 +· · ·+a1 X +a0 , alors la somme des racines
an−1
de P est égale à − . D’où
an
2n+1
(−1)n−n+1 2n−2 n(2n − 1)
x1 + x2 + · · · + xn = − = .
(−1)n−n 2n+1
2n
3
Par suite
n
X
2 kπ n(2n − 1)
cotan = .
k=1 2n + 1 3
3. Pour tout x ∈]0, π/2[, on a
car | sin(x)| ≤ |x|. D’où, 1 + cotan2 (x) ≥ x12 . Pour l’autre inégalité, une étude simple
de la fonction f (x) = x cos(x) − sin(x) pour x ∈]0, π/2[ montre qu’elle est négative
sur cet intervalle. Donc x cos(x) ≤ sin(x), i.e., cotan2 (x) ≤ 1
x2
. D’où,
1 1 π
−1 ≤ cotan2 (x) ≤ , ∀x ∈ 0, .
x2 x2 2
Donc n
X 1 π2
lim = .
n→+∞
k=1 k
2 6
Exercice 6.39 KK
Théorème de Eneström - Kakeya (1893)
Soit P = an X n + an−1 X n−1 + · · · + a1 X + a0 ∈ R[X] avec ak > 0 pour tout k ∈ J0, nK.
Soit z0 une racine complexe de P .
1. Montrer que
a0 ≥ a1 ≥ · · · ≥ an =⇒ |z0 | ≥ 1.
6.3. EXERCICES 255
ak+1 1
Comme, pour tout k ∈ J0, n − 1K, ≥ , alors toute racine de Q est de module
ak R
1
≥ d’après ce qui précède. Soit z0 une racine de P alors z0 6= 0 car a0 > 0 et on a
R
1 1 1 1
P (z0 ) = z0 Q
n
= 0. Par suite, est racine de Q, ≥ , d’où |z0 | ≤ R. En
z0 z0 |z0 | R
conclusion, on a r ≤ |z0 | ≤ R pour toute racine z0 de P .
Complément : Ce résultat est dû à Eneström (1893) et Kakeya (1912) :
[1] G. Eneström, Härledning af en allmän formel för antalet pensionärer ..., Ofv. af
Kungl. Vetenskaps-Akademiens Förhandlingar N : 0 6, 1893, Stockholm.
[2] S. Kakeya, On the limits of the roots of an algebraic equation with positive co-
efficients, Tôhoku Math. J. 2 (1912), 140-142.
Depuis cette date, plusieurs généralisations de ce résultat ont été démontrées (Dil-
cher, Aziz, Zargar, Govil, Rahman, Joyal, Labelle, Dewan, Bidkham, Jain, ...etc).
256 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
où
Comme corollaire, on a :
Corollaire 1 : S’il existe un réel t > 0 tel que : an tn ≥ an−1 tn−1 ≥ · · · ≥ a0 > 0,
alors tous les zéros de P (z) vérifient
a0
min ≤ |z| ≤ t.
2an tn−1
Exercice 6.40 KK
Formules de Newton
Soit K un corps (typiquement K = R ou C) et considérons le polynôme
n
Y n
X
P = (X − xk ) = X n + (−1)k σk X n−k ∈ K[X],
k=1 k=1
X
où σk = xi1 xi2 · · · xin (fonction symétrique élémentaire de x1 , · · · , xn ).
1≤i1 <i2 <···<ik ≤n
Xn
On pose Sp := xpk . Montrer que :
k=1
1. Sp − σ1 Sp−1 + · · · + (−1)n−1 σn−1 Sp−n + (−1)n σn Sp−n = 0 pour p ≥ n.
2. Sp − σ1 Sp−1 + · · · + (−1)p−1 σp−1 S1 + (−1)p pσp = 0 pour 1 ≤ p ≤ n − 1.
1. Pour i ∈ J1, nK et p ≥ n, on a :
en sommant sur 1 ≤ i ≤ n.
2. Soit p ∈ J1, n − 1K, alors on a :
X X X
Sp = σ1 Sp−1 − xi1 xp−1
i2 ; σ2 Sp−2 = xi1 xp−1
i2 + xi1 xi2 xp−2
i3 .
1≤i1 ,i2 ≤n 1≤i1 ,i2 ≤n 1≤i1 <i2 ≤n
i1 6=i2 i1 6=i2 i3 6=i1 ,i2
p−1
X
(−1)k σk Sp−k = −A0 + (−1)p−1 Ap−1 = −Sp + (−1)p−1 pσp .
k=1
Remarque :
Il existe plusieurs démonstrations des formules de Newton utilisant différentes tech-
niques (séries génératrices, algèbre linéaire, ...etc), nous renvoyons les lecteurs (cu-
rieux) aux références suivantes :
[1] George A. Baker, A new derivation of Newton’s indetities and their application
to the calculation of the eigenvalues of a matrix, Journal of the Society for Industrial
and Applied Mathematics 7 (1959), 143-148.
[2] Elwyn R. Berlekamp, Algebraic Coding theory, Aegean Park Press, 1984 (page
212).
[3] J. A. Eidswick, A proof of Newton’s power sum formulas, American Mathematical
Monthly 75 (1968), 396-397.
[4] Dan Kalman, A matrix Proof of Newton’s identities, Mathematics Magazine 73
(2000), 313-315.
[5] D. G. Mead, Newton’s identities, American Mathematical Monthly 99 (1992),
749-751.
Exercice 6.41 KK
2π
Montrer que cos est racine d’un polynôme de degré 3 à coefficients dans Q.
7
Indication : exprimer cos 4π7 et cos 6π
7 en fonction de cos 2π
7 .
2π
Posons x := cos , alors on a :
7
4π 2π 2π
cos = cos 2 × = 2 cos2 − 1 = 2x2 − 1,
7
7
7
6π 2π 3 2π 2π
cos = cos 3 × = 4 cos − 3 cos = 4x3 − 3x.
7 7 7 7
D’où
2π 4π 6π
cos + cos + cos = 4x3 + 2x2 − 2x − 1.
7 7 7
7
X 2ikπ
Or, e 7 = 0, donc en prenant la partie réelle on trouve que :
k=1
2π 4π 6π 8π 10π 12π
cos + cos + cos + cos + cos + cos = −1
7 7 7 7 7 7
et par suite
2π 4π 6π 1
cos + cos + cos =− .
7 7 7 2
2π 1
En conclusion, cos est racine du polynôme : P (X) = 4X 3 + 2X 2 − 2X − .
7 2
6.3. EXERCICES 259
Exercice 6.42 KK
Soit P (x) = a0 xn + a1 xn−1 + · · · + an−1 x + an ∈ C[X] un polynôme avec an 6= 0. On
suppose qu’il existe un entier m tel que
am n
> .
an m
Montrer que P admet au moins une racine x0 telle que |x0 | < 1.
Indication : utiliser la relation entre coefficients et racines, et puis l’inégalité triangu-
laire.
am X an
= (−1)m x1 x2 · · · xm et = (−1)n x1 x2 · · · xn .
a0 a0
Par suite on a !
X
1
am n
=
> .
x1 x2 · · · xn−m an m
Grâce à l’inégalité triangulaire appliquée aux nombres complexes, on déduit que :
!
X 1 n
> .
|x1 | |x2| · · · |xn−m | m
Exercice 6.43 KK
Soient P ∈ R[X] un polynôme de degré n dont les racines sont telles que α1 < α2 <
· · · < αn et d := min(αj − αi ). On se propose de montrer que si β1 < β2 < · · · < βn−1
j>i
sont les racines de P ′ et d′ := min(βj − βi ) alors d′ > d.
j>i
1. Montrer que P ′ admet exactement n − 1 racines réelles β1 < β2 < · · · < βn−1 .
2. On suppose que d′ ≤ d et soit k tel que βk+1 = βk + d′ . Montrer que :
(i) βk ∈]αk , αk+1 [ et βk + d ∈]αk+1 , αk+2 [,
P ′ (x)
(ii) f : x 7−→ est strictement décroissante sur ]αk+1 , αk+2 [,
P (x)
n−1
1 1 X αj+1 − αj − d
(iii) f (βk + d) − f (βk ) = + + ,
βk + d − α1 αn − βk j=1 (βk + d − αj+1 )(βk − αj )
(iv) f (βk + d) > 0.
3. En déduire que d′ > d.
(iv) On a
⋄ βk + d − α1 > 0 car βk > α1 ,
⋄ αn − βk > 0 car αn > βk ,
αj+1 − αj − d
⋄ ≥ 0 car αj+1 − αj ≥ d et βk − αj > 0 pour tout j ∈
(βk + d − αj+1 )(βk − αj )
J1, n − 1K.
D’où f (βk ) = 0 et alors f (βk + d) > 0.
3. D’après ce qui précède, si d′ ≤ d, alors f (βk + d) > 0 = f (βk+1). Or, dans ce cas,
on a βk + d et βk+1 sont dans l’intervalle ]αk+1 , αk+2 [, et sur cet intervalle la fonction
f est strictement décroissante. Par suite
Exercice 6.44 KK
Irrationalité de er , r ∈ Q∗
Soient a et b deux entiers relatifs non nuls, on pose
X n (a − bX)n
Pn (X) = .
n!
(k) (k) a
1. Montrer que Pn (0) et Pn b sont des entiers relatifs pour tout k ∈ N.
2. Montrer que
Z a
b
lim In := ex Pn (x) dx = 0.
n→+∞ 0
a
3. On suppose que e b est un rationnel de dénominateur d. Montrer que d In ∈ Z pour
tout n ∈ N et déduire que er 6∈ Q pour tout r ∈ Q∗ .
(a − bX)n
1. Notons P1 (X) = X n et P2 (X) = . Si k ∈ J0, n − 1K, alors Pn(k) (0) = 0
n!
car 0 est une racine de Pn d’ordre n. Si k ≥ n, alors d’après la formule de Leibniz,
on a :
! !
1 X k
k (j) (k−j) 1 X n
k n! (k−j)
Pn(k) (X) = P1 (X)P2 (X) = X n−j P2 (X).
n! j=0 j n! j=0 j (n − j)!
(k−n)
D’où, Pn(k) (0) = nk P2 (0) est un entier car P2 (X) ∈ Z[X].
De même, si k ∈ J0, n − 1K, alors Pn(k) ab = 0, et si k ≥ n alors
!
1 X n
k (k−j) n!
Pn(k) (X) = P (−b)j (a − bX)n−j .
n! j=0 j 1 (n − j)!
k (k−n)
Donc, Pn(k) a
b
= n
P1 a
b
(−b)n , et par suite
8
>
<0 ∈ Z si k > 2n,
a
Pn(k) =>
b :(−1)n k!
n
a2n−k bk−n ∈ Z si n ≤ k ≤ 2n.
n! k−n
2. La fonction x 7−→ x(a − bx) est continue donc elle est bornée (par M) sur le
segment 0, ab . Par conséquent, on a :
Z a n
b a | ab | × M −→ 0 lorsque n → +∞.
0 ≤ ex Pn (x) dx ≤
× e
0 b n!
Exercice 6.45 KK
1. Montrer que pour tout P ∈ R[X] on a :
Z +1 Z π
i P (t) dt = P eiθ eiθ dθ.
−1 0
n
X
2. En déduire que si P = ak X k , alors :
k=0
n
X n
X
ai aj
≤ π a2i .
i,j=0
i + j+1 i=0
1. Pour P (t) = tn on a
Z +1 Z π
1 + (−1)n
i tn dt = i = ei(n+1)θ dθ
−1
Z
n+1 0
π
= P eiθ eiθ dθ.
0
Puisque l’intégrale est linéaire, alors le résultat reste vrai pour tout polynôme P ∈
R[X].
2. On a, en appliquant le résultat d’avant, au polynôme P 2 :
Z 1 Z +1 Z Z π
π 2
2 2 iθ 2 iθ
P (t) dt ≤ P (t) dt =
P e e dθ
≤ P eiθ dθ.
0 −1 0 0
Or, on a (puisque P ∈ R[X] et que la fonction θ 7−→ P eiθ P e−iθ est paire) :
Z 1
X ai aj
P (t)2 dt = , et
0 i,j i+j+1
Z π Z π
2
1 Z +π iθ −iθ
P eiθ dθ = P eiθ P e−iθ dθ = P e P e
0 0 2 −π
Z +π
1X 1X n
= aj ak ei(j−k)θ dθ = 2πa2k .
2 j,k −π 2 k=0
6.3. EXERCICES 263
Exercice 6.46 KK
Soient z0 , z1 , · · · , zn des nombres complexes distincts tels que
n
1X
P (z0 ) = P (zk ),
n k=1
Posons n
X √ θ+2πk
zkn = nρeiθ et ωk = n
ρ ei n ,
k=1
Par conséquent, les formules de Newton montrent que les fonctions symétriques
élémentaires σ1 , σ2 , · · · , σn prennent les mêmes valeurs sur les nombres complexes
(z1 , z2 , · · · , zn ) et sur les complexes (ω1 , ω2 , · · · , ωn ). D’où :
n
Y n
Y
(X − zk ) = (X − ωk ) .
k=1 k=1
Exercice 6.47 KK
Soient a0 , a1 , · · · , an des nombres réels tels que
n−1
X
an > |ak |.
k=0
Pour tout k ∈ N, on sait que cos(kx) est un polynôme de degré k en cos x. Donc,
il existe P ∈ R[X] un polynôme de degré n tel que : f (x) = P (cos x) pour tout x.
n−1
X mπ
Comme an > |ak |, alors on a : (−1)m f > 0 pour tout m ∈ J0, nK. Par
k=0 n
suite, f admet n zéros réels distincts dans ]0, π[ qu’on notera α1 , α2 , · · · , αn . D’où
Exercice 6.48 KK
n
X
Soit P = an X n ∈ Z[X] un polynôme à coefficient entiers avec an 6= 0.
k=0
1. Montrer que toute racine z de P vérifie :
|an−1 | |a0 |
|z| ≤ 1+A où A := max ,··· , .
|an | |an |
2. On suppose qu’il existe un entier naturel m ∈ JA+3, +∞J tel que P (m) est premier.
Montrer alors que P est irréductible dans Z[X].
Donc
s
Y s
Y s
Y
1 = |λ| × |m − zk | ≥ | |m| − |zk | | = (m − |zk |) > 1,
k=1 k=1 k=1
Exercice 6.49 KK
Polynômes cyclotomiques
On définit le polynôme cyclotomique d’ordre n par :
Y
2ikπ
Φn (X) := X −e n .
k∧n=1
1. Montrer que
Y
Φd (X) = X n − 1.
d|n
Par suite, on a :
Y Y
2ikπ 2idkπ
X −e n = X −e n = Φ nd (X).
k∧n=d k∧ n
d
=1
n
Comme l’application d 7−→ est une bijection de l’ensemble des diviseurs de n dans
d
266 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
Exercice 6.50 KK
1. Soient L ⊂ K deux corps et P, Q ∈ L[X]. Montrer que le pgcd(P, Q) dans L[X] est
le même que celui dans K[X].
2. Soit P ∈ Q[X] (resp. P ∈ R[X]) irréductible. Montrer que P n’a que des racines
simples dans C.
Exercice 6.51 KK
Décomposer dans C les fractions suivantes :
1
1. n .
X −1
1
2. n .
X +1
Décomposer dans R la fraction suivante :
X5
3. .
(X − 2)2 (X − 3)2
P
Rappel : soit a un pôle simple de la fraction rationnelle F = , alors on peut
Q
P 1 P (a) P (a)
écrire F = . Soit c le coefficient de , alors c = ′ = .
(X − a)Q1 X −a Q (a) Q1 (a)
2iπ 1 1 ωk
1. Notons ω = e n , alors si ck est e coefficient de on a : c k = = .
X − ωk nω −k n
Par conséquent,
2ikπ
1 n−1
X ωk 1 n−1
X e n 1
= × = × 2ikπ .
X − 1 k=0 n
n X −ω k
k=0 n X −e n
iπ 1 −ω 2k+1
2. Les pôles sont les ω 2k+1 avec ω := e n , alors ck = = , et
−nω −2k−1 n
i(2k+1)π
1 n−1
X −ω 2k+1 1 n−1
X −e n 1
= × = × .
X n + 1 k=0 n X − ω 2k+1 k=0 n X −e
i(2k+1)π
n
3. On a
On a maintenant lim (x − 2)2 G(x) = 32, lim (x − 3)2 G(x) = 243, d’autre part on
x→2 x→3
calcul G(1) et lim xG(x), alors on en déduit que : a = 32, b = 144, c =
x→+∞
243, d = −81. En conclusion :
X5 32 144 243 81
= 10 + X + + + − .
(X − 2) (X − 3)
2 2 (X − 2)2 X − 2 (X − 3)2 X −3
268 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
Exercice 6.52 KK
n o
2ikπ
Soit Un := e n : k ∈ J0, n − 1K l’ensemble des racines n-èmes de l’unité.
Expliciter deux polynômes A et B de R[X] tels que :
X ωx + 1 A(x)
F (x) := = .
ω∈Un
ω 2 x2+ ωx + 1 B(x)
1 1 X ω
Or, on a : = , par suite
xn − 1 n ω∈Un x − ω
X ω n 1 X 1 X ω
= × 2n n et = .
ω∈Un x−jω j j x −1 ω∈Un
2
ω(x − j ω) ω∈Un x − j ω
D’où
n −1 j n (−j n + j 2n+1 )xn + 1 − j
F (x) = + = · .
1 − j j 2n xn − 1 j n xn − 1 1 − j x2n − (j 2n + j n )xn + 1
−n
⋄ Si n ≡ 0 (mod 3), alors F (x) = ,
xn − 1
n(xn + 1)
⋄ Si n ≡ 1 (mod 3), alors F (x) = 2n ,
x + xn + 1
n
⋄ Si n ≡ 2 (mod 3), alors F (x) = 2n .
x + xn + 1
Exercice 6.53 KK
Montrer que
Fn (x) = tan (n × arctan (x))
Par conséquent :
!
X
k n
(−1) x2k+1
0≤2k+1≤n 2k + 1
Fn (x) = ! est une fraction rationnelle.
X
k n 2k
(−1) x
0≤2k≤n 2k
Les pôles de Fn sont les x = tan(t) tels que cos(nt) = 0, donc ce sont les :
π kπ n−1
xk = tan + , k ∈ J0, n − 1K \ .
2n n 2
1 X 1 + x2k
Fn (x) = − .
n k x − xk
Exercice 6.54 KK
Polynômes de Bernstein. Théorème d’approximation de Weierstrass
On se propose de montrer dans cet exercice le théorème d’approximation de Weierstrass :
toute fonction f : [0, 1] −→ R continue est limite uniforme de fonctions polynomiales.
Dans tout l’exercice on identifiera un polynôme et sa fonction polynomiale associée, et
on utilisera le théorème de Heine (voir livre d’analyse) : soit ε > 0, il existe η > 0 tel
que pour tout (x, y) ∈ [0, 1]2 , si |x − y| ≤ η alors |f (x) − f (y)| ≤ 2ε .
Soit f : [0, 1] −→ R une fonction continue. On considère, pour n ∈ N∗ , le n-ième
270 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
2. Montrer que :
X n k ε
f (x) − f
xk (1 − x)n−k ≤ .
k
k n 2
k∈J0,nK,|x− n |≤η
3. Montrer que :
2
X n k
k n−k 2M X n k
f (x) − f
x (1−x) ≤ 2 x− xk (1−x)n−k .
k
k n η k n
k∈J0,nK,|x− n |>η k∈J0,nK
Par suite
!
n
X n k
f (x) − Bn (f )(x) = f (x) − f xk (1 − x)n−k .
k=0 k n
2. Pour x ∈ [0, 1] et k ∈ J0, nK, alors d’après le théorème de Heine on sait que :
k k
x−
n
≤ η =⇒ f (x) − f n
≤ 2ε , par suite :
6.3. EXERCICES 271
!
X n k
f (x) − f xk (1 − x)n−k ≤
k n
k∈J0,nK,| k
x− n |
! !
ε X n k ε X n k ε
x (1 − x)n−k ≤ x (1 − x)n−k = .
2 k 2 k∈J0,nK k 2
k∈J0,nK,|x− n
k
|≤η
P
3. Pour alléger l’écriture on utilise, dans cette question, le symbole au lieu de
X
k
. Comme f (x) − f
n
≤ 2M, alors on déduit que :
k∈J0,nK,| k
x− n |>η
! !
X n k k n−k
X n k
f (x) − f x (1 − x) ≤ 2M x (1 − x)n−k
k n k
! !2 ! 2
k
X n x− k n−k 2M X n k
≤ 2M n
x (1 − x) ≤ 2 x− xk (1 − x)n−k
k η η k n
! 2
2M X n k
≤ 2 x− xk (1 − x)n−k .
η k∈J0,nK
k n
4. Pour f1 (x) = x, on a :
!
n
X n k k
Bn (f1 )(x) = x (1 − x)n−k .
k=0 k n
!
n
X n k
Considérons l’application g : [0, 1] −→ R, t 7−→ (t + 1 − x) = n
t (1 − x)n−k ,
k=0 k
alors on voit que
!
1 ′ n
X n
Bn (f1 )(x) = ng (x) car g ′(t) = ktk−1 (1 − x)n−k .
x k=0 k
Or, on a :
! !
n n
′
X n X n 2 k−1
tg (t) = ktk (1 − x)n−k et ′
g (t) + tg (t) = ′′
k t (1 − x)n−k .
k=0 k k=1 k
272 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
6. Grâce aux questions 1-2-5 et l’inégalité triangulaire, on conclut que pour tout
x ∈ [0, 1] :
ε M
|f (x) − Bn (f )(x)| ≤ + 2 .
2 2η n
M ε
Or, il existe N ∈ N∗ tel que pour n ≥ N on ait 0 ≤ ≤ , et par conséquent
2η n
2 2
on déduit que :
La fonction continue f est donc limite uniforme de la suite des polynômes de Bern-
stein.
La suite (xn )n∈N est une suite récurrente linéaire d’ordre 4 dont l’équation ca-
ractéristique est X 4 = X + 1. Soit P (X) := X 4 − X − 1, alors les racines de
2 2iπ
P ′(X) = 4X 3 − 1 sont √314 , √3j 4 et √
j
3
4
où j = e 3 . De plus, ces nombres ne sont pas
racines de P , donc ce dernier admet quatre racines simples α1 , α2 , α3 et α4 . Grâce
6.3. EXERCICES 273
Comme les suites (α1n )n∈N , (α2n )n∈N , (α3n )n∈N et (α4n )n∈N forment une base du C-espace
vectoriel des suites complexes vérifiant la récurrence linéaire de l’exercice, alors il
existe (a, b, c, d) ∈ C4 tels que
En particulier
x0 = a+b+c+d = 4,
x1 = aα1 + bα2 + cα3 + dα4 = 0,
x2 = aα12 + bα22 + cα32 + dα42 = 0,
x3 = aα13 + bα23 + cα33 + dα43 = 3.
4
X 4
X
Or, αi2 = σ12 − 2σ2 = 0 et αi3 = σ13 − 3σ1 σ2 + 3σ3 = 3, on en déduit que
i=1 i=1
a = b = c = d = 1 et
Le polynôme S Ü
étant symétrique, il peut donc s’écrire comme un polynôme en les
fonctions symétriques élémentaires σ1 , σ2 , σ3 et σ4 . En particulier, S(α
Ü
1 , α2 , α3 , α4 )
est un entier et donc xp ≡ 0 (mod p). En conclusion, pour tout nombre premier p
on a p | xp .
274 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
f : z 7−→ z 2 + z + 1 et g : z 7−→ z 2 − z + 1
P (X 2 + X + 1) = P (X)P (X + 1).
1. On commence par montrer que |f (z)| − |g(z)| est du même signe que ℜe(z). En
effet, on a :
P (X 2 + X + 1) = P (X)P (X + 1)
alors, cet ensemble contient le polynôme constant égal à 1, et il est stable par mul-
tiplication de polynômes. De plus, il contient le polynôme Q(X) = X 2 + 1 car
Q(X 2 + X + 1) = (X 2 + X + 1)2 + 1 = (X 2 + 1) (X + 1)2 + 1 = Q(X)Q(X + 1).
P (z 2 + z + 1) = P (z)P (z + 1) = 0,
P (z 2 − z + 1) = P (z − 1)2 + (z − 1) + 1 = P (z − 1)P (z) = 0.
Par conséquent A est une partie finie de C stable par les fonctions f et g introduites
à la première question. On a donc A = ∅ ou A = {i, −i}.
Si A = ∅, alors P = constante := c, et comme P (1) = P (0)P (1) = P (1)2 on déduit
que constante = 1.
Si A = {i, −i}, alors il existe α ∈ R et n ∈ N tels que P (X) = α(X 2 + 1)n ∈ R[X]
(les racines i et −i sont de même ordre par P est un polynôme réel), i.e., P = αQn .
En particulier, le polynôme constant P Q−n ∈ E, ce qui entraîne que α = 1 et
P = Qn .
En conclusion, les polynômes réels non nuls P (X) tels que
P (X 2 + X + 1) = P (X)P (X + 1)
(C’est le déterminant de Sylvester) qui est d’ordre m+n. Les termes des n premières
colonnes sont des coefficients de A, ou des 0, les termes des m suivantes sont des
coefficients de B, ou des 0.
1. Montrer que
deg pgcd(A, B) ≥ 1 ⇐⇒ R(A, B) = 0.
m(m−1)
(−1) 2
D(P ) := R(A, A′ ).
a0
(ii)
B(X) = X 3 + pX + q,
(iii)
C(X) = X 5 + pX 2 + q.
1 0 3 0 0
0 1 0 3 0
(ii) On a D(B) = (−1)R(X +pX +q, 3X +p) = − p 0 p 0 3 = −(4p3 +27q 2 ).
3 2
q p 0 p 0
0 q 0 0 p
5 0 0 0
5 0 0 0 0
0 5 0 0
0 5 0 0 0
0 0 5 0 0
0 5 0 0
p 0 0 5 2p
0 0 5 0
(iii) On a D(C) = R(X 5 +pX 2 +q, 5X 4+2pX) = 0 p 0 0
0 2p 0 0 5 =
q 0 p 0
0 0 2p 0 0
0 q 0 p
0 0 0 2p 0
0 0 q 0
0 0 0 0 2p
0 0 0 q
0 0 0 0 0
108qp5 + 55 q 4 .
278 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
a2 2a3 ab
p = b− et q = − + c.
3 27 3
2. On a
p3
X 2 + qX − = 0.
27
−q + ∆ −q − ∆
Or, cette équation admet pour solutions a := et b := où ∆ =
2 2
4
q 2 + p3 . Si a′ est une racine cubique de a, alors les racines de l’équation α3 = a
27
sont :
α = a′ , α = ja′ , α = j 2 a′ .
