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Lycée Ste-Marie Fénelon Classe de PC/PC*

Année 2021/2022 Mathématiques

Chapitre 4
Déterminants
Correction des exercices
Calculs pratiques
– Exercice 1 – ? Divers pour commencer
Calculer les déterminants suivants :

x1 + y1 . . . x1 + yn x2 y 2
xy

. ..

∆1 = .. ∆2 = x2 y2 xy

.


xn + y1 . . . xn + yn
y2 xy x2

s1 s1 s1 ... s1

a + b b ... b

s1 s2 s2 ... s2


.. ..
.

a a+b .
∆3 = . ∆4 = s1 s2 s3 ... s3 avec sq = 1 + 2 + · · · + q

.. .. ..
. . b .. .. .. ..


. . . .
a ... a a + b

s1 s2 s3 ... sn

Correction :
• Calcul de ∆1
Pour n = 2, on a clairement

x +y x +y
∆1 = 1 1 1 2 = (x1 + y1 )(x2 + y2 ) − (x1 + y2 )(x2 + y1 ) = x1 y2 + x2 y1 − x1 y1 − x2 y2 .
x2 + y1 x2 + y2

Donc
Pour n = 2, ∆1 = (x1 − x2 )(y2 − y1 ).

Soit maintenant n > 3.


x1 + y1 x1 + y2 ... x1 + yn


x2 + y1 x2 + y2 ... x2 + yn

∆1 = . .. .. ..

.. .

. .


xn + y1 xn + y2 ... xn + yn

On remplace L1 par L1 − L2 et L2 par L2 − L3 (ce qui n’est possible que si la matrice a au moins 3 lignes !), ce qui
donne :


x1 − x2 x1 − x2 x 1 − x2

...

x2 − x3 x2 − x3 ... x 2 − x3


∆1 = x3 + y1 x3 + y2 ... xn + y1

.. .. .. ..

.

. . .

xn + y1 xn + y2 ... xn + yn

1
Soit x1 = x2 , et le déterminant est alors évidemment nul. Soit x2 = x3 , et on conclut de même. Soit x1 6= x2 et x2 6= x3 ,
et alors les deux premières lignes de ce déterminant sont proportionnelles, ce qui entraîne à nouveau sa nullité.
Finalement,
dès que n > 3, ∆1 = 0.

• Calcul de ∆2
On remplace C1 par C1 − C2 et C3 par C3 − C2 :


xy
x2 y 2
x(y − x) x2 (x + y)(y − x)
x x2 (x + y)
2

∆2 = x2 y2 xy = −(x + y)(y − x) y2 −y(y − x) = (y − x) −(x + y) y2 −y

y2 xy x2 y(y − x) xy −x(y − x) y xy −x

On remplace ensuite L2 par L1 + L2 + L3 et on développe par rapport à la ligne L2 obtenue :



x
x2 x + y



2 2 2 2
x x + y
= −(x2 + y 2 + xy)2 (y − x)2 .

2 2
∆2 = (y − x) 0 x + y + xy 0 = (x + y + xy)(y − x)

y −x


y xy −x

Finalement,
∆2 = −(x3 − y 3 )2 .

• Calcul de ∆3
Pour le troisième, on pose ∆n = le truc, et δn = le même truc sauf le coefficient (1, 1) qui est remplacé par b.
Dans ∆n , on fait C1 ← C1 − C2 et on trouve : ∆n = a∆n−1 + bδn−1 .
Dans δn , on fait C1 ← C1 − C2 et on trouve : δn = bδn−1 , ce qui veut dire que δn = bn et donc
n
X an+1 − bn+1
∆n = ak bn−k = si a 6= b.
a−b
k=0

• Calcul de ∆4
On remarque que sq − sq−1 = q et s1 = 1. On effectue les opérations élémentaires Li ← Li − Li−1 pour i ∈ [[2, n]].


s1 s1 s1 . . . s1 1 1 1 . . . 1

s1 s2 s2 . . . s2 0 2 2 . . . 2


∆4 = s1 s2 s3 . . . s3 = 0 0 3 . . . 3 .

