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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Pour le 03/11/2014

MPSI 4 – Mathématiques
A. Troesch

DM no 5 : Complexes

Correction de l’exercice 1 –
1. • Si 1 + i z = 1 + i, alors z = 1, et les 3 points sont égaux à 1 + i, donc alignés.
• Sinon, les points sont alignés si et seulement si
(1 + i) − (z − i)
1 + i z − (1 + i)
est réel. Or :
(1 + i) − (z − i) 1−z 1
= = − = i 6∈ R.
1 + i z − (1 + i) i(z − 1) i
Donc les points sont alignés ssi z = 1 .
2. Les points sont alignés si et seulement si (jz − z)(jz − j) est réel, c’est-à-dire si
0 = (jz − z)(jz − j) − (jz − z)(jz − j) = z(j 2 z − j 2 )(j − 1) − j(j − 1)z(j 2 − 1).
Ainsi, les points sont alignés si et seulement si :
zz(j − j 2 ) + (j 2 − 1)z + (1 − j)z = 0
Le fait d’avoir une expression de ce type (un terme zz et des termes en z et z de coefficients conjugués) nous
incite à essayer d’exprimer cela sous la forme d’une équation d’un cercle : un cercle de centre z0 et de rayon r
est d’équation complexe :
|z − z0 |2 = r2 soit: (z − z0 )(z − z0 ) = r2 .
Essayons de mettre l’équation précédente sous cette forme en factorisant. Pour commencer divisons l’ensemble
par j − j 2 . Pour cela, on calcule :
j2 − 1 (j 2 − 1)(j 2 − j) 2j − j 2 − 1
2
= 2 2
= .
j−j (j − j )(j − j) 2 − j − j2
Comme j + j 2 = −1 et j 2 + 1 = −j, on obtient :
j2 − 1
= j.
j − j2
Remarquez que ce résultat est géométriquement évident : il ne dit rien de plus que le fait que le triangle défini
par les points 1, j et j 2 est équilatéral direct de centre O, donc que le côté de sommets 1 et j 2 est obtenu du
côté de sommets j et j 2 par rotation de sommet O et d’angle 2π 3 , c’est-à-dire par multiplication par j.
De même (même calcul, ou même raisonnement géométrique, ou alors le récupérer commc ci-dessous à partir de
l’expression précédente) :
1−j j2 − 1
= j · = j · j = j2.
j − j2 j − j2
L’équation de l’ensemble des points répondant au problème posé est alors :
0 = zz + jz + j 2 z = (z + j 2 )(z + j) − 1.
Ainsi, les points recherchés sont solutions de l’équation :
|z + j 2 |2 = 1.

On obtient le cercle de centre −j 2 et de rayon 1 .


3. Les points z, z 2 et z 3 sont alignés si et seulement si (z − z 2 )(z 3 − z) est réel, donc si et seulement si :
0 = (z − z 2 )(z 3 − z) − (z − z 2 )(z 3 − z) = zz(1 − z)(1 − z)(−(z + 1) + (z + 1)).
Ainsi, les points sont alignés si et seulement si :
|z|2 |1 − z|2 (z − z) = 0,
donc si et seulement si z = 0, ou z = 1, ou z = z, c’est-à-dire z réel. Les deux premiers cas entrant dans le
dernier, on peut donc dire que z, z 2 et z 3 sont alignés si et seulement si z ∈ R .

1
4. Il y a plusieurs cas à étudier (suivant le sommet droit) :
• CNS pour avoir un triangle rectangle en z :

Re(z 2 − z)(z 3 − z) = 0.

Or,
(z 2 − z)(z 3 − z) = zz(z − 1)(z − 1)(z + 1) = |z|2 |z − 1|2 (z + 1).
Cette expression est imaginaire pure si et seulement si z = 0, z = 1, ou z + 1 est imaginaire pure, c’est-à-dire
Re(z) = −1. Ainsi, z, z 2 , z 3 forment un triangle rectangle en z si et seulement si z = 0, z = 1 (triangles
réduits à un point, peut-on vraiment dire qu’ils sont rectangles ?) ou si Re(z) = −1
• CNS pour avoir un triangle rectangle en z 2 :

0 = Re((z 2 − z)(z 3 − z)) = Re(|z|2 |z − 1|2 z).