6.3. EXERCICES 279
p3 p
Or, α3 β 3 = − =⇒ β = − . Les trois solutions de l’équation sont alors :
27 3α
¨ «
′p p ′ p 2 ′
x1 := a − ′ , x2 := ja − ′ , x3 := j a − 2 ′ .
a ja j a
En conclusion :
⋆ si a ∈ R :
on peut choisir a′ réel, et ainsi les racines x2 et x3 sont conjuguées et différentes. On
a ainsi une racine réelle et deux racines imaginaires conjuguées. La racine réelle de
X 3 + pX + q = 0 est donnée par :
Ê Ê
3 −q + ∆ 3 −q − ∆
+ .
2 2
⋆ a 6∈ R :
on ne peut pas choisir a′ réel, et l’on a alors trois racines réelles.
2. Montrer que :
p c p
∃c > 0 :
α − ≥ n ∀ ∈ Q.
q q q
3. Montrer
qu’il n’ y a qu’un nombre fini de couples (p, q) ∈ Z × N∗ avec p ∧ q = 1 et
p k
tels que α − < N où N ∈ N, N > n, k > 0.
q q
∞
X 1
4. En déduire que est transcendant.
n=0
10n!
n
p X
1. Soit P (X) = an X + an−1 X
n n−1
+ · · · + a0 , alors q P n
= ak pk q n−k ∈ Z. Or
q k=0
p p
p
p 1
P 6= 0, donc q n P ∈ Z∗ , par suite q n P ≥ 1, i.e., P ≥ .
q q q q qn
2. Comme P n’admet qu’un nombre fini de racines sur R, alors il existe ε > 0 tel
que P 6= 0 sur ]α − ε, α + ε[\{α}.
280 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
p
⋆ Si ∈ Q ∩ ]α − ε, α + ε[, alors on a :
q
p p p
∃ η ∈]α − ε, α + ε[ : P =P − P (α) = − α P ′ (η).
q q q
′ p
Soit M = sup |P (x)| =
6 0, comme P 6= 0, alors
x∈]α−ε,α+ε[ q
p
1 p 1
− α ≥ P ≥ .
q M q Mq n
p
⋆ Si 6∈ Q ∩ ]α − ε, α + ε[, alors on a
q
p
1
− α ≥ ε ≥ 1 n.
q
ε
q
1
En conclusion, si c = inf ε, > 0, alors on a
M
p p c
∀ ∈Q : α− ≥ .
q q qn
p k
3. Soit (p, q) ∈ Z × N avec p ∧ q = 1 et tel que α − < N . Alors, on a d’après
∗
q q
k c k
la question (2) : N ≥ n , c’est-à-dire : q N −n ≤ . Or, il n’ y a qu’un nombre fini
q q c
1 k
d’entiers q vérifiant cette inégalité. De plus, comme qα − N −1 < p < qα + N −1 , il
q q
n’ y a aussi qu’un nombre fini d’entiers p ∈ Z∗ vérifiant l’inégalité.
pM M
X 1 X∞
1
4. Posons = et supposons que α = ∈ R \ Q est algébrique sur
m=0 10 m=0 10
qM m! m!
Q. Alors, il existe un polynôme P ∈ Z[X] de degré n tel que P (α) = 0. Soit N > n,
alors :
pM N M !N
X 1 X 1
α − qM = 10 = .
m≥M +1 10 m≥M +1 10
qM m! m!−M !N
avec égalité pour P (z) = (z − 1)p et Q(z) = (z + 1)q . Indication : on admet que si
une fonction est continue sur {z ∈ C : |z| ≤ R } alors elle est bornée et atteint ses
bornes.
Considérons l’application
g : C −→ R+
|P (z)| + |Q(z)| + | |P (z)| − |Q(z)| |
z 7−→ sup ( |P (z)| , |Q(z)| ) = .
2
Alors, g est continue et I est bien définie. De plus, on a lim g(z) = +∞ car
|z|→+∞
|P (z)| ∼ |a| · |z|p et |Q(z)| ∼ |b| · |z|q . Donc, il existe R > 0 tel que
D’où
p
soit i0 ∈ J1, pK tel que min d(z0 , αi ) = d(z0 , αi0 ), alors pour tout j ∈ J1, qK on a
i=1
Donc,
q q
Y |b| Y
|Q(z0 )| = |b| |z0 − βj | ≥ |αi − βj |
i=1 2q j=1 0
et q
|b|
I ≥ inf |αi − βj | > 0.
2q (i,j)∈J1,pK×J1,qK
p q
⋄ min d(z0 , αi ) > min d(z0 , βi ) :
i=1 i=1
p
soit i0 ∈ J1, qK tel que min d(z0 , βi) = d(z0 , βi0 ), alors pour tout j ∈ J1, pK on a
i=1
Donc,
p p
Y |a| Y
|P (z0 )| = |a| |z0 − αj | ≥ |βi − αj |
i=1 2p j=1 0
et p
|a|
I ≥ inf |αi − βj | > 0.
2p (i,j)∈J1,pK×J1,qK
pour tout x ∈ R.
!
p−1
X 2p
où P (X) = (−1)k X k . Le terme de plus haut degré du polynôme P
k=0 2k − 1
est donné par (−1)
p−1
2pX p−1, son terme constant est 2p, et les racines de P sont
nπ
données par tan2 pour n ∈ J1, p−1K, elles sont simples, réelles, et leur produit
2p
est égal à 1.
2. D’après la question ci-dessus, on peut écrire :
p−1
2p−1 p
Y
2 2 nπ
sin(2pθ) = sin θ × (cos θ) × (−1) × 2p × tan θ − tan ,
n=1 2p
et donc :
p−1
Y tan2 θ sin(2pθ)
1− = .
n=1 tan 2 nπ 2p sin θ (cos θ)2p−1
2p
En posant x = 2p tan θ, alors cette relation devient pour tout x > 0 :
x x
p−1 sin 2p × arctan sin 2p × arctan
Y x2 2p 2p
1− = 2p =
2 p .
nπ x x
n=1 4p2 tan2 x cos arctan x× 1+ 2
2p 2p 4p
Comme
2p
x x
lim cos arctan =1 et lim 2p × arctan = x,
p→+∞ 2p p→+∞ 2p
p−1
Y x2 sin x
lim 1− = .
p→+∞ nπ x
n=1 4p2 tan2
2p
2. Soit
A(z) = an z n + an−1 z n−1 + · · · + a1 z + a0 ∈ C[X]
un polynôme non constant. Montrer que toutes les racines de A sont situées dans la
couronne C := {z ∈ C : r1 ≤ |z| ≤ r2 } où
1
n ! k ! k
1
4k a0 k 5n − 1 an−k
r1 = min et r2 = max .
k∈J1,nK 5 − 1 ak
n
k∈J1,nK 4k nk
an
Q(x)
1. Posons n := 1 −R(x) où R : ]0, +∞[−→ R est une fonction continue positive
x
décroissante (de +∞ à 0), alors on déduit que Q n’admet qu’une seule racine positive.
n−1
X n−1
X
On a |P (z) − z n | ≤ |ak | × |z|k , donc P (z) = 0 =⇒ |ak | × |z|k ≥ |z|n et donc
k=0 k=0
Q(|z|) ≤ 0, ce qui conclut en utilisant l’écriture précédente de Q.
2. Si on suppose que |z| < r1 , alors
Xn n
X n
X
k
|A(z)| = ak z ≥ |a0 | − |ak | × |z|k > |a0 | − |ak |r1k
k=0 k=1 k=1
!
n
X a k k
= |a0 | 1 −
r (1)
k=1 a0 1
!
n
X
k n
Or, comme 4 = 5n et par définition de r1 il résulte que
k=0 k
ak k 4k nk
r ≤ , k ∈ J1, nK, (2)
a0 1 5n − 1
Par conséquent, le polynôme A(z) n’a pas de racines dans {z ∈ C : |z| < r1 }.
Pour montrer la seconde inégalité, et d’après la première question, il suffit de montrer
que B(r2 ) ≥ 0 où
D’après la définition de r2 on a :
an−k 4k nk k
≤ r , k ∈ J1, nK,
an 5n − 1 2
et
! ! !
n n 4k nk k n−k
X an−k n−k X
B(r2 ) = |an | r2n −
r ≥ |an | r n
− r2 r2
k=1 an 2 2
k=1 5 − 1
n
!
Xn4k nk
= |an |r2n 1− = 0.
k=1 5 − 1
n
⋆ Si deg(Q) = 0 :
alors R = λP avec λ ∈ R∗ , d’où R est scindé dans R[X].
⋆ Si deg(Q) = 1 :
alors posons Q = X − b avec b 6∈ [0, deg(P )]. On a dans ce cas :
n
X n
X n
X
k k−1
R = ak (k − b)X = X kak X −b ak X k = XP ′ − bP.
k=0 k=1 k=0
Notons a1 < a2 < · · · < ap les racines non nulles de P et de multiplicités respectives
α1 , α2 , · · · , αp , et β la multiplicité de 0 (avec β = 0 si 0 n’est pas racine de P ).
Alors, on a : α1 + α2 + · · · + αp + β = n, et la relation R = XP ′ − bP montre que
a1 , · · · , ap sont racines de R de multiplicités respectives α1 − 1, · · · , αp − 1, et 0 est
racine d’ordre ≥ β de R. R possède au moins β + (α1 − 1) + · · · + (αp − 1) = n − p
racines (comptées avec leurs multiplicités).
286 CHAPITRE 6. POLYNÔMES ET FRACTIONS RATIONNELLES
Maintenant, on a :
p
R P′ b X αk β−b
= − = + ,
XP P X k=1 X − ak X
et
R(x) R(x)
lim = −∞, lim = +∞, ∀ k ∈ J1, nK.
x→a−
k
xP (x) x→a+
k
xP (x)
D’après le théorème des valeurs intermédiaires, sur chacun des p intervalles délimités
par a1 , · · · , ap et 0, il existe au moins une racine de R. Donc, dans ce cas, R admet
au moins n racines comptées avec leurs multiplicités, et comme il est de degré n,
alors il est scindé.
• Si β − b < 0 :
alors on a :
R(x) R(x)
lim = +∞ et lim = −∞.
x→0− xP (x) x→0+ xP (x)
Or p
X
αk + β − b
R(x) k=1
∼ .
xP (x) ±∞ x
X
p X
p
Puisque b 6∈ [0, n] alors αk +β −b < 0 car β −b < 0 =⇒ b > n = αk +β. Donc,
k=1 k=1
R(x)
est positif (resp. négatif) au voisinage de −∞ (resp. +∞). On distingue alors
xP (x)
trois cas selon la position de 0 :
⋄ Si a1 < · · · < ap < 0 :
alors grâce au théorème des valeurs intermédiaires, il existe (sur chacun des p − 1 in-
tervalles délimités par a1 , · · · , ap ) une racine de R, ainsi que sur l’intervalle ]−∞, a1 [.
⋄ Si 0 < a1 < · · · < ap :
alors grâce au théorème des valeurs intermédiaires, il existe (sur chacun des p − 1 in-
tervalles délimités par a1 , · · · , ap ) une racine de R, ainsi que sur l’intervalle ]ap , +∞[.
⋄ Si a1 < · · · < ak < 0 < ak+1 < · · · < ap :
6.3. EXERCICES 287
alors grâce au théorème des valeurs intermédiaires, il existe (sur chacun des inter-
valles ]a1 , a2 [, · · · , ]ak−1 , ak [, ]ak+1, ak+2 [, · · · , ]ap−1 , ap [) une racine de R, ainsi que
sur les intervalles ] − ∞, a1 [ et ]ap , +∞[.
En conclusion, on a dans les trois cas p racines supplémentaires, c’est-à-dire n racines
comptées avec leurs multiplicités pour le polynôme R. Le polynôme R est scindé sur
R[X].
⋆ Supposons le résultat vrai jusqu’au rang deg(Q)−1 et montrons le au rang deg(Q).
Comme Q est scindé il possède au moins une racine α, posons alors Q = (X − α)Q1
avec Q1 scindé et de degré égal à deg(Q) − 1. Par hypothèse de récurrence, on sait
n
X
que le polynôme R1 := ak Q1 (k)X k est scindé dans R[X]. En appliquant alors le
k=0
résultat ci-dessus (pour deg(Q) = 1), on déduit que le polynôme
n
X
ak Q1 (k)(k − b) X k est scindé sur R[X],
| {z }
k=0
Q(k)
P (R \ Q) ⊂ R \ Q.
sup |P (z)| ≥ 1.
|z|=1
M A1 × M A2 × · · · × M An ≥ Rn .
n
X
1. Soit P (X) = X n + ak X n−k un polynôme unitaire à coefficients complexes,
k=1
et considérons la fonction f : U −→ R définie sur U = {z ∈ C : |z| = 1} par
f (z) = |P (z)|. La fonction f est continue sur U, donc elle est bornée et atteint sa
borne supérieure β. Montrons que β ≥ 1 : on a d’une part
!
Z 2π Z 2π Z 2π
1
it
−int 1 n
X
−ikt
P e e dt = dt + e dt = 1.
2π 0 2π 0 k=1 0
2. Pour k ∈ J1, nK, on note ωk l’affixe du point Ak , et z = ω + Reit l’affixe d’un point
M ∈ Γ(A(ω), R). Alors, on a :
Yn
it
MA1 × · · · × MAn = Re + ω − ω k
k=1
Yn
n it ω − ωk
= R e +
k=1 R
n
Y ω − ωk
:= Rn P eit avec P (X) = X+ .
k=1 R
M0 A1 × M0 A2 × · · · × M0 An ≥ Rn .
k
Y
P = a× (X − λi )mi
i=1
avec P1 polynôme n’ayant pas de racines communes avec P , il est donc premier avec
lui. Par suite :
k
Y
pgcd(P, P ′) = (X − λi )mi −1 et deg (pgcd(P, P ′)) = deg(P ) − k.
i=1
est équivalente à :
deg(P ) − deg (pgcd(P, P ′)) + deg(P − 1) − deg (pgcd(P − 1, (P − 1)′ ) > deg(P ).
Posons, pour n ∈ N :
(−1)n
an := .
10n2
Alors, pour tout k ∈ J0, nK on a :
(−1)k 2k n
X (−1)i−k n−k
X (−1)j +∞
X 1
Pn 10 = = > 1 − 2 > 0.
10k2 i=0 10
(i−k)2
j=−k 10
j 2
j=1 10
j2
Donc, les termes Pn (1), Pn (102 ), Pn (104 ) · · · , Pn (102n ) ont des signes alternatifs.
Par le théorème des valeurs intermédiaires, il résulte que Pn (X) admet au moins
n racines réelles distinctes. Enfin, comme deg(Pn ) = n, alors il ne peut avoir plus
de n racines. En conclusion, le polynôme Pn admet exactement n racines réelles
distinctes.
Supposons, par l’absurde, que n(P ) > deg(P ) + 2, alors n(P ) ≥ deg(P ) + 3. Il y a
deg(P ) + 3 entiers distincts pour lesquels on a P (X) = ±1, notons les : k1 < k2 <
· · · < kdeg(P )+3 . On a |P (ki) − P (k1)| ∈ {0, 2}, et d’autre part k2 − k1 ≥ 1, k3 − k1 ≥
2, k4 − k1 ≥ 3, mais on a vu que ki − k1 | P (ki) − P (k1), d’où pour i ≥ 4 on a P (ki) −
P (k1) = 0. Par suite, les deg(P ) + 1 valeurs P (k1 ), P (k4), P (k5), · · · , P (kdeg(P )+3 )
sont égales. Absurde, car un polynôme de degré deg(P ) peut atteindre la mêm valeur
en au plus deg(P ) endroits. En conclusion, on a n(P ) − deg(P ) ≤ 2.
2. Si P (X) vaut 1 ou −1 pour les entiers k1 < k2 < · · · < kdeg(P )+1 , alors pour i > 4,
ki − k1 | P (ki) − P (k1) et donc P (k1) = P (k4 ) = · · · = P (kdeg(P )+1 ). D’autre part,
pour i ∈ J1, m − 2K, on a :
Donc, P (kdeg(P )+1 ) = P (k2 ) = P (k3) et par suite P (X) prend la même valeur en
deg(P ) + 1 entiers distincts. Donc si deg(P ) ≥ 5 alors n(P ) ≤ deg(P ), c’est-à-dire
d ≤ 0.
3. Donnons des exemples de polynômes P ∈ Z[X] pour lesquels d = 0, 1 ou 2. On
note dans la suite a un entier donné.
⋄d=0:
⋄d=1:
⋄d=2:
P (X) = ± (X − a)2 + (X − a) − 1 .
En fait, on peut montrer que ce sont les seuls polynômes P pour lesquels on a
n(P ) − deg(P ) > 0.
Deux personnes A et B jouent au jeu suivant : remplacer les ⋆ par des nombres réels.
Si à la fin, le polynôme P n’a pas de racines réelles alors le joueur A gagne, et sinon
c’est le joueur B qui gagne.
Montrer que si A commence le jeu, alors le joueur B possède toujours une stratégie
gagnante.
aura toujours une racine réelle quelque soit le coefficient du terme X 2t−1 (de degré
impair).
En conclusion, le joueur B pourra toujours gagner le jeu.
a2 + b2 + c2 a5 + b5 + c5 a7 + b7 + c7
a+b+c = 0 =⇒ × = .
2 5 7
D’autre part, on a :
De même
a4 + b4 + c4 = −p(a2 + b2 + c2 ) − q(a + b + c) = 2p2
et par suite
−2p −7p2 q
L’identité à montrer est équivalente à : 2
× 5pq
5
= 7
, qui est bien évidemment
vraie.
(X 2 + 1)n
F (X) := .
P (X)2
Montrer que les primitives de F sont des fractions rationnelles si, et seulement si, P
vérifie une équation différentielle linéaire du second ordre.
D’où
Y
αk Q(λk )2 (λk − λi ) = 0 ⇐⇒ αk Q(λk ) = 0, ∀ k ∈ J1, nK.
i6=k
n−1 n
2nλk P ′ (λk ) (λ2k + 1) − P ′′ (λk ) (λ2k + 1)
αk = .
P ′ (λk )3
1
sup |P (x)| ≥
x∈[−1,1] 2n−1
1
avec égalité si, et seulement si, P = Tn .
2n−1
1. Pour n ∈ N et x ∈ R on a :
! !
n
inx n
X n k k
cos(nx) = ℜe(e ) = ℜe ((cos x + i sin x) ) = ℜe i sin x cosn−k x =
k=0 k
⌊X⌋n
2
!
n
= (−1)k sin2k x cosn−2k x.
k=0 2k
2⌋
⌊X
n !
n
Tn (x) = (−1)k (1 − X 2 )k X n−2k
k=0 2k
⌊X
2⌋
n !
n
2. Le coefficient de Tn (qui est de degré ≤ n) est égal à : = 2n−1 . En effet
k=0 2k
! !
n n
n n n
X n X
k n
2 = (1 + 1) − (1 − 1) = − (−1) .
k=0 k k=0 k
(2k+1)π
D’où, deg(Tn ) = n, de plus on a : Tn cos n
= 0 pour tout k ∈ J0, n − 1K.
(2k+1)π
Ce sont donc toutes les racines de Tn puisque les termes cos n
sont deux à
deux distincts grâce à l’injectivité de l’application cos : [0, π] −→ [−1, 1].
3. Il est clair que le polynôme Tn vérifie les conditions de la question. Il nous reste à
montrer l’unicité. Soit Pn un polynôme vérifiant les conditions de la question, alors
1
sup |P (x)| ≥ .
x∈[−1,1] 2n−1
1 1
deg(P ) ≤ n − 1 et sup |P (x)| ≥ > ,
x∈[−1,1] 2n−2 2n−1
Les (xi )i∈I sont linéairement indépendants si, et seulement si, la famille (xi )i∈I est libre.
Une famille qui n’est pas libre est dite liée.
☞ Une famille (xi )i∈I de E de cardinal quelconque est libre si, et seulement si
toutes ses sous-familles finies sont libres.
☞ Toute famille contenue dans une famille libre est libre. Toute famille contenant
une famille liée est liée.
☞ Une famille de deux vecteurs (non nuls) est liée si, et seulement si, ces deux
vecteurs sont colinéaires.
☞ Une famille (xi )i∈I est liée si, et seulement si, l’un au moins des xi est com-
binaison linéaire des autres.
299
300 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
❏ Soit (ei )i∈I une base de E. Alors, pour tout vecteur x ∈ E il existe une unique
famille (xi )i∈I à support fini d’éléments de K telle que :
X
x = xi ei .
i∈I
La famille (xi )i∈I s’appelle les coordonnées du vecteur x dans la base (ei )i∈I .
❏ Soient E et F deux K-espaces vectoriels. (ei )i∈I une base de E et (fi )i∈I une
famille de vecteurs de F . Il existe une unique application linéaire u : E −→ F
telle que u(ei) = fi pour tout i ∈ I.
Proposition 7.1
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie, alors :
✓ E admet une base,
✓ toutes les bases de E ont même cardinal appelé dimension de E,
✓ toute famille libre peut être complétée en une base de E (théorème de la base
incomplète).
Proposition 7.2
Si dim(E) = n et si B est une famille de n vecteurs de E, alors on a équivalence entre :
✓ B est une base de E,
✓ B est une famille libre,
✓ B est une famille génératrice de E.
n
X
ces sous-espaces vectoriels, et on note Ei , le sous-espace vectoriel engendré par la
i=1
réunion des Ei :
! ( )
n
X n
[ Xn
Ei = Vect Ei = xi , xi ∈ Ei , ∀ i ∈ J1, nK .
i=1 i=1 i=1
On dit que la somme des sous-espaces (Ei )i∈J1,nK est directe si pour tout
(x1 , x2 , · · · , xn ) ∈ E1 × E2 × · · · × En on a :
n
X
xi = 0E =⇒ xi = 0E , ∀ i ∈ J1, nK.
i=1
n
M
On note, dans ce cas, la somme des sous-espaces vectoriels : Ei .
i=1
❏ la famille (Ei )i∈J1,nK est en somme directe si, et seulement si tout vecteur
n
X
x∈ Ei se décompose de manière unique sous la forme :
i=1
x = x1 + x2 + · · · + xn avec (x1 , x2 , · · · , xn ) ∈ E1 × E2 × · · · × En .
❏ On a équivalence entre :
n
M
⋄E= Ei
i=1
n
X
⋄ les (Ei )i∈J1,nK sont en somme directe et dim(E) = dim(Ei )
i=1
n
X n
X
⋄E= Ei et dim(E) = dim(Ei ).
i=1 i=1
❏ Soient E un espace vectoriel de dimension finie et F, G deux sous-espaces
vectoriels, alors :
dim(Im(u)) = rg(u).
par u(x)
e = u(x) est un isomorphisme de K-espaces vectoriels.
Si E est de dimension finie, on a le théorème du rang :
Définition 7.7
Une application linéaire de E dans K est appelée une forme linéaire sur E. Le K-espace
vectoriel des formes linéaires sur E est appelé l’espace vectoriel dual de E.
Définition 7.8 Un hyperplan d’un K-espace vectoriel E est un sous-espace vectoriel qui
a une droite vectorielle pour supplémentaire.
Proposition 7.4
7.5 Matrices
c’est-à-dire que la j-ième colonne de P est formée par les coordonnées du j-ième vecteur
de la base B ′ dans la base B.
−1
Mat(u; B′ , C ′ ) = [P (C → C ′ )] × Mat(u; B, C) × P (B → B′ ).
En particulier, si E = F , alors :
−1
Mat(u; B′ ) = [P (B → B′ )] × Mat(u; B) × P (B → B′ ).
Définition 7.10 Transposée d’une matrice. Soit A ∈ Mnp (K). On appelle transposée
de A la matrice de Mpn (K) dont les lignes sont les colonnes de A et vice versa.
Si A = (aij )(i,j)∈J1,pK×J1,nK alors t A = (aji )(i,j)∈J1,pK×J1,nK .
n(n + 1) n(n − 1)
dim(Sn (K)) = et dim(An (K)) = .
2 2
✓ Deux matrices A et B de Mn,p (K) sont équivalentes s’il existe P ∈ GLp (K) et
Q ∈ GLn (K) telles que : B = Q−1 AP .
✓ Deux matrices A et B de Mn (K) sont semblables s’il existe P ∈ GLn (K) telle
que A = P −1 BP .
❏ Deux matrices sont équivalentes si, et seulement si, elles représentent la même
application linéaire dans des bases différentes, c’est-à-dire : il existe u ∈
L(E, F ) et des bases B et B′ de E, C et C ′ de F telles que :
A = Mat(u; B, C) et B = Mat(u; B′ , C ′ ).
S=∅ ou S = x0 + ker(f ).
On considère, de même, les opérations élémentaires sur les colonnes d’une ma-
trice.
7.7.3 Interprétation
AX = B ⇐⇒ u(x) = b ⇐⇒ x ∈ u−1({b}).
\
p
(S) ⇐⇒ ϕi (x) = bi , ∀ i ∈ J1, nK ⇐⇒ x ∈ ϕ−1
i ({bi }).
i=1
7.7.4 Résolution
J1, nK) :
a
1,1 · · · a1,k−1 b1 a1,k+1 · · · a1,n
1
.. .. .. .. ..
xk = . . . . . .
det(A)
an,1 · · · an,k−1 bn an,k+1 · · · an,n
est de Cramer, donc admet une solution et une seule (x1 , · · · , xn ) qu’on peut
exprimer linéairement en fonction de xn+1 , · · · , xp .
L’ensemble des solutions de (S) est un sous-espace affine de Kp de dimension
p − r = p − n.
❏ r < n : par combinaison linéaire d’équations, on ramène le système à un
système relevant du cas précédent ou à un système n’ayant pas de solutions.
❏ Si b1 = · · · = bn = 0, alors l’ensemble des solutions du système linéaire
homogène
8
>
a x1 + · · · + a1,p xp
> 1,1
>
= 0
<
.. .. ..
(S0 ) >
. . .
>
>
:
an,1 x1 + · · · + an,p xp = 0
En particulier, (S0 ) admet une solution (non triviale) si, et seulement si r < p.
310 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
7.8 Exercices
Exercice 7.1
Base de Lagrange de Kn [X]
Soient a0 , a1 , · · · , an des éléments de K distincts deux à deux.
1. Montrer qu’il existe une unique famille (L0 , L1 , · · · , Ln ) d’éléments de Kn [X] telle
que 8
< Lk (ak ) = 1,
∀ k ∈ J0, nK,
:
Lk (aj ) = 0, ∀ j 6= k.