.. .. .. .. .. .. . . .. .

. . . . . . . . ..

s1 s2 s3 . . . sn 0 0 . . . 0 n

Il est alors immédiat que le déterminant est le produit des éléments diagonaux :
∆4 = n!
.

2
– Exercice 2 – ? Petites Mines PC 2017, Camille Magloire
Calculer le déterminant suivant :
a+b b+c c + a


D = a2 + b2 b2 + c2 c2 + a2 .

a3 + b3 b3 + c3 c3 + a3

Correction :
On utilise la linéarité du déterminant par rapport à chaque colonne :

a+b b+c c + a a b+c c+a b b+c c + a


D = a + b b + c2
2 2 2
c + a a b + c c + a2
2 2 = 2 2 2 2 + b2
b2 + c2 c2 + a2

a3 + b3 b3 + c3 c3 + a3 a3 b3 + c3 c3 + a3 b3 b3 + c3 c3 + a3

et on réitère ce processus, en tnant compte du fait que, lorsqu’au cours du développement, on obtient un déterminant avec
deux colonnes identiques, celui-ci est nul, donc on ne l’écrit pas :

a b+c c + a b b+c c+a a b c b c a


D = a2 b2 + c2 c2 + a2 + b2 b2 + c2 c2 + a2 = a2
b2 c2 + b2 c2 a2

a3 b3 + c3 c3 + a3 b3 b3 + c3 c3 + a3 a3 b3 c3 b3 c3 a3

1 1 1 1 1 1


D = abc a b c + abc b
c a

a2 b 2
c2 b2 c2 a2
et on reconnaît le déterminant de Vandermonde

1 1 1


V (a, b, c) = a b c = (a − b)(b − c)(c − a)

a2 b2 c2

(quitte à permuter les colonnes). Finalement


D = 2abc(a − b)(b − c)(c − a).

3
– Exercice 3 –
Soit a ∈ R. Calculer le déterminant ∆n = det (a|i−j| )ij .


Correction :
On développe bêtement selon la première ligne :

1 a a2 . . . . . . an−2 an−1


a 1 a . . . . . . an−3 an−2


a2 a 1 . . . . . . an−4 an−3

. .. .. .. ..
..
∆n = .. . . . . .

.. .. .. . ..

.. ..
.
. . . .

n−2 n−3 n−4

a a a ... ... 1 a

n−1
an−2 an−3 . . . . . .

a a 1

2 n−3 n−2 a a ... . . . an−3 an−2
1
a a ... a a

a n−4

n−3 a2 1 ... ... an−4 an−3
1 a . . . a a
. .. .. ..
2
a n−5 n−4
. ..
a 1 . . . a a . . . . .
=1× . − a × .

. . .

.. .. .. .. .. .. .. ..
.. . . . .

an−3 an−4 n−2
an−4



a ... ... 1 a

an−2 an−3 ... a 1
n−1
a an−3
... ... a 1


a 1 a2 . . . an−3 an−2


a2 a a . . . an−4 an−3

. .. .. ..
. ..
. . . . .
+ a2 × .

.. − . . .

. . .
.. .. .. .. .

n−2
an−3 an−5 . . .

a 1 a

n−1
an−2 an−4 . . .

a a 1

Le premier déterminant qui apparaît dans ce développement n’est autre que ∆n−1 .
Pour le second déterminant intervenant dans le développement, on utilise la multilinéarité du déterminant pour factoriser
par a (car toute la première colonne est factorisable par a), et on reconnaît à nouveau ∆n−1 .
Le troisième déterminant ainsi que les suivants (non écrits explicitement) sont tous nuls car chacun contient deux colonnes
proportionnelles (par exemple les deux premières colonnes pour le déterminant en facteur de a2 ).

Finalement, on trouve : ∆n = ∆n−1 − a2 ∆n−1 ou encore

∆n = (1 − a2 )∆n−1 .