Ainsi, le triangle est rectangle en z 2 si et seulement si z = 0, z = 1 (cas dégénérés) ou Re(z) = 0 (l’axe


imaginaire pur)
• CNS pour avoir un triangle rectangle en z 3 :

0 = Re((z − z 3 )(z 2 − z 3 ) = Re(|z|2 |1 − z|2 z(1 + z)).

Une fois éliminés les cas dégénérés, il reste à savoir à quelle condition z(1 + z) est imaginaire pur, ce qui
équivaut à :    
1 1 1
0 = z(1 + z) + z(1 + z) = 2zz + z + z = 2 z+ z+ − .
2 2 4
Ainsi, z, z 2 , z 3 est rectangle en z 3 si et seulement si z = 0, z = 1 , ou
2

z + 1 1
= .
2 4

c’est-à-dire z est sur le cercle de centre d’affixe − 21 , de rayon 1


2

5. En appelant M1 , M2 et M3 les points d’affixes z, z 2 et z 3 , O est l’orthocentre de M1 M2 M3 si et seulement si


OM1 ⊥M2 M3 , OM2 ⊥M1 M3 et OM3 ⊥M1 M2 , ce qui s’exprime :

3 2 2
0 = Re(z(z − z ) = |z| Re(z(z − 1))

0 = Re(z 2 (z 3 − z) = |z|2 Re(z(z − 1)(z + 1))
0 = Re(z 3 (z 2 − z) = |z|2 Re(z 2 (z − 1))

le cas z = 0 étant dégénéré, nous ne le considérerons pas. La condition est donc équivalente à

z(z − 1) + z(z − 1) = 0

(z − 1)(z + 1)z + z(z − 1)(z + 1) = 0
 2
z (z − 1) + z 2 (z − 1) = 0.

Une combinaison z 2 L1 − zL3 donne alors l’équation

(z 3 − z 3 )(z − 1) = 0

En ôtant le cas z = 1 dégénéré, on obtient donc z 3 = z 3 . On note alors z = reßθ ; l’équation équivaut alors à

e3 i θ = e−3 i θ ,

donc 6 i θ ≡ 0[2π] puis θ ≡ 0[ π3 ]. Ainsi, il existe k ∈ Z tel que z = rei 3 . Par ailleurs, les cas kequiv0[3] sont
dégénérés (triangle plat) ; on suppose donc qu’on n’est pas dans ce cas. La première équation amène alors de
plus :
z2 + z2 = z + z
soit :    
2kπ kπ
2r2 cos = 2r cos .
3 3
Puisque k n’est pas divisible par 3, il en est de même de 2k. Ainsi, les deux cosinus sont égaux à 21 ou − 21 , et
comme r est positif, ils sont de même signe. Un petit passage en revue des valeurs de k modulo 6 montre que
ceci impose k ≡ 2 ou k ≡ 4 modulo 6. Par ailleurs, on obtient alors 2r2 = 2r, et r 6= 0, donc r = 1.

2
Ainsi, une condition nécessaire, en dehors des cas dégénérés z = 0, z = 1 et z = −1, est z = j ou z = j 2 . Dans
ces deux derniers cas, les triangles obtenus sont des triangles équilatéraux inscrits dans le cercle trigonométrique.
L’orthocentre est bien égal à O.
Ainsi, O est orthocentre du triangle non dégénéré de sommets z, z 2 et z 3 si et seulement si z = j ou z = j 2 .
6. Le triangle de sommets i, z et i z est rectangle isocèle en i si et seulement si i z est obtenu de z par rotation de
centre i d’angle π2 , ou l’inverse, c’est-à-dire si et seulement si
i z − i = i(z − i) ou i z − i = − i(z − i).
Le premier cas est impossible (il est équivalent à i = i2 ). Le second équivaut à
i 1+i
2 i z = i −1 soit: z = − (i −1) = .
2 2
1+i
Ainsi, le seul point z pour lequel i, z et i z est rectangle isocèle est z =
2
7. Même principe pour un triangle équilatéral, mais cette fois, un côté doit se déduire de l’autre par rotation d’angle
π iπ3 = −j 2 , ou son conjugué −j. Cela nous donne donc deux équations à étudier :
3 , donc par multiplication par e
• z − i = −j(i z − i), soit : z(1 + i j) = i + i j.
En passant en notations polaires et en factorisant l’arc moitié :
π 
1 + e
2iπ
e
iπ iπ
2 e 3
cos
 3 .
π 3
z = ei 2 · 7iπ = 7iπ ·
1+e 6 e 12 7π
cos
12
 