2. Montrer que (L0 , L1 , · · · , Ln ) est une base de Kn [X] (appelée base de Lagrange de
Kn [X]). Quelles sont les coordonnées d’un élément P ∈ Kn [X] dans cette base ?
Y
1. Comme Lk (aj ) = 0 pour tout j 6= k, alors le polynôme (X − aj ) divise Lk .
j6=k
Enfin, comme Lk (ak ) = 1, alors on voit que le polynôme
Y
(X − aj )
j6=k
Lk = Y
(ak − aj )
j6=k
Exercice 7.2
Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie, et f ∈ L(E) un endomorphisme tel
que :
∀ x ∈ E, ∃ nx ∈ N : f nx (x) = 0,
Soit (e1 , e2 , · · · , em ) une base de E. On sait, par hypothèse, que pour tout entier
i ∈ J1, mK il existe ni ∈ N tel que f ni (ei ) = 0.
Soit n = max{n1 , n2 , · · · , nm }, alors en choisissant i ∈ J1, mK on obtient que :
Donc f n est nulle sur la base (e1 , · · · , em ), par suite elle l’est sur tout l’espace
vectoriel E.
Remarque : ce résultat n’est plus vrai en dimension infinie. On peut considérer par
exemple l’espace vectoriel R[X] et l’endomorphisme f : P (X) 7−→ P ′(X).
Exercice 7.3
Résoudre le système (S) d’inconnues (x, y, z, t) ∈ R4 :
8
>
>
>
x−y+z−t = 1,
>
>
< 3x − 2y + z = 5,
>
>
> 2x + 2y − 6z + 3t = 3,
>
>
:
3y − 6z + 2t = λ,
Par conséquent, le système (S) est compatible si, et seulement si, λ − 6 = −7, c’est-
à-dire lorsque λ = −1. Lorsque cette condition est vérifiée, alors le système (S) est
312 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
>
y − 2z + 3t = 2,
>
>
:
−7t = −7.
>
y + 3t = 2 + 2z, ⇐⇒ >
y = −1 + 2z,
> >
> >
:
t = 1, :
t = 1.
En conclusion, l’ensemble des solutions est donné par {(1+z, −1+2z, z, 1) : z ∈ R}.
Il s’agit donc de la droite affine passant par le point (1, −1, 0, 1) et dirigée par le
vecteur (1, 2, 1, 0).
Exercice 7.4 K
Soit E un K-espace vectoriel muni d’une base B = (e1 , e2 , · · · , en ). Soit L =
(f1 , f2 , · · · , fp ) une famille libre de E (avec p ≤ n). Montrer que l’on peut complé-
ter L avec des éléments de B en une base de E.
Exercice 7.5 K
1. Soit p ∈ L(E) avec E de dimension finie. A-t-on :
2. Soit u ∈ L(E) avec dim E = n, existe t-il v ∈ L(E) tel que u ◦ v soit un projecteur ?
Exercice 7.6 K
Bases de Kn [X]
1. Polynômes à degrés échelonnés
Soit (P0 , P1 , · · · , Pn ) une famille de polynômes de K[X] tels que deg(Pk ) = k. Montrer
que c’est une base de Kn [X].
2.
(a) Soit P ∈ K[X] un polynôme de degré n. Montrer que la famille (P, P ′ , P ′′ , · · · , P (n) )
est une base de Kn [X].
(b) Soit (P0 , P1 , · · · , Pn ) une famille de polynômes de K[X] définie par :
Pk = X(X + 1) × · · · × (X + k − 1).
Supposons que les αi , i ∈ J0, nK ne sont pas tous nuls et soit k le plus grand indice
tel que αk 6= 0. On a alors :
Par suite, comme P (X) = 0 alors le coefficient de X k , qui est αk , est nul, contra-
diction. En conclusion, tous les αi sont nuls et on a bien une base de Kn [X].
2. C’est une simple application du résultat de la question (1).
3.
(a) On montre comme dans la question (1) que c’est une famille libre et donc une
base de Kn [X].
(b) D’après la formule du binôme de Newton, on a :
!
n−k
X n−k
i
Pk = (−1) X i+k .
i=0 i
(c) On a
!
n n
k
X
k
X
i−k n−i n−k
X = αi Pi = X × αi X (1 − X) =⇒ αi = , i ∈ Jk, nK.
i=k i=k i−k
| {z }
=1=(1+X−X)n−k
Exercice 7.7 K
Soit (Pn )n∈N la famille de polynômes de R[X] définie par :
X(X − 1) × · · · × (X − n + 1)
Pn (X) = .
n!
1. Comme deg(Pk ) = k pour tout k, alors la famille (P0 , P1 , · · · , Pn ) est une base de
Rn [X] (d’après l’exercice 7.6). Par suite, la famille (Pn )n∈N est une famille génératrice
7.8. EXERCICES 315
(car si P est de degré k alors il se décompose sur la famille (P0 , · · · , Pk )). Montrons
maintenant que la famille (Pn )n∈N est libre : supposons qu’il existe une famille (λi )i∈N
nulle à partir d’un certain rang n telle que :
+∞
X n
X
λi Pi = λi Pi = 0.
i=0 i=0
De plus, on a Pn (−k) = (−1)n Pn (n + k − 1), donc tous les (Pn ) ne prennent que des
valeurs entières sur les entiers.
(=⇒) S’il existe des αn non entiers, on note k l’indice du plus petit des αn qui ne
soit pas entiers. Comme Pn (k) = 0, alors on a
! ! !
k−1 k−1
X n k X n
P (k) = αn + αk =⇒ αk = P (k) − αn .
n=0 k k n=0 k
Or, αk 6∈ Z donc P (k) 6∈ Z. Ainsi, on a exhibé un entier k tel que P (k) n’est pas un
entier.
(⇐=) La valeur de P (k) est égale à une somme d’entiers, donc P (k) ∈ Z.
Exercice 7.8 K
Étudier la liberté des familles suivantes :
1. (x 7−→ cos (xn ))n∈N∗ .
2. (x 7−→ sin (xn ))n∈N∗ .
3. (x 7−→ xα )α∈R .
4. (x
7−→ |x − a|)a∈R
.
7
5. x 7−→ |x − a| 2 .
a∈R
1
6. x ∈ [0, 1] 7−→ x .
1− a a≥2
1. La liberté de la famille (x 7−→ cos (xn ))n∈N∗ sur N∗ est équivalente à sa liberté sur
J1, nK pour tout n ∈ N∗ . Supposons que
n
X
αk cos xk = 0,
k=1
316 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
D’où αp = 0 par unicité du développement limité. Par suite, tous les αi sont nuls et
la famille x 7−→ cos xk n∈N∗ est libre.
2. Comme dans la question ci-dessus, on arrive à
n
X n
X n
X
0= αk sin xk = αk xk + o(xk ) = αp xp + o(xp ).
k=1 k=1 k=p
X
On a x 7−→ αk |x − ak | est dérivable en ai , donc x 7−→ αi |x − ai | l’est aussi, d’où
k6=i
αi = 0 (car x 7−→ |x − a| est dérivable sur R \ {a} mais pas en a). On déduit que
αi = 0 pour tout i ∈ J1, nK, et par suite la famille (x 7−→ |x − a|)a∈R est libre.
n
X 7
5. Supposons que αk |x − ak | 2 = 0, les ak étant deux à deux distincts. Alors on
k=1
déduit que
7 X 7
αi |x − ai | 2 = − αk |x − ak | 2 ∀i ∈ J1; nK.
k6=i
X 7 7
On a x 7−→ αk |x − ak | 2 est 4 fois dérivable en ai , donc x 7−→ αi |x − ai | 2 l’est
k6=i
7.8. EXERCICES 317
7
aussi, d’où αi = 0 car x 7−→ |x − a| 2 est de classe C ∞ sur R \ {a} mais pas 4 fois
dérivable en a :
8
>
7
′′′
105 1
< (x − a) 2 = (x − a) 2 si x > a,
8
>
7
′′′
105 1
: (x − a) 2 =− (x − a) 2 si x < a.
8
7
On déduit que αi = 0 pour tout i ∈ J1, nK, et par suite la famille x 7−→ |x − a| 2
a∈R
est libre. n
X αk
6. Supposons que pour tout x : x = 0, les ak étant deux à deux distincts.
k=1 1 − ak
En utilisant la décomposition en éléments simples on a :
0 n
X 0 n
X αk
0 = n = x = x .
k=1 1 − ak k=1 1 − ak
Y x
1−
k=1 ak
Exercice 7.9 K
Soient a1 , a2 , · · · , an des nombres complexes deux à deux distincts. Montrer que la
famille ((X − ai )n )1≤i≤n est libre dans C[X].
n+1
X n+1
X
αk (X − ak )(X − ak )n + (ak − an+1 )(X − ak )n = 0.
k=1 k=1
| {z } | {z }
Pn
=0 = (a −an+1 )(X−ak )n
k=1 k
Par suite, pour tout i ∈ J1, nK, on a αk (ak − an+1 ) = 0 car ((X − ak )n )1≤k≤n est
libre. Or, les xk sont distincts deux à deux, alors αk = 0 pour tout k ∈ J1, nK, et en
n+1
X
revenant à la relation αk (X − ak )n+1 = 0 on en tire que an+1 = 0. En conclusion,
k=1
la famille ((X − ak )n )1≤k≤n est libre dans C[X].
318 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Exercice 7.10 K
Montrer que la famille (x 7−→ eαx )α∈R est libre (par deux méthodes différentes) :
1. En faisant une étude au voisinage de +∞.
2. En faisant des dérivations successives. (Cette méthode fait appel au déterminant de
Vandermonde vu au chapitre 8).
n
X
Soit n ∈ N . Supposons que
∗
ak eαk x = 0, les αk étant deux à deux distincts.
k=1
1. si αp = max{α1 , · · · , αn }, alors on a
p−1
X
p−1
X
ap = ak e(αk −αp )x =⇒ ap = lim ak e(αk −αp )x = 0,
x→+∞
k=1 k=1
car lim e−λx = 0 si λ > 0. On conclut que la famille (x 7−→ eαx )α∈R est libre.
x→+∞
n
X
2. En dérivant successivement la relation ak eαk x = 0, on arrive au système suivant
k=1
8
>
> ae
> 1
α1 x
+ a2 eα2 x + · · · + an eαn x = 0,
>
>
>
<α1 a1 eα1 x
+ α2 a2 eα2 x + · · · + αn an eαn x = 0,
>..
>.
>
>
>
>
: α1n−1 a1 eα1 x + α2n−1 a2 eα2 x + · · · + αnn−1 an eαn x = 0.
Comme la matrice A est une matrice de Vandermonde et que les αk sont distincts,
alors elle est inversible et on a alors X = A−1 0 = 0. Par suite ak eαk x = 0 pour tout
k ∈ J1, nK. Finalement, comme ez 6= 0 pour tout z ∈ C, alors on a ak = 0, k ∈ J1, nK.
Exercice 7.11
K
Supposons que :
y3 y5
On a : sin(y) = y − + + o(y 7) et
6 120
y3 y5 1 3 y5 y5 y3 y3
sin(sin(y)) = y − + − y − + + o(y 7 ) = y − + + o(y 7).
6 120 6 2 120 3 10
>
− 1 b − 31 c
6
= 0,
>
>
: 1
120
b+ 1
10
c = 0.
1 1 1 1 1
Ce système a pour déterminant : − × − − × = − 6= 0 (on a développé
6 10 3 120 72
par rapport à la première colonne), donc il admet exactement une solution et qui
est dans ce cas (a, b, c) = (0, 0, 0).
En conclusion, la famille est libre.
Exercice 7.12 K
Soient a 6= b deux réels, et considérons les quatre formes linéaires sur R3 [X] :
On rappelle que
8
>
< P (a) = 0 ⇐⇒ (X − a) | P,
>
: P (a) = P ′ (a) = 0 ⇐⇒ (X − a)2 | P.
On a
α1 l1 + α2 l2 + α3 l3 + α4 l4 = 0 ⇐⇒ α1 l1 (P ) + α2 l2 (P ) + α3 l3 (P ) + α4 l4 (P ) = 0,
320 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Exercice 7.13 K
Soit E et F deux K-espaces vectoriels et f ∈ L(E, F ).
Trouver une condition nécessaire et suffisante pour qu’il existe g ∈ L(F, E) tel que
f ◦ g = IdF .
Exercice 7.14 K
Soit u un endomorphisme non nul de R3 tel que u3 + u = 0L(R3 ) .
1. Montrer que u n’est pas injectif.
2. Montrer que pour tout x 6∈ ker(u), la famille (u(x), u2 (x)) est une base de Im(u).
3. Montrer que ker(u) ⊕ Im(u) = R3 .
1. Dans cette question, on présente une solution qui utilise la notion de déterminant
qui sera vu au chapitre suivant. Supposons, par l’absurde, que u est injectif. On a
u ∈ L(R3 ) et dimR (R3 ) = 3 < ∞, donc u ∈ GL(R3 ), i.e., en particulier det(u) 6= 0.
Or u3 = −u et donc
βu2(x) = 0R3 . Alors, u (αu(x) + βu2(x)) = 0R3 , et donc αu2 (x) − βu(x) = 0R3 . Par
conséquent, on a
α2 u(x) + αβu2(x) = 0 R3 ,
−αβu2(x) + β 2 u(x) = 0 R3 .
car (u(x), u2 (x)) est une famille libre. Absurde. D’où, R3 = ker(u) ⊕ Im(u).
Exercice 7.15 K
Soient E un R-espace vectoriel de dimension n ≥ 2, u ∈ L(E) et d un entier naturel
élément de J1, n − 1K. On suppose que tout sous-espace vectoriel F de E de dimension
d est stable par u, i.e., u(F ) ⊂ F . Montrer que u est une homothétie.
u ((F + D) ∩ (F + D ′ )) ⊂ (F + D) ∩ (F + D ′ ).
vectoriel de E de dimesion ≤ d est stable par u, en particulier c’est le cas des droites
vectorielles.
• Si d = 1 :
Soit e ∈ E\{0}, alors u(Vect(e)) ⊂ Vect(e), et donc il existe γ ∈ R tel que u(e) = γe.
Soit x ∈ E, alors :
– si x est colinéaire à e, alors on a u(x) = γx.
– si x n’est pas colinéaire à e, alors x 6= 0, x + e 6= 0 et il existe δ ∈ R tel que
u(x + e) = δ(x + e). On en déduit que u(x) − δx = (δ − γ)e. Comme u(x) − δx est
colinéaire à la fois à x et à e, alors δ − γ = 0, et u(x) = γx. L’endomorphisme u est
donc l’homothétie de rapport γ.
Exercice 7.16 K
Soient p, q, r trois projecteurs de Rn tels que :
√ √
p+q 2+r 3 = 0L(Rn ) .
Déterminer p, q et r.
Exercice 7.17 K
Soient E un K-espace vectoriel de dimension n, F et G deux sous-espaces vectoriels de
E.
1. Donner une condition nécessaire et suffisante sur F et G pour qu’il existe u ∈ L(E)
tel que :
ker(u) = F et Im(u) = G.
1.
(=⇒) D’après le théorème du rang on a : dim(ker(u)) + dim(Im(u)) = dim(E), i.e.,
dim(F ) + dim(G) = dim(E). Montrons que cette condition est suffisante.
(⇐=) Supposons que dim(F ) = p, dim(G) = q et n = p + q. Construisons un
endomorphisme u ∈ L(E) avec ker(u) = F et Im(u) = G. Soit (f1 , · · · , fp ) une base
de F que l’on complète en une base (f1 , · · · , fp , g1 , · · · , gq ) une base de E. Enfin,
soit (h1 , · · · , hq ) une base de G et considérons l’endomorphisme u ∈ L(E) défini par
fi 7−→ 0E si 1 ≤ i ≤ p,
gj 7−→ hj si 1 ≤ j ≤ q.
(v2 := (−1, 1, 0, 0), v3 := (−1, 0, 1, 0), v4 := (−1, 0, 0, 1)) est une base de G.
Finalement, on a u(e1 ) = 1
2
u(v1 − e2 − e3 + e4 ) = 1
2
(−u(e2 ) − u(e3 ) + u(e4 )) =
1
2
, − 12 , − 12 , 21 . La matrice de u dans la base canonique est donnée par :
0 1
1
B 2
−1 −1 −1C
B −1 C
B 1 0 0C
Mat(e1 ,e2 ,e3 ,e4 ) (u) = B 2
B −1
C
C ,
B
2
0 1 0C
A
1
2
0 0 1
Exercice 7.18 K
1. Soient E un espace vectoriel et u ∈ L(E). On note Kn = ker(un ) et In = Im(un ).
Montrer que (Kn ) est une suite croissante et que (In ) est une suite décroissante. Est-il
possible d’avoir une des situations suivantes :
• (Kn ) strictement croissante et (In ) stationnaire,
• (Kn ) stationnaire et (In ) strictement décroissante,
• (Kn ) strictement croissante et (In ) strictement décroissante.
2. On suppose dans cette question que E est de dimension finie. Montrer que (Kn ) et
(In ) sont stationnaires simultanément à partir d’un rang ≤ dim(E).
3. Application : soit M ∈ Mn (K) une matrice nilpotente, montrer que M n = 0.
4. Application : Résoudre l’équation d’inconnue A ∈ M2 (C) :
n 0 1
A = , n ∈ N.
0 0
Par conséquent, la suite (Kn ) est stationnaire à partir du rang r. Finalement, comme
(par le théorème du rang) on a, pour tout i, dim(Ii ) = dim(E) − dim(Ki ) on conclut
aussi que la suite (In ) est également stationnaire à partir du rang r.
3. Si N désigne l’indice de nilpotence de M, c’est-à-dire, le plus petit entier tel que
M k = 0, alors on a ker(uN ) = E mais comme la suite (Ki ) est stationnaire à partir
d’un rang ≤ n alors on a ker(un ) = E.
On peux répondre à cette question sans faire appel à la question précédente, en effet :
on a, par définition de l’indice de nilpotence, M N −1 6= 0, donc il existe un vecteur non
nul X tel que M N −1 X 6= 0. Montrons que la famille (X, MX, · · · , M N −1 X) est libre.
Si α0 X + α1 MX + · · ·+ αN M N −1 X = 0 alors en multipliant successivement les deux
membres de cette égalité par M N −1 , M N −2 , · · · , M, In on obtient successivement
α0 = 0, α1 = 0, · · · , αN = 0. Comme (X, MX, · · · , M N −1 X) est une famille libre
alors N ≤ n et par conséquent M n = 0.
4. Si n = 0 alors il n’y a pas de solution. Si n = 1, il y a une unique solution
326 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
0 1
A= . Maintenant, si n ≥ 2 et A est une solution de l’équation en question,
0 0
alors on a A2n = 0. On considère l’indice de nilpotence p de A définie par :
©
p := min k ∈ N∗ : Ak = 0 .
Exercice 7.19 K
Soit A ∈ Mn (K) une matrice de rang r, et soit
On sait que :
Ir 0
rg(A) = r ⇐⇒ ∃P, Q ∈ GLn (K), P −1 AQ = .
0 0
B1 B2
Écrivons la matrice Q−1 BP comme matrice par blocs : , on a alors :
B3 B4
P −1ABAQ = P −1 AQ Q−1 BP P −1 AQ = 0
Ir 0 B1 B2 Ir 0
⇐⇒ =0
0 0 B3 B4 0 0
Ir 0 B1 0 B1 0
⇐⇒ = 0 ⇐⇒ = 0 ⇐⇒ B1 = 0.
0 0 B3 0 0 0
Or B2
En conclusion, on a B ∈ F ⇐⇒ Q−1 BP = , et par suite dim(F ) =
B3 B4
n2 − r 2 .
Exercice 7.20 K
Soient p et q deux projecteurs d’un R-espace vectoriel E. Montrer que
0 = p ◦ (p ◦ q + q ◦ p) = p ◦ q + (p ◦ q) ◦ p = p ◦ q − (q ◦ p) ◦ p
Exercice 7.21 K
Soit E un R-espace vectoriel de dimension finie n, et f1 , f2 , · · · , fm des endomorphismes
de E. On suppose que
Montrer que :
⋄ fk est un projecteur pour tout k = 1, 2, · · · , m.
⋄ fi ◦ fj = 0 pour tout i 6= j.
⋄ Im(f1 ) ⊕ Im(f2 ) ⊕ · · · ⊕ Im(fm ) = E.
f1 + f2 = Id (1)
et
rg(f1 ) + rg(f2 ) ≤ n. (2)
328 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Pour {i, j} = {1, 2}, on a par (1) ker(fi ) ⊂ Im(fj ), donc n − rg(fi ) ≤ rg(fj ) et par
suite n − rg(fi ) = rg(fj ) grâce à (2). Ainsi
et
rg(f1 ) + rg(f2 ) + · · · + rg(fm ) ≤ n, (ii)
et
Im(f1 ) ⊕ Im(f2 ) ⊕ · · · ⊕ Im(fm ) = E (iv)
est vérifiée jusqu’au rang m − 1. Afin d’utiliser l’hypothèse (Hm−1 ) nous devons
extraire, à partir de f1 , f2 , · · · , fm , une famille de m − 1 endomorphismes vérifiant
(i) et (ii). Pour i 6= j, considérons la famille composée de m − 1 endomorphismes
(fk , fi + fj ) avec k 6= i, j. Les éléments de cette famille vérifient (i) et (ii) car
Im(fi + fj ) ⊂ Im(fi ) + Im(fj ) =⇒ rg(fi + fj ) ≤ rg(fi ) + rg(fj ). Donc, par l’hypothèse
(Hm−1 ), ils vérifient (iii) et (iv). D’où, pour tout k 6= i, j, fk est un projecteur et
M M
E = Im(fk ) Im(fi + fj ). (4)
k6=i,j
pq + pqp = 0, pqp + qp = 0.
7.8. EXERCICES 329
On en déduit que
Exercice 7.22 K
Soient E un R-espace vectoriel de dimension finie n, et u ∈ L(E) un endomorphisme
de rang 1. Montrer que
Comme rg(u) = 1 alors Im(u) est une droite de E. D’après le théorème du rang,
ker(u) est un sous-espace vectoriel de E de dimension n − 1.
– Si Im(u) ⊂ ker(u), alors on a u2 = 0 et comme les endomorphismes u et IdE
commutent, alors :
0 ··· 0 λ
330 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
0 ··· 0 1+λ
Par conséquent :
Exercice 7.23 K
Soient E un K-espace vectoriel de dimension n, f et g deux endomorphismes de E.
1. Montrer que
rg(f ◦ g) ≥ dim(ker(f )) − dim(ker(g)).
n
≤ dim(ker(u)) ≤ n − p + 1.
p
dim(ker(g)) + rg(g) = n,
dim(ker(f ) ∩ Im(g)) + rg(f ◦ g) = rg(g).
D’où,
dim(ker(up )) ≤ p dim(ker(u)),
et par conséquent
n
dim(ker(u)) ≥ .
p
L’endomorphisme u étant nilpotent d’indice de nilpotence p, on a : up = 0 et up−1 6=
0, et on a de plus : ker(u) ker(u2 ) · · · ker(up−1) ker(up ) = E.
Par suite, si dim(ker(u)) := d, alors :
Exercice 7.24 K
Soient E un espace vectoriel de dimension finie n et u ∈ L(E). Montrer que
1.
u est un projecteur =⇒ rg(u) = Tr(u).
2.
rg(u) = Tr(u) = 1 =⇒ u est un projecteur.
0 ··· 0 αn
Exercice 7.25 K
Inégalité de Sylvester
Soient E un espace vectoriel de dimension finie n, et u, v deux endomorphismes de E.
1. Montrer que
2. Montrer que
8
< Im(u) ∩ Im(v) = {0},
rg(u + v) = rg(u) + rg(v) ⇐⇒
:
ker(u) + ker(v) = E.
D’où, rg(u) − rg(v) ≤ rg(u + v), et par symétrie rg(v) − rg(u) ≤ rg(u + v). En
conclusion, on a
2.
7.8. EXERCICES 333
On sait que Im(v ◦ u) ⊂ Im(v) et par suite rg(v ◦ u) ≤ rg(v). D’autre part, on sait
que ker(u) ⊂ ker(v ◦ u) et par suite dim(ker(u)) ≤ dim(ker(v ◦ u)). On déduit alors
par le théorème du rang que : n − rg(u) ≤ n − rg(v ◦ u) et le résultat demandé en
découle.
Montrons maintenant que rg(u) + rg(v) − n ≤ rg(v ◦ u). Soit v|Im(u) la restriction
de v à Im(u), on a : Im v|Im(u) = Im(v ◦ u). On a aussi rg(v ◦ u) = rg v|Im(u) , et
le théorème du rang appliqué à v|Im(u) nous donne :
dim (Im(u)) = rg v|Im(u) + dim ker v|Im(u)
et par suite
rg(u) = rg(v ◦ u) + dim ker v|Im(u) . (2)
334 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
D’autre part, on a clairement ker v|Im(u) = ker(v) ∩ Im(u), et alors la relation (2)
ci-dessus devient
Comme
dim (ker(v) ∩ Im(u)) ≤ dim (ker(v)) ≤ n − rg(v)
alors par la relation (3) il résulte que : rg(u) ≤ rg(v ◦ u) + n − rg(v), ce qui donne
l’inégalité recherchée.
Exercice 7.26 K
Soient A et B deux matrices de Mn (K) avec K = R ou C. Montrer que
8
< A × B = 0,
=⇒ rg(A) + rg(B) = n.
:
det (A + B) 6= 0,
Montrons que
Im(A + B) ⊂ Im(A) + Im(B).
En effet, soit y ∈ Im(A + B), alors il existe un vecteur x tel que y = (A + B)x et
par suite :
Exercice 7.27 K
Soit E un espace vectoriel de dimension finie n, et considérons n endomorphismes
f1 , f2 , · · · , fn .
7.8. EXERCICES 335
Montrer que :
8
< fi nilpotent, ∀ n ∈ J1, nK,
=⇒ f1 ◦f2 ◦ · · · ◦fn = 0.
:
fi ◦ fj = fj ◦ fi , ∀ (i, j) ∈ J1, nK2 ,
>
=⇒ f =0 ou rg(f ◦ g) < rg(f ) .
: g nilpotent,
dim (Im(f )) = dim (Im(f ) ∩ ker(g))+dim (Im(f ◦ g)) =⇒ rg(f ) > rg(f ◦g).
Exercice 7.28 K
Soient E un espace vectoriel de dimension finie et f un endomorphisme de E.
Montrer que
Soit B1 (resp. B2 ) une base de ker(f ) (resp. d’un supplémentaire), alors B := (B1 , B2 )
est une base de E dans laquelle la matrice de f est de la forme :
On A
MatB (f ) = ,
On On
et
On On On A On On
× = .