La suite (∆n ) est donc géométrique de raison 1 − a2 et de premier terme ∆1 = 1. On en déduit :


∀n ∈ N∗ , ∆n = (1 − a2 )n−1 .

4
– Exercice 4 – ??? Une application de Vandermonde
Soit k ∈ [[1, n − 1]], soient (x1 , . . . , xn ) et (y1 , . . . , yn ) deux familles de réels. On pose Mij = (xi + yj )k . Écrire la
matrice M = (Mij )ij sous la forme d’une produit de deux matrices et calculer son déterminant.

Correction :    
Notons A = xj−1 k
yjk−i+1

i et B = i−1 . On vérifie alors que M = AB. En effet,
ij ij

n n   k+1
X p−1  k  k−p+1 Xk  
X X k k
(AB)ij = (A)ip (B)pj = xp−1
i y k−p+1
= xi yj = x`i yjk−` .
p=1 p=1
p−1 j p=1
p − 1 `
`=0

On reconnaît alors la formule du binôme :


(AB)ij = (xi + yj )k = Mij

et ainsi M = AB.
Le déterminant de la matrice A n’est autre que le déterminant de Vandermonde de (x1 , . . . , xn ).
k

Pour tout i ∈ [[1, n]], dans la ligne i du déterminant de B, on peut mettre en facteur le coefficient. Par conséquent, i−1
k

dès que k < n − 1, il existe au moins une valeur de i − 1 ∈ [[0, n − 1]] supérieure à k et donc telle que i−1 = 0 puis
det B = 0. Ainsi,
Pour k < n − 1, det M = 0.

Enfin,
n−1 n−1 n−1
  
si k = n − 1, det M = εn 0 1 ... n−1 V (x1 , . . . , xn ) V (y1 , . . . , yn ).

5
– Exercice 5 – ???? Une autre application de Vandermonde

Soit P ∈ Kn−1 [X] et A = P (i + j) ij ∈ Mn (K). En développant P (i + j) grâce à la formule de Taylor, écrire A
comme un produit de deux matrices. En déduire la valeur de det A.

Correction :
On peut écrire
n−1
P (k) (i) k
X
Aij = P (i + j) = j
k!
k=0
n h
X i  j k−1 
(k−1)
= P (i) ·
(k − 1)!
k=1

j i−1
ce qui montre que A = B · C avec Bij = P (j−1) (i) et Cij = .
(i − 1)!
• Calcul de det C.
Il suffit de sortir les facteurs 1/2!, 1/3!, jusqu’à 1/n!, et on reconnaît une matrice de Vandermonde :

1 1 1 ... 1 1


1
2 3 ... n−1 n

1
1
22 32 ... (n − 1)2 n2 1 Y
det C = . .. . .. .. = (j − i)
.
1!2!3! · · · (n − 1)! . . . . . . 1!2!3! · · · (n − 1)! 16i<j6n
.. .. ..

..
.
. . .

1 2n−1 3n−1 . . . (n − 1)n−1 nn−1

n j−1 n j−1 n
1 Y Y 1 Y Y 1 Y
det C = (j − i) = i= (j − 1)!
1!2!3! · · · (n − 1)! j=2 i=1 1!2!3! · · · (n − 1)! j=2 i=1 1!2!3! · · · (n − 1)! j=2
n−1
1 Y
det C = j! = 1.
1!2!3! · · · (n − 1)! j=1

• Calcul de det B.

P 0 (1) P 00 (1) P (n−1) (1)

P (1) ...

P (2) P 0 (2) P 00 (2) ... P (n−1) (2)

.. .. .. ..

det B = .

. . . .
P (n − 1) P 0 (n − 1) P 00 (n − 1) (n−1)
(n − 1)

... P
P (n) P 0 (n) P 00 (n) ... P (n−1) (n)

Puisque P est un polynôme de degré inférieur ou égal à n − 1, deux cas se présentent :


B soit P est de degré au plus n − 2, auquel cas sa dérivée (n − 1)-ième est nulle, donc la dernière colonne de det B est
nulle et det B = 0.
B soit P est de degré exactement n − 1, auquel cas sa dérivée (n − 1)-ième est constante égale à α(n − 1)! où α est le
coefficient dominant de P . Alors :


P (1) 0 (n−2)
P (1) ... P (1) 1

0 (n−1)
P (2) P (2) ... P (2) 1


.. .. .. ..

det B = α(n − 1)! .