7π π
Or, cos = − sin , et
12 12
π 1  π 
sin2 = 1 − cos .
12 2 6
Par positivité de ce sinus, p √
π  2− 3
sin = .
6 2
1 iπ
On obtient donc : z = − p √ e 4
2− 3
• z − i = −j 2 (i z − i), soit : z(1 + i j 2 ) = i + i j 2 .
On obtient cette fois : π 
1 + e−
2iπ cos
z = ei
π
2 ·
3
=e

4 3 ,


1 + e− 6
cos
12
1 iπ
soit : z = p √ e4 .
2+ 3

Correction de l’exercice 2 –
1. Soit m ∈ [[1, n]]. On a alors :
n n X
n
X X 1
αn (θℓ )e− i mθℓ = xk ei kθℓ e− i mθℓ
n
ℓ=1 ℓ=1 k=1
n X
n
X 1
= xk ei kθℓ e− i mθℓ
n
k=1 ℓ=1
n n
X 1 X ℓ
= xk ωk−m ,
n
k=1 ℓ=1
2 i sπ
où pour tout s ∈ Z, ωs = e est une racine n-ième de l’unité. Or,
n

• si k, m sont deux éléments de [[1, n]]2 tels que k 6= m, on a 0 < |k − m| < n, donc ωk−m 6= 1, et par conséquent :
n n
X
ℓ 1 − ωk−m
ωk−m = ωk−m = 0,
1 − ωk−m
ℓ=1

puisque n
ωk−m = 1.

3
• si k = m, on obtient
n
X n
X

ωk−m = 1 = n.
ℓ=1 ℓ=1
On en déduit que dans la somme sur k, seul le terme correspondant à l’indice k = m est non nul, d’où :

n
X 1
αn (θℓ )e− i mωℓ = xm · n = xm .
n
ℓ=1

2. On obtient alors :
n
X n
X
Sn (θℓ ) = αn (θℓ )αn (θℓ )
ℓ=1 ℓ=1
n Xn
X 1
= αn (θℓ )xk e− i kθℓ
n
ℓ=1 k=1
n n
X 1 X
= xk αn (θℓ )e− i kθℓ
n
k=1 ℓ=1
n
1X 2
= xk ,
n
k=1

d’après la question précédente. Il vient donc :

n
X
Sn (θℓ ) = ρ0 .
ℓ=1

3. Soit θ ∈ R. On a alors, en séparant la somme double en la somme sur la diagonale, et la somme sur chacun des
triangles stricts, puis en regroupant les termes symétriques en les indices :

Sn (θ) = αn (θ)αn (θ)


n n
1 XX
= 2 xk xℓ ei kθ e− i ℓθ
n
k=1 ℓ=1
n
1 X 2 1 X  
= 2
xk + 2 xk xℓ e− i(ℓ−k)θ + ei(ℓ−k)θ
n n
k=1 16k<ℓ6n
n n
ρ0 2 X X
= + 2 xk xℓ cos((ℓ − k)θ).
n n
k=1 ℓ=k+1

En effectuant un changement d’indice sur la somme interne, il vient :


n n−k
ρ0 2 XX
Sn (θ) = + 2 xk xk+h cos(hθ)
n n
k=1 h=1
n−1 n−h
!
ρ0 2 X X
= + 2 cos(hθ) xk xk+h ,
n n
h=1 k=1

n−1
ρ0 2 X
et donc finalement Sn (θ) = + 2 (n − h)ρh cos(ℓh).
n n
h=1

4. Pour tout h ∈ N , on a :

2π i2π
1h
Z
cos(hθ)dθ = sin(hθ) = 0,
0 h 0

donc, par linéarité de l’intégrale :