A−1 On On On On In
Par conséquent :
On A On On On On On A
× + × = I2n ,
On On A−1 On A−1 On On On
Exercice 7.29 K
Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie, et u, v deux endomorphismes de E.
Montrer que :
1.
Im(u) + ker(v) = E ⇐⇒ rg(v ◦ u) = rg(v).
2.
Im(u) ∩ ker(v) = {0} ⇐⇒ rg(v ◦ u) = rg(u).
1.
(=⇒) On a clairement Im(v ◦ u) ⊂ Im(v) et donc : rg(v ◦ u) ≤ rg(v). On va montrer
maintenant l’autre inclusion. Soit x ∈ Im(v), alors il existe y ∈ E tel que x = v(y).
Comme E = Im(u) + ker(v) alors on déduit que :
D’où
w : Im(u) −→ E
x 7−→ w(x) := v(x).
dim (Im(u)) = dim (ker(w)) + rg(w) =⇒ dim (Im(u) ∩ ker(v)) + rg(v ◦ u),
Exercice 7.30 K
Soit M ∈ Mn,m (R). Montrer que
Soit
Exercice 7.31 K
Soient ϕ et ψ deux formes linéaires non nulles d’un R-espace vectoriel E de dimension
n. Montrer que
ker(ϕ) = ker(ψ) ⇐⇒ ∃ λ ∈ R∗ : ϕ = λ ψ.
(=⇒) Comme ϕ est non nulle, alors il existe x0 ∈ E tel que ϕ(x0 ) 6= 0. D’où,
ker(ϕ) ∩ Rx0 = {0}. Or, dim (ker(ϕ)) = n − 1, alors on a E = ker(ϕ) ⊕ Rx0 .
ϕ(x0 )
Posons maintenant λ := et considérons la forme linéaire φ := ϕ − λψ. On a
ψ(x0 )
Exercice 7.32 K
Lemme de Simson
Soient E = R3 [X] et P ∈ E. Montrer que
Z b
b−a a+b
P (x) dx = P (a) + 4P + P (b) .
a 6 2
a+b
Indication : utiliser la base 1, X − a, (X − a)2 , (X − a) X − 2 (X − b) de R3 [X].
7.8. EXERCICES 339
D’autre part
Z b
a+b
(x − a) x − (x − b) dx = 0
a 2
car la courbe représentative de x 7−→ (x − a)(x − a+b
2
)(x − b) admet le point a+b
2
,0
pour centre de symétrie. Par conséquent, si P ∈ E, alors on a
a+b 2
P (x) = α × 1 + β × (x − a) + γ × (x − a) + δ × (x − a) x − (x − b)
2
et par suite
Z b
(b − a)2 (b − a)3
P (x) dx = α(b − a) + β +γ
a 2 3
b−a
= 6α + 3β(b − a) + 2γ(b − a)2
6
b−a
= α + α + β(b − a) + γ(b − a)2 + 4α + 2β(b − a) + γ(b − a)2 .
6 |{z} | {z } | {z }
=P (a) =P (b)
2 )
=4×P ( a+b
Exercice 7.33 K
1. Soit u ∈ L(E) tel que pour tout x ∈ E la famille (x, u(x)) est liée. Que peut-on dire
de u ?
2. Soit M ∈ Mn (K) commutant avec toutes les matrices de Mn (K). Que peut-on dire
de M ?
3. K est un corps de caractéristique nulle. Montrer que toute matrice M ∈ Mn (K) de
trace nulle est semblable à une matrice dont tous les éléments diagonaux sont nuls.
λx = λy = λx+y .
• la famille (x, y) est liée avec x 6= 0 et y 6= 0 :
on peut supposer que x = αy avec α 6= 0, on a alors λy αy = αu(y) = u(x) = λx x =
λx αy, et par suite λx = λy car α 6= 0.
2. Pour tout X ∈ Kn , on considère la projection PX sur KX. On a MPX = PX M,
et donc la famille (X, MX) est liée, alors par la question précédente on déduit que
M est une homothétie.
3. Posons E = Kn , on va montrer que pour tout endomorphisme u de trace nulle, il
existe une base B de E dans laquelle la matrice de u a tous ses éléments diagonaux
nuls. La démonstration se fera par récurrence sur n.
Si n = 1, le résultat est clair, supposons donc la propriété vraie au rang n − 1 et
considérons u ∈ L(E) tel que Tr(u) = 0. Pour appliquer l’hypothèse de réccurence
au rang n − 1 nous avons besoin de trouver une base dans laquelle l’élément situé
à la 1ère ligne et la 1ère colonne soit nul afin d’assurer que la matrice extraite
A ∈ Mn−1 (K) soit de trace nulle. Pour cela, il faut donc trouver un x tel que la
famille (x, u(x)) ne soit pas liée, on va donc distinguer deux cas : u est ou non une
homothétie.
• Si u est une homothétie : alors u = 0 et le résultat est évident car si u = λ Id alors
Tr(u) = nλ = 0 et donc λ = 0.
• Si u n’est pas une homothétie : alors d’après la question 1) il existe un vecteur
non nul e1 tel que la famille (e1 , u(e1 )) soit libre. Notons e2 = u(e1 ) et complétons
la famille (e1 , e2 ) en une base B de E. Notons H = Vect(e2 , e3 , · · · , en ) et p le
projecteur sur H paralélement à Ke1 , alors la matrice de u dans la base 0 1
B est de
1
B C
B
0 L B 0C C
la forme où L est une matrice uni-ligne 1 × n − 1, C = B
B C est une
.. C
C A B
.C
A
0
matrice uni-colonne, et A ∈ Mn−1 (K) est la matrice dans la base (e2 , e3 , · · · , en ) de
H de l’endomorphisme p ◦ u ◦ i où i est l’injection de H dans E. Comme Tr(u) =
0 alors Tr(A) = 0, et donc p ◦ u ◦ i est un endomorphisme de trace nulle d’un
espace vectoriel de dimension n − 1, alors par l’hypothèse de récurrence il existe
une base B′ = (f2 , f3 , · · · , fn ) de H dans laquelle tous les éléments diagonaux de
A′ = MatB′ (p◦ u ◦ i)sont nuls. Dans la base (e1 , f2 , f3 , · · · , fn ) la matrice de u est
′
γ L
de la forme ′ ′
où γ ∈ K, L′ matrice uni-ligne et C ′ matrice uni-colonne.
C A
Or Tr(A ) = Tr(p ◦ u ◦ i) = 0 = Tr(u), donc on obtient γ = 0. Ce qui achève la
′
Exercice 7.34 K
Soient A et B deux matrices de Mn (R). Résoudre, en X, l’équation suivante
7.8. EXERCICES 341
X = Tr(X)A + B
Exercice 7.35 K
Corps des quaternions (exemple d’un corps non commutatif)
On considère l’ensemble des quaternions, noté H, formé des matrices M (a, b, c, d) de la
forme
a −b −c −d
b a −d c
M (a, b, c, d) = avec (a, b, c, d) ∈ R4 .
c d a −b
d −c b a
1. Montrer que H est un R-espace vectoriel dont on donnera la dimension et une base.
2. Montrer que (H, +, ×) est un corps non commutatif.
3. Montrer que le polynôme X 2 + 1, de degré 2, admet au moins 6 racines dans H.
De plus, M(a, b, c, d) est la matrice nulle si, et seulement si, (a, b, c, d) = (0, 0, 0, 0).
Par conséquent, H est un R-espace vectoriel de dimension 4 et dont une base est
formée par les matrices I4 = M(1, 0, 0, 0), I = M(0, 1, 0, 0), J = M(0, 0, 0, 1), K =
M(0, 0, 0, 1).
2. On a
K
Exercice 7.36
1 2 3 4 1 1 0 0
0 1 2 3 0 1 1 0
1. soient A = et B = .
0 0 1 2 0 0 1 1
0 0 0 1 0 0 0 1
Montrer que A et B sont semblables.
2. Soit, pour (a, b) ∈ R2
a b b b
b a b b
M = .
b b a b
b b b a
Calculer M n .
Si une telle base existe, alors u − Id est nilpotente d’ordre 4, ce qui est clairement
le cas, donc il existe un vecteur e4 6= 0 tel que :
Avec ces définitions, la famille (e1 , e2 , e3 , e4 ) est bien une base de R4 vérifiant le
système (1), dans cette base la matrice de u est B et par conséquent A et B sont
semblables.
7.8. EXERCICES 343
2. On a
0 1 0 1 0 1
B
a b b bC B
1 0 0 0C B
1 1 1 1C
B C B C B C
Bb a b bC B0 1 0 0 C B1 1 1 1 C
M =B
B
C = (a − b) B
C B
C + bB
C B C := (a − b)I + bS.
C 4
Bb b a b C B0 0 1 0 C B1 1 1 1 C
A A A
b b b a 0 0 0 1 1 1 1 1
1
En conclusion, on a : M n = (a − b)n I4 + ((a + 3b)n − (a − b)n ) S.
4
Exercice 7.37 K
Soit A ∈ M3 (R) telle que A2 = 0 et A 6= 0. Quelle est la dimension de l’espace vectoriel
E = {X ∈ M3 (R) , AX + XA = 0}.
Or, dim ker(f ) + dim Im(f ) = 3 donc dim Im(f ) = 1 et dim ker(f ) = 2. Soit (e1 , e2 )
une base de ker(f ) avec Im(f ) = Vect(e1 ), en complétant par un vecteur e3 on
obtient une base B := (e1 , e2 , e3 ) telle que
0 0 α
B := matB (f ) = 0 0 0 avec α 6= 0.
0 0 0
344 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
D’où
a b c
P −1 XP = 0 d e avec (a, b, c, d, e) ∈ R5 .
0 0 −a
Enfin, comme X 7−→ P −1XP est un isomorphisme, alors on conclut que dim E = 5.
Exercice 7.38 K
Soit M = aI + bJ ∈ Mn (K) avec
1 ··· 1
.. ..
J = . .
1 ··· 1
⋄ Si a = 0 ou a + nb = 0 :
alors M n’est pas inversible car le noyau n’est pas réduit à 0.
⋄ Si a(a + nb) 6= 0 :
alors M est inversible et on a
(2a + nb)I − M
M −1 = .
a(a + nb)
(2a + nb)I − M 1 −b
M −1 = = I+ J.
a(a + nb) a a(a + nb)
Si M −1 ∈ Mn (Z) alors
1 b −b 1 1 −b 1
− ∈ Z, ∈ Z =⇒ ∈ Z, + n = ∈ Z.
a a(a + nb) a(a + nb) a a a(a + nb) a + nb
b = 0, a = ±1, M = ±I,
0 1
n = 2, a = ±1, b = −a, M =± .
1 0
1 1
avec xn = ((a + 2b)n + 2(a − b)n ) et yn = ((a + 2b)n − (a − b)n ).
3 3
346 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Exercice 7.39 K
Soient A, B ∈ Mn (K) (K = C ou R) deux matrices telles que Tr(AX) = Tr(BX) pour
tout X ∈ Mn (K). Montrer que A = B.
X X n
X
CEkl = cij Eij Ekl = cij δjk Eil = cik Eil ,
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n i=1
!
n
X
et donc ϕ(Ekl ) = Tr cik Eil = clk . D’où, ckl = 0 pour tout k, l ∈ {1, 2, · · · , n},
i=1
et par suite C := A − B = 0.
Exercice 7.40 K
1. Trouver toutes les matrices A ∈ Mn (C) avec n ∈ N∗ telles que la seule matrice
semblable à A soit A.
2. En déduire le centre de Mn (C) et de GLn (C).
1. A est l’unique matrice semblable à elle même si, et seulement si, pour tout P ∈
GLn (C) on a P −1 AP = A, i.e., AP = P A pour tout P ∈ GLn (C). Donc, A commute
avec toutes les matrices inversibles, en particulier avec In +Eij (puisque (In +Eij )−1 =
In − Eij ), et donc
j − ème colonne
↓
Oj−1,n a1i
..
i − ème ligne −→ aj1 · · · ajn = On,i−1 . On,n−i
On−j,n ani
7.8. EXERCICES 347
8
>
< aij = 0 si i 6= j,
Par conséquent >
. On en conclut que A = αIn avec α ∈ C.
:aii = ajj .
2. D’après ce qui précède, on conclut que
Exercice 7.41 K
Soient (A, B) ∈ Mn (K)2 . Montrer que
= In − AB + AB
= In .
Exercice 7.42 K
Montrer qu’il existe une base de Mn (K) constituée exclusivement de matrices de pro-
jecteurs.
La base canonique de Mn (K) est (Eij )1≤i,j≤n où Eij est la matrice dont tous
les éléments sont nuls sauf celui de la i-ème ligne et la j-ème colonne qui vaut 1.
Rappelons que : Eij Ekl = δjk Eil pour tout i, j, k, l ∈ J1, nK. D’où, on a en particulier :
Eii2 = Eii et donc Eii est une matrice de projecteur. Maintenant, pour tout i, j ∈
J1, nK avec i 6= j on a : (Eii + Eij )2 = Eii + Eij et donc (Eii + Eij ) est la matrice
348 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
d’un projecteur. Or
Mn (K) = Vect Eij : (i, j) ∈ J1, nK2
Exercice 7.43 K
Soit u ∈ L(Kn ) (n ≥ 2). On suppose que
1. Déterminer rg(u2 ).
2. Montrer qu’il existe une base B de Kn et un scalaire α 6= 0 tels que :
0 1
0 0 ··· 0 0
B C
B
B1 0 · · · 0 0C C
B
B .. .. .. CC
MatB (u) = B0 . . .C.
B C
B.. .. .. .. C
B
. . . .C A
0 0 ··· 0 α
Soit B := (ε1 , · · · , εn−1 , a), alors la matrice de u dans cette base est de la forme :
0 1
0 0 ··· 0 0
B C
B1 0 · · · 0 0C
B
C
B
B .. .. .. CC
MatB (u) = B0 . . .C .
B C
B. .. .. .. C
B .. . . .C
A
0 0 ··· 0 α
Exercice 7.44 K
Soit M ∈ Mn (K) avec n ∈ N∗ .
Montrer que si M est triangulaire supérieure à diagonale nulle alors M n = 0 (et en
particulier M est nilpotente).
Exercice 7.45 K
Soit M ∈ Mn (K) avec n ∈ N∗ .
Montrer que :
M inversible ⇐⇒ f (M ) 6= 0
absurde.
Comme f n’est pas égale à la constante 1, alors f (0n ) = 0, en effet il existe M ∈
Mn (K) tel que f (M) 6= 1 et donc
f (M) · f (M −1 ) = f (M × M −1 ) = f (In ) 6= 0.
Exercice 7.46 K
Soient A, B ∈ Mn (C) et λ1 , λ2 , · · · , λn+1 des nombres complexes. Montrer que :
A + λi B nilpotente, ∀ i ∈ J1, n + 1K =⇒ A et B sont nilpotentes.
n−1
X
P (λ) = An + λk C k + λn B n avec Ck ∈ Mn (C).
k=1
Exercice 7.47 K
Commutant. Endomorphisme cyclique
Soit f un endomorphisme d’un espace vectoriel E de dimension n. On appelle commu-
tant de f l’ensemble
C(f ) = {g ∈ L(E) : f g = gf }.
1. Montrer que C(f ) est un sous-espace vectoriel de L(E) stable par produit (i. e. si
g, h ∈ C(f ) alors gh ∈ C(f )).
2. Montrer que pour tout polynôme P ∈ K[X] on a : P (f ) ∈ C(f ).
On dit qu’un endomorphisme f ∈ L(E) est cyclique s’il existe x ∈ E tel que la famille
(x, f (x), · · · , f n−1 (x)) soit une base de E.
3. Montrer que s’il existe x0 ∈ E tel que f n (x0 ) = 0 et f n−1 (x0 ) 6= 0, alors f est
7.8. EXERCICES 351
cyclique.
4. Montrer que si f est un endomorphisme cyclique alors :
n
X
Les endomorphismes g et αk f k−1 coïncident sur la base (x0 , f (x0 ), · · · , f n−1(x0 ))
k=1
n
X
de E. Par conséquent, g = αk f k−1 et ainsi g ∈ C(f ).
k=1
(⊃) Cette inclusion résulte immédiatement de la question 2. ci-dessus.
352 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Exercice 7.48 KK
Soient E un K-espace vectoriel (K = R ou C) de dimension finie, et u ∈ L(E).
1. Montrer qu’il y a équivalence entre :
(i) ker(u) = ker(u2 ),
(ii) E = ker(u) ⊕ Im(u),
(iii) Im(u) = Im(u2 ).
2. Montrer que le résultat ci-dessus n’est plus vrai en dimension infinie. Montrer de
plus, dans le cas de la dimension infinie, qu’on a :
8
ker(u) = ker(u2 ),
<
E = ker(u) ⊕ Im(u) ⇐⇒
:
Im(u) = Im(u2 ).
1.
(i) =⇒ (ii) Soit y ∈ Im(u)∩ker(u), alors il existe x ∈ E tel que y = u(x) et u(y) = 0.
D’où, u2 (x) = 0 et x ∈ ker(u2 ) = ker(u). Par suite, y = u(x) = 0, et Im(u), ker(u)
sont en somme directe. Finalement, comme dim(Im(u)) + dim(ker(u)) = dim(E)
(théorème du rang), alors E = ker(u) ⊕ Im(u).
(ii) =⇒ (iii) L’inclusion Im(u2 ) ⊂ Im(u) est toujours vraie. Montrons maintenant
l’autre inclusion. Soit y ∈ Im(u), alors il existe x ∈ E tel que y = u(x). De plus, on
a x = x1 + x2 avec x1 ∈ Im(u) et x2 ∈ ker(u). Il existe z ∈ E tel que x1 = u(z), et
par suite x = u(z) + x2 . D’où
Alors, ϕ ne vérifie pas (i) car ker(ϕ) = R0 [X] et ker(ϕ2 ) = R1 [X]. La propriété (ii)
n’est pas vérifiée car ker(ϕ) ⊂ Im(ϕ) et ker(ϕ) 6= {0}. Enfin, la propriété (iii) est
vérifiée.
7.8. EXERCICES 353
Considérons l’endomorphisme :
Exercice 7.49 KK
Soient E un espace vectoriel de dimension finie, et f, g ∈ L(E). Montrer que :
1.
∃ h ∈ L(E) : h◦f =g ⇐⇒ ker(f ) ⊂ ker(g).
2.
∃ h ∈ L(E) : f ◦h=g ⇐⇒ Im(g) ⊂ Im(f ).
1.
(=⇒) On a h◦f = g, et donc ker(g) = ker(h◦f ) ⊃ ker(f ), par suite ker(f ) ⊂ ker(g).
(⇐=) Soit E1 := Im(f ) et E2 un supplémentaire de E1 dans E. On définit l’appli-
cation
h : E = E1 ⊕ E2 −→ E
x = x1 + x2 7−→ h(x) = h(x1 + x2 ) = h1 (x1 ).
h : E −→ E, x 7−→ h(x) = y.
Exercice 7.50 KK
Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie, K = R ou C, et f, g, h trois endo-
morphismes de E.
Montrer que :
(=⇒) On a :
L’application :
F : M ⊕ N −→ K ′ ⊕ L′
x 7−→ f (x)
⋄ Définition de l’endomorphisme v :
Comme L ⊕ N est un supplémentaire de ker(g) = K ⊕ M alors :
L’application :
G : L ⊕ N −→ K ′ ⊕ M ′
x 7−→ g(x)
Exercice 7.51 KK
Soient E un espace vectoriel de dimension finie et G un sous-groupe de GL(E) d’ordre
fini n.
Montrer que :
\ 1 X
dim ker (g − IdE ) = Tr(g).
g∈G
n g∈G
1 X
On a p := g est une projection et par suite Tr(p) = rg(p). En effet, G étant
n g∈G
un groupe multiplicatif, alors l’application ϕg : G −→ G définie par : ϕ(h) = g ◦ h
(pour tout g ∈ G), est une bijection d’inverse ϕg−1 . On a donc pour tout g ∈ G :
1 X
g◦p = p et p◦p = p = p.
n g∈G
1 X
Tr(g) = Tr(p) = rg(p) = dim (ker (p − IdE )) .
n g∈G
1 X \
Maintenant, on a p−IdE = (g − IdE ) et donc ker (g − IdE ) ⊂ ker (p − IdE ).
n g∈G g∈G
Réciproquement, pour tout g ∈ G on a :
\ 1 X
dim ker (g − IdE ) = Tr(g).
g∈G n g∈G
Exercice 7.52 KK
Suites exactes. Formule de Grassmann
Soient E1 , E2 , · · · , En des espaces vectoriels de dimensions finies et fi ∈ L(Ei , Ei+1 ).
On dit que la suite
f1 f2 fn−2 fn−1
E1 −→ E2 −→ · · · −→ En−1 −→ En
est exacte si
Im(fi ) = ker(fi+1 ) ∀i ∈ J1, n − 2K.
f
(b) f est surjective ⇐⇒ la suite E −→ F −→ {0} est exacte.
2. On suppose que la suite
f0 f1 f2 fn−2 fn−1 fn
{0} −→ E1 −→ E2 −→ · · · −→ En−1 −→ En −→ {0}
ϕ φ
{0} −→ F ∩ G −→ F × G −→ F + G −→ {0}
1.
(a) La seule application linéaire de {0} −→ E est l’application nulle. La suite
0L({0},E) f
{0} −→ E −→ F est exacte ⇐⇒ Im(0L({0},E) ) = ker(f )
⇐⇒ ker(f ) = {0} ⇐⇒ f est injective.
f 0L(F,{0})
E −→ F −→ {0} est exacte ⇐⇒ Im(f ) = ker 0L(F,{0})
⇐⇒ Im(f ) = F ⇐⇒ f est surjective.
Or, comme la suite est exacte, alors on a Im(fn ) = {0}, ker(f1 ) = {0} et Im(fi ) =
358 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Finalement, on a donc :
n
X
(−1)k dim(Ek ) =
k=1
n−1
X
= (−1)k [dim(ker(fk )) + dim(ker(fk+1 ))] + (−1)n dim(ker(fn ))
k=1
n−1
X n
X
= (−1)k dim(ker(fk )) − (−1)k dim(ker(fk )) + (−1)n dim(ker(fn )) = 0.
k=1 k=2
ϕ : F ∩ G −→ F × G, x 7−→ (x, x)
et
φ : F × G −→ F + G, (x, y) 7−→ x − y.
Exercice 7.53 KK
On considère le sous-espace vectoriel :
Montrer que
dim (V ) ≤ np.
Soit M
∈ V , d’où
rg(M) ≤ p. On écrit cette matrice sous la forme suivante :
M1 M2
M= avec
M3 M4
avec
m2 vecteur colonne de M2 , m3 vecteur ligne de M3 .
M1 − αIp m 2
Or, P (α) :=
est un polynôme de degré ≤ p dont le coefficient de
m3 d
plus haut degré est (−1)p m4 αp et le coefficient du terme de degré p − 1 est égal à
m3 · m2 αp−1 . Par conséquent, on a M4 = 0 et M3 M2 = 0.
Considérons l’application linéaire :
ϕ : V −→ Mp,n(R)
M 7−→ M1 (M2 + t M3 ).
ϕ(M) = 0 ⇐⇒ M1 = 0 et M2 = −t M3 .
Or,
M2 = −t M3 =⇒ 0 = M2 M3 = −t M3 M3 =⇒ Tr(t M3 M3 ) = 0 =⇒ M3 = 0 =⇒ M2 = 0.
Exercice 7.54 KK
Soient A ∈ Mn,r (R) et B ∈ Mr,n (R) deux matrices réelles. Montrer que :
1.
rg(A) = r =⇒ rg(In − AB) ≥ n − r.
2.
rg(In − AB) = n−r ⇐⇒ BA = Ir .
1. Soit X ∈ Mn,1 (R) ⊂ ker(In − AB), alors on a : ABX = X ∈ Im(A). Par suite :
Comme (Aj )1≤j≤r est, par hypothèse, une base de Im(A), alors d’après ce qui précède
on déduit que :
Exercice 7.55 KK
Soit M = (aij )1≤i,j≤n ∈ Mn (K) avec K = R ou C.
1. On suppose, dans cette question, que M est à diagonale dominante, i.e.,
X
|aii | > |aij |, pour tout i ∈ [1, n].
j6=i
1. Supposons, par l’absurde, qu’il existe un vecteur X = (x1 , · · · , xn ) non nul tel
n
X
que MX = 0. Alors : xj aij = 0 pour tout i ∈ [1, n]. Soit k ∈ {1, · · · , n} tel que
j=1
|xk | = max |xj | =
6 0, on a alors :
1≤j≤n
n
X X xj X |xj | X
0= xj akj =⇒ akk = − akj =⇒ |akk | ≤ |akj | ≤ |akj |,
j=1 1≤j6=k≤n xk 1≤j6=k≤n |xk | 1≤j6=k≤n
k
X
D’où l’inverse de M est M i.
i=1
3. Montrons que In − M est injective, et donc bijective, et par suite In − M est
362 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
inversible. Soit alors X ∈ Rn tel que (In − M)X = 0, d’où MX = X et par une
récurrence simple on a M p X = X pour tout p ∈ N∗ . Comme M p → 0 lorsque
p → +∞, alors on conclut que X = 0. Donc, ker(In − M) = {0} et In − M est
injective.
Exercice 7.56 KK
Montrer que
M ∈ Mn (C) est équivalente à une matrice nilpotente ⇐⇒ rg(M ) < n .
avec 0 1
0 01 ··· 0
B C
B .. .. .. C
B0
B
0 . . .C C
B
:= B .. .. C
Nr+1 B0 0 . . 0 . C
C
B C
B. .. .. ..
B ..
C
. . . 1 C
A
0 ··· 0 0 0
En conclusion, la matrice M est bien équivalente à une matrice nilpotente.
7.8. EXERCICES 363
Exercice 7.57 KK
Soit A ∈ M3n (R) telle que
n
Donc, (e2n+1 , · · · , e3n ) ∈ (ker(u))n et (en+1 , · · · , e2n ) ∈ (ker(u2 ) − ker(u)) . Mon-
trons que
dim(ker(u)) = n et ker(u2 )) = 2n.
dim(ker(u)) = n,
rg(u) = rg(u2 ) + dim(ker(u) ∩ Im(u)),
dim(ker(u2)) = n + dim(ker(u) ∩ Im(u))
≤ n + dim(ker(u)) ≤ 2n.