. . . .
P (n − 1) P 0 (n − 1) . . . P (n−2) (n − 1)

1

P (n) P 0 (n) ... P (n−2) (n) 1

6
Puis, de P (n−1) = α(n − 1)! on déduit P (n−2) = α(n − 1)!X + β et

P 0 (1) α(n − 1)! + β

P (1) ... 1

P (2) P 0 (2) ... 2α(n − 1)! + β 1

.. .. .. ..

det B = α(n − 1)!

. . . .
0
P (n − 1) P (n − 1) . . . (n − 1)α(n − 1)! + β

1
P (n) P 0 (n) ... nα(n − 1)! + β 1

et par linéarité par rapport à l’avant-dernière colonne :



0
P 0 (1)

P (1) P (1) ... 1 1 P (1) ... 1 1

P (2) P 0 (2) ... 2 1 P (2) P 0 (2) ... 1 1


.. .. .. .. .. .. .. ..

2
det B = [α(n − 1)!] . + α(n − 1)!β

. . . . . . .

0
P (n − 1) P (n − 1) . . . (n − 1) 1
0
P (n − 1) P (n − 1)

... 1 1

P (n) P 0 (n) ... n 1 P (n) P 0 (n) ... 1 1


| {z }
=0

P (n−3) (1)

P (1) ... 1 1

P (2) ... P (n−3) (2) 2 1


.. .. .. ..

2
det B = [α(n − 1)!] .

. . . .
P (n − 1) P (n−3) (n − 1) (n − 1)

... 1

P (n) (n−3)
... P (n) n 1

X2
On recommence en remplaçant P (n−3) par α(n − 1)! + βX + γ, et on sépare en trois déterminants par linéarité
2!  
 1 
 1 
par rapport à la (n − 2)-ième colonne. Le troisième déterminant comprend deux colonnes colinéaires à 
 .

 donc est
 . 
 . 
1
 
 1 
 2 
nul. Le deuxième déterminant comprend deux colonnes colinéaires à 
 .

 donc est nul. Il ne reste que le premier :
 . 
 . 
n


12

P (1) ... 1 1

P (2) ... 22 2 1

1
3 .. .. .. ..

det B = [α(n − 1)!] . . . . .
2!
P (n − 1) (n − 1)2 (n − 1) 1

...
P (n) ... n2 n 1

X3 X2
On réitère le processus, en remplaçant P (n−4) par α(n − 1)! +β + γX + δ, sachant que seul le déterminant
3! 2!
3
X 1
faisant intervenir le terme dominant α(n − 1)! sera à calculer. Il va sortir à nouveau un coefficient α(n − 1)! et .
3! 3!

7
1
De proche en proche, il sort à chaque étape un coefficient α(n − 1)! et un , jusqu’à j = n − 1. On obtient finalement
j!

1n−1 12

... 1 1

2n−1 ... 22 2 1


n
[α(n − 1)!] .. .. .. ..

det B = . . . . .
2!3! · · · (n − 1)!

(n − 1)n−1 (n − 1)2 (n − 1) 1

...
nn−1 ... n2 n 1

Il ne reste plus qu’à échanger les colonnes


 n 1 et n, 2 et n−1, 3 et n−2. . . pour retrouver le déterminant de la transposée
d’une matrice de Vandermonde. Il y E permutations de colonnes à faire, et le déterminant de Vandermonde obtenu
2
est celui qu’on a déjà calculé pour det C :

11 12 1n−1

1 ...

1 21 22 ... 2n−1


n
E(n/2) [α(n − 1)!] .. .. .. ..

det B = (−1)

. . . .
2!3! · · · (n − 1)!