2π 2π n−1 Z 2π
1 1 1 X
Z Z
ρ0 ρ0
Sn (θ)dθ = dθ + 2 (n − h) cos(hθ)dθ = .
2π 0 2π 0 n n π 0 n
h=1

4
Ainsi, on a bien, d’après la question 2,

2π n
1 1X
Z
Sn (θ)dθ = Sn (θℓ ).
2π 0 n
ℓ=1

5. On pose x1 = x2 = · · · = xn = 1. On a alors pour tout h ∈ [[0, n − 1]], ρh = 1. On déduit alors de la question 3


que
n−1  
2X k 1
1− cos(kθ) = Sn (θ) − .
n n n
k=1

Or,
n nθ nθ

1 X i kθ ei θ 1 − ei nθ ei θ ei 2 sin 2
αn (θ) = e = · = · ,
n n 1 − ei θ n ei θ2 sin θ
2
k=1

d’où
sin2 nθ

2 2
Sn (θ) = |αn (θ)| = 2
.
n2 sin 2θ
On en déduit que
n−1
sin2 nθ

X k

1
2 
1− cos(kθ) = − .
k=1
n 2n sin2 θ2 2

6. On déduit de la question 3 que


n−1  
1 2X h
Sn (θ) = + 1− cos(hθ0 ) cos(hθ)
n n n
h=1
n−1  
1 1X h
= + 1− (cos (h(θ + θ0 )) + cos (h(θ − θ0 )))
n n n
h=1
   
0) 0)
1 sin2 n(θ+θ
2 1 sin2 n(θ−θ
2 1
= + 2 θ+θ
− + 2 θ−θ
− ,
n 2n sin
2
2
0 2n 2n sin2
2
0 2n

en vertu de la question précédente, et du fait que d’après les hypothèses faites, θ + θ0 ∈]0, 2π[, et θ − θ0 ∈
] − π, π[\{0}, et que si θ − θ0 < 0, on peut retrouver appliquer la formule de la question précédente avec θ0 − θ.
Ainsi
   2    2 
n(θ+θ0 ) n(θ−θ0 )
1  sin 2 sin 2
Sn (θ) = 2    +   .

2n sin θ+θ2
0
sin θ−θ0
2

Correction du problème – Résolution des équations de degré 3 et 4


2iπ
On note j = e 3 .

Partie I – Équation de degré 3 (formules de Cardan)


Soit a, b et c des nombres complexes. On cherche à résoudre l’équation x3 + ax2 + bx + c = 0.
1. Le développement du cube (x−α)3 fournit un terme 3αx2 ,qui doit compenser entièrement le terme ax2 (puisqu’on
ne veut pas de terme en y 2 . Ainsi, on fait le changement de variable y = x + a3 (remarquez que ce n’est qu’une
adaptation de la mise sous forme canonique. On a alors :

a  3 a2 a3 a2  ab 2a3
 
  a 3 a
x3 + ax2 + bx + c = x + − x− + bx + c = x + + b− x+ +c− + .
3 9 27 3 3 3 3 27

Ainsi, la résolution de l’équations x3 + ax2 + bx + c = 0 équivaut à la résolution de y 3 + py + q = 0 , avec :

a a2 ab 2a3
y =x− , p=b− , q =c− + .
4 3 3 27

5
2. Les complexes y1 , y2 et y3 sont solutions de y 3 + py + q si et seulement si on a l’identité polynomiale

X 3 + pX + q = (X − y1 )(X − y2 )(X − y3 ) = (X − u − v) X − ju − j 2 v X − j 2 u − jv .
 

Un peu de force brute donne l’équivalence de cette égalité avec :

X 3 + pX + q = X 3 − (1 + j + j 2 )(u + v)X 2 + ((1 + j + j 2 )(u2 + v 2 ) + 3uv(j + j 2 ))X − (u + v)(uj + vj 2 )(uj 2 + vj).

Comme 1 + j + j 2 = 0 (et donc j + j 2 = −1), on simplifie ceci en :

X 3 + pX + q = X 3 − 3uvX − (u + v)(uj + vj 2 )(uj 2 + vj).

