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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 12/03/2015

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

DM no 14 : Espaces vectoriels

Exercice 1 – Soit E l’espace vectoriel des applications de R dans R. On définit les fonctions fk , k ∈ N, pour tout
x ∈ R, par :
f0 (x) = 1 et ∀k ∈ N∗ , fk (x) = cosk (x),
et les fonctions ϕk , k ∈ N, par : ∀n ∈ N, ϕk (x) = cos(kx).
Z π
1. Soit n ∈ N. Calculer ϕk (x)ϕh (x) dx, pour tout (h, k) ∈ [[ 1, n ]] 2 .
−π
En déduire que la famille Fn = (ϕk )k∈ [[1,n ]] est libre dans E.
2. On désigne par Fn = Vect(ϕ1 , . . . , ϕn ).
(a) Quelle est la dimension de Fn ?
(b) Soit p un entier inférieur ou égal à n. Montrer que fp ∈ Fn , et déterminer ses composantes dans Fn .
Z π
(c) En déduire la valeur de cosp (x) cos(kx) dx, pour k ∈ [[ 1, n ]] .
−π
3. Étudier l’appartenance de la fonction x 7→ sinp (x) à Fn .

Exercice 2 – Autour de l’espace vectoriel des polynômes


1. Soit n ∈ N.
(a) Soit K un corps et Soit (Pk )06k6n une famille de polynômes de K[X], de degrés 2 à 2 distincts. Montrer
que (Pk )06k6n est une famille libre de K[X].
(b) On suppose cette fois que pour tout k ∈ [[0, n]], deg(Pk ) = k. Justifier que (Pk )06k6n est une base de Kn [X].
2. (a) Soit r1 , . . . , rk ∈ K. Montrer que l’ensemble des polynômes dont r1 , . . . , rk sont des racines est un K-espace
vectoriel, et en trouver une base.
(b) Soit n > k. Montrer que l’ensemble des polynômes de Kn [X] admettant r1 , . . . , rk comme racines est un
K-espace vectoriel, et en trouver une base et sa dimension.
(c) Soit r1 , . . . , rk des nombres complexes non réels tel qu’aucun ne soit conjugué d’un autre. Justifier que le
sous-ensemble de Rn [X] des polynômes dont les ri sont des racines complexes est un R-espace vectoriel. En
donner la dimension et expliciter une base.
(d) Que dire si certains ri sont réels, ou conjugués à d’autres ?
3. Soit r ∈ R.
(a) Soit E l’ensemble des polynômes dont r est racine simple. E est-il un espace vectoriel ?
(b) Soit F l’ensemble des polynômes dont r est la seule racine réelle (simple ou multiple). F est-t-il un espace
vectoriel ?

Exercice 3 – Soit n ∈ N∗ , et soient x1 , . . . , xn des nombres complexes distincts. On considère le polynôme


Y
P (X) = (X − xk ).
16k6n

Pour tout entier j tel que 1 6 j 6 n, on pose :

P (X)
Pj (X) =
(X − xj )P ′ (xj )

1. Montrer que Pj est un polynôme de degré n − 1, et exprimer pour tout k ∈ [[1, n]], Pj (xk ).
X
n
2. On définit, pour F ∈ C[X], LF = F (xj )Pj . Reconnaître LF .
j=1
3. Que vaut LF si deg F 6 n − 1 ?
4. Les polynômes (Pj )16j6n forment-ils une base de Rn−1 [X] ?

1
X
n−1
1
5. On écrit : Pj (X) = bi,j X i . Montrer que bn−1,j = .
i=0
P ′ (xj )
X
n
(xk )j
6. Déterminer la valeur de .
P ′ (xk )
k=1
X
n
(X − xk )n−1
7. En déduire que est un polynôme constant que l’on déterminera.
P ′ (xk )
k=1

Exercice 4 – Complexifié d’un espace vectoriel sur R


On rappelle que tout espace vectoriel sur C peut être considéré comme un espace vectoriel sur R. On distinguera
soigneusement, pour un C-espace vectoriel E, les notions de :
• sous-espace (pour la structure complexe)
• sous-espace sur R (pour la structure réelle)
• sous-espace réel (défini en 2)
Dans tout l’exercice, E désigne un espace vectoriel sur C.
1. Vérifier que tout sous-espace de E est un sous-espace de E sur R, et que la réciproque est fausse.
2. Soit F un sous-espace de E sur R ; on note i F l’ensemble des vecteurs de la forme i x, pour x décrivant F : ainsi,
i F = {i x | x ∈ F }. On dit que F est un sous-espace réel si F ∩ i F = {0}.
(a) Vérifier que i F est un sous-espace vectoriel de E sur R.
(b) Montrer que i(i F ) = F .
(c) Si F est de dimension finie, exprimer une base (sur R) de i F en fonction d’une base (sur R) donnée b1 , . . . , bn
de F . Déterminer une relation entre dim(F ) et dim(i F ).
(d) Montrer que F ∩ i F est le plus grand sous-espace de E inclus dans F .
(e) Montrer que tout supplémentaire de F ∩ i F dans F est un sous-espace réel de E.
3. Soit F un sous-espace réel de E. Vérifier que :
(a) toute famille libre (sur R) dans F est libre sur C dans E.
(b) si dimC E = n, on a dimR F 6 n, avec égalité si et seulement si E = F ⊕ i F .
4. Soit G un sous-espace de E de dimension finie. Montrer que G contient un sous-espace réel F vérifiant : F ⊕ i F =
G. Un tel sous-espace est-il unique ?

5. En utilisant l’axiome du choix, généraliser la question précédente au cas d’un sous-espace de dimension infinie.
6. Soit F un espace vectoriel sur R quelconque.
(a) Vérifier qu’on définit une structure d’espace vectoriel complexe sur F × F par les opérations :

(x, y) + (x′ , y ′ ) = (x + x′ , y + y ′ ) et (a + i b) · (x, y) = (ax − by, bx + ay).

On note FC l’espace vectoriel ainsi obtenu. Cet espace est appelé le complexifié de F . On note encore F le
sous-espace vectoriel sur R de FC consitué des éléments (x, 0), pour x ∈ F .
(b) Montrer que F est un sous-espace réel de FC .
(c) Montrer que FC = F ⊕ i F .
(d) Un sous-espace réel de FC est-il forcément un sous-espace sur R de F ?
7. Soit E un espace vectoriel sur C (de dimension finie). Existe-t-il un espace vectoriel F sur R tel que E soit
isomorphe au complexifié de F ?

Exercice 5 – (Existence d’un supplémentaire commun)


Soit E un espace vectoriel de dimension n > 2 et F et G deux sous-espaces vectoriels de E de même dimension p < n.
Soit
SF = {H sev de F tq H ∩ F = {0}} et SG = {H sev de F tq H ∩ G = {0}}
1. Montrer qu’il existe dans SF ∩ SG un élément H de dimension minimale.
2. On suppose ici que dim H < n − p.
(a) Soit A et B deux sous-espaces vectoriels de E. Donner une condition nécessaire et suffisante pour que A ∪ B
soit un sous-espace vectoriel de E.
(b) En déduire qu’il existe un vecteur x ∈ E \ H tel que H + Vect(x) soit un élément de SF ∩ SG , et en déduire
que F et G admettent un supplémentaire commun.
3. Généraliser au cas de n sous-espaces de même dimension.

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