1 (n − 1)1 (n − 1)2 . . . (n − 1)n−1


1 n n2 ... nn−1

n
[α(n − 1)!]
det B = (−1)E(n/2) × 2!3! × (n − 1)!
2!3! · · · (n − 1)!
et donc
n
det B = (−1)E(n/2) [α(n − 1)!] .

On obtient in fine, lorsque P est de degré exactement n − 1 :


n
det A = (−1)E(n/2) [α(n − 1)!]

où l’on rappelle que α désigne le coefficient dominant de P .


Et lorsque P est de degré inférieur ou égal à n − 2 :
det A = 0.

8
– Exercice 6 – ??? Encore une application de Vandermonde
Dans l’espace vectoriel réel E des fonctions de R dans R, on considère les fonctions fλ : t 7→ eλt , où λ ∈ R.
Démontrer que la famille infinie non dénombrable (fλ )λ∈R est libre.

Correction :
Une famille infinie est libre si, et seulement si, toute sous-famille finie de cette famille est libre.
Considérons donc une sous-famille (fλ1 , fλ2 , . . . , fλn ) de la famille (fλ )λ∈R , et supposons qu’il existe une combinaison
linéaire des éléments de cette sous-famille qui soit nulle :
n
X
∃(a1 , . . . , an ) ∈ Rn , ak fλk = 0.
k=1

Ceci signifie que, pour tout réel t :


n
X n
X
ak fλk (t) = ak eλk t = 0.
k=1 k=1
Puisque c’est vrai pour tout réel t, on peut l’appliquer en particulier aux valeurs entières de t comprises entre 0 et n − 1 :



 a1 + a2 + · · · + an = 0


λ1 λ2 λn
a e + a2 e + · · · + an e = 0

 1



2λ1 2λ2 2λn
a1 e + a2 e + · · · + an e = 0
. .. ..

..





 . .

 a1 e(n−1)λ1 + a2 e(n−1)λ2 + · · · + an e(n−1)λn = 0

et en notant xk = eλk , on obtient le système suivant :



 a1 + a2 + · · · + an

 = 0


a x + a2 x2 + · · · + an xn = 0

 1 1



a1 x21 + a2 x22 + · · · + an x2n = 0
.. .. ..






 . . .

 a1 xn−1 + a2 xn−1 + · · · + an xn−1

= 0.
1 2 n

que l’on peut voir comme un système linéaire à n équations en les n inconnues a1 , . . . , an .
Le déterminant de ce système est


1 1 1 ... 1

x1 x2 x3 ... xn



V (x1 , . . . , xn ) = x21 x22 x23 ... x2n .

.. .. .. ..


. . . .

n−1
x1 xn−1 xn−1 ... xn−1

2 3 n

On reconnaît ici le déterminant de Vandermonde associé aux n réels x1 = eλ1 , . . . , xn = eλn , qui sont distincts deux à
deux.
Les résultats sur les déterminants de Vandermonde nous indiquent donc que le déterminant de ce système linéaire est non
nul. Ce système est donc de Cramer, et son unique solution est la solution évidente (a1 , . . . , an ) = (0, . . . , 0).
Finalement, la seule combinaison linéaire nulle de la sous-famille est celle dont les coefficients sont nuls. La sous-famille
est ainsi libre.
Ceci étant vrai pour toute sous-famille finie, on en déduit que
La famille infinie non dénombrable (fλ )λ∈R de E est libre.

9
– Exercice 7 – ??
On note A la matrice de Mn (K) dont les coefficients sont Aij = 1 − δij pour (i, j) ∈ [[1, n]]2 .
Calculer det A et trouver l’inverse de A.

Correction : 1
0 (1)


On fait `1 ← `1 + `2 + · · · + `n , ce qui donne det A = (n − 1) .. , puis `i ← `i − `1 ce qui donne
(1) .

0
det A = (−1)n−1 (n − 1).
On a ensuite en posant B = A + In la relation B 2 = nB donc A2 − (n − 2)A = (n − 1)In = A[A − (n − 2)In ] ce qui
montre que A−1 = 1
n−1 [A − (n − 2)In ].