On peut encore user de force brute pour développer le dernier terme, ou alors chercher à ruser de la manière
suivante : la polynôme en U (U + v)(U j + vj 2 ))(U j 2 + vj) est égal, après multiplication par j 3 = 1, à (U +
v)(U + vj)(U + vj 2 ). Ses racines sont donc v, vj et vj 2 qui sont les 3 racines cubiques de v 3 . Ainsi, ce polynôme
unitaire est égal à U 3 − v 3 . En évaluant en u, on obtient finalement l’égalité :

X 3 + pX + q = X 3 − 3uvX − (u3 + v 3 ).

Ainsi, par identification des coefficients, y1 , y2 et y3 sont solutions de X 3 + pX + q si et seulement si :

p = −3uv et q = −(u3 + v 3 ).

3. Pour que cette condition soir satisfaite, en posant U = u3 et V = v 3 , on a alors −27U V = p3 et U + V = −q,
donc U et V sont les deux solutions de l’équation

p3
z 2 + qz − =0.
27

(Rappel : le produit et la somme de deux nombres déterminent l’unique polynôme de degré 2 dont ils sont racines,
le produit et la somme se lisant sur les coefficients de ce polynôme ; développez (z − U )(z − V ) pour vous en
assurer).
4. Les couples (u, v) obtenus en résolvant u3 = U et v 3 = V sont au nombre de 9 (chacun des nombres U et V ayant
3 racines cubiques). Ces racines diffèrent l’une de l’autre par un facteur multiplicatif j ou j 2 . En supposant qu’il
existe un couple (u0 , v0 ) de solutions vérifiant −3uv = p, l’ensemble des couples est {(j i u0 , j k v0 ), (i, k) ∈ [[0, 2]]2 }.
Or j i u0 j k v0 = u0 v0 si et seulement si j i+k = 1, si et seulement si i + k = 0 ou i + k = 3 (la somme ne pouvant
être supérieure à 4). Cela donne 3 possibilités : i = k = 0 (déjà connue), i = 1, k = 2 ou i = 2, k = 1. Ainsi, les
3 couples possibles pour u et v sont :

(u, v) = (u0 , v0 ) ou (ju0 , j 2 v0 ) ou (j 2 u0 , jv0 ) .

• Le choix de (u, v) = (u0 , v0 ) fournit les solutions

y1 = u0 + v0 , εy1 = ju0 + j 2 v0 , y2 = j 2 u0 + jv0 .

• Le choix de (u, v) = (ju0 , j 2 v0 ) fournit les solutions

y1 = ju0 + j 2 v0 , εy1 = j 2 u0 + jv0 , y2 = u0 + v0 .

• Le choix de (u, v) = (j 2 u0 , jv0 ) fournit les solutions

y1 = j 2 u0 + jv0 , εy1 = u0 + v0 , y2 = ju0 + j 2 v0 .

Ainsi, on obtient bien à chaque fois les mêmes racines, à permutation près .
5. On commence par effectuer la réduction initiale, en effetuant un changement de variables y = x + 1 :

x3 + 3x2 + 3(1 − 2j)x + 2(3j 2 − 1) = (x + 1)3 − 6jx + 6j 2 − 3 = (x + 1)3 − 6j(x + 1) + 6(j 2 + j) − 3.

Puisque j + j 2 = −1, on obtient :

x3 + 3x2 + 3(1 − 2j)x + 2(3j 2 − 1) = (x + 1)3 − 6j(x + 1) − 9.

Ainsi, on est ramené à la résolution de l’équation y 3 − 6jy − 9 = 0. Avec les notations ci-dessus, on a donc
p = −6j et q = −9, donc U et V sont solutions de l’équation

z 2 − 9z + 8.

6
On a une racine évidente z = 1, l’autre est alors 8 (leur produit devant faire 8). On pose donc U = 1, V = 8,
et on selectionne des racines cubiques u et v de ces nombres telles que −3uv = p = −6j. on peut par exemple
prendre u = j et v = 2 .
On trouve alors les racines en y :

y1 = j + 2, y2 = j 2 + 2j 2 = 3j 2 , y3 = 1 + 2j.