364 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
De plus,
u3 = 0 =⇒ Im(u) ⊂ ker(u2 ),
d’où dim(ker(u2)) ≥ 2n. Par suite, on a dim(ker(u2 )) = 2n. On déduit aussi que
ker(u2 ) = Im(u)
F ⊕ ker(u2) = R3n .
car (e1 , · · · , en ) est une base. En conclusion, (u(e1 ), · · · , u(en )) est une famille libre.
Montrons maintenant que (u(e1 ), · · · , u(en ), u2 (e1 ), · · · , u2(en )) est une base de ker(u2 ).
Il suffit de montrer qu’elle est libre car dim(ker(u2)) = 2n.
Exercice 7.58 KK
Groupes multiplicatifs de Mn (R)
Soit G un groupe multiplicatif de Mn (R), n ≥ 1.
1. Montrer que tous les éléments de G ont le même rang (noté r).
2. Montrer qu’il existe une matrice P ∈ GLn (R) telle que :
A Or,n−r
∀ M ∈ G, ∃ A ∈ GLr (R) : M = P P −1 .
On−r,r On−r
Si m
f est l’endomorphisme canoniquement associé à M
Ý
, alors on a
Ü
A Or,n−r
MatB (m
f) =
Ü
.
On−r,r B
Comme on a M
Ý
× M = N, alors on obtient la relation matricielle suivante :
Ü
A Or,n−r A Or,n−r Idr Or,n−r
Ü
× Ü
= Ü
.
On−r,r B On−r,r B On−r,r B
Exercice 7.59 KK
1. Soient R = P Q avec P et Q deux polynômes premiers entre eux, et f un endomor-
phisme de E. Montrer que si R(f ) = 0 alors
ker(P (f )) ⊕ ker(Q(f )) = E.
1. Comme P et Q sont premiers entre eux, alors par le théorème de Bézout, il existe
deux polynômes U et V tels que P U + QV = 1. Donc
D’autre part, comme R(f ) = 0, alors P (f )Q(f ) = 0, par conséquent on déduit que
Im (Q(f )) ⊂ ker (P (f )) (et de même Im (P (f )) ⊂ ker (Q(f )). Donc, pour tout
x ∈ E, on a :
B C
B n C
1 BX
n
X C
x = B
B ak f k−1(x) − ak f k−1(x) C
C ∈ ker(f ) + Im(f ).
a1 Bk=1 k=2 C
| {z } | {z }A
∈ker(f ) ∈Im(f )
7.8. EXERCICES 367
Montrer que les seuls sous-espaces vectoriels stables par u sont les ker(ua ) avec a ∈
J0, nK.
Or, d’après le point précédent, la suite (rg(ua ) − rg(ua+1 )) est strictement décrois-
sante puis constante. Comme rg(u0 )−rg(u) = n−(n−1) = 1 et rg(uk−1)−rg(uk ) > 0,
368 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
F ⊃ u(F ) ⊃ u2 (F ) ⊃ u3 (F ) ⊃ · · · ⊃ uk (F ) ⊃ · · ·
et un (F ) = {0}. Soit p ∈ J0, nK le plus petit entier tel que up (F ) = {0} et montrons
que F = ker(up ). Si p = 0, alors F = {0} = ker(u0 ). Supposons donc que p ≥ 1. On
a F ⊂ ker(up ), en effet : soit x ∈ F , alors comme up = {0} on a up (x) = 0 et donc
x ∈ ker(up ). Montrons maintenant que dim(F ) = p et donc F = ker(up ). Comme
up−1(F ) 6= {0}, alors il existe x0 ∈ F tel que up−1(x0 ) 6= 0. F est stable par u donc
la famille (x0 , u(x0 ), · · · , up−1(x0 )) est contenue dans F . De plus, cette famille est
libre car si
α1 x0 + α2 u(x0 ) + · · · + αp−1 up−1(x0 ) = 0,
et si r est le plus petit entier tel que αr 6= 0, alors en appliquant up−r−1 à l’égalité
ci-dessus on arrive à αr up−1 (x0 ) = 0, ce qui est absurde car up−1(x0 ) 6= 0. Donc
on a bien une famille libre, et dim(F ) ≥ p par conséquent. Par ailleurs, comme
F ⊂ ker(up ) et dim(ker(up )) = p alors on a dim(F ) = p.
(a) =⇒ (b) : A et B sont semblables sur C, donc il existe P ∈ GLn (C) telle que
B = P −1 AP , i.e., P B = AP . Or, on peut écrire P = P1 + iP2 avec P1 , P2 ∈ Mn (R),
et donc :
Par conséquent :
A(P1 + xP2 ) = (P1 + xP2 )B ∀x ∈ R.
7.8. EXERCICES 369
∆ : Kr −→ K
(x1 , · · · , xr ) 7−→ det(x1 M1 + · · · + xr Mr ).
∆(a1 , · · · , ar ) = det(a1 M1 + · · · + ar Mr ) 6= 0.
Le corps K étant infini, si ∆ était nulle sur Kr , alors elle le serait aussi sur Lr . En
conclusion, la fonction polynômiale ∆ n’est pas identiquement nulle, et les matrices
A et B sont semblables sur Mn (K).
(c) =⇒ (a) : c’est immédiat.
370 CHAPITRE 7. ESPACES VECTORIELS. APPLICATIONS LINÉAIRES
Chapitre 8
Groupe symétrique. Déterminant
371
372 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
✍ On dit que σ est une permutation circulaire s’il existe x ∈ E tel que O(x) = E.
Il y a (n − 1)! permutations circulaires
dans
le groupe symétrique Sn . Par
1 2 3 4
exemple, la permutation σ = est une permutation circulaire
3 4 2 1
de S4 car :
1 −→ 3
↑ ↓
4 ←− 2
✍ Si y ∈ O(x), alors O(x) = O(y).
Définition 8.4 Cycle. Soit σ ∈ SE une permutation. On dit que σ est un cycle s’il y a
au plus une orbite qui n’est pas réduite à un élément. Cette orbite s’appelle le support
du cycle, et le cardinal de cette orbite s’appelle la longueur du cycle.
(5, 6)2 = Id, alors comme 2016 = 5 × 403 + 1 et 2016 = 2 × 1008, on conclut
que σ 2016 = (1, 4, 7, 2, 3).
σ = τ1 ◦ τ2 ◦ · · · ◦ τm .
ε(σ) = (−1)I(σ) .
Y σ(j) − σ(i)
ε(σ) = .
1≤i<j≤n j−i
8.2 Déterminants
Proposition 8.1
Une application ϕ : E p −→ F est alternée si, et seulement si :
Théorème 8.4
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n ∈ N∗ . L’ensemble des formes
n-linéaires alternés sur E est un K-espace vectoriel de dimension 1.
De plus, il existe une et une seule forme n-linéaire alternée prenant la valeur 1
sur une base donnée de E.
❏ det(IdE ) = 1.
❏ Pour (u, v) ∈ L(E)2 on a : det(u ◦ v) = det(u) × det(v).
❏ u ∈ L(E) est bijectif si, et seulement si det(u) 6= 0, et dans ce cas det(u−1) =
(det(u))−1 .
8.2. DÉTERMINANTS 377
Un automorphisme transforme une base directe en une base directe si, et seule-
ment si, son déterminant est > 0. Dans ce cas, on dit que l’automorphisme
préserve l’orientation.
❏ Produit mixte dans l’espace : soit E un espace eucliden orienté de di-
mension 3. Pour tout (u, v, w) ∈ E 3 , il existe un unique réel noté [u, v, w],
appelé produit mixte de u, v et w défini par : detB (u, v, w) = [u, v, w] (resp.
−[u, v, w]) pour toute base orthonormale B directe (resp. indirecte).
❏ Produit vectoriel dans l’espace : soit E un espace euclidien orienté de
dimension 3. Pour tout (u, v) ∈ E 2 , il existe un unique élément de E noté
u ∧ v et appelé produit vectoriel de u par v tel que : [u, v, w] = (u ∧ v | w)
pour tout w ∈ E.
❏ Calcul d’aires et de volumes : soient E un espace affine euclidien de di-
mension 2 et B une base orthonormée.
−→ −→
⋄ L’aire du parallélogramme ABCD est detB AB, AC .
1
−→ −→
⋄ L’aire d’un triangle ABC est detB AB, AC .
2
⋄ Si E est un espace affine euclidien de dimension 3, le volume du parallélé-
h
−→ − −→ −→i
pipède ABCDEF GH est AB, AD, AF . En particulier, pour un cube, on
retrouve la formule donnant le volume comme produit de la longueur, largeur
et hauteur.
❏ Soient A, B et C des points de R2 de coordonnées respectives (a1 , a2 ), (b1 , b2 )
−→ −→
et (c1 , c2 ). Les points A, B et C sont alignés si, et seulement si, AB ∧ AC = 0,
c’est-à-dire :
a1
a 2 1
b1
b2 1
= 0.
c
1 c2 1
❏ Soient E un espace affine de dimension 2 et D1 , D2 , D3 trois droites d’équa-
tions respectives ax + by + c = 0, a′ x + b′ y + c′ = 0, a′′ x + b′′ y + c′′ = 0. Les
droites D1 , D2 et D3 sont concourantes ou parallèles si, et seulement si :
a b c
′
a b′ c′ = 0.
′′
a b′′ c′′
8.3 Exercices
Exercice 8.1
1. Déterminer les éléments de S3 et A3 .
2. Déterminer les cycles de S4 de longueur 3.
3. Déterminer tous les éléments de A4 .
3. Les éléments de A4 sont donnés par : Id, (1 2)(3 4), (1 3)(2 4), (1 4)(2 3),
(1 2 3), (1 2 4), (1 3 2), (1 3 4), (1 4 2), (1 4 3), (2 3 4), (2 4 3).
Exercice 8.2
1. Décomposer la permutation
1 2 3 4 5 6 7 8 9
σ =
8 7 4 6 2 3 1 9 5
1. L’orbite de 1 est donnée par {1, 8, 9, 5, 2, 7}. Le premier élément non atteint par
ce cycle est 3. Or 3 a pour orbite {3, 4, 6}. Ainsi, tous les éléments apparaissent
380 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
maintenant. Par suite : σ = (1, 8, 9, 5, 2, 7) (3, 4, 6). Ces deux cycles commutent car
sont disjoints.
2. D’après la question ci-dessus, on a :
3. On a :
Exercice 8.3
On considère, dans Sn , le k-cycle c = (a1 , a2 , · · · , ak ).
1. Montrer que pour tout σ ∈ Sn on a :
Si i ∈
/ {σ(a1 ), σ(a2 ), · · · , σ(ak )}, alors σ −1 (i) 6∈ {a1 , a2 , · · · , ak }, par conséquent :
σ c σ −1 (i) = σ σ −1 (i) = i.
tout k.
En conclusion, les permutations σ ∈ Sn qui commutent avec c sont c, c2 , · · · , cn .
Exercice 8.4
1. Soient n ≥ 2 un entier naturel et τi = (i i + 1) ∈ Sn avec i ∈ J1, n − 1K. Montrer que
toute permutation σ ∈ Sn s’écrit comme produit des τi .
2. Montrer que toute permutation σ ∈ Sn , avec n ≥ 2, peut se décomposer en produits
de transpositions τi = (1 i) avec i ∈ J2, nK.
1 2 3 4
Application : appliquer ce résultat à la permutation σ = .
2 4 3 1
3. Soit σ ∈ An , avec n ≥ 3, montrer que σ s’écrit comme produit de 3-cycles.
4. Déterminer le centre du groupe symétrique Sn et du groupe alterné An avec n ≥ 1.
Soit σ ∈ Sn une permutation quelconque, alors on sait d’après le cours que σ est
composée de transpositions γ1 ◦ · · · ◦ γm . Or, chaque transposition γi est la composée
de trois transpositions de la forme τi . En conclusion, toute permutation de Sn peut
se décomposer en produits d’éléments τi .
Application : la permutation σ est en fait un cycle de longueur 3 : σ = (1 2 4). Or
(1 2 4) = (1 2) ◦ (2 4). De plus, on a d’après ce qui précède :
(2 4) = (1 2) ◦ (1 4) ◦ (1 2).
Par conséquent :
σ = (1 2) ◦ (1 2) ◦(1 4) ◦ (1 2) = (1 4) ◦ (1 2).
| {z }
=Id
382 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Exercice 8.5
Groupe symétrique et théorème de Cayley
On se place dans Sn et on note Nσ le nombre de cycles de la permutation σ réduits ou
non à un point.
1. Montrer qu’un cycle d’ordre p se décompose en produit de p − 1 transpositions.
2. Montrer que toute permutation σ se décompose en produit de n − Nσ transpositions.
3. En déduire que la signature de toute permutation σ est égale à (−1)n−Nσ .
4. En déduire que le nombre minimum de transpositions pour factoriser une permutation
donnée σ est égal à : n − Nσ .
8.3. EXERCICES 383
fa : G −→ G, x 7−→ a · x.
g : G −→ S(G), x 7−→ fx
Exercice 8.6 K
Soient (a1 , a2 , a3 ) et (b1 , b2 , b3 ) des 3-cycles de Sn , avec n ≥ 5.
Montrer qu’il existe σ ∈ An tel que :
σ (a1 , a2 , a3 ) σ −1 = (b1 , b2 , b3 ).
On commence par montrer que tout 3-cycle (a, b, c) est conjugué à (1, 2, 3). L’ap-
plication σ : {1, 2, · · · , n} \ {a, b, c} −→ {4, 5, · · · , n} est une bijection (car il s’agit
de deux ensembles finis de même cardinal). On prolonge σ à l’ensemble {1, 2, · · · , n}
en posant :
σ(a) = 1, σ(b) = 2, σ(c) = 3.
Alors σ est une permutation de {1, 2, · · · , n} telle que : σ (a, b, c) σ −1 = (1, 2, 3).
⋄ Si σ ∈ An , alors σ (a, b, c) σ 1 = (1, 2, 3).
⋄ Si σ 6∈ An , alors σe = (4, 5) σ ∈ An et vérifie σe (a, b, c) σe −1 = (1, 2, 3).
Finalement, soient (a1 , a2 , a3 ) et (b1 , b2 , b3 ) deux 3-cycles. On a montré l’existence
de σ, τ ∈ An telles que :
Exercice 8.7 K
Déterminant et suite de Fibonacci
En considérant la matrice
1 1
A =
1 0
montrer que :
Fn+1 Fn−1 − Fn2 = (−1)n , ∀ n ∈ N∗
n Fn+1 Fn
A = , ∀ n ∈ N∗ .
Fn Fn−1
Exercice 8.8 K
On considère la matrice
0 1
0 0 ··· 0 an
B C
B
B 0 0 · · · an−1 0C C
B .. .. .. .. C
M = B
B . . . .CC ∈ Mn (K).
B C
B
0 a2 · · · 0 0C
A
a1 0 ··· 0 0
1. Calculer det M .
2. Calculer l’inverse de M lorsqu’il existe.
1 1
f −1 (ei ) = en+1−i , f −1 (en+1−i ) = ei .
an+1−i ai
0 1
0 0 ··· 0 1
a1 C
B
B
B 0 0 ··· 1
a2
0C C
B
B . .. .. .. C
= B ..
C
M −1 . . .C
B C
B C
B
0 1
an−1
··· 0 0C
A
1
an
0 ··· 0 0
Exercice 8.9 K
Déterminant de Vandermonde
Soient (a1 , a2 , · · · , an ) ∈ Kn (K = R ou C). On appelle déterminant de Vander-
monde :
1 1 ··· 1
a 1 a2 ··· an
V (a1 , a2 , · · · , an ) := .. .. .. .
. . .
n−1
a1 a2n−1 · · · an n−1
1. Montrer que V (a1 , a2 , · · · , an−1 , X) ∈ Kn−1 [X]. Dans le cas où les ai sont distincts,
quelles sont les racines de ce polynôme ? En déduire V (a1 , a2 , · · · , an ).
2. Soit n ≥ 3 un entier naturel et P1 , P2 , · · · , Pn−1 des polynômes unitaires de K[X]
tels que deg(Pk ) = k. Montrer que
1 1 ··· 1
P1 (a1 ) P1 (a2 ) ··· P1 (an )
V (a1 , a2 , · · · , an ) = .. .. ..
. . .
Pn−1 (a1 ) Pn−1 (a2 ) · · · Pn−1 (an )
V (a1 , a2 , · · · , an−1 , X) = (−1)n det (ai−1
j )i6=1,j<n +
+ (−1)n+1 det (ai−1
j )i6=2,j<n X + · · · + (−1)
n+k
det (ai−1
j )i6=k,j<n X
k−1
+
+ · · · + (−1)2n det (ai−1
j )i6=n,j<n X
n−1
∈ Kn−1 [X].
8.3. EXERCICES 387
Supposons que les ai sont distincts deux à deux, alors les racines de V (a1 , · · · , an−1 , X)
sont exactement les a1 , · · · , an−1 . En effet, pour tout i ∈ J1, n − 1K
V (a1 , a2 , · · · , an−1 , ai ) = 0
car deux colonnes (celle d’indice i et celle d’indice n) sont égales. Donc, V ∈ Kn−1 [X]
admet n − 1 racines distinctes, or comme il est degré n − 1 alors ces racines sont
exactement a1 , a2 , · · · , an−1 .
Montrons, par récurrence sur n ≥ 1, que
Y
V (a1 , a2 , · · · , an ) = (aj − ai ).
1≤i<j≤n
Or, λ = det ((aij )i6=n−1,j<n ) = V (a1 , · · · , an−1 ) (car λ est le coefficient de plus
haut degré de V (a1 , · · · , an−1 , X)), donc det ((aij )i6=n−1,j<n ) = V (a1 , · · · , an−1 ) =
Y
(aj − ai ) (d’après l’hypothèse de récurrence). Par suite, on a
1≤i<j≤n−1
Y n−1
Y
V (a1 , · · · , an−1 , X) = (aj − ai ) (X − ai )
1≤i<j≤n−1 i=1
Y n−1
Y Y
V (a1 , · · · , an ) = (aj − ai ) (an − ai ) = (aj − ai ).
1≤i<j≤n−1 i=1 1≤i<j≤n
2. Notons
1 1 ··· 1
P1 (a1 ) P1 (a2 ) ··· P1 (an )
Ü
V (a1 , · · · , an ) :=
.. .. ..
. . .
Pn−1 (a1 ) Pn−1 (a2 ) · · · Pn−1 (an )
388 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Notons n
X
k+1
Pk+1 (X) := X + αk X k ,
k=0
et donc (Pk+1 ) est vraie. D’où l’hypothèse (Pk ) est vraie pour tout k ∈ J1, n − 1K, et
en particulier pour (Pn−1 ). Par conséquent :
Ü
V (a1 , · · · , an ) = V (a1 , · · · , an ).
Exercice 8.10 K
Soit M ∈ Mn (Z).
Trouver à quelle condition nécessaire et suffisante, la matrice M admet une matrice
inverse M −1 ∈ Mn (Z).
det(M) = ±1.
Exercice 8.11 K
Calculer le déterminant d’ordre n suivant :
1 + x2 −x 0 ··· 0
.. ..
−x 1 + x2 −x . .
=
.. .. ..
Dn
0 . . . 0
.. ..
. . −x 1 + x2 −x
0 ··· 0 −x 1+x 2
où x ∈ R et n ∈ N∗ .
Or,
−x −x 0 ··· ··· 0
.. ..
0 1 + x2 −x . .
.. ..
0 −x 1 + x2 −x . .
.. .. .. .. = −x × Dn−2 .
0 . . . . 0
.. ..
. . −x 1 + x2 −x
0 ··· ··· 0 −x 1+x 2
Dn = α × x2n + β × 1 = αx2n + β.
x2 −1
Comme D0 = 1 et D1 = x2 + 1, on en déduit que α = 2 et β = 2 , et par
x −1 x −1
suite
x2n+2 − 1 Xn
Dn = = x2k .
x2 − 1 k=0
n
X
En conclusion, on a dans les deux cas : Dn = x2k .
k=0
Remarque : on peut aussi faire un raisonnement par récurrence sur n.
Exercice 8.12 K
Calculer le déterminant de la matrice A = (aij )1≤i,j≤n définie par :
aij = (−1)max(i,j) .
Exercice 8.13 K
Soient A, B deux matrices de Mn (R), et considérons la matrice M ∈ M2n (R) définie
par :
A B
M = .
−B A
A B A + iB B
det = det .
−B A −B + iA A
A + iB B
Maintenant, pour k ∈ J1, nK, on multiplie la k-ième ligne de par
−B + iA A
−i et l’on additionne à la (n + k)-ième. On obtient alors :
A B A + iB B
det = det .
−B A 0 A − iB
et par conséquent :
Exercice 8.14 K
Soient A et B deux matrices de Mn (R). Montrer que
8
√
< A2 + B 2 = 3 (AB − BA),
=⇒ 6 | n.
:
AB − BA ∈ GLn (R),
On a
A2 + B 2 = (A + iB)(A − iB) + i(AB − BA),
d’où
√
(A + iB)(A − iB) = 3 − i (AB − BA)
et ainsi
√
det ((A + iB)(A − iB)) = det ( 3 − i)(AB − BA) .
Par conséquent :
√
|det(A + iB)|2 = ( 3 − i)n × det(AB − BA).
√
Comme AB − BA est inversible alors son det est non nul, et par suite ( 3 − i)n ∈ R.
√ π
Or, 3 − i = 2e−i 6 , donc 6 | n.
Exercice 8.15 K
1. Trouver toutes les matrices A ∈ Mn (K), K = R ou C, telles que :
2. En déduire que
( det(A + M ) = det(B + M ), ∀M ) =⇒ A = B.
det(P (Jr +N)Q) = det(P Jr Q)+det(P NQ) ⇐⇒ det(Jr +N) = det(Jr )+det(N).
det(N) = det(B − A + N)
Exercice 8.16 K
Calculer la valeur du déterminant (n − 1) × (n − 1) suivant :
3 1 1 1 ··· 1
1 4 1 1 ··· 1
1 1 5 1 ··· 1
∆n :=
1 1 1 6 ··· 1
.. .. .. .. . . ..
. . . . . .
1 1 1 1 ··· n + 1
On soustrait la première ligne de chacune des autres lignes, alors il résulte que :
3 1 1 1 · · · 1
−2 3 0 0 · · · 0
−2 0 4 0 · · · 0
∆n =
.
−2 0 0 5 ··· 0
.. .. .. .. . . ..
. . . . . .
−2 0 0 0 · · · n
2
Maintenant, pour i ∈ J2, n − 1K, on ajoute fois la i-ème colonne à la première
i+1
colonne. Il résulte que :
3+ 2
3
+ 42 + · · · + 2
n
1 1 1 · · · 1
0 3 0 0 · · · 0
0 0 4 0 ··· 0
∆n =
.
0 0 0 5 ... 0
.. .. .. .. . . ..
. . . . . .
0 0 0 0 · · · n
394 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Exercice 8.17 K
1. Calculer
1 sin a cos a
D = 1 sin b
cos b
1 sin c
cos c
Calculer dn pour n ≥ 3.
1. Rappelons, tout d’abord, les trois identités suivantes dont on aura besoin :
a−b a+b
sin a − sin b = 2 sin cos ,
2 2
a−b a+b
cos a − cos b = −2 sin sin ,
2 2
a+b a−b
cos a + cos b = 2 cos cos .
2 2
Exercice 8.18 K
Règle de Cramer
Soit A ∈ GLn (R) une matrice inversible. Montrer que la solution du système linéaire
Ax = b
La façon classique pour résoudre un système linéaire est de faire des opérations
sur les lignes :
(i) ajouter une ligne à une autre,
(ii) multiplier une ligne par un réel non nul,
(iii) échanger deux lignes.
det(Ai )
On se propose de montrer que le terme ne change pas sous les opérations
det(A)
ci-dessus.
Sous la première opération (i), les déterminants det(Ai ) et det(A) ne changent pas.
Sous la deuxième opération, les déterminants det(Ai ) et det(A) seront multipliés par
det(Ai )
un scalaire, et ainsi le quotient reste le même. Finalement, sous la troisième
det(A)
opération les déterminants det(Ai ) et det(A) changent de signe et ainsi le quotient
det(Ai )
reste inchangé.
det(A)
396 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Exercice 8.19 K
Résoudre le système linéaire suivant
8
>
>
>
4x + 3y + 2z + t = a
>
>
< x + 4y + 3z + 2t = b
>
>
> 2x + y + 4z + 3t = c
>
>
:
3x + 2y + z + 4t = d
D’où, on obtient
1 1
x= (11a − 9b + c + d), y= (a + 11b − 9c + d),
40 40
1 1
z = (a + b + 11c − 9d), t = (−9a + b + c + 11d).
40 40
Exercice 8.20 KK
Morphismes de (Sn , ◦) dans (C∗ , ×)
Soient n ≥ 2 un entier naturel et τ ∈ Sn une transposition.
8.3. EXERCICES 397
1. On sait que l’image d’un groupe par un morphisme est un groupe, par suite Im(ϕ)
est un sous-groupe de Z, donc de la forme n Z. Comme Sn est fini, alors Im(ϕ) est un
sous-groupe fini, par conséquent n = 0. En conclusion, ϕ est le morphisme constant
égal à 0.
2. Soit τ = (i, j) ∈ Sn , avec 1 ≤ i < j ≤ n, une transposition. Si σ ∈ Sn ,
σ (1, 2) σ −1 = (σ(1), σ(2)). Il suffit de montrer l’existence de σ ∈ Sn telle que
σ({1, 2}) = {i, j}.
⋄ Si i = 1, on prend σ = (2, j).
⋄ Si i = 2, on prend σ = (1, j).
⋄ Si i > 2, alors comme i < j, la permutation σ = (1, i) ◦ (2, j) convient.
En résumé, on a montré l’existence de σ ∈ Sn telle que τ = σ ◦ (1, 2) ◦ σ −1 .
3. Comme ϕ est un morphisme et que (1, 2)2 = Id{1,··· ,n} , alors
2
ϕ((1, 2)) = ϕ (1, 2)2 = ϕ(Id) = 1.
ϕ(τ ) = ϕ σ(1, 2)σ −1 = ϕ(σ) ϕ((1, 2)) ϕ(σ)−1 = ϕ(σ)ϕ(σ)−1
=⇒ ϕ(τ ) = 1.
Exercice 8.21 KK
Déterminant de Smith (1876)
Soit M ∈ Mn (R) la matrice donnée par :
M = (i ∧ j)1≤i,j≤n
2. Calculer det(M ).
n∧k k n ∧ k′ k′
k = n × = n × = k′ .
n n∧k n n ∧ k′
X
Donc, pour tout (i, j) ∈ N∗2 on a : i ∧ j = ϕ(k). D’où, pour tout 1 ≤ i, j ≤ n
k|i,k|j
on a : n
X
i∧j = δki δkj ϕ(k)
k=1
Exercice 8.22 KK
Déterminant de Cauchy
Soient (a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn ) ∈ K2n (K = R ou C) tels que
ai + bj 6= 0 pour tout 1 ≤ i, j ≤ n.