10
Calculs théoriques
– Exercice 8 – Par blocs  
2 A B
Soient (A, B) ∈ Mn (R) , on pose M = . Montrer que det M = det(A + iB) det(A − iB).
−B A

Correction :
On effectue des opérations élémentaires revenant à des opérations
  directement
 sur 
les blocs. Ainsi, les opérations
A B A + iB B
Ck ← Ck + iCn+k pour k ∈ [[1, n]] permettent de transformer en .
−B A −B + iA A
   
A + iB B A + iB B
Puis les opérations Ln+k ← Ln+k − iLk pour k ∈ [[1, n]] transforment en . On en déduit :
−B + iA A 0 A − iB



A B A + iB B A + iB B
= = .
−B A −B + iA A 0 A − iB

Le dernier déterminant étant triangulaire par blocs, on sait le calculer :


det M = det(A + iB) det(A − iB).

11
– Exercice 9 – ? CCP MP 2002
Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à p. Sans calculs, montrer que le déterminant suivant est nul pour
tout x ∈ R si n > p + 1 :
P (x + 1) P (x + 2) ··· P (x + n)



P (x + 2) P (x + 3) ··· P (x + n + 1)

. .. ..


.. . .



··· P (x + 2n − 1)

P (x + n) P (x + n + 1)

Correction :
Les n polynômes P (X + 1), . . . , P (X + n) vivent dans un espace de dimension p + 1 < n, ils sont donc liés. Ainsi,
n
X
il existe une famille non nulle de réels (ai ), telle que ai P (y + i) = 0, pour tout y dans R. En particulier pour y =
i=1
x, x + 1, . . . , x + n − 1, on en déduit que les colonnes de la matrice sont liées (par les mêmes coefficients) et donc le
déterminant est nul.

12
– Exercice 10 – ?? ESIM PC 2002
Prouver que toute matrice de Mn (R) peut s’écrire sous la forme de la différence de deux matrices inversibles.

Correction :
Soit A ∈ Mn (R).

1ère solution : On note r le rang de A. On sait qu’il


 existe
 alors deux matrices inversibles P et Q telles que A = P Jr Q,
Ir 0
où Jr est la matrice n × n définie par blocs : Jr = . On écrit
0 0

 
1 1 1 1 Ir 0
Jr = In + diag (1, . . . , 1, −1, . . . , −1) = In + .
2 2 | {z } 2 2 0 −In−r
r

d’où  
1 1 −Ir 0
A = P In Q − P Q
2 2 0 In−r

et A est bien la différence de deux matrices inversibles.

2ème solution : La matrice I − λA est inversible pour λ = 0. Donc par continuité du déterminant (et donc de l’application
λ 7→ det(I − λA)), il existe η > 0 tel que pour tout λ ∈] − η, +η[, I − λA est toujours inversible. Notons λ0 ∈] − η, +η[
un tel réel. Alors I − λ0 A = B est une matrice inversible et on a :
1 1 1
A= (I − B) = I − B.
λ0 λ0 λ0
Ainsi, A est bien différence de deux matrices inversibles.

3ème solution : si A n’est pas inversible, on considère λ 7→ det(A + λI) qui est polynomiale de degré n, donc non nulle,
donc il existe λ∗ ∈ K \ {0} pour lequel ce polynôme ne s’annule pas. On pose alors A = (A + λ∗ I) − λ∗ I.

13
– Exercice 11 – ? INT MP/CCP PC 2003
2
Soient (A, B) ∈ Mn (R) . On définit le polynôme P en posant P (t) = det(A + tB). Montrer que deg P 6 rg B.

Correction :
En notant r = rg B,on saitqu’il existe deux matrices inversibles Q et R telles que B = QJr R, où Jr est la matrice
Ir 0
définie par blocs : Jr = .
0 0
Il vient

P (t) = det(A + tQJr R) = det Q Q−1 AR−1 + tJr R = det Q det(Q−1 AR−1 + tJr ) det R,
 

ce que l’on peut écrire


P (t) = λ det(C + tJr )

où λ = det Q det R est une constante et C = Q−1 AR−1 . Ainsi, en notant (ci,j ) les coefficients de C, on obtient

c +t c1,2 c1,3 ... c1,r c1,r+1 ... c1,n
1,1

c c2,2 + t c2,3 ... c2,r c2,r+1 ... c2,n
2,1
.. .. .. .. ..
. . . . .