On peut donc utiliser le changement de variables initial pour exprimer les solutions de l’équation initiale :

x1 = j + 1, x2 = 3j 2 − 1, x3 = 2j .

il est assez rare de tomber sur une équation qui se résolve si bien ; Cette équation avait été choisie avec beaucoup
de soin. La plupart du temps, on se retrouve avec des expressions de racines cubiques qui ne se simplifient pas
bien, même lorsqu’il y a des racines évidentes. On illustre cela dans la question qui suit.
6. On cherche les racines du polynôme (X − 1)(X 2 + X + 2) = X 3 + X − 2. On a alors p = 1 et q = −2, donc les
1
complexes U et V sont solutions de z 2 − 2z − 27 , donc le discriminant est ∆ = 4 · 2827. Ainsi, on peut prendre
√ √
2 7 2 7
U =1+ √ et V =1− √ .
3 3 3 3
3
p 1
En adoptant les notations précédentes, (uv)3 = U V = − 27 = − 27 , qui admet une unique racine cubique réelle.
Cette racine réelle est obtenue comme produit des deux racines cubiques réelles de U et V . Ainsi, on peut poser :
s √ s √
3 2 7 3 2 7
u= 1+ √ et v = 1− √ .
3 3 3 3

La forme factorisée de l’expression initiale montre qu’il existe une unique solution réelle de l’équation, égale à 1.
Comme u et v sont réels, cette solution réelle est, des trois racines, celle qui s’exprime sous la forme u + v. Ainsi
s √ s √
3 2 7 3 2 7
1=u+v = 1+ √ + 1− √ .
3 3 3 3
√ p
3

En multipliant par 3 = 3 3, il vient :
√ √ √ √ √
q q
3 3
3 = 3 3 + 2 7 + 3 3 − 2 7.

L’imparité de la fonction racine cubique amène alors :

√ √ √ √ √
q q
3 3
3= 2 7+3 3− 2 7−3 3 .

4p3
7. On suppose maintenant que p et q sont des réels. On note ∆ = q 2 + 27 .
3
p
(a) On constate que ∆ est le discriminant de l’équation z 2 + qz − 27 . Ainsi, si ∆ > 0, cette équation admet
2 racines réelles U et V , et de plus, le produit U V est réel, donc on peut choisir pour u et v les racines
cubiques réelles de U et V . On obtient donc
s √ s √
3 −q − ∆ 3 −q + ∆
u= et v= .
2 2

Les trois racines sont donc :


s √ s √ s √ s √ s √ s √
3 −q − ∆ 3 −q + ∆ 3 −q − ∆ 3 −q + ∆ 3 −q − ∆ 3 −q + ∆
x1 = + ; x2 = j + j2 ; x3 = j 2 +j .
2 2 2 2 2 2

La racine x1 est réelle, mais pas x2 et x3 (leur partie imaginaire est non nulle, car les deux racines cubiques
ne sont pas égales, puisque ∆ 6= 0). En revanche, j et j 2 étant onjugués l’un de l’autre, x2 et x3 sont
conjuguées l’une de l’autre. Ceci est une propriété générale des racines non réelles des équations polynomiales
à coefficients réels.

7
(b) Si ∆ < 0, les complexes
√ U et V √sont conjugués, comme le montre leur expression en fonction de ∆ (l’un
fait intervenir i −∆, l’autre − i −∆). Ainsi, les 3 racines cubiques de V sont les conjuguées des 3 racines
cubiques de V . Étant donnée une racine cubique u de U , seule la racine v = u de V est telle que uv = |u|2
soit réel (les autres étant obtenues en multipliant par j ou j 2 ). Ainsi, on obtient les 3 racines :

x1 = u + u = 2Re(u); x2 = ju + j 2 u = 2Re(ju); x3 = j 2 u + ju = Re(j 2 u).

Ces trois quantités sont réelles, donc l’équation x3 + px + q = 0 admet 3 racines réelles .

Partie II – Trisection de l’angle

1. • Si on sait trisecter l’angle : à partir de 1 et cos(θ), on trace un cercle de rayon 1, de centre O et sur un rayon,
un segment OA de longueur cos(θ) issu du centre. On sait tracer à la règle et au compas la perpendiculaire
à OA passant par A. Par définition géométrique du cosinus, l’un des deux points d’intersection de cette
perpendiculaire et du cercle, appelé B, définit un angle (AOB)\ égal à θ. la possibilité de trisecter l’angle à la
règle et au compas amène la possibilité de construire l’angle 3θ , donc de construire un point C du cercle tel
\ = θ . Projettons alors C orthogoalement sur (OA) (ce qui revient à abaisser une perpendiculaire,
que (AOB) 3
ce qu’on sait faire à la règle et au compas). Alors le point D obtenu vérifie OD = cos 3θ .