1. Montrer que s’il existe (i, j) ∈ J1, nK2 tels que ai = bj alors
C(a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn ) = 0.
α1 α2 αn
F (X) = + +···+ .
X + a1 X + a2 X + an
X αi (X + ak )
(X + ak )F (X) = αk + ,
i6=k X + ai
Qn−1
i=1 (bi − X)
(X + ak )F (X) = Q .
i6=k (X + ai )
D’où,
n−1
Y
(bi − X)
X αi (X + ak ) i=1
αk + = Y .
i6=k X + ai (X + ai )
i6=k
n−1
Y
(bi + ak )
En substituant à X la valeur −ak , alors cette égalité devient αk = i=1
Y , et
(ai − ak )
i6=k
8.3. EXERCICES 401
donc
n−1
Y n−1
Y
(bi + a1 ) (bi + an )
i=1 1 i=1 1
F (X) = Y · +···+ Y ·.
(ai − a1 ) X + a1 (ai − an ) X + an
i6=1 i6=n
Pour n = 1, on a C(a1 , b1 ) = 1
a1 +b1
et la propriété est alors vraie. Supposons qu’elle
est vraie jusqu’au rang n − 1 et montrons là au rang n. En ajoutant, à la dernière
ligne du déterminant ci dessous, α1 fois sa première ligne, α2 fois sa deuxième ligne,
· · · , et αn−1 sa (n − 1)-ème ligne on obtient :
1 1 1
··· a1 +bn
a1 +b1 a1 +b2
1 1 1
1 a +b a2 +b2
··· a2 +bn
C(a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn ) = 2
..
1
.. ..
α n . . .
α αn αn
n
an +b1 an +b2
··· an +bn
1 1 1
a +b a1 +b2
···
a1 +bn
1 1
1 1 1
a +b a2 +b2
···
a2 +bn
1
2 1
.. ..
..
= . . .
.
α
n
1 1 1
an−1 +b1 an−1 +b2
···
an−1 +bn
F (b1 ) F (b2 ) ··· F (bn )
F (bn )
C(a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn ) = C(a1 , · · · , an−1 , b1 , · · · , bn−1 )
αn
n
Y n−1
Y
(bn − bi ) (ai − an )
i=1 i=1
= Yn · Yn C(a1 , · · · , an−1 , b1 , · · · , bn−1 )
(bn + ai ) (an + bi )
i=1 i=1
402 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Y Y
(aj − ai ) (bj − bi )
1≤i<j≤n 1≤i<j≤n
= C(a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn ) = Y
(ai + bj )
1≤i,j≤n
Exercice 8.23 KK
Déterminant Circulant
Soient (a1 , a2 , · · · , an ) ∈ Kn (K = R ou C). On appelle déterminant circulant det(∆)
où
a1 a2 · · · an
an a1 · · · an−1
∆(a1 , a2 , · · · , an ) := .. .. .. .
. . .
a2 a3 · · · a1
2iπ
On note P = a1 + a2 X + · · · + an X n−1 , r = e n et R = r (i−1)(j−1) i,j
∈ Mn (K).
1. Exprimer le terme d’indice (i, j) de la matrice ∆ × R.
2. Montrer que R est inversible.
3. En déduire det(∆).
1. On a 0 1
P (1) P (r) ··· P (r n−1)
B C
B C
BP (1) rP (r) ··· r n−1 P (r n−1) C
∆×R = B
B .. .. .. .. C
C
B
. . . . C
A
car r j−i 6= 1. Donc, la matrice R est inversible car son det est non nul.
3. On a det(∆ × R) = P (1)P (r) · · · P (r n−1 ) × det(R), et comme det(∆ × R) =
det(∆) × det(R) alors on déduit que
Exercice 8.24 KK
Soit A la matrice n × n de terme général :
(p−1)(q−1)
2iπ
apq = e n .
Calculer |det(A)|.
Calculons la matrice A2 . On a :
n
X (r−1)(q−1) n
X
2iπ (p−1)(q−1) 2iπ 2iπ (r−1)(p+q−2)
A2 pq
= e n × e n = e n .
r=1 r=1
p+q−2 n
X
2iπ
Posons α := e n , alors (A )pq =
2
αr−1 et on a
r=1
8
> αn − 1
< = 0 si α 6= 1,
A2 = α−1
pq >
:
n si α = 1.
Or α = 1 ⇐⇒ p = q = 1 ou q = n + 2 − p, et par suite
0 1
n 0 ··· 0
B C
B
B0 0 nC
C
A2 = B
B. .
C.
B .. . C
. C
A
0 n 0
Exercice 8.25 KK
1 1 ··· 1
n n+1 n+p
1 1 ··· 1
Calculer le déterminant suivant : D(n, p) =
.. .. ..
. . .
n n+1 n+p
p p ··· p
où (n, p) ∈ N2 .
D’où
D(n, p) = D(n, p − 1) = ··· = D(n, 1) = 1.
Exercice 8.26 KK
Matrice compagnon. Théorème de Cayley-Hamilton
Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n (avec K = R ou C).
Soient u ∈ L(E), x ∈ E \ {0}, (a0 , a1 , · · · , an−1 ) ∈ Kn et
0 ··· 0 1 −an−1
8.3. EXERCICES 405
2. Soit
P := {m ∈ N∗ | (x, u(x), · · · , up (x)) liée } ⊂ N.
c’est donc une base (qu’on note B) de E. La matrice de u dans la base B est alors :
0 1
0 · · · · · · 0 a0
B C
B .. .. .. C
B1
B
. . . C
C
B
. . . . .. .. C
B
B0 . . . . CC
B C
B. . .
B .. . . . . 0 an−2 CC
A
0 · · · 0 1 an−1
On a donc
D’où
p−1
X
χu (u)(x) = χC (u) ◦ χA (u)(x) = χC (u) ◦ up (x) + (−ak )uk (u)(x)
k=0
= χC (u)(0) = 0.
Exercice 8.27 KK
Soient X un ensemble non vide, et K un corps commutatif. On considère n applications
f1 , f2 , · · · , fn de X −→ K. Montrer que (f1 , f2 , · · · , fn ) est libre dans F(X, K) si, et
seulement s’il existe (x1 , x2 , · · · , xn ) ∈ X n tels que
f (x1 ) f1 (x2 ) · · · f1 (xn )
1
f (x1 ) f2 (x2 ) · · · f2 (xn )
2
.. .. .. .. 6= 0.
. . . .
fn (x1 ) fn (x2 ) · · · fn (xn )
D’où
ϕ = C1 f1 + · · · + Cn−1 fn−1 + Cn fn .
Or Cn = det(fi (xj ))1≤i,j≤n−1 6= 0 et (f1 , · · · , fn ) est libre, donc ϕ ne peut pas être
nulle car sinon on aurait une relation de liaison. Par suite, il existe xn ∈ X tel que
ϕ(xn ) 6= 0, et le n-uplet (x1 , x2 , · · · , xn ) ∈ X n est tel que det(fi (xj ))1≤i,j≤n 6= 0.
(⇐=) Si la famille f1 , f2 , · · · , fn ) est liée alors il existe (α1 , α2 , · · · , αn ) 6= (0, 0, · · · , 0)
tels que
α1 f1 + α2 f2 + · · · + αn fn = 0.
D’où, en évaluant en xj on a :
On a ainsi une relation de liaison entre les lignes de la matrice (fi (xj ))1≤i,j≤n et donc
son déterminant est nul.
Exercice 8.28 KK
Soient A et B deux matrices de GLn (C). Montrer que
A B
det = det A2 + B 2 .
−B A
On a
A B
det := det(C1 , C2 , · · · , Cn , Cn+1 , · · · , C2n )
−B A
et donc
A B A + iB B
det = det
−B A −B + iA A
=: det(L1 , · · · , Ln , Ln+1 , · · · , L2n ) où Li sont les lignes
= det(L1 , · · · , Ln , Ln+1 − iL1 , · · · , L2n − iLn )
A + iB B
= det = det(A + iB) × det(A − iB)
0 A − iB
= det(A2 + B 2 )
Exercice 8.29 KK
1. On considère le polynôme
Pn = Xn − X + 1 avec n ≥ 2.
Montrer que
f (t) = αt + β
1. Le polynôme Pn est de degré n et est scindé sur C. Si z0 est une racine multiple
de Pn alors on a Pn′ (z0 ) = nz0n−1 − 1 = 0. Donc z0n = zn0 .
De plus, on a 0 = Pn (z0 ) = z0n − z0 + 1 = n1 − 1 z0 + 1, donc z0 = n
n−1
. Mais,
n−1
Pn′ = n
n
n−1
− 1 > 0. Contradiction. Par conséquent, Pn n’a que des
n
n−1
racines simples notées z1 , z2 , · · · , zn .
2. Grâce aux opérations Ci ←− Ci − Cn (où Ci est la i-ème colonne de f (t)) on
déduit que
z1 0 ··· t
.. ..
0 z2 . .
f (t) =
.. .. .. .
. . . t
−zn · · · −zn t + z n
Par conséquent,
1 + z1
1 ··· 1
.. ..
1 1 + z2 . .
.. .. .. = 2 × (−1)n .
. . . 1
1 ··· 1 1+z n
Exercice 8.30 KK
Soient a1 , a2 , · · · , an des nombres réels et f : R −→ R la fonction définie par :
Montrer que
|ai | =
6 |aj | pour i 6= j =⇒ ∃ x0 ∈ R : f (x0 ) 6= 0.
d’équations :
8
>
>
> sin(a1 x) + sin(a2 x) + · · · + sin(an x) = 0,
>
>
> 2
<a1 sin(a1 x) + a22 sin(a2 x) + · · · + a2n sin(an x) = 0,
>.. .. .. ..
>. . . .
>
>
>
> 2(n−1) 2(n−1)
: a1 sin(a1 x) + a2 sin(a2 x) + · · · + a2(n−1)
n sin(an x) = 0.
Choisissons un x tel que l’un au moins de sin(a1 x), sin(a2 x), · · · , sin(an x) est diffé-
rent de zéro, alors le système d’équations linéaires ci-dessus admet une solution non
triviale, et par suite le déterminant (de Vandermonde) ci-dessous est égal à zéro :
1 1 ··· 1
2
a
1 a22 ··· a2
n Y
.. .. .. .. = (a2i − a2j ) = 0.
. . . .
i,j=1
2(n−1) i>j
2(n−1) 2(n−1)
a1
a2 · · · an
D’où a2k = a2l pour un certain k 6= l, contradiction. Donc, il existe x0 ∈ R tel que
f (x0 ) 6= 0.
8.3. EXERCICES 411
Exercice 8.31 KK
Soient A et B deux matrices de Mn (R) qui commutent : AB = BA.
1. Montrer que
det A2k + B 2k ≥ 0, ∀ k ∈ N.
(Ak +iB k )×(Ak −iB k ) = A2k +B 2k et det(A2k +B 2k ) = det(Ak +iB k )×det(Ak −iB k ).
k
Y
2imπ 2imπ
A2k+1 + B 2k+1 = (A + B) × A + e 2k+1 B × A + e− 2k+1 B .
m=1
Par suite
k
Y 2
2imπ
det A2k+1 + B 2k+1 = det(A + B) × det A + e 2k+1 B ≥ 0.
| {z }
m=1
≥0 | {z }
≥0
Exercice 8.32 KK
Soient x ∈ R et n ∈ N∗ . Calculer le déterminant :
x 1 0 · · · 0
x2 .. .. .
. ..
x .
2!
.. x2 .. ..
. . . 0 .
Dn (x) = 2!
xn−1 .. ..
. . x 1
(n − 1)!
xn xn−1 x2
··· x
n! (n − 1)! 2!
les colonnes de Dn (x). Pour i ∈ J1, nK, chaque Ci : R −→ Mn,1(R) est dérivable.
Le déterminant étant une forme linéaire alternée, alors l’application
Or, Ci′ (x) = Ci+1 (x) pour tout i ∈ J1, n − 1K, donc les n premiers déterminants sont
nuls par alternance, et on arrive à
x 1 0 ··· 0
x2 .. . ..
x . .. .
2!
.. .. ..
. . . 1 0 ,
Dn′ (x) =
n−1
∀ x ∈ R.
x .. ..
. . x 0
(n − 1)!
xn xn−1 x2
··· 1
n! (n − 1)! 2!
On développe par rapport à la dernière colonne, on arrive à Dn′ (x) = Dn−1 (x) et
ceci pour tout x ∈ R. Une récurrence immédiate nous donne finalement :
xn
Dn (x) = , ∀ (x, n) ∈ R, N∗ ).
n!
Exercice 8.33 KK
Soient (a0 , a1 · · · , an ) ∈ Rn+1 (avec n ≥ 2).
Calculer le déterminant D de la matrice
M = (mij )1≤i,j≤n+1
définie par :
Maintenant, en ajoutant la dernière ligne à chacune des autres lignes, on déduit que :
n
Y
D = (−1)n · 2n−1 (an − a0 ) (ak − ak−1 ).
k=1
n
Y
n n−1
D = (−1) · 2 aσ(n) − aσ(0) aσ(k) − aσ(k−1) .
k=1
Exercice 8.34 KK
Calculer le déterminant
1 a1 a22 · · · a1n−2 an1
.. .. .. .. ..
. . . . .
1 an a2n · · · ann−2 ann
avec n ∈ N∗ et (a1 , · · · , an ) ∈ Cn .
414 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Alors, on a :
1 a1 · · · a1n−1
. . ..
e(a1 +···+an )x × .. ..
Dn (x) =
.
1 an · · · ann−1
Y
= e(a1 +···+an )x (ai − aj ) (déterminant de Vandermonde).
n≥i>j≥1
Or, on sait d’autre part que l’application Dn est dérivable sur R avec
a1 x
e a1 ea1 x · · · a1n−2 ea1 x an1 ea1 x
.. .. .. ..
Dn′ (x) = . . . . .
an x
e an ean x · · · ann−2 ean x ann ean x
Exercice 8.35 KK
Montrer qu’il existe (a1 , a2 , · · · , an ) ∈ Rn tel que pour tout P ∈ Rn−1 [X] on ait :
n
X
P (X) = ak P (X + k).
k=1
Considérons l’application
n
X
ϕ : Rn−1 [X] −→ Rn−1 [X], P (X) 7−→ P (X) − ak P (X + k).
k=1
V := V (1, 2, · · · , n).
Donc, le système ci-dessus admet une unique solution donnée par (pour k ∈ J1, nK) :
1 1 ··· 1 1 1 ··· 1
1 2 ··· k−1 0 k+1 ··· n
1
2
ak = 1 22 ··· (k − 1)2 0 (k + 1)2 ··· n
V
.. .. .. .. .. ..
. . . . . .
n−1
1 2n−1 · · · (k − 1)n−1 0 (k + 1)n−1 · · · n
n!
= (−1)k+1 ×
k!(n − k)!
!
n
= (−1)k+1 × .
k
Exercice 8.36 KK
Déterminer tous les triplets (x, y, z) ∈ R3 tels que
2x + y − 2z x + y − 3z −2y + 10z
= = .
3x + y − z 2x + y − 2z 6x + y + z
2x + y − 2z x + y − 3z −2y + 10z
= = .
3x + y − z 2x + y − 2z 6x + y + z
2x + y − 2z = λ(3x + y − z),
x + y − 3z = λ(2x + y − 2z),
−2y + 10z = λ(6x + y + z)
c’est-à-dire (A − λB)X = 0 où
2 1 −2 3 1 −1 x
A= 1 1 −3 , B= 2 1 −2 , X= y .
0 −2 10 6 1 1 z
2x + y − 2z x + y − 3z −2y + 10z
= = .
3x + y − z 2x + y − 2z 6x + y + z
8.3. EXERCICES 417
Exercice 8.37 KK
Montrer que dans tout triangle on a :
3A B C B C A C A B
cos sin sin +cos3 sin sin +cos3 sin sin
2 2 2 2 2 2 2 2 2
A B C A B C
= cos cos cos × sin2 + sin2 + sin2 .
2 2 2 2 2 2
A B C
Indication : en partant de A + B + C = π, montrer que cos 2 = sin 2 cos 2 +
C B B C
sin 2 cos 2 , et de même pour cos 2 et cos 2 .
On a A + B + C = π et donc
A B C C B
cos = sin cos + sin cos ,
2 2 2 2 2
B C A A C
cos = sin cos + sin cos ,
2 2 2 2 2
C A B B A
cos = sin cos + sin cos .
2 2 2 2 2
est nul car la première colonne est égale à la somme des deux autres colonnes. Or
un calcul simple montre que ∆ est égal à :
X
3 A B C A B C X A
cos sin sin − cos cos cos sin2 .
cyclique
2 2 2 2 2 2 cyclique 2
Exercice 8.38 KK
Soient α un nombre réel et ABC un triangle tels que
8
< α a cos(B) + bα cos(A) = cα ,
: 2α−1
a cos(B) + b2α−1 cos(A) = c2α−1 ,
418 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
On sait que
a cos(B) + b cos(A) − c = 0,
>
aα cos(B) + bα cos(A) − cα = 0,
>
>
: 2α−1
a cos(B) + b2α−1 cos(A) − c2α−1 = 0.
Ce système linéaire est homogène et admet pour solution (cos(B), cos(A), −1), donc
son déterminant est nul, i. e. :
a b c
∆ =
α
a bα cα = 0.
2α−1 2α−1 2α−1
a b c
Or,
1 1 1
α−1
∆ = abc
aα−1 bα−1 c
= abc aα−1 − bα−1 aα−1 − cα−1 bα−1 − cα−1
α−1 2 α−1 2 α−1 2
(a ) (b ) (c )
Exercice 8.39 KK
Soient A1 (α1 ), A2 (α2 ), · · · , An (αn ) des points du plan complexe avec n ≥ 2.
Étudier l’existence et l’unicité d’un polygone de sommets M1 , M2 , · · · , Mn tel que Ai
soit le milieu de [Mi Mi+1 ] pour tout i ∈ J1, nK, (on pose Mn+1 = M1 ).
Les points M1 (z1 ), M2 (z2 ), · · · , Mn (zn ) sont solutions du problème si, et seule-
ment si : 8
>
>z1 + z2 = 2α1 ,
>
>
>
>
z + z3
> 2
>
= 2α2 ,
<
.. .. ..
>
. . .
>
>
>
z
> n−1
>
+ zn = 2αn−1 ,
>
>
:
z1 + zn = 2αn ,
8.3. EXERCICES 419
c’est-à-dire 0 1 0 1 0 1
1 1 0··· 0 z1 2α1
B C
B .. .. C B C B C
. B 2α2 C
B C B C
B
B
0 1 1 .C
C B z 2 C
B C B C
B.. .. .. .. C B .
.. C B .. C
B
B . . . . 0C
C × B C = B . C. (∗)
B C B C
B
B ..
C
C B .
. C B . C
B .. C
B 0 . 1 1C B
.C A A
A
1 0 ··· 0 1 zn 2αn
Notons A la matrice carrée ci-dessus, alors l’opération élémentaire Ln ←− Ln − L1 +
L2 + · · · + (−1)n−1 Ln−1 donne :
1 1 0 ··· 0
.. ..
0 1 1 . .
.. . . . . . .
det(A) =
. . . . 0
= 1 + (−1)n−1 .
.. ..
. . 1 1
n−1
0 · · · · · · 0 1 + (−1)
ϕ : L(Rn ) −→ L(Rn )
f 7−→ g ◦ f
φ : Mn (Rn ) −→ Mn (Rn )
M 7−→ AM
D’où φ (Vect(E1i , · · · , Eni )) ⊂ Vect(E1i , · · · , Eni ) pour tout i ∈ J1, nK. Ainsi, on a
A O
matC (φ) = ..
.
O A
pgcd(a1 , a2 , · · · , an ) = det .
B
Notons (A1 , A2 , · · · , An ) ∈ Zn les cofacteurs des ai dans cette matrice avec i ∈ J1, nK.
ai
Si a′i := , alors le développement du déterminant par rapport à la première ligne
dn
n
X
nous donne (après division par dn 6= 0) : a′i Ai = 1. On pose, pour i ∈ J1, nK :
i=1
bi = ua′i, et considérons la matrice :
0 1
a1 a2 ··· an an+1
B C
B C
B 0 C
B C
B .. C
M := B B . C .
B C
B C
B
0 C
A
b1 b2 ··· bn v
422 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
n
X
= dn v − an+1 u a′i Ai = dn v − an+1 u
i=1
= dn+1.
xn + xn−1 + · · · + x + 1 = 0.
Ils sont tous distincts et on a αin+1 = 1 pour tout i ∈ J1, nK. Comme
Les conditions ci-dessus sont équivalentes au fait que x − 1 divise Pi (x) pour tout
i ∈ J1, nK.
Considérons le déterminant
a0 a0 · · · a0
q1 q2 · · · qn+1 n+1
Y
2
V = q12 q22 · · · qn+1 = a0 (qk − ql ).
.. .. .. .. k,l=1
. . . . k>l
q1n q2n · · · qn+1
n
D’autre part, on a
Y
p | P (qr ), ∀r ∈ J1, n+1K et a0 6≡ 0 (mod p) =⇒ p| (qk −ql ).
1≤l<k≤n+1
alors l’un des En est non dénombrable, et donc il est en particulier infini. Soit m ∈ N
tel que Em est infini. Alors, pour x ∈ Em on a :
m
X
f (x, y) = ak (x)y k , ∀ y ∈ R.
k=0
m+1
X
ak (x) = bj,k f (x, j), ∀ x ∈ Em , ∀ k ∈ J0, mK.
j=1
Or, chaque application x 7−→ f (x, j) est polynomiale, donc il en de même pour
m+1
X
bk : x 7−→ bj,k f (x, j), k ∈ J0, mK.
j=1
D’où : m
X
f (x, y) = bk (x)y k , ∀ (x, y) ∈ Em × R.
k=0
L’égalité ci-dessus est encore vraie pour tout (x, y) ∈ R2 car (pour y fixé) les fonc-
n
X
tions x 7−→ f (x, y) et x 7−→ bk (x)y k sont égales sur l’ensemble infini Em , et sont
k=0
donc égales partout car polynomiales (continuité + densité).
car cos(kx + x) + cos(kx − x) = 2 cos(kx) cos x (récurrence sur k). D’autre part, on
montre par récurrence sur k que deg(Pk ) = k.
Maintenant, notons cmk (k ∈ J0, nK) le coefficient du terme de degré m du polynôme
426 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
n
X
Pk de sorte que Pk = cmk X m . On a
m=0
et donc 0 1 0 1
cos(kx0 ) cosm (x0 )
B C B C
B C B C
B cos(kx1 ) C B cos (x1 ) C
m
B C n
X B C
B
B cos(kx2 ) C
C =
B
cmk B cosm (x2 ) C ,
C
B C B C
B .. C m=0 B .. C
B
. C
A
B
. C
A
cos(kxn ) cos (xn )m
c’est-à-dire
0 1 0 1
1 cos(x0 ) cos(2x0 ) · · · cos(nx0 ) 1 cos(x0 ) cos2 (x0 ) · · · cosn (x0 )
B C B C
B
B1 cos(x0 ) cos(2x0 ) · · · cos(nx0 ) C
C
B
B1 cos(x0 ) cos2 (x0 ) · · · cosn (x0 ) C
C
B C B C
B
B1 cos(x1 ) cos(2x1 ) · · · cos(nx1 ) C
C
B
B1 cos(x1 ) cos2 (x1 ) · · · cosn (x1 ) C
C
B C = B C×M,
B
B1 cos(x2 ) cos(2x2 ) · · · cos(nx2 ) C B1 cos(x2 ) cos (x2 ) · · · cos (x2 ) C
C B 2 n
C
B C B C
.. .. .. .. B. . . .
B .. .. .. ..
B C C
B
. . . . C
A
C
A
1 cos(xn ) cos(2xn ) · · · cos(nxn ) 1 cos(xn ) cos (xn ) · · · cos (xn )
2 n
où 0 1
c00 c01 c02 · · · c0n
B C
B
B 10c c11 c12 · · · c1n C
C
B C
B
M := B 20c c21 c22 · · · c2n C
C.
B
B .. .. .. .. C
C
B
. . . . C
A
cn0 cn1 cn2 · · · cnn
Comme Pk est de degré k pour k ∈ J0, nK, alors la matrice M est triangulaire
supérieure et ses éléments diagonaux sont respectivement :
1, 1, 2, 22, · · · , 2n−1 .
D’où,
n(n−1)
det(M) = 2 2 .
8.3. EXERCICES 427
En conclusion, on a
1 cos(x0 ) cos(2x0 ) · · · cos(nx0 )
1 cos(x0 ) cos(2x0 ) · · · cos(nx0 )
1 cos(x1 ) cos(2x1 ) · · · cos(nx1 ) n(n−1) Y
= 2 2 (cos(xk ) − cos(xm )) .
1 cos(x2 ) cos(2x2 ) · · · cos(nx2 ) 0≤m<k≤n
.. .. .. ..
. . . .
1 cos(xn ) cos(2xn ) · · · cos(nxn )
428 CHAPITRE 8. GROUPE SYMÉTRIQUE. DÉTERMINANT
Chapitre 9
Espaces préhilbertiens réels
429
430 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
1
(x|y) = kx + yk2 + kx − yk2 .
4
avec égalité si, et seulement si, x et y sont colinéaires (il existe α ∈ R tel que
x = αy), (ou y = 0).
✍ Inégalité de Minkowski : pour tout (x, y) ∈ E 2 on a
avec égalité si, et seulement si, x et y se trouvent sur une même demi-droite
issue de l’origine (il existe α ≥ 0 tel que x = αy), (ou y = 0).
9.2 Orthogonalité
Dans cette section on suppose que (E, (· | ·)) est un espace préhilbertien.
❏ Angle de deux vecteurs : soient x et y deux vecteurs non nuls de E. D’après
l’inégalité de Cauchy-Schwarz, on sait que :
(x|y)
∈ [−1, 1].
kxk kyk
(x|y)
Alors, il existe un unique réel θ ∈ [0, π] tel que : = cos θ. Le réel θ
kxk kyk
est appelé mesure de l’angle (non orienté) des vecteurs x et y.
∀ x ∈ F, ∀y ∈ G on a (x|y) = 0.
F⊥ = {x ∈ E : ∀ a ∈ F, (x|a) = 0}.
n
X
☞ Si (e1 , · · · , en ) est une base orthogonale et x ∈ E, alors : x = (x|ei )ei .
i=1
☞ Si x = x1 e1 +· · ·+xn en et y = y1 e1 +· · ·+yn en , alors : (x|y) = x1 y1 +· · ·+xn yn .