.. .. .. ..

..
. . . . .
P (t) = λ

cr,1 cr,2 ... . . . cr,r + t cr,r+1 ... cr,n


cr+1,1 cr+1,2 ... . . . cr+1,r cr+1,r+1 . . . cr+1,n
.. .. .. .. ..

..

. . . . . .


cn,1 cn,2 ... ... cn,r cn,r+1 . . . cn,n

et on démontre facilement à l’aide d’un développement et d’une récurrence que le degré de ce polynôme en t est au maximum
r.

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– Exercice 12 – ?? Un grand classique
Soit A ∈ Mn (K). Calculer le déterminant de l’application fA : M 7→ AM .

Correction :
On se place dans la base canonique de Mn (K) mais dans l’ordre (E11 , E21 , E31 , . . . , E12 , E22 , E32 , . . .). Pour tout
(i0 , j0 ) ∈ [[1, n]]2 , on a :
n
X
fA (Ei0 j0 ) = AEi0 j0 = B = (bij ) avec bij = (A)ik (Ei0 j0 )kj .
k=1

Ainsi bij = 0 si j 6= j0 ; et si j = j0 , bij0 = (A)ii0 soit



6 j0
 0 si j =
(fA (Ei0 j0 ))ij =
 (A)ii si j = j0
0

puis
X n
X n
X
fA (Ei0 j0 ) = (fA (Ei0 j0 ))ij Eij = (fA (Ei0 j0 ))ij0 Eij0 = (A)ii0 Eij0 .
i,j i=1 i=1

Ainsi, la colonne (i0 , j0 ) de la matrice de fA dans la base choisie est


 
0 E11

 .. 
 ..

 . 
 .
 0  En1
.. ..
 
 

 . 
 .
0 E1,j0 −1
 
 

 .. 
 ..

 . 
 .

 0 
 En,j0 −1
 (A)  E1j0
 1i0 
 (A)2i0 E2j0
 


 .. 
 ..

 . 
 .
 (A)ni  Enj0
 0 

 0 
 E1,j0 +1
 ..  ..
. .
 
 
 
 0  En,j0 +1

 .. 
 ..

 . 
 .

 0 
 E1n
 ..  ..
. .
 
 
0 Enn

et on en déduit que pour j0 fixé, les images de tous les Ei0 j0 pour i0 ∈ [[1, n]] n’ont de composantes que sur E1j0 , E2j0 , . . . ,
Enj0 . Autrement dit, la matrice de fA est diagonale par blocs. L’expression d’une colonne donnée précédemment prouve
que les blocs diagonaux que l’on retrouve dans la matrice de fA sont tous égaux à A. La matrice de fA dans cette base est
diag (A, A, . . . , A), ce que l’on note aussi A ⊗ A · · · ⊗ A.
Par conséquent :
Le déterminant de fA est (det A)n .

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– Exercice 13 – ?? Centrale MP 2000
Soient n ∈ N et A ∈ Mn (R) vérifiant la propriété suivante : det(A + M ) = det(M ) pour tout M ∈ Mn (R).
Montrer que A = 0.

Correction :
On a det(A − A) = det(−A) = 0 donc A n’est pas inversible. Si A est de rang r, alors on écrit A = P Jr Q avec
0 0 0
(P, Q) ∈ GLn (R) et on pose Jn−r = In − Jr . Il vient alors det(A + P Jn−r Q) = det(P Q) 6= 0 (car Jr + Jn−r = In ) et
0 0 0
det(A + P Jn−r Q) = det(P Jn−r Q) par la propriété invoquée, ce qui montre que Jn−r est de déterminant non nul, donc
n = n − r et r = 0. Ce qui entraîne A = 0.

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