• Réciproquement, si on sait construire cos θ3 à la règle et au compas à partir de 1 et de cos(θ), étant donné


un angle θ, on trace le cercle de côté 1 issu du sommet de l’angle  ; en projetant orthogonalement sur 1 côté,
on récupère cos(θ), et par hypothèse, on sait construire cos 3θ , qu’on reporte sur le rayon. On abaisse une
perpendiculaire passant par le point ainsi obtenu, coupant le cercle en un point formant un angle de θ3 avec le
point du cercle coupant le rayon.
Ainsi, la possibilité de trisecter l’angle à la règle et au compas équivaut à la constructibilité de cos( θ3 ) à partir
de 1 et de cos(θ).
2. Il s’agit donc de montrer que    
θ θ
cos θ = 4 cos3 − 3 cos ,
3 3
donc, en posant x = 3θ , de montrer que

cos(3x) = 4 cos3 (x) − 3 cos(x).

Ceci est un résultat classique, relié entre autres aux polynômes de Tchébychev. On peut le trouver de façon
élémentaire en utilisant par deux fois les formules d’addition, ou alors, utiliser la formule de Moivre :

cos(3x) = Re(e3 i x) = Re((cos(x) + i sin(x))3 ) = Re cos3 (x) + 3 i cos2 (x) sin(x) − 3 cos(x) sin2 (x) − i sin3 (x) .


En utilisant cos2 (x) + sin2 (x) = 1, il vient alors :

cos(3x) = cos3 (x) − 3 cos(x)(1 − cos2 (x)) = 4 cos3 (x) − 3 cos(x).

Ainsi, avec a = cos(θ), le réel cos 3θ est solution de l’équation




3 a
u3 − u − = 0 .
4 4

3. On a ici
p3 a2 1 a2 − 1
∆ = q2 + 4= − = 6 0,
27 16 16 16
avec égalité seulement si |a| = 1, donc θ ≡ 0[π]. Ainsi, d’après la remarque faite ci-dessus, « en général »,
on ne peut pas exprimer cos θ3 à l’aide de radicaux réels .


4. Si on avait p > 0, on aurait


4p3
∆ = q2 + > 0,
27
ce qui contredit les hypothèses. Ainsi, p < 0 .

8
5. Le changement de variable y = λx, avec λ > 0, amène :
 y 3 y
+p + q = 0,
λ λ
ce qui équivaut à
y 3 + λ2 py + λ3 q = 0.
On résout l’équation d sλ2 p = − 43 , soit puisque λ > 0,
r
3
λ= − ,
4p

ce qui a du sens puisque p < 0. En posant


r
3q 3
a = −4λ3 q = − ,
p 4p

3 a
on arrive à l’équation y 3 − − =0.
4 4
6. On a alors
27q 2
a2 = − .
4p3
Or, ∆ < 0, donc 27q 2 < −4p3 , et ces quantités étant positives, il vient, en faisant le quotient : |a|2 < 1, puis
|a| < 1 .
7. Soit θ = Arccos(a), bien
 défini puisque |a| < 1. D’après la question II-2, l’équation de la question 5 admet une
θ θ 2kπ
racine, égale à cos . Par ailleurs, en considérant ϕ = + π, pour k ∈ Z, on a 3π ≡ θ mod π, et d’après
3 3 3
II-2, cos(ϕ) est aussi solution de l’équation. L’ensemble des solutions obtenues est périodique de période 3. Par
ailleurs, ces solutions sont distinctes. En effet, les arguments des cosinus forment sur les cercle trigonométrique
les sommets d’un triangle équilatéral. Les cosinus sont égaux si et seulement si deux sommets sont conjugués, ce
qui signifierait que le triangle équilatéral est symétrique par rapport à l’axe réel, donc que 1 ou −1 est sommet.
Cela implique que θ ≡ 0 mod [π], cas impossible puisque ∆ 6= 0.
Ainsi, les trois racines obtenues sont distinctes, et on a toutes les racines du polyôme de degré 3 :
      