☞ Si x = x1 e1 + · · · + xn en , alors kxk2 = x21 + · · · + x2n .
432 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
e1
✍ Si (e1 , · · · , en ) est une base quelconque, on pose ǫ1 = . On suppose
ke1 k
ǫ1 , · · · , ǫk construits, alors on pose
P
ek+1 − ki=1 (ǫi |ek+1 )ǫi
ǫk+1 = P .
kek+1 − ki=1 (ǫi |ek+1 )ǫi k
Définition 9.8 Projecteur orthogonal. On dit que p ∈ L(E) est un projecteur ortho-
gonal si ker(p) et Im(p) sont des sous-espaces orthogonaux de E, c’est-à-dire :
d(x, F ) = inf kx − f k.
f ∈F
Alors :
✓ d(x, F ) est bien défini,
✓ d(x, F ) = kx − p(x)k où p(x) est la projection orthogonale de x sur F ,
✓ pour tout f ∈ F on a kx − f k ≥ kx − p(x)k avec égalité si, et seulement si,
f = p(x).
a1 x1 + a2 x2 + · · · + an xn + h = 0
|a1 x1 + a2 x2 + · · · + an xn + h|
d(M, H) = È .
a21 + a22 + · · · + a2n
ku(x)k = kxk, ∀ x ∈ E.
Définition 9.12 Matrice orthogonale. Une matrice M ∈ Mn (R) est dite orthogonale
si t M M = In . On note On (R) l’ensemble des matrices orthogonales.
☞ Une matrice M = (aij )i,j ∈ Mn (R) est orthogonale si, et seulement si, ses
vecteurs colonnes (C1 , · · · , Cn ) forment une base orthonormale pour le pro-
duit scalaire usuel sur Rn . Autrement dit :
8 n
X
>
>
<
∀ (p, q) ∈ J1, nK2 , p 6= q =⇒ aip aiq = 0,
i=1
n
X
>
>
: ∀ j ∈ J1, nK, a2ij = 1.
i=1
Définition 9.13 Groupe spécial orthogonal. Soit A ∈ On (R) (alors det(A) = ±1),
on définit les sous-ensembles de On (R) suivants :
On+ (R) = {A ∈ On (R) : det(A) = +1} et On− (R) = {A ∈ On (R) : det(A) = −1}.
L’ensemble On+ (R) est un sous-groupe de (On (R), ◦), on l’appelle groupe spécial-
orthogonal.
436 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
☞ Soit A ∈ On (R) une matrice orthogonale. Si aij est un coefficient non nul de
A et ∆ij le cofacteur associé, alors :
– A ∈ On+ (R) =⇒ aij = +∆ij ,
– A ∈ On− (R) =⇒ aij = −∆ij .
Définition 9.14 Isométries directes, indirectes. Soit u ∈ O(E) une isométrie d’un
espace euclidien orienté E, alors det(u) = ±1. On dit que u est une isométrie directe
(resp. indirecte) de E si det(u) = +1 (resp. det(u) = −1). On note O+ (E) (resp. O− (E))
l’ensemble des isométries directes (resp. indirectes) de E. L’ensemble (O+ (E), ◦) est un
sous-groupe du groupe orthogonal (O(E), ◦).
1 0
∈ O2− (R), est une bijection.
0 −1
cos θ sin θ
Toute matrice de O2− (R) est de la forme .
sin θ − cos θ
✍ Une isométrie indirecte d’un espace euclidien orienté de dimension 2 est une
symétrie orthogonale par rapport à une droite. C’est une réflexion.
✍ Si E est un espace euclidien orienté de dimension 2, alors toute rotation est la
composée de deux réflexions. Réciproquement, toute réflexion est la composée
de deux rotations.
✍ Les réflexions engendrent le groupe orthogonal O2 : toute rotation s’écrit
comme le produit de deux réflexions.
∀ c ∈ E, [a, b, c] = (a ∧ b | c).
☞ a ∧ b = −b ∧ a et a ∧ a = 0.
☞ (a + b) ∧ c = a ∧ c + b ∧ c.
☞ a∧b= 0 ⇐⇒ (a, b) est liée.
☞ Identité de Lagrange : ka ∧ bk2 + (a | b)2 = kak2 kbk2 .
Définition 9.19 Angle de deux vecteurs non nuls de E. Soient u et v deux vecteurs
Õ
non nuls de E. On définit l’angle de u et v, et on note (u, v) par :
Õ
✓ (u, v) = 0 s’il existe λ ∈ R∗+ tel que v = λu,
Õ
✓ (u, v) = π s’il existe λ ∈ R∗− tel que v = λu,
Õ
✓ (u, v) est la valeur absolue de l’angle (dans ] − π, π]) de u et v dans le plan
euclidien orienté par u et v si (u, v) est libre.
Ö
✍ Pour tous vecteurs non nuls u et v de E on a : (u | v) = kuk kvk cos (u, v).
9.8 Exercices
Exercice 9.1
Dans R3 muni de sa structure euclidienne canonique, on considère les droites D1 et D2
d’équations respectives :
8 8
< x = y < x = −y
: :
y = z y = z.
Exercice 9.2
Soit E un espace euclidien orienté de dimension 3.
Image d’un vecteur orthogonal à l’axe. Soit e un vecteur unitaire et R la rotation
d’angle θ autour de e.
1. Montrer que pour tout x ⊥ e on a :
2. Pour déterminer, dans la pratique, l’axe et l’angle d’une rotation définie par sa
matrice :
⋄ on cherche un vecteur unitaire e qui dirige l’axe de rotation. On l’obtient en
résolvant l’équation R(e) = e,
⋄ on choisit un vecteur unitaire u orthogonal au vecteur e, et on pose v = e ∧ u,
⋄ on calcule R(u) à l’aide de la matrice de R, et on exprime ce vecteur comme
combinaison linéaire des vecteurs u et v, les coefficients sont cos θ et sin θ.
3. Comme u est orthogonal à l’axe, alors par la relation R(u) = (cos θ)u+(sin θ) e∧u
on déduit que (puisque u est unitaire) :
x1 = (x | e) e et R(x1 ) = x1 .
En conclusion, on a :
Exercice 9.3
Endomorphismes antisymétriques
Soient (E, h·, ·i) un espace eucldien et f ∈ L(E). On dit que f est antisymétrique si :
1. Montrer que :
f antisymétrique ⇐⇒ ∀ x ∈ E, hf (x), xi = 0.
f antisymétrique ⇐⇒ f ◦ f = − IdE .
hf (x), yi + hf (y), xi = 0.
442 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
Exercice 9.4
On munit R2 [X] du produit scalaire :
Z 1
1 1
P1 − (P1 | Q0 )Q0 = X− ×1 = X− .
2 2
Z 1 2
1 1 √
Or, X − | X − 1 1
= t− dt = , par suite Q1 = 2 3 X − 1
. Finale-
2 2 0 2 12 2
9.8. EXERCICES 443
ment
2 1 1 1
P2 − (P2 | Q1 ) Q1 − (P2 | Q0 ) Q0 = X − X− − = X2 − X + .
2 3 6
Z 1
2 1 2 1 1
Or, t −t+ t −t+ dt = , et par conséquent :
0 6 6 180
√ 1
Q2 = 6 5 X2 − X + .
6
Exercice 9.5
On considère l’ensemble C2π des fonctions continues et 2π-périodiques sur R muni du
produit scalaire : Z 2π
1
(f | g) = f (t)g(t) dt.
π 0
1. Pour n et m dans N∗ on a :
1 Z 2π 1Zπ
(fn | gm) = fn (t)gm (t) dt = fn (t)gm (t) dt = 0
π 0 π −π
2. On a
1 Z 2π 1 Z 2π
ak = (f | fk ) = f (t) cos(kt) dt et bk = (f | gk ) = f (t) sin(kt) dt.
π 0 k 0
(f |f0 ) Xn n
a0 X
ϕn = f0 + (ak fk +bk gk ) c-à-d ϕn : x 7−→ + (ak cos(kx)+bk sin(kx)).
(f0 |f0 ) k=1 2 k=1
Comme (f0 | f0 ) = 2 et que les autres vecteurs sont unitaires, alors par le théorème
de Pythagore on déduit que :
n
a20 X
kϕn k2 = + a2k + b2k .
2 k=1
Exercice 9.6
Inégalité de Ptolémée
Soit (E, h·, ·i) un espace euclidien et k · k la norme associée.
x
On pose, pour x 6= 0 : ϕ(x) = .
kxk2
1. Montrer que pour x et y non nuls :
kx − yk
kf (x) − f (y)k = .
kxk × kyk
ka − ck × kb − dk ≤ ka − bk × kc − dk + kb − ck × ka − dk.
1. On a :
1 hx, yi 1
kϕ(x) − ϕ(y)k2 = kϕ(x)k2 − 2hϕ(x), ϕ(y)i + kϕ(y)k2 = 2
−2 2 2
+ .
kxk kxk × kyk kyk2
kx − yk kx − zk kz − yk
≤ + .
kxk × kyk kxk × kzk kzk × kyk
Exercice 9.7 K
π
1. Soit r la rotation euclidienne d’angle 6 du plan euclidien orienté. Déterminer deux
réflexions f1 et f2 telles que : r = f1 ◦ f2 .
π
Soit R la rotation axiale d’axe Vect(1, 1, 1) et d’angle 6 dans R3 muni de sa structure
euclidienne canonique (on suppose que la base canonique est directe).
2. Écrire la matrice de R dans la base canonique B de R3 .
3. Déterminer deux symétries s1 et s2 telles que : R = s1 ◦ s2 .
3. On note D = Vect(1, 1, 1), alors R|D⊥ est une rotation de D ⊥ . Comme dans
la première question on peut décomposer la rotation R|D⊥ en deux réflexions de
D ⊥ . Si f1 est la réflexion de D ⊥ d’axe Vect(v) et f2 la réflexion de D ⊥ définie par
f2 = f1−1 ◦ R|D⊥ , alors on trouve :
√
3
− 12 1 0
M1 = Mat{u,v} R|D⊥ = 2 √ , M2 = Mat{v,w} (f1 ) = ,
1
2 2
3
0 −1
√
3
− 21
M3 = M2−1 × M1 = t M2 × M1 = Mat{v,w} (f2 ) = 2 √ .
− 12 − 23
Exercice 9.8 K
Soient (E, h·, ·i) un espace euclidien et f ∈ O(E) un endomorphisme orthogonal.
1. Montrer que :
(Im(IdE − f ))⊥ = ker(IdE − f ).
2. Montrer que :
E = ker(IdE − f ) ⊕ Im(IdE − f ).
9.8. EXERCICES 447
Par suite :
dim(ker(IdE −f )) = dim(E)− dim(E) − dim(Im(IdE − f ))⊥ = dim(Im(IdE −f ))⊥ .
1 X n
1 X n
1 X n
1 X n
f k (x) = (f k (x1 ) + f k (x2 )) = f k (x1 ) + f k (x2 ).
n + 1 k=0 n + 1 k=0 n + 1 k=0 n + 1 k=0
1 X n
1 X n
f k (x1 ) = x1 = x1 .
n + 1 k=0 n + 1 k=0
En conclusion, on a :
1 X n
a − f n+1 (a)
1
p(x) − f k (x)
=
x1 − x1 +
=
a − f
n+1
(a)
n + 1 k=0
n+1
n+1
kak kf n+1(a)k kak kak
≤ + ≤ +
n+1 n+1 n+1 n+1
Exercice 9.9 K
2
1. Soit (a, b) ∈ R3 avec a 6= 0. Donner une condition nécessaire et suffisante sur a et
b pour que l’équation
a∧x = b
x+a∧x = b
1. Montrons que l’équation admet des solutions si, et seulement si, (a|b) = 0.
Si x ∈ R3 est solution de l’équation a ∧ x = b, alors
b ∧ a = (a ∧ x) ∧ a = kak2 x − (x|a)a
et donc
b∧a
x = + αa avec α ∈ R.
kak2
b∧a
Réciproquement, si (a|b) = 0, soit α ∈ R tel que x = + α a, alors
kak2
1 1
a∧x= a ∧ (b ∧ a) + α a ∧ a = ((a|a)b − (a|b)a) = b.
kak2 kak2
2. Considérons l’application
u : R3 −→ R3 , x 7−→ x + a ∧ x.
1
x = [b + (a|b)a − a ∧ b] .
1 + kak2
Exercice 9.10 K
1. Donner l’expression du symétrique du vecteur x par rapport au sous-espace vectoriel
F de base orthonormale (e1 , · · · , ep ).
2. Donner l’expression de la projection orthogonale du vecteur x sur le sous-espace
vectoriel F de base orthogonale (e1 , · · · , ep ).
3. Soient u un vecteur unitaire d’un espace euclidien E et s la symétrie orthogonale par
rapport à l’hyperplan (Ru)⊥ . Donne l’expression de s.
4. Application 1 : Calculer la projection orthogonale de x = (1, 1, 1) sur le plan
vectoriel F d’équation x + y − 2z = 0.
5. Application 2 : Soit F le sous-espace de R4 euclidien défini par les équations :
x+y+z+t=0 et x − y + z − t = 0.
X
p
sF (x) = pF (x) − (x − pF (x)) = 2pF (x) − x = 2 (x | ek )ek − x.
k=1
450 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
e1 ep
2. La famille ,··· , est une base orthonormale de F , alors on a
ke1 k kep k
p p
X ek ek X (x | ek )
pF (x) = x| = 2 k
e .
k=1 kek k kek k k=1 |ek k
4. a1 = (1, 1, 1) et a2 = (1, −1, 0) est une base orthogonale de F . Une base ortho-
normalisée de F est donc :
1 1
ε1 = √ (1, 1, 1) et ε2 = √ (1, −1, 0).
3 2
On a (ε1 | x) = √1
3
et (ε2 | x) = 0, et donc
1 1
pF (x) = √ · ε1 + 0 · ε2 = (1, 1, 1).
3 3
de matrice 0 1
B
1 0 −1 0C
B C
1BB
0 1 0 −1C
C.
B C
2 B−1 0 1 0C
A
0 −1 0 1
9.8. EXERCICES 451
1
d(x, F ) = (x1 + x3 )2 + (x2 + x4 )2 .
2
6. Posons u = √13 (1, 1, 1), alors la symétrie orthogonale s par rapport au plan (Ru)⊥
vérifie : s(t) = t − 2(t | u)u pour tout t ∈ R3 . Or, (t | u)u = 13 (x + y + z)(1, 1, 1), donc
1 −2 −2
1
Mat(s) = −2 1 −2 .
3
−2 −2 1
Exercice 9.11 K
Soient a, b deux réels distincts et f ∈ C([a, b], R∗+ ) une fonction continue.
1. Montrer que
1. h·, ·i est clairement une forme bilinéaire symétrique (car l’intégrale est une forme
linéaire). De plus, cette forme est définie positive car si P ∈ Rn−1 [X] vérifie
Z b
f (x)P 2 (x) dx = 0,
a
0 = hPk , Ri = f (x)Q(x)(x − α1 )2 · · · (x − αr )2 dx
a
Exercice 9.12 K
Soit E un espace euclidien.
Montrer que
(⇐=) Soit p projecteur sur F parallèlement à G tel que kp(x)k ≤ kxk pour tout
x ∈ E. Alors, pour tout (t, x, y) ∈ R × F × G on a
D’où, le polynôme P (t) := t (kyk2 t + 2(x | y)) est positif pour tout t ∈ R. Or, un
polynôme de degré 2 qui admet deux racines réelles change de signe, donc P admet
au plus une racine réelle et (x | y) = 0. Par suite, F = G⊥ et p est donc un projecteur
orthogonal.
Exercice 9.13 K
Si Cn est muni d’une norme k · k, on note encore k · k la norme associée définie sur
Mn (C) par kAk = sup kAxk. Déterminer les normes définies ainsi sur Mn (C) quand
kxk≤1
Cn est muni des normes suivantes : (avec x = (x1 , · · · , xn ))
1.
n
X
kxk1 = |xi |.
i=1
2.
kxk∞ = sup |xi |.
1≤i≤n
9.8. EXERCICES 453
1. On a :
n !
n
X X X n
X n
X
kAxk1 =
aij x
j ≤ |aij | |xj | = |xj | |aij |
i=1 j=1 1≤i,j≤n j=1 i=1
! !
n
X n
X
≤ max |aij | kxk1 donc kAk ≤ max |aij | .
1≤j≤n 1≤j≤n
i=1 i=1
!
n
X
kAk1 = max |aij | .
1≤i≤n
i=1
2. On a :
n
X n
X
kAxk∞ = max |aij xj | ≤ max |aij | |xj |
1≤i≤n 1≤i≤n
j=1 j=1
n
X n
X
≤ max |aij | kxk∞ donc kAk ≤ max |aij | .
1≤i≤n 1≤j≤n
j=1 j=1
n
X n
X
Soit i0 un indice tel que |ai0 j | = max |aij |. Soit x = (x1 , · · · , xn ) avec
1≤i≤n
j=1 j=1
1 >
< si ai0 j = 0,
xj = > ai0 j
: si ai0 j 6= 0.
|ai0 j |
n
X
Alors, on a kxk∞ = 1 et kAxk∞ = max |aij |. En conclusion
1≤i≤n
j=1
n
X
kAk∞ = max |aij | .
1≤i≤n
j=1
Exercice 9.14 K
Caractérisation des similitudes
Soient (E, (· | ·)) un espace préhilbertien et u ∈ L(E). Montrer que :
ku(y)k = αkyk.
Cette relation est aussi vraie pour y = 0, donc elle est vraie pour tout y ∈ E. u
est donc la composée d’une isométrie et d’une homothétie vectorielle de rapport α
(c’est une similitude).
Soit (x, y) ∈ E 2 , alors on a :
1
(u(x)|u(y)) = ku(x) + u(y)k2 − ku(x)k2 − ku(y)k2 =
2
1 α2
ku(x + y)k2 − α2 kxk2 − α2 kyk2 = kx + yk2 − kxk2 − kyk2 = α2 (x|y).
2 2
Exercice 9.15 K
Soient E un espace euclidien, (e1 , e2 , · · · , en ) une base orthonormale, et σ ∈ Sn . On
définit l’endomorphisme
Exercice 9.16 K
On munit R3 de sa structure euclidienne canonique. Reconnaître l’endomorphisme f de
R3 représenté dans la base canonique par la matrice
−8 1 −4
1
A = 1 −8 −4 .
9
−4 −4 7
Soient
t −8 1 −4 t 1 −8 −4 t −4 −4 7
c1 = , , , c2 = , , , c3 = , ,
9 9 9 9 9 9 9 9 9
donc A ∈ O+
3 (R), et f est par conséquent une rotation vectorielle. Un vecteur
t
(x, y, z) est invariant par f si, et seulement si :
8 8
> 8
>
>
−8x + y − 4z = 9x >
>
>
−17x + y − 4z = 0 >
< < < 2x + 2y + z = 0
>
x − 8y − 4z = 9y ⇐⇒ >
x − 17y − 4z = 0 ⇐⇒ >
>
>
>
>
: −x + y = 0.
:
−4x − 4y + 7z = 9z :
2x + 2y + z = 0
Ainsi, f est la rotation dirigée par le vecteur normé e := 3√1 2 , 3√1 2 , −4
√ . Trouvons
3 2
maintenant l’angle θ de la rotation f . On a Tr(A) = 2 cos(θ)+1 = 19 (−8−8+7) = −1,
et donc cos(θ) = −1, i.e., θ ≡ π (mod 2π). En conclusion, f est un demi tour d’axe
dirigé par e.
Exercice 9.17 KK
Soient f1 et f2 deux retournements affines de l’espace euclidien d’axes respectifs D1 et
456 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
D2 . Montrer que :
8
>
D1 = D2
>
>
<
f1 ◦ f2 = f2 ◦ f1 ⇐⇒ ou
>
>
>
D1 et D2 sont sécantes et orthogonales.
:
Exercice 9.18 KK
Soient n ∈ N∗ et M ∈ GLn (R). Montrer qu’il existe une matrice triangulaire supérieure
T et une matrice orthogonale O (éléments de Mn (R)) telles que :
M = O T.
Exercice 9.19 KK
Lemme de Maschke
Soient E un R-espace vectoriel de dimension finie, et G un sous-groupe fini de cardinal
n de (GL(E), ◦). On note h·, ·i un produit scalaire sur E.
Soit F un sous-espace vectoriel de E stable par tous les éléments de G. On se propose
de montrer le lemme de Maschke : il existe un supplémentaire de F dans E stable par
tous les éléments de G.
1. Montrer que l’application :
1 X
ϕ : E × E −→ R, (x, y) 7−→ ϕ(x, y) = hg(x), g(y)i
n g∈G
1 X
hg(x), g(x)i ≥ 0 avec égalité ssi ∀ g ∈ G, g(x) = 0.
n g∈G
Or, comme tous les éléments de g ∈ G sont des automorphismes, alors on déduit
que x = 0. En conclusion, ϕ est un produit scalaire sur E.
2. Soit u ∈ G, alors l’application h : g 7−→ g ◦ u est une bijection de G −→ G de
réciproque g 7−→ g ◦ u−1 . Donc, pour tout (x, y) ∈ E 2 on a (puisque h(G) = G) :
1 X 1 X
ϕ(u(x), u(y)) = hg ◦ u(x), g ◦ u(y)i = hf (x), f (y)i = ϕ(x, y).
n g∈G n f ∈h(G)
ϕ(g(x), g(y)) = 0.
Par conséquent, g F ⊥ ⊂ g(F )⊥ pour tout g ∈ G. De plus, on a g(F ) ⊂ F et g
bijectif, par suite dim(F ) = dim(g(F )). Par suite, on a g(F ) = F pour tout g ∈ G.
Finalement, g F ⊥ ⊂ F ⊥ pour tout g ∈ G, d’où la stabilité de F ⊥ par tous les
éléments de G.
458 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
Exercice 9.20 KK
Soient r et R deux rotations de l’espace R3 euclidien canonique.
1. Soit e1 le vecteur unitaire orientant l’axe de la rotation R et soit θ l’angle de la
rotation R.
Montrer que r ◦ R ◦ r −1 est une rotation d’axe r(e1 ) et d’angle θ.
2. Dans quels cas a-t-on r ◦ R = R ◦ r ?
1. R étant une rotation d’axe Re1 et d’angle θ, donc il existe deux vecteurs de R3 :
e2 et e3 tels que la base B := (e1 , e2 , e3 ) soit orthonormée et que
1 0 0
Mθ := MatB (R) = 0 cos(θ) − sin(θ) .
0 sin(θ) cos(θ)
MatB′ (r ◦ R ◦ r −1 ) = P −1MatB (r ◦ R ◦ r −1 )P
Exercice 9.21 KK
On suppose que E2 (resp. E3 ) est un espace euclidien de dimension 2 (resp. 3) et on
considère l’espace affine euclidien E2 (resp. E3 ) associé à E2 (resp. E3 ).
Classification des isométries affines du plan
1. Montrer que tout déplacement de E2 est une translation ou une rotation affine.
2. Montrer que tout antidéplacement de E2 est le produit commutatif d’une symétrie
orthogonale par rapport à une droite avec une translation parallèle à cette droite.
Classification des isométries affines de l’espace
1. Montrer que tout déplacement de l’espace est une translation ou le produit commu-
tatif d’une rotation affine distincte de l’identité et d’une translation parallèle à l’axe de
rotation (un tel déplacement s’appelle vissage).
2. Montrer que tout antidéplacement de l’espace est :
⋄ soit le produit commutatif d’une symétrie orthogonale par rapport à un plan et d’une
translation de vecteur parallèle à ce plan,
⋄ soit le produit commutatif d’une symétrie orthogonale par rapport à un plan et d’une
rotation affine distincte de l’identité dont l’axe de rotation est orthogonal à ce plan.
Applications :
1. Les deux carrés (O, A, B, C) et (O, C, D, E) sont de sens direct. Quelle est la trans-
π
formation f = r ◦ s où r est la rotation de centre O et d’angle 2 et s la réflexion d’axe
(AB) ?
2. Déterminer, dans E3 , le produit de deux réflexions s et s′ par rapport à des plans
parallèles P et P ′ .
3. Déterminer, dans E3 , le produit de deux rotations r et r ′ d’axes D et D ′ parallèles
distincts.
⋄ Si θ 6≡ 0 (mod 2π) :
alors le système
cos θ − sin θ
Y2,3 = X2,3 + B2,3
sin θ cos θ
b1
admet un point fixe noté X2,3
∗
. Quitte à translater le repère au point O ′′ X2∗ , on
2,3
peut supposer que b1 = 0 et B2,3 = 0. Alors, on voit sur l’écriture matricielle que
f est le produit commutatif d’une symétrie orthogonale par rapport à un plan et
d’une rotation affine distincte de l’identité dont l’axe de rotation est orthogonal à
ce plan.
Applications
1. Comme r = s(OD) ◦ s(OC) , alors f = s(OD) ◦ s(OC) ◦ s(AB) . Comme (AB)//(OC),
alors on a s(OC) ◦ s(AB) = t−
−→ . D’autre part, on a t−−→ = t−
BD BD
→ ◦ t−−→ , par suite on
−
BO OD
conclut que
f = s(OD) ◦ t−
−→ ◦t−−→ = s(AC) ◦ t−−→ .
BO OD OD
| {z }
s(AC)
r = sP ◦ sQ et r ′ = sQ ′ ◦ sP .
Exercice 9.22 KK
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et r une rotation d’axe Re (e étant
un vecteur unitaire) et d’angle θ.
Quelle est la nature de l’endomorphisme
r′ := s ◦ r ◦ s
lorsque :
462 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
1. s est un retournement,
2. s est une réflexion.
Or, s conserve la norme et l’orthogonalité, d’où s−1 (f ) est unitaire et s−1 (e)⊥s−1 (f ).
Par suite :
s−1 (f ) ∧ r ′ s−1 (f ) = sin(ω) s−1(e) c-à-d s−1 (f ) ∧ s−1 r(f ) = sin(ω) s−1(e). (2)
Comme s−1 est une rotation alors elle conserve le produit vectoriel, donc par (1) :
s−1 (f ∧ r(f )) = sin(θ) s−1 (e) c-à-d s−1 (f ) ∧ s−1 r(f ) = sin(θ) s−1 (e).
Exercice 9.23 KK
Soit E un espace euclidien orienté de dimension 3. Soient r et R deux rotations, et s
une symétrie orthogonale.
1. Quelle est la nature de s ◦ r ◦ s.
2. Quelle est la nature de r −1 ◦ R ◦ r.
Trouvons le vecteur qui dirige son axe et son angle. Soit x normé tel que f (x) = x,
alors
s ◦ r ◦ s(x) = x ⇐⇒ r ◦ s(x) = s(x) (car s2 = Id).
D’où, s(x) ∈ Vect(e), et comme e et s(x) sont colinéaires et normés alors s(x) = ±e
puis x = ±s(e). On prend s(e) comme vecteur qui dirige l’axe de la rotation f .
Trouvons maintenant l’angle θ′ de f . On a successivement :
Tr(s ◦ r ◦ s) = 2 cos(θ′ ) + 1,
Tr((s ◦ r) ◦ s) = Tr(s ◦ (s ◦ r)) = Tr(r) = 2 cos(θ) + 1.
Donc, cos(θ) = cos(θ′ ), i.e., θ′ ≡ ±θ (mod 2π). Trouvons le signe de l’angle, pour
cela calculons le produit mixte [s(e), y, s ◦ r ◦ s(y)] où y n’est pas collinéaire à s(e) :
Comme e et s(y) ne sont pas colinéaires (car sinon s(e) et y le seraient aussi), alors
[e, s(y), r(s(y))] est du signe de sin(θ). On distingue alors deux cas :
• s est une réflexion : donc det(s) = −1, sin(θ) et sin(θ′ ) sont de signes contraires.
f est donc la rotation d’axe dirigé par s(e) et d’angle −θ.
• s est une symétrie orthogonale par rapport à une droite, i.e. un demi-tour, alors
det(s) = 1, et donc sin(θ) et sin(θ′ ) sont de même signe. f est dans ce cas la rotation
d’axe dirigé par s(e) et d’angle θ.
2. Comme r et R sont orthogonaux, alors r −1 ◦ R ◦ r est orthogonal et on a det(r −1 ◦
R ◦ r) = det(R) = 1, donc r −1 ◦ R ◦ r ∈ O+ (E). L’axe de cette rotation est la droite
fixe par r −1 ◦ R ◦ r, il s’agit de Rr −1 (i) où i est un vecteur directeur de l’axe de la
rotation R. D’autre part, les deux rotations R et r −1 ◦ R ◦ r ont le même angle.
Exercice 9.24 KK
1. Calculer le minimum de la fonction f : R2 → R définie par
Z π
2
f (a, b) = sin x − ax2 + bx dx.
0
Z π 1
2
1. Sur E := C([0, π], R), u 7→ u2 (x) dx est une norme euclidienne, notée k · k,
0
associée au produit scalaire
Z π
(u | v) = u(x)v(x) dx.
0
min ku − sin k2
u∈P
α x2 dx + β = x sin x dx,
0 0 0
Z π Z π Z π
α x3 dx + β x4 dx = x2 sin x dx,
0 0 0
et 8
> 3 4
< α π3 + β π4 = π,
> π4 π5
:α 4
+β 5
= π 2 − 4.
240 12 20 320
α= − 2 et β= − 5
π4 π π3 π
et par suite
240 12 20 320 2
p(sin)(x) = 4
− 2 x+ − 5 x.
π π π3 π
2. On considère
©
E = f : ]0, 1] −→ R : tf (t) −→ 0 lorsque t −→ 0+
Comme dim(F ) < +∞, alors cette distance est atteinte en un unique point de F
qui est pF (ln(x)) := αx + β. De plus, on a (ln(x) − pF (ln(x))) ⊥F , i.e.,
(ln(x) − αx − β) x2 dx = 0 et (ln(x) − αx − β) x3 dx = 0.
0 0
5 19
On trouve α = et β = − , et par suite :
3 12
1445
inf h(a, b) = k ln −pF (ln)k2 = .
(a,b)∈R 2 432
Exercice 9.25 KK
Soit E un espace euclidien de dimension n.
1. Montrer qu’on ne peut pas trouver n + 2 vecteurs e1 , · · · , en+2 tels que
i 6= j =⇒ hei , ej i < 0.
466 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
1
∀i ∈ J1, n + 1K, kui k = 1 et i 6= j =⇒ hui , uj i = − .
n
e2 = α2 v + β2 w, e3 = α3 v + β3 w, e4 = α4 v + β4 w.
i, j ∈ J2, 4K =⇒ αi αj > 0,
or i, j ∈ J2, 4K =⇒ hei , ej i = hv, viαiαj + hw, wiβiβj < 0,
D’où la famille (f1 , · · · , fn+2 ) est une famille de n+2 vecteurs vérifiant la relation de
l’exercice dans un espace de dimension n, impossible par hypothèse de récurrence.
2. On montre le résultat par récurrence sur n. Pour n = 1 alors les vecteurs u1 = 1
et u2 = −1 vérifient la relation demandée. Supposons donc le résultat vrai jusqu’au
rang n et montrons le au rang n+ 1. Soit E de dimension n+ 1, considérons v ∈ E et
F = v ⊥ . Par l’hypothèse de récurrence on a l’existence de n+1 vecteurs w1 , · · · , wn+1
de F vérifiant la relation demandée. Cherchons les ui sous la forme
ui = αi v + βi wi et un+2 = v.
On pose alors
Ì
1 n(n + 2)
ui = − v+ wi pour i ∈ J1, n + 1K et un+2 = v.
n+1 (n + 1)2
Exercice 9.26 KK
On considère dans R3 (euclidien orienté) l’endomorphisme
u : R3 −→ R3 , x 7−→ a ∧ x
+∞
X un (x)
r : x 7−→
n=0
n!
u2n+1 (x) = (−1)n kak2n u(x) et u2n+2 (x) = (−1)n kak2n u2 (x).
Donc, puisque les termes d’ordre pair et impair convergent, on déduit que
+∞ +∞
X kak2n 2 X kak2n
r(x) = x+ (−1)n u (x) + (−1)n u(x)
n=0 (2n + 2)! n=0 (2n + 1)!
1 − cos kak 2 sin kak
= x+ 2
u (x) + u(x)
kak kak
= x cos θ + (k|x)(1 − cos θ)k + (k ∧ x) sin θ,
Exercice 9.27 KK
Soit G un sous-groupe de (GLn (R), ◦). Pour σ ∈ G, on considère l’application
(· | ·)σ : Rn × Rn −→ R
(x, y) 7−→ (x|y)σ := σ −1 (x)|σ −1 (y)
1. On a clairement :
• (· | ·)σ est bilinéaire car (· | ·) l’est et σ −1 est linéaire.
• (· | ·)σ est symétrique car (· | ·) l’est aussi.
• On a pour tout x ∈ Rn :
(x | x)σ = σ −1 (x) | σ −1 (y) = kσ −1 (x)k2 ≥ 0 et
(x | x)σ = 0 ⇐⇒ kσ −1 (x)k2 = 0 ⇐⇒ σ −1 (x) = 0Rn ⇐⇒ x = 0Rn .
Donc, (· | ·)σ est un produit scalaire (car forme bilinéaire, symétrique, et définie
positive).
2. Posons, pour tout (x, y) ∈ (Rn )2 :
X
hx, yi = (x | y)σ ,
σ∈G
Or, l’application
h : G −→ G, τ 7−→ τ ◦ g
Exercice 9.28 KK
Produit tensoriel
Soient p, q, r, s ∈ N∗ . On définit une application (produit tensoriel de M et N )
hX ⊗ Y, X ′ ⊗ Y ′ i
(M ⊗ N )(M ′ ⊗ N ′ ).
(M ⊗ N )(X ⊗ Y ).
M ⊗ (N + αN ′ )
0 1
(n11 + αn′11 )M (n12 + αn′12 )M · · · (n1s + αn′1s )M
B C
B C
B (n21 + αn′22 )M (n22 + αn′22 )M · · · (n2s + αn′2s )M C
= B
B .. .. .. ..
C
C
B
. . . . C
A
X
q
avec n′′ij = nik n′kj . En notant NN ′ = (n′′ij ), on voit que
k=1
Exercice 9.29 KK
Déterminer l’ensemble des automorphismes f d’un espace euclidien orienté E de di-
mension 3 vérifiant pour tout (x, y) ∈ E 2 :
f (x ∧ y) = f (x) ∧ f (y).
Montrons que
1
r(x ∧ y) = x ∧ y = f (x ∧ y) = r(x ∧ y)
det(f )
[r(x), r(y), r(z)] = det (r(x), r(y), r(z)) = (det(r)) det(x, y, z) = det(x, y, z),
(r(x ∧ y) | r(z)) = (x ∧ y | z) = [x, y, z] ,
car r est une rotation et donc det(r) = 1 et r préserve le produit scalaire. On déduit
que pour tout z ∈ E :
Exercice 9.30 KK
Soient A = (aij )1≤i,j≤n une matrice réelle et S l’ensemble des matrices symétriques
réelles. Déterminer
X
inf (aij − mij )2 ,
M ∈S
i,j
où M = (mij )1≤i,j≤n .
Le problème revient donc à calculer inf kA−Mk2 . On va calculer alors inf kA−Mk.
M ∈S M ∈S
D’après le théorème de projection on sait que :
t t A + tA
(A − S) = −(A − S) ⇐⇒ A+A = 2S ⇐⇒ S = .
2
2.
(i) Soit x ∈ Vect(e1 , e2 , · · · , en )⊥ , alors on a (x|ei ) = 0 pour tout i ∈ J1, nK,
et par suite kxk = 0. D’où, Vect(e1 , · · · , en )⊥ = {0}, et comme c’est un sous-
L
⊥ ⊥
espace de dimension finie alors E = Vect(e1 , · · · , en )⊥ Vect(e1 , · · · , en )⊥ =
Vect(e1 , · · · , en ). En conclusion, la famille (e1 , · · · , en ) est une base de E.
(ii) Le supplémentaire orthogonal de Vect(e1 , e2 , · · · , en−1 ) est non nul car on a un
sous-espace de E de dimension n − 1. Soit x 6= 0 dans ce supplémentaire, alors
on a kxk2 = (x|en )2 . Par l’inégalité de Cauchy-Schwarz on a kxk2 = (x|en )2 ≤
kxk2 ken k2 et ainsi ken k ≥ 1. D’autre part, d’après la formule de l’énoncé on a
n
X
ken k2 = (en |ei )2 ≥ ken k4 , par conséquent ken k ≤ 1. Donc, on a égalité dans
i=1
l’inégalité de Cauchy-Schwarz : (en |x) = kxk ken k, d’où x et en sont liés et en par-
ticulier en est orthogonal aux autres vecteurs. Finalement, en appliquant le même
raisonnement à tous les ei on obtient le résultat.
3. En déduire que
Pp (e) = e − (e|ep ) ep .
(Pp (ei )|Pp (ej )) = (ei |ej ) − (ei |ep )(ej |ep ) < 0.
⊥
M
Vect(Pp (e1 ), · · · , Pp (ep−1 ), ep ) = Vect(Pp (e1 ), · · · , Pp (ep−1 )) Rp .
Donc,
⊥
M
rg(e1 , · · · , ep ) = rg(Vect(Pp (e1 ), · · · , Pp (ep−1 )) Rp ) ≥ p − 1.
n
X n
X
|αi |ei = 0 et |αi |(ei |en+1 ) = 0
i=1 i=1
476 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
d’après la question précédente. Or (ei |en+1 ) < 0 pour tout i, donc αi = 0 pour tout
i ∈ J1, nK. La famille (e1 , · · · , en ) est donc libre, et par suite c’est une base de E.
ab + ac + bc = 0,
a2 + b2 + c2 = 1,
(a + b + c)(a2 + b2 + c2 − ac − ab − bc) = 1.
Donc,
ab + ac + bc = 0, a2 + b2 + c2 = 1, a + b + c = 1.
P = X 3 − X 2 + abc.
Montrons que k = abc ∈ 0, 27 4
. Le polynôme P ′ s’annule en 0 et en 32 , et on a
P (0) ≥ 0, P 23 ≤ 0, d’où 0 ≤ k ≤ 27
4
.
(⇐=) D’après la relation entre les coefficients d’un polynôme et ses racines on a :
a + b + c = 1, ab + ac + cb = 0, abc = k.
minant.
1. Montrer que
(x1 , · · · , xn ) est liée ⇐⇒ DG(x1 , · · · , xn ) = 0,
(x1 , · · · , xn ) est libre ⇐⇒ DG(x1 , · · · , xn ) > 0.
2. Montrer que DG est invariant par permutation de (x1 , · · · , xn ).
3. Montrer que DG est invariant lorsqu’on ajoute à un vecteur une combinaison linéaire
des autres vecteurs.
4. Calculer DG(λx1 , x2 , · · · , xn ).
5. Soit H un sous-espace de E de dimension p, et x un vecteur de E. Montrer que
s
DG(x, x1 , x2 , · · · , xp )
d(x, H) =
DG(x1 , x2 , · · · , xp )
1. Si les vecteurs (x1 , · · · , xn ) sont liés, alors xj (par exemple) est combinaison
linéaire des autres vecteurs : n
X
xj = λk xk
k=1,k6=j
n
X
Si C1 , · · · , Cn sont les vecteurs colonnes de G(x1 , · · · , xn ) alors on a Cj = λk C k ,
k=1,k6=j
et ainsi G(x1 , · · · , xn ) n’est pas inversible et donc DG(x1 , · · · , xn ) = 0.
Maintenant, si (x1 , · · · , xn ) est libre, alors c’est une base de F := Vect(x1 , · · · , xn ).
La restriction de (·|·) à F × F est un produit scalaire et sa matrice dans la base
(x1 , · · · , xn ) est G(x1 , · · · , xn ). Soit B une base dans laquelle la matrice du produit
scalaire est In , alors si P est la matrice de passage de B à (x1 , · · · , xn ) on a
det G(x1 , · · · , xn ) = det t P In P = det(P )2 > 0.
n
X
3. D’après la question précédente, si x′1 := x1 + αi xi , alors G(x′1 , x2 , · · · , xn ) est
i=2
obtenu de G(x1 , x2 , · · · , xn ) par les opérations suivantes :
n
X
(i) ajout à la colonne C1 la combinaison αi Ci ,
i=2
n
X
(ii) ajout à la ligne L1 la combinaison αi Li .
i=2
Comme ces deux opérations conservent le déterminant nous déduisons que DG est
478 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
invariant lorsqu’on ajoute à un vecteur une combinaison linéaire des autres vecteurs.
4. Il est facile de voir DG(λx1 , x2 , · · · , xn ) = λ2 DG(x1 , x2 , · · · , xn ).
5. Comme H est de dimension finie, alors la projection orthogonale pH existe et
d(x, H) est atteinte au point pH (x) ∈ H : d(x, H) = kx − pH k.
Comme pH (x) ∈ H alors pH (x), x1 , · · · , xp sont liés. Si x = pH (x) + y, alors
DG(x, x1 , x2 , · · · , xp )
kyk2 = d(x, H)2 = .
DG(x1 , x2 , · · · , xp )
1. E = C([−1, 1], R), (f |g) = f (x)g(x) dx, et F est l’ensemble des fonctions conti-
−1
nues nulles sur [0, 1].
X
2. E = l2 (N), (x|y) = xn yn , et F est l’ensemble des suites ayant un nombre fini de
n≥0
termes non nuls.
1. Si f est une fonction nulle sur [−1, 0] alors il est clair qu’elle appartient à F ⊥ .
Montrons, réciproquement, que tout élément de F ⊥ est une fonction nulle sur [−1, 0].
Soit f une fonction telle qu’il existe x0 ∈ [−1, 0] avec f (x0 ) 6= 0. On peut supposer,
par exemple, que f (x0 ) > 0, alors par la continuité de f il existe un voisinage U de
x0 sur lequel la fonction f est strictement positive. Considérons alors la fonction g
continue sur [−1, 1], strictement positive sur U ∪ [−1, 0[ et nulle ailleurs :
8
>
< > 0 sur U ∩ [−1, 0[,
g : [−1, 1] −→ R, x 7−→ g(x) = >
: ≡ 0 ailleurs.
(x|yi ) = xi = 0,
⊥
L
donc la suite (xn )n∈N est nulle et on a F ⊥ = {0}. On a de plus que F F ⊥ 6= E.
1. Montrer l’existence d’une suite (Pn )n∈N de polynômes de degré n orthogonaux pour
( | ) (on sait d’après l’exercice précédent que Pn admet exactement n racines réelles
distinctes sur ] − 1, 1[).
2. Montrer l’existence et l’unicité d’une suite (Ln )n∈N de polynômes orthogonaux de
degré n tels que Ln (1) = 1 pour tout n ∈ N. Les (Ln )n∈N sont appelés les polynômes
de Legendre.
3. Montrer l’existence et l’unicité d’une suite de polynômes (Qn )n∈N véerifiant les pro-
priétés suivantes :
• (X − 1)n | Qn ,
(n)
• Ln = Qn .
4. Montrer que Qn (X) = λn (X 2 − 1)n .
5. Montrer la formule de Rodrigues :
2−n
λn = .
n!
6. Calculer kLn k.
7. Étudier la parité de Ln . Montrer que (L0 , L1 , · · · , Ln ) est une base de Rn [X].
Posons
Pn
Ln = ,
Pn (1)
alors la suite (Ln ) répond à la question.
Réciproquement, comme toute famille de vecteurs vérifiant les conditions de l’énoncé
est de la forme (an Pn ), on a forcément an = Pn1(1) .
3. On veut que (X −1)n | Qn et Ln = Q(n)n , donc Qn est forcément de degré 2n, et on a
2n
X
par suite Qn = ak (X − 1)k avec a2n 6= 0 (car la famille (1, (X − 1), · · · , (X − 1)2n )
k=0
est une base de R2n [X]). On a (X − 1)n | Qn =⇒ ak = 0 pour tout k ∈ J0, n − 1K,
2n
X
donc Qn = ak (X − 1)k avec a2n 6= 0. Maintenant, on a
k=n
2n
X n
X (k + n)!
Q(n)
n = k(k − 1) · · · (k − n + 1)ak (X − 1)k−n = ak+n (X − 1)k .
k=n k=0 k!
n
X
Or, on a Ln = lk (X − 1)k (décomposition de Ln dans la base formée par les
k=0
(X − 1)k ), alors on obtient par identification
(k − n)!
ak = 0 si k < n, et ak = lk−n si n ≤ k ≤ 2n.
k!
on a (Ln | X ) = 0 =⇒
n−k−1
xn−k−1 Q(n)
n (x) dx = 0, et en intégrant n − k − 1 par
−1
parties on obtient
Z 1
0= Q(k+1)
n (x) dx = Q(k) (k) (k)
n (1) − Qn (−1) = −Qn (−1).
−1
D’où Q(k)
n (−1) = 0 pour tout k ∈ J0, n − 1K. On déduite que (X + 1) |Qn , et
n
comme (X + 1)n et (X − 1)n sont premiers entre eux alors (X 2 − 1)n | Qn , et vu que
deg(Qn ) = 2n, alors il existe une constante réelle λn 6= 0 telle que Qn = λn (X 2 −1)n .
5. Par la formule de Leibniz on a
!2
n
n (n)
X n
Q(n)
n = λn (X − 1) 2
= λn n! (X + 1)n−k (X − 1)k = Ln .
k=0 k
9.8. EXERCICES 481
2−n
Comme Ln (1) = 1, alors on obtient λn = n!
, et par suite :
1 dn 2 n
Ln = X − 1 .
2n n! dxn
6. On a Ln (X) = 1
2n n!
(Qn (X))(n) et
Z 1
kQp(p) k2 p
= (−1) (2p)! (x2 − 1)p dx.
−1
2p
Notons cette intégrale Ip , alors on a I0 = 2 et Ip = I .
2p+1 p−1
D’où
2 × 4 × · · · × 2p (p!)2
Ip = 2 × = 22p+1 .
3 × 5 × · · · × (2p + 1) (2p + 1)!
Donc,
1 (2p)! 2
kLp k2 = kQ(p) 2
p k = Ip = .
22p (p!)2 22p (p!)2 2p + 1
7. On a Ln (X) = 2n1n! Qn (X)(n) . Le coefficient dominant de Qn est 1, donc le coeffi-
(2n)!
n est n! , et par suite le coefficient dominant de Ln est 2n (n!)2 .
cient dominant de Q(n) 2n!
D’autre part, le polynôme Qn est pair comme produit de polynômes pairs, donc sa
dérivée n-ème est de même parité que n. En conclusion, Ln est pair si n est pair, et
Ln est impair si n est impair. Finalement, la famille des (Li ) est à degrés échelonnés
et deg(Pn ) = n, donc c’est une base de Rn [X].
Tn (cos θ) = cos(nθ) ∀θ ∈ R.
(1 − x2 )y ′′ − xy ′ + n2 y = 0.
sin(n + 1)θ
Un (cos θ) = ∀θ ∈ R \ {kπ}.
sin θ
π
et que kUn k2 = .
2
⌊n ⌋ !
X2
n
cos(nθ) = (−1)k (cos θ)n−2k (sin θ)2k
k=0 2k
où ⌊x⌋ désigne la partie entière de x. Comme (sin θ)2 = 1 − (cos θ)2 , on a donc
⌊n ⌋ !
X2
k n
cos(nθ) = (−1) (cos θ)n−2k (sin θ)k . En conclusion, le polynôme
k=0 2k
⌊n ⌋ ! ⌊n⌋ !
X2
k n X2
n
Tn (X) = (−1) X n−2k (1 − X 2 )k = X n−2k (X 2 − 1)k
k=0 2k k=0 2k
vérifie bien Tn (cos θ) = cos(nθ) pour tout θ ∈ R. De plus, Tn est unique car connu
en une infinité de points de [−1, 1], et son degré est n.
2. Soit x ∈ [−1, 1] et θ = arccos(x), alors on a
Tn (x) + Tn−2 (x) = cos(nθ) + cos((n − 2)θ) = 2 cos(θ) cos((n − 1)θ)) = 2xTn−1 (x)
T1 (x)
−1
Une simple récurrence sur n nous permet d’affirmer que le coefficient dominant de Tn
est 2n−1 . Étudions à présent la parité des polynômes Tn , on a pour tout x ∈ [−1, 1]
484 CHAPITRE 9. ESPACES PRÉHILBERTIENS RÉELS
et θ = arccos(x) :
Tn (−x) = Tn (− cos θ) = Tn (cos(π + θ)) = cos(nπ + nθ) = (−1)n cos θ = (−1)n Tn (x).
n−1
n−1
Y π kπ
Tn (X) = 2 X − cos + .
k=0 2n n
D’autre part, fn (θ) = cos(nθ) (par définition de Tn ), et donc fn′′ (θ) = −n2 cos(nθ).
En rassemblant les deux expressions on obtient
Enfin, c’est une égalité entre polynômes pour tout les réels x ∈ [−1, 1], on en déduit
alors qu’elle vraie pour tout x.
7. On distingue le cas n pair et n impair.
- Si n = 2p, alors T2p (0) = T2p cos π2 = cos 2pπ
2
= cos pπ = (−1)p . D’autre part,
′
T2p (0) = 0 car T2p est un polynôme pair, et donc T2p ′
est impair, ce qui donne
′
T2p (0) = 0.
- Si n = 2p + 1, alors T2p+1 est impair et donc T2p+1 (0) = 0. D’autre part, T2p+1
′
(0) =
T2p+1 cos π2 = (2p + 1) sin (2p+1)π
2
= (−1)p (2p + 1).
9.8. EXERCICES 485
n
X
8. Posons Tn = ak X k , on se propose de calculer les ak . On a
k=0
n−1
X n−2
X
Tn′ (X) = (k + 1)ak+1 X k et Tn′′ (X) = (k + 1)(k + 2)ak+2X k .
k=0 k=0
On reporte les deux expressions ci-dessus, ainsi que celle de Tn dans l’équation
différentielle de la question 6., on trouve alors
(2k + 1)(2k + 2)a2k+2 = −4(p − k)(p + k)a2k pour tout k ∈ J0, n − 1K.
n−1
Y n−1
Y
(2k + 1)(2k + 2)a2k+2 = −4(p − k)(p + k)a2k
k=0 k=0
ce qui donne
p(p + k − 1)!
a2k = (−1)p−k 4k pour tout k ∈ J0, pK.
(p − k)!(2k)!
9. On a
Z 1
p+q+1 Tp (t)Tq (t)
(Tp |Tq ) = 2 √ dt
−1 1 − t2
Z 0
D’après la question précédente, on sait que la famille (TÜ0 , TÜ1 , · · · , TÜn ) est une base
orthonormale et étagée de Rn [X]. Alors, si P ∈ Rn [X] est unitaire et de degré p on
peut écrire
P (X) = α0 TÜ0 (X) + α1 TÜ1 (X) + · · · + αp TÜp (X) avec (α0 , · · · , αp ) ∈ Rp+1 .
On doit minimiser
Z 1 p
P 2 (t) X
√ = (P | P ) = αi2 . (1)
−1 1 − t2 i=0
π
(P | P ) = αp2 = .
22p−1
3. On a
U1 (x)
U2 (x)
U3 (x)
U4 (x)
1
−1
6. On a
Z 1 √
(Up |Uq ) = 1 − t2 Up (t)Uq (t) dt
−1
Z 0
.
Bibliographie
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B G
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N Théorème de Cartan-Dieudonné 488
Théorème de Cayley 382
Newton (formules de) 257 Théorème de Cayley-Hamilton 404
Théorème de d’Alembert-Gauss 213
Théorème de Eneström-Kakeya 254
Théorème de Fermat 120,134
O Théorème de Gauss 119
Théorème de Gauss-Lucas 240
Obtusangle 474
Théorème de Lagrange 192
Théorème de Maschke 457
Théorème de Miquel 87
P Théorème de Napoléon 109
Théorème de Ptolémée 104
Pell (équation de) 156 Théorème de Pythagore 430
Perrin (suite de) 272 Théorème de Rolle 221,235,259
PGCD 101,117,145,168,172,215,266 Théorème des restes chinois 122
Polynôme caractéristique 405 Théorème des valeurs intermédiaires
Polynôme cyclotomique 147,265 229,286,290,296
Polynôme de Bernoulli 248 Théorème du rang 302
Polynôme de Bernstein 269
Polynôme d’Euler 249
Polynôme de Hilbert 248
V
Polynôme de Legendre 479
Polynôme de Tchebychev 295,481 Vitek 155
Polynôme d’interpolation de Lagrange 212
Polynôme irréductible 213
PPCM 117,168,215,383
Produit tensoriel 469 W
Weierstrass 269
Q
Quaternions 341 Z
Zacks 155
R
Résultant 275
Rodrigues (formule de) 479
S
Scindé 213
Shah 256
Shapiro (équation fonctionnelle de) 274
Similitudes 75,453
Singh 256
Suites exactes 356
Sylvester (formule de) 151
T
494