1 1 2π 1 2π
S= cos Arccos(a) , cos Arccos(a) + , cos Arccos(a) − .
3 3 3 3 3

Partie III – Résolution des équations de degré 4 par la méthode de Ferrari


On voit dans cette partie la méthode employée par Ferrari au XVIe siècle pour résoudre les équations du quatrième
degré
z 4 + αz 3 + bz 2 + γz + δ = 0, (1)
pour (a, b, c, d) ∈ R4 .
1. Comme dans la partie 1, on fait une espèce de mise sous forme canonique, qui donne, sauf erreur de calcul de
ma part :

α3
   
4 3 2
 α 4 3 2  α 2 αβ  α
z + αz + βz + γz + δ = z + + β− α z+ + γ− − z+ + c,
4 8 4 8 2 4

3 4 α2 β αγ
avec c = δ − α + − (on peut par exemple remplacer x par y − α4 puis tout développer). Ainsi, en
256 16 4
α
posant le changement de variables x = z + , et en posant les constantes
4

α3 αβ
a = β − 38 α2 et b=γ+ 8 − 2

on est ramené au système x4 + ax2 + bx + c = 0 .

9
2. Soit y ∈ R. On a alors, pour tout x ∈ R :
2 2 
y2 y2
  
4 2 2 1 2 2 2 1 2
x + ax + bx + c = x + y − x y − + ax + bx + c = x + y − x (y − a) − bx + −c .
2 4 2 4
2
Or, le polynôme X 2 (y − a) − bX + y4 − c s’exprime comme le carré (positif) d’un polynôme de degré 1 en X si
et seulement si son coefficient dominant est positif, et son discriminant nul (de sorte à avoir une racine double).
La première condition donne y > a, la seconde donne

0 = ∆ = b2 − (y − a)(y 2 − 4c) = b2 − y 3 + ay 2 + 4cy − 4ac,

soit :
y 3 − ay 2 − 4cy + 4ac − b2 = 0.
Ainsi, il existe des réels m et n tels que pour tout x, on ait
 2
1
x + ax + bx + c = x + y − (mx + n)2
4 2 2
2

si et seulement si y > a et y 3 − ay 2 − 4cy + 4ac − b2 = 0 .


Or, en définissant la fonction f sur R par

f (x) = x3 − ax2 − 4cx + 4ac − b2 ,

on a f (a) = −b2 6 0. Comme par ailleurs, f est continue, et la limite de f en +∞ est +∞, on déduit du théorème
des valeurs intermédiaires que f s’annule sur [a, +∞[.
Ainsi, il existe une solution y0 > a de l’équation y 3 − ay 2 − 4cy + 4ac − b2 = 0
3. On suppose b 6= 0 (dans le cas contraire, on a une équation bicarrée qu’on sait résoudre en posant x′ = x2 ). On
b
a alors y0 > a. Pour un tel y0 , on a ∆ = 0, donc la racine double du polynôme en X ci-dessus est . Il
2(y0 − a)
se factorise donc en 2  2


b b
(y0 − a) X − = y0 − a · X − √ .
2(y0 − a) 2 y0 − a
√ b
Ainsi, par identification, on obtient : m = y0 − a et n = − √ .
2 y0 − a
Exprimer m et n en fonction de a, b, c et y0 .
4. On exprime notre condition sur a, b et c obtenus après changement de variables. On a obtenu l’égaité polynomiale
suivante :
 y0 2  y0  y0 
X 4 + aX 2 + bX + c = X 2 + − (mX + n)2 = X 2 − mX + − n X 2 + mX + +n .
2 2 2
Ainsi, les 4 racines sont réelles (pas nécessairement distinctes) si et seulement si les discriminants des deux
facteurs de degré 2 sont positifs ou nuls, à savoir :

∆1 = m2 − 2y0 + 4n > 0 et ∆2 = m2 − 2y0 − 4n > 0 .

Les 4 racines sont alors :


√ √ √ √
−m − ∆1 −m + ∆1 m − ∆2 m + ∆2
, , et .
2 2 2 2

